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Ven 26 Juil 2019 - 23:21
Nakanoto avait bien changé en seulement l’espace d’une année. La première fois que je suis venu dans la région, c’était pendant le conflit qui opposait les Etats-Unis au Vietnam. Le MI-6 n’avait pas voulu envoyer d’espion directement au front, mais plutôt dans la région de la péninsule de Noto qui disposait à l’époque d’un centre d’opération dont le regard était tourné vers ce conflit. C’est ainsi que j’ai connu la région dans ma jeunesse, avant d’être mobiliser plus longtemps en Russie. C’est cette petite connaissance sommaire qui m’a motivé à faire venir Nawel et sa fille lorsqu’elle a voulu fuir son pays et son mari l’an passé. C’était la deuxième fois que je venais dans la région seulement à l’époque et je ne pensais pas que ma retraite serait à ce point modifiée un an plus tard mais ce fût pourtant bien le cas.
Nakanoto avait motivé beaucoup de personnes dans le monde à regarder la région à cause de ce que certains journaux ont commencé à dire à partir d’Halloween. Internet fût en ébullition pendant plusieurs jours et semaines avant que tout ne passe pour être du "Fake" comme disent les jeunes maintenant. La vérité était toute autre pourtant. Le surnaturel commençait à éclabousser le monde. À l’ère du numérique et d’internet, préserver les secrets devaient déjà compliquer pour les institutions humaines, mais pour les changelins comme les vampires ou les lycans, tout était bien plus compliqué qu’autrefois.
Je suis à l’heure d’aujourd’hui membre du Conseil changelin, en tant que représentant félin pour le moment, mais les choses n’avançaient pas beaucoup. Tout doit se mettre en place à une vitesse bien particulière en réalité. Je suis arrivé en Mars, puis j’ai pris mes fonctions en tant que professeur de français à la rentrée d’avril pour la nouvelle année.
Le conseil des changelins était en pleine mutation depuis Halloween d’ailleurs car avant moi est arrivé un certain Sebastian Rhodes de tout juste quelques mois. C’est un étranger tout comme moi, mais dont le japonais laisse encore à désirer pour le moment bien que j’aie cru comprendre qu’il s’était mis à la langue depuis moins d’une année. L’homme avait un look qui ne passait pas inaperçu, une sorte d’Indiana Jones des temps modernes à la sauce changeline en sommes. Toutefois, il a la tête sur les épaules et sait rester calme et réfléchi, ce qui est de loin un tempérament que j'apprécie énormément. Il est arrivé en tant qu'enseignant peu de temps avant la fin de l'année scolaire lui aussi et enseigne l’anthropologie au sein du département d’histoire de l’université ce qui me motive parfois à plaisanter en le surnommant Harrison ou Indiana, à cause de la ressemblance évidente entre son look lorsqu’il part en voyage et son rôle d'enseignant.
Les changelins en ville qui sont déjà passés au Fior Nadur m’inquiètent. Ils sont quelques-uns tout de même à ignorer nos coutumes et nos capacités à acquérir d'autres formes, à croire qu'il s'est passé des choses dans la région dont j’ignore encore les tenants et les aboutissants. Comme je voyais régulièrement mr. Rhodes à l’université, j’ai décidé en ce jour d’aller le voir pour discuter un peu plus longtemps sur un sujet qui m’intéressait particulièrement, à savoir l’avenir du Conseil et des changelins de la région.
Il se faisait pratiquement 17h lorsque je suis arrivé par la porte du haut de l’amphithéâtre et me suis assis calmement, sans un bruit, le laissant terminer son cours dans le plus grand respect. Il est toujours fascinant de voir de jeunes gens être aussi captivé par des cours aussi pointus sur la nature et l’histoire de l’Homme. Toutefois, je ne pouvais pas m’empêcher de trouver cela en même temps très logique vu la nature des rumeurs qui ont cours à Nakanoto ces derniers mois et de la réalité de l’existence des loup-garou. Tout ceci doit avoir quelque chose d’enivrant pour un public jeune avide de savoir et de curiosité, car de leur point de vue, n’aurait-on pas tout simplement réussit à prouver qu’un mythe antique était devenu réalité d’une certaine façon.
Lorsqu’il eut fini son cours, je suis descendu à sa rencontre pour le saluer.
John ▬ Bonjour Mr. Rhodes. Comment allez-vous aujourd’hui ?
Je dois bien avouer que je ne croisais ce jeune homme uniquement lorsque je me rendais dans le département d’histoire pour aller converser avec Nawel surtout. C’était d’ailleurs dans leur salle de repos que j’avais fait sa rencontre en fait. On ne peut pas dire que le bâtiment du département des langues et celui d’Histoire soient proches l’un de l’autre sur le campus, aussi, ne doutais-je pas du fait de le surprendre un peu en venant le voir.
John ▬ J’espère ne pas trop vous déranger très cher au moins. J’aurais à vous parler pour tout dire.
Comme toujours, j’affichai un sourire d’une grande gentillesse, celui-ci toujours amélioré par les moustaches parfaitement taillées et entretenue.
© Etilya sur DK RPG
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Lun 29 Juil 2019 - 13:58
Plus que deux heures. L'encre coulait à flot sur les papiers tandis que je récitais mon cours sobrement. Lorsque je me trouvais dans cette salle, il va sans dire que je devenais une toute autre personne. J'étais investi, discipliné et surtout, concentré à mon œuvre. Malgré mes quelques difficultés dans le langage, chaque cours était minutieusement préparé et anticipé à d'éventuelles questions. Le rétroprojecteur devenait un soutien de taille pour animer les séances et tenir les élèves en éveil. Quelques images étaient parfois plus frappantes qu'un discours mollement récité. Je faisais glisser ma craie frénétiquement pour décrire les grandes lignes du déroulement de mon intitulé sur le tableau. Aujourd'hui, nous commencions un nouveau chapitre et le peuple aztèque était à l'honneur. Tous les élèves étaient impliqués, il n'était donc guère difficile de capter leur attention. Malgré mon intonation sérieuse, mon œil brillait de passion pour chaque mot qui sortait de ma bouche. Je revivais mes expériences passées à travers mes propos et j'espérais silencieusement que les bambins pouvaient aisément le ressentir.
Tandis que je m'attelais à mon rôle d'enseignant, la porte battante du haut de l’amphithéâtre s'ouvrit discrètement pendant que John descendait les marches pour s'installer sur un dossier. Tiens, que me voulait-il ? Il était en effet assez rare de le voir traîner dans le département d'Histoire, si ce n'est pour rendre visite à Nawel. La fameuse parente de la petite Farah que j'avais croisé quelques jours plus tôt, au Fior Nadhur. On pouvait dire qu'il tombait à point nommé, j'avais quelques mots à lui toucher au sujet de son bar par rapport à l'incident de dimanche dernier. Je poursuivais cependant tranquillement la suite de mon récit jusqu'à ce que l'heure de fin retentisse dans les couloirs. Les élèves se dépêchèrent donc se voguer à leurs autres occupations tout en me saluant. L'homme s'approcha ensuite jusqu'à mon bureau.
Je ne connaissais ce John Smith que depuis très peu de temps. Il était arrivé quelques mois après moi au sein de l'établissement en plus d'intégrer le Conseil par la même occasion. Je ne savais pratiquement rien de lui mais vue son âge, je supposais qu'il devait avoir un certain vécu. Son nom de famille assez banal, sonnait typiquement américain. Il me faisait penser à tous ces films dont on introduisait à tout va ce sigle pour incarner des personnages d'agents secrets. Du genre, M & Mrs Smith. Son allure toujours impeccable en détonait d'ailleurs davantage par rapport à ce cliché. Il était toujours parfait, si j'osais dire, que ce soit son style vestimentaire ou bien sa moustache. Je me disais que je lui demanderais bien des petits conseils de mode un de ces quatre. Mais outre son physique, il émanait de lui une certaine gentillesse, accentuée par son allure de gentleman. Au début, je trouvais qu'autant de soin était un peu louche, jusqu'à ce que je me souvienne que celui qui pouvait l'être le plus, ne pouvait être que moi. Je n'avais jamais aucun reproche à lui faire et c'était un type intéressant. Il dégageait une sorte de sagesse qui faisait de lui un partenaire agréable à vivre. Il était d'ailleurs assez étonnant de nous voir côte à côte, tant nos allures respectives ne s'associaient pas du tout. Mais comme on dit, l'habit ne faisait pas le moine et ça ne m'empêchait pas de le tenir en estime. De un parce qu'il était aussi un membre du Conseil et de deux, parce qu'il me faisait parfois penser à mon grand-père.
Je le saluai donc en retour alors qu'il m'offrit un sourire chaleureux, avant de m'asseoir à mon bureau. J'avais fatalement envie de nicotine.
-Un jour comme un autre j'dirais. Et vous, pas trop compliqué de s'acclimater ici ?
Après tout, il venait tout juste de pourvoir son poste de professeur de français, mais aussi de membre du Conseil dans la foulée, ce n'était pas rien comme retournement. D'ailleurs, je ne savais pas non plus ce qui l'avait amené ici, au Japon. Mais j'aurais certainement l'occasion de le savoir plus tard. Mais apparemment, il n'était pas venu jusqu'ici pour prendre simplement des nouvelles.
-Vous ne me dérangez pas non. C'est à quel sujet ? A vrai dire, je souhaitais également vous toucher un mot sur un incident qui a eu lieu dimanche avec votre danseuse. Je ne sais pas si vous en avez eu vent.
Autant mettre les pieds dans le plat tout de suite et je n'étais pas du genre à m'embarrasser de détour inutile. Car en soit, cet accident était assez révélateur du manque de précautions mises en place pour notre communauté. Si un simple humain pouvait y mettre le bazar, je n'imaginais même pas s'il devait s'agir d'un vampire ou même d'un loup garou.
-D'ailleurs, comment s'est passé votre petite soirée ? Je regrette un peu de ne pas y avoir participé. J'ai appris que vous aviez eu un invité assez spécial.
Fidèle à moi-même, je me lançais dans le vif du sujet. Par spécial, j'entendais bien évidemment un sorcier. Je savais pouvoir faire confiance au papy mais je tenais à savoir de quoi il en retournait véritablement. Après tout, personne n'était à l'abri de rien.
Tandis que je m'attelais à mon rôle d'enseignant, la porte battante du haut de l’amphithéâtre s'ouvrit discrètement pendant que John descendait les marches pour s'installer sur un dossier. Tiens, que me voulait-il ? Il était en effet assez rare de le voir traîner dans le département d'Histoire, si ce n'est pour rendre visite à Nawel. La fameuse parente de la petite Farah que j'avais croisé quelques jours plus tôt, au Fior Nadhur. On pouvait dire qu'il tombait à point nommé, j'avais quelques mots à lui toucher au sujet de son bar par rapport à l'incident de dimanche dernier. Je poursuivais cependant tranquillement la suite de mon récit jusqu'à ce que l'heure de fin retentisse dans les couloirs. Les élèves se dépêchèrent donc se voguer à leurs autres occupations tout en me saluant. L'homme s'approcha ensuite jusqu'à mon bureau.
Je ne connaissais ce John Smith que depuis très peu de temps. Il était arrivé quelques mois après moi au sein de l'établissement en plus d'intégrer le Conseil par la même occasion. Je ne savais pratiquement rien de lui mais vue son âge, je supposais qu'il devait avoir un certain vécu. Son nom de famille assez banal, sonnait typiquement américain. Il me faisait penser à tous ces films dont on introduisait à tout va ce sigle pour incarner des personnages d'agents secrets. Du genre, M & Mrs Smith. Son allure toujours impeccable en détonait d'ailleurs davantage par rapport à ce cliché. Il était toujours parfait, si j'osais dire, que ce soit son style vestimentaire ou bien sa moustache. Je me disais que je lui demanderais bien des petits conseils de mode un de ces quatre. Mais outre son physique, il émanait de lui une certaine gentillesse, accentuée par son allure de gentleman. Au début, je trouvais qu'autant de soin était un peu louche, jusqu'à ce que je me souvienne que celui qui pouvait l'être le plus, ne pouvait être que moi. Je n'avais jamais aucun reproche à lui faire et c'était un type intéressant. Il dégageait une sorte de sagesse qui faisait de lui un partenaire agréable à vivre. Il était d'ailleurs assez étonnant de nous voir côte à côte, tant nos allures respectives ne s'associaient pas du tout. Mais comme on dit, l'habit ne faisait pas le moine et ça ne m'empêchait pas de le tenir en estime. De un parce qu'il était aussi un membre du Conseil et de deux, parce qu'il me faisait parfois penser à mon grand-père.
Je le saluai donc en retour alors qu'il m'offrit un sourire chaleureux, avant de m'asseoir à mon bureau. J'avais fatalement envie de nicotine.
-Un jour comme un autre j'dirais. Et vous, pas trop compliqué de s'acclimater ici ?
Après tout, il venait tout juste de pourvoir son poste de professeur de français, mais aussi de membre du Conseil dans la foulée, ce n'était pas rien comme retournement. D'ailleurs, je ne savais pas non plus ce qui l'avait amené ici, au Japon. Mais j'aurais certainement l'occasion de le savoir plus tard. Mais apparemment, il n'était pas venu jusqu'ici pour prendre simplement des nouvelles.
-Vous ne me dérangez pas non. C'est à quel sujet ? A vrai dire, je souhaitais également vous toucher un mot sur un incident qui a eu lieu dimanche avec votre danseuse. Je ne sais pas si vous en avez eu vent.
Autant mettre les pieds dans le plat tout de suite et je n'étais pas du genre à m'embarrasser de détour inutile. Car en soit, cet accident était assez révélateur du manque de précautions mises en place pour notre communauté. Si un simple humain pouvait y mettre le bazar, je n'imaginais même pas s'il devait s'agir d'un vampire ou même d'un loup garou.
-D'ailleurs, comment s'est passé votre petite soirée ? Je regrette un peu de ne pas y avoir participé. J'ai appris que vous aviez eu un invité assez spécial.
Fidèle à moi-même, je me lançais dans le vif du sujet. Par spécial, j'entendais bien évidemment un sorcier. Je savais pouvoir faire confiance au papy mais je tenais à savoir de quoi il en retournait véritablement. Après tout, personne n'était à l'abri de rien.
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Lun 29 Juil 2019 - 15:48
Il ne savait pas grand-chose de mo, comme un peu tout le monde à quelques très rares exceptions près en fait. Comment pouvait-il ne serait-ce qu’imaginer une seule seconde que j’avais été un véritable globetrotteur en tant qu’espion pour le MI-6 et que j’avais une grande maîtrise linguistique tout comme dans l’art d’assimiler les cultures et me fondre dedans.
C’était un scénario digne d’un film hollywoodien que d’avoir le sympathique gentleman de 67 ans se rélévant être un espion à la réputation internationnale.
John ▬ S’acclimater ici est bien une chose assez compliqué pour vous comme pour moi. Nous sommes des étrangers, des gaijins comme les plus discourtois ici disent. Mais l’honneur, le respect et la droiture sont des valeurs que j’abordent avec entrain et complaisance alors rien de bien compliqué. Et vous ? Je vois que la langue se perfectionne de mieux en mieux ainsi que votre écrit.C’était une bonne chose que lui aussi arrive à s’adapter au pays et à la culture. Les étudiants de sa spécialité sont des gens beaucoup plus motivés que ceux qui sont dans les cours de langue. Les cours que je donne sont pour la plupart des options d’autres filières en réalité et ne sont donc que peu pris au sérieux et me demande plus d’effort d’adaptation.
Je dois bien avouer que c’est un professeur qu’il est plaisant d’écouter parler et expliquer ces mystères culturels sur différentes civilisations humaines. Tout comme il est assez amusant de voir toute l’ironie de la situation lorsqu’il parle de mythes sur des changeur de peaux tout en connaissant sa nature de changelin.
Il voulait visiblement me parler également. C’était donc une bonne chose. Il ne manqua pas d’aplomb en parlant directement de ce qui s’était passé avec Farah au pub. Je n’étais malheureusement pas là car j’étais partie à la gare pour attendre le train qui allait amener Abraham à la gare, fraichement débarqué qu’il était à l’aéroport de Noto.
John ▬ C’est au sujet... et bien d'ores et déjà de votre intervention en effet. Je vous remercie d’être intervenu auprès de la petite Farah alors que je n’étais pas à mon établissement. Le fait est que ces gens ne reviendront plus. J’ai déjà déposé une plainte et Essaadi-san a été mis au courant hier soir lorsqu’il est venu au pub.S’il n’y avait eu que moi et qu’il s’était passé quelque chose de plus déplacé encore à l’encore de la petite Farah, je pense que ces deux hommes auraient été chassé dans tous les sens du terme. D’ordinaire je suis quelqu’un de calme et de réfléchi avec une grande considération pour les autres peu importe qui ils peuvent être et ce qu’ils peuvent être, mais lorsqu'on s'en prend à un changelin que je connais, je dois bien avouer que je ne réponds plus de rien.
J’étais bien plus intrigué par la soirée dont il pouvait bien vouloir parler car pour l’heure je n’avais pas encore rencontré Shinji Tsukishima et la question pouvait être tardive pour le cas de Thomas Tel. Toutefois ce n'était pas impossible, après tout j’en avais reparlé avec Essaadi-san hier soir lors de son passage au pub également.
John ▬ De quelle soirée parlez-vous ? De l’inauguration il y a onze jours ?Quoi qu’il en soit, ce n’était pas l’endroit le plus approprié pour parler de changelin aussi librement, les murs ayant beaucoup d’oreilles dans une université privée et aussi cotée, tout n'est que ragot et compagnie. C’est ainsi que va le monde d’aujourd’hui et plus encore avec la situation houleuse que traverse la ville en ce moment.
Il était préférable d’habilement lui suggéré de peut-être quitter momentanément la fac au moins pour nous rendre à tire d'aile dans les montagnes bordant la région afin de trouver un lieu plus calme pour parler de choses et d’autres vis-à-vis du conseil ou des sorciers. Comme je gardais pour moi le sujet principale de mon enquête, pour le moment le conseil ne savait pas grand-chose si ce n'était que les sorciers avaient vraisemblablement survécu à la Grande Chasse tout comme nous et contre toute attente.
John ▬ Je pense qu’il vaudrait bien mieux que nous allions discuter ailleurs. Prenons un peu de hauteur pourquoi pas ?
© Etilya sur DK RPG
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Lun 29 Juil 2019 - 16:57
Évidemment, pour les étrangers, il était toujours assez compliqué de s'insérer dans ce pays. Pas que les japonais étaient réfractaires, mais plutôt réticents. La culture n'étaient pas les mêmes mais je ne doutais pas que ce bon vieux John sache y faire pour se faire accepter facilement. En tout cas, beaucoup plus facilement que moi. Mon allure ne m'aidait pas tellement à la tâche, même si ce n'était pas faute de faire des efforts. Toutefois, je parvenais quand même à me faire mon nid dans la société, à commencer par mon job de professeur.
-Je n'en doute pas une seule seconde. Vous êtes doué pour vous fondre dans la masse. Pour ma part, ayant côtoyé des peuples différents lors de mes voyages, ça m'aide notablement à faire de même. Mais vous, vous êtes imparable pour vous attirer la confiance des gens. J'émis un rire amusé. J'vous remercie pour le compliment, disons que j'fais d'mon mieux.
Je mâchonnai le bout de mon crayon de papier tout en rangeant les copies de mes cours pour faire un peu plus de place. Autant mon appartement était semblable à une porcherie, autant mes papiers étaient toujours bien rangés. Je me renfonçais ensuite dans mon siège.
-Les nouvelles vont vite. Mais ça ne fait que nourrir l'angoisse collective. Il faudra mettre à disposition un corps de garde conséquent. Si un humain fout le bordel, je n'ose même pas imaginer s'il s'agissait d'un être encore plus redoutable.
Je soufflais cette perspective à mon collègue, dont j'étais certain qu'il allait prendre notes. Nous restions sur la même longueur à ce sujet et ses inquiétudes rejoignaient les miennes. Essaadi était venu au bar hier. A mon avis, ce ne devait pas pour discuter torchons et serviettes. Cet homme à la carrure impressionnante travaillait fort dans ses investigations pour récolter des informations. Même moi je n'oserais pas me mesurer à une montagne telle que lui. Un type que je trouvais admirable et impressionnant. Je remerciais le ciel d'avoir un homme de cette envergure parmi nous. Il suffisait de sa simple présence pour rassurer un temps soit peu les nôtres en plus de travailler d’arrache-pied sur le terrain.
-Comment se porte t-il ? Des nouvelles désastreuses, je suppose ?
La situation empirait de jour en jour et effrayait les foules. Je ne parlais pas seulement pour les changelins, les humains aussi adoptaient une attitude terrorisée. L'ambiance, ce n'était pas vraiment ça ces derniers temps. Je ne possédais pas réellement de contacts fiables ou proches des événements récents pour me tenir informé scrupuleusement si ce n'est John et Nassim. En soi, c'était bien suffisant mais je songeais qu'avoir un panel de relations plus larges serait d'autant plus efficace. Il suffisait simplement de les dénicher, ce qui était un gros travail en soi. Je n'avais pas vraiment la fibre investigatrice mais si je devais mettre mes efforts à contribution, je le ferais sans aucune hésitation.
-Dans l'mile. Je n'ai pas tellement eu l'occasion de venir à votre rencontre ces derniers temps, donc c'est le moment de mettre les choses au point.
Je savais pertinemment que le sujet était délicat. Aussi, comme le propose le Papy, nous serions plus à notre aise d'en discuter dans un endroit où les oreilles ne traînent pas. La salle était vide mais valait-il mieux prendre des dispositions et éviter les importuns.
-Vous avez raison. Je me levai en m'habillant de ma veste en lui faisant un clin d'oeil d'un air entendu. Mais d'abord, accordez-moi une faveur. Faut que j'aille fumer.
Ca faisait deux heures que j'attendais.
-Je n'en doute pas une seule seconde. Vous êtes doué pour vous fondre dans la masse. Pour ma part, ayant côtoyé des peuples différents lors de mes voyages, ça m'aide notablement à faire de même. Mais vous, vous êtes imparable pour vous attirer la confiance des gens. J'émis un rire amusé. J'vous remercie pour le compliment, disons que j'fais d'mon mieux.
Je mâchonnai le bout de mon crayon de papier tout en rangeant les copies de mes cours pour faire un peu plus de place. Autant mon appartement était semblable à une porcherie, autant mes papiers étaient toujours bien rangés. Je me renfonçais ensuite dans mon siège.
-Les nouvelles vont vite. Mais ça ne fait que nourrir l'angoisse collective. Il faudra mettre à disposition un corps de garde conséquent. Si un humain fout le bordel, je n'ose même pas imaginer s'il s'agissait d'un être encore plus redoutable.
Je soufflais cette perspective à mon collègue, dont j'étais certain qu'il allait prendre notes. Nous restions sur la même longueur à ce sujet et ses inquiétudes rejoignaient les miennes. Essaadi était venu au bar hier. A mon avis, ce ne devait pas pour discuter torchons et serviettes. Cet homme à la carrure impressionnante travaillait fort dans ses investigations pour récolter des informations. Même moi je n'oserais pas me mesurer à une montagne telle que lui. Un type que je trouvais admirable et impressionnant. Je remerciais le ciel d'avoir un homme de cette envergure parmi nous. Il suffisait de sa simple présence pour rassurer un temps soit peu les nôtres en plus de travailler d’arrache-pied sur le terrain.
-Comment se porte t-il ? Des nouvelles désastreuses, je suppose ?
La situation empirait de jour en jour et effrayait les foules. Je ne parlais pas seulement pour les changelins, les humains aussi adoptaient une attitude terrorisée. L'ambiance, ce n'était pas vraiment ça ces derniers temps. Je ne possédais pas réellement de contacts fiables ou proches des événements récents pour me tenir informé scrupuleusement si ce n'est John et Nassim. En soi, c'était bien suffisant mais je songeais qu'avoir un panel de relations plus larges serait d'autant plus efficace. Il suffisait simplement de les dénicher, ce qui était un gros travail en soi. Je n'avais pas vraiment la fibre investigatrice mais si je devais mettre mes efforts à contribution, je le ferais sans aucune hésitation.
-Dans l'mile. Je n'ai pas tellement eu l'occasion de venir à votre rencontre ces derniers temps, donc c'est le moment de mettre les choses au point.
Je savais pertinemment que le sujet était délicat. Aussi, comme le propose le Papy, nous serions plus à notre aise d'en discuter dans un endroit où les oreilles ne traînent pas. La salle était vide mais valait-il mieux prendre des dispositions et éviter les importuns.
-Vous avez raison. Je me levai en m'habillant de ma veste en lui faisant un clin d'oeil d'un air entendu. Mais d'abord, accordez-moi une faveur. Faut que j'aille fumer.
Ca faisait deux heures que j'attendais.
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Lun 29 Juil 2019 - 18:16
Il n’y allait pas de main morte. De ce que j’ai pu voir sur les vidéos, certes l’individu avait très lourdement importuner la petite Farah, mais de là à dire qu’ils ont foutu le bordel comme si l’établissement avait été mis sens dessus dessous, je n’étais pas d’accord.
John ▬ Je pense que vous y allez un peu fort. De là à dire que cet individu a réellement créé des problèmes autre que fortement importuné miss Asaad. Certes c’est un problème en soit qui n’est pas très qualifiable, mais plus que courant avec de jeunes gens trop alcoolisés.
Croyez-moi bien mon ami quand je vous dis qu’avec plus redoutables les choses ne seront pas aussi tranquilles pour les auteurs.
Je me demandais s’il avait déjà aperçu Abraham depuis qu’il était en ville. Le bougre se fait discret en restant chez moi pour l’instant, mais il a déjà montré un certain intérêt pour prendre la direction des soigneurs ou de la sécurité du zoo de Kozakai. Sans compter qu’un grand africain se baladant en ville malgré l’aspect cosmopolite ça ne passe pas inaperçu. De toute façon il faut que je lui parle de lui lorsque nous seront seul car après tout je veux que mon ami devienne le chef de notre conseil pour qu’on passe à l’action.
Un peu comme moi il pensa directement que si Nassim était venu me voir c’était pour parler de quelque chose de très grave alors que ce ne fût nullement le cas.
John ▬ J’ai pensé cela également, mais en réalité ce fût pour boire un verre après une nouvelle journée plus qu’épuisante.
Plus le temps passe, plus je le vois abattu alors que je ne l‘ai vu que quelques rares fois pour le moment. Mais ils ont eu trois nouveaux morts hier dont un agent de police. Donc autant dire que cela ne va pas très fort, mais rien de vrai urgent ou important de notre côté. Nos camarades nocturnes se tournant plus vers lui pour rapporter les faits au conseil, la colère gronde autant que la peur s’amplifie de leur côté.
Depuis que je suis devenu le représentant des félins, j’avoue que bon nombre de changelins chat sauvages ou chat, étaient déjà venu au Fior Nadur sachant que je tenais l’établissement pour quérir mon avis sur la situation et savoir quelles mesures allait prendre le conseil. Peu encore dans la région savait que ma forme de félin était celle du smilodon et beaucoup pensait que j’étais juste un grand félin comme le chef actuel qui se trouve être un puma. Cependant je ne parviens pas encore à leur apporter assez de réconfort. C’est aussi pour ça que je voulais l’avis de mr Rhodes.
Il voulait bien en savoir plus sur la soirée d’inauguration. Cela ne me gênait aucunement d'en parler avec lui, mais ce serait compliqué de tenir une telle conversation ici à ce sujet. C’est ainsi qu’il a bien volontiers accepté l’invitation à aller converser vers d’autres cieux.
John ▬ Je vous laisse fumer votre cigarette. Retrouvons-nous d’ici un petit quart d’heure au niveau de la vue panoramique sur la montagne au sud de la ville.
Je l’ai salué avec mon chapeau tout en partant d’un pas assuré vers la porte de l’amphitéâtre avant de me diriger vers un escalier de service qui ralliait le toit du bâtiment. Avec le temps j’avais pris mes habitudes et bien mémorisé les sorties faciles et acceptables en toute discrétion. J’ai pris mon envole sous ma forme de faucon pèlerin vers les cieux, une ascension assez longue malgré les courants ascendant de ces chaudes fins de journée de début d’été. Le fait est que j’aimais cet effort récompensé par la suite par une descente en piqué à une vitesse incroyable. Le faucon pèlerin est un invaincu en piqué sans doute grâce à sa taille et au profil aérodynamique qu’il a en piqué.
Sebastian finit par arrivé à l’heure convenu. Majestueuse était sa forme de rapace. Ce n’était pas le représentant de ces derniers pour rien.
John ▬ Comme je vois que les nouvelles vont vite. A peine ai-je parlé de mes suspicions hier à Essaadi-san que vous me demandez à demi-mot comment c’est passé ma rencontre avec un sorcier au Fior Nadur non ?
Je me demande bien d’où viennent vos informations sur lui et pourquoi le conseil est resté dans l’ignorance de l’existence des sorciers jusqu’à ce que je fasse part de mes craintes dans l’enquête sur la disparition du tigre justement.
J’ai peut-être bien malgré moi pris un air un peu inquisiteur, mais c’était une déformation professionnelle qui avait la vie dure. J’aimais être au courant des choses et surtout savoir comment certain avait des informations que je n’avais pas eu avant alors que j’étais sur la brèche depuis mon arrivée et bien plus que beaucoup de changelins des environs.
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Mar 30 Juil 2019 - 21:12
Qu'est ce qu'il me faisait là, ce bon vieux John ? Selon lui j'avais exagéré le propos mais pour ma part, ce n'était pas là le cœur du problème. En outre, je constatais qu'il n'avait pas bien saisi là où je voulais en venir et sa manière de rattraper mon langage fit sauter mon humeur d'un œil morne. Pour ma part, une personne qui agresse impunément quelqu'un d'autre, j'appellerais toujours ça mot pour mot « foutre le bordel ». Mais soit. Je repris calmement, éprouvant le besoin de me répéter pour bien m'faire comprendre sur l'sujet.
-Semer le trouble... Perturber la tranquillité... Usez du qualificatif que vous souhaitez, là n'est pas vraiment l'enjeu. Ce que je souligne simplement, c'est que si un humain est capable de s'en prendre à l'un des nôtres aussi facilement, que ce soit une situation courante d'un écervelé alcoolisé ou bien autre chose, ça relève d'une certaine fragilité concernant notre garde. Et si un autre individu haut en couleur avait pour idée de franchir les battants de votre sanctuaire, il ferait justement d'autant plus mal qu'un humain mal avisé. C'est tout ce qu'il y a à retenir de la leçon.
Je massais mes tempes doucement avant de le contempler à nouveau de mon anneau d'argent. Ce n'était pas bien difficile à comprendre comme raisonnement. Et j'espérais qu'il l'entendrait. Ce domaine relevait de la responsabilité de tous et des mesures étaient à prendre. Toutefois,la conversation dévia sur un autre sujet, bien plus épineux mais intimement lié à ma réflexion.
-Il travaille dur, ça reste compréhensif qu'il ait eu besoin d'un remontant. Je me mis à soupirer. Si vous jugez que ce n'est pas important, je suppose que ça n'a donc aucun lien avec les lycans infectés et notre essaim. Même si ça reste ma foi assez malheureux. Il faut vraiment des épaules solides pour supporter ça. Le point positif c'est qu'il sait s'entretenir de son rôle de représentant à la perfection et obtenir des informations. Mais, vous avez raison, le temps presse, autant que la menace qui s'amplifie peut-être dans l'ombre.
Tout devenait compliqué et ingérable. Nassim était aux premières loges et je soupçonnais John d'y mettre également son grain de sel mais qu'il se gardait bien de me tenir informé de ses petites investigations. Sa venue ici n'avait rien d'une visite de courtoisie à mon égard. Peut-être qu'il avait attendu simplement le bon moment pour m'en toucher un mot et me demander mon avis pour avancer. Et il est vrai, que j'avais bien quelques informations à mon actif que je m'étais gardé de divulguer, jusqu'à ce que j'en sois à peu près certain.
Fidèle à lui-même, il m'autorisa à inhaler ma barrette de nicotine avant de partir devant vers les cieux. Je notais mentalement le point de rendez-vous et quelques minutes plus tard, je brandis mes ailes de rapace majestueux à mon tour. Je pris évidemment soin d'être discret grâce à un lieu spécifique que j'avais repéré en arpentant le bâtiment de l'université. L'ascension fut rapide, après tout, ma nature me permettait de filer droit sans efforts grâce à la robustesse et la force de mon artillerie.
A peine avais-je eu le temps de reprendre ma forme humaine que John se montra soudainement vindicatif en me criblant de suspicions, presque agacé. Ce qui me fit spontanément arquer un sourcil, je n'avais pas l'habitude de ce genre de comportement d'sa part. J'me serais presque cru dans un polar, où le policier se met à poser des questions de manière abrupte à un coupable. Cette suggestion ne fut pas vraiment éloigné de la réalité, néanmoins. J'avais manqué de tact et de discernement concernant les sorciers, fallait bien l'avouer. Je rabattis mon couvre-chef sur ma tête avant de m'asseoir sur la falaise surplombant la vallée. Rien de tel qu'un bon panorama pour passer à l'action. Je lui répondis avec un certain flegme, sans m'laisser intimider par le vieux. Il faisait deux fois mon âge certes mais ce n'était pas une raison pour se comporter d'une manière aussi inquisitrice.
-Ma petite sœur.
Je rallumais une cigarette au passage, le regard dirigé vers l'horizon.
-C'est elle qui m'a appris pour l'existence des sorciers si vous voulez tout savoir. Elle fait parti d'un Conseil très conséquent en Amérique du Nord où elle exerce son rôle d'espionne à la perfection. C'est comme ça que je le sais. Donc oui, je connaissais déjà leur existence avant d'arriver ici.
Je pris un temps de pause, histoire de digérer l'information.
Pourquoi je n'ai rien dit ? Parce qu'au début, je n'en voyais pas vraiment l'intérêt. Jusqu'à ce que je vous vois avec ce type. Ce soir là, j'ai fait un tour à l'inauguration, assez tard dans la soirée. J'vous ai vu monter à l'étage avec ce garçon. Je ne sais rien de lui. Strictement rien. Et je n'ai pas jugé bon d'intervenir, vous aviez l'air d'avoir la situation en main. J'voyais pas ce que je pouvais apporter de plus.
Je tirais plusieurs lattes sur l'objet de mon plaisir.
-Toutefois, ça me paraissait impossible qu'il soit un vampire, un loup garou ou même un changelin. Et si vous l'avez fait monter à l'étage, ce n'était sûrement pas pour rien. J'ai simplement fait la supposition, à demi-mot, que ce devait être un sorcier. Ce que vous venez tout juste de confirmer.
Je lui offris un œil saillant avant de soupirer d'un air désolé et baisser du nez. J'espérais qu'il n'allait pas m'en tenir rigueur, ou alors pas longtemps.
-J'ai clairement manqué de rigueur, j'aurais dû en parler certes. Mais ça n'empêche, que j'me suis interrogé ensuite. Pourquoi se montrer seulement maintenant ? Je n'sais pas jusqu'où s'étend vos connaissances à leur sujet, mais de ce que j'ai découvert, leur peuple se situe exactement dans la même situation que nous. Suite à la Chasse aux Sorcières, ils se sont terrés, tout comme nous. Ils devaient bien avoir une raison de remonter à la surface, et venir à notre rencontre. Donc, j'ai cherché dans mes archives lors de mes nombreux voyages. J'ai également demandé un coup de main d'un ami en Egypte pour m'aider.
Apparemment, les changelins et les sorciers connaissent un lien ancestral, où notre destin serait potentiellement lié. A l'époque, les changelins étaient considérés comme des animaliers pour ces êtres en partageant un contrat soudé par les sentiments. Mais y'a pas qu'ça. Je relevais cette fois-ci mon regard beaucoup plus intense dans sa direction. Il est aussi question d'un rituel. Je n'ai aucune idée de quoi il peut s'agir précisément, les parchemins sont beaucoup trop abîmés pour en soutirer tous les détails. Mais il serait question d'une sorte de pacte, concernant nos deux communautés. Pour faire quoi, dans quel but et comment me demanderez-vous ? Je ne sais pas, c'est trop floue. Je dois encore continuer à creuser. Voilà, c'est tout ce que je sais pour le moment. C'est pour ça que je jugeais nécessaire de vous voir à un moment donné, pour en discuter et avoir votre point de vue suite à votre entretien avec cet homme.
J'crois que niveau révélations, j'pouvais pas faire mieux, espérant silencieusement que cela lui serait utile.
-Semer le trouble... Perturber la tranquillité... Usez du qualificatif que vous souhaitez, là n'est pas vraiment l'enjeu. Ce que je souligne simplement, c'est que si un humain est capable de s'en prendre à l'un des nôtres aussi facilement, que ce soit une situation courante d'un écervelé alcoolisé ou bien autre chose, ça relève d'une certaine fragilité concernant notre garde. Et si un autre individu haut en couleur avait pour idée de franchir les battants de votre sanctuaire, il ferait justement d'autant plus mal qu'un humain mal avisé. C'est tout ce qu'il y a à retenir de la leçon.
Je massais mes tempes doucement avant de le contempler à nouveau de mon anneau d'argent. Ce n'était pas bien difficile à comprendre comme raisonnement. Et j'espérais qu'il l'entendrait. Ce domaine relevait de la responsabilité de tous et des mesures étaient à prendre. Toutefois,la conversation dévia sur un autre sujet, bien plus épineux mais intimement lié à ma réflexion.
-Il travaille dur, ça reste compréhensif qu'il ait eu besoin d'un remontant. Je me mis à soupirer. Si vous jugez que ce n'est pas important, je suppose que ça n'a donc aucun lien avec les lycans infectés et notre essaim. Même si ça reste ma foi assez malheureux. Il faut vraiment des épaules solides pour supporter ça. Le point positif c'est qu'il sait s'entretenir de son rôle de représentant à la perfection et obtenir des informations. Mais, vous avez raison, le temps presse, autant que la menace qui s'amplifie peut-être dans l'ombre.
Tout devenait compliqué et ingérable. Nassim était aux premières loges et je soupçonnais John d'y mettre également son grain de sel mais qu'il se gardait bien de me tenir informé de ses petites investigations. Sa venue ici n'avait rien d'une visite de courtoisie à mon égard. Peut-être qu'il avait attendu simplement le bon moment pour m'en toucher un mot et me demander mon avis pour avancer. Et il est vrai, que j'avais bien quelques informations à mon actif que je m'étais gardé de divulguer, jusqu'à ce que j'en sois à peu près certain.
Fidèle à lui-même, il m'autorisa à inhaler ma barrette de nicotine avant de partir devant vers les cieux. Je notais mentalement le point de rendez-vous et quelques minutes plus tard, je brandis mes ailes de rapace majestueux à mon tour. Je pris évidemment soin d'être discret grâce à un lieu spécifique que j'avais repéré en arpentant le bâtiment de l'université. L'ascension fut rapide, après tout, ma nature me permettait de filer droit sans efforts grâce à la robustesse et la force de mon artillerie.
A peine avais-je eu le temps de reprendre ma forme humaine que John se montra soudainement vindicatif en me criblant de suspicions, presque agacé. Ce qui me fit spontanément arquer un sourcil, je n'avais pas l'habitude de ce genre de comportement d'sa part. J'me serais presque cru dans un polar, où le policier se met à poser des questions de manière abrupte à un coupable. Cette suggestion ne fut pas vraiment éloigné de la réalité, néanmoins. J'avais manqué de tact et de discernement concernant les sorciers, fallait bien l'avouer. Je rabattis mon couvre-chef sur ma tête avant de m'asseoir sur la falaise surplombant la vallée. Rien de tel qu'un bon panorama pour passer à l'action. Je lui répondis avec un certain flegme, sans m'laisser intimider par le vieux. Il faisait deux fois mon âge certes mais ce n'était pas une raison pour se comporter d'une manière aussi inquisitrice.
-Ma petite sœur.
Je rallumais une cigarette au passage, le regard dirigé vers l'horizon.
-C'est elle qui m'a appris pour l'existence des sorciers si vous voulez tout savoir. Elle fait parti d'un Conseil très conséquent en Amérique du Nord où elle exerce son rôle d'espionne à la perfection. C'est comme ça que je le sais. Donc oui, je connaissais déjà leur existence avant d'arriver ici.
Je pris un temps de pause, histoire de digérer l'information.
Pourquoi je n'ai rien dit ? Parce qu'au début, je n'en voyais pas vraiment l'intérêt. Jusqu'à ce que je vous vois avec ce type. Ce soir là, j'ai fait un tour à l'inauguration, assez tard dans la soirée. J'vous ai vu monter à l'étage avec ce garçon. Je ne sais rien de lui. Strictement rien. Et je n'ai pas jugé bon d'intervenir, vous aviez l'air d'avoir la situation en main. J'voyais pas ce que je pouvais apporter de plus.
Je tirais plusieurs lattes sur l'objet de mon plaisir.
-Toutefois, ça me paraissait impossible qu'il soit un vampire, un loup garou ou même un changelin. Et si vous l'avez fait monter à l'étage, ce n'était sûrement pas pour rien. J'ai simplement fait la supposition, à demi-mot, que ce devait être un sorcier. Ce que vous venez tout juste de confirmer.
Je lui offris un œil saillant avant de soupirer d'un air désolé et baisser du nez. J'espérais qu'il n'allait pas m'en tenir rigueur, ou alors pas longtemps.
-J'ai clairement manqué de rigueur, j'aurais dû en parler certes. Mais ça n'empêche, que j'me suis interrogé ensuite. Pourquoi se montrer seulement maintenant ? Je n'sais pas jusqu'où s'étend vos connaissances à leur sujet, mais de ce que j'ai découvert, leur peuple se situe exactement dans la même situation que nous. Suite à la Chasse aux Sorcières, ils se sont terrés, tout comme nous. Ils devaient bien avoir une raison de remonter à la surface, et venir à notre rencontre. Donc, j'ai cherché dans mes archives lors de mes nombreux voyages. J'ai également demandé un coup de main d'un ami en Egypte pour m'aider.
Apparemment, les changelins et les sorciers connaissent un lien ancestral, où notre destin serait potentiellement lié. A l'époque, les changelins étaient considérés comme des animaliers pour ces êtres en partageant un contrat soudé par les sentiments. Mais y'a pas qu'ça. Je relevais cette fois-ci mon regard beaucoup plus intense dans sa direction. Il est aussi question d'un rituel. Je n'ai aucune idée de quoi il peut s'agir précisément, les parchemins sont beaucoup trop abîmés pour en soutirer tous les détails. Mais il serait question d'une sorte de pacte, concernant nos deux communautés. Pour faire quoi, dans quel but et comment me demanderez-vous ? Je ne sais pas, c'est trop floue. Je dois encore continuer à creuser. Voilà, c'est tout ce que je sais pour le moment. C'est pour ça que je jugeais nécessaire de vous voir à un moment donné, pour en discuter et avoir votre point de vue suite à votre entretien avec cet homme.
J'crois que niveau révélations, j'pouvais pas faire mieux, espérant silencieusement que cela lui serait utile.
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Mer 31 Juil 2019 - 4:41
Je vis bien là où il voulait en venir, mais peut-être était-ce la fougue de la jeunesse et cette envie de protéger au mieux les nôtres qui lui fit prendre ces mots en particulier. Nous étions bien trop avisés pour nous lancer dans un combat de rhétorique dans le seul but de se mettre d’accord sur une simple terminologie. Certes ce qui était arrivé à miss Asaad était un problème en soit à prendre au sérieux bien évidemment, mais plus que dans n’importe quel établissement humain. Le sanctuaire que j’offrais aux changelin devait certes être plus sécurisé que cela, mais il ne faut pas que nous tombions dans le travers de l'isolationnisme et faire un établissement exclusif pour les changelins sans quoi nous attirerions plus encore les regards sur nous.
Le fait est qu’il était intervenu, mais sans cela, cela aurait été l’équipe du bar qui s’en serait chargé sans aucun doute. Comme ce pinaillage semblait l’avoir agacé, je n’ai pas continué plus avant de débattre sur cette histoire.
Nous étions du même avis au sujet d’Essaadi-san qui avait de larges épaules pour endosser beaucoup de responsabilités et de soucis dans sa vie de tous jour. L’homme bourru qu’il semblait être sous bien des angles l'était véritablement, mais à juste titre. Peu de gens arriverait à concilier le fait d’être un père célibataire en plus d’un travail de lieutenant de police par les temps qui courent, alors être en plus au conseil du territoire changelin, c’était un véritable exploit.
Peut-être reviendrons-nous sur le sujet plus tard, mais pour l’heure ce n’était pas très important pour notre communauté que trois humains soient morts une fois encore sous les griffes d’un lycan hors de contrôle. Pour l'heure, notre peuple avait besoin de réponse et même si c'était un drame en soit pour les familles des victimes, pour nous autres changelins, nous n’avions pas de mort à déplorer, mais beaucoup d’inquiétudes à calmer.
Lorsque Mr Rhodes finit par me rejoindre, il fut très vite à nouveau agacé par l’air inquisiteur que je devais avoir malgré tout l’effort que je mis dans ma voix ou ma gestuelle pour que cela reste très courtois et bon enfant.
C’est après quelques soupirs qu’il en vint à révéler qu’il connaissait l’existence des sorciers d’aujourd’hui depuis bien des années et avait cette information pour lui depuis son arrivé à Nakanoto sans en avoir fait par d’une quelconque manière à qui que ce soit. Il me révéla en plus de cela qu’il s’était amené à la soirée d’inauguration sans se montrer et était resté à bonne distance de tout cela. Sans doute Hitomi-san ne fut pas suffisante de son point de vue pour rapporter au mieux les informations. J’avais gardé pour moi mes suspicions sur ce Thomas Tel, ne m’épanchant dessus qu’hier soir auprès d’Essaadi-san.
John ▬ Je dois bien avouer que je suis désolé d’apprendre que vous soyez venu sans prendre un verre parmis les changelins qui étaient présent à la soirée. Dis-je avec un agréable sourire
C’était sans doute dans sa nature que d’être méfiant, à moins qu'il ne préférât juste se tenir informer pour lui seul et non en tant que membre du conseil à l’époque.
C’est ensuite qu’il partit dans une explication étrange, sans doute par habitude collégiale d’expliquer tout un tas de choses à ses étudiants. Il m’expliqua qu’il avait acquis ses connaissance grâce à sa soeur, mais aussi qu'il avait sans doute passer de nombreuses années à voyager et à mener des recherches sur le passé de notre peuple ou en tout cas ce qui pouvait s’en rapprocher dans l’histoire et les mythologies humaines. Il faut dire aussi que pour un expert en anthropologie et en éthologie, doublé d’un changelin, recouper de telles légendes obscures et la vérité peut être bien plus simple que pour un humain, surtout si en prime il a accès à du savoir gardé par les sorciers.
John ▬ Comme nous le savons tous deux, notre peuples perpétue sa connaissance et sa culture de façon orale et est donc sujet à de nombreuses déformations et perte. Il n’y a qu’à voir le peu de changelins qui ont vraiment des connaissances sur la Grande Chasse. Nous sommes limités par le lignage que nous avons.
Fort heureusement pour moi. Comme vous le savez. Je suis un changelin smilodon, ce qui signifie que mon lignage remonte très loin sans s’être perdu. Bien entendu, je suis loin d’avoir le savoir qu’est le vôtre grâce à votre expertise et vos recoupements d'informations et de mythologie. Mais ma grand-mère m’a beaucoup narré dans ma jeunesse des légendes de changelins vénérés comme des dieux par les peuples antiques, mais aussi d’une vielle alliance qui aurait volé en éclat lors de la Grande Chasse entre sorcier et changelin.
Le fait est que je ne sais pas grand-chose de cette histoire de pacte, ou d’alliance tel que vous en parlez. Pas plus que ce terme d’animalier me parle, à moins que cela ne soit la même chose qu'un familier peut-être.
Je pris un instant de réflexion pour méditer à la suite de la conversation. J’étais soudainement comme replongé dans mon passé d’espion actif, en train de me demander à quel point je pouvais lui parler et lui faire confiance maintenant. Allait-il me tenir rigueur de la rétention d’information que je fais en ce moment même vis-à-vis de mes craintes pour la mission que je vais mener à bien ce soir avec un sorcier ? Ou pire encore, était-il réfractaire à cette simple possibilité ?
John ▬ Le fait est que visiblement nous sommes tous les deux des hommes aimant garder le contrôle de l'information dans une certaine mesure. Néanmoins, j’aime à penser que je pourrais vous compter comme un allié très bientôt lorsque les choses vont changer au sein du conseil...
Je laissais volontairement planer le doute sur cette dernière phrase, guettant la moindre émotion de sa part de mon œil vif. J’avais l’impression d’être face à un russe que je suspectais d’être un espion, mes jeunes années faisant leur retour.
“Les habitudes ont la vie dure”
© Etilya sur DK RPG
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Ven 2 Aoû 2019 - 22:40
Il ne lui fallait pas plus de quelques secondes pour cerner mon agacement passager. En soit, cette gêne n'était pas réellement due à son interrogatoire mais bien à ma incapacité d'avoir les bons réflexes.
A vrai dire, mon caractère plutôt solitaire et les années à passer mes voyages seul, ne m'aidaient pas vraiment dans cette optique. Je n'avais guère l'habitude de rendre des comptes, filant comme le vent au gré de mes envies ou de mon instinct. J'avais vécu à l'écart de la communauté durant toute mon existence et le trou générationnel dans la tradition creusé par mon père n'avait rien arrangé à cela. Certes, mon grand-père avait rectifié le tir en me rattrapant au vol -c'était le cas de le dire- mais j'étais loin d'être comme ma sœur. Elle, s'était immédiatement émergée dans ce monde tandis que j'en contournais seulement les rebords, dans l'optique de partir à la découverte de nos racines profondes. Mais ces excursions m'avaient naturellement coupée de la réalité du présent.
-Nous aurons d'autres occasions, Monsieur Smith, je n'en doute pas une seule seconde.
Parfois, il m'arrivait de ne pas peser correctement l'importance de notre clan et de les confondre avec les enjeux. Mais cette petite visite surprise lors de l'inauguration avait au moins eu le mérite de me faire prendre conscience de la situation et de me secouer les puces. A ce moment là, lorsque je suis arrivé au Japon il y a quelques mois, j'étais juste à côté de la plaque. Contrairement à cet homme qui se tenait à mes côtés, je me doutais bien qu'il avait vécu immergé dans leur culture jusqu'au cou.
-J'vous l'fais pas dire, ça ne facilite pas la tâche. Malgré toute ma bonne volonté, les documents sont difficilement trouvables ou alors simplement illisibles.
Je retirais mon chapeau, mon cerveau commençait à chauffer.
-Et d'après vos anciens, que savez-vous précisément de cette alliance brisée ? Un motif particulier ? Dans tous les cas, ça ne fait que prouver que nous sommes liés d'une façon ou d'une autre. Et concernant cette alliance, j'me dis qu'il serait peut-être nécessaire qu'on creuse davantage en allant directement à la source.
Je rallumais une énième cigarette en prenant soin de poser mon autre mégot dans une pochette de mon manteau dédié à cet effigie. J'vous dis pas l'odeur. Mais trêve de plaisanterie, mon regard se fit soudainement plus sérieux.
-Vous voyez où je veux en venir ? Il nous faut un interlocuteur. Vous pensez que celui qui est venu est fiable pour soutirer des informations ?
Allons bon, autant foncer dans le tas directement. J'détestais rester inactif dans une telle situation qui demandait de la réactivité pour avancer. Puis soudain, à la manière d'un inspecteur, il me jaugea avec calme et tranquillité, même si je devinais une légère suspicion dans ses propos. Comme une ombre qui viendrait s'ajouter au tableau, celui du doute. Ah, alors mon intuition n'était donc pas si rouillée que ça. S'il me désignait comme quelqu'un qui ne distribuait pas ses archives, alors je devais donc être une personne dont on devait se méfier. Ou en tout cas, en cours de validation. C'est ce que j'en conclus sobrement sans aucun sarcasme. Rien que son regard et sa façon délicate de l'exprimer tendait à cette supposition, peut-être pour ne pas me vexer. J'haussais les épaules en souriant face à cette scène que je trouvais plutôt amusante et teintée d'ironie. Ca m'faisait bizarre d'être passé au crible de cette façon, que c'en était presque comique. J'avais l'impression d'être désigné comme un suspect qu'on tenterait de coincer.
Mais en fin de compte, ça ne me faisait ni chaud ni froid. Il avait le droit de douter, ou même de remettre en question ma fiabilité. Je savais ce que je valais. La confiance, l'honnêteté, la transparence... Tout ça était des valeurs ajoutées à mon existence. Ce n'était qu'une question de temps pour me faire accepter totalement. Comme je l'avais mentionné, ce qui a valu ce mutisme, était tout simplement mon décalage entre mon expérience et celle de la communauté. J'avais encore des marques à poser. Et même sans parler de ça, j'aimais vérifier mes sources et mes données pour éviter le ridicule.
-A vrai dire, c'est mon absence de perspicacité qui a engendré mon silence, je l'avoue. Une sale habitude de solitaire que de vivre à l'écart de la culture changeline. Mais j'ai fini par percuter, il était temps.
Je me massais le cou. Rien ne pouvait remettre ma loyauté en cause. J'y étais attaché. J'avais le mérite d'être honnête jusqu'au bout de la cigarette, en plus d'être impliqué dans cette affaire. Je savais être un soutien véritable quand c'était nécessaire. J'avais pas bien l'air comme ça, mais j'pouvais me montrer tenace quand j'voulais. Il suffisait juste que je le veuille, ni plus ni moins. Nous avions un but commun et on se devait de travailler ensemble à ce titre.
-Sachez juste une chose, je n'ai aucun intérêt à garder de précieuses informations pour moi-même. Je prends seulement le soin de les vérifier. J'espérais simplement qu'elles vous soient utiles. Et si vous en doutiez encore, ça tombe sous le sens que vous pouvez compter sur moi. Je ne serais pas ici avec vous sinon.
Je sortis la pierre rouge de ma chemise portée par une chaînette en argent, offerte par mon ami lointain. Machinalement, il m'arrivait de la serrer dans mon poing comme pour saisir ma volonté et mieux la presser entre mes doigts. Un merveilleux souvenir. De ce que je pouvais traduire de ses propos, je savais pertinemment que le doyen me cachait quelque chose. C'était trop gros pour l'ignorer. Maintenant, Indiana -comme il se plaisait à m'appeler- allait également passer à la cuisine pour peler les tomates.
-Je connais cette expression marquée sur votre visage. Alors dites-moi, Monsieur Smith, vous n'auriez pas un plan d'action derrière la tête par hasard ?
A vrai dire, mon caractère plutôt solitaire et les années à passer mes voyages seul, ne m'aidaient pas vraiment dans cette optique. Je n'avais guère l'habitude de rendre des comptes, filant comme le vent au gré de mes envies ou de mon instinct. J'avais vécu à l'écart de la communauté durant toute mon existence et le trou générationnel dans la tradition creusé par mon père n'avait rien arrangé à cela. Certes, mon grand-père avait rectifié le tir en me rattrapant au vol -c'était le cas de le dire- mais j'étais loin d'être comme ma sœur. Elle, s'était immédiatement émergée dans ce monde tandis que j'en contournais seulement les rebords, dans l'optique de partir à la découverte de nos racines profondes. Mais ces excursions m'avaient naturellement coupée de la réalité du présent.
-Nous aurons d'autres occasions, Monsieur Smith, je n'en doute pas une seule seconde.
Parfois, il m'arrivait de ne pas peser correctement l'importance de notre clan et de les confondre avec les enjeux. Mais cette petite visite surprise lors de l'inauguration avait au moins eu le mérite de me faire prendre conscience de la situation et de me secouer les puces. A ce moment là, lorsque je suis arrivé au Japon il y a quelques mois, j'étais juste à côté de la plaque. Contrairement à cet homme qui se tenait à mes côtés, je me doutais bien qu'il avait vécu immergé dans leur culture jusqu'au cou.
-J'vous l'fais pas dire, ça ne facilite pas la tâche. Malgré toute ma bonne volonté, les documents sont difficilement trouvables ou alors simplement illisibles.
Je retirais mon chapeau, mon cerveau commençait à chauffer.
-Et d'après vos anciens, que savez-vous précisément de cette alliance brisée ? Un motif particulier ? Dans tous les cas, ça ne fait que prouver que nous sommes liés d'une façon ou d'une autre. Et concernant cette alliance, j'me dis qu'il serait peut-être nécessaire qu'on creuse davantage en allant directement à la source.
Je rallumais une énième cigarette en prenant soin de poser mon autre mégot dans une pochette de mon manteau dédié à cet effigie. J'vous dis pas l'odeur. Mais trêve de plaisanterie, mon regard se fit soudainement plus sérieux.
-Vous voyez où je veux en venir ? Il nous faut un interlocuteur. Vous pensez que celui qui est venu est fiable pour soutirer des informations ?
Allons bon, autant foncer dans le tas directement. J'détestais rester inactif dans une telle situation qui demandait de la réactivité pour avancer. Puis soudain, à la manière d'un inspecteur, il me jaugea avec calme et tranquillité, même si je devinais une légère suspicion dans ses propos. Comme une ombre qui viendrait s'ajouter au tableau, celui du doute. Ah, alors mon intuition n'était donc pas si rouillée que ça. S'il me désignait comme quelqu'un qui ne distribuait pas ses archives, alors je devais donc être une personne dont on devait se méfier. Ou en tout cas, en cours de validation. C'est ce que j'en conclus sobrement sans aucun sarcasme. Rien que son regard et sa façon délicate de l'exprimer tendait à cette supposition, peut-être pour ne pas me vexer. J'haussais les épaules en souriant face à cette scène que je trouvais plutôt amusante et teintée d'ironie. Ca m'faisait bizarre d'être passé au crible de cette façon, que c'en était presque comique. J'avais l'impression d'être désigné comme un suspect qu'on tenterait de coincer.
Mais en fin de compte, ça ne me faisait ni chaud ni froid. Il avait le droit de douter, ou même de remettre en question ma fiabilité. Je savais ce que je valais. La confiance, l'honnêteté, la transparence... Tout ça était des valeurs ajoutées à mon existence. Ce n'était qu'une question de temps pour me faire accepter totalement. Comme je l'avais mentionné, ce qui a valu ce mutisme, était tout simplement mon décalage entre mon expérience et celle de la communauté. J'avais encore des marques à poser. Et même sans parler de ça, j'aimais vérifier mes sources et mes données pour éviter le ridicule.
-A vrai dire, c'est mon absence de perspicacité qui a engendré mon silence, je l'avoue. Une sale habitude de solitaire que de vivre à l'écart de la culture changeline. Mais j'ai fini par percuter, il était temps.
Je me massais le cou. Rien ne pouvait remettre ma loyauté en cause. J'y étais attaché. J'avais le mérite d'être honnête jusqu'au bout de la cigarette, en plus d'être impliqué dans cette affaire. Je savais être un soutien véritable quand c'était nécessaire. J'avais pas bien l'air comme ça, mais j'pouvais me montrer tenace quand j'voulais. Il suffisait juste que je le veuille, ni plus ni moins. Nous avions un but commun et on se devait de travailler ensemble à ce titre.
-Sachez juste une chose, je n'ai aucun intérêt à garder de précieuses informations pour moi-même. Je prends seulement le soin de les vérifier. J'espérais simplement qu'elles vous soient utiles. Et si vous en doutiez encore, ça tombe sous le sens que vous pouvez compter sur moi. Je ne serais pas ici avec vous sinon.
Je sortis la pierre rouge de ma chemise portée par une chaînette en argent, offerte par mon ami lointain. Machinalement, il m'arrivait de la serrer dans mon poing comme pour saisir ma volonté et mieux la presser entre mes doigts. Un merveilleux souvenir. De ce que je pouvais traduire de ses propos, je savais pertinemment que le doyen me cachait quelque chose. C'était trop gros pour l'ignorer. Maintenant, Indiana -comme il se plaisait à m'appeler- allait également passer à la cuisine pour peler les tomates.
-Je connais cette expression marquée sur votre visage. Alors dites-moi, Monsieur Smith, vous n'auriez pas un plan d'action derrière la tête par hasard ?
Invité
Invité
Ven 9 Aoû 2019 - 4:43
Vu le tempérament de l’américain, je ne doutais pas une seule seconde qu’il devait être un homme appréciant un bon verre le soir d'une journée chargée venu. Il était évident que nous aurions très vite l’occasion de prendre un verre au Fior Nadur et lui de visiter l’endroit pour voir d’un peu plus près ce que l’endroit pouvait révéler d’intéressant du point de vue de notre peuple.
Il était tout aussi évident que trouver des informations sur notre peu peuple était une chose peu aisée dans ce monde même pour quelqu'un comme lui avec ses compétences. Le simple fait qu’il cautionna mes dires étaient une preuve d’autant plus révélatrice que ma grand-mère disait vrai sur le fait que nous étions un peuple axé sur la tradition orale avant tout autre chose.
John ▬ Vue que ce sont vos recherches et que je trouve louable d’essayer de rassembler tout ce qu’on peut trouver de notre culture pour la transmettre au mieux à la nouvelle génération... et celle de la région étant particulièrement ignorante, ce n’en sera que plus gratifiant.fiant.
Je pris un instant pour réfléchir avec attention à mes souvenirs de jeunesse, revoyant très nettement les conversations que j’avais eu enfant avec ma grand-mère. Ce jour où j’eus douze ans et avait fait ma première transformation en smilodon sous le coup de l’émotion lors d’une course dans les bois en famille dans les landes irlandaises. Mon père avait fait venir sa mère pour venir me parler et à la lumière du coin du feu elle me transmit une partie de son savoir. Semaine après semaine à la suite de ce jour nous avons eu toujours plus de conversations.
Je ne pus m’empêcher de prendre la même mine triste que ma grand-mère ce jour-là, sans doute comme un vieux conteur récitant une histoire avec la même émotion que le conteur lui ayant narré cette dernière.
John ▬ Lorsque la Grande Chasse eut lieu, sorciers et changelins furent traqués comme de la vermine et contraints de se jeter dans l’oubli le plus total. Les chanelins n’ont vu que les sorciers comme responsables de cette disgrâce aux yeux des humains fanatiques et leur haine pour la magie.
Comme nous ne faisons pas de magie noire ou de rituels, ça ne pouvait être qu'eux les véritables responsables de cette terrible soif de sang.
Je pense que c’est cela qui a été en partie responsable de la perte du savoir mutuel qui existait autrefois entre nos deux peuples. Preuve en est que certain changelin croisent la route de sorciers sans même s'en douter comme ce fameux Thomas Tel et son demi-frère, s’il s’avère qu’il est bel et bien un sorcier.
J’essayais de garder ma contenance, mais je ne pouvais pas m’empêcher de repenser aux longs discours d’Abraham avec émotion. Lui qui a tant et tant souffert dans son pays à cause des humains et des sorciers.
John ▬ Le fait est que dans certaines partie du monde, c’est une véritable haine qui existe entre nos deux peuples. Certains humains se prenant pour des sorciers ou faisant en sorte d’accomplir des rituels de véritables sorciers mais sans pouvoirs cherchent des changelins et les dépècent dans le but de voler notre pouvoir pour l’acquérir pour eux.
Je me laissais presque porter par mes émotions à ce moment-là, mais sa question vis-à-vis de Thomas Tel me fit très vite revenir à la réalité.
John ▬ Le fait est que je ne sais pas ce qu’il en est vraiment pour ce Thomas Tel. Il pourrait tout aussi bien être un simple humain malgré le fait que ses paroles m’ont laissé songeur. De plus avec ce que je me prépare à faire ce soir, j’en saurai sans doute un peu plus et une entrevue avec leurs dirigeants seraient du domaine du possible sans aucun doutes.
J’avais une autre philosophie que Rhodes. L’information est pouvoir dans la vie et ce sont de longues années d’espionnage qui m’ont inculqué cette leçon fondamentale. Ceux qui ne savent rien sont dans une situation délicate dans la vie, c’est un fait et non une simple hypothèse. Dans le même temps je pouvais parfaitement comprendre sa situation. Il est encore jeune et a la vie devant lui. Il est à la frontière entre le solitaire et le communautaire et est bien plus partagé entre ces deux vie que je ne le fut à sa place au même âge.
John ▬ Je ne vais pas vous jeter la pierre. Pour tout vous dire. Je suis un ancien de l’espionnage, alors je pour ma part j’avoue que l’information est quelque chose que j’aime maîtriser et divulguer au moment opportun.
Je vous estime Rhodes, sachez-le. Je ne compte pas rester un simple représentant après la soirée de ce soir si mes craintes se confirment. Si c’est bien ce que je pense, alors l’ami que j’ai fait venir de son lointain pays fera valoir des prétentions au titre de chef et je ferai de même pour devenir son sage étant le plus vieux du conseil. Il faut que nous prenions en main les choses pour guider au mieux vers les nôtres. J’ai peur que cette histoire de lycan ne soit que le début.
Le conseil de la région change lentement depuis un an maintenant de ce que j‘ai compris, mais il faut que nous fassions vite pour réparer les dégats et éduquer les jeunes. Dans le cas contraire, je redoute que le territoire voisin ne profite de la situation pour s’agrandir à nos dépends.
Le fond de ma pensée était donc très clair en fin de compte. Est-ce qu’il allait s’opposer à ce qu’un de mes amis venus d’ailleurs prétende au poste de chef et moi à prendre en grade avant d’autre malgré leur plus jeune âge comparé à moi ?
Etilya sur DK RPG
Invité
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Mer 14 Aoû 2019 - 23:27
Allons bon. Il était effectivement difficile de composer avec une communauté ignorante de la culture changeline. J'en savais bien quelque chose. Ce pouvait être un handicap assez terrible surtout en vue de la situation actuelle. Parfois, les bases matérielles pouvaient s'avérer gratifiantes comme moyen de transmission, peut-être parfois plus éloquentes qu'une simple communication orale. Mais quand bien même on pouvait s'évertuer à transmettre son avoir, si les personnes ne se sentent pas particulièrement concernées, il sera difficile de se conditionner dans une uniformisation de l'espèce et donc, de trouver son intérêt.
-Est-ce que vous savez pourquoi les changelins de la région sont plus particulièrement ignorantes de cette culture ? Il s'agit tout de même là d'un patrimoine qu'on transmet de générations en générations afin de mettre en condition. Comment un tel rôle aurait-il bien pu s'essouffler si vite sur le territoire ?
Pour en revenir à son histoire, il me conta les histoires que ses ancêtres avaient pris soin de lui inculquer. La Grande Chasse, épisode marquant de l'histoire entre nos deux races. Toujours ce conflit éternel où l'un rejette la faute sur l'autre pour trouver un responsable et mieux éprouver sa colère. Je pouvais aisément comprendre ce genre de rancune mais en prenant du recul, je trouvais aussi cette altercation tout aussi ridicule.
-Les sorciers usaient de leur magie dans une vision pacifiste pour aider les humains. Ca passait par tous les domaines qu'on peut regrouper en deux grandes catégories : les sciences et l'histoire. Je ne dis pas qu'ils étaient tous bons, mais là était leur état d'esprit premier. Jusqu'à ce que ça tourne au vinaigre et qu'il faille trouver des coupables, comme vous dites. Le problème, c'est que ce ne sont pas forcément les bons qui ont été visés.
Pour ponctuer ma réflexion, les seuls responsables ne restaient que les humains. J'ai passé une grande partie de mon existence à les côtoyer et pouvais facilement affirmer que tout ce qui les dépassait ou bien les obsédait, les rendait particulièrement incontrôlables. Mais dans chacun de ses propos, je sentais bien que le vieux semblait très touché dans son discours. Un espèce de voile triste couvrit ses yeux à chacun de ses propos, comme s'il était à nouveau replongé dans des souvenirs douloureux. Un petit soupir las s'échappa de ma bouche.
-C'est horrible... dis-je tout bas, songeusement. Si vous voulez mon avis, cette haine n'est pas encore prête de s'atténuer. L'orgueil et l'avidité n'ont pas de limite pour certains, engendrant toujours plus de colère.
A bien y réfléchir, je me demandais même si ces histoires connaîtraient une fin un de ces quatre. En tout cas, ce ne sera certainement pas avant ma mort.
-Hm... Je me demande s'il peut exister un moyen de les distinguer. Le mieux serait d'entrevoir une petite démonstration spéciale pour en avoir le cœur net.
Puis d'un coup, mon intérêt tiqua. Je l'observais cette fois-ci en arquant un sourcil.
-Qu'est ce que vous entendez par « ce que je me prépare à faire ce soir » ? Une rencontre aux chandelles avec l'un des leurs ?
Mon visage s'empourpra d'un air grave, pendant que je laissais en suspend ma cigarette entre mes lèvres.
-Soyez vigilants, Monsieur Smith. Nous ne savons pas à qui nous avons à faire. En tout cas, si vous disparaissez sans crier gare, je saurais en partie pourquoi.
Et je n'aurais pas tôt faire de prévenir notre sergent en chef parmi nos rangs. Mais soudainement, c'est un autre aspect que John m'offrit de sa personne. Un ancien espion. Et bien et bien. C'est une information intéressante bien qu'elle ne m'étonnait qu'à moitié. Il en avait l'allure certes mais pas que. Tout chez lui respirait le contrôle et la volonté d'en savoir toujours plus comme pour conserver une longueur d'avance. En tout cas, c'est ce que j'avais ressenti lorsqu'il m'avait interrogé. Ce n'était pas simplement savoir pour savoir. C'était savoir, pour calculer et avancer. Étrangement, j'étais certain qu'Oxana aurait très bien pu s'entendre avec lui, ils étaient ma foi de la même trempe. Déterminé et volontaire. D'une certaine manière, je l'étais également mais certainement pas au même niveau. Peut-être parce que j'avais encore à apprendre sur ma nature ou tout simplement sur le fait de concilier ma solitude à la communauté.
J'aurais très bien pu lui demander de quel organisme il faisait parti mais j'en concluais rapidement que là n'était pas le sujet et que mes interrogations auraient été assez malvenues. Je préférais me taire pour le moment.
-Je vois, monsieur l'ancien espion. Je retirais mon couvre chef avec un sourire en coin, qui se valait respectueux et impressionné. En tout cas, vous gardez toutes les proportions de votre ancien métier de ce que je peux en voir. L'information est précieuse parce que vous pouvez en saisir toute l'importance et savez la resituer dans un contexte pour l'utiliser à votre avantage. Personnellement, il manque encore des flèches à mon arc pour que je puisse en saisir le sens complet. Mais ça fait plaisir de savoir que nous avons quelqu'un tel que vous dans nos rangs.
Entre Nassim et lui, on pouvait dire qu'on était plutôt bien lotis pour le moment. Cela s'avérait sévèrement avantageux dans ce contexte. Pour le moment, je devais avouer que je savais pas trop en quoi je m'envisageais utile au sein du groupe mais peut-être que ça viendrait avec le temps. Mais ma mine s'assombrit quelque peu lorsqu'il annonça illico son souhait de faire entrer un « ami » en tant que Chef du Conseil. Qu'il souhaitait se présenter en tant que Sage, pourquoi pas, ça lui sied à merveille, mais je trouvais qu'il allait un peu vite en besogne le papy. Bien que je sois en capacité de comprendre cette requête, ça me chiffonnait de ne pas pouvoir poser un visage ni même un nom sur son allié prédéfini.
-Je suis bien d'accord avec vous. Toutefois, ça m'dérange un peu de ne rien savoir de votre « ami ». Vous m'avez l'air d'être quelqu'un d'honnête et de droit, ça n'empêche que j'apprécie aussi être au courant de qui peut bien vouloir convoiter la place de Chef du Conseil.
Je rallumais une autre cigarette en proie à une certaine réflexion.
-A vrai dire, je pense que ce job vous sied parfaitement au costume, monsieur Smith. Je n'y vois pas réellement d'inconvénients, puisque je n'ai pas la prétention de postuler à ce poste. De toute façon, je n'en ai clairement pas le tempérament. De plus, vous êtes un révérant digne de ce nom. Mais je souhaiterais en savoir un peu plus sur cette fameuse connaissance histoire de prendre la température.
Je n'étais pas quelqu'un de particulièrement méfiant, disons que j'aimais savoir à qui j'allais avoir à faire à l'avenir.
-Et la température est glaciale en c'moment. Comme vous dites, il est temps de passer la seconde pour faire bouger tout ça. Et j'espère aussi pouvoir compter sur vous pour me tenir informé de votre point de vue par rapport à ce soir.
Enfin, s'il ne disparaissait pas avant. Auquel cas, je comptais bien mettre aussi la main à la pâte.
-Est-ce que vous savez pourquoi les changelins de la région sont plus particulièrement ignorantes de cette culture ? Il s'agit tout de même là d'un patrimoine qu'on transmet de générations en générations afin de mettre en condition. Comment un tel rôle aurait-il bien pu s'essouffler si vite sur le territoire ?
Pour en revenir à son histoire, il me conta les histoires que ses ancêtres avaient pris soin de lui inculquer. La Grande Chasse, épisode marquant de l'histoire entre nos deux races. Toujours ce conflit éternel où l'un rejette la faute sur l'autre pour trouver un responsable et mieux éprouver sa colère. Je pouvais aisément comprendre ce genre de rancune mais en prenant du recul, je trouvais aussi cette altercation tout aussi ridicule.
-Les sorciers usaient de leur magie dans une vision pacifiste pour aider les humains. Ca passait par tous les domaines qu'on peut regrouper en deux grandes catégories : les sciences et l'histoire. Je ne dis pas qu'ils étaient tous bons, mais là était leur état d'esprit premier. Jusqu'à ce que ça tourne au vinaigre et qu'il faille trouver des coupables, comme vous dites. Le problème, c'est que ce ne sont pas forcément les bons qui ont été visés.
Pour ponctuer ma réflexion, les seuls responsables ne restaient que les humains. J'ai passé une grande partie de mon existence à les côtoyer et pouvais facilement affirmer que tout ce qui les dépassait ou bien les obsédait, les rendait particulièrement incontrôlables. Mais dans chacun de ses propos, je sentais bien que le vieux semblait très touché dans son discours. Un espèce de voile triste couvrit ses yeux à chacun de ses propos, comme s'il était à nouveau replongé dans des souvenirs douloureux. Un petit soupir las s'échappa de ma bouche.
-C'est horrible... dis-je tout bas, songeusement. Si vous voulez mon avis, cette haine n'est pas encore prête de s'atténuer. L'orgueil et l'avidité n'ont pas de limite pour certains, engendrant toujours plus de colère.
A bien y réfléchir, je me demandais même si ces histoires connaîtraient une fin un de ces quatre. En tout cas, ce ne sera certainement pas avant ma mort.
-Hm... Je me demande s'il peut exister un moyen de les distinguer. Le mieux serait d'entrevoir une petite démonstration spéciale pour en avoir le cœur net.
Puis d'un coup, mon intérêt tiqua. Je l'observais cette fois-ci en arquant un sourcil.
-Qu'est ce que vous entendez par « ce que je me prépare à faire ce soir » ? Une rencontre aux chandelles avec l'un des leurs ?
Mon visage s'empourpra d'un air grave, pendant que je laissais en suspend ma cigarette entre mes lèvres.
-Soyez vigilants, Monsieur Smith. Nous ne savons pas à qui nous avons à faire. En tout cas, si vous disparaissez sans crier gare, je saurais en partie pourquoi.
Et je n'aurais pas tôt faire de prévenir notre sergent en chef parmi nos rangs. Mais soudainement, c'est un autre aspect que John m'offrit de sa personne. Un ancien espion. Et bien et bien. C'est une information intéressante bien qu'elle ne m'étonnait qu'à moitié. Il en avait l'allure certes mais pas que. Tout chez lui respirait le contrôle et la volonté d'en savoir toujours plus comme pour conserver une longueur d'avance. En tout cas, c'est ce que j'avais ressenti lorsqu'il m'avait interrogé. Ce n'était pas simplement savoir pour savoir. C'était savoir, pour calculer et avancer. Étrangement, j'étais certain qu'Oxana aurait très bien pu s'entendre avec lui, ils étaient ma foi de la même trempe. Déterminé et volontaire. D'une certaine manière, je l'étais également mais certainement pas au même niveau. Peut-être parce que j'avais encore à apprendre sur ma nature ou tout simplement sur le fait de concilier ma solitude à la communauté.
J'aurais très bien pu lui demander de quel organisme il faisait parti mais j'en concluais rapidement que là n'était pas le sujet et que mes interrogations auraient été assez malvenues. Je préférais me taire pour le moment.
-Je vois, monsieur l'ancien espion. Je retirais mon couvre chef avec un sourire en coin, qui se valait respectueux et impressionné. En tout cas, vous gardez toutes les proportions de votre ancien métier de ce que je peux en voir. L'information est précieuse parce que vous pouvez en saisir toute l'importance et savez la resituer dans un contexte pour l'utiliser à votre avantage. Personnellement, il manque encore des flèches à mon arc pour que je puisse en saisir le sens complet. Mais ça fait plaisir de savoir que nous avons quelqu'un tel que vous dans nos rangs.
Entre Nassim et lui, on pouvait dire qu'on était plutôt bien lotis pour le moment. Cela s'avérait sévèrement avantageux dans ce contexte. Pour le moment, je devais avouer que je savais pas trop en quoi je m'envisageais utile au sein du groupe mais peut-être que ça viendrait avec le temps. Mais ma mine s'assombrit quelque peu lorsqu'il annonça illico son souhait de faire entrer un « ami » en tant que Chef du Conseil. Qu'il souhaitait se présenter en tant que Sage, pourquoi pas, ça lui sied à merveille, mais je trouvais qu'il allait un peu vite en besogne le papy. Bien que je sois en capacité de comprendre cette requête, ça me chiffonnait de ne pas pouvoir poser un visage ni même un nom sur son allié prédéfini.
-Je suis bien d'accord avec vous. Toutefois, ça m'dérange un peu de ne rien savoir de votre « ami ». Vous m'avez l'air d'être quelqu'un d'honnête et de droit, ça n'empêche que j'apprécie aussi être au courant de qui peut bien vouloir convoiter la place de Chef du Conseil.
Je rallumais une autre cigarette en proie à une certaine réflexion.
-A vrai dire, je pense que ce job vous sied parfaitement au costume, monsieur Smith. Je n'y vois pas réellement d'inconvénients, puisque je n'ai pas la prétention de postuler à ce poste. De toute façon, je n'en ai clairement pas le tempérament. De plus, vous êtes un révérant digne de ce nom. Mais je souhaiterais en savoir un peu plus sur cette fameuse connaissance histoire de prendre la température.
Je n'étais pas quelqu'un de particulièrement méfiant, disons que j'aimais savoir à qui j'allais avoir à faire à l'avenir.
-Et la température est glaciale en c'moment. Comme vous dites, il est temps de passer la seconde pour faire bouger tout ça. Et j'espère aussi pouvoir compter sur vous pour me tenir informé de votre point de vue par rapport à ce soir.
Enfin, s'il ne disparaissait pas avant. Auquel cas, je comptais bien mettre aussi la main à la pâte.
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