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Dim 2 Fév 2020 - 23:14
Peut-on tomber plus bas que d’accepter le jeu de l’ultimatum quand d’ordinaire c’est nous qui sommes ceux qui les pose ?
Ce n’est pas facile de dire si je me ramollis depuis que j’ai compris que ma fille était toujours en vie, ou plus encore à cause de notre relation renaissante. Avant cela, je n’aurais fait qu’une bouchée de ce petit coq qui se pavane la bouche en cœur en me sommant de venir ici par l’intermédiaire de cette chère Arisugawa. Pourquoi veut-il me voir d’ailleurs celui-là ?
Sebastian Rhodes, ce cher historien changelin à qui j’ai rendu visite pour mettre le chose au clair le mois dernier avant que la rencontre entre Thomas et le Conseil ne se fasse, avant que nos deux peuples n’entrent en période d’alliance à nouveau. Je ne l’ai pas revu depuis ce fameux soir qui était si... chargé dirons-nous. Il est presque dommage finalement de ne pas lui avoir laissé le moindre souvenir de tout ça, mais il aurait été ennuyeux qu’il pense à cela lors d’une réunion au conseil des changelins, d’autant plus devant la prestation de diplomate de Thomas.
Il me demande de le retrouver dans un endroit prestigieux, un samedi soir. Autant dire que le message est clair et net, il redoute que je ne fasse quelque chose contre lui et veut du monde cette fois-ci pour public et témoins. Ce genre d’endroit dispose de caméra de surveillance en salle pour être sûr d'assurer une sécurité optimale pour leurs hôtes de marques. C'est un bar proposant quelques collations, mais c'est un établissement qui s’il était un restaurant aurait tout l’air d’un trois étoiles de renom. Le pub irlandais de Matthew est vraiment très sympathique, mais c’est à des années lumières de l’ambiance de l’endroit. En mon for intérieur, je me demandais presque si ce Rhodes avait les moyens de payer quelque chose ici, mais c’est un professeur d’université. Sans être riche il pourrait s’assurer un verre au moins.
Un établissement chic où la petite vampiresse d’Okamiro s’était produit quelques fois si je ne m’abusais en plus de ça. Autant dire que j’avais pris les devants pour cette rencontre.
Enfin... ce rendez-vous aura au moins le mérite de surement me changer les idées une semaine après ce que nous avons décidé de faire lors de notre réunion. Je ne compte absolument plus mon temps maintenant.
J’ai sorti une robe d’un rouge éclatant, longue et tombante, fendue à l’avant, montant au-dessus même de la cuisse et permettant de découvrir ces jambes à loisir tout en assurant une démarche sensuelle. La robe tombe en une légère traine à l’arrière, mais rien de trop encombrant. Cette robe offre un décollé extrêmement plongeant, tombant plus bas même que le sillon inter mammaire révélant par la même le fait que je ne porte pas de soutien-gorge. Je choisissais d’y aller avec deux escarpins à talons aiguilles de presque quinze centimètres, assez pour être bien au-dessus de n'importe qui avec ma taille déjà digne d’une mannequin russe d’un mètre quatre-vingt-deux. Ces derniers étaient de couleur plus sombre que la robe et munis de petites pierres précieuses, des rubis, pour décorer.
Pour ne pas être trop explicite et plutôt créer le mystère, j'ai mis en dessous de cette robe un porte-jarretelle, noir avec des dentelles rouges, attaché et soutenant des bas semi transparents noirs, avec de la dentelle bordeaux.
Pour parfaire mon personnage, j’ai décidé d’opter pour une coiffure élaborée, les cheveux remontés sur ma tête, quelques mèches tombantes çà et là. À cette coiffure est attaché un petit chapeau, le genre extrêmement petit, mais ton le but est de décorer comme une broche le ferait également. À ce chapeau est fixée une voilette sombre qui tombe jusqu’au niveau de mon nez, ne laissant apparaître très clairement que mes lèvres écarlate juste en dessous.
Comme toute femme se respectant, je mis ma beauté en valeur en décidant d’opter pour un collier en or, avec plusieurs pièces décoratives marquées de symboles cabalistiques. C’était un collier de cérémonie dans ma famille, mais il est impossible pour les humains de comprendre ces symboles. J’ai rajouté un serpent doré sur ce collier, avec des yeux en rubis. Il tombe juste au-dessus du sillon inter mammaire, comme pour attirer les yeux et charmer des siens. Le tout offre une harmonie de couleur avec la robe chatoyante qui ne fait qu’être des plus approprié pour l'endroit de notre soirée.
J’ai choisi un long bracelet de plusieurs anneaux en spirales représentant un serpent, s’enroulant ainsi sur mon bras droit, lui aussi avec des yeux de rubis, une chaînette partant de sa gueule et glissant sur le poignet et la main jusqu’à se fixer à mon majeur. Sur l’autre en revanche, c’était une plaque dorée, comme un bracelet de force, mais en or, avec une gravure à l’image d’un fauve, typiquement égyptien.
Trois anneaux dorés de tailles différentes ornent mon oreille droite totalement dévoilée par mes cheveux remontés. Je nourris un certain penchant pour les serpents et cela de la tête aux pieds. Mon oreille gauche est pourvue d’un ensemble complexe qui simule un serpent en or passant dans l’oreille aux trois mêmes trous que pour l'autre.
Avec ça j’étais prête à me rendre au rendez-vous avec en plus un petit sac à main bordeaux et à la lanière en chaine dorée pour rester dans la colorimétrie de la robe et du reste. S’il voulait se la jouer film d’espionnage avec moi, il allait être servi. Maintenant il avait plutôt intérêt d'être un James Bond ou je le croquerais façon Catherine Tramell.
J’étais en avance comme toujours. Arrivant à l’accueil de ce prestigieux établissement local, je me dirigeais vers l’hôte d'accueil pour pouvoir m’assurer d’un peu t’intimité. Evidemment, cela n’était pas si simple, mais il suffisait de rappeler à ce maître d'hotel qu’une table allait ce soir servir à une rencontre un peu spéciale et qu’il avait été ordonné par le patron en personne qu’une table ne soit disponible autour d’une table de deux. Ainsi nous pourrions discuter sans risque et ce bout de chou allait avoir tout de même un semblant de public si c’était là ce qu’il voulait.
Je glissais également un bon mot au maître d'hôtel avec une description de celui que j'attendrais à notre table et qui ne tarderai pas à arriver.
J’allais donc d’un pas sûr et élégant jusqu'au toilettes histoire de vérifier un peu mon maquillage pour découvrir en revenant que ce cher Sebastian était arrivé et aux abords de la table qui nous a été apprêtée à la hâte.
Irina ▬ Bonsoir monsieur Rhodes...Dis-je d’un ton suave avec un accens russe à couper au couteau.Bien évidemment je forçais le trait volontairement, ne serait-ce que pour marquer avec ironie l’allure de cette soirée.
Etilya sur DK RPG
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Dim 9 Fév 2020 - 17:16
Depuis quelques temps, je me sentais un peu vaseux. Enfin, je ne pouvais pas dire que c'était bien surprenant en soi, mais ma tête me jouait de vilains tours. Parfois, lorsque je faisais mes cours en classe, des maux de tête vraiment insistants surgissaient de nulle part et des images douloureuses revenaient à la surface sans que je ne puisse le contrôler. Ca durait quoi, peut-être cinq secondes mais ça suffisait à me coûter cher en énergie. Parfois, ça pouvait bien arriver trois fois dans une même journée et me réveiller la nuit et parfois, ça pouvait ne pas arriver du tout. Je n'avais pas trop su mettre le doigt sur ce qu'il m'arrivait mais ce n'était pas clairement pas normal. Ce genre de trucs, ne m'étaient jamais arrivés. Mais j'avais fini par avoir une sorte d'illumination juste avant mon entretien avec le Temps, Miyuki Arisugawa, lorsque j'aperçus brièvement une femme blonde, à la silhouette élancée. Je n'avais pas eu le temps de voir son visage, mais cette chevelure et cette cambrure me paraissaient silencieusement familière. Pourtant, j'en avais vu défiler mais là, c'était encore autre chose.
Elle me faisait penser à cette femme de l'autre soir, avec son masque. Cette femme qui n'était autre que le Secret de l'Enclave japonaise, comme me l'avait appris la Sagesse lors de notre réunion nocturne. D'ailleurs, ça me faisait penser que John semblait en savoir assez long sur elle, ce qui me paraissait étrange vue l'attitude agressive qu'elle avait eu avec moi. Est-ce qu'ils se connaissaient ? Assurément, même si je ne savais pas non plus quoi en penser. Elle ne m'avait même pas donné son prénom et je n'avais même pas pu voir son visage. Je ne me souvenais que du contact de ses lèvres rouges et après... Après, je me voyais faire des roulades sur le parquet de ma chambre avec une rousse. Toutefois, ça n'avait aucun sens, je ne me souvenais même pas avoir été dans un bar cette nuit là après notre rencontre, ou alors étais-je tout simplement trop bourré. Tout ça me paraissait bien étrange et ça m'agaçait particulièrement d'être dans le flou, en plus de me taper des rafales d'images sortant de nulle part. Je n'étais plus en phase avec moi-même et je détestais ce sentiment.
C'est alors que Miyuki accepta de faire passer mon invitation à sa collègue, sans même tâcher d'en savoir plus. C'était une femme très humble et très calme. Elle respirait le contrôle permanent et l'élégance même. D'une certaine manière, je trouvais même ça plutôt intimidant. C'était ce genre de personne qui imposait naturellement le respect et le calme rien qu'à sa simple présence. J'étais plus grand qu'elle et pourtant, je m'étais senti assez petit.
Je l'avais donc remercié pour ce geste et le Secret, dont elle ne m'apprit pas le nom pour autant, avait accepté ma demande. Je fus dans un premier temps assez étonné qu'elle puisse acquiescer cette invitation. On ne pouvait clairement pas dire que notre entretien s'était déroulé sans aucune accroche, bien au contraire. Ca avait même été assez acide au début et au bout d'une longue discussion et surtout de parades et d'attaques, elle avait fini par terminer son verre et m'embrasser. Enfin, je crois qu'elle m'a embrassé, je n'en suis même pas certain.
C'était donc l'occasion d'éclaircir tous ces points sombres et l'occasion de faire les choses bien. Ce n'était pas n'importe quelle créature et je devais me montrer respectueux de sa prestance. Pas seulement en tant que sorcière mais aussi en tant que femme. J'avais donc choisi un endroit très sophistiqué, bien trop sophistiqué pour un mec comme moi mais qui représentait un bassin idéal pour le grand requin blanc qu'elle était. Un lieu privé, où la crème de la crème de tous les horizons se réunissaient pour discuter affaires ou pour se détendre. Bien-sûr, je n'étais pas une personnalité à proprement dit, mais elle, elle l'était dans l'ombre du monde.
Pour éviter de paraître ridicule et de lui coller une honte monumentale, j'ai dû me rendre dans cette boutique renommée pour créer les plus beaux vêtements. L'homme au teint pâle et à la chevelure longue m'avait d'abord dévisagé proche de la syncope quand je m'étais pointé. Évidemment, j'avais une dégaine de souillon dans son magasin aux tissus précieux tous plus chers les uns que les autres. Mais après discussion et aussi, preuve à l'appui que je pouvais me payer un costard, il avait rapidement trouvé un costume qui me sied parfaitement sans paraître trop coincé non plus. Il m'avait bien conseillé de garder la chemise boutonnée jusqu'au col, mais je n'étais pas aussi pédant. Je voulais garder une touche décontracte propre à ma personnalité.
C'est ainsi alors que je me pointais, avec ces fringues qui m'avaient coûté le deuxième œil. Vous vous demandez, j'en suis certain, comment est-ce que je pouvais me payer un tel luxe et surtout, est-ce que je pouvais franchement assumer un restaurant aussi chic avec une telle femme ? Je vous répondrais qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Mes excursions au Caire payaient très bien et je pouvais aussi toucher un gros paquet lorsqu'on m'embauchait en tant que fouilleur pour dénicher des trésors ou des sites inconnus pour les exploiter. Les gros bonnets étaient prêts à dépenser une quantité astronomique de billets pour obtenir ce qu'ils souhaitaient et je restais une valeur sûre par réputation je présume. Entendez bien que ces excursions réclamaient des hommes et du matériel adéquat, où les dangers pouvaient facilement nous tomber dessus. Même si j'étais chargé de mener les troupes, il arrivait parfois que des hommes ne puissent suivre la cadence et tombent malade. Personne n'était mort mais c'était dangereux et vraiment pas fait pour tout le monde. Et puis, mon job d'escorte en France m'avait également bien apporté. En fait, j'avais énormément d'argent en stock, cependant, je ne le dépensais jamais puisque je ne vivais pas dans le confort optimisé ni dans l'opulence. Même si en soi, je pourrais me permettre des fantaisies.
Comme celle de ce soir par exemple, à titre très exceptionnel. Cela faisait bien des années que je n'avais pas offert un tel luxe à une dame. Même si ma requête première est de trouver des réponses, cela me faisait aussi plaisir dans un certain sens.
Je remettais mon chapeau noir correctement sur le crâne et allumais une cigarette avant de rejoindre l'entrée. Je tournais la tête vers une vitre pour regarder l'intérieur du bar. Si j'avais choisi cet endroit, c'était aussi pour limiter les risques. Je la savais particulièrement dangereuse et même si son don est de rentrer dans la tête des gens, elle pouvait tout de même attirer l'attention. Des gens autour ne seraient pas de trop. Simple précaution d'usage. Mon œil observa ensuite mon apparence que je percevais en reflet sur le verre. J'avais pris soin de me raser cette fois-ci pour faire plus propre. Je n'avais pas pris d'attention particulière sur mes cheveux, que j'avais laissé en bataille. Mais l'effort se notait de toute évidence sur la tenue. Une tenue assemblée d'un costard noir profond contre lequel je bataillais mentalement pour ne pas remonter les manches sous peine de le froisser. Sous cette veste, une chemise d'un blanc éclatant comme je n'avais jamais eu, dont j'avais laissé le col entrouvert de deux boutons. Rebelle, mais pas trop. Puis le pantalon qui allait bien avec, basique, noir corbeau également avec des chaussures en cuir noir au bout pointu. Pour égayer un peu cette tenue austère, le styliste m'avait conseillé une montre dorée pour casser le sérieux et m'avait posé une broche dorée qui représentait un serpent tenant une émeraude dans sa gueule. Elle était parfaite pour le Secret.
Enfin décidé, je me présentais donc à l'hôte d'accueil, qui me gratifia d'un signe de tête de bien vouloir le suivre. J'observais un peu les alentours, et ces gens, occupés à arborer leur masque le plus hypocrite possible. C'était décemment un endroit parfait pour une sorcière qui passait son temps à cacher son véritable visage. Un serveur arriva ensuite soudainement et recula ma chaise, pour que je puisse m'y installer et accompagna le mouvement pour m'y asseoir correctement. C'était vraiment un truc de riche ça. Il me demanda également ce que je souhaitais boire quelque chose en attendant mais je lui soufflais que je préférais attendre mon « amie ». D'un hochement de tête bref, il s'extirpa aussi vite qu'il était arrivé. Je m'accoudais alors sur la table, essayant de me sentir à l'aise dans ce décor et cette population qui ne me plaisaient pas du tout.
Mais je n'eus pas besoin de patienter bien longtemps finalement. Elle apparut, dans un coin de la salle commune, et me remarqua immédiatement. Elle s'avança alors vers moi d'un pas confiant et d'une allure charmeuse très mesurée. Même au loin, je visualisais parfaitement le soin qu'elle avait apporté à sa tenue de femme outrageuse et fatale. Sa longue robe d'un rouge vif épousait à merveille son teint blanc et enrobait gracieusement ses courbes gâtées. La fente en son milieu, laissait apparaître ses longues jambes ré haussées sur des talons aiguilles et habillées de ce que je devinais être des bas en dentelle mais mon regard ne pouvait pas m'en dire plus. Je ne voyais pas encore à travers les vêtements. Toutefois, j'assurais à cent pour cent qu'elle ne portait pas de soutien-gorge en vue de ce décolleté plongeant où je devrais me maîtriser pour ne pas y plonger le regard toutes les dix secondes. Le tout était parsemé d'accessoires en or pour accentuer l'arme de cette tenue visant à attirer forcément la convoitise des hommes pour mieux les faire languir et la jalousie des femmes pour les surplomber davantage. Elle avait pris toutes ses précautions pour être à la pointe de l'irrésistible, et entretenir jusqu'au bout le mystère : un petit voile tombait sur ses yeux et son nez, ce qui ne me permettait toujours pas de découvrir son visage. Juste ses lèvres, que j'avais déjà rencontrés en réalité ou en songe.
Je remarquais néanmoins très rapidement les regards insistants jetés dans sa direction lorsqu'elle s'avançait. Les hommes s'arrêtaient un temps dans leur discussion et posaient même leur verre. Les femmes murmuraient discrètement entre elles en lui jetant un regard glacé. Cette sorcière, pouvait, avec indécence, obtenir certainement tout ce qu'elle souhaitait de n'importe qui. Je n'étais qu'un prétendant parmi tant d'autres. J'étais sûr que même les femmes pouvaient succomber. Ca ne me laissait pas beaucoup de place mais j'étais satisfait qu'elle daigne déjà poser ses yeux cachés sur moi. Même si en fin de compte, tout ce que je voulais, c'était des réponses sur cette fameuse soirée qui m'avait potentiellement mis la tête en vrac. Ces clichés de ma mémoire qui ressortaient de nulle part, n'importe où et n'importe quand, sans que je les y autorise, alors que je n'étais même pas sous drogues. Cette fichue rencontre dont je ne comprenais pas tout le déroulé. Il y avait un fossé entre son départ et le fait que j'ai joué au docteur avec une parfaite inconnue. Qu'est ce que j'avais fait entre deux ? Même des morceaux de conversation peinaient à remonter à la surface, il y avait des zones d'ombre. Mais soit. Même si j'avais des doutes, je mettrais un point d'honneur à profiter de la présence de cette belle -mais piquante- plante.
Une plante qui les dévorait tous. Il y avait de ravissantes dames ici, qui m'auraient également parfaitement convenu mais je demeurais hypnotisé par cette ange de la mort. Elle dégageait quelque chose de tellement éloquent, une aura forte et dangereuse, et c'était encore plus visible quand elle se mêlait aux autres. Mon agacement face aux déconvenues de mon esprit à cause de cette femme, se dissipa face à la merveille qui allait me tenir compagnie. J'étais vraiment, vraiment trop faible. Mais j'estimais que j'avais le droit de me la jouer, je n'étais pas peu fier d'avoir un tel calibre à ma table. L'égo masculin les amis.
Enfin, elle arriva à ma hauteur et me salua d'une intonation exagérée. Je lui souris donc en retour, faisant rapidement l'état de fait de la situation. Il est vrai que cette entrevue donnait l'allure d'une rencontre américano-russe comme dans les films d'espionnage. C'était d'autant plus probant que j'étais américain, mais elle... Je ne savais rien de cette sorcière.
-Bonsoir, Lady Secret.
Je lui répondis sur cette même continuité, en accentuant fortement mon accent américain. Ce serait son petit surnom. Lady Secret, ça sonnait vraiment bien. Je décidais ensuite de jouer également ce petit jeu de rôle étonnamment ironique. En gentleman, je me levais pour l'accueillir comme une diva. Je me postais derrière sa chaise pour la lui tirer tout en m'inclinant respectueusement et l'inviter à poser sa charmante silhouette. Alors qu'elle s'asseyait à son aise, j'en profitais pour me pencher sur son épaule et glisser un mot dans son oreille sans même ne serait-ce la frôler. Il n'y avait que mon souffle qui effleura sa peau le temps d'une phrase.
-Vous êtes terriblement splendide, Lady.
Je m'octroyais également quelques secondes pour inspirer l'odeur de son parfum qui me rendait encore plus sensible à son enchantement. Mais pour conserver une contenance impassible, je me relevais doucement alors pour prendre position en face d'elle et poser mes coudes à nouveau sur la table.
-Avant de commencer, souhaitez-vous boire quelque chose ?
Je lui laissais champ libre mais j'espérais juste qu'elle ne me dépouille pas non plus.
Elle me faisait penser à cette femme de l'autre soir, avec son masque. Cette femme qui n'était autre que le Secret de l'Enclave japonaise, comme me l'avait appris la Sagesse lors de notre réunion nocturne. D'ailleurs, ça me faisait penser que John semblait en savoir assez long sur elle, ce qui me paraissait étrange vue l'attitude agressive qu'elle avait eu avec moi. Est-ce qu'ils se connaissaient ? Assurément, même si je ne savais pas non plus quoi en penser. Elle ne m'avait même pas donné son prénom et je n'avais même pas pu voir son visage. Je ne me souvenais que du contact de ses lèvres rouges et après... Après, je me voyais faire des roulades sur le parquet de ma chambre avec une rousse. Toutefois, ça n'avait aucun sens, je ne me souvenais même pas avoir été dans un bar cette nuit là après notre rencontre, ou alors étais-je tout simplement trop bourré. Tout ça me paraissait bien étrange et ça m'agaçait particulièrement d'être dans le flou, en plus de me taper des rafales d'images sortant de nulle part. Je n'étais plus en phase avec moi-même et je détestais ce sentiment.
C'est alors que Miyuki accepta de faire passer mon invitation à sa collègue, sans même tâcher d'en savoir plus. C'était une femme très humble et très calme. Elle respirait le contrôle permanent et l'élégance même. D'une certaine manière, je trouvais même ça plutôt intimidant. C'était ce genre de personne qui imposait naturellement le respect et le calme rien qu'à sa simple présence. J'étais plus grand qu'elle et pourtant, je m'étais senti assez petit.
Je l'avais donc remercié pour ce geste et le Secret, dont elle ne m'apprit pas le nom pour autant, avait accepté ma demande. Je fus dans un premier temps assez étonné qu'elle puisse acquiescer cette invitation. On ne pouvait clairement pas dire que notre entretien s'était déroulé sans aucune accroche, bien au contraire. Ca avait même été assez acide au début et au bout d'une longue discussion et surtout de parades et d'attaques, elle avait fini par terminer son verre et m'embrasser. Enfin, je crois qu'elle m'a embrassé, je n'en suis même pas certain.
C'était donc l'occasion d'éclaircir tous ces points sombres et l'occasion de faire les choses bien. Ce n'était pas n'importe quelle créature et je devais me montrer respectueux de sa prestance. Pas seulement en tant que sorcière mais aussi en tant que femme. J'avais donc choisi un endroit très sophistiqué, bien trop sophistiqué pour un mec comme moi mais qui représentait un bassin idéal pour le grand requin blanc qu'elle était. Un lieu privé, où la crème de la crème de tous les horizons se réunissaient pour discuter affaires ou pour se détendre. Bien-sûr, je n'étais pas une personnalité à proprement dit, mais elle, elle l'était dans l'ombre du monde.
Pour éviter de paraître ridicule et de lui coller une honte monumentale, j'ai dû me rendre dans cette boutique renommée pour créer les plus beaux vêtements. L'homme au teint pâle et à la chevelure longue m'avait d'abord dévisagé proche de la syncope quand je m'étais pointé. Évidemment, j'avais une dégaine de souillon dans son magasin aux tissus précieux tous plus chers les uns que les autres. Mais après discussion et aussi, preuve à l'appui que je pouvais me payer un costard, il avait rapidement trouvé un costume qui me sied parfaitement sans paraître trop coincé non plus. Il m'avait bien conseillé de garder la chemise boutonnée jusqu'au col, mais je n'étais pas aussi pédant. Je voulais garder une touche décontracte propre à ma personnalité.
C'est ainsi alors que je me pointais, avec ces fringues qui m'avaient coûté le deuxième œil. Vous vous demandez, j'en suis certain, comment est-ce que je pouvais me payer un tel luxe et surtout, est-ce que je pouvais franchement assumer un restaurant aussi chic avec une telle femme ? Je vous répondrais qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Mes excursions au Caire payaient très bien et je pouvais aussi toucher un gros paquet lorsqu'on m'embauchait en tant que fouilleur pour dénicher des trésors ou des sites inconnus pour les exploiter. Les gros bonnets étaient prêts à dépenser une quantité astronomique de billets pour obtenir ce qu'ils souhaitaient et je restais une valeur sûre par réputation je présume. Entendez bien que ces excursions réclamaient des hommes et du matériel adéquat, où les dangers pouvaient facilement nous tomber dessus. Même si j'étais chargé de mener les troupes, il arrivait parfois que des hommes ne puissent suivre la cadence et tombent malade. Personne n'était mort mais c'était dangereux et vraiment pas fait pour tout le monde. Et puis, mon job d'escorte en France m'avait également bien apporté. En fait, j'avais énormément d'argent en stock, cependant, je ne le dépensais jamais puisque je ne vivais pas dans le confort optimisé ni dans l'opulence. Même si en soi, je pourrais me permettre des fantaisies.
Comme celle de ce soir par exemple, à titre très exceptionnel. Cela faisait bien des années que je n'avais pas offert un tel luxe à une dame. Même si ma requête première est de trouver des réponses, cela me faisait aussi plaisir dans un certain sens.
Je remettais mon chapeau noir correctement sur le crâne et allumais une cigarette avant de rejoindre l'entrée. Je tournais la tête vers une vitre pour regarder l'intérieur du bar. Si j'avais choisi cet endroit, c'était aussi pour limiter les risques. Je la savais particulièrement dangereuse et même si son don est de rentrer dans la tête des gens, elle pouvait tout de même attirer l'attention. Des gens autour ne seraient pas de trop. Simple précaution d'usage. Mon œil observa ensuite mon apparence que je percevais en reflet sur le verre. J'avais pris soin de me raser cette fois-ci pour faire plus propre. Je n'avais pas pris d'attention particulière sur mes cheveux, que j'avais laissé en bataille. Mais l'effort se notait de toute évidence sur la tenue. Une tenue assemblée d'un costard noir profond contre lequel je bataillais mentalement pour ne pas remonter les manches sous peine de le froisser. Sous cette veste, une chemise d'un blanc éclatant comme je n'avais jamais eu, dont j'avais laissé le col entrouvert de deux boutons. Rebelle, mais pas trop. Puis le pantalon qui allait bien avec, basique, noir corbeau également avec des chaussures en cuir noir au bout pointu. Pour égayer un peu cette tenue austère, le styliste m'avait conseillé une montre dorée pour casser le sérieux et m'avait posé une broche dorée qui représentait un serpent tenant une émeraude dans sa gueule. Elle était parfaite pour le Secret.
Enfin décidé, je me présentais donc à l'hôte d'accueil, qui me gratifia d'un signe de tête de bien vouloir le suivre. J'observais un peu les alentours, et ces gens, occupés à arborer leur masque le plus hypocrite possible. C'était décemment un endroit parfait pour une sorcière qui passait son temps à cacher son véritable visage. Un serveur arriva ensuite soudainement et recula ma chaise, pour que je puisse m'y installer et accompagna le mouvement pour m'y asseoir correctement. C'était vraiment un truc de riche ça. Il me demanda également ce que je souhaitais boire quelque chose en attendant mais je lui soufflais que je préférais attendre mon « amie ». D'un hochement de tête bref, il s'extirpa aussi vite qu'il était arrivé. Je m'accoudais alors sur la table, essayant de me sentir à l'aise dans ce décor et cette population qui ne me plaisaient pas du tout.
Mais je n'eus pas besoin de patienter bien longtemps finalement. Elle apparut, dans un coin de la salle commune, et me remarqua immédiatement. Elle s'avança alors vers moi d'un pas confiant et d'une allure charmeuse très mesurée. Même au loin, je visualisais parfaitement le soin qu'elle avait apporté à sa tenue de femme outrageuse et fatale. Sa longue robe d'un rouge vif épousait à merveille son teint blanc et enrobait gracieusement ses courbes gâtées. La fente en son milieu, laissait apparaître ses longues jambes ré haussées sur des talons aiguilles et habillées de ce que je devinais être des bas en dentelle mais mon regard ne pouvait pas m'en dire plus. Je ne voyais pas encore à travers les vêtements. Toutefois, j'assurais à cent pour cent qu'elle ne portait pas de soutien-gorge en vue de ce décolleté plongeant où je devrais me maîtriser pour ne pas y plonger le regard toutes les dix secondes. Le tout était parsemé d'accessoires en or pour accentuer l'arme de cette tenue visant à attirer forcément la convoitise des hommes pour mieux les faire languir et la jalousie des femmes pour les surplomber davantage. Elle avait pris toutes ses précautions pour être à la pointe de l'irrésistible, et entretenir jusqu'au bout le mystère : un petit voile tombait sur ses yeux et son nez, ce qui ne me permettait toujours pas de découvrir son visage. Juste ses lèvres, que j'avais déjà rencontrés en réalité ou en songe.
Je remarquais néanmoins très rapidement les regards insistants jetés dans sa direction lorsqu'elle s'avançait. Les hommes s'arrêtaient un temps dans leur discussion et posaient même leur verre. Les femmes murmuraient discrètement entre elles en lui jetant un regard glacé. Cette sorcière, pouvait, avec indécence, obtenir certainement tout ce qu'elle souhaitait de n'importe qui. Je n'étais qu'un prétendant parmi tant d'autres. J'étais sûr que même les femmes pouvaient succomber. Ca ne me laissait pas beaucoup de place mais j'étais satisfait qu'elle daigne déjà poser ses yeux cachés sur moi. Même si en fin de compte, tout ce que je voulais, c'était des réponses sur cette fameuse soirée qui m'avait potentiellement mis la tête en vrac. Ces clichés de ma mémoire qui ressortaient de nulle part, n'importe où et n'importe quand, sans que je les y autorise, alors que je n'étais même pas sous drogues. Cette fichue rencontre dont je ne comprenais pas tout le déroulé. Il y avait un fossé entre son départ et le fait que j'ai joué au docteur avec une parfaite inconnue. Qu'est ce que j'avais fait entre deux ? Même des morceaux de conversation peinaient à remonter à la surface, il y avait des zones d'ombre. Mais soit. Même si j'avais des doutes, je mettrais un point d'honneur à profiter de la présence de cette belle -mais piquante- plante.
Une plante qui les dévorait tous. Il y avait de ravissantes dames ici, qui m'auraient également parfaitement convenu mais je demeurais hypnotisé par cette ange de la mort. Elle dégageait quelque chose de tellement éloquent, une aura forte et dangereuse, et c'était encore plus visible quand elle se mêlait aux autres. Mon agacement face aux déconvenues de mon esprit à cause de cette femme, se dissipa face à la merveille qui allait me tenir compagnie. J'étais vraiment, vraiment trop faible. Mais j'estimais que j'avais le droit de me la jouer, je n'étais pas peu fier d'avoir un tel calibre à ma table. L'égo masculin les amis.
Enfin, elle arriva à ma hauteur et me salua d'une intonation exagérée. Je lui souris donc en retour, faisant rapidement l'état de fait de la situation. Il est vrai que cette entrevue donnait l'allure d'une rencontre américano-russe comme dans les films d'espionnage. C'était d'autant plus probant que j'étais américain, mais elle... Je ne savais rien de cette sorcière.
-Bonsoir, Lady Secret.
Je lui répondis sur cette même continuité, en accentuant fortement mon accent américain. Ce serait son petit surnom. Lady Secret, ça sonnait vraiment bien. Je décidais ensuite de jouer également ce petit jeu de rôle étonnamment ironique. En gentleman, je me levais pour l'accueillir comme une diva. Je me postais derrière sa chaise pour la lui tirer tout en m'inclinant respectueusement et l'inviter à poser sa charmante silhouette. Alors qu'elle s'asseyait à son aise, j'en profitais pour me pencher sur son épaule et glisser un mot dans son oreille sans même ne serait-ce la frôler. Il n'y avait que mon souffle qui effleura sa peau le temps d'une phrase.
-Vous êtes terriblement splendide, Lady.
Je m'octroyais également quelques secondes pour inspirer l'odeur de son parfum qui me rendait encore plus sensible à son enchantement. Mais pour conserver une contenance impassible, je me relevais doucement alors pour prendre position en face d'elle et poser mes coudes à nouveau sur la table.
-Avant de commencer, souhaitez-vous boire quelque chose ?
Je lui laissais champ libre mais j'espérais juste qu'elle ne me dépouille pas non plus.
Invité
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Mar 11 Fév 2020 - 12:04
Il était là, nonchalant comme à son habitude, à dévisager ma personne approchant de lui d’un pas souple, avec un déhanché faisant tourner les têtes sur mon chemin. Je savais bien quel effet je faisais en marchant, passant devant eux avec cet air de femme fatale toute droit sortie d’un film.
Je n’hésitais pas à user de mes charmes dans la vie. Il faut bien se servir de ce que la nature nous donne et il n’y a après tout pas de mal à faire preuve de bon sens et de pragmatisme. Si les hommes sont incapables de dire non à un joli minois et à des formes généreuses, de penser avec autre chose que leur outil de plaisir, c’est bien leur problème. Pour ma part, je n’ai jamais hésité à aller aussi loin que nécessaire pour avoir ce que je voulais ou tuer une cible.
Ici dans ce restaurant, ils peuvent tourner la tête, baver sur leur nappe ou monter le chapiteau autant qu’ils veulent, rien n’y fera. Qu’ils soient homme ou femme ici, ils ne sont que des vermisseaux, de pitoyable organismes inférieurs. Certes je pourrais m’amuser avec eux, ou avec elles, mais cela ne m’intéresse guère plus que de me vautrer dans la boue actuellement. Il n’y a plus qu’un seul homme apte à être appelé ainsi ici-bas et il venait de se lever après m’avoir aperçu.
S'il y avait une chose à dire, c’est que ce cher Mr. Rhodes avait fait beaucoup d’efforts pour ce soir en se trouvant un costume. Il était très possible que ces trois pièces des plus chic soit en provenance de la boutique de ce vampire dans le centre-ville, un tailleur hors pairs spécialisé dans les kimonos à en juger par certaines coupes, mais je n’en étais pas certaine. Peut-être qu’avec du temps j’aurais pu le savoir plus tard dans la soirée, c’était en tout cas ce que je me suis dit.
Que cette chemise et ce costume pouvaient laisser peu de place à l’imagination. Je voyais bien la coupe sur mesure qui sculptait parfaitement ce corps que je parcourais des doigts il y a si peu de temps en comparaison de mes autres proies. C’est alors que j’aperçu cette proche sur sa veste de costume, un serpent tenant une émeraude dans sa gueule. Se souvenais-il alors de notre rencontre avec autant de détails ? J’avais créé un léger flou pour me faire partir de son esprit et y implanter ce faux souvenir sans mal, mais j’étais contente qu’il se souvint de ce genre de détails vis-à-vis de la tenue que j’avais alors le soir de notre rencontre.
Il est joueur cet homme, j’aime ça. Il n’a pas attendu longtemps pour comprendre la référence et lui-même marquer sa réponse d’un fort accent américain. J’aimais bien l’idée de cet homme, “Lady Secret” était quelque chose de très appréciable venant de lui et je ne pouvais pas y voir une autre connotation.
Lorsque je m’approche un peu plus, il passe derrière moi pour montrer quel gentlemen il sait être aussi. Je sentis son souffle chaud dans ma nuque lorsqu’il prononça ce compliment très convenu, mais qui me fit vraiment plaisir également. J’attendis qu’il se rassît à sa place pour esquisser un sourire avec mes lèvres écarlates tout en les mordant légèrement dans un petit rictus fugace avec de parler.
Je nourrissais avec grande hâte de commencer à me repaître de cette soirée dans tous les sens possibles et imaginables. Il n’avait sans doute pas autant de moyens que je pouvais en déployer suite à longue vie de médecine et d’investissement, sans compter l’héritage de la famille de mon “défunt” mari. Je n’allais me priver de rien, mais je n’allais pas lui laisser jouer les galants hommes jusqu’au bout par simple fierté non plus.
Je guettais chaque mouvement de sa part par-delà ma voilette sombre laissant planer le mystère sur mon regard. Je me demandais toujours ce qui avait motivé cette rencontre et je n’allais pas me retenir de crever l’abcès plus longtemps.
Je n’hésitais pas à user de mes charmes dans la vie. Il faut bien se servir de ce que la nature nous donne et il n’y a après tout pas de mal à faire preuve de bon sens et de pragmatisme. Si les hommes sont incapables de dire non à un joli minois et à des formes généreuses, de penser avec autre chose que leur outil de plaisir, c’est bien leur problème. Pour ma part, je n’ai jamais hésité à aller aussi loin que nécessaire pour avoir ce que je voulais ou tuer une cible.
Ici dans ce restaurant, ils peuvent tourner la tête, baver sur leur nappe ou monter le chapiteau autant qu’ils veulent, rien n’y fera. Qu’ils soient homme ou femme ici, ils ne sont que des vermisseaux, de pitoyable organismes inférieurs. Certes je pourrais m’amuser avec eux, ou avec elles, mais cela ne m’intéresse guère plus que de me vautrer dans la boue actuellement. Il n’y a plus qu’un seul homme apte à être appelé ainsi ici-bas et il venait de se lever après m’avoir aperçu.
S'il y avait une chose à dire, c’est que ce cher Mr. Rhodes avait fait beaucoup d’efforts pour ce soir en se trouvant un costume. Il était très possible que ces trois pièces des plus chic soit en provenance de la boutique de ce vampire dans le centre-ville, un tailleur hors pairs spécialisé dans les kimonos à en juger par certaines coupes, mais je n’en étais pas certaine. Peut-être qu’avec du temps j’aurais pu le savoir plus tard dans la soirée, c’était en tout cas ce que je me suis dit.
Que cette chemise et ce costume pouvaient laisser peu de place à l’imagination. Je voyais bien la coupe sur mesure qui sculptait parfaitement ce corps que je parcourais des doigts il y a si peu de temps en comparaison de mes autres proies. C’est alors que j’aperçu cette proche sur sa veste de costume, un serpent tenant une émeraude dans sa gueule. Se souvenais-il alors de notre rencontre avec autant de détails ? J’avais créé un léger flou pour me faire partir de son esprit et y implanter ce faux souvenir sans mal, mais j’étais contente qu’il se souvint de ce genre de détails vis-à-vis de la tenue que j’avais alors le soir de notre rencontre.
Il est joueur cet homme, j’aime ça. Il n’a pas attendu longtemps pour comprendre la référence et lui-même marquer sa réponse d’un fort accent américain. J’aimais bien l’idée de cet homme, “Lady Secret” était quelque chose de très appréciable venant de lui et je ne pouvais pas y voir une autre connotation.
Lorsque je m’approche un peu plus, il passe derrière moi pour montrer quel gentlemen il sait être aussi. Je sentis son souffle chaud dans ma nuque lorsqu’il prononça ce compliment très convenu, mais qui me fit vraiment plaisir également. J’attendis qu’il se rassît à sa place pour esquisser un sourire avec mes lèvres écarlates tout en les mordant légèrement dans un petit rictus fugace avec de parler.
Irina ▬ Mr. Rhodes, vous n’êtes pas mal non plus, vos efforts très appréciés.J’imaginais bien aisément sans même lire dans ses pensées immédiates la gêne et la tentation de remonter ses manches pour adopter une posture plus décontractée comme il aime. Cet homme est une sorte de cowboy ou d’Indiana Jones en puissance. Il paraît étonnant qu'il puisse porter une tenue guindée comme celle-ci bien longtemps avant de revenir aux vieilles habitudes.
Je nourrissais avec grande hâte de commencer à me repaître de cette soirée dans tous les sens possibles et imaginables. Il n’avait sans doute pas autant de moyens que je pouvais en déployer suite à longue vie de médecine et d’investissement, sans compter l’héritage de la famille de mon “défunt” mari. Je n’allais me priver de rien, mais je n’allais pas lui laisser jouer les galants hommes jusqu’au bout par simple fierté non plus.
Irina ▬ Je vais commencer avec une vodka tonic accompagnée d’une d’une rondelle de citron frais et d’une olive.Je le laissais donc appeler un serveur pour pouvoir passer notre commande, lui n’hésitant pas à délivrer la mienne. Cet établissement est réputé ici et prestigieux, mais depuis que j’ai gouté à la cuisine de ce lycan que j'avais comme patient, avant de ne trouver en lui une sorte de confident, doublé d’une source d’information... je dois bien avouer que même les tables les plus prestigieuses me semblent en deçà.
Je guettais chaque mouvement de sa part par-delà ma voilette sombre laissant planer le mystère sur mon regard. Je me demandais toujours ce qui avait motivé cette rencontre et je n’allais pas me retenir de crever l’abcès plus longtemps.
Irina ▬ Bien Mr. Rhodes. Si nous en venions aux faits. Voulez-vous ?Bien entendu, à ce moment, je n’ai pas manqué de rester très vigilante à ce qu’il se passait dans sa tête pour ne pas manquer une miette de ce qu'il ne voulait pas dire.
Que me vaut l’envie soudain d’une rencontre ici ? J’avoue avoir été plutôt intriguée en entendant ce message transiter par mon estimée collègue.
Etilya sur DK RPG
Invité
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Dim 16 Fév 2020 - 16:22
Nous nous étions rencontrés une fois seulement, dans des circonstances qui laissaient à désirer. Ca aurait pu être la fois de trop, puisqu'elle était en réalité le Secret de l'Enclave Japonaise, et donc par ce statut, une prédatrice en herbe. Farouche. Intraitable. Sans pitié. En relayant mes souvenirs, je me souvenais très nettement de son attitude agressive, ses ronds de jambe très sensuels mais également la force de son pouvoir, qui consistait à jouer sur la mémoire même si je n'en mesurais pas toute l'étendue. Tout cet assemblage qui constituait les bagages de cette femme pouvait faire frémir n'importe qui. Mais malgré une certaine méfiance instinctive, je me sentais comme subjugué naturellement par cette femme et sa présence, aussi dangereuse soit-elle, ne m'était pourtant pas désagréable. En tout cas, elle me mettait beaucoup moins mal à l'aise que le cadre même de cet endroit qui puait le superficiel à plein nez.
Toutefois, je ne l'avais pas invité pour faire connaissance ni même pour faire des affaires, malgré le lieu qui s'y prêtait pourtant formidablement en apparence. Je lui faisais avec plaisir un compliment, qu'elle me rendait dans un petit sourire mutin, parce que nous avions juste décidés de jouer le jeu. Ça aurait pu être interprété différemment, dans un avenant de charme et de séduction si elle était le genre de femme à ouvrir un échange, mais c'était loin d'être le cas. Ni elle, ni moi, n'étions des personnes qui se livraient facilement. Même avec notre alliance, qui avait fini par devenir officielle. Elle avait sa vie, et j'avais la mienne. J'étais tout de même assez content que cette perspective de ralliement puisse s'ouvrir à nos deux mondes déchirés depuis bien des siècles, mais ça ne nous forçait en aucun cas à se découvrir les uns et les autres. Elle avait son travail et j'avais le mien. Ce qui m'intéressait, à la rigueur, restait les archives que la sorcière du Temps gardait sous scellé bien gardé. Quant à cette opportunité de lien et bien... Ce n'était pas non plus une ambition qui m'appelait. Non non, tout ce que je voulais c'était revenir maître de mes propres capacités, qui tendaient à s'emballer depuis son arrivée inopinée dans mon petit appartement.
-Je suis bien content que vous l'ayez remarqué.
Malgré tout, j'avais quand même pris soin d'établir le dialogue dans un certain confort. Enfin, pour elle, surtout, puisque je prenais vraiment sur moi pour ne pas retirer cette veste incommodante et déboutonner ma chemise en tirant dessus. Mais je m'en serais voulu de l'attirer dans un endroit dont le goût ne scierait pas à sa prestance.
La dame commanda alors une vodka tonic, avec rondelle de citron et une olive. Elle avait certainement l'habitude d'agir avec exigence. J'imaginais que les hommes qui la convoitaient devaient s'arracher les cheveux pour parvenir à créer un petit chemin jusqu'à son intérêt. Mais à quel prix ? Je fis appel à un serveur d'un signe de main, qui se hâta de venir à ma rencontre tout en m'invitant à passer commande. Je passais celle de la lady en première avant de demander un vin rouge pour moi. Quand il fut assez loin, mon invitée ne tarda pas à me demander expressément l'objet de ma requête.
A cette interpellation, je pris une mine faussement indignée en portant la main à mon cœur, comme si j'étais victime d'un pincement douloureux.
-Lady Secret... Moi qui pensais que vous lisiez en moi comme dans un livre ouvert.
Je lui décochais un sourire plein de sous-entendus concernant son talent de sorcière. Puis je l'ignorais un temps pour consacrer mon attention sur la carte qu'offrait le restaurant, bien qu'elle ne m'intéressait pas le moins du monde. J'ouvris le carnet en cuir, passant les pages exagérément doucement, faisant mine de réfléchir à ma prochaine assiette avant de relever mon œil par dessus la carte d'un air mondain complètement surjoué pour la regarder.
-Oh... Du veau à la crème de marron et de café... Qu'est ce qu'il ne faut pas lire !
Ensuite, avec désinvolture je refermais le cahier des prestations avant d'attabler mes coudes, l'oeil acéré dans sa direction.
-J'aime bien le veau, mais il me laisse comme un arrière goût désagréable sur la langue.
Je faisais évidemment référence à sa petite visite nocturne de la dernière fois. J'aimais recevoir une femme aussi charmante, mais pas quand elle se jouait de moi en me laissant sur mes doutes.
-Les marrons... Délicat, presque sensuel surtout avec cette petite note de sucré. Mais c'est toujours mieux quand on sait d'où ils viennent.
Des images torrides remontèrent à mon esprit suite à la nuit que j'avais passé avec une inconnue que j'avais apparemment rencontré dans un bar mais dont les circonstances ne me revenaient pas du tout. Ces scènes sauvages, qui flottaient inlassablement dans mon esprit, puis qui se trouvaient subitement hachées par une tignasse blonde, comme celle que j'avais aperçu au loin avec Miyuki. J'avais dévoré quels marrons, ce soir là ?
-Et le café... On ne s'en méfie jamais assez mais à trop grosse dose, il peut être dangereux pour l'organisme.
Et sur ce dernier point, je faisais référence à ces perturbations sensorielles qui m'attaquaient de nulle part, sans que je ne puisse le contrôler. Peut-être qu'à son départ, lorsqu'elle avait décidé d'agencer ma mémoire à sa guise, elle avait touché une partie de mon cerveau dont ressurgissaient des souvenirs que je ne voulais pas forcément voir. Des fragments de mémoire, qui revenaient dans tous les sens et sans aucune chronologie logique, dans des maux de tête infâmes durant quelques secondes. Une crise qui pouvait tout aussi bien arriver plusieurs fois par jour, comme jamais, et qui parfois, me réveillait en pleine nuit.
Et dieu sait à quel point, je ne suis jamais tombé malade de toute mon existence. Pas un seul rhume. Pas une fièvre. Pas un mal de crâne. Et il avait suffi qu'elle concocte un sort sur moi pour me taper des migraines et des clichés de mon passé lointain, que je ne souhaitais pas revivre. Étrangement, c'était les plus douloureux. Quand je me battais avec mon père ou quand nous nous engueulions très fort. Quand Julie m'a quittée ou même l'enterrement de mon grand-père. J'avais l'impression que mon état ressortait les vieux dossiers, que j'avais prudemment rangé dans des placards poussiéreux.
-Vous n'auriez pas quelque chose à me conseiller plutôt ? Ou plutôt devrais-je dire, quelque chose à m'apprendre ?
Je l'observais avec détachement pour poursuivre sur mon rôle mais mes mots laissaient transparaître une pointe de cynisme évidente. Oh, je savais pertinemment qu'elle suivrait le cours de mon raisonnement avec finesse malgré mes réflexions imagées, vue qu'elle lirait forcément ce que je pense actuellement.
Toutefois, je ne l'avais pas invité pour faire connaissance ni même pour faire des affaires, malgré le lieu qui s'y prêtait pourtant formidablement en apparence. Je lui faisais avec plaisir un compliment, qu'elle me rendait dans un petit sourire mutin, parce que nous avions juste décidés de jouer le jeu. Ça aurait pu être interprété différemment, dans un avenant de charme et de séduction si elle était le genre de femme à ouvrir un échange, mais c'était loin d'être le cas. Ni elle, ni moi, n'étions des personnes qui se livraient facilement. Même avec notre alliance, qui avait fini par devenir officielle. Elle avait sa vie, et j'avais la mienne. J'étais tout de même assez content que cette perspective de ralliement puisse s'ouvrir à nos deux mondes déchirés depuis bien des siècles, mais ça ne nous forçait en aucun cas à se découvrir les uns et les autres. Elle avait son travail et j'avais le mien. Ce qui m'intéressait, à la rigueur, restait les archives que la sorcière du Temps gardait sous scellé bien gardé. Quant à cette opportunité de lien et bien... Ce n'était pas non plus une ambition qui m'appelait. Non non, tout ce que je voulais c'était revenir maître de mes propres capacités, qui tendaient à s'emballer depuis son arrivée inopinée dans mon petit appartement.
-Je suis bien content que vous l'ayez remarqué.
Malgré tout, j'avais quand même pris soin d'établir le dialogue dans un certain confort. Enfin, pour elle, surtout, puisque je prenais vraiment sur moi pour ne pas retirer cette veste incommodante et déboutonner ma chemise en tirant dessus. Mais je m'en serais voulu de l'attirer dans un endroit dont le goût ne scierait pas à sa prestance.
La dame commanda alors une vodka tonic, avec rondelle de citron et une olive. Elle avait certainement l'habitude d'agir avec exigence. J'imaginais que les hommes qui la convoitaient devaient s'arracher les cheveux pour parvenir à créer un petit chemin jusqu'à son intérêt. Mais à quel prix ? Je fis appel à un serveur d'un signe de main, qui se hâta de venir à ma rencontre tout en m'invitant à passer commande. Je passais celle de la lady en première avant de demander un vin rouge pour moi. Quand il fut assez loin, mon invitée ne tarda pas à me demander expressément l'objet de ma requête.
A cette interpellation, je pris une mine faussement indignée en portant la main à mon cœur, comme si j'étais victime d'un pincement douloureux.
-Lady Secret... Moi qui pensais que vous lisiez en moi comme dans un livre ouvert.
Je lui décochais un sourire plein de sous-entendus concernant son talent de sorcière. Puis je l'ignorais un temps pour consacrer mon attention sur la carte qu'offrait le restaurant, bien qu'elle ne m'intéressait pas le moins du monde. J'ouvris le carnet en cuir, passant les pages exagérément doucement, faisant mine de réfléchir à ma prochaine assiette avant de relever mon œil par dessus la carte d'un air mondain complètement surjoué pour la regarder.
-Oh... Du veau à la crème de marron et de café... Qu'est ce qu'il ne faut pas lire !
Ensuite, avec désinvolture je refermais le cahier des prestations avant d'attabler mes coudes, l'oeil acéré dans sa direction.
-J'aime bien le veau, mais il me laisse comme un arrière goût désagréable sur la langue.
Je faisais évidemment référence à sa petite visite nocturne de la dernière fois. J'aimais recevoir une femme aussi charmante, mais pas quand elle se jouait de moi en me laissant sur mes doutes.
-Les marrons... Délicat, presque sensuel surtout avec cette petite note de sucré. Mais c'est toujours mieux quand on sait d'où ils viennent.
Des images torrides remontèrent à mon esprit suite à la nuit que j'avais passé avec une inconnue que j'avais apparemment rencontré dans un bar mais dont les circonstances ne me revenaient pas du tout. Ces scènes sauvages, qui flottaient inlassablement dans mon esprit, puis qui se trouvaient subitement hachées par une tignasse blonde, comme celle que j'avais aperçu au loin avec Miyuki. J'avais dévoré quels marrons, ce soir là ?
-Et le café... On ne s'en méfie jamais assez mais à trop grosse dose, il peut être dangereux pour l'organisme.
Et sur ce dernier point, je faisais référence à ces perturbations sensorielles qui m'attaquaient de nulle part, sans que je ne puisse le contrôler. Peut-être qu'à son départ, lorsqu'elle avait décidé d'agencer ma mémoire à sa guise, elle avait touché une partie de mon cerveau dont ressurgissaient des souvenirs que je ne voulais pas forcément voir. Des fragments de mémoire, qui revenaient dans tous les sens et sans aucune chronologie logique, dans des maux de tête infâmes durant quelques secondes. Une crise qui pouvait tout aussi bien arriver plusieurs fois par jour, comme jamais, et qui parfois, me réveillait en pleine nuit.
Et dieu sait à quel point, je ne suis jamais tombé malade de toute mon existence. Pas un seul rhume. Pas une fièvre. Pas un mal de crâne. Et il avait suffi qu'elle concocte un sort sur moi pour me taper des migraines et des clichés de mon passé lointain, que je ne souhaitais pas revivre. Étrangement, c'était les plus douloureux. Quand je me battais avec mon père ou quand nous nous engueulions très fort. Quand Julie m'a quittée ou même l'enterrement de mon grand-père. J'avais l'impression que mon état ressortait les vieux dossiers, que j'avais prudemment rangé dans des placards poussiéreux.
-Vous n'auriez pas quelque chose à me conseiller plutôt ? Ou plutôt devrais-je dire, quelque chose à m'apprendre ?
Je l'observais avec détachement pour poursuivre sur mon rôle mais mes mots laissaient transparaître une pointe de cynisme évidente. Oh, je savais pertinemment qu'elle suivrait le cours de mon raisonnement avec finesse malgré mes réflexions imagées, vue qu'elle lirait forcément ce que je pense actuellement.
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Jeu 20 Fév 2020 - 12:10
L’homme ne cachait pas le moins du monde son regard trainant sur ma personne, dévorant mes courbes non sans arrières pensées. Il savait cependant à quoi s’en tenir vis-à-vis de moi maintenant et de ma capacité à jouer avec l’esprit des gens, à perturber leurs souvenirs, sans même pour autant se douter totalement de ce qui est en mon pouvoir véritable.
Peut-être est-ce dans la nature des animaux d’être aussi attiré parce ce qui peut leur nuire, comme un papillon de nuit avec la flamme. Est-ce que c’est cet état de fait qui a coûté si cher à leur espèce avec le temps ? Comme un chien battu refusant de mordre son maître ? Vais-je le détruire lui aussi si je le laisse s’approcher de trop prêt ? Vais-je condamner mon Matthew après tant d’année ? Vais-je tourmenter ma fille et la conduire à la destruction comme sa grande sœur ? Suis-je si dangereuse que j’en serais devenu à l’instar des plus terrible substance, devenue capable de tout détruire d’un simple contact ? Peut-être bien...
Sebastian était un homme charmant ayant fait des efforts pour cette soirée en tout cas et je pouvais bien le récompenser comme il se devait en venant. De toute façon, il fallait bien que je m’habitue au fait que les changelins et les sorciers étaient maintenant main dans la main à nouveau. Il était surtout mu par le désir le plus ardent d’en savoir toujours plus sur tout et surtout sur le passé de leur espèce. C’est donc la raison pour laquelle il avait vu Arisugawa.
Je lui offris un sourire aimable lorsqu’il me remercia pour le compliment. Je n’étais pas sans savoir ce qui se passait dans sa tête et l’aspect inconfortable qu’avait ce costume. En plus de cela, il avait choisi cet endroit le mettant pourtant profondément mal à l’aise. Avait-il vraiment si peur que je refuse de venir le voir que cela ?
Ce petit air faussement outré ne pouvait que me faire rire, sachant pertinemment ce qui se passait dans son vilain crâne. C’est donc tout naturellement que cela me fit sourire.
Il prit alors le menu et ne tarda pas à faire un commentaire étrange sur le veau.
Je l’écoutais parler d’une oreille distante car c’était alors ses pensées qui étaient les plus claires et précises. Il avait des souvenirs dont il ne voulait pas qui remontaient à la surface. Ce n’est pas de mon fait si cela arrivait maintenant. Je suis précise, efficace, imbattable sur le terrain de la mémoire et je sais que les souvenirs que je lui ai implantés sont parfaitement réalisés car modifiant subtilement la soirée seulement avec un remplissage qui pour beaucoup était du fait de son propre cerveau.
Avait-il trop de fierté pour aller consulter un spécialiste à l’hôpital ? Était-il ce genre d’homme à mépriser ce qu’il peut bien ressentir de peur d’être pris pour un faible ?
Peut-être est-ce dans la nature des animaux d’être aussi attiré parce ce qui peut leur nuire, comme un papillon de nuit avec la flamme. Est-ce que c’est cet état de fait qui a coûté si cher à leur espèce avec le temps ? Comme un chien battu refusant de mordre son maître ? Vais-je le détruire lui aussi si je le laisse s’approcher de trop prêt ? Vais-je condamner mon Matthew après tant d’année ? Vais-je tourmenter ma fille et la conduire à la destruction comme sa grande sœur ? Suis-je si dangereuse que j’en serais devenu à l’instar des plus terrible substance, devenue capable de tout détruire d’un simple contact ? Peut-être bien...
Sebastian était un homme charmant ayant fait des efforts pour cette soirée en tout cas et je pouvais bien le récompenser comme il se devait en venant. De toute façon, il fallait bien que je m’habitue au fait que les changelins et les sorciers étaient maintenant main dans la main à nouveau. Il était surtout mu par le désir le plus ardent d’en savoir toujours plus sur tout et surtout sur le passé de leur espèce. C’est donc la raison pour laquelle il avait vu Arisugawa.
Je lui offris un sourire aimable lorsqu’il me remercia pour le compliment. Je n’étais pas sans savoir ce qui se passait dans sa tête et l’aspect inconfortable qu’avait ce costume. En plus de cela, il avait choisi cet endroit le mettant pourtant profondément mal à l’aise. Avait-il vraiment si peur que je refuse de venir le voir que cela ?
Ce petit air faussement outré ne pouvait que me faire rire, sachant pertinemment ce qui se passait dans son vilain crâne. C’est donc tout naturellement que cela me fit sourire.
Irina ▬ Ne vous y trompez pas très cher, je lis parfaitement en vous. Je ne vous posais la question que par simple courtoisie.En me concentrant un peu plus je pouvais clairement voir la raison de sa venue, son trouble intérieur vis-à-vis de la situation. L’incertitude d’un moment passé avec une femme, de souvenirs clairs de mon départ et de sa soirée en une autre compagnie, l’alcool et la chaleur d’un corps.
Il prit alors le menu et ne tarda pas à faire un commentaire étrange sur le veau.
Irina ▬ Je ne sais pas trop où vous voulez en venir avec cette métaphore plus qu’étrange très cher, mais vous m’amusez.Je ne pus retenir ce très léger rictus sur mes lèvres témoignant l’amusement qu’il m’inspirait à ce moment précis. Je ne suis pas vraiment du genre à rire à gorge déployée, cela ne me ressemble pas. Ce n’est peut-être arrivé qu’une fois ou deux tout au plus. Mais l’envie était tout de même là.
Je l’écoutais parler d’une oreille distante car c’était alors ses pensées qui étaient les plus claires et précises. Il avait des souvenirs dont il ne voulait pas qui remontaient à la surface. Ce n’est pas de mon fait si cela arrivait maintenant. Je suis précise, efficace, imbattable sur le terrain de la mémoire et je sais que les souvenirs que je lui ai implantés sont parfaitement réalisés car modifiant subtilement la soirée seulement avec un remplissage qui pour beaucoup était du fait de son propre cerveau.
Irina ▬ Mr. Rhodes... Il n’y aurait pas assez de la nuit pour vous apprendre tout ce que je sais...Je le pris à contre-pied pour lui signifier que j’en sais long sur tout un tas de choses, car tel est mon métier après tout, avoir l’information avant tout le monde pour l’utiliser efficacement.
Irina ▬ Bien que je sache pertinemment la raison de ma venue je veux vous l’entendre dire... Je veux entendre votre demande à voix haute et pas seulement les dérives de votre réflexion.Verbaliser ses pensées est qui plus est un mécanisme incroyablement puissant de la réflexion. Elle permet de trancher, au cerveau d’y voir clair et de s’arranger ensuite. Parler est un acte symboliquement des plus fort pour le cerveau et soulevant le plus d’affects émotionnels.
Avait-il trop de fierté pour aller consulter un spécialiste à l’hôpital ? Était-il ce genre d’homme à mépriser ce qu’il peut bien ressentir de peur d’être pris pour un faible ?
Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Dim 23 Fév 2020 - 13:17
Le fait est qu'elle répondit à ma petite plaisanterie sur sa capacité à poser les yeux sur les pensées de n'importe qui, je me doutais bien qu'elle avait suggéré d'actionner la vitesse supérieure poliment. Mes métaphores semblaient amuser la demoiselle. A vrai dire, cela faisait parti de l'emballage quant à notre situation actuelle, presque similaire à un bon film d'espionnage. Les acteurs parlaient souvent en langage codé, pour ne pas attirer l'attention sur leur conversation. Parce que malgré la table choisie, nous n'étions pas nécessairement à l'abri d'une oreille trop curieuse.
Néanmoins, je savais pertinemment qu'elle ne perdait pas une miette de ce qui pouvait bien se tramer dans mon esprit, me préservant d'une discussion douteuse dans cette foule ignorante. Mais quand consciemment elle répondit à côté de mon interrogation, je ne pus retenir un petit rire étouffé. Elle avait l'art et la manière de détourner le sens de ma question, pour la manier dans une autre direction comme le fait de me rappeler que moi aussi, j'étais ignare à côté de ses années d'expériences.
-J'ai bien toute une vie pour vous écouter m'apprendre, Lady Secret.
Tout du moins, si je parvenais à survivre à ma propre existence dans les dix prochaines années à veir. Je levais mon verre en sa faveur tout en affichant un clin d'oeil furtif, avant d'en boire une gorgée. Cela pouvait être agaçant quand une personne détournait savamment le sens de vos propos pour se les accaparer tout en les renversant pour vous contrecarrer. Moi j'y percevais une forme d'intelligence vive ainsi qu'un charme certain. Toutefois, je compris rapidement qu'elle ne souhaitait pourtant pas s'arrêter à mes simples pensées ou mon jeu de scène qui ne cassait pas deux pattes à un canard. Non.
Elle voulait me l'entendre dire de ma bouche. Certainement une de ses manœuvres habituelles lorsqu'elle était sensée faire cracher la vérité à ses cibles lors de ses missions confidentielles. Charcuter l'esprit ne lui suffisait pas, non, il fallait toujours pousser plus loin pour tordre l'individu en l'incitant à assumer et à assimiler ses actes ou sa réflexion.
J'avais pris la précaution d'enrober mes mots pour ne pas éveiller l'attention sur nous, mais si la dame souhaitait m'entendre dire la profondeur de mon raisonnement, et bien je n'y voyais pas là le moindre inconvénient.
Je reposais donc mon vin rouge et pencha mon buste légèrement en avant pour attacher mon œil à ses yeux dissimulés sous sa voilette. Mon expression devint plus ferme et sérieuse qu'il y a quelques secondes.
-Ce soir-là, alors que nous discutions gentiment autour d'un verre que vous n'avez touché qu'à votre départ, j'ai le simple souvenir d'un baiser envolé. Et encore, j'émets peut-être la perspective d'avoir rêvé. Le plus troublant, est que je ne me souviens pas du moment où vous êtes partie pour me retrouver avec une parfaite inconnue l'instant d'après. J'aurais pu rester sur ces doutes, mais lorsque j'ai aperçu cette chevelure blonde furtivement en rejoignant votre collègue, ça m'a comme... frappé. Lady Secret, ne vous seriez-vous pas jouée de ma mémoire en subtilisant votre présence à celle d'une autre ? Je veux savoir.
Je me reculais ensuite dans le fond de mon siège, tout en posant mon coude sur le rebord.
-Mais il n'y a pas que ça, bien que ce soit déjà bien assez pour comprendre ne serait-ce qu'un peu l'étendue de votre potentiel. Depuis notre rencontre, je suis parfois saisi à point par des souvenirs je dirais intempestifs , qui me rattrapent comme bon leur semble. Je vous sais bien trop précise pour rater vos cibles, mais je ne peux m'empêcher de croire qu'il y aurait peut-être un lien avec votre venue. Ça ne m'est jamais arrivé, que de ne pas être en pleine possession des dossiers que je prends soin de ranger dans un placard à double tours. A moins que ça n'ait provoqué comme une sorte de déclic. Je ne saurais dire mais ce que je sais, c'est que ça m'importune.
Je n'avais pas la crainte d'être parfois, condamné à certaines blessures qui ne disparaîtront jamais. Je ne souhaitais pas réellement qu'elles s'en aillent, puisque cela faisait parti de mon passif, qui m'avait ainsi amené jusqu'ici. Mais par moment, je ne me sentais pas le cœur ni le courage d'affronter mes troubles liés à ma relation mauvaise avec mon père. Je ne l'avais toujours pas pardonné et cela faisait bien des années que nous n'avions pas repris contact. Peut-être qu'au fond, si je passais ma vie sur les routes, cela ne se résumait pas qu'à une passion mais également, sournoisement, à une fuite vers l'avant, sans jamais me retourner. Une forme de lâcheté. J'avais établi exactement le même schéma lors de ma rupture avec mon amour de jeunesse. J'étais parti, laissant là-bas mes problèmes, pensant qu'ils y resteraient.
Mais nous savons tous qu'il ne suffisait pas de tout abandonner pour être libéré de ses lacunes. Les démons vous poursuivent dans votre âme et ne vous lâcheront pas tant que vous vous y soumettrez un jour ou l'autre pour les affronter.
-Je pense que j'ai des problèmes. Et pour je ne sais quelle raison, de vous avoir eu sur ma route, mon inconscient me faire prendre connaissance qu'ils continuent de flotter doucement.
Je ne savais pas pourquoi, je lui disais ça, à elle. La sorcière de l'esprit, capable d'utiliser les tréfonds de vos remords et de vos regrets pour mieux vous briser en mille morceaux. Je n'étais pas le style d'homme à être dans la confidence, je gérais tout moi-même. Mais un je ne sais quoi, chez elle, me poussait peut-être à m'exposer davantage. Elle possédait cette aura fière et menaçante, mais aussi, décelais-je sûrement dans sa personne, quelque chose de plus conciliant. C'était complètement fou comme impression ! Mais étrangement, je ne la percevais pas comme un danger, bien que ses mises en garde soient limpides. Les papillons aimaient se brûler les ailes dans un feu ardent.
Néanmoins, je savais pertinemment qu'elle ne perdait pas une miette de ce qui pouvait bien se tramer dans mon esprit, me préservant d'une discussion douteuse dans cette foule ignorante. Mais quand consciemment elle répondit à côté de mon interrogation, je ne pus retenir un petit rire étouffé. Elle avait l'art et la manière de détourner le sens de ma question, pour la manier dans une autre direction comme le fait de me rappeler que moi aussi, j'étais ignare à côté de ses années d'expériences.
-J'ai bien toute une vie pour vous écouter m'apprendre, Lady Secret.
Tout du moins, si je parvenais à survivre à ma propre existence dans les dix prochaines années à veir. Je levais mon verre en sa faveur tout en affichant un clin d'oeil furtif, avant d'en boire une gorgée. Cela pouvait être agaçant quand une personne détournait savamment le sens de vos propos pour se les accaparer tout en les renversant pour vous contrecarrer. Moi j'y percevais une forme d'intelligence vive ainsi qu'un charme certain. Toutefois, je compris rapidement qu'elle ne souhaitait pourtant pas s'arrêter à mes simples pensées ou mon jeu de scène qui ne cassait pas deux pattes à un canard. Non.
Elle voulait me l'entendre dire de ma bouche. Certainement une de ses manœuvres habituelles lorsqu'elle était sensée faire cracher la vérité à ses cibles lors de ses missions confidentielles. Charcuter l'esprit ne lui suffisait pas, non, il fallait toujours pousser plus loin pour tordre l'individu en l'incitant à assumer et à assimiler ses actes ou sa réflexion.
J'avais pris la précaution d'enrober mes mots pour ne pas éveiller l'attention sur nous, mais si la dame souhaitait m'entendre dire la profondeur de mon raisonnement, et bien je n'y voyais pas là le moindre inconvénient.
Je reposais donc mon vin rouge et pencha mon buste légèrement en avant pour attacher mon œil à ses yeux dissimulés sous sa voilette. Mon expression devint plus ferme et sérieuse qu'il y a quelques secondes.
-Ce soir-là, alors que nous discutions gentiment autour d'un verre que vous n'avez touché qu'à votre départ, j'ai le simple souvenir d'un baiser envolé. Et encore, j'émets peut-être la perspective d'avoir rêvé. Le plus troublant, est que je ne me souviens pas du moment où vous êtes partie pour me retrouver avec une parfaite inconnue l'instant d'après. J'aurais pu rester sur ces doutes, mais lorsque j'ai aperçu cette chevelure blonde furtivement en rejoignant votre collègue, ça m'a comme... frappé. Lady Secret, ne vous seriez-vous pas jouée de ma mémoire en subtilisant votre présence à celle d'une autre ? Je veux savoir.
Je me reculais ensuite dans le fond de mon siège, tout en posant mon coude sur le rebord.
-Mais il n'y a pas que ça, bien que ce soit déjà bien assez pour comprendre ne serait-ce qu'un peu l'étendue de votre potentiel. Depuis notre rencontre, je suis parfois saisi à point par des souvenirs je dirais intempestifs , qui me rattrapent comme bon leur semble. Je vous sais bien trop précise pour rater vos cibles, mais je ne peux m'empêcher de croire qu'il y aurait peut-être un lien avec votre venue. Ça ne m'est jamais arrivé, que de ne pas être en pleine possession des dossiers que je prends soin de ranger dans un placard à double tours. A moins que ça n'ait provoqué comme une sorte de déclic. Je ne saurais dire mais ce que je sais, c'est que ça m'importune.
Je n'avais pas la crainte d'être parfois, condamné à certaines blessures qui ne disparaîtront jamais. Je ne souhaitais pas réellement qu'elles s'en aillent, puisque cela faisait parti de mon passif, qui m'avait ainsi amené jusqu'ici. Mais par moment, je ne me sentais pas le cœur ni le courage d'affronter mes troubles liés à ma relation mauvaise avec mon père. Je ne l'avais toujours pas pardonné et cela faisait bien des années que nous n'avions pas repris contact. Peut-être qu'au fond, si je passais ma vie sur les routes, cela ne se résumait pas qu'à une passion mais également, sournoisement, à une fuite vers l'avant, sans jamais me retourner. Une forme de lâcheté. J'avais établi exactement le même schéma lors de ma rupture avec mon amour de jeunesse. J'étais parti, laissant là-bas mes problèmes, pensant qu'ils y resteraient.
Mais nous savons tous qu'il ne suffisait pas de tout abandonner pour être libéré de ses lacunes. Les démons vous poursuivent dans votre âme et ne vous lâcheront pas tant que vous vous y soumettrez un jour ou l'autre pour les affronter.
-Je pense que j'ai des problèmes. Et pour je ne sais quelle raison, de vous avoir eu sur ma route, mon inconscient me faire prendre connaissance qu'ils continuent de flotter doucement.
Je ne savais pas pourquoi, je lui disais ça, à elle. La sorcière de l'esprit, capable d'utiliser les tréfonds de vos remords et de vos regrets pour mieux vous briser en mille morceaux. Je n'étais pas le style d'homme à être dans la confidence, je gérais tout moi-même. Mais un je ne sais quoi, chez elle, me poussait peut-être à m'exposer davantage. Elle possédait cette aura fière et menaçante, mais aussi, décelais-je sûrement dans sa personne, quelque chose de plus conciliant. C'était complètement fou comme impression ! Mais étrangement, je ne la percevais pas comme un danger, bien que ses mises en garde soient limpides. Les papillons aimaient se brûler les ailes dans un feu ardent.
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Dim 23 Fév 2020 - 14:53
J’avais bien évidemment compris l’ensemble d’allusion qu’il faisait, se prêtant au jeu du chat et de la souris dans cette atmosphère chatoyante rappelant les vieux films d'espionnage. Toutefois, j'avais trouvé ça davantage comparable à un sketch comique comme un OSS. Même lorsqu'il me répondit face à ma boutade, c’était encore une fois plein de sous-entendus et de non-dits. Ce petit homme me plaisait vraiment beaucoup et se montrait à la hauteur pour me distraire pour une fois. Je compris la culture qui était sous ce crâne et l'intelligence pétillant dans ce regard.
J’esquissais moi-même un sourire en réponse à ses propos.
Irina ▬ J’imagine bien oh combien vous seriez prêt à m'écouter oui...Sa paranoïa était touchante et révélatrice. Le fait est que son souvenir est très clair et fiable. Il ne se souvient pas de moi faisant ses choses, mais bien d’une autre. En revanche, il devient curieux dès lors où il songe au fait, en sachant que je suis une maîtresse de l’esprit, qu’il est possible que ses souvenirs soient faux. Cela je ne pouvais pas faire autrement que de devoir gérer ces suspicions. Je me demandais alors si je devais aller dans son sens et lui dire que j’avais déjà joué avec son esprit ou nier le tout en bloc.
Je l’écoutais parler avec attention alors qu’il en vient à se rassoir sur sa chaise et poursuivre son propos tout en pensant à ce qui le dérange dans la vie en ce moment. Je pouvais parfaitement comprendre son mal-être, mais je ne voyais pas vraiment en quoi je pouvais être tenue responsable de ça. Toute personne qui refoule pendant trop longtemps des événements plutôt que d'y faire face voit un jour ses problèmes lui être renvoyé en pleine gueule. C'est ainsi.
Je réfléchissais alors à l’idée de potentiellement lui venir en aide sur ce point précis. Après tout, nous étions alliés maintenant. Le fait que cette alliance existe à nouveau devrait me motiver à lui dire toute la vérité et lui rendre ses souvenirs tels qu’ils étaient vraiment avant que je n’agisse dessus.
Irina ▬ Mr Rodhes... N’est-ce pas le désir de pouvoir vous dire que j’aurais pu être à la place de cette fille qui vous fait tourner la tête ainsi surtout ? La réalité de vos souvenirs ne vous suffit donc pas ? Devez-vous à ce point vous dire que j’ai joué avec ce brillant esprit qu’est le vôtre ?Le était pourtant qu’il avait besoin d’aide. Ses souvenirs vis-à-vis de ses migraines semblaient vraiment terrible en passant rapidement de son flux de pensée. N’avait-il pas autre chose qui le tourmentait depuis notre rencontre ? C’était possible aussi. Il est tout à fait envisageable qu’un esprit ne flanche légèrement face à la pression lorsqu’elle commence à toujours se faire plus importante. Notre rencontre commençait à remonter un peu et maintenant il y avait un blocus militaire, une nécessité de régler toute cette histoire tout en sauvant nos deux peuples de la menace humaine.
Irina ▬ Je vois ce qui vous trouble tant. Mr Rhodes. Je peux vous soulager de souvenirs douloureux que vous vous efforcez de garder cachés en vous alors qu’ils se battent pour que vous les acceptiez. C’est un cas plus que classique que je vois tous les jours dans mon travail.En disant cela, je posais ma main gauche sur la table, paume vers le haut, comme pour illustrer qu’en la prenant, tous ces souvenirs qui l’encombraient pouvaient disparaître rapidement.
Irina ▬ Je peux aussi vous offrir une introspection comme jamais vous n’en avez fait encore jusqu’à aujourd’hui et vous aider d’une façon toute autre qui ne fera pas de vous une autruche. Dis-je en posant ma main droite paume vers le haut sur la table comme étant une autre possibilité.Je ne pouvais qu’afficher un sourire marqué après cette boutade sur le fait de faire l’autruche en parlant à un changelin qui avait dans son panel un oiseau, première vraie plaisanterie de la soirée.
Etilya sur DK RPG
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Lun 24 Fév 2020 - 21:59
En réalité, ça m'intéressait sûrement de l'écouter pour me laisser en apprendre un peu plus sur son univers. Je ne savais rien de cette femme, de ce qui composait sa vie, ni ce qu'elle appréciait ou même ce qu'elle haïssait. A part qu'on lui résiste, avec certitude. Mais plus profondément encore, je ne connaissais pas ses blessures ni ses instants de joie. Je ne saisissais pas ses abysses ni ce qui la remplissait. Le chagrin, la solitude, la douceur ou même la chaleur. Je ne percevais aucun reflet de son âme. Il ne suffisait pas d'une bonne vue, pour voir quelqu'un. Non. Il fallait aussi savoir lire entre les lignes et décrypter les signes. Nous n'en étions sûrement pas au stade des confidences, c'était bien trop prématuré voir même inenvisageable. Elle portait bien son script, celui du Secret bien gardé. Je ne voyais que ses contours, sans même pouvoir lire dans son regard.
Je me contentais de lui sourire chaleureusement en retour, sur cette insolence fine et exquise. Mieux encore, elle escrimait mes doutes en les retournant une nouvelle fois contre moi. Cette femme ne me rendait pas la tâche facile, encore, mais je me doutais bien qu'elle ne se montrerait pas aussi coopératrice au premier assaut. Non, elle était du genre à vous faire languir, avant de délivrer des réponses, si et seulement si elle en avait décidé ainsi. Je ne pouvais pas dire que cela me dérangeait mais je ressentais néanmoins une certaine frustration. Certainement l'effet escompté. Fort heureusement, je pouvais me montrer patient dans mon désir de tout simplement vouloir connaître la vérité.
-Sûrement.
Pourtant, je n'avais pas cette prétention que d'avoir ne serait-ce abordé ses courbes de mes mains. Il suffisait seulement de nous comparer, pour prendre conscience que cela paraissait même assez vantard de ma part.
-J'apprécie la réalité quand elle est vraie, Lady Secret. Sûrement une déformation professionnelle. Vous savez ce que c'est.
Pourtant, dans ma mémoire brisée, une brise de son parfum me mettait sur cette possibilité, y compris lorsque j'avais aperçu ses cheveux au coin d'un couloir. Une démarche élancée. Une attitude farouche. Une fêlure à mon inconscient.
-Je vous devine assez joueuse pour marquer votre empreinte, même sur un esprit « brillant ».
Surtout quand il est brillant.
Je lâchais un petit rire, alors que je ne pensais pas le monde faire parti de cette catégorie. J'étais loin d'être une lumière, j'étais juste en proie à mes curiosités. Mais alors que j'exposais les tourments de ces souvenirs intempestifs, je fus pour le moins tout à fait étonné de sa réaction. Elle me proposait de l'aide ? J'en restais complètement muet sur le moment. A vrai dire, je ne m'y attendais pas tellement. Et surtout, je n'avais pas l'habitude qu'on me propose un soutien. Sûrement parce que je ne le demandais jamais. J'estimais surtout n'avoir à encombrer personne avec mes soucis. Ni elle. Ni personne d'autres.
Je me crispais sur ma chaise, assez dérangé à l'idée d'accepter une main tendue vers moi. Sa main, qui plus est. Je m'attardais sur sa paume gauche, ne sachant que faire ou que penser. Oublier ? J'alternais mon regard entre son visage dissimulé et cette invitation, avec une longue, très longue hésitation. Puis, elle me proposa la droite, avec la perspective de confronter mes propres faiblesses. J'humectais mes lèvres devenues sèches, alors qu'elle restait immobile et prête. Je n'avais pas envie. Pas envie de voir, pas envie qu'elle ne voit également. Mais je ne souhaitais pas non plus tout supprimer. Le passé, dans ces tristes ou joyeux instants, étaient ce qui composaient un homme dans son intégrité et dans sa profondeur.
Le choix demeurait compliqué. Une petite voix me chuchotait d'opter pour la vérité. Mais une autre, plus docile, se jetait sur la possibilité de simplement tout rejeter. Facilement.
Mais insidieusement, elle m'influençait légèrement sur le chemin que je pouvais emprunter. Faire l'autruche. Quelle bonne vanne !
Je ramenais mes coudes contre moi, me pinçant machinalement la lèvre inférieure. Et si je ne choisissais tout simplement pas ? Ce serait reporter les problèmes au lendemain matin. Ce serait volatiliser encore mon esprit dans l'alcool ou les drogues. J'étais nerveux. Indécis, comme je l'étais rarement.
Puis, soudainement dans un geste rapide et assuré, sans m'imposer plus de réflexion, je répondais à sa proposition, fidèle à ce cher Sebastian Rhodes de tous les jours. Un homme impulsif et tenace, qui ne craignait pas les conséquences de ses actes parfois réfléchis ou parfois complètement insensés.
Je posais ma paume sur celle de droite, retenant mon souffle sans même m'en rendre compte.
Je me contentais de lui sourire chaleureusement en retour, sur cette insolence fine et exquise. Mieux encore, elle escrimait mes doutes en les retournant une nouvelle fois contre moi. Cette femme ne me rendait pas la tâche facile, encore, mais je me doutais bien qu'elle ne se montrerait pas aussi coopératrice au premier assaut. Non, elle était du genre à vous faire languir, avant de délivrer des réponses, si et seulement si elle en avait décidé ainsi. Je ne pouvais pas dire que cela me dérangeait mais je ressentais néanmoins une certaine frustration. Certainement l'effet escompté. Fort heureusement, je pouvais me montrer patient dans mon désir de tout simplement vouloir connaître la vérité.
-Sûrement.
Pourtant, je n'avais pas cette prétention que d'avoir ne serait-ce abordé ses courbes de mes mains. Il suffisait seulement de nous comparer, pour prendre conscience que cela paraissait même assez vantard de ma part.
-J'apprécie la réalité quand elle est vraie, Lady Secret. Sûrement une déformation professionnelle. Vous savez ce que c'est.
Pourtant, dans ma mémoire brisée, une brise de son parfum me mettait sur cette possibilité, y compris lorsque j'avais aperçu ses cheveux au coin d'un couloir. Une démarche élancée. Une attitude farouche. Une fêlure à mon inconscient.
-Je vous devine assez joueuse pour marquer votre empreinte, même sur un esprit « brillant ».
Surtout quand il est brillant.
Je lâchais un petit rire, alors que je ne pensais pas le monde faire parti de cette catégorie. J'étais loin d'être une lumière, j'étais juste en proie à mes curiosités. Mais alors que j'exposais les tourments de ces souvenirs intempestifs, je fus pour le moins tout à fait étonné de sa réaction. Elle me proposait de l'aide ? J'en restais complètement muet sur le moment. A vrai dire, je ne m'y attendais pas tellement. Et surtout, je n'avais pas l'habitude qu'on me propose un soutien. Sûrement parce que je ne le demandais jamais. J'estimais surtout n'avoir à encombrer personne avec mes soucis. Ni elle. Ni personne d'autres.
Je me crispais sur ma chaise, assez dérangé à l'idée d'accepter une main tendue vers moi. Sa main, qui plus est. Je m'attardais sur sa paume gauche, ne sachant que faire ou que penser. Oublier ? J'alternais mon regard entre son visage dissimulé et cette invitation, avec une longue, très longue hésitation. Puis, elle me proposa la droite, avec la perspective de confronter mes propres faiblesses. J'humectais mes lèvres devenues sèches, alors qu'elle restait immobile et prête. Je n'avais pas envie. Pas envie de voir, pas envie qu'elle ne voit également. Mais je ne souhaitais pas non plus tout supprimer. Le passé, dans ces tristes ou joyeux instants, étaient ce qui composaient un homme dans son intégrité et dans sa profondeur.
Le choix demeurait compliqué. Une petite voix me chuchotait d'opter pour la vérité. Mais une autre, plus docile, se jetait sur la possibilité de simplement tout rejeter. Facilement.
Mais insidieusement, elle m'influençait légèrement sur le chemin que je pouvais emprunter. Faire l'autruche. Quelle bonne vanne !
Je ramenais mes coudes contre moi, me pinçant machinalement la lèvre inférieure. Et si je ne choisissais tout simplement pas ? Ce serait reporter les problèmes au lendemain matin. Ce serait volatiliser encore mon esprit dans l'alcool ou les drogues. J'étais nerveux. Indécis, comme je l'étais rarement.
Puis, soudainement dans un geste rapide et assuré, sans m'imposer plus de réflexion, je répondais à sa proposition, fidèle à ce cher Sebastian Rhodes de tous les jours. Un homme impulsif et tenace, qui ne craignait pas les conséquences de ses actes parfois réfléchis ou parfois complètement insensés.
Je posais ma paume sur celle de droite, retenant mon souffle sans même m'en rendre compte.
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Mar 25 Fév 2020 - 13:03
Il m’aurait écouté jusqu’au bout de la vie cet homme tant il était curieux. Ce genre d’esprits qui n’ont jamais de limites et qui veulent tout savoir sur tout. En fin de compte nous étions un peu pareil lui et moi. La quête du savoir à tout prix.
En revanche je me riais un peu de lui intérieurement ce qui se traduit par un sourire charmeur en extérieur. Il avait pensé ne pas être là pour que nous connaître, et qu’il n’avait cure de savoir ce qui m’animait. Toutefois, il revient bien vite en pensée sur cela pour se questionner sur toutes les facettes de mon être. Qu’il était amusant.
Il avait raison, j’aime me rire des esprits brillants plus encore que tout autre esprit. Avec eux, c’est toujours plus amusant, car pour beaucoup, ils se croient au-dessus de tous.
Puis vint alors le moment ultime. Son choix n’était pas facile. Toutefois, bien que l’écoutant intérieurement, il connaissait bien les règles du jeu, même les non-dits. Il pouvait en effet prendre la troisième solution que je n’avais pas évoqué. Il pouvait simplement refuser le choix.
Mais le grand Sebastian Rhodes avait déjà fait son choix. Depuis le début en fait. Nous avons tous déjà fait les choix que nous faisons dans la vie et le choix lui-même n’est qu’illusion. Nous sommes là pour comprendre les choix que nous faisons en ce monde. Sebastian ne pouvait simplement pas ne pas prendre ma main droite. Il avait envie d’aller de l’avant, de tout parier sur un coup de tête, car au fond pour lui, il n’y a que ça qui puisse permettre d’avancer.
La réalité n’est jamais que le fruit d’une interprétation de l’esprit de stimuli physique et donc intrinsèquement défini par le cerveau et ses biais. Quand on modifie un souvenir, l’esprit peut faire en sorte de déconstruire l’absurde pour retrouver du sens si on ne fait pas bien son travail. Pour lui, j’ai fait un travail parfait comme toujours, mais comme il a eu vent de mes capacités, le doute raisonnable l’habite maintenant et son cerveau se remet en question sur beaucoup de chose. Ce n’était pas près de s’arranger avec ce qu’il allait voir.
De la poussière envahie les lieux et se déposa sur les murs pour y constituer une sorte de pavage rudimentaire et ancien. Tout ce qui était en suspension autour de nous commença à se fixer ici et là avec des torchères allumées et de la végétation se frayant un chemin dans les dalles. Des symboles n’ayant ni queue ni tête étaient ici et là, comme si on avait mélangé toutes les langues actuelles parlées par Sebastian ainsi que les langues mortes et les écritures de différentes civilisation perdues qu’il avait déjà étudiée un jour.
Nous étions dans des ruines. Je ne pus que sourire devant le fait que ce qui le rassurait tant était un lieu aussi étrange. Mais l’esprit a ses raisons. Nous étions à l’entrée de ces ruines et il y avait une vue magnifique sur une vie sauvage et luxuriante à l’extérieure, sans doute une expression de son Moi animal.
Une porte noire opaque fit son apparition quand j’utilisais mon sortilège pour chercher “souvenir douloureux” dans sa mémoire. En utilisant mes sorts pour une telle boucle, j’étais limiter à la mémoire immédiate et donc à une forme de schéma d’illusion réelles pour l’ôte. Je peux aider l’esprit à faire remonter en surface, mais il fauti qu’il ouvre la porte de lui-même pour aller plus loin.
En revanche je me riais un peu de lui intérieurement ce qui se traduit par un sourire charmeur en extérieur. Il avait pensé ne pas être là pour que nous connaître, et qu’il n’avait cure de savoir ce qui m’animait. Toutefois, il revient bien vite en pensée sur cela pour se questionner sur toutes les facettes de mon être. Qu’il était amusant.
Irina ▬ La réalité vraie, voilà un sujet dont nous pourrions débattre longtemps Mr. Rhodes croyez-moi. Il n’y a pas pire menteur sur ce qui est vrai que notre esprit lui-même. De fait, comment savoir faire la différence entre le vrai du faux et la réalité dans tout ça ?J’esquissais alors un sourire charmeur et espiègle pour exprimer le jeu qui se déroulait devant nous avec cette simple réflexion du jeune homme. Ce n’était pas si bête pourtant et nous aurions sans doute pu débattre de cela jusqu’à une heure bien inappropriée au débat.
Il avait raison, j’aime me rire des esprits brillants plus encore que tout autre esprit. Avec eux, c’est toujours plus amusant, car pour beaucoup, ils se croient au-dessus de tous.
Puis vint alors le moment ultime. Son choix n’était pas facile. Toutefois, bien que l’écoutant intérieurement, il connaissait bien les règles du jeu, même les non-dits. Il pouvait en effet prendre la troisième solution que je n’avais pas évoqué. Il pouvait simplement refuser le choix.
Mais le grand Sebastian Rhodes avait déjà fait son choix. Depuis le début en fait. Nous avons tous déjà fait les choix que nous faisons dans la vie et le choix lui-même n’est qu’illusion. Nous sommes là pour comprendre les choix que nous faisons en ce monde. Sebastian ne pouvait simplement pas ne pas prendre ma main droite. Il avait envie d’aller de l’avant, de tout parier sur un coup de tête, car au fond pour lui, il n’y a que ça qui puisse permettre d’avancer.
Irina ▬ Creaturae Memoriae... Lectio Spiritus...De ces quelques mots en prenant sa main dans le mienne je lançais le compte à rebours pour l’emmener dans un autre mon qui n’appartenait plus totalement qu’à lui. Je pris également sa main gauche dans la mienne pour faire un lien physique plus fort avec lui surtout générer une boucle physique pour aider mon esprit à créer une boucle spirituelle.
La réalité n’est jamais que le fruit d’une interprétation de l’esprit de stimuli physique et donc intrinsèquement défini par le cerveau et ses biais. Quand on modifie un souvenir, l’esprit peut faire en sorte de déconstruire l’absurde pour retrouver du sens si on ne fait pas bien son travail. Pour lui, j’ai fait un travail parfait comme toujours, mais comme il a eu vent de mes capacités, le doute raisonnable l’habite maintenant et son cerveau se remet en question sur beaucoup de chose. Ce n’était pas près de s’arranger avec ce qu’il allait voir.
Irina ▬ Détendez-vous...J’avais la main mise sur ses souvenirs immédiats et profonds maintenant et pour illustrer mon propos je commençais à déconstruire la pièce dans laquelle nous nous trouvions. Le papier peint semblait se décrocher tout seul des murs, la laissant un mur blanc immaculé, s’envolant vers le ciel étoilé qu’il pouvait contempler alors que l’instant d’avoir il y avait un plafond. Les appliques murales commencèrent en même temps à tomber en poussière brillante et étincelante s’envolant au vent.
Irina ▬ Si vous vous demander si tout ça est réel... pour votre esprit ça l’est. J’écris et efface en boucle une partie de votre mémoire immédiate ce qui nous permet de converser littéralement dans votre esprit Mr Rhodes et de manipuler tout ce qui s’y trouve.Je fis en sorte de ramener une cohérence dans son monde en me concentrant intensément pour chercher des environnements rassurants pour lui, maîtrisés.
De la poussière envahie les lieux et se déposa sur les murs pour y constituer une sorte de pavage rudimentaire et ancien. Tout ce qui était en suspension autour de nous commença à se fixer ici et là avec des torchères allumées et de la végétation se frayant un chemin dans les dalles. Des symboles n’ayant ni queue ni tête étaient ici et là, comme si on avait mélangé toutes les langues actuelles parlées par Sebastian ainsi que les langues mortes et les écritures de différentes civilisation perdues qu’il avait déjà étudiée un jour.
Nous étions dans des ruines. Je ne pus que sourire devant le fait que ce qui le rassurait tant était un lieu aussi étrange. Mais l’esprit a ses raisons. Nous étions à l’entrée de ces ruines et il y avait une vue magnifique sur une vie sauvage et luxuriante à l’extérieure, sans doute une expression de son Moi animal.
Irina ▬ Si vous vous posez la question... nous sommes dans une sorte de transcription physique de l’image mentale que se fait votre esprit de lui-même. Vous êtes un esprit curieux et fécond monsieur Rhodes.Il était tant de partir à l’exploration de son propres esprit maintenant.
Une porte noire opaque fit son apparition quand j’utilisais mon sortilège pour chercher “souvenir douloureux” dans sa mémoire. En utilisant mes sorts pour une telle boucle, j’étais limiter à la mémoire immédiate et donc à une forme de schéma d’illusion réelles pour l’ôte. Je peux aider l’esprit à faire remonter en surface, mais il fauti qu’il ouvre la porte de lui-même pour aller plus loin.
Irina ▬ Il faut parfois affronter ses démons plutôt que de les cacher et les laisser nous ronger Mr Rhodes...J’étais curieuse de ce qu’il pouvait y avoir de si terrible cherchant à se frayer un chemin en surface et lui faisant si mal lorsque cela se produisait. Quelque chose que les bugs de son cerveau avait peut-être remuer et qui se trouvait jusque-là dans les sédiments de son esprit meurtri.
Etilya sur DK RPG
Invité
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Mer 26 Fév 2020 - 21:59
Je n'en avais aucune idée. Je n'étais pas un homme de réflexion ni même de philosophie. La seule réalité que je connaissais, était bien celle que mon esprit me montrait et que ma tête interprétait en fonction de variantes comme mes émotions, mes principes ou mon vécu. Tout être vivant, se basait plus ou moins sur cette logique. C'était précisément pour ça que cette femme était dangereuse, puisqu'elle pouvait remanier à sa guise votre mémoire de votre naissance jusqu'à votre lundi matin actuel. Tout refaire et tout reconstruire de A jusqu'à Z dans un schéma qui n'annonçait aucun répit à la douleur. C'était une manière bien terrible que de pousser une personne dans son propre vide.
Si je n'avais vécu qu'avec des blessures tout le long de mon existence, peut-être que je ne me serais pas débattu, malgré la hargne de survivre. Quoique, je possédais ce tempérament téméraire et solide, même si on devait me soumettre aux pires expériences mentales. J'hurlerais sûrement d'agonie, mais je me savais assez tenace pour résister, tant que je pouvais encore vivre de mes passions. Mais si on devait faire de moi un légume, là pour le coup, j'appuierais sûrement sur la première gâchette venue.
Je n'étais donc pas un homme de lumière, mais je tenais à mes connaissances et à mon esprit, comme chacun d'entre nous. Je tenais à mes expériences, mon passé, mes blessures et mes douceurs, puisque tout cet ensemble demeurait mon identité. Quoi de plus terrible, que de perdre sa propre identité ?
Mais je n'étais déjà plus à ce stade la conversation. Lorsque j'entrepris de prendre sa paume, elle murmura quelques mots pour m'emprunter l'autre main. Je me demandais bien de quoi ça avait l'air vu de l'extérieur. Peut-être, qu'en dehors, les gens penseraient à un couple qui accueillait une généreuse nouvelle. Cette simple idée m'amusa et me permit de me détendre un peu pour encaisser l'épisode suivant qui serait beaucoup moins agréable.
Je décrispais alors mes épaules tout en étant alerte au changement qui s'opérait désormais dans l'environnement. J'écarquillais mon œil argenté, assez admiratif de constater le décor se modifier comme dans une pièce de théâtre pour créer une toute autre scène en l'espace de quelques secondes. J'avais beau savoir que tout ceci n'était qu'un jeu de ses illusions et pourtant... C'était fascinant d'un tel réalisme. Mon cerveau était totalement dupé.
Les murs blancs se dérobèrent alors pour s'envoler en poussière vers un ciel étoilé qui avait fait sauter le plafond du restaurant. Je levais donc le nez en l'air et observait les contours de ce nouvel endroit, stupéfait par cette nouvelle réalité que ma tête assimilait nettement comme étant la mienne.
La sorcière me sortit néanmoins de ma torpeur pour m'expliquer pourquoi j'avais cette sensation si singulière de tous ces éléments. Elle écrivait les images de mon esprit dans l'immédiat. Saisissant.
Mais je n'étais pas au bout de mes surprises, que déjà, elle reconstituait un environnement qui me semblait totalement familier. Les murs s'habillèrent de roche et de poussière, comme dans les temples abandonnés et de la végétation poussait littéralement sur le sol pour épouser les dalles. Il y avait même des torches en bois postées sur les murs, sûrement pour que je puisse y voir plus clair, car tout devenait sombre. Des symboles que j'avais étudié se gravèrent dans les pierres, comme si une main invisible les écrivait instantanément.
C'était un lieu qui, malgré l'illusion, me mettait dplus à mon aise. Je pouvais même visualiser l'extérieur de ces ruines, très similaire à la végétation amazonienne que j'avais connu il y a quelques années. Tout était parfait, une réplique parfaite. Je pouvais même sentir le souvenir de l'humidité sur ma peau, alors que mes mains commençaient à devenir moites. Comme à la belle époque. La seule chose qui ne m'avait pas manqué, c'étaient les moustiques. D'ailleurs, un eut tôt fait de venir se glisser sur mon cou et je dus bouger la tête pour le faire filer.
Je la regardais d'un air désapprobateur. Je savais que c'était elle qui avait fait ça pour me chicaner.
Alors comme ça, inconsciemment, mon esprit se décorait ainsi dans son reflet ? Franchement, il avait bon goût. J'étais assez dépité de constater que je n'arrivais même pas à un stade de conscience à faire preuve d'autant d'imagination dans mon appart. Mais mon esprit tournait à plein régime, c'était le principal !
Mais l'heure n'était plus aux contemplations. Une énorme porte noire fit son apparition dans la végétation luxuriante. Je me doutais bien que ce devait être là-bas, que je devais me diriger. J'avalais ma salive péniblement, ne sachant pas réellement à quoi m'attendre dans les travers de mes fêlures. Puis soudain, dans le décor,un jaguar sortit de nulle part au pas de course pour se poster juste devant l'entrée. Oh, je le reconnaissais lui. Apparemment, lui aussi puisqu'il me montra les crocs dans un grognement sourd, tout en restant quand même à sa place.
Je me levais alors pour me diriger vers lui et m'agenouiller à sa hauteur. Il me toisait de ses prunelles vertes mystiques. Pendant un temps, nous nous observions ainsi, profondément, et enfin, il se poussa sur le côté en posant son arrière-train par terre pour me laisser passer.
Bon, bon, bon. Il était temps de partir en voyage. Comme à mon habitude, mais plutôt pour dénouer la boule qui commençait à peser sur mon estomac, j'allumais une cigarette, sûrement imaginaire mais dont le ressenti restait inchangé. Puis, avec force, je poussais d'une main ces portes qui s’ouvrirent à moi, dégageant une forte odeur d'amertume et de violence.
Je ne vis rien, dans un premier temps, seulement un espace vide et noir, où mes pas raisonnaient comme dans une flaque d'eau, dans un lointain sans fond. Puis au loin, je vis une silhouette apparaître. Je ne fus pas bien étonné que ce soit la première personne qui rentre en matière. Il me regardait, avec ce mépris qui transpirait sur son expression sévère. J'avais l'impression d'être retourné en arrière et d'avoir de nouveau douze ans.
« Sebastian. »
C'était sec, rocailleux, tranchant. Il n'y avait aucune chaleur, dans sa voix qui ricochait tel un écho.
« Pourquoi t'entêtes-tu à vouloir être comme eux ? Ce ne sont que des êtres misérables et égoïstes, qui n'agissent qu'au nom du groupe et qui se fichent bien des existences qu'ils sacrifient pour leurs petites manigances. »
Tellement de colère. Tellement de haine. Mais dans cette illusion, je ne pus m'empêcher de le regarder avec un peu de pitié dans le regard.
-Pourquoi t'entêtes-tu à être un lâche, papa ?
Son sourcil tressaille dangereusement. Combien de fois, avions-nous eu cette conversation ? Le soucis, était que je ne me souvenais jamais, en cherchant un peu, comment ça se terminait.
Cherche un peu, Sebastian.
La scène se mit à changer radicalement. Brutalement, je fus aspiré dans un endroit tout à fait différent. Où est-ce que... ?
Tout à coup, j'eus un haut le cœur affreux. Devant moi, se trouvait... Moi ? Moi en plus jeune, le dos complètement meurtri de lacérations suintantes de pu. Une douleur vraiment très violente me pinça tout à coup et je portais une main à mon épaule par pur réflexe.
« Si je t'arrache les plumes, tu ne pourras pas voler. »
Mon œil s'écarquilla, horrifié par cette révélation. Non non non... Ça ne pouvait vraiment pas être vrai. Nous n'en étions jamais arrivés à cette extrémité. Jamais. Nous nous étions hurlé dessus, à plusieurs reprises, certes, mais il ne m'avait jamais...
Mutilé ?
Un mal de crâne terrible m'assena à cet instant et je portais les mains sur mon crâne pour tenter de la supporter. Tu dois voir, tu dois voir, tu dois voir.
« Tu dois voir, Sebastian. »
La douleur se tempéra, alors que j'ouvris de nouveau la paupière. Alors comme ça, je m'étais bien gardé de me remémorer ces épisodes, qui se déversaient devant moi dans des clichés tombant du ciel noir. Il m'avait frappé, et pas qu'une fois. Généralement, ça arrivait quand je me mettais en travers d'Oxana, tout aussi volontaire pour apprendre à connaître ses racines et qui subissait elle aussi, son agressivité sans nom.
Pas étonnant, que Maman soit partie. Mais elle savait. Elle savait et elle s'était juste contentée de nous laisser pour rejoindre une vie meilleure Un triste sentiment d'abandon, vint se confondre à la souffrance.
Nous n'en avions jamais reparlé, avec ma sœur. Était-elle autant dans le déni que moi ? Est-ce qu'elle allait bien ? Elle avait refait sa vie, avec un mari aimant et avait même donné naissance à une petite fille adorable. J'espérais un jour, lui rendre visite. Mais qu'est ce qui m'en empêchait ?
« La trahison. »
Je fis volte face, à cette voix nouvelle faisant son apparition. Oxana se tenait debout, derrière moi, avec cette moue malicieuse que je lui connaissais bien.
« Bon bon, c'est vrai... Moi aussi, je suis partie peu de temps après. Tu t'es senti délaissé. Mais... Tu seras toujours mon frère adoré tu sais. Je voulais juste... Vivre ma vie. Tu le sais bien hein ?J'aimerais que tu me pardonnes. Tu me manques beaucoup »
J'allais pour lui répondre que ce n'était pas grave, que je ne lui en voulais plus tellement. Mais son visage disparut comme une vapeur dans l'obscurité. Peut-être que je me voilais encore la face ? Il faudrait que je crève l'abcès, un jour.
-Tu me manques aussi p'tite sœur. murmurais-je dans le vide de sa présence fugace.
Puis, le silence. Plus rien, ne me parvenait. C'était déjà fini ? Bien que ce soit bien assez à mon sens. Je comprenais un peu mieux, mon comportement taciturne et solitaire. Je m'étais simplement renfermé, malgré mon ouverte d'esprit. Je n'avais fait qu'abandonner mes blessures dans les tombes que je fouillais quotidiennement, comme pour m'exorciser. Mais les cicatrices, demeuraient intactes, toujours blotties contre votre cœur en attendant que vous les acceptiez.
Je passais une main sur ma mine fatiguée, cherchant un peu du regard le Secret, comme si elle pouvait m'aider à intégrer plus facilement. Mais le sort m'imposa un nouveau schéma.
J'étais cette fois-ci, dans un lit douillet, tellement agréable à mes sens, allongé en compagnie d'une jolie femme. Cette femme qui n'était autre que Julie.
« Salut mon ange. »
Elle me souriait, de ce sourire si magnifique et angélique, que j'en ressentais presque l'envie de chialer face à cette nostalgie brutale. Doucement, je portais mes doigts sur sa chevelure brune, qui n'avait rien à envier à personne. Tellement belle. Tellement douce. Tellement attirante. Mais je me retrouvais vitre frustré en constatant que je ne pouvais aucunement la toucher.
A mon dépit, elle me lança un regard empli de compassion.
-Pourquoi, est-ce que tu es partie, toi aussi ?
Ses prunelles s'assombrirent d'un lourd regret indescriptible, avant de disparaître à son tour dans une fumée virevoltant dans la chambre.
Je comprenais, petit à petit, d'où provenait ce vide béant que je m'évertuais à remplir grossièrement en me nourrissant de mes excursions et de femmes. Ma passion, était le médicament sur lequel je m'étais jeté pour chasser ce sentiment obscurcissant mon âme.
L'abandon.
Voilà ce qui remplissait mes chagrins enfermés dans un tiroir verrouillé. Voilà ce qui me rendait incapable, de m'attacher à qui que ce soit, ou même de garder des liens amicaux. Je faisais toujours en sorte, que ces connexions entre les individus n'existent pas entre eux et moi, au delà du partage culturel.
Je me mis à soupirer, déglutissant difficilement en réalisant à quel point je me sentais creux en ce moment. Mais il n'y avait pas que ça. Ce n'était pas encore fini.
Je me retrouvais désormais, en compagnie de John et de Nassim au Fior, assis au bar avec mes camarades. Deux personnes pour qui j'avais du respect et de l'admiration.
Mais quelque chose clochait. Ils discutaient tous les deux, riant même de bon cœur autour d'une bière, alors que j'étais là, à les fixer.
-Oy. Qu'est ce qui vous fait rire les gars ? Moi aussi je veux me marrer.
Je n'obtins aucune réponse. Est-ce qu'ils m'ignoraient ? Vraiment ? Puis notre sage sembla enfin remarquer ma présence et me gratifia d'un sourire aimable, comme à son habitude.
« Monsieur Rhodes. Que faites-vous encore ici ? »
Comment ça ? Qu'est ce qu'il voulait dire par là ? Je me mis à froncer des sourcils, assez dubitatif. J'allais pour rétorquer une petite vanne quand Nassim se tourna à son tour vers moi, l'air grave, avant de prendre la parole rapidement.
« Pourquoi est-ce que tu persistes, Sebastian ? Tu sais parfaitement que tu n'as pas les épaules pour être membre du Conseil. »
Cette remarque me donna la sensation de recevoir un coup de poing dans les côtes. C'était d'autant plus rude que ces propos sortaient de la bouche du lieutenant. Je restais muet comme une carpe, devant cette réflexion, cherchant le soutien de notre doyen du regard, qui se mit à hausser les épaules un peu désolé.
« Vous avez fait de votre mieux. Mais vous n'êtes pas votre grand-père, malheureusement... »
Encore un coup. Je sentais quelques perles de sueur descendre sur mon front, tellement l'angoisse commençait à prendre de la place.
De l'angoisse. L'angoisse de ne pas être à la hauteur, c'était ce que mon inconscient me soufflait comme message. Et j'avais peur, peur d'échouer dans mes responsabilités et d'être encore mis de côté. Je doutais de mon potentiel et de mes capacités à pouvoir suivre toutes ces conditions. Je doutais de pouvoir remplir mon rôle et de me soumettre à un ordre bien établi. Me soumettre à un type comme Abraham que tout le monde semblait admiré, quand moi, intérieurement, j'avais bien du mal à tolérer son autorité. Et à côté de ça, je craignais simplement de ne pas être utile, à côté de ces deux personnalités emblématiques ou bien des autres. Est-ce que ça faisait de moi, une sorte de traître silencieux ?
Le bar disparut alors avec mes collègues, pour me retrouver à nouveau dans cette bulle noire immense, mais dans laquelle, je suffoquais terriblement, à bout de souffle.
Moi aussi, j'étais entrain de m'abandonner.
Si je n'avais vécu qu'avec des blessures tout le long de mon existence, peut-être que je ne me serais pas débattu, malgré la hargne de survivre. Quoique, je possédais ce tempérament téméraire et solide, même si on devait me soumettre aux pires expériences mentales. J'hurlerais sûrement d'agonie, mais je me savais assez tenace pour résister, tant que je pouvais encore vivre de mes passions. Mais si on devait faire de moi un légume, là pour le coup, j'appuierais sûrement sur la première gâchette venue.
Je n'étais donc pas un homme de lumière, mais je tenais à mes connaissances et à mon esprit, comme chacun d'entre nous. Je tenais à mes expériences, mon passé, mes blessures et mes douceurs, puisque tout cet ensemble demeurait mon identité. Quoi de plus terrible, que de perdre sa propre identité ?
Mais je n'étais déjà plus à ce stade la conversation. Lorsque j'entrepris de prendre sa paume, elle murmura quelques mots pour m'emprunter l'autre main. Je me demandais bien de quoi ça avait l'air vu de l'extérieur. Peut-être, qu'en dehors, les gens penseraient à un couple qui accueillait une généreuse nouvelle. Cette simple idée m'amusa et me permit de me détendre un peu pour encaisser l'épisode suivant qui serait beaucoup moins agréable.
Je décrispais alors mes épaules tout en étant alerte au changement qui s'opérait désormais dans l'environnement. J'écarquillais mon œil argenté, assez admiratif de constater le décor se modifier comme dans une pièce de théâtre pour créer une toute autre scène en l'espace de quelques secondes. J'avais beau savoir que tout ceci n'était qu'un jeu de ses illusions et pourtant... C'était fascinant d'un tel réalisme. Mon cerveau était totalement dupé.
Les murs blancs se dérobèrent alors pour s'envoler en poussière vers un ciel étoilé qui avait fait sauter le plafond du restaurant. Je levais donc le nez en l'air et observait les contours de ce nouvel endroit, stupéfait par cette nouvelle réalité que ma tête assimilait nettement comme étant la mienne.
La sorcière me sortit néanmoins de ma torpeur pour m'expliquer pourquoi j'avais cette sensation si singulière de tous ces éléments. Elle écrivait les images de mon esprit dans l'immédiat. Saisissant.
Mais je n'étais pas au bout de mes surprises, que déjà, elle reconstituait un environnement qui me semblait totalement familier. Les murs s'habillèrent de roche et de poussière, comme dans les temples abandonnés et de la végétation poussait littéralement sur le sol pour épouser les dalles. Il y avait même des torches en bois postées sur les murs, sûrement pour que je puisse y voir plus clair, car tout devenait sombre. Des symboles que j'avais étudié se gravèrent dans les pierres, comme si une main invisible les écrivait instantanément.
C'était un lieu qui, malgré l'illusion, me mettait dplus à mon aise. Je pouvais même visualiser l'extérieur de ces ruines, très similaire à la végétation amazonienne que j'avais connu il y a quelques années. Tout était parfait, une réplique parfaite. Je pouvais même sentir le souvenir de l'humidité sur ma peau, alors que mes mains commençaient à devenir moites. Comme à la belle époque. La seule chose qui ne m'avait pas manqué, c'étaient les moustiques. D'ailleurs, un eut tôt fait de venir se glisser sur mon cou et je dus bouger la tête pour le faire filer.
Je la regardais d'un air désapprobateur. Je savais que c'était elle qui avait fait ça pour me chicaner.
Alors comme ça, inconsciemment, mon esprit se décorait ainsi dans son reflet ? Franchement, il avait bon goût. J'étais assez dépité de constater que je n'arrivais même pas à un stade de conscience à faire preuve d'autant d'imagination dans mon appart. Mais mon esprit tournait à plein régime, c'était le principal !
Mais l'heure n'était plus aux contemplations. Une énorme porte noire fit son apparition dans la végétation luxuriante. Je me doutais bien que ce devait être là-bas, que je devais me diriger. J'avalais ma salive péniblement, ne sachant pas réellement à quoi m'attendre dans les travers de mes fêlures. Puis soudain, dans le décor,un jaguar sortit de nulle part au pas de course pour se poster juste devant l'entrée. Oh, je le reconnaissais lui. Apparemment, lui aussi puisqu'il me montra les crocs dans un grognement sourd, tout en restant quand même à sa place.
Je me levais alors pour me diriger vers lui et m'agenouiller à sa hauteur. Il me toisait de ses prunelles vertes mystiques. Pendant un temps, nous nous observions ainsi, profondément, et enfin, il se poussa sur le côté en posant son arrière-train par terre pour me laisser passer.
Bon, bon, bon. Il était temps de partir en voyage. Comme à mon habitude, mais plutôt pour dénouer la boule qui commençait à peser sur mon estomac, j'allumais une cigarette, sûrement imaginaire mais dont le ressenti restait inchangé. Puis, avec force, je poussais d'une main ces portes qui s’ouvrirent à moi, dégageant une forte odeur d'amertume et de violence.
Je ne vis rien, dans un premier temps, seulement un espace vide et noir, où mes pas raisonnaient comme dans une flaque d'eau, dans un lointain sans fond. Puis au loin, je vis une silhouette apparaître. Je ne fus pas bien étonné que ce soit la première personne qui rentre en matière. Il me regardait, avec ce mépris qui transpirait sur son expression sévère. J'avais l'impression d'être retourné en arrière et d'avoir de nouveau douze ans.
« Sebastian. »
C'était sec, rocailleux, tranchant. Il n'y avait aucune chaleur, dans sa voix qui ricochait tel un écho.
« Pourquoi t'entêtes-tu à vouloir être comme eux ? Ce ne sont que des êtres misérables et égoïstes, qui n'agissent qu'au nom du groupe et qui se fichent bien des existences qu'ils sacrifient pour leurs petites manigances. »
Tellement de colère. Tellement de haine. Mais dans cette illusion, je ne pus m'empêcher de le regarder avec un peu de pitié dans le regard.
-Pourquoi t'entêtes-tu à être un lâche, papa ?
Son sourcil tressaille dangereusement. Combien de fois, avions-nous eu cette conversation ? Le soucis, était que je ne me souvenais jamais, en cherchant un peu, comment ça se terminait.
Cherche un peu, Sebastian.
La scène se mit à changer radicalement. Brutalement, je fus aspiré dans un endroit tout à fait différent. Où est-ce que... ?
Tout à coup, j'eus un haut le cœur affreux. Devant moi, se trouvait... Moi ? Moi en plus jeune, le dos complètement meurtri de lacérations suintantes de pu. Une douleur vraiment très violente me pinça tout à coup et je portais une main à mon épaule par pur réflexe.
« Si je t'arrache les plumes, tu ne pourras pas voler. »
Mon œil s'écarquilla, horrifié par cette révélation. Non non non... Ça ne pouvait vraiment pas être vrai. Nous n'en étions jamais arrivés à cette extrémité. Jamais. Nous nous étions hurlé dessus, à plusieurs reprises, certes, mais il ne m'avait jamais...
Mutilé ?
Un mal de crâne terrible m'assena à cet instant et je portais les mains sur mon crâne pour tenter de la supporter. Tu dois voir, tu dois voir, tu dois voir.
« Tu dois voir, Sebastian. »
La douleur se tempéra, alors que j'ouvris de nouveau la paupière. Alors comme ça, je m'étais bien gardé de me remémorer ces épisodes, qui se déversaient devant moi dans des clichés tombant du ciel noir. Il m'avait frappé, et pas qu'une fois. Généralement, ça arrivait quand je me mettais en travers d'Oxana, tout aussi volontaire pour apprendre à connaître ses racines et qui subissait elle aussi, son agressivité sans nom.
Pas étonnant, que Maman soit partie. Mais elle savait. Elle savait et elle s'était juste contentée de nous laisser pour rejoindre une vie meilleure Un triste sentiment d'abandon, vint se confondre à la souffrance.
Nous n'en avions jamais reparlé, avec ma sœur. Était-elle autant dans le déni que moi ? Est-ce qu'elle allait bien ? Elle avait refait sa vie, avec un mari aimant et avait même donné naissance à une petite fille adorable. J'espérais un jour, lui rendre visite. Mais qu'est ce qui m'en empêchait ?
« La trahison. »
Je fis volte face, à cette voix nouvelle faisant son apparition. Oxana se tenait debout, derrière moi, avec cette moue malicieuse que je lui connaissais bien.
« Bon bon, c'est vrai... Moi aussi, je suis partie peu de temps après. Tu t'es senti délaissé. Mais... Tu seras toujours mon frère adoré tu sais. Je voulais juste... Vivre ma vie. Tu le sais bien hein ?J'aimerais que tu me pardonnes. Tu me manques beaucoup »
J'allais pour lui répondre que ce n'était pas grave, que je ne lui en voulais plus tellement. Mais son visage disparut comme une vapeur dans l'obscurité. Peut-être que je me voilais encore la face ? Il faudrait que je crève l'abcès, un jour.
-Tu me manques aussi p'tite sœur. murmurais-je dans le vide de sa présence fugace.
Puis, le silence. Plus rien, ne me parvenait. C'était déjà fini ? Bien que ce soit bien assez à mon sens. Je comprenais un peu mieux, mon comportement taciturne et solitaire. Je m'étais simplement renfermé, malgré mon ouverte d'esprit. Je n'avais fait qu'abandonner mes blessures dans les tombes que je fouillais quotidiennement, comme pour m'exorciser. Mais les cicatrices, demeuraient intactes, toujours blotties contre votre cœur en attendant que vous les acceptiez.
Je passais une main sur ma mine fatiguée, cherchant un peu du regard le Secret, comme si elle pouvait m'aider à intégrer plus facilement. Mais le sort m'imposa un nouveau schéma.
J'étais cette fois-ci, dans un lit douillet, tellement agréable à mes sens, allongé en compagnie d'une jolie femme. Cette femme qui n'était autre que Julie.
« Salut mon ange. »
Elle me souriait, de ce sourire si magnifique et angélique, que j'en ressentais presque l'envie de chialer face à cette nostalgie brutale. Doucement, je portais mes doigts sur sa chevelure brune, qui n'avait rien à envier à personne. Tellement belle. Tellement douce. Tellement attirante. Mais je me retrouvais vitre frustré en constatant que je ne pouvais aucunement la toucher.
A mon dépit, elle me lança un regard empli de compassion.
-Pourquoi, est-ce que tu es partie, toi aussi ?
Ses prunelles s'assombrirent d'un lourd regret indescriptible, avant de disparaître à son tour dans une fumée virevoltant dans la chambre.
Je comprenais, petit à petit, d'où provenait ce vide béant que je m'évertuais à remplir grossièrement en me nourrissant de mes excursions et de femmes. Ma passion, était le médicament sur lequel je m'étais jeté pour chasser ce sentiment obscurcissant mon âme.
L'abandon.
Voilà ce qui remplissait mes chagrins enfermés dans un tiroir verrouillé. Voilà ce qui me rendait incapable, de m'attacher à qui que ce soit, ou même de garder des liens amicaux. Je faisais toujours en sorte, que ces connexions entre les individus n'existent pas entre eux et moi, au delà du partage culturel.
Je me mis à soupirer, déglutissant difficilement en réalisant à quel point je me sentais creux en ce moment. Mais il n'y avait pas que ça. Ce n'était pas encore fini.
Je me retrouvais désormais, en compagnie de John et de Nassim au Fior, assis au bar avec mes camarades. Deux personnes pour qui j'avais du respect et de l'admiration.
Mais quelque chose clochait. Ils discutaient tous les deux, riant même de bon cœur autour d'une bière, alors que j'étais là, à les fixer.
-Oy. Qu'est ce qui vous fait rire les gars ? Moi aussi je veux me marrer.
Je n'obtins aucune réponse. Est-ce qu'ils m'ignoraient ? Vraiment ? Puis notre sage sembla enfin remarquer ma présence et me gratifia d'un sourire aimable, comme à son habitude.
« Monsieur Rhodes. Que faites-vous encore ici ? »
Comment ça ? Qu'est ce qu'il voulait dire par là ? Je me mis à froncer des sourcils, assez dubitatif. J'allais pour rétorquer une petite vanne quand Nassim se tourna à son tour vers moi, l'air grave, avant de prendre la parole rapidement.
« Pourquoi est-ce que tu persistes, Sebastian ? Tu sais parfaitement que tu n'as pas les épaules pour être membre du Conseil. »
Cette remarque me donna la sensation de recevoir un coup de poing dans les côtes. C'était d'autant plus rude que ces propos sortaient de la bouche du lieutenant. Je restais muet comme une carpe, devant cette réflexion, cherchant le soutien de notre doyen du regard, qui se mit à hausser les épaules un peu désolé.
« Vous avez fait de votre mieux. Mais vous n'êtes pas votre grand-père, malheureusement... »
Encore un coup. Je sentais quelques perles de sueur descendre sur mon front, tellement l'angoisse commençait à prendre de la place.
De l'angoisse. L'angoisse de ne pas être à la hauteur, c'était ce que mon inconscient me soufflait comme message. Et j'avais peur, peur d'échouer dans mes responsabilités et d'être encore mis de côté. Je doutais de mon potentiel et de mes capacités à pouvoir suivre toutes ces conditions. Je doutais de pouvoir remplir mon rôle et de me soumettre à un ordre bien établi. Me soumettre à un type comme Abraham que tout le monde semblait admiré, quand moi, intérieurement, j'avais bien du mal à tolérer son autorité. Et à côté de ça, je craignais simplement de ne pas être utile, à côté de ces deux personnalités emblématiques ou bien des autres. Est-ce que ça faisait de moi, une sorte de traître silencieux ?
Le bar disparut alors avec mes collègues, pour me retrouver à nouveau dans cette bulle noire immense, mais dans laquelle, je suffoquais terriblement, à bout de souffle.
Moi aussi, j'étais entrain de m'abandonner.
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