Drôle de Quatuor (27/05/2018)
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Alessio O. Di Altiero#101580#101580#101580#101580#101580#101580#101580
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Mer 4 Sep 2019 - 3:01
Toute ma maisonnée est sur le pied de guerre. Aujourd’hui, je reçois des invités … avec différents objectifs selon l’invité ciblé.
Le premier objectif concerne ma première invitée : Anna Lena Von Reizel, ma fiancée. En effet lors de notre première rencontre, je lui ai dit que je lui présenterai du monde et que je l’inviterai à des fêtes. Ce dernier point n’a malheureusement pas encore pu se faire, par manque de temps principalement. Néanmoins, lui permettre de rencontrer du monde, c’est aisé, surtout autour d’une bonne tasse de thé.
Pour satisfaire cet objectif, j’ai naturellement invité Jess Duchannes. Cette jeune femme est très dynamique et espiègle, mais aussi intelligente et attentive. Je suis certain qu’elle et ma fiancée pourront s’entendre. Voire même elles pourront se voir par la suite seule à seule. Ce qui satisfait ainsi mon second objectif, permettre à Jess et Anna Lena de faire leur entrée dans le monde de l’aristocratie vampirique, ce panier de crabe.
Et enfin, mon dernier objectif et non des moindres : rencontre le dénommé Sachio Aoki, le fiancé de Jess. J’ai proposé à Jess de venir avec lui, afin de me le présenter pour que je me fasse mon propre avis sur lui. Elle n’a pas hésité un seul instant, ne rêvant probablement que de ce mariage avec celui qu’elle aime. Malgré tout, je préfère me renseigner sur lui, après tout il fait parti du clan Izbranov avec pour chef de clan Yesfir Izbranava … autrement dit pas la femme la plus pure que je connaisse, ni la moins déstabilisante.
De faite, et n’ayant pas encore fait de véritable fête ici depuis mon arrivé, il y a deçà plusieurs mois, j’ai pris de court mes serviteurs. Notamment Hiroaki, mon majordome, lorsque je lui ai annoncé le nom de mes invités du soir. Je ne l’ai pas prévenu au dernier moment, non bien sûr il s’est écoulé déjà trois jours depuis les invitations. Pourtant malgré tout, Hiroaki continue de se montrer anxieux et stressé à l’extrême. C’est à la limite de me faire appréhender cette soirée, alors qu’il n’y a aucune raison valable pour.
C’est d’ailleurs dans le but de mettre à l’aise mes invités, et plus spécifiquement Jess et Sachio, que j’opte pour une tenue plus décontractée qu’à la normale. J’attrape un pantalon en lin et de couleur chocolat, avec une chemise de même matière couleur ciel. Enfin j’enfile une paire de chaussure de ville noir mat. Je quitte alors mes appartements, à l’étage, pour rejoindre le jardin intérieur où aura lieu cette rencontre autour d’une tasse de thé ou de café selon les préférences.
J’en profite, au grand damne d’Hiroaki, pour aider un peu à la préparation, soulageant notamment Reika et Sumiko du placement des sièges en bois de bambou sculpté et de celui de la table assortie. Ainsi je les installe de tel façon que nous puissions, avec mes invités nous faire face tout en profitant de la petite cascade et de son bassin avec en décors de fond le reste du jardin japonais traditionnel. J’aime cet angle de vue, et je sais que le clapotis de l’eau est apprécié par ma fiancée. Je dépose, par la suite, les coussins d’assise sur chaque siège, et installe le chemin de traverse, de couleur crème, avec Reika sur la table. Je continue d’aider en ouvrant les portes latérales du jardin intérieur, donnant toutes sur le couloir l’entourant, afin de donner l’impression d’avoir un peu plus d’espace encore. Ce qui marque la goutte de trop pour mon majordome.
Dans la foulée, il m’assène une remontrance de sa composition, et comme un père, ne manque pas de me rappeler que je n’ai pas à faire ce genre de tâches puisque j’occupe le rôle de chef de notre clan. Sa remarque me tire seulement un sourire plutôt qu’une grimace, comme il l’aurait escompté. D’ailleurs à son plus grand désespoir, je continue de mettre la main à la pâte, faisant des allers-retours, me menant jusqu’au garde-manger à côté de la cuisine pour y sélectionner les thés parfumés qui seront proposés plus tard. Son air dépité et mon attitude plus qu’espiègle en retour, déclenche une vague de rire à travers ma demeure.
C’est dans ce type de moment, que j’ai le sentiment d’être en famille, sans rang ni pureté de sang qui importe.
Je cesse pourtant d’aider, lorsque j’entends la sonnette de la demeure. Hiroaki ayant encore beaucoup à faire pour que tout soit parfait à ses yeux, je le devance et ouvre moi-même la porte, accueillant ainsi en personne ma fiancée. C’est avec un baise-main que je la fais entrer, suivi de près par sa protectrice de toujours. Je m’assure de transmettre le sourire que j’arbore dans ma voix, afin que ma jeune fiancée puisse le percevoir.
« - Ma chère Lady Anna Lena, je suis ravi de vous accueillir à nouveau en ma demeure, ainsi que vous Signora Hakuran. »
D’un pas tranquille, je les mène jusqu’au jardin où Sumiko dispose les tasses de thé chaude -mais vide pour l’instant- sur la table, tandis que Reika finis d’arranger un bouquet de branche de sakura, miraculeusement encore en fleur. Je les installe, les laissant choisir leurs sièges, autour de la table avant de m’assoir à mon tour.
« - J’espère que vous avez fait bon voyage depuis votre demeure. Signora Hakuran, resterez-vous avec nous pour le thé ? »
C’est la première des bases. Je sais qu’elle n’a presque plus d’appréhension me concernant, ou du moins je l’espère, mais elle reste libre de choisir ce qu’elle désire faire. Avec sa franchise habituellement, elle me répond et j’acquiesce d’un léger signe de tête. Je reporte alors mon attention sur ma fiancée.
« - Lady Anna Lena, comme je vous l’avais dit lorsque je vous ai formulé cette invitation, j’ai invité une jeune vampire de mon clan avec qui je pense vous pourriez vous entendre. Tout comme vous, elle fait ses premiers pas dans le monde. Elle nous rejoindra d’ici un petit moment, avec son fiancé. C’est pour me le présenter, afin que j’accepte leur mariage et son changement de clan allant avec. »
Je préfère qu’elle n’ait aucune surprise quant à mes deux autres invités. Après tout, mon inclination pour elle ne cesse de grandir et il est plus qu’improbable que je rompe nos fiançailles. Une fois qu’elle sera ma femme, elle sera au courant de ce genre d’informations et plus encore.
« - Avez-vous eu le temps d’écouter l’œuvre que je vous ai faite parvenir ? Et si tel est le cas, qu’en avez-vous pensé ? »
Ma voix est douce et chaude, laissant transparaître une légère pointe interrogative et curieuse. Peut-être même trahit-elle la hâte que j’éprouve d’avoir son retour dessus.
C’est alors avec le plus grand des plaisirs que je l’écoute me répondre. D’abord avec timidité, puis avec plus de force et de passion. Toute mon attention lui est consacrée, ce qui m’empêche de noter pleinement que tout est fin prêt pour prendre le thé une fois mes derniers invités arrivés.
Invité
Invité
Sam 14 Sep 2019 - 15:48
Aujourd’hui était un grand jour. Ce n’était certes pas celui de mon entrée dans la haute société vampirique, mais presque. En effet, mon fiancé tenait à me présenter à une de ses amies, une certaine Mademoiselle Jess Duchannes. Cela faisait maintenant trois semaines que j’avais rencontré Alessio, trois semaines parmi les plus belles de ma vie, pas même assombrie par une visite de mon père. Certes, en tant que chef de clan, il ne pouvait me rencontrer aussi souvent que nous l’aurions voulu, mais chaque moment passé en sa compagnie me ravissait au plus haut point. Il m’avait parlé lors de notre première rencontre de ses difficultés à faire le deuil de feu sa femme, et je lui avais promis d’attendre. J’avais donc pensé qu’il placerait entre nous une certaine distance. Toutefois, il n’en était rien. Il se montrait toujours doux et attentionné, en toutes circonstances, et mon cœur battait chaque fois un peu plus fort. J’avais tant de chance que ces fiançailles arrangeassent mon père. Ce dernier ne pensait jamais à ce que je pouvais désirer. Quand j’avais appris qu’il avait décidé de donner ma main à un autre chef de clan, j’avais craint de tomber sur une personne qui lui ressemblait, froide, stricte et attendant de moi des exigences que je ne pouvais satisfaire malgré toute ma bonne volonté. Je ne m’étais jamais autant trompée. Pour la première fois, je considérais l’avenir dans une douce expectative, aux côtés de ce vampire dont je commençais déjà à tomber amoureuse.
C’était la raison pour laquelle je me sentais aussi fébrile à l’idée de rencontrer cette jeune noble. J’étais bien entendu très heureuse qu’Alessio me présentât à une personne qu’il appréciait. J’avais envie d’en savoir plus sur lui et son entourage, de découvrir le genre de personnes qu’il fréquentait, sans compter que j’avais toujours voulu me faire des amies. Mais j’avais aussi peur de lui faire honte. Après tout, je n’étais pas vraiment ce qu’on pouvait attendre de la fiancée de quelqu’un d’aussi haut placé. C’était une chance que lui-même m’acceptât comme j’étais, abîmée et fragile. Père m’avait toujours dit qu’il me serait difficile de me marier. Son ton sous-entendait qu’il était difficile de vendre un objet cassé. D’ailleurs, il n’avait même pas parlé de ma cécité ou quoi que ce fût d’autre au seigneur italien avant de conclure ces fiançailles. La grande tolérance dont faisait preuve ce dernier était loin d’être une généralité chez nos semblables. Je pouvais comprendre que l’on fût déçu de constater que celle qui deviendrait la reine de son chef de clan n’était pas à la hauteur de ses attentes. C’était un rôle important qu’il m’appréhendait de devoir jouer un jour, après tout.
Notre chauffeur nous déposa, ma dame de compagnie et moi, dans l’allée de la demeure. Ayumi m’aida à descendre et lissa maternellement ma robe style empire de mousseline se soie blanche, s’assurant que tout était toujours parfait. Alessio m’avait dit de mettre une tenue décontractée. Ne comprenant pas un corset, ce style de robe du début du dix-neuvième siècle était donc ce qui se rapprochait le plus de cette définition dans ma garde-robe. Pour pallier à la fraîcheur de cette nuit de printemps, mes épaules étaient couvertes d’une étole de soie violine, qui, m’avait dit Ayumi, soulignait la couleur de mes yeux, ainsi que du camée d’améthyste et d’ivoire serti dans un écrin d’argent au creux de ma gorge. Mes cheveux étaient rassemblés sur ma nuque en un large chignon bas piqueté de perles.
La level B sonna et j’eus l’agréable surprise de reconnaître la démarche du maître de maison qui se hâtait vers la porte. Mon sourire s’élargit lorsque la porte s’ouvrit et que j’identifiai l’odeur d’allumette craquée que j’avais vite appris à lui associer. J’exécutai une gracieuse révérence tandis que ma compagne faisait de même derrière moi. Le plaisir que j’entendais toujours dans sa voix lorsque nous nous retrouvions me mettait du baume au cœur.
« Et c’est un honneur que d’être reçu dans votre demeure en si bonne compagnie, Monseigneur Alessio. »
Nous le suivîmes jusqu’au jardin, où je devinai au tintement des tasses une de ses servantes en train de mettre la table. Je n’avais plus besoin d’être guidée en ces lieux désormais. J’avais eu suffisamment de temps pour m’en façonner une carte mentale satisfaisante et ne risquais plus de rencontrer un meuble par inadvertance. Il me parvint l’odeur délicates des fleurs de cerisiers. Ce devait être les dernières de la saison, car ceux de notre jardin était tombée depuis bientôt un mois. J’avais entendu dire que les cerisiers sauvages fleurissaient plus tardivement. Peut-être cette branche venait-elle des montagnes de la région. En y repensant, l’idée d’un pique-nique dans la forêt était séduisante. Je n’y étais jamais allée. Il me faudrait songer à le suggérer à Alessio. Mon père ne disait rien quand c’était mon fiancé qui m’emmenait quelque part. Ayumi déclina poliment l’invitation.
« Cela aurait été un plaisir, Alessio-sama, mais j’ai malheureusement d’autres obligations. Je vous confie ma maîtresse. »
Je sentais bien qu’elle commençait à lui faire confiance. Dans l’enceinte du domaine, elle se comportait de moins en moins comme une garde du corps et de plus comme l’aristocrate qu’elle était. J’étais heureuse qu’elle pût se détendre ainsi. Il était dommage que son rôle de chaperon la privât des plaisirs dont les autres nobles profitaient allégrement. Je doutais qu’elle eût songé auparavant à me laisser seule en dehors de sa demeure. La level B me donnait chaque jour beaucoup d’attention. Son emploi du temps tournait autour du mien, quitte à le modifier en dernière minute. Elle avait pourtant autant de travail que n’importe quelle chef de famille et Sénatrice. Parfois, je la soupçonnais de négliger son sommeil, mais elle ne l’admettrait jamais. Sa fierté l’en empêchait. Je sentis aux mouvements de l’air qu’elle s’inclinait une fois de plus. Elle posa une main affectueuse sur mon épaule, puis je l’entendis s’éloigner d’un pas franc en direction de la voiture dans un bruissement de gravier.
Alessio m’expliqua les raisons de la venue de Mademoiselle Duchannes. Son fiancé serait donc présent à ce thé. Je ne savais trop pourquoi, mais je sentais une hésitation discrète dans sa voix. Il y avait quelque chose dans ce changement de clan qui perturbait le vampire. Etait-ce des rumeurs à propos de ce fiancé qui l’inquiétaient ou le clan en question avait-il des tensions avec les Di Altiero ? Quoi qu’il en fût, ce thé serait un peu plus qu’un simple moment de détente entre amis, malgré les apparences. Je me demandais les raisons pour lesquelles la level B n’était pas encore entrée en société, à moins qu’elle ne fût plus jeune que je le pensais. J’avais découvert que mon cas était très atypique. Les jeunes nobles étaient généralement présentées à leur chef de clan et à son entourage lors de leur majorité, lors de soirées très cotées, effectuant ainsi leurs débuts dans le milieu aristocrate si ce n’était pas déjà fait. Je n’oserais jamais demander, bien entendu. Cela ne me concernait pas. J’avais très envie de me lier d’amitié avec cette personne. Ce n’était pas le moment de me montrer indiscrète.
L’italien m’interrogea alors sur l’œuvre qu’il m’avait fait porter. La dernière fois que nous nous étions vu, il était surpris que je n’eusse jamais assisté à une pièce de théâtre. Il m’en avait donc envoyé un enregistrement. Attentionné, comme à son habitude, il avait réussi à trouver une version purement audio de cette pièce de Shakespeare. Nous n’avions pas d’écran au domaine Hakuran. Je n’en avais pas l’utilité pour des raisons évidentes, et Ayumi n’était guère adepte des technologies récentes, à part le téléphone portable qu’elle utilisait pour son travail. J’avais été ravie de l’écouter. C’était une première pour moi. Je lui faisais part de mon avis détaillé lorsque j’entendis un véhicule se diriger vers la demeure. Ils n’étaient pas encore dans l’allée, mais à cette heure de la nuit, cela laissait peu de doute sur l’identité de ceux qu’il transportait. Je m’interrompis et lui souris doucement.
« Oh, je crois que vos invités ne devraient pas tarder, Monseigneur. »
Invité
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Mar 24 Sep 2019 - 17:40
« Est-ce que je suis vraiment obligé d'y aller ? »
Une moue dubitative aux lèvres, voilà quelle avait été ma première réaction lorsque ma promise m'avait annoncé que nous étions invités chez le seigneur Di Altiero pour prendre le thé dans quelques jours en compagnie de sa fiancée, Anna Lena Von Reizel. Que des gros noms, cela me mettait un peu la pression, il n'aurait plus manqué que le fameux Daegan qui était si cher à mon aimée ... Je ne souhaitais pas la décevoir mais ... Je ne pouvais pas partager son enthousiasme non plus. Je n'étais pas dupe quant à la véritable raison de cette rencontre. Me juger ou quelque chose comme cela ... Ou me piéger plutôt, peut-être, encore. Il faut dire que le tuteur de Jess avait été limpide, la dernière fois que je m'étais plié à ce genre d'exercice : il emploierait tous les moyens possibles et nécessaires pour que ce mariage n'ait jamais lieu. Qu'avait-il bien pu raconter à son chef de clan ? Ce genre de jeux de pouvoir me sortait par les yeux ... Si je m'y prêtais, ce n'était que parce que c'était absolument nécessaire pour faire les choses en bonne et due forme.
Alors, je m'étais perdu entre la musique de mon piano et les paroles réconfortantes qui m'étaient offertes, autre sorte de mélodie pour mes oreilles et mon cœur. Parfois, j'avais encore besoin de quelques moments de solitude pour faire le point, mais pas cette fois. Cela n'aurait fait qu'augmenter ma nervosité. J'avais aussi eu l'occasion de demander quelques conseils à ma mère quant à l'étiquette qui devait être observée devant les maîtres. Certes, certes, cette soirée se voulait conviviale, et ma fiancée veillerait d'ailleurs au grain pour que je réussisse à me détendre un peu, mais cela ne pouvait pas faire de mal de mettre toutes les chances de notre côté.
Mais, trop tôt, l'heure fatidique avait sonné. Il était temps de quitter le confort du nid douillet pour se lancer en des terres inconnues et des eaux plus troubles ... Ou plutôt de prendre la voiture si nous ne voulions pas arriver en retard. Le but c'était de faire bonne impression après tout. Le trajet aurait été plus court à partir de l'appartement, mais j'avais besoin du confort de cette maison qui m'avait vu grandir et devenir l'homme que j'étais. Je ne pouvais qu'être reconnaissant que le destin m'ait réservé une femme qui était compréhensive pour marcher à mes côtés pendant les heures sombres de L 'incertitude ou même alors que mon entourage se brisait en mille morceaux. Je ne laisserais rien ni personne m'arracher ce bonheur.
Je jetai un dernier coup d'œil à la baie vitrée dans l'entrée comme pour me rassurer et faire taire toutes mes appréhensions, fort de cette certitude. Avec nos tenues agencées, nous formions sans doute l'image du petit couple parfait, nous faisions front commun. J'avais opté pour une simple chemise en soie rouge vin qui mettrait en valeur mon regard qui se voulait franc et assuré malgré les circonstances, manches repliées sur mes avant-bras vu la saison, avec pantalon noir assorti et mes chaussures impeccables lacées. J'avais laissé de côté mon veston pour prendre juste une petite veste légère de type blazer au cas où le temps se refroidirait au fil des heures mais elle resterait probablement dans la voiture. Pas de cravate non plus, mais les cheveux noués. Un simple bouton noir accroché au lobe de mon oreille gauche plutôt que mes boucles d'oreilles presque extravagantes habituelles. Oui ... Cette fois, c'est bon, j'étais fin prêt.
« Tu veux conduire ? »
J'essayais d'étouffer mon malaise sous une touche d'espièglerie. L'entendre rire me faisait un bien fou. À vrai dire, j'ignorais si elle en était seulement capable, ce n'était pas le genre de choses que l'on enseignait à une demoiselle de son rang … Mais Jessica ne faisait jamais les choses selon les convenances. Je lui rendis son sourire avant de prendre ma place sans chercher à comprendre la raison de son refus. Sans doute avait-elle deviné que je ressasserais mes tourments habituels si je ne me concentrais pas sur la route. Mais elle ne perdait rien pour attendre, au retour, j'essaierais bien de la faire changer d'avis si ce n'était pas elle qui remettait la proposition sur la table ! Cette simple perspective m'apaisait un peu ; peu importe ce qui se passerait, il me resterait ce petit morceau de légèreté auquel m'accrocher. Un bon point puisque la nervosité remontait d'un cran alors que j'amorçais les derniers virages. C'était plus fort que moi. Chassez le naturel et il revient au galop.
« On aurait peut-être dû apporter quelque chose … Je me sens un peu bête, les mains vides. »
Je me mordis un peu la lèvre, essayant de ne pas trop me concentrer sur ce premier faux pas. Trop tard pour faire demi-tour. Pour apporter quoi, de toute façon ? Du vin ? Pas alors qu'on allait prendre le thé franchement ... Des fleurs, cela ne convenait pas non plus à l'occasion et ce n'était pas le genre d'un cadeau qu'un homme pouvait offrir à un autre. Je ne connaissais pas assez Alessio di Altiero, malgré tout ce que Jess avait pu me dire, pour lui apporter une oeuvre d'art ; ni même si elle aurait pu trouver une place parmi sa décoration d'ailleurs. Parce que je vivais peut-être dans un manoir, en compagnie du reste de ma famille, mais il faisait pâle figure à côté de … ça. Ces italiens non mais je vous jure …
Je coupai le moteur et soufflai un instant, fermant les paupières après avoir admiré le paysage. Étais-je prêt ? Pouvait-on jamais l'être ? Je comprenais mieux maintenant comment ma douce amie s'était sentie à l'idée de rencontrer ma mère, bon, ce n'était peut-être pas tout à fait le même contexte, mais il restait une figure d'autorité un peu similaire. En ouvrant les yeux quelques secondes plus tard, j'espérais pouvoir nouer mes doigts à ceux de Jess pour retrouver un peu de courage. J'avais peur que tout soit décidé en quelques heures, sans se soucier de nos souhaits ni seconde chance, simplement parce que j'avais parfois tendance à être quelqu'un de renfermé et qu'une seule discussion ne serait peut-être pas suffisante pour qu'on puisse entrevoir cette beauté de l'être que je posséderais, selon les autres. En espérant que ce ne soit pas suffisant pour, au contraire, me condamner. Mais ma fiancée n'était déjà plus à mes côtés. Mince … Elle était vraiment très enthousiaste et excitée par cette rencontre. Elle voyait déjà tous ses rêves se réaliser. Ce serait tellement plus simple, si je pouvais partager ses pensées et ce magnifique espoir … Je n'étais pas un lâche, mais l'inconnu m'effrayait. Je ne pouvais donc ni sortir, ni rentrer à la maison. Ils devaient nous avoir entendu arriver, de toute façon.
Elle avait dû remarquer bien vite mon petit manège car j'entendis un petit toc toc régulier contre la vitre même si je ne l'avais pas vue faire le tour. Je baissai la fenêtre, prêt à m'excuser, mais elle me prit de court en m'embrassant, restant ensuite accoudée sur le bord de la fenêtre pour m'inviter à la suivre, avec une posture presque suggestive bien entendu … Elle venait littéralement de m'enlever les mots de la bouche et elle en était bien fière, on dirait. Je levai les yeux au ciel, faisant mine d'être exaspéré même si je ne pus retenir bien longtemps un petit sourire. Elle était incorrigible ! En attendant, je ne manquai pas pour autant d'apprécier la vue. Dommage, encore une fois, que rester seuls à seuls ne soit pas une option … On pouvait dire qu'elle avait réussi à me faire oublier mes doutes, pour le moment. Comme toujours, c'était moi qui avait un peu de mal à suivre et je compliquais tout ... Jess m'aimait, je l'aimais en retour, eh bien, cette sincérité devrait pouvoir se lire juste dans notre complicité naturelle. Il n'y avait rien à craindre, je pouvais surmonter toutes les épreuves si elle était à mes côtés et puis … Un peu de sérieux Sachio ! Ce n'était jamais qu'un goûter pour faire connaissance, sans même une saveur diplomatique derrière. C'était ma chance de faire mes preuves. On n'allait pas déclencher la fin du monde tout de même !
Plus serein, et mon sérieux retrouvé, je frappai enfin à la porte pour annoncer notre arrivée, prêt à suivre les domestiques jusqu'au jardin pour faire mon entrée dans la cour des grands. Il était temps de faire face à la musique. Ensemble.
Jess Duchannes#101776#101776#101776#101776#101776#101776#101776
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Jeu 3 Oct 2019 - 1:03
Oui, j’ai presque éclaté de rire lorsque Sachio me proposa de prendre le volant à sa place, avant que je n’ouvre ma porte en secouant la tête. C’était une première, tiens ! Mon aimé était tendu aujourd’hui, non pas juste aujourd’hui d’ailleurs, il l’était depuis que je l’avais informé de notre invitation chez Alessio-sama. C’était ce que nous voulions, si quelqu’un pouvait être de notre côté et passer outre l’avis de Sir Williams quant à la question de notre mariage, c’était bien notre chef de clan. Sachio détestait ce genre d’évènements, surtout que nous ne ferions pas seulement face à un mais bien à deux sangs purs, puisque la fiancée du seigneur italien serait des nôtres. Je soupçonnais l’investigateur de ce petit rendez-vous informel avoir une idée derrière la tête. Après tout, il était l’aîné de Daegan Di Altiero, les deux frères n’étaient pas si opposé l’un de l’autre.
Ne pas avoir à affronter cette rencontre Sachio et moi seuls face à lui me rassurer dans un sens, même si je ne avais compris qu’après notre première et récente rencontre, le Prince rital était loin d’être différent de nous, il n’avait rien demandé et pourtant il se voyait prendre les rênes d’une famille plus que nombreuse alors qu’il n’y était pas destiné dans un premier temps. Je n’irais pas jusqu’à dire que je lui faisais entièrement confiance, je n’étais pas naïve mais il savait déjà comment me manier, je n’avais aucun doute la dessus.
Même si moi, j’avais fait le premier pas sur le chemin, Sachio lui était anxieux à l’idée d’en faire de même. Ce que je comprenais, je ne lui en voulais pas le moins du monde, c’est bien pour cela que je lui rétorquais avec beaucoup d’humour de se taire et de conduire. Même s'il avait raison au fond, pouvait-on arrivé les mains vides? Pourquoi n'y avions-nous pas penser plutôt? Quel était le protocole dans de pareilles situations? Agacée par ce détail, je ne le taquinais pas, chaque chose en son temps et en ses dernières minutes avant d’entrer dans la cour des grandes, il semblait préférer la dérision sans vraiment aborder le sujet. Sa première réaction avait été suffisante. Je glissais mielleusement mes doigts contre sa nuque tendue alors qu’il nous conduisait à la demeure italienne. J’essayais de le distraire, en lançant une playlist entraînant dans la voiture et chantant à tue-tête. Chacun sa thérapie. J’avais, personnellement, besoin de faire l’imbécile pour parvenir à me détendre car j’étais, bien entendu, plus que nerveuse moi aussi mais j’avais bon espoir et un pressentiment favorable.
A peine nous a-t-il garé devant le fief japonais de notre clan que je sortais prendre une dernière grande bouffée d’air. J’étais confiante et il fallait que je lui montre, que je sois forte pour nous deux. Je calmais immédiatement mon coeur agité avant de faire le tour de la voiture par d’inviter mon beau compagnon d’ouvrir sa fenêtre. Je devais bien avouer qu’il était à croquer, la moue dubitative. Je n’ai alors pas su résister, dès qu’il m’en était possible, je me penchais en avant vers l'habitacle et lui voler un baiser assuré. Je restais quelques secondes à quelques centimètres de ses lèvres, accoudée lascivement à la portière.
« Aller suis-moi, joli cœur. Plus vite nous y allons et tu pourras te détendre.»
J’avais murmuré ses quelques mots si bas que je ne m’étais presque pas entendu mais j’étais certaine qu’il n’en avait pas manqué une seule miette. Je pouffais bêtement ensuite pendant qu’il lever les yeux au ciel. Il ne pouvait rien me refuser, il le savait surtout lorsque je jouais avec ses nerfs de cette façon. Je ne faisais que respecter son envie d’y aller doucement, n’est-ce pas ! Sous cette couche de raillerie, je n’en restais pas plus tendue. J'arrangeais une dernière fois ma petite robe bohème et dorée puis accompagner mon fiancé jusqu’à la porte, et posais une main légère dans son dos, lui offrant mon appuie.
Rapidement, le même homme qui m’avait accueilli la première fois nous ouvrit et avec un profond respect nous mena auprès de notre hôte. Je le saluais cette fois-ci sans l'agressivité ou l’ironie que j’avais usé lorsque maître Alessio m’avait convoqué deux mois auparavant. Etrangement, je me sentais presque comme chez moi entre ces murs. Disons que je n’avais pas l’impression d’être une étrangère, et que j’avais ma place dans cette maison. Ce qui était absolument le cas, c’était mon droit d’aînesse après tout de pouvoir fouler son seuil le coeur léger. Je m'approchais fermement au bras de Sachio, froissant presque le tissus de sa veste tant mes doigts étaient étroitement refermés dans le creux de son coude.
Le thé avait été servie dans les jardins, au coeur du foyer italien. Je devinais déjà la silhouette du s ang pur face à nous alors que sa princesse se tenait assise dos à nous. Je resserrais mon emprise, cherchant à me rassurer autant que lui.
Annoncés et présentés par majordome, nous nous inclinons solennellement et respectueusement devant les vampires de haute naissance. Je me redressais la première et remerciais Alessio plus chaleureusement et dans sa langue natale..
« Ciao signore Alessio. Grazie per l'invito. Je repris dans la langue commune. Voici Sachio Aoki. »
En dire plus n’était pas nécessaire. Je supposais que la princesse Von Reizel avait été mise dans la confidence quant aux vraies raisons de notre rencontre autour de cette jolie collation. Je n’osais cependant pas la regarder tant que nous n’avions pas été officiellement présentées, pas parce que je la craignais mais parce que je ne pouvais détacher mes yeux de l’anneau qui ornait ma main toujours draper sur Sachio.
Alessio O. Di Altiero#101975#101975#101975#101975#101975#101975#101975
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Jeu 24 Oct 2019 - 11:37
Ma fiancée me signale que mes deux autres invités sont arrivés. Et cette fois, je laisse Hiroaki gérer. De toutes les façons, à son regard je sais bien qu’il ne me laissera pas aller les chercher moi-même. Et puis cela ne serait point poli, vis-à-vis de ma fiancée, que de l’abandonner seule dans le jardin.
En effet, je perçois le bruit léger d’une voiture se garant devant ma demeure. Hiroaki se précipite pour aller ouvrir à mes derniers invités Pendant ce temps, je perçois le léger trouble qui agite ma future compagne et tâche de la rassurer au mieux. Pour se faire, je prends sa main dans la mienne.
« - Rassurez-vous, tout ira très bien. Vous n’avez nullement besoin de vous mettre de pression. Je sais que vous serez à la hauteur, parce que ce n’est pas quelque chose qui dépend de nos aptitudes ou de notre physique, mais de notre mental. Et vous, ma Signorina, vous avez un mental fort. Il vous suffit juste de croire en vous. »
J’ignore si la douceur de ma voix et mes encouragements suffiront à l’apaiser. Elle n’a rien à craindre, je suis convaincue qu’elle sera à la hauteur de toutes les tâches qu’elle devra accomplir. Bien sûr, comme pour tous, il y aura parfois des loupés, mais à qui cela n’arrive jamais ? Moi-même cela m’arrive encore et pourtant je bénéficie d’un peu d’expérience sur laquelle m’appuyer.
Mon majordome finit par arriver en introduisant Jess Duchannes et son fiancé, Sachio Aoki. C’est donc lui ? Il ne semble, d’un prime abord, ne pas arborer la quasi folie des membres du clan Izbranov. Serait-il l’un des rares à ne pas suivre à la lettre la pseudo-religion de son clan ? Cela plaiderait clairement pour lui. Puisque ce ... culte interne fait parti des rites qui m’inquiète un peu pour ma jeune amie.
Je me lève pour les accueillir en souriant, et je vois du coin de l’œil ma fiancée en faire de même. Les deux jeunes vampires s’inclinent devant nous, je ne peux les en empêcher, mais cette rencontre n’est pas aussi formelle que cela. Il n’est donc pas aussi nécessaire de mettre autant de forme.
« - Ciao signore Alessio. Grazie per l’invito. Voici Sachio Aoki. »
Le fait que Jess s’adresse à moi dans ma langue maternelle élargis mon sourire. Je sais que ce n’est pas la langue qu’elle maîtrise le mieux, mais cela est agréable d’entendre de l’italien si loin de ma patrie.
« - Prego. E' con piacere che vi do il benvenuto qui. Enchanté signore Aoki. »
Je me tourne alors légèrement vers ma dulcinée, prends sa main dans la mienne et l’introduis à son tour. Autant que toutes les présentations officielles soient faites, ainsi nous pourront commencer cette tea party sur un pied d’égalité.
« - Signorina Duchannes, signore Aoki, je vous présente la signora Anna Lena Von Reizel, ma fiancée. »
Une fois qu’ils ont à leur tour saluée ma fiancée, et qu’elle-même les a salués, je désigne les sièges encore vacants pour qu’ils s’y installent. Nous n’allons pas rester debout pour discuter, cela ne serait point confortable. Sumiko, discrète comme toujours, nous rejoins et dépose un plateau sur lequel se trouve différente variété de thé. Celles que j’ai personnellement sélectionnée un peu plus tôt aujourd’hui. Puis elle repart sans bruit, rejoignant Reika pour faire chauffer l’eau nécessaire pour le thé, ainsi qu’apporter les pâtisseries qui vont accompagner notre boisson.
« - Vous pouvez choisir le thé que vous désirez boire. Il y a du Oolong Benifuki, du Grand Yunnan, du Panitar White, du thé noir de Géorgie, Jinxi Tie Guan Yin, du Jukro, du Matcha Shiro, mais aussi un Darjeling et un thé noir épicé. »
Chacun et chacune fait son choix parmi les variétés proposées et Reika arrive à cet instant, ramenant les thés choisis. Je n’ai pas eu le temps de désigner le mien, qu’elle le prend en souriant. Je crois que l’on commence à me connaitre bien en ce qui concerne mes goûts. J’adresse seulement un sourire à Reika avant qu’elle ne s’en aille. Suite à quoi je reporte mon attention sur mes invités, plus précisément sur les deux jeunes femmes présentes dans un premier temps.
« - Mie care signore, je vous ai invité toutes deux, pour que vous puissiez vous rencontrer. Il n’est pas nécessaire de prendre en considération vos rangs respectifs. Vous êtes deux magnifiques jeunes femmes, avec beaucoup d’esprit, qui je pense, peuvent s’entendre à merveille. »
Je prends, avec douceur, la main de ma future épouse et y dépose un baiser.
« - Il est toujours bon d’avoir des personnes sur qui compter, peu importe le rang ou même la race. Croyez-moi, mes deux meilleurs amis ne sont pas de mon rang pour le premier, et pas même un vampire pour le second. Je vous souhaite à toutes deux de trouver pareilles amitiés. »
Je leur souris à toutes les deux, m’étant par réflexe assuré d’avoir fait passer dans ma voix la douceur de celui-ci. Il est agréable de constater à quel point il me vient, presque naturellement, de faire attention à ce genre de petit détail. Ma fiancée a parfaitement le droit de découvrir le monde sans être stigmatisée, et si mettre un peu plus d’intention dans mes paroles est le prix pour qu’elle puisse profiter pleinement du monde autour d’elle ... je le paie avec le plus grand des plaisirs.
Je me tourne alors vers le jeune signore Aoki, qui semble tendu au possible, comme si j’allais lui sauter à la gorge d’un instant à l’autre. Je vais donc commencer par le mettre à l’aise, si je le peux. Après tout, il ne craint absolument rien, je laisse à Jess le soin de le mordre si elle en a envie.
« - Signore Aoki, détendez-vous et rassurez-vous, je ne vais rien vous faire. J’ai proposé à Jess de vous inviter, pour ce thé sans la moindre arrière-pensée. J’aimerai seulement vous connaitre un peu, afin d’avoir ma propre opinion et non celle que Sir William a pu me rapporter de vous. D’expérience je sais qu’il peut ... disons ... parfois tronquer la vérité pour qu’elle aille dans son sens. »
J’adresse un clin d’œil à Jess, qui sait parfaitement de quoi je suis en train de parler. Elle se souvient très certainement de notre rendez-vous d’il y a deux mois, où justement le portrait que Sir William avait fait de moi était assez éloigné de la vérité. Le tout n’ayant pour but qu’elle ne me contacte elle-même par crainte. Son plan avait presque fonctionné, dommage pour lui que je sois venu m’installer quelques temps au Japon.
« - Jess, comme chacun des membres de mon clan, est importante à mes yeux. Il me tient donc à cœur de la savoir heureuse et entre de bonnes mains. Et en vous voyant vous tenir si proche en entrant, j’aurai tendance à croire que c’est bien le cas. »
Je lui souris gentiment, voyant que sa tension diminue un peu. Je ne suis pas l’ennemi, certes Jess l’ignore encore puisque je ne lui ai pas donné officiellement ma réponse concernant son mariage. Pourtant il n’y a, sauf énorme retournement de situation, aucune raison que je m’y oppose.
« - À ce propos, Jess m’a dit que vous étiez dans les arts. J’en suis un grand amateur, je peux savoir dans lequel vous êtes ? »
PS trad:
Prego. E' con piacere che vi do il benvenuto qui = Il n'y a pas de quoi. C'est avec plaisir que je vous souhaite la bienvenue ici.
mie care signore = mes chères dames
Invité
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Dim 27 Oct 2019 - 20:15
Alessio avait remarqué que je n’étais pas sereine. Cela lui ressemblait beaucoup. Je n’étais pas certaine d’être aussi forte qu’il l’affirmait. Croire en moi ne m’était pas une tâche si facile quand ma propre famille me traitait comme un rebut depuis ma plus tendre enfance. Même mes visions, mon seul talent aux yeux de mon père, le décevait perpétuellement. Je ne pouvais pas les orienter. Elles n’étaient donc la plupart pas du temps pas très intéressantes. Et même quand elles semblaient l’être, elles étaient beaucoup trop floues à son goût. Quant à Ayumi, elle m’encourageait beaucoup, mais elle était toujours derrière moi, au cas-où je ferais des erreurs, comme si je risquais forcément d’en faire. Quand je brodais, même sans la voir, je sentais son regard peser sur moi, prête à intervenir si je me piquais le doigt, chose qui ne s’était pas passée depuis bien longtemps, et quand je marchais, elle m’avertissait souvent de la présence d’obstacles que j’avais déjà perçus. J’étais persuadée qu’elle ne se rendait même pas compte de son comportement. J’étais très reconnaissante de l’amour qu’elle me dispensait au jour le jour. Cela partait d’un bon sentiment, car elle s’inquiétait pour moi, mais je commençais à comprendre que sa manière de me couver ne m’aidait pas à prendre confiance en mes capacités.
Lorsque les hôtes de mon fiancé entrèrent dans le jardin, je me levai. Un délicat parfum me parvint, frais et sucré. Je supposai qu’il appartenait à Mademoiselle Duchannes. Sa démarche était calme, mais j’y percevais une subtile hésitation. Ressentait-elle de l’appréhension à l’idée de présenter son futur époux à son chef de clan ? J’avais pourtant du mal à envisager qu’on pût appréhender une rencontre avec Alessio lorsqu’on le connaissait. Depuis que je l’avais rencontré, il m’avait toujours paru si ouvert d’esprit. Quant à son compagnon, il dégageait une agréable odeur de menthe poivrée mêlée à des effluves discrets de cigarette et de peinture. Son pas était plus hésitant encore que celui de sa promise.
Alessio fit les présentations et je les gratifiai d’une gracieuse révérence. L’étiquette voulait que les sang-purs s’inclinassent moins bas devant les level B que devant les autres level A, comme je venais de le faire. En vérité, elle permettait même de ne pas s’incliner du tout. La plupart des level A en restait là, percevant les sang-mêlés, même aristocrates, comme leurs inférieurs. Je tenais cependant à marquer mon respect pour les amis d’Alessio. Il s’agissait des premiers level B que je rencontrais à l’exception d’Ayumi, d’un âge pas si éloigné du mien, qui plus était, de ce que j’avais compris, et j’avais bon espoir de me lier d’amitié avec eux. Du moins, c’était ce que j’espérais. J’esquissai un large sourire, teinté d’une certaine timidité.
« C’est un plaisir de faire votre connaissance. »
Je retournai à ma chaise tandis que tout le monde prenait place autour de la table et choisissais son thé. J’optai pour un thé noir au goût peu prononcé. Alessio s’adressa à Mademoiselle Duchannes et à moi-même, emphasant son désir de nous voir nous entendre et le peu d’importance des rangs à ses yeux. Je partageais son point de vue. Chez nous autres vampires, seule la puissance dépassait le rang en importance dans la hiérarchie. Etant plus frêle qu’un représentant de n’importe quel level, totalement aveugle et ne possédant aucun pouvoir offensif, j’étais bien mal placée pour me vanter de la pureté de mon sang. Tandis qu’il embrassait ma main, je lui souris tendrement et me tournai vers son invitée, cherchant à être la plus naturelle possible malgré mon incapacité à la regarder directement.
« Monseigneur Alessio m’a dit beaucoup de bien de vous, Mademoiselle Duchannes. J’espère que vous ne verrez pas d’inconvénient à accepter mon amitié, bien que nous ne nous connaissions pas encore. »
L’embarras teinta légèrement mes joues pâles. Je restai discrète tandis que le maître des lieux s’adressait au dénommé Monsieur Aoki. J’avais cru comprendre qu’il était chose rare que les nobles choisissent eux-même qui ils allaient épouser. Ces deux personnes devaient avoir une belle histoire derrière elles.
Invité
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Lun 4 Nov 2019 - 22:10
Je ne devais pas détourner mon regard de notre hôte avant que les salutations soient terminées, ce serait impoli et contraire à tous les enseignements de mes parents, mais j’avais été véritablement surpris lorsque quelques mots d’italiens traversèrent les lèvres espiègles de ma compagne. J’ignorais qu’elle parlait l’italien. Pourtant, cela n’était pas si étonnant, si elle faisait partie du clan Di Altiero et qu’elle avait fréquenté cette famille pendant son enfance, même si elle vivait en France. Ce m’étaient des concepts étrangers. La princesse Izbranova m’avait toujours paru aussi froide que son pays. Bien sûr, je ne l’avais jamais rencontrée à ce jour, mais c’était ainsi que nous la décrivait père, lorsqu’il en parlait, rarement.
Bref. Pour en revenir au moment présent. Mon sentiment de malaise ne fit qu’augmenter d’un cran supérieur, si c’était encore possible. Ces présentations me rappelaient que j’étais le seul japonais parmi ce quatuor de vampires européens. Donc, malgré le fait que je sois ici dans mon pays, j’avais l’impression d’être un étranger en décalage, ne connaissant qu’à peine leurs mœurs grâce à ces petits instants partagés avec ma fiancée. Je ne pouvais donc que m’incliner avec respect devant nos invités, mon seul salut étant la main de Jess autour de mon bras. Elle me le signifierait, si je n’agissais pas correctement. Je voulais lui faire honneur.
« Enchanté, messire Di Altiero, milady Von Reizel. »
J’étais soulagé que l’on nous invite à nous asseoir et plus soulagé encore que la conversation commence plutôt autour des demoiselles. Je commençais à avoir la tête qui tournait un peu et j’aurais été bien incapable de piper un mot de plus pour le moment. L’envie de fumer me démangeait comme à chaque fois que j’étais aussi agité, mais ce n’était pas l’endroit ni le moment pour ça. Au moins, j’allais pouvoir boire un peu de thé. C’était une autre des choses qui arrivaient à me calmer. J’aimais le thé. Il y avait bien plus de saveurs qui pouvaient être offertes que le café que préférait mon frère. J’y associais aussi beaucoup de souvenirs de la maison, des souvenirs heureux, qui semblaient presque dater d’une autre vie, maintenant. J’observai attentivement les étiquettes. Hmm, en voilà du thé de qualité étalé sur ce service … Il y avait même des noms que je n’avais encore jamais goûté. Le choix serait difficile. Je n’oserais jamais demander une deuxième tasse ! Pour résumer : j’avais besoin d’un truc un peu corsé pour me donner du courage, alors j’optai pour un thé noir, le Grand Yunnan, un thé chinois, je ne pouvais pas être plus ravi, même si dans d'autre circonstances, le thé vert comme le Matcha Shiro avait ma préférence. Mon choix fait, je me concentrai à nouveau sur la conversation. Puisque j’étais ici, je devais bien participer un minimum aux « célébrations ». Je n’étais pas un vieil homme aigri ! La bonne blague … Je devais être l’un des plus jeunes à cette table. Assez, je ne devais plus grommeler tout seul dans ma tête.
Amies … Ce serait bien en effet que Jess ait quelques amies de la gente féminine. Je ne disais pas ça par simple jalousie. Elle s’accrochait un peu trop férocement à moi et Raphaël. Je notai tout de même que notre hôte et seigneur n'avait pas mentionné qu'il souhaitait établir le même type d'amitié entre nous. C'était de bonne guerre, je suppose. Et puis qui était-je pour critiquer un chef de clan ? Bon sang, quelque chose n'allait vraiment pas chez moi. Je devais toutefois reconnaître que ses paroles étaient remplies de sagesse et de bonté, ce qui me faisait remettre en doute – enfin, presque – mes idées préconçues. Pas suffisamment pour cacher mon trouble, apparemment. Je baissai un peu la tête pour me concentrer sur mes doigts encore entremêlés à ceux Jess, pris en faute. Je faisais un blocage, ce n’était pas ma faute, ni la leur. Pas … entièrement. Mais elle était assise tout près de moi. Tout irait bien. Tout allait bien. Tout de même, ça me faisait un peu mal au cœur de voir ce clan, non, cette famille, aussi soudée. Même si nous nous étions installés bien loin de la Russie, j'avais espéré recevoir à un moment ou un autre une lettre ou un appel des nôtres pour témoigner un peu de soutien après la disparition de père. Je ne pouvais pas oublier ses dernières paroles. Méfie-toi, Sachio.
Je ne voulais absolument pas parler de Sir Williams. Surtout pas, si c'était pour être finalement obligé de confirmer les rumeurs qu'il avait pu répandre sur mon compte. Les questions plus difficiles pouvaient attendre encore un peu. Mon métier. Voilà un sujet que j'étais plus à l'aise d'explorer. Je réussis à relâcher la main de mon aimée, un petit sourire incertain s’étirant sur mon visage. J'aurais pu décrire dans les moindres détails chacune de mes oeuvres, c'était ma fierté, mais pour le moment, j'en resterais au principal. Après tout, on ne sait jamais, s'il était véritablement un amateur d'arts, peut-être qu'Alessio Di Altiero en avait vu une et je ne désirais pas ennuyer qui que ce soit ici en m'accaparant de la conversation.
« Je suis peintre, en effet. J'ai participé à l'exposition locale qui s'est terminée au début du mois. Bien que j'affectionne aussi de jouer de la musique dans mes temps libres … Je ne me débrouille pas trop mal au piano. »
Je ne voulais pas paraître trop arrogant en étalant mes talents. J'avais tendance à m'emballer et parler trop, quand il était question de ma passion. De toute façon, j'étais toujours très modeste, peut-être même un peu trop. Dans le domaine des arts, le talent est entièrement subjectif et je n'avais jamais participé à un récital ou autre concours de ce genre, même si mère avait souvent mis le sujet sur le tapis, en prétextant qu'elle avait un ou deux contacts dans le milieu. Je jouais depuis mes dix ans, alors, c'est vrai, j'aurais sans doute pu mettre ma maîtrise de la musique au service d'autrui, même seulement pour donner quelques cours simples ... Ne l'avais-je pas fait pour Jess ? Mais j'étais trop timide et extravagant pour cela, et puis, je me disais que ce n'était que l'avis d'une mère aimante, qui m'avait vu assis pendant des heures devant les touches de mon magnifique instrument, et parfois même assoupi, je devais l'avouer. Ma soeur était bien plus douée, c'était elle qui était compositrice dans la famille. J'étais un homme simple qui n'était pas habitué à autant de décorum, nous n'avions même pas de serviteurs, à la maison.
Jess Duchannes#102413#102413#102413#102413#102413#102413#102413
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Dim 15 Déc 2019 - 23:59
« C’est un plaisir partagée, Mademoiselle Von Reizel. »
Sincèrement ravie de rencontrer l’héritière Von Reizel, je lui rendais le plus chaleureusement possible ses salutations. Je me demandais si Sachio avait remarqué la cécité de la sang pur, c’était presque à m’en faire douter mais je remarquais la posture protectrice et bienveillante d’Alessio envers elle. Nerveusement, je lisais ma robe avant de prendre place autour du thé sans omettre de lancer plusieurs oeillades à mon fiancé, je ne voulais pas manquer un signe de sa part pour un quelqu’on malaise, je le sais déjà suffisamment inquiété et gêné, je voulais simplement lui faciliter les choses si c'était trop pour lui.
J’appréciais, gourmande, les petites douceurs apportées pour le thé et hésitais même un court instant avant de choisir une arôme pour ma boisson. J’appréciais vraiment que notre hote insiste sur les circonstances de cette séance. J’essayais d’ôter ce portrait dépeint par mon mentor de notre chef de clan mais les habitudes ont la vie dure, je m’inspirais alors de Daegan qui lui me présentait toujours son frère comme personne. Aujourd'hui, je le croyais enfin et décidais de baisser ma garde, un peu…
Mon teint pâle a, bien entendu, pris quelques nuances lorsque mon maître et sa princesse exprimèrent leur voeu d’amitié. Je n’avais jamais su accepter les compliments. J’avais, certes, su apprécier et m’adapter à la vie moderne, je n’en avais pas moins plus qu’un siècle et je ne pouvais que me sentir… indigne d’un tel honneur. Prise donc de court, je lançais un regard presque apeuré à mon chef mais son sourire ne m’invita que plus encore à accepter la demande de sa promise, aussi gênée que moi par cette étiquette que l’on s’imposait en fin de compte. En douceur, je posais légèrement ma main sur la mienne pour ne pas l’effrayer, enveloppement ses doigts fins une seconde, afin de lui transmettre toute mon estime à défaut de pouvoir lui montrer ma sincérité par un sourire.
« C’est trop d’honneur mais j’espère seulement réussir à vous la rendre, ma dame. »
J’étais parfaitement d’accord avec Alessio quant aux amitiés qui ne prenant en compte que l’âme des gens, et non pas leur race, leur pureté de sang ou autres fantaisies… J’avais moi-même des amis très différents de ce que nous étions alors pourquoi était-ce si tabou qu’un tel lien naisse entre nous?
Enfin rassurée et peut-être même soulagée de me sentir pour une fois, parmi les miens, je tentais d’une caresse discrète de détendre mon aimé. Encore un peu et mon sang ne circulerait plus sous sa prise. Je montrais clairement ma désapprobation lorsque Sir William fût mentionné, je n’étais pas prête à lui pardonner tous ces petits manèges. Je n’avais pas échangé de mots avec lui depuis que je l’avais informé de mon émancipation… A mon âge il était temps de toute façon, ce n’est pas comme si mes parents m’avaient laissés un héritage colossale à administrer. Et puis, je ne l’avais pas non plus congédié de mon service… A vraiment. J’avais un coeur bien trop tendre pour cela. Je n’ai pu alors m'empêcher de marmonner comme une enfant un commentaire à ce sujet. Notre hôte m’adressa un clin d’oeil complice cependant.
Une nouvelle fois, je rougis et mordais un sourire sous l'accueil de notre venue ensemble. J’avais comme l’impression qu’Alessio avait à demi mot déjà donné son consentement mais je ne voulais pas m’enflammer sitôt. Je regrettais presque aussi l’éloignement de Sachio mais comprenais son besoin d’indépendance. Le vampire avait sa fierté et son travail était l’une des rares choses dont il était satisfait. Je n’étais cependant pas vraiment satisfaite de sa propre observation. Je poussais alors la conversation vers lui, en espérant qu’il ne m’en veuille pas trop. Je voulais seulement que notre entourage le découvre sous son vrai visage, comme le Sachio qu’il était pour moi, têtu et borné, instruit et curieux, généreux et sincère, sauvage mais loyal. Un homme bon. Un homme bien.
Pendant que je présentais les photos de mon téléphone que j’avais prises de ses oeuvres au musée au prince européen, j’en décrivais quelques unes à sa fiancée. Mes préférées, celle du lac, qu’il avait offert et même rectifié alors que nous étions dans la galerie et celle avec les cerisiers. Des décors oniriques, naît d’une passion et d’une maîtrise sans nom.
Je n’étais certainement pas le meilleur avis en matière de peinture, mais j’exprimais, comme je le pouvais, ce que je ressentais en regardant ses toiles à mademoiselle Von Reizel afin de lui transmettre des détails qu’elle ne pourrait sans doute jamais deviner.
Je marmonnais ensuite quelques mots, cachant mes lèvres traîtresses derrière la tasse fumante.
« Tu fais bien plus que du “pas trop mal” au piano, Sachio. »
Fidèle à celle que j’étais, je ne pouvais m’empêcher de le taquiner, si j’optais pour une attitude plus familière avec lui, peut-être arriverait-il à se détendre et accepter que nous étions en quelques sortes… en famille? C’était du moins ce que j’aimais croire. Même si je n’avais rencontré Alessio-sama que depuis peu, j’avais l’impression que nous nous connaissions, sans doute à travers son cadet, je ne sais pas. Jouant des ongles contre la porcelaine, je laissais la malice s’afficher sur mes traits et dans ma voie.
« Tu pourras toujours me contredire en nous jouant un morceau, peut-être plus tard, n'est-ce pas? »
Du coin de l’oeil, je pouvais le voir tendre le dos au sous entendu que je venais de faire. Pauvre Sachio, qu’avait-il bien pu faire pour mériter la diablesse que j’étais? J’aspirais simplement qu’il se sente chez lui ici, comme moi je m’affectionnais sa demeure. Dans mon monde. Je lui offrais en revanche une courte diversion pour me faire pardonner en quelque sorte.
« Signore Alessio, Daegan ne m’a jamais dit si vous étiez aussi musicien? Et vous, Dame Anna? »
Alessio O. Di Altiero#102712#102712#102712#102712#102712#102712#102712
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Ven 31 Jan 2020 - 23:45
Ainsi il est peintre ... très intéressant. Ai-je déjà vu une de ses œuvres ? C’est possible puisque j’ai été voir cette exposition, plusieurs œuvres m’avaient plu. La question est à creuser, puisque visiblement ce sujet le rassure. De plus j’aime l’art, et parler peinture avec le fiancé de Jess m’enchanterait à l’avenir. Il joue du piano aussi ? Comme mon charmant voisin il signore De la Roche. J’apprécie sa modestie, il a bien conscience que le talent n’est qu’affaire de point de vue. C’est surprenant de rencontrer un artiste qui ne voit pas ses œuvres comme les œuvres surpassant celles de ses contemporains.
Je regarde donc avec plaisir les photos prises par Jess des œuvres de celui pour qui son cœur bat. Son attention, plus que délicate, de décrire certaines d’entre elles à ma future compagne est touchante et agréable. La passion avec laquelle, elle nous partage son point de vue sur ces toiles est un éloge bien plus grand que celle d’un critique d’art. Elle laisse aussi transparaître tout le bien qu’elle pense de son fiancé. Je ne doute pas un instant que c’est aussi dans le but, inavoué mais bien présent, de faire pencher la balance en leur faveur. Il faut avouer que les décors oniriques, mêlés à des décors plus ancrés dans notre vision réelle du monde, dégagent une certaine poésie. Certaines des toiles qu’elle nous montre pourraient aisément trouver une place dans mes différentes demeures.
Nos tasses arrivent, chacun en boit une gorgée, et Jess me tire un léger rire lorsqu’elle émet un petit commentaire sur la compétence en piano de son ami. Dois-je en conclure qu’il n’est peut-être pas lucide sur ses talents musicaux ? La taquinerie, à peine dissimulée, de ma jeune amie française ne fait que confirmer ma supposition. Nous jouer un morceau ? Pourquoi pas, après tout, appréciant la musique probablement plus que de raison, l’entendre jouer un morceau pourrait être très instructif. Ne dit-on pas que la musique est le reflet de l’âme ? Cependant je vois bien que l’idée de se mettre ainsi en avant, l’inquiet et le tend. Le stress probablement lié à la volonté de bien et de se montrer à la hauteur pour ... Pour quelle raison d’ailleurs ? Il n’a rien à prouver ici, il n’a juste qu’à montrer qui il est, rien de plus.
« Vos toiles sont superbes Signore Aoki. Elles laissent place à l’imagination et l’interprétation, tout en promettant un voyage agréable à l’œil. Pourrai-je abuser et vous demander de me faire une toile, lorsque vous aurez le temps ? De plus, si vous le souhaitez bien entendu, à l’avenir j’aimerai vous aider à promouvoir vos œuvres. Vous méritez d’être connu, et je serai honoré de vous y aider. »
Je souris simplement, avant de reprendre une gorgée de mon thé. Jusqu’à maintenant, ce jeune homme est fort sympathique, peu bavard et visiblement très anxieux, mais l’un n’enlève rien à l’autre. Il est temps pour moi de rebondir sur les dire de ma jeune amie française.
« À entendre Jess, vous êtes bien trop dur avec vous-même concernant vos talents musicaux Signore Aoki. Parfois un peu d’orgueil n’est pas une plaie mortelle. Néanmoins j’apprécie votre modestie, votre auto-critique sur vos talents est tout à votre honneur. »
Jess réussira toujours à me surprendre. Sa question, bien que logique dans la discussion en cours, m’informe que mon petit frère n’a pas forcément tout dit sur moi. C’est intéressant de constater qu’il m’est encore possible de lui offrir des nouvelles informations sur moi. L’avantage de son interrogation, c’est qu’elle s’adresse aussi à ma fiancée, et permet temporairement de laisser son homme souffler quelques instants. Fort bien, allons donc sur ce terrain-là, il me sera toujours possible de revenir sur les œuvres de son cher et tendre par la suite. Je laisse ma fiancée répondre en premier, ce qui a pour conséquence d’étirer un peu plus mon sourire. À l’occasion, il faudra que j’entende ses notes. Peut-être même jouer de concert avec elle, juste pour le plaisir du moment partager.
« Pour répondre à ta question Jess, oui en effet je joue de la musique, ou plutôt j’en ai joué. Je suis né dans un siècle où il n’était pas envisageable de ne pas le faire. Mon père avait insisté pour que j’apprenne l’art du piano-forte, l’ancêtre du piano tel qu’il existe actuellement. Il m’avait aussi laissé choisir deux autres instruments, pour mon plaisir. C’est de cette façon que j’ai pratiqué le hautbois et l’alto.
J’ai laissé tomber le piano-forte dès que je l’ai pu. Autant j’apprécie entendre quelqu’un en jouer, autant en jouer moi-même ne m’a jamais plu. Je n’ai continué que le hautbois et l’alto, qui me suivent dans mes voyages. Pourtant, cela fait des années que je n’ai pas eu l’occasion de jouer de l’un de mes instruments, dû au manque de temps principalement. »
Peut-être est-il temps de retourner la question à l’envoyeur, même si personnellement je connais la réponse.
« Et toi Jess, joues-tu d’un instrument ? Concernant la démonstration que tu as suggérée plus tôt, peut-être qu’il Signore Aoki et moi-même, pourrions vous offrir un concert improvisé ? Ma sœur ainée pratique le piano, j’en possède un ici pour elle d’ailleurs. Qu’en pensez-vous Signore Aoki ? »
Invité
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Dim 16 Fév 2020 - 15:56
Je fus ravie de sentir la main de Mademoiselle Duchannes sur la mienne, tandis que j’esquissai un sourire timide. J’avais une amie, une vraie amie. Pas une dame de compagnie ou une servante. Je tenais beaucoup à Ayumi, mais elle tenait plus de la figure maternelle et de la gouvernante que d’une amie avec qui j’aurais pu avoir une relation d’égale à égale. Connaissant Père, celui lui déplairait probablement que je considérasse une personne de rang inférieur comme mon égale, mais il avait des idées extrêmement tranchées sur la manière dont devait agir les nobles les uns avec les autres. Grandir au Japon dans la maison Hakuran m’avait permis de prendre un peu de recul sur ces coutumes, quoiqu’elles fussent encore très ancrées dans la culture vampirique. Cela ne m’empêchait pas de respecter l’étiquette à la lettre. J'avais en tout cas l'intuition qu'il valait mieux éviter de lui en parler s'il ne posait pas de question à ce sujet, ce qui était heureusement tout à fait improbable, étant donné qu'il évitait généralement toute conversation.
Un peintre… Ayumi m’avait longuement parlé de ces œuvres dont je ne pouvais bien évidemment profiter personnellement. Il y en avait des tableaux de grands artistes accrochées un peu partout dans notre manoir. Cependant, elles ne représentaient pour moi qu’un morceau de tissu qui sentait la peinture, bien que j’eusse aimé pouvoir les apprécier à leur juste valeur. Ma dame de compagnie m’en avait fait toucher quelques unes qui présentaient un peu de relief, ce qui me permettait de m’en faire une carte mentale et de voir les formes, mais je ne pouvais profiter des couleurs, et j’avais trop peur que mes doigts abîmassent la peinture. Mes précepteurs m’avaient appris les noms d’une ribambelle de peintres et d’œuvres. Toutefois, je ne connaîtrais jamais plus qu’une description sommaire de ce qu’on y voyait, sauf si un jour, j’avais l’occasion de les apercevoir dans un rêve. J’appréciai cependant l’attention de l’aristocrate de me décrire chacune de ces toiles. Sans cela, je me serais sans doute sentie exclue de la conversation et quelque peu embarrassée.
Je fus heureuse de découvrir que Monsieur Aoki pratiquait également la musique, un domaine, qui m’était bien plus familier. Je ne savais pas trop où mes talents se situaient, mais la pratique de mes différents instruments occupait une grande partie de mes nuits. Les femmes de la maisonnée s’extasiaient chaque fois que je jouais, mais leur objectivité laissait quelque peu à désirer. Ma cécité rendait le début de l’apprentissage plus difficile, à chaque fois que je prenais en main un nouvel instrument, mais une fois que mes marques étaient prises, cela me devenait naturel et amusant. En tant que noble de haute naissance, j’aurais, de toute façon, fini par apprendre à jouer d’un ou plusieurs instrument, mais petite, j’avais entendu dire que mon frère, Erik von Reizel, jouait du piano, et j’avais aussitôt voulu apprendre. J’avais l’impression que cela me créait une connexion avec lui. J’espérais que nous pourrions jouer ensemble quand nous nous verrions enfin. Le temps avait passé et il n’était jamais venu me voir, si bien que ce sentiment s’était gommé avec le temps, mais mon amour pour cet art était resté. Je répondis à la jeune femme une fois que le chef de clan eût fini sa propre réponse.
« La musique m’est très précieuse. Mon instrument de prédilection est la harpe, mais j’ai également appris à jouer de la flûte et du piano. Je chante un peu aussi. »
Je chantais plus qu’un peu en vérité, mais je savais que le chant lyrique était un sujet sensible chez Monseigneur Alessio, qui faisait encore le deuil de sa défunte épouse cantatrice. Je ne lui avais jamais proposé de chanter pour lui, et je ne pensais pas le faire un jour. J’avais trop peur de raviver chez lui des souvenirs douloureux. Je savais que mon fiancé ne jouait plus de musique depuis longtemps, faute de temps à consacrer à entretenir son niveau, mais j’espérais toujours que nous pourrions jouer ensemble un jour ou l’autre, quitte à ce ne soit qu’un petit peu de temps en temps. Le chef de clan retourna la question à notre interlocutrice et évoqua l’idée que les deux hommes jouassent du piano pour nous. L’idée me plût aussitôt et j’appuyai cette proposition.
« Si vous êtes d’accord, Monsieur, je trouve que c’est une charmante idée. »
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