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Mer 25 Sep 2019 - 23:24
Tendrement, un sourire s'étira sur ses lèvres alors que la louve s'était dépêchée de laver son affront. Ses sales manies lui semblaient être pardonnées comme on offrirait une fleur sur le bout d'un fusil prêt à décocher ses balles. Cependant, elle avait décidé de son côté, de ne pas tirer davantage sur cette nouvelle venue au corps fragile certes, mais à l'esprit puissant. Ses muscles se détendirent légèrement à chacun de ses mots, comme une douce volute rassurante qui franchissait le seuil de sa bouche fine.
Anzu se tut alors, l'écoutant attentivement, même si tous ces concepts lui paraissaient bien naïfs et si éloignés de sa propre réalité. Elle n'en saisissait pas toute l'essence mais elle parvenait à en deviner les cercles qui la définissait. Certainement grâce à la passion dévorante qui l'incarnait. La croyance était présente dans chaque bout de phrase, animée par cette flamme extasiée, et elle ne pouvait que saluer cette profondeur d'esprit.
Toute l'envergure de cet enjeu ne possédait alors qu'un seul but pour cette femme : reposer, offrir.
Quand bien même, elle en restait dubitative, certainement parce qu'elle n'avait pas innové cette magie candide. Elle songea qu'il ne suffisait pas d'un simple morceau de musique pour se soustraire même un court instant de la souffrance dans laquelle se roulait une âme. Peut-être par manque d'imagination ? Mais comme Anja l'annonçait, chaque vibration lancée n'atteignait pas les mêmes personnes, le tout étant de ressentir la bonne longueur d'onde, ou même de tomber sur un simple ricochet qui ferait toute la différence. Peut-être qu'au fond de ses propres entrailles, sommeillait une sensibilité jusque là inconnue ? Même si pour l'instant, les bruits indistincts dont regorgeait la forêt restaient son meilleur remède pour la détendre.
Alors que l'ambiance s'adoucissait et qu'elle mettait à découvert sa volonté d'offrir un instant de repos à ceux dont l'âme s'écorchait, Anzu ne pouvait s'empêcher de l'observer sous un autre angle.
Cette vision unique des choses lui paraissait néanmoins si lointaine et pourtant si proche à la fois, capable de l'effleurer voir même de la toucher. Cette femme projetait de la lumière autour d'elle, se défendant pourtant de ses propres ombres. Anja baignait dans son ivresse pour la musique, happée par l'envie d'envoler son art de ses ailes immaculées déployées. Elle possédait cette fibre chatoyante et vivace, telle une fenêtre ouverte pour échapper à un monde endolori par la fièvre de ses blessures, dans une légère parenthèse, comme une respiration bénie avant l'asphyxie. Voilà donc, comment la lycane se la représentait. Une petite colombe cassée, qui battait frénétiquement des plumes pour rejoindre les hauteurs et parsemer sa bienveillance sur les coeurs. L'art avait-il donc vraiment ce don là ?
Son rire cristallin la fit sortir de sa torpeur, comme un rappel à la terre ferme alors que son esprit vagabondait à l'écho de ses paroles. Ses épaules se levèrent doucement avant de pousser un petit soupir amusé.
-Tu sais, je ne porte pas vraiment les humains dans mon estime pour diverses raisons... Mais je dois dire que tu possèdes un grand cœur, porté pourtant par un corps si frêle. J'approuve cette forme de grandeur d'âme. Naïveté ou non, le tout, est de suivre son instinct et ses croyances. Ou dans ton cas : ton inspiration.
C'en devenait presque spirituel à ce stade, comme une puissance qui s'élèverait au delà des montagnes rien qu'avec des notes mélodieuses comme un court voyage pour toucher les nuages du bout des doigts.
La poétesse avala son verre d'eau sagement alors qu'elle avançait ne vouloir changer pour rien au monde, malgré ses fissures. Pour une personne taillée dans la force comme notre lycane, cette acceptation ne pouvait que la surprendre. Elle ne savait si elle devait s'en montrer admirative ou bien triste. Ses sentiments étaient confus face à cette réflexion, mais elle pouvait aisément en comprendre les motifs.
-Je vois. Malgré notre condition perturbée, je ne jetterais ma peau de louve pour rien au monde non plus.
Plutôt mourir en fait.
-Disons que j'apprends doucement mais sûrement à les confronter. Et si jamais je flanche, je sais que les Ôka ne me laisseront pas me noyer tranquillement.
Un rire franc et joyeux s'insinua en écho dans la pièce. Notre bonne samaritaine n'était plus seule désormais. Si elle trouvait le moyen de se laisser tomber, son partenaire lui, trouverait le moyen de lui remettre les pendules à l'heure.
Ses vers repartis alors dans un flot mélodieux, malgré la mélancolie qui s'en dégageait, ce souffle restait beau et encore une fois, bien énigmatique à ses oreilles attentives.
-Et ceux-là, de qui sont-ils ?
Silencieusement, son corps glissa dans la pénombre pour venir s'agenouiller devant l'aveugle, dont l’œil restait sûrement l'un des plus ouverts. Gentiment, l'alpha tendit une main affectueuse sur la sienne avant de la lui serrer légèrement, touchée par cette demoiselle aux joues creuses.
-Chaque individu possède son lot de faiblesses. Le tout étant de les accepter pour mieux les comprendre et s'en délivrer. Mais il ne faut pas oublier que les imperfections aux yeux du monde, font aussi ce que nous incarnons dans notre authenticité.
Anzu se tut alors, l'écoutant attentivement, même si tous ces concepts lui paraissaient bien naïfs et si éloignés de sa propre réalité. Elle n'en saisissait pas toute l'essence mais elle parvenait à en deviner les cercles qui la définissait. Certainement grâce à la passion dévorante qui l'incarnait. La croyance était présente dans chaque bout de phrase, animée par cette flamme extasiée, et elle ne pouvait que saluer cette profondeur d'esprit.
Toute l'envergure de cet enjeu ne possédait alors qu'un seul but pour cette femme : reposer, offrir.
Quand bien même, elle en restait dubitative, certainement parce qu'elle n'avait pas innové cette magie candide. Elle songea qu'il ne suffisait pas d'un simple morceau de musique pour se soustraire même un court instant de la souffrance dans laquelle se roulait une âme. Peut-être par manque d'imagination ? Mais comme Anja l'annonçait, chaque vibration lancée n'atteignait pas les mêmes personnes, le tout étant de ressentir la bonne longueur d'onde, ou même de tomber sur un simple ricochet qui ferait toute la différence. Peut-être qu'au fond de ses propres entrailles, sommeillait une sensibilité jusque là inconnue ? Même si pour l'instant, les bruits indistincts dont regorgeait la forêt restaient son meilleur remède pour la détendre.
Alors que l'ambiance s'adoucissait et qu'elle mettait à découvert sa volonté d'offrir un instant de repos à ceux dont l'âme s'écorchait, Anzu ne pouvait s'empêcher de l'observer sous un autre angle.
Cette vision unique des choses lui paraissait néanmoins si lointaine et pourtant si proche à la fois, capable de l'effleurer voir même de la toucher. Cette femme projetait de la lumière autour d'elle, se défendant pourtant de ses propres ombres. Anja baignait dans son ivresse pour la musique, happée par l'envie d'envoler son art de ses ailes immaculées déployées. Elle possédait cette fibre chatoyante et vivace, telle une fenêtre ouverte pour échapper à un monde endolori par la fièvre de ses blessures, dans une légère parenthèse, comme une respiration bénie avant l'asphyxie. Voilà donc, comment la lycane se la représentait. Une petite colombe cassée, qui battait frénétiquement des plumes pour rejoindre les hauteurs et parsemer sa bienveillance sur les coeurs. L'art avait-il donc vraiment ce don là ?
Son rire cristallin la fit sortir de sa torpeur, comme un rappel à la terre ferme alors que son esprit vagabondait à l'écho de ses paroles. Ses épaules se levèrent doucement avant de pousser un petit soupir amusé.
-Tu sais, je ne porte pas vraiment les humains dans mon estime pour diverses raisons... Mais je dois dire que tu possèdes un grand cœur, porté pourtant par un corps si frêle. J'approuve cette forme de grandeur d'âme. Naïveté ou non, le tout, est de suivre son instinct et ses croyances. Ou dans ton cas : ton inspiration.
C'en devenait presque spirituel à ce stade, comme une puissance qui s'élèverait au delà des montagnes rien qu'avec des notes mélodieuses comme un court voyage pour toucher les nuages du bout des doigts.
La poétesse avala son verre d'eau sagement alors qu'elle avançait ne vouloir changer pour rien au monde, malgré ses fissures. Pour une personne taillée dans la force comme notre lycane, cette acceptation ne pouvait que la surprendre. Elle ne savait si elle devait s'en montrer admirative ou bien triste. Ses sentiments étaient confus face à cette réflexion, mais elle pouvait aisément en comprendre les motifs.
-Je vois. Malgré notre condition perturbée, je ne jetterais ma peau de louve pour rien au monde non plus.
Plutôt mourir en fait.
-Disons que j'apprends doucement mais sûrement à les confronter. Et si jamais je flanche, je sais que les Ôka ne me laisseront pas me noyer tranquillement.
Un rire franc et joyeux s'insinua en écho dans la pièce. Notre bonne samaritaine n'était plus seule désormais. Si elle trouvait le moyen de se laisser tomber, son partenaire lui, trouverait le moyen de lui remettre les pendules à l'heure.
Ses vers repartis alors dans un flot mélodieux, malgré la mélancolie qui s'en dégageait, ce souffle restait beau et encore une fois, bien énigmatique à ses oreilles attentives.
-Et ceux-là, de qui sont-ils ?
Silencieusement, son corps glissa dans la pénombre pour venir s'agenouiller devant l'aveugle, dont l’œil restait sûrement l'un des plus ouverts. Gentiment, l'alpha tendit une main affectueuse sur la sienne avant de la lui serrer légèrement, touchée par cette demoiselle aux joues creuses.
-Chaque individu possède son lot de faiblesses. Le tout étant de les accepter pour mieux les comprendre et s'en délivrer. Mais il ne faut pas oublier que les imperfections aux yeux du monde, font aussi ce que nous incarnons dans notre authenticité.
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Mer 2 Oct 2019 - 18:46
Un soupir amusé et quelques paroles.
Peut-être n'était-elle qu'humaine, mais pour le moment, pataugeant dans un monde d'une nouvelle envergure dont elle ne connaissait rien, elle arrivait à avancer dans ce marécage boueux, sans repère. Mais les quelques étoiles qui la guidaient, comme disaient ceux qui voyaient, représentées par les voix de la pharmacienne, et celle, plus... bizarre, d'Okamiro, étaient agréables.
L'un était tantôt mou, tantôt flamboyant. Et même si elle n'arrivait toujours pas à comprendre comment fonctionnait cet homme râleur, elle ne pouvait que lui être reconnaissante. Intrigant, bizarre, louche même. Mais peut-être avec un bon coeur, caché derrière son tas de poils et de griffes. Puis il y avait cette pharmacienne. Sauvage, prudente, peut-être même impérieuse, farouchement posée sur ses positions, comme un loup surveillerait son territoire, voyant les humains comme intrus. Mais... La bienveillance et la prévenance d'Anzu-san formaient sûrement une passerelle vers une âme que la lycane voulait plus sombre qu'elle ne l'était en réalité.
- Je suis bien heureuse, alors que vous approuviez ma grandeur d'âme, sourit-elle d'un doux air amusé, un brin taquin. Cependant, mon coeur n'est peut-être que le résultat aussi de ma faiblesse. Je n'ai ni la force de prendre les gens de haut, ni l'envie. Et même si les cris hurlant dans les flammes d'un péché extérieur résonnent encore comme un silence assourdissant, je n'oublie pas les dons qui m'ont été fait, et que je veux dispenser.
Elle but, laissant la lycane continuer un peu, prenant le temps de combattre l'épuisement qui guettait ses membres. Elle ne devait pas encore fléchir, attendre encore un peu.
Juste un peu avant de s'effondrer.
Mais cette peau de louve faisait apparaître d'autres questions, et capturait son esprit dans une curiosité candide. De ce qu'elle avait vu, les conditions, libératrices, avait dit Okamiro, des lycans étaient acceptables, pour qui survivait à la transformation. Mais peut-être en était-ce là le prix ? Les uns survivaient sur les morts des prétendants. Souffrants à la peau humaine arrachée, sans pouvoir accepter cette peau de louve qui seyait si bien à Anzu. Un autre poème lui revenait en tête. Trop tôt. Se concentrer.
- Ceux-là... grimaça-t-elle avec un tendresse triste, sont d'une amie, perdue depuis quelques années. J'étais l'enfant.
Elle se tut là pour ce sujet. Sûrement, préférait-elle laisser à Anzu le soin de prendre sa propre interprétation. C'était là le pouvoir de ces mots après tout. Encore plus sur les auteurs disparus. Mais alors qu'Anja allait ouvrir à nouveau ses lèvres légèrement pincées pour reprendre parole, elle entendit la femme devant elle glisser à genou, pour prendre sa main. La pianiste se pencha sur le côté pour déposer finalement sa canne blanche sur le côté, au sol. Se redressant, elle déposa sa main sur celle qui lui serrait gentiment l'autre, l'y laissant simplement, signe de confiance.
- Je ne peux oublier, ni mes faiblesses, ni mes erreurs, ni mes imperfections. Mais sans les oublier, même vous, avec votre superbe, ne pouvez porter tous vos fardeaux. Je ne sais comment sont vos démons, ni ce que vous voyez, quand vous observez derrière vous. Je ne sais quels regards livides portent sur vous les errances de vos aïeux.
Une petite pause.
- Si je m'écoutais. Je voudrais vous chanter une ancienne musique qui m'avait été offerte, dans l'espoir de peut-être toucher votre âme, ou même ne serait-ce qu'un petit fragment. Pour trouver ce simple écho qui serait votre. Mais ni l'heure, ni le lieu se prête à cela... Et je craindrais que votre ami finisse par se lasser, ajouta-t-elle avec un petit sourire amusé. Cependant... Puis-je vous demander, si vous voulez bien m'apporter le traitement dont vous aviez parlé plus tôt ? A ce moment, le contexte sera peut-être plus prompte cela, si vous pouvez en plus accepter cette requête.
Anja ne connaissait pas la pharmacienne. Ni son passé, ni sa famille, ni sa façon de fonctionner. Et elle n'avait pas, certainement pas, la prétention d'arriver à la toucher. Mais en tous cas, elle voulait apprendre à la connaître et... La pianiste ne connaissait pas vraiment d'autres moyens, que de tenter par la musique ou les vers. Au moins sa démarche était-elle sincère. Cependant, une dernière question trainait.
- Plusieurs fois, vous avez dit "les Oka", et je suis à peu près certaine, Anzu-san, d'avoir entendu Okamiro-san s'exprimer audiblement, sans pour autant m'adresser la parole. Était-il au téléphone à chacun de ses moments, un frère peut-être ?
Peut-être n'était-elle qu'humaine, mais pour le moment, pataugeant dans un monde d'une nouvelle envergure dont elle ne connaissait rien, elle arrivait à avancer dans ce marécage boueux, sans repère. Mais les quelques étoiles qui la guidaient, comme disaient ceux qui voyaient, représentées par les voix de la pharmacienne, et celle, plus... bizarre, d'Okamiro, étaient agréables.
L'un était tantôt mou, tantôt flamboyant. Et même si elle n'arrivait toujours pas à comprendre comment fonctionnait cet homme râleur, elle ne pouvait que lui être reconnaissante. Intrigant, bizarre, louche même. Mais peut-être avec un bon coeur, caché derrière son tas de poils et de griffes. Puis il y avait cette pharmacienne. Sauvage, prudente, peut-être même impérieuse, farouchement posée sur ses positions, comme un loup surveillerait son territoire, voyant les humains comme intrus. Mais... La bienveillance et la prévenance d'Anzu-san formaient sûrement une passerelle vers une âme que la lycane voulait plus sombre qu'elle ne l'était en réalité.
- Je suis bien heureuse, alors que vous approuviez ma grandeur d'âme, sourit-elle d'un doux air amusé, un brin taquin. Cependant, mon coeur n'est peut-être que le résultat aussi de ma faiblesse. Je n'ai ni la force de prendre les gens de haut, ni l'envie. Et même si les cris hurlant dans les flammes d'un péché extérieur résonnent encore comme un silence assourdissant, je n'oublie pas les dons qui m'ont été fait, et que je veux dispenser.
Elle but, laissant la lycane continuer un peu, prenant le temps de combattre l'épuisement qui guettait ses membres. Elle ne devait pas encore fléchir, attendre encore un peu.
Juste un peu avant de s'effondrer.
Mais cette peau de louve faisait apparaître d'autres questions, et capturait son esprit dans une curiosité candide. De ce qu'elle avait vu, les conditions, libératrices, avait dit Okamiro, des lycans étaient acceptables, pour qui survivait à la transformation. Mais peut-être en était-ce là le prix ? Les uns survivaient sur les morts des prétendants. Souffrants à la peau humaine arrachée, sans pouvoir accepter cette peau de louve qui seyait si bien à Anzu. Un autre poème lui revenait en tête. Trop tôt. Se concentrer.
- Ceux-là... grimaça-t-elle avec un tendresse triste, sont d'une amie, perdue depuis quelques années. J'étais l'enfant.
Elle se tut là pour ce sujet. Sûrement, préférait-elle laisser à Anzu le soin de prendre sa propre interprétation. C'était là le pouvoir de ces mots après tout. Encore plus sur les auteurs disparus. Mais alors qu'Anja allait ouvrir à nouveau ses lèvres légèrement pincées pour reprendre parole, elle entendit la femme devant elle glisser à genou, pour prendre sa main. La pianiste se pencha sur le côté pour déposer finalement sa canne blanche sur le côté, au sol. Se redressant, elle déposa sa main sur celle qui lui serrait gentiment l'autre, l'y laissant simplement, signe de confiance.
- Je ne peux oublier, ni mes faiblesses, ni mes erreurs, ni mes imperfections. Mais sans les oublier, même vous, avec votre superbe, ne pouvez porter tous vos fardeaux. Je ne sais comment sont vos démons, ni ce que vous voyez, quand vous observez derrière vous. Je ne sais quels regards livides portent sur vous les errances de vos aïeux.
Une petite pause.
- Si je m'écoutais. Je voudrais vous chanter une ancienne musique qui m'avait été offerte, dans l'espoir de peut-être toucher votre âme, ou même ne serait-ce qu'un petit fragment. Pour trouver ce simple écho qui serait votre. Mais ni l'heure, ni le lieu se prête à cela... Et je craindrais que votre ami finisse par se lasser, ajouta-t-elle avec un petit sourire amusé. Cependant... Puis-je vous demander, si vous voulez bien m'apporter le traitement dont vous aviez parlé plus tôt ? A ce moment, le contexte sera peut-être plus prompte cela, si vous pouvez en plus accepter cette requête.
Anja ne connaissait pas la pharmacienne. Ni son passé, ni sa famille, ni sa façon de fonctionner. Et elle n'avait pas, certainement pas, la prétention d'arriver à la toucher. Mais en tous cas, elle voulait apprendre à la connaître et... La pianiste ne connaissait pas vraiment d'autres moyens, que de tenter par la musique ou les vers. Au moins sa démarche était-elle sincère. Cependant, une dernière question trainait.
- Plusieurs fois, vous avez dit "les Oka", et je suis à peu près certaine, Anzu-san, d'avoir entendu Okamiro-san s'exprimer audiblement, sans pour autant m'adresser la parole. Était-il au téléphone à chacun de ses moments, un frère peut-être ?
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Lun 7 Oct 2019 - 22:25
Est-ce que les personnes les plus fragiles étaient-elles plus enclines à avoir du cœur ? Cette question valait sûrement une réflexion qui pouvait se diviser en deux aspects. Anja faisait catégoriquement partie de ces personnes capables de superposer ses propres faiblesses à celles des autres, pour aider à les attendrir de sa propre manière, à travers son art. Et il y avait cette autre facette, plus négative, où une personne considérée comme fragile d'esprit ou de corps pouvait opter pour un chemin plus rude, où la souffrance se convertissait en rage. Cette option convenait parfaitement à Mia Ogawa, si on voulait lui donner un visage.
Anzu se demandait si c'était donc sa propre fracture qui la rendait aussi impétueuse et brutale. Ou en d'autres termes : sa propre faiblesse. Elle dodelina alors de la tête en soupirant d'un râle léger dans une grimace un peu dédaigneuse. Cette vérité n'avait vraiment rien d'agréable quand on en grattait la couche supérieure pour creuser un peu plus. Mais peut-être, cela en valait-il la peine. Elle se sentait un peu comme à la croisée de ces deux chemins, qui n'attendaient qu'un seul pas de sa part pour déterminer celui sur lequel elle souhaitait marcher.
La grandeur d'Anja se logeait donc dans sa sensibilité et dans chaque fibre de son être amoindri. Mais l'esprit lui, demeurait éveillé et ouvert, à défaut d'avoir le regard éteint. Anzu n'avait donc rien à rajouter mais ses sens avertis lui signalèrent une accélération cardiaque, signe qu'elle devait lutter contre une fatigue qui prenait possession d'elle.
Devait-elle appeler maintenant un taxi pour la ramener, ou bien aller réveiller Ôkamiro qui s'était jeté dans un coin pour dormir ?
Mais une autre petite confession ricocha bientôt sur ces vers mélancoliques, que la louve ne préféra pas souligner davantage pour ne pas lui être plus désagréable qu'elle ne l'avait été un temps plus tôt.
La perte d'un être cher, était quelque chose qu'elle connaissait assez pour avoir le respect de se taire.
Elle répondit donc pas ce geste soutenu, en attrapant sa main frêle mais forte de ses cinq doigts savants. Sans grand étonnement, cette humaine vint déposer la sienne dessus pour la serrer un peu. Malgré sa paume glacée et ses fines phalanges, fébriles, elle pouvait pourtant en déceler toute la chaleur et même la puissance.
Son démon à elle portait le nom de solitude. Elle s'y était ruée, à bras ouverts, pour mieux le contrarier et lui tordre le cou. Il était devenu sa compagnie, sa béquille, son étreinte chaleureuse, dans laquelle elle s’emmitouflait comme un manteau d'hiver, comme les bras d'un amant qui ne la quitterait jamais. Elle s'y était habituée, comme on s'habitue à sa propre ombre. Et ça l'avait tristement arrangée, pour ne pas avoir à subir quelque chose de plus effrayant encore : l'impuissance. Ce démon là avait le visage de sa mère, baignée dans une mare de sang, la contemplant d'un regard sinistre, alors que son propre père la pointait du doigt avec répugnance.
Mais finalement, ces entités là, valaient-elles quelque chose par rapport aux blessures des autres, pour pouvoir s'en plaindre ? Avait-elle simplement le droit d'en éprouver de la douleur ? Avait-elle le droit d'en verser quelques larmes, tard le soir ? Est-ce que cela ferait d'elle, une personne faible et indigne ?
Même en fermant les yeux sur ce qui nous dérange, nous pouvons tout voir. Elle opta donc pour le silence, la laissant poursuivre sur son discours éloquent, tandis qu'elle réprimait ses pensées obscures.
-Ça me ferait plaisir, de t'entendre chanter. Et ne t'en fais pas pour Ôkamiro, il s'est assoupi. Je vais te préparer la mixture avec ce qu'il me reste d'ingrédients frais. Mon laboratoire est en arrière boutique, je reviens d'ici cinq minutes.
Mais avant qu'elle ne puisse se déplacer, la jeune artiste posa son interrogation sur son ami. Effectivement, ce devait être assez perturbant de pouvoir entendre cette dénomination tout en sachant qu'elle ne pouvait deviner les choses qu'à son oreille. Au mieux, il pouvait passer pour une personne totalement instable avec ces deux personnalités qui s'opposaient et prenaient place en lumière à tour de rôle.
-Ils sont un cas... Spécial, disons. Dans tous les sens du terme ! Plaisanta t-elle en riant de bon cœur. Plus sérieusement, sans entrer dans les détails, son corps habite deux personnalités bien distinctes. L'une étant oméga, Ôkamiro et l'autre étant alpha, Ôkamio. On pourrait croire que cette cohabitation soit difficile mais finalement, ils se complètent parfaitement, et s'entendent très bien. Tu as dû remarquer un changement notable de comportement quand l'un des deux prend les manettes. Ôkamio est fougueux comme les flammes et Ôkamiro, calme comme une eau tranquille. Ils font bien la paire.
Cette révélation ne manquerait sûrement pas de la marquer davantage dans son incompréhension. Mais ce fut assez amusant de constater son intrigue sur son visage fatigué.
-Je reviens.
A pas feutrés, Anzu se dirigea vers son laboratoire pour aller y préparer son remède naturel. Savamment, elle y vint rapidement à bout les minutes suivantes et y déposa la pâte verdâtre au parfum agréable dans une petite boîte réutilisable. Elle revint sur ses pas en chopant une gourmandise sucrée au passage et posa gentiment l'objet sur ses genoux.
-Désolée, je n'avais pas de quoi te fournir suffisamment pour cinq jours. Il t'en faudra une seconde comme celle-ci. Considère ça comme un cadeau de la maison.
Anzu se demandait si c'était donc sa propre fracture qui la rendait aussi impétueuse et brutale. Ou en d'autres termes : sa propre faiblesse. Elle dodelina alors de la tête en soupirant d'un râle léger dans une grimace un peu dédaigneuse. Cette vérité n'avait vraiment rien d'agréable quand on en grattait la couche supérieure pour creuser un peu plus. Mais peut-être, cela en valait-il la peine. Elle se sentait un peu comme à la croisée de ces deux chemins, qui n'attendaient qu'un seul pas de sa part pour déterminer celui sur lequel elle souhaitait marcher.
La grandeur d'Anja se logeait donc dans sa sensibilité et dans chaque fibre de son être amoindri. Mais l'esprit lui, demeurait éveillé et ouvert, à défaut d'avoir le regard éteint. Anzu n'avait donc rien à rajouter mais ses sens avertis lui signalèrent une accélération cardiaque, signe qu'elle devait lutter contre une fatigue qui prenait possession d'elle.
Devait-elle appeler maintenant un taxi pour la ramener, ou bien aller réveiller Ôkamiro qui s'était jeté dans un coin pour dormir ?
Mais une autre petite confession ricocha bientôt sur ces vers mélancoliques, que la louve ne préféra pas souligner davantage pour ne pas lui être plus désagréable qu'elle ne l'avait été un temps plus tôt.
La perte d'un être cher, était quelque chose qu'elle connaissait assez pour avoir le respect de se taire.
Elle répondit donc pas ce geste soutenu, en attrapant sa main frêle mais forte de ses cinq doigts savants. Sans grand étonnement, cette humaine vint déposer la sienne dessus pour la serrer un peu. Malgré sa paume glacée et ses fines phalanges, fébriles, elle pouvait pourtant en déceler toute la chaleur et même la puissance.
Son démon à elle portait le nom de solitude. Elle s'y était ruée, à bras ouverts, pour mieux le contrarier et lui tordre le cou. Il était devenu sa compagnie, sa béquille, son étreinte chaleureuse, dans laquelle elle s’emmitouflait comme un manteau d'hiver, comme les bras d'un amant qui ne la quitterait jamais. Elle s'y était habituée, comme on s'habitue à sa propre ombre. Et ça l'avait tristement arrangée, pour ne pas avoir à subir quelque chose de plus effrayant encore : l'impuissance. Ce démon là avait le visage de sa mère, baignée dans une mare de sang, la contemplant d'un regard sinistre, alors que son propre père la pointait du doigt avec répugnance.
Mais finalement, ces entités là, valaient-elles quelque chose par rapport aux blessures des autres, pour pouvoir s'en plaindre ? Avait-elle simplement le droit d'en éprouver de la douleur ? Avait-elle le droit d'en verser quelques larmes, tard le soir ? Est-ce que cela ferait d'elle, une personne faible et indigne ?
Même en fermant les yeux sur ce qui nous dérange, nous pouvons tout voir. Elle opta donc pour le silence, la laissant poursuivre sur son discours éloquent, tandis qu'elle réprimait ses pensées obscures.
-Ça me ferait plaisir, de t'entendre chanter. Et ne t'en fais pas pour Ôkamiro, il s'est assoupi. Je vais te préparer la mixture avec ce qu'il me reste d'ingrédients frais. Mon laboratoire est en arrière boutique, je reviens d'ici cinq minutes.
Mais avant qu'elle ne puisse se déplacer, la jeune artiste posa son interrogation sur son ami. Effectivement, ce devait être assez perturbant de pouvoir entendre cette dénomination tout en sachant qu'elle ne pouvait deviner les choses qu'à son oreille. Au mieux, il pouvait passer pour une personne totalement instable avec ces deux personnalités qui s'opposaient et prenaient place en lumière à tour de rôle.
-Ils sont un cas... Spécial, disons. Dans tous les sens du terme ! Plaisanta t-elle en riant de bon cœur. Plus sérieusement, sans entrer dans les détails, son corps habite deux personnalités bien distinctes. L'une étant oméga, Ôkamiro et l'autre étant alpha, Ôkamio. On pourrait croire que cette cohabitation soit difficile mais finalement, ils se complètent parfaitement, et s'entendent très bien. Tu as dû remarquer un changement notable de comportement quand l'un des deux prend les manettes. Ôkamio est fougueux comme les flammes et Ôkamiro, calme comme une eau tranquille. Ils font bien la paire.
Cette révélation ne manquerait sûrement pas de la marquer davantage dans son incompréhension. Mais ce fut assez amusant de constater son intrigue sur son visage fatigué.
-Je reviens.
A pas feutrés, Anzu se dirigea vers son laboratoire pour aller y préparer son remède naturel. Savamment, elle y vint rapidement à bout les minutes suivantes et y déposa la pâte verdâtre au parfum agréable dans une petite boîte réutilisable. Elle revint sur ses pas en chopant une gourmandise sucrée au passage et posa gentiment l'objet sur ses genoux.
-Désolée, je n'avais pas de quoi te fournir suffisamment pour cinq jours. Il t'en faudra une seconde comme celle-ci. Considère ça comme un cadeau de la maison.
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Mar 8 Oct 2019 - 16:37
Il y avait des choses qu'Anja n'arrivait pas encore à saisir. Les raisons de certains soupirs, presque méprisant, ou d'autres rires. Tout cela suivait des pensées internes à la pharmacienne que la pianiste n'arrivait ni à suivre ni à saisir. Peut-être était-ce simplement pour faire écho aux faiblesses, et à ce qu'elle en pensait ? Ou... Ou elle ne savait pas du tout. Et pourtant, Anja se poussait à y penser, pour d'un côté, rester active, et ne pas céder à l'épuisement qui la guettait. Et de l'autre, pour ne pas faire ressortir plus qu'ils n'étaient en train de le faire, les souvenirs et pensées malheureux qui la hantaient. Chacun avait ses terreurs après tout.
- Je... tâcherai de me rendre digne de votre venue alors. Et il faudra que je trouve un moyen de remercier aussi votre ami.
Et vint l'heureuse explication sur ce fameux ami. Et quelle explication. Un air de chouette perdue se peint sur le visage de la poétesse alors qu'elle tenta bien d'ouvrir la bouche pour parler, mais ce ne fut que pour mieux la refermer. Les questions qu'elle voulait poser devait avoir un ordre, sous peine de la voir encore plus perdue qu'auparavant.
Elle hocha distraitement la tête quand Anzu-san annonça qu'elle allait préparer le remède, le temps qu'elle arrive à mettre ses pensées en place. Entre les termes qu'elle ne saisissait pas, le fait qu'il s'agissait plutôt de personnes, dans un même corps, que de... personnalités ? Elles se parlaient après tout !! Et s'entendaient. Et plutôt que "calme", pour désigner Okamiro-san... Elle aurait plutôt dit mou et désintéressé. Ou blasé. Mais ça... c'était une autre question.
Pendant qu'elle réfléchissait, plus rapidement qu'elle ne le pensait, la lycane revint à elle, pour déposer sur ses mains reposant sur ses cuisses, une boite contenant sûrement le médicament pour son mollet. Anja leva vers elle son visage, pour lui sourire d'un air doux, et fatigué, refermant ses doigts autour de la précieuse boite, tâtant son contour, commençant à pianoter par habitude dessus.
- Anzu-san... Si je puis me permettre... commença-t-elle d'une petite voix. Qu'est-ce qu'un "oméga", et qu'est-ce qu'un "alpha" ? Ce changement, vous pensez, est arrivé lors de... la transformation ? Je... Je-suis-absolument-désolée-si-c'est-indiscret-je-ne-connais-pas.
Elle reprit sa respiration après avoir prononcé l'excuse d'une très rapide traite. Vu ce qu'Okamiro lui avait raconté de la transformation, arracher la peau de quelqu'un de multiples griffure pour lui imposer la nouvelle peau de lycane... Elle était inquiète, et peut-être désolée et interdite, pour Okamiro. Elle changea d'ailleurs rapidement de sujet... Mais pas pour autant sur un terrain plus sûr, pour elle.
- Anzu-san. Pensez-vous que la faiblesse, de façon si générale, soit si mauvaise ? Pas forcément quelle que soit la forme qu'elle prend, j'en conviens. Mais devez-vous avoir honte de celles-ci ? Dois-je avoir honte des miennes ?
Elle soupira un peu, masquant sa bouche alors qu'elle bailla longuement, avant de secouer la tête pour se maintenir pleinement éveillée.
- Que pensez-vous ?
La dernière question était plutôt un écho de ce qui était posé avant. Mais aussi une façon plus générale, pour Anja, de s'inquiéter et s'intéresser à Anzu. Au final, c'était peut-être une des personnes -avec le terrible Okamiro-, avec qui elle avait le plus parlé depuis son arrivée à Nakanoto. Hors travail.
Elle était curieuse.
- Je... tâcherai de me rendre digne de votre venue alors. Et il faudra que je trouve un moyen de remercier aussi votre ami.
Et vint l'heureuse explication sur ce fameux ami. Et quelle explication. Un air de chouette perdue se peint sur le visage de la poétesse alors qu'elle tenta bien d'ouvrir la bouche pour parler, mais ce ne fut que pour mieux la refermer. Les questions qu'elle voulait poser devait avoir un ordre, sous peine de la voir encore plus perdue qu'auparavant.
Elle hocha distraitement la tête quand Anzu-san annonça qu'elle allait préparer le remède, le temps qu'elle arrive à mettre ses pensées en place. Entre les termes qu'elle ne saisissait pas, le fait qu'il s'agissait plutôt de personnes, dans un même corps, que de... personnalités ? Elles se parlaient après tout !! Et s'entendaient. Et plutôt que "calme", pour désigner Okamiro-san... Elle aurait plutôt dit mou et désintéressé. Ou blasé. Mais ça... c'était une autre question.
Pendant qu'elle réfléchissait, plus rapidement qu'elle ne le pensait, la lycane revint à elle, pour déposer sur ses mains reposant sur ses cuisses, une boite contenant sûrement le médicament pour son mollet. Anja leva vers elle son visage, pour lui sourire d'un air doux, et fatigué, refermant ses doigts autour de la précieuse boite, tâtant son contour, commençant à pianoter par habitude dessus.
- Anzu-san... Si je puis me permettre... commença-t-elle d'une petite voix. Qu'est-ce qu'un "oméga", et qu'est-ce qu'un "alpha" ? Ce changement, vous pensez, est arrivé lors de... la transformation ? Je... Je-suis-absolument-désolée-si-c'est-indiscret-je-ne-connais-pas.
Elle reprit sa respiration après avoir prononcé l'excuse d'une très rapide traite. Vu ce qu'Okamiro lui avait raconté de la transformation, arracher la peau de quelqu'un de multiples griffure pour lui imposer la nouvelle peau de lycane... Elle était inquiète, et peut-être désolée et interdite, pour Okamiro. Elle changea d'ailleurs rapidement de sujet... Mais pas pour autant sur un terrain plus sûr, pour elle.
- Anzu-san. Pensez-vous que la faiblesse, de façon si générale, soit si mauvaise ? Pas forcément quelle que soit la forme qu'elle prend, j'en conviens. Mais devez-vous avoir honte de celles-ci ? Dois-je avoir honte des miennes ?
Elle soupira un peu, masquant sa bouche alors qu'elle bailla longuement, avant de secouer la tête pour se maintenir pleinement éveillée.
- Que pensez-vous ?
La dernière question était plutôt un écho de ce qui était posé avant. Mais aussi une façon plus générale, pour Anja, de s'inquiéter et s'intéresser à Anzu. Au final, c'était peut-être une des personnes -avec le terrible Okamiro-, avec qui elle avait le plus parlé depuis son arrivée à Nakanoto. Hors travail.
Elle était curieuse.
Invité
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Mer 9 Oct 2019 - 18:32
Soit on en disait trop, soit on n'en disait pas assez. Évidemment, pour une humaine complètement ignorante de tous les codes du surnaturel, ça méritait bien quelques explications supplémentaires. Même en tant que lycane, la pharmacienne ne possédait pas toutes les informations propres à la culture, si on pouvait nommer ça ainsi, des vampires. Que ce soit leur hiérarchie, leur mode de fonctionnement, leur pouvoir... Alors certes, elle en possédait une vague idée mais quand bien même, ces conditions restaient bien floues, habituée aux clichés véhiculés à leur image.
Mais sa méconnaissance avait quelque chose d'enfantin, presque emprunte d'innocence. Malgré sa maladresse, la louve ne pouvait pas tellement lui en tenir rigueur alors qu'elle ponctuait sa phrase d'une excuse rapide.
C'était l'heure de donner un cours particulier.
-Au temps pour moi, on va commencer par les bases. Elle prit une grande inspiration pour se lancer dans une explication la plus claire possible. Les alphas sont considérés comme les chefs de meute. Ils sont plus forts, plus robustes, plus massifs que les omégas dans leur forme totale. C'est de cette façon qu'on peut les distinguer. Ils peuvent également transformer des humains en omégas qui, eux, composent la meute de l'alpha qui dirige. Il est dicté par l'instinct que les omégas se doivent d’obéir à leur chef et de se soumettre à son autorité. Après, il existe évidemment des variables.
Elle fit une courte pause pour répondre dans l'ordre des demandes et lui laisser le temps d'assimiler.
-Pour eux, la situation est exceptionnelle. Ôkamio est apparu au temps des laboratoires, lorsqu'Ôkamiro subissait des expérimentations. Les scientifiques le méprisaient à cause de son simple statut d'oméga, comme un échec. Et pourtant, pour pallier à cette faiblesse, ironiquement, une personnalité d'alpha est née. Ils cohabitent maintenant dans le même corps.
Anzu préférait rester évasive au sujet des laboratoires pour se concentrer sur la composition pour le moins étonnante de son ami, sans trop non plus extrapoler. Elle ne voulait pas non plus étaler toute sa vie.
-Ôkamio et moi formons une meute à deux alphas. Ce qui en soi, est également assez rare pour ne pas dire que nous sommes sûrement la première meute à avoir deux chefs.
Vue les personnalités retentissantes, il était compliqué de composer deux forts caractères destinés à mener la danse. Mais finalement, malgré quelques petits accrochages, ils s'entendaient plutôt bien, pour le moment.
Soudain, la jeune mortelle remit ses démons sur la table comme si elle avait su lire dans son esprit quelque temps plus tôt. Légèrement décontenancée, la louve en bégayait d'étonnement.
-Hm... Je ne pense pas... Qu'il faille avoir honte de ce qui nous compose. Avoir honte de ses faiblesses c'est comme... Mutiler une partie de sa propre personne, je suppose ?
C'était ça. Elle avait le droit, le droit de souffrir de ses propres tares, même si elles ne se superposaient pas aux autres, sur la même intensité. Après tout, rien n'était comparable. Toutefois, elle voyait Anja glisser doucement sur la pente de la fatigue qui l'emportait toujours un peu plus. Cette soirée avait eu la malice d'être très éprouvante.
-Je pense qu'il est temps de rentrer chez toi. Tu es clairement fatiguée.
Ca n'avait rien d'un ordre mais elle ne souhaitait pas non plus poursuivre son calvaire. Autant couper court.
Mais sa méconnaissance avait quelque chose d'enfantin, presque emprunte d'innocence. Malgré sa maladresse, la louve ne pouvait pas tellement lui en tenir rigueur alors qu'elle ponctuait sa phrase d'une excuse rapide.
C'était l'heure de donner un cours particulier.
-Au temps pour moi, on va commencer par les bases. Elle prit une grande inspiration pour se lancer dans une explication la plus claire possible. Les alphas sont considérés comme les chefs de meute. Ils sont plus forts, plus robustes, plus massifs que les omégas dans leur forme totale. C'est de cette façon qu'on peut les distinguer. Ils peuvent également transformer des humains en omégas qui, eux, composent la meute de l'alpha qui dirige. Il est dicté par l'instinct que les omégas se doivent d’obéir à leur chef et de se soumettre à son autorité. Après, il existe évidemment des variables.
Elle fit une courte pause pour répondre dans l'ordre des demandes et lui laisser le temps d'assimiler.
-Pour eux, la situation est exceptionnelle. Ôkamio est apparu au temps des laboratoires, lorsqu'Ôkamiro subissait des expérimentations. Les scientifiques le méprisaient à cause de son simple statut d'oméga, comme un échec. Et pourtant, pour pallier à cette faiblesse, ironiquement, une personnalité d'alpha est née. Ils cohabitent maintenant dans le même corps.
Anzu préférait rester évasive au sujet des laboratoires pour se concentrer sur la composition pour le moins étonnante de son ami, sans trop non plus extrapoler. Elle ne voulait pas non plus étaler toute sa vie.
-Ôkamio et moi formons une meute à deux alphas. Ce qui en soi, est également assez rare pour ne pas dire que nous sommes sûrement la première meute à avoir deux chefs.
Vue les personnalités retentissantes, il était compliqué de composer deux forts caractères destinés à mener la danse. Mais finalement, malgré quelques petits accrochages, ils s'entendaient plutôt bien, pour le moment.
Soudain, la jeune mortelle remit ses démons sur la table comme si elle avait su lire dans son esprit quelque temps plus tôt. Légèrement décontenancée, la louve en bégayait d'étonnement.
-Hm... Je ne pense pas... Qu'il faille avoir honte de ce qui nous compose. Avoir honte de ses faiblesses c'est comme... Mutiler une partie de sa propre personne, je suppose ?
C'était ça. Elle avait le droit, le droit de souffrir de ses propres tares, même si elles ne se superposaient pas aux autres, sur la même intensité. Après tout, rien n'était comparable. Toutefois, elle voyait Anja glisser doucement sur la pente de la fatigue qui l'emportait toujours un peu plus. Cette soirée avait eu la malice d'être très éprouvante.
-Je pense qu'il est temps de rentrer chez toi. Tu es clairement fatiguée.
Ca n'avait rien d'un ordre mais elle ne souhaitait pas non plus poursuivre son calvaire. Autant couper court.
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Lun 14 Oct 2019 - 16:41
Elle écoutait, attentive. C'était, il fallait bien avouer, une ouverture sur un monde qu'elle ne connaissait pas. Et si la première partie de l'explication, sur la nature des lycans alpha et omega était bien intéressante, tout en expliquant la mollesse d'Okamiro, et le côté un peu plus... direct ou barbare d'okamio... Et le fait que cette différence de caractère se retrouve aussi dans le physique, était aussi passionnant. Peut-être si tel avait été son domaine d'étude, elle aurait pu s'y intéresser d'encore plus près.
Mais pour la poétesse, le commentaire qui suivit, sur son sauveur, lui fit froid dans le dos. Laboratoires, expérimentations, mépris... Déjà que le passage en lycan ne lui inspirait qu'une horreur effrayante, c'était plus de la terreur, qui l'envahissait, si elle tentait de penser à ce que le lycan fripé avait pu subir pour devenir ce qu'il était maintenant. Pinçant les lèvres d'un air empreint de compassion, Anja hocha la tête doucement aux derniers mots. Elle ne pouvait bien évidemment pas comprendre tout ce que cela signifiait, mais l'imagination comblait les trous.
- Je suis désolée, souffla-t-elle simplement tout en la laissant continuer.
Ses doigts enserrèrent sa boite un peu plus, tapotant dessus toujours sans y faire attention. Il avait peut-être un vieux aux poils grisonnant, quoi que le mot gris puisse représenter, ils restaient ceux-lui, qui l'avaient sauver, face au vampire bestial. Sans parler de cette pharmacienne qui n'avait pas hésité à se déranger en pleine nuit, pour aider une femme aveugle, alors qu'elle avait sûrement bien d'autres soucis en tête. Comme par exemple, maintenir une meute en place.
Quoi que cela puisse signifier.
Pour la honte, et le bref échange qui enchaîna, Anja eut la petite satisfaction, de surprendre Anzu-san. Peut-être avait-elle touché juste, sans savoir exactement ce qu'elle visait. Le sujet était trop général, et les deux femmes ne se connaissaient pas assez non plus pour pouvoir deviser d'un sujet aussi complexe et intime. Mais il restait au moins clair, qu'elles deux avaient leurs démons, mais peut-être que la plus forte des deux avait aussi un peu plus de mal à les affronter.
Cette brève pensée arracha un sourire en coin à la pianiste, qui acquiesça de nouveau aux propos de la lycane : elle était épuisée.
- Il y a sûrement du vrai là dedans. Mais... Vous avez raison, Anzu-san. Je... Vais appeler un taxi, ne vous inquiétez pas, pour ne pas déranger Okamiro-san et Okamio-san, plus que je ne l'ai déjà fait ce soir. Et... Je tiens aussi à vous remercier sincèrement, Anzu-san. Si... Elle a commencé d'une façon particulièrement terrible, qui risque de hanter quelques nuits, je le crains. Cette mauvaise expérience aura été aussi l'occasion de vous rencontrer.
Anja délaissa un instant la boite, pour lier ses doigts entre eux, les calmer de même.
- Je ne pourrai pas chanter pour vous là. Ni même vous offrir des mots qui me passent à l'esprit. Ils n'auraient le sens que je voudrais leur donner, et que vous mériteriez. Si... Oh. Peut-être puis-je vous offrir mon adresse, ou un moyen de communication ? Si vous le souhaitez, bien sûr, je ne compte pas vous embêter, Anzu-san.
Peut-être était-ce trop tôt pour demander une telle chose, elle avait parfois tant voyagé ces dernières années, que ses us pouvaient paraître décalés. Elle rosit doucement, pour balbutier rapidement.
- Je... Dois être vraiment fatiguée...
Une main sur la boite pour la maintenir en place, elle s'abaissa pour fouiller dans son sac, et ressortir son téléphone. Mais ses mains étaient un peu fébriles, et ses habitudes à manipuler son téléphone réduites à néants. Poussant un soupir las et fatigué, elle tendit de ses deux mains son téléphone vers la pharmacienne.
- Vous... pouvez faire venir un taxi pour moi ? Il y a une application, là... S'il-vous-plaît, Anzu-san ?
Mais pour la poétesse, le commentaire qui suivit, sur son sauveur, lui fit froid dans le dos. Laboratoires, expérimentations, mépris... Déjà que le passage en lycan ne lui inspirait qu'une horreur effrayante, c'était plus de la terreur, qui l'envahissait, si elle tentait de penser à ce que le lycan fripé avait pu subir pour devenir ce qu'il était maintenant. Pinçant les lèvres d'un air empreint de compassion, Anja hocha la tête doucement aux derniers mots. Elle ne pouvait bien évidemment pas comprendre tout ce que cela signifiait, mais l'imagination comblait les trous.
- Je suis désolée, souffla-t-elle simplement tout en la laissant continuer.
Ses doigts enserrèrent sa boite un peu plus, tapotant dessus toujours sans y faire attention. Il avait peut-être un vieux aux poils grisonnant, quoi que le mot gris puisse représenter, ils restaient ceux-lui, qui l'avaient sauver, face au vampire bestial. Sans parler de cette pharmacienne qui n'avait pas hésité à se déranger en pleine nuit, pour aider une femme aveugle, alors qu'elle avait sûrement bien d'autres soucis en tête. Comme par exemple, maintenir une meute en place.
Quoi que cela puisse signifier.
Pour la honte, et le bref échange qui enchaîna, Anja eut la petite satisfaction, de surprendre Anzu-san. Peut-être avait-elle touché juste, sans savoir exactement ce qu'elle visait. Le sujet était trop général, et les deux femmes ne se connaissaient pas assez non plus pour pouvoir deviser d'un sujet aussi complexe et intime. Mais il restait au moins clair, qu'elles deux avaient leurs démons, mais peut-être que la plus forte des deux avait aussi un peu plus de mal à les affronter.
Cette brève pensée arracha un sourire en coin à la pianiste, qui acquiesça de nouveau aux propos de la lycane : elle était épuisée.
- Il y a sûrement du vrai là dedans. Mais... Vous avez raison, Anzu-san. Je... Vais appeler un taxi, ne vous inquiétez pas, pour ne pas déranger Okamiro-san et Okamio-san, plus que je ne l'ai déjà fait ce soir. Et... Je tiens aussi à vous remercier sincèrement, Anzu-san. Si... Elle a commencé d'une façon particulièrement terrible, qui risque de hanter quelques nuits, je le crains. Cette mauvaise expérience aura été aussi l'occasion de vous rencontrer.
Anja délaissa un instant la boite, pour lier ses doigts entre eux, les calmer de même.
- Je ne pourrai pas chanter pour vous là. Ni même vous offrir des mots qui me passent à l'esprit. Ils n'auraient le sens que je voudrais leur donner, et que vous mériteriez. Si... Oh. Peut-être puis-je vous offrir mon adresse, ou un moyen de communication ? Si vous le souhaitez, bien sûr, je ne compte pas vous embêter, Anzu-san.
Peut-être était-ce trop tôt pour demander une telle chose, elle avait parfois tant voyagé ces dernières années, que ses us pouvaient paraître décalés. Elle rosit doucement, pour balbutier rapidement.
- Je... Dois être vraiment fatiguée...
Une main sur la boite pour la maintenir en place, elle s'abaissa pour fouiller dans son sac, et ressortir son téléphone. Mais ses mains étaient un peu fébriles, et ses habitudes à manipuler son téléphone réduites à néants. Poussant un soupir las et fatigué, elle tendit de ses deux mains son téléphone vers la pharmacienne.
- Vous... pouvez faire venir un taxi pour moi ? Il y a une application, là... S'il-vous-plaît, Anzu-san ?
Invité
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Mer 16 Oct 2019 - 19:25
La louve n'avait jamais vécu cette expérience douloureuse et intolérable des laboratoires. Elle avait eu cette chance inouïe d'être née dans cette enveloppe taillée seulement pour elle. Néanmoins, combien de fois son imagination l'avait emportée en visualisant ces horreurs ? Ses parents n'avaient jamais omis aucun détail lorsqu'ils lui comptaient, à l'époque, leur rencontre ensoleillée, dans ces cellules froides et transpirantes de sang. Comme un point de lumière dans la mort qui s'étirait sur leur existence, son père et sa mère s'étaient tirés d'affaire grâce à la force de leur union au cœur de cette tempête hurlante.
C'était d'ailleurs grâce à leurs deux personnalités combinées que ses deux amis s'en étaient également sortis. Malgré cette obscénité sans nom, leur nouvelle condition leur avait permis de survivre en plus de croquer à pleine dent leur passion pour la cuisine et d'oser rêver à des ambitions toujours plus grandes. Dire que ce fut un mal pour un bien serait un ramassis de vomi mais malgré la souffrance, ils étaient là, bien portants. Les cicatrices et les souvenirs restaient très certainement encore présents, comme un écho lointain qui vibrerait au creux de leurs entrailles. Mais ils avaient surmonté cette terrible épreuve, ensemble, et vivaient cette chance.
-Tu n'as pas à t'excuser voyons. Tu n'es pas responsable de ce vice. Et puis, ne t'inquiète pas pour ces deux-là. Ce sont des durs à cuire.
Évidemment, ces révélations devaient être assez déconcertantes quand on laissait vagabonder son esprit à des images sordides. La musicienne s'enveloppait dans un mutisme comme une petite prière lancée sur leur dessein passé. Anzu ne souhaitait pas insister sur cet épisode des laboratoires au moins cent fois narrés par ses ascendants. Elle ne voulait pas importuner cette visiteuse avec ces histoires pouvant facilement mettre mal à l'aise et alourdir l'ambiance. Bien qu'au final, la louve songeait que leur histoire devait être hurlée sur tous les toits pour que le monde entier puisse prendre connaissance de la douleur affligeante dans laquelle se trouvait baignée leur naissance. Qu'ils puissent comprendre et cesser de les percevoir comme des affreuses bestioles sanguinaires qui ne pensent qu'à détruire. Après, ces cas de figure existaient également, très souvent soumis à la folie qui s'était insinuée dans leurs veines, ou bien de la haine ahurissante qui les animait, prête à surgir tel un fauve. Telle Mia Ogawa. Tous n'étaient pas excusables dans leurs actions, loin de là, mais on y trouvait des circonstances atténuantes.
Et puis après tout, ils avaient été créé pour tuer, purement et simplement, comme des machines infaillibles mais remplies d'une tonne de muscles et transpirantes de rage.
Toutefois, ils pouvaient aussi se montrer bien d'autres choses, plus belles et tendres. La compassion, l'honneur, la bonté... et tout ce qui peut caractériser un être émotionnel avec ses défauts, ses qualités et son caractère.
-C'est bien normal. Nous n'allions pas te laisser errer dans cet état tout de même ! Si tu le souhaites, j'ai également de quoi te détendre pour t'aider à mieux dormir, cent pour cent naturel. En tout cas, ravie d'avoir fait ta connaissance Anja-san.
Un petit sourire adoucit par le tempérament soyeux de la jeune femme naquit sur son visage naturellement fermé. Certes, cette artiste ne pouvait pas le voir mais elle devait largement pouvoir le sentir dans sa voix, un peu plus ensoleillée. Et puis, Anja tenta le tout pour le tout en l'invitant à maladroitement à garder contact. Cette requête fit plisser Anzu du nez, comme si une vague de méfiance s'était soudainement élevée au fond de son estomac. Mais elle lui fit rebrousser chemin bien vite, dans un toussotement gêné face à cette démonstration timide que de tenter de conserver un lien avec l'extérieur. Loin d'être une moquerie, mais plutôt le signe d'un attendrissement pudique. La louve savait pertinemment ce que ça signifiait, d'être coupée d'un tableau dans lequel elle pensait ne pas avoir de place. Elle estimait devoir faire preuve de clémence à son égard en lui attrapant cette main. Et même sans ça, elle lui semblait simplement, être quelqu'un de bien.
Une mortelle, acceptable.
-Je ne suis pas certaine qu'on puisse parler de mérite. En tout cas, quand tu te sentiras mieux, je me ferais un plaisir de t'écouter chanter un de ces quatre. Si tu veux, tu as le droit de me déposer ton adresse et je peux te transmettre mon numéro.
Un grand pas pour Anzu, un petit pas pour l'humanité. Elle lui tendit également son cellulaire, toute tremblante afin que la pharmacienne puisse faire venir un taxi. Mais cette fois-ci, la jeune femme n'obtempéra pas.
-Pour ton retour, ne te dérange pas, je vais aller chercher Ôkamiro-san.
D'un pas rapide, avant que toute contestation ne fuse à son encontre, elle alla retrouver son ami, occupé à méditer dans son coin. Doucement, elle se pencha sur lui et sa bouche se rapprocha de son oreille qui malgré le sommeil, restait alerte, pour le réveiller.
-Ôkamiro-san. Anja est fatiguée. Est-ce que tu as possibilité de veiller à son retour ?
C'était d'ailleurs grâce à leurs deux personnalités combinées que ses deux amis s'en étaient également sortis. Malgré cette obscénité sans nom, leur nouvelle condition leur avait permis de survivre en plus de croquer à pleine dent leur passion pour la cuisine et d'oser rêver à des ambitions toujours plus grandes. Dire que ce fut un mal pour un bien serait un ramassis de vomi mais malgré la souffrance, ils étaient là, bien portants. Les cicatrices et les souvenirs restaient très certainement encore présents, comme un écho lointain qui vibrerait au creux de leurs entrailles. Mais ils avaient surmonté cette terrible épreuve, ensemble, et vivaient cette chance.
-Tu n'as pas à t'excuser voyons. Tu n'es pas responsable de ce vice. Et puis, ne t'inquiète pas pour ces deux-là. Ce sont des durs à cuire.
Évidemment, ces révélations devaient être assez déconcertantes quand on laissait vagabonder son esprit à des images sordides. La musicienne s'enveloppait dans un mutisme comme une petite prière lancée sur leur dessein passé. Anzu ne souhaitait pas insister sur cet épisode des laboratoires au moins cent fois narrés par ses ascendants. Elle ne voulait pas importuner cette visiteuse avec ces histoires pouvant facilement mettre mal à l'aise et alourdir l'ambiance. Bien qu'au final, la louve songeait que leur histoire devait être hurlée sur tous les toits pour que le monde entier puisse prendre connaissance de la douleur affligeante dans laquelle se trouvait baignée leur naissance. Qu'ils puissent comprendre et cesser de les percevoir comme des affreuses bestioles sanguinaires qui ne pensent qu'à détruire. Après, ces cas de figure existaient également, très souvent soumis à la folie qui s'était insinuée dans leurs veines, ou bien de la haine ahurissante qui les animait, prête à surgir tel un fauve. Telle Mia Ogawa. Tous n'étaient pas excusables dans leurs actions, loin de là, mais on y trouvait des circonstances atténuantes.
Et puis après tout, ils avaient été créé pour tuer, purement et simplement, comme des machines infaillibles mais remplies d'une tonne de muscles et transpirantes de rage.
Toutefois, ils pouvaient aussi se montrer bien d'autres choses, plus belles et tendres. La compassion, l'honneur, la bonté... et tout ce qui peut caractériser un être émotionnel avec ses défauts, ses qualités et son caractère.
-C'est bien normal. Nous n'allions pas te laisser errer dans cet état tout de même ! Si tu le souhaites, j'ai également de quoi te détendre pour t'aider à mieux dormir, cent pour cent naturel. En tout cas, ravie d'avoir fait ta connaissance Anja-san.
Un petit sourire adoucit par le tempérament soyeux de la jeune femme naquit sur son visage naturellement fermé. Certes, cette artiste ne pouvait pas le voir mais elle devait largement pouvoir le sentir dans sa voix, un peu plus ensoleillée. Et puis, Anja tenta le tout pour le tout en l'invitant à maladroitement à garder contact. Cette requête fit plisser Anzu du nez, comme si une vague de méfiance s'était soudainement élevée au fond de son estomac. Mais elle lui fit rebrousser chemin bien vite, dans un toussotement gêné face à cette démonstration timide que de tenter de conserver un lien avec l'extérieur. Loin d'être une moquerie, mais plutôt le signe d'un attendrissement pudique. La louve savait pertinemment ce que ça signifiait, d'être coupée d'un tableau dans lequel elle pensait ne pas avoir de place. Elle estimait devoir faire preuve de clémence à son égard en lui attrapant cette main. Et même sans ça, elle lui semblait simplement, être quelqu'un de bien.
Une mortelle, acceptable.
-Je ne suis pas certaine qu'on puisse parler de mérite. En tout cas, quand tu te sentiras mieux, je me ferais un plaisir de t'écouter chanter un de ces quatre. Si tu veux, tu as le droit de me déposer ton adresse et je peux te transmettre mon numéro.
Un grand pas pour Anzu, un petit pas pour l'humanité. Elle lui tendit également son cellulaire, toute tremblante afin que la pharmacienne puisse faire venir un taxi. Mais cette fois-ci, la jeune femme n'obtempéra pas.
-Pour ton retour, ne te dérange pas, je vais aller chercher Ôkamiro-san.
D'un pas rapide, avant que toute contestation ne fuse à son encontre, elle alla retrouver son ami, occupé à méditer dans son coin. Doucement, elle se pencha sur lui et sa bouche se rapprocha de son oreille qui malgré le sommeil, restait alerte, pour le réveiller.
-Ôkamiro-san. Anja est fatiguée. Est-ce que tu as possibilité de veiller à son retour ?
Invité
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Mer 16 Oct 2019 - 22:43
Décidément les filles quand ça parle, ça parle et c’est peu dire. A peine furent-elles lancées sur un sujet ou un autre que cela me semblait durer des heures et heures. C’est un peu pour ça que très rapidement je m’étais dirigé vers l’arrière-boutique pour m’affaler dans un coin.
Le problème quand on n'est pas vraiment fatigué et qu’on est un lycan c’est qu’on a tout de même les oreilles qui trainent et la boutique n’est pas non plus si grande au point de m’épargner leur conversation. C’est un peu là que j’ai pu comprendre quand même qu'elle avait en partie compris de travers ce que j’avais bien pu lui raconter à l’époque au sujet de l’apparition d’Okamiô. Il est sans doute apparu dès le début, avant même que la transformation ne se fasse à cause des mauvais traitements et c’est ainsi que la partie alpha de nous s’est retrouvée cachée aux yeux de tous au point d’être considéré comme un échec par les scientifiques.
Il faut dire aussi que je n’ai jamais expliqué à Anzu qu’aux laboratoires, ceux qui subissaient leurs interventions et leurs injections et y survivaient étaient forcément des Alphas. Les omegas des laboratoires étaient tous des humains dont on a obligé les alphas à les mordre pour les transformer.
Et ça parle encore et encore, le tout semblant être véritablement interminable sans que j'arrive vraiment à me souvenir de comment ces sujets ont fini par s’entremêlés et que notre histoire ne finisse comme ça entre les oreilles d’une jeune aveugle. Elle aurait pu inventer tout un tas de choses sur notre espèce plutôt que de lui livrer notre création bien que sommairement. Du Anzu-san tout craché quoi, prompte à nous faire la leçon, mais s’engouffrant dans les mêmes travers que mon acolyte. Comme quoi, les deux font la paire.
J’ai laissé la conversation se finir et venir à nous Anzu pour qu’on aille raccompagner la jeune Anja jusqu’à l’endroit où elle résidait.
Je me suis dirigé vers la sortie de la pièce où je me trouvais pour ensuite aller vers Anja.
Le problème quand on n'est pas vraiment fatigué et qu’on est un lycan c’est qu’on a tout de même les oreilles qui trainent et la boutique n’est pas non plus si grande au point de m’épargner leur conversation. C’est un peu là que j’ai pu comprendre quand même qu'elle avait en partie compris de travers ce que j’avais bien pu lui raconter à l’époque au sujet de l’apparition d’Okamiô. Il est sans doute apparu dès le début, avant même que la transformation ne se fasse à cause des mauvais traitements et c’est ainsi que la partie alpha de nous s’est retrouvée cachée aux yeux de tous au point d’être considéré comme un échec par les scientifiques.
Il faut dire aussi que je n’ai jamais expliqué à Anzu qu’aux laboratoires, ceux qui subissaient leurs interventions et leurs injections et y survivaient étaient forcément des Alphas. Les omegas des laboratoires étaient tous des humains dont on a obligé les alphas à les mordre pour les transformer.
Et ça parle encore et encore, le tout semblant être véritablement interminable sans que j'arrive vraiment à me souvenir de comment ces sujets ont fini par s’entremêlés et que notre histoire ne finisse comme ça entre les oreilles d’une jeune aveugle. Elle aurait pu inventer tout un tas de choses sur notre espèce plutôt que de lui livrer notre création bien que sommairement. Du Anzu-san tout craché quoi, prompte à nous faire la leçon, mais s’engouffrant dans les mêmes travers que mon acolyte. Comme quoi, les deux font la paire.
Ôkamiô ▬ Molo molo ! J’suis quand même vachement plus fin qu‘Anzu-chan !Pouvait-il y avoir vraiment un silence gênant dans un dialogue intérieur et un for intérieur ? En tout cas c’est bien l’impression que j’eus à ce moment-là sans pouvoir m’empêcher d'esquisser un sourire narquois vers le reflet de mon ami dans ce qui semblait être une surface chromée ou un petit miroir peut-être.
J’ai laissé la conversation se finir et venir à nous Anzu pour qu’on aille raccompagner la jeune Anja jusqu’à l’endroit où elle résidait.
Ôkamiro ▬ Pas de problème Anzu-san... c’est un vrai plaisir que de te rendre ce service...Ce n’était pas vraiment du sarcasme, mais pour une fois j’ai trouvé que mon intonation monocorde ou distante était finalement parfaitement adaptée à la situation.
Je me suis dirigé vers la sortie de la pièce où je me trouvais pour ensuite aller vers Anja.
Ôkamiro ▬ Quand vous voulez très chère... je vous ramène chez vous.Je me tenais prêt à partir à ses côtés pour lui offrir une escorte jusqu'à sa demeure. Peu de personne ce soir pourront se targuer d’avoir un lycan comme garde du corps pour les rues sombres et dangereuses de Nakanoto...
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