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Mer 1 Mai 2019 - 17:16
Maudit sois-tu, Kenji ! C'était sa faute si j'étais dans cette situation. Il avait toujours été très occupé par ses études, maintenant qu'il les avait pour ainsi dire terminées, cela n'allait certainement pas s'améliorer. J'avais donc accepté de faire ses courses par pure bonté d'âme, même si j'aurais préféré de loin aller « embêter » ma fiancée au café après avoir eu à la quitter ce matin. Très franchement je n'étais toujours pas tout à fait rassuré de son état d'esprit ... Mais j'avais concédé que je devais prendre plus à cœur mes responsabilités, alors je tentais de faire des efforts pour rétablir nos liens fraternels. Je n'avais jamais vraiment cru que des somnifères et autres cachets de ce genre soient appropriés pour soigner les souffrances profondes de notre mère. c'est vrai, et pas seulement parce qu'elle était une vampire. Hélas je ne détenais plus l'autorité nécessaire pour remettre en question ce jugement, alors je ne pouvais qu'offrir mon aide financière et mon écoute. En plus, si j'arrivais à acheter ces médicaments assez rapidement, je devrais pouvoir rentrer à temps pour la prière de l'après-midi au temple. J'avais besoin de méditer un peu seul, avec espoir que les dieux pourraient peut-être m'apporter un peu de sagesse. Et puis qu'est-ce que je devais faire avec cette fameuse lettre ? La remettre à qui de droit ? La brûler comme si elle n'avait jamais existé ? Chaque option comportait son lot de risques ...
La prescription gribouillée au fond de mes poches semblait tellement lointaine, à présent, tout comme ces souhaits remplis de simplicité. J'ignorais s'il le savait ou non mais mon très cher frère m'avait envoyé dans un guet-apens. Si ça se trouve, cet endroit était un foutu territoire lycan. Ils avaient assez de points communs avec les bêtes pour que ça se tienne ! J'avais senti l'animal avant même de l'entendre grogner ou même de voir son ombre menaçante se dresser au coin de la ruelle. Il faut dire que j'avais eu la chance de croiser un lycan auparavant, si on peut voir les choses sous cet angle. Au moins, Anzu, elle, n'avait pas les yeux injectés de sang comme si elle allait se jeter au cou du premier venu. Enfin ... Pas tout à fait.
La pharmacie devait se trouver à un ou deux coins de rue. J'aurais peut-être pu m'y réfugier. Toutefois, cela signifiait aussi de mettre en danger d'autres personnes. On n'était pas exactement en plein cœur de la ville, mais c'était tout de même risqué, encore plus s'il s'agissait d'un infecté. Heureusement, l'heure n'était pas tardive : la plupart des habitants étaient en train de déjeuner dans les petits commerces. Dans ce cas, il ne restait qu'une seule option. Demi-tour, demi-tour ! Je me mis à courir à en avoir le souffle court, une seule certitude tambourinant dans ma tête. L'herbe fraîche du printemps finirait par être teintée de sang si tout cela se terminait en affrontement direct. Quant à savoir celui qui s'en sortirait ... Rien n'était moins sûr. Je m'engageai dans le dédale des petites ruelles, j'avais du mal à réfléchir dans ce genre de situation de grand stress alors je devais conserver l'écart entre nous. Peut-être qu'en activant mon don, j'arriverais à le semer ou le lancer sur une fausse piste. C'était sans compter sur le cul-de-sac. Moi et mon sens de l'orientation pourri ... Et puis d'abord, c'était la faute des employés de la ville, pourquoi il n'y avait pas une pancarte indicative ? Juste des poubelles, mais je n'étais pas désespéré au point de me cacher là-dedans, pour l'heure.
Mes doigts étaient crispés sur mon téléphone, j'hésitais pourtant à le sortir et à appuyer sur un bouton de contacter. Pour leur dire quoi ? « Salut, je suis en danger ! » Ça ne servirait à rien du tout, à part les inquiéter. Le temps que quelqu'un me rejoigne pour m'aider dans ce guêpier ... Il serait probablement trop tard. Si je pouvais croire ce qu'on m'avait raconté, il ne restait que quelques secondes avant que je ne sois à nouveau confronté à la créature. Je relevai donc les bras devant moi dans une position défensive, au cas où mes illusions ne soient pas suffisantes à déboussoler les sens exacerbés d'un animal qui ne se fiait plus qu'à son instinct. N'importe qui avait un minimum d'intelligence ne serait pas dupe : à moins d'avoir fait un vol plané jusqu'aux toits, je me trouvais forcément ici, pris en souricière, mais ... Tant qu'il ne touchait aucun point vital, je me relèverais et je me battrais pour ma survie, coûte que coûte. Je l'avais promis.
L'heure de vérité avait sonné. Je ne pus réprimer un frisson dans un étrange mélange d'horreur, de dégoût et peut-être de peur aussi. Entre l'odeur du sang et le filet de bave, l'odeur de la mort planait dans l'air comme une funeste promesse. Cette fois, ce serait moi qui servirait de repas. Au moins, j'étais fixé : j'avais sous-estimé mon adversaire, la situation échappait entièrement à mon contrôle. Dans une tentative un peu désespérée, je fonçai tête baissée, en mode grosse brute pour lui décocher une bonne droite sur la figure grâce au momentum, entre la course et les murs rapprochés, puis je pourrais chercher un meilleur angle d'attaque. Mais ce genre de tactique ne fonctionne vraiment que dans les films, je crois, résultat, c'est plutôt moi qui fut envoyé sur les roses et je m'écrasai par terre, le souffle coupé, la vision trouble et le bras en feu. Au moins, j'avais évité les crocs, je ne sais pas si cette saleté pouvait se transmettre aux autres races, mais ça me semblait logique que, si une maladie ressemble à la rage, eh bien, les recommandations devaient être similaires, même si je n'en connaissais pas tout un rayon sur les loup-garous. Ça devait être à peu près ça, l'impression de frapper dans un mur de briques ... Est-ce que c'est donc comme cela que tout allait finir ? Mon visage dans la boue, une promesse de plus brisée.
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Mer 1 Mai 2019 - 22:06
- La journée promettait d'être terriblement longue. En ce début mai, l'ambiance était plutôt calme et les clients ne se pressaient pas devant la porte de la pharmacie. Il n'y avait que cette vieille dame, Madame Yokute, qui lui parlait de ses hémorroïdes, pour dire à quel point elle en souffrait et qu'elle n'arrivait pas à s'en débarasser. Poliment, Anzu lui souriait et la rassurait, bien que c'était une conversation qu'elle aurait préféré ne pas avoir. Mais elle était comme ça, dans l'écoute. La discussion tourna rapidement sur l'admiration qu'elle avait pour son chat, qui lui rappelait son mari, lorsqu'il était encore en vie. L'existence de cette petite dame devait être bien assez pesante comme ça pour que la lycane puisse l'ignorer. De temps en temps, lorsqu'il n'y avait personne, elle s'octroyait un peu de temps pour dialoguer avec la bonne femme, dont elle connaissait maintenant tous les secrets.
Mais quelque chose en particulier retenait maintenant son attention, laissant parler Madame Yokute complètement dans le vide. Elle huma l'air et devina la présence de quelqu'un dont l'odeur lui était étrangement familière avant de la perdre du nez. Etonnée d'abord, elle laissa vite tomber pour écouter à nouveau les bavardages incessants de son interlocutrice. Cependant, ce fut de très courte durée que déjà, elle captait dans l'air, une odeur terrible qui flottait dans le coin, l'odeur du sang séché, mêlé à celle bien connue de sa race. Alarmée et inquiète, elle lâcha un petit « excusez-moi » et planta la cliente sur place en accourant rapidement devant sa boutique. Elle observa tout autour d'elle une présence suspecte mais n'en distinguait aucune. Mais cette chose était bien là, quelque part. Elle leva le nez et renifla avec concentration pour analyser au mieux ses potentiels déplacements pour mieux le positionner.
Elle se mit alors à courir en tenue de travail en suivant ses sens à la trace de cet individu, manquant même de bousculer quelques passants injurieux auprès desquels elle ne prenait pas la peine de dire pardon. Quelque chose n'allait pas. C'était catégoriquement trop bizarre. Si quelqu'un de la sorte se baladait à la vue de tous en pleine journée, il allait forcément être vue. Etait-ce l'un de ses congénères ou encore autre chose ? Anzu n'en était pas sûre mais elle était bien déterminée à avoir le fin mot de cette affaire. Toujours en courant à en perdre haleine, elle bifurqua au coin d'une rue, là où l'odeur commençait à s'imposer de plus en plus.
C'est là qu'elle l'aperçut, en train de s'engouffrer dans une ruelle. Du peu qu'elle avait entrevu, ce lycan n'avait pas l'air dans son état normal. Une sensation d'effroi lui parcourut l'échine. Un infecté ? Ce loup est un infecté ? Nom de dieu... Soudainement, elle entendit quelqu'un émettre un petit cri de douleur, dont elle reconnaissait maintenant le parfum, masqué sous celle de cette abomination Ce gars là ? Mais qu'est ce qu'il fout ici ! Totalement alerte, Anzu balança ses talons et décida de passer par les toits et bondit pour se hisser au dessus des appartements. Par chance, personne ne trainait par ici, mais là n'était pas son soucis principal. Si personne n'intervenait, ce vampire allait sûrement passer un sale quart d'heure, dans le meilleur des cas. Elle qui pensait à une journée ennuyeuse, voilà qu'elle était servie par autre chose. Décidément, d'abord un lycan Alpha/Omega, et quelques jours après, ça. Elle était gâtée !
Elle courut sur les toits à toute allure et arriva enfin jusqu'à l'homme. C'était bien lui, le blondinet dont elle avait fait rapidement connaissance à l'université était bien là, et il ne semblait pas en bonne posture. Elle analysa brièvement la situation tout en gardant la tête froide. Le lycan dégageait une sensation mortelle et malade. Anzu sentit la colère monter en elle comme la mer avalerait la terre, telle une furie. Ces enfoirés n'avaient vraiment honte de rien ! L'infecté lui, redoutable et effrayant, ne se faisait pas prier pour attaquer et fonça d'emblée sur Sachio, animée par une envie évidente de tuer. Ca ne va pas se passer comme ça. Elle arracha rapidement une tuile de la toiture et de toute sa détente, elle la lança de toutes ses forces sur lui. Elle élança également son corps en enfonçant ses pieds dans la toiture pour lui donner plus d'élan et de force et s'éjecta dans sa trajectoire. Le malade parut surpris par ce contre et ne manqua pas de frapper dans la brique. Un très court instant, il perdit néanmoins son attention sur l'Alpha agissant dans l'instinct immédiat pour éviter l'objet volant. Anzu en profita alors pour lui écraser son poing en béton armé sur le haut du crâne, jusqu'à lui faire mordre le sol. Le choc fut tellement terrible que le béton éclata sous la pression. Elle entendit un râle douloureux venant de l'animal, un râle que là non plus, elle ne pouvait ignorer. Ces salopards allaient lui payer. Occupé à se relever pour contre-attaquer, elle lui décocha un coup de pied dans l'abdomen pour aller l'éjecter le plus loin possible. Mais cela va sans dire, il n'atterit qu'au bout de la rue, il était clairement solide. Elle se tourna alors vers le vampire, posté derrière elle, déjà bien amoché.
-Ne bouge pas. C'est un ordre. J'en fais mon affaire, lui jeta t-elle d'une voix glaciale.
Un hurlement strident déchira l'atmosphère. Bon sang ! Ils allaient finir par se faire repérer, il fallait absolument qu'elle le neutralise. Pas le temps pour méditer, alors que le monstre fonçait déjà sur elle, Anzu entama sa transformation. Ce loup était déjà perdu, elle ne devait pas craindre de le tuer. Le cas échéant, il mourrait au moins, par un des siens. Elle jura une énième fois sur son âme de retrouver ceux et celles à l'origine de cette ignominie. A cet instant, le sang monta rapidement aux tempes d'Anzu, qui dans une colère noire et terrible, laissa libre court à ses instincts bestiaux. Son corps et ses membres s'allongèrent et ses veines commencèrent à transparaitre sous son teint halé, dans un réseau complexe sous sa peau. Ses muscles prirent beaucoup plus d'importance et ses ongles poussèrent en guise de griffes. La bande bleue sur son visage s'étirait maintenant au coin de ses yeux et sur la ride du lion, pour se prolonger dans son cou, son dos et ses bras. Sa chair si laiteuse et fine, se voyait maintenant recouverte d'un poil bien noir et garni. Mode lycan dangereux, activé. Son apparence était maintenant, méconnaissable, dans toute sa complexité. Elle représentait à présent, le fruit de longues expériences, un résultat qui n'était là que pour tuer et anéantir. Une montagne de muscles se tenait à présent devant l'aristocrate, prête à en découdre, tel le titan qu'elle était. Les crocs d'Anzu claquèrent et elle s'élança à son tour vers son confrère dont l'âme était déjà éteinte.
Le combat inévitable débuta. Son adversaire réagissait impulsivement à ses coups, ce qui le rendait totalement imprévisible. Mais elle, elle avait sa force et le souffle de ses ancêtres qui brulait dans ses entrailles, dans chaque cellule de son corps, pour l'abattre. En prenant soin d'éviter les morsures, elle faisait en sorte de le massacrer tout en altérant coups et esquives. Cette petite ruelle était un terrain de jeu parfait pour le bloquer rapidement. Elle se prostra ensuite devant lui et le saisit à la gorge pour lui broyer son cou contre le mur. L'oeil fou, son rival râlait et griffait mais sa capacité de régénération était bien trop évoluée pour que ça lui inflige réelle blessure.
Cependant, le malin s'en prit à son œil droite. L'Alpha lâcha un peu de son étreinte sous le coup de la surprise et celui-ci en profita pour s'en défaire et par la même occasion, s'enfuir en détalant. Grisée par ce sentiment de rage, elle allait pour s'élancer à sa poursuite mais se rappela qu'elle n'était pas seule. Elle alla donc retrouver Sachio, toujours confiné dans le cul de sac, près des poubelles.
Elle reprit sa forme acceptable au vue de tous, si on omettait le détail qu'elle se trouvait nue à l'heure actuelle, et alla à la rencontre du jeune homme.
-Et bien et bien... Comment on se retrouve, Sachio ?
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Dim 5 Mai 2019 - 2:53
J'étais mal barré. Le poids du lycan sur mon corps m'empêchait de faire le moindre mouvement. Il avait le champ libre pour me déchiqueter et me réduire en charpie, reprendre sa route, et faire un carnage, s'il ne craignait pas même de se faire voir. Je n'avais pas l'habitude de me battre ... Mais était-ce donc là toute la volonté d'un Aoki ? Comme au ralenti, ou dans une illusion dont j'aurais été moi-même victime, j'entendais déjà les cris, les sanglots, les rires secs de mon frère qui finalement avait raison ... Comme si la vie défilait devant mes yeux. Et puis tout à coup, plus rien. Était-il trop tard ? Étais-je mort ?
Question idiote. Si j'avais atteint le point de non retour, il ne me resterait pas de conscience, pas même une dépouille à laisser derrière, qu'un tas de poussière balayé par le vent. Je délirais légèrement sous la douleur, sans doute. Pourvu qu'aucun os n'ait été brisé. Une odeur me chatouilla le nez finissant de me ramener vers la réalité, une odeur familière, mais comment était-ce possible ? Je n'avais prévenu personne. En me concentrant, je la replaçai enfin, il faut dire que sa voix m'aida aussi beaucoup. Elle ? Je n'arrivais pas à y croire, vu comment on s'était laissés la dernière fois, j'aurais pu croire que cette lycane aurait préféré me laisser crever mais elle se battait contre le monstre complètement fou. Elle m'avait ordonné de ne pas bouger, mais je ne puis pas m'empêcher de me redresser un peu et de lever yeux, peut-être qu'elle allait se faire dégommer elle aussi et vu que ce serait de ma faute ...
Je m'inquiétais pour rien, évidemment. Entre le morceau de toiture gisant au sol, cassé en deux, l'impact des coups que j'avais pu entendre, et le combat entre les deux bêtes, je pouvais retracer assez facilement le fil des événements. C'était ... Impressionnant. Avant que je puisse faire le moindre mouvement - pour faire quoi cela je n'en savais rien - ils avaient fait gicler le sang à nouveau et notre attaquant réussit à prendre la fuite. Je grimaçai en enserrant mes doigts contre ma plaie. L'hémorragie devrait arrêter bientôt. Mais je n'étais certainement pas rassuré de savoir qu'une créature pareille se trouvait dans la nature et surtout ... Qu'il pouvait y en avoir bien d'autres. Ça me faisait froid dans le dos.
Au moins, impossible de se tromper sur l'identité de ma sauveuse grâce à ses marques bleues. Je ne pris donc pas mes jambes à mon cou à l'approche d'Anzu, la regardant sans laisser montrer mes émotions, mais ne pouvant m'empêcher d'avaler nerveusement rien que par la force de son aura, qui me rappelait celle des Level A. De toute façon, je pense qu'on avait déjà prouvé que cela n'aurait servi à rien. Comment allait-on faire pour sortir d'ici sans se faire remarquer ... ? Maintenant que la tension et l'adrénaline avait redescendu d'un coup, je pouvais me poser de telles questions. Mais surtout, je ressentais pleinement les effets de ma blessure. Des points noirs se dessinèrent dans mes yeux alors je les refermai, écoutant à peine les mots qui m'étaient adressés. Reprends-toi Sachio ! Si je tombais dans les pommes en plus de m'être fait défoncer la gueule, je n'aurais plus aucun honneur. Je pouvais me consoler en me disant que c'était parce que je ne m'étais laissé aucune chance, en tombant sur cet endroit clos. Question de soigner un peu mon ego blessé.
Étant donné que je m'étais un peu affaissé, ce fut d'abord le sol qui revint dans mon champ de vision avant d'essayer de me recentrer un peu plus sur Anzu. Ah voilà ses pieds, du moins, je suppose que c'était elle ... Pourquoi étaient-ils nus d'ailleurs ? Bof on a déjà vu plus bizarre j'imagine, elle devait les avoir balancé quelque part pour être plus à l'aise dans le combat ... Allez, son visage est bien plus haut. Mais centimètre par centimètre, je commençais à percuter que quelque chose clochait. De la peau .... Beaucoup trop de peau ... Q-Quoi ?! Je plaquai ma main sur mes yeux rapidement en détournant le visage avant de me mettre dans une situation encore plus embarrassante que ce n'était déjà le cas, quitte à me péter le nez sur le mur de l'allée. On se serait presque cru dans un sketch comique franchement, mais je ne riais pas, moi. J'étais quelqu'un de très prude, depuis toujours c'est vrai, et là, c'était le pompon. Et ... À quoi aurait-il servi de survivre à cette attaque si c'était pour me faire tuer par Jessica par la suite ? Au moins, mes sens devraient suffire pour me prévenir s'il y avait un autre danger qui se pointait à l'horizon, on ne sait jamais. Pour le moment ... Je crois que cette femme n'en faisait pas partie, pas au sens strict du terme, en tout cas. Si elle s'approchait trop, par contre, alors je ne répondrais plus de mes actes. Ses mots me revinrent à l'esprit. Anzu m'avait parlé comme si rien ne s'était passé et cela me sidérait.
« Alors quoi ? Vous jetez l'éponge ? Vous allez vraiment juste le laisser filer comme ça ? Vous ne vous souciez pas assez des autres, c'est ça ? »
Je devais vraiment être fou pour risquer de mettre en colère cette femme qui avait prouvé qu'elle pouvait me remettre à ma place et même me casser en deux si elle le désirait. C'était déjà pas mal qu'elle accepte de discuter et qu'elle m'ait sorti du pétrin. Juste, il fallait penser aux dommages collatéraux, au-delà de nous deux et ces retrouvailles étranges. Je lui aurais bien proposé ma veste sinon, mais il y avait un énorme trou dedans, sans parler du sang. Pas très fin. Pas très discret non plus. Je ne suis pas sûre qu'elle l'aurait accepté. Je réalisai tout à coup que j'avais probablement été trop cinglant dans ma façon de rebondir sur sa provocation.
« Écoutez Anzu, je vous remercie de m'avoir sauvé la vie, vraiment, mais ... J'ai besoin de récupérer de toute façon, sinon je risque de vous prendre pour un steak avant même d'avoir atteint l'arrêt de bus et il vaut mieux éviter. Je doute que vous traîniez une poche de sang sur vous vu que ... voilà ... » Je laissai passer quelques secondes de silence gênant. « Ahahah. Je pense que je n'irai plus jamais à la pharmacie. Le destin a toujours adoré me les briser avec son humour pourri. »
Je toussotai un peu en refermant les yeux, laissant ma tête reposer contre les poubelles. Finalement, j'étais content qu'elles soient là. Cicatriser allait me vider du peu de force qu'il me restait pour le moment. Bon, c'était un peu inconscient de rester ici, mais vu ma tête, les SDF passeraient leur chemin au lieu d'essayer de me planter un couteau dans l'abdomen et pour le reste, l'odeur résiduelle de la bataille et des deux lycans devrait suffire. Quand je me réveillerais, plus tard, j'aurais probablement les idées plus claires. Lorsque je rouvris les paupières, je pus constater qu'Anzu avait disparu. Bon, on verra bien si elle reviendrait ou pas, elle aurait au moins pu me dire ce qu'elle comptait faire, mais sinon elle ne me devait rien, c'était plutôt l'inverse. Espérons qu'elle soit plus couverte, si elle revenait. Je pense que j'avais été assez clair sur mon malaise. Mais avant tout cela ... Je devais écrire un petit message. Essayons d'éviter la panique.
« Apparemment il y a des lycans infectés en ville maintenant, fais attention à toi. »
Je rajoutai rapidement.
« Je vais bien. On parlera de tout cela quand j'aurai fini mes courses. »
Et j'allais sérieusement réfléchir à ce que je dirais à mon frère parce que j'en avais assez de ses conneries. Maintenant il fallait que j'aille acheter ces fameux médicaments et je pourrais rentrer à la maison après.
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Lun 6 Mai 2019 - 0:08
Le vampire paraissait vraiment dans une sale posture. Il n'avait pas bien l'air d'avoir pleinement conscience de ce qu'il venait de se dérouler devant ses yeux et semblait avoir bien du mal à se reprendre. Ce que Anzu trouvait d'ailleurs plutôt étonnant. Les vampires n'avaient-ils pas une capacité de guérison rapide, même si moins efficace que celle des lycans ? A vrai dire, elle ne connaissait rien aux vampires et à leur métabolisme, et encore moins par rapport à leurs coutumes ou hiérarchie. En soi, elle était même plutôt inculte sur le sujet. Tant bien que mal, il tenta de se redresser petit à petit pour pouvoir lui faire face. Mais... Il eut quelque chose bien en face et ce n'était pas son visage. Gêné, il se cacha immédiatement les yeux, ce qui ne manqua pas d'amuser légèrement la lycane qui n'était elle, pas du tout embarrassée.
Mais rapidement, le vampire lâcha la phrase de trop. Anzu se crispa sur place et ses yeux lui lancèrent un regard terrible. Mais pour qui cet espèce de sangsue se prenait-il ? Elle venait de lui sauver la vie alors qu'elle n'en était même pas obligée et à la place, il lui faisait des reproches ! C'était l'hopital qui se foutait magistralement de la charité. A peine avait-elle eu le temps de freiner sa rage que celle-ci revint au triple galop. Dans un élan de colère brute, la seule chose dont elle avait envie tout de suite était de lui tordre le cou. Un tourbillon d'énervement imminent s'empara des nerfs d'Anzu et pour éviter de l'amocher davantage, ce fut le mur du bâtiment à côté duquel elle se trouvait qu'elle fracassa de ses phalanges dans un bruit assommant à défaut de lui en coller une. Elle en oublia même le vouvoiement dans le feu de l'action.
-Tu crois que ça me fait plaisir ? Son ton fut plus haut et agressif qu'elle ne l'aurait pensé. Mais pour une fois depuis longtemps, quelqu'un avait réussi à la mettre en rogne. Au lieu de me faire la morale, contente toi de me remercier sans commenter. C'est clair que le laisser fuir en valait beaucoup moins la peine en vue des conséquences que ça pourrait engendrer, plutôt que de venir te sauver les fesses. Mais est-ce que tu réalises à quel POINT ce monstre reste malgré tout un des nôtres dont on vient juste de briser l'existence pour la seconde fois ?! Est-ce que ça te parle à toi, le Vampire ? Tu peux capter que ce soit délicat ? Et bien désolée, mais moi, ça, j'ai du mal à l'ignorer tu vois. Alors tâche de garder tes accusations funestes au fond de ta gorge, sinon crois moi bien que tu ne seras même plus capable d'avaler ta salive.
La tension vrombissait dans les airs et installa un climat lourd et pesant. La colère jaillissait des rétines de l'Alpha comme une météorite prête à éclater la moitié de la planète. Sa mâchoire était crispée et elle sentait qu'elle perdait le contrôle de son humeur. Ne pas se soucier des autres ? Elle se souciait des autres bien plus que n'importe qui, et certainement bien plus que cet individu. Quel manque de respect ! Mais celui-ci avait bien senti qu'il avait peut-être dû pousser un peu loin et se ravisa pour enfin lui présenter ses plus plates excuses, ce que Anzu ignora royalement. C'était trop tard, il l'avait mise en furie et il osa même lui sortir une vanne !
-Le cliché du vampire sans coeur n'en serait-il pas un ou c'est juste naturel chez toi ?
La lycane grinçait dangereusement des dents à tel point qu'elle préféra rapidement s'éclipser pour lui laisser le temps de se calmer et d'aller chercher du change, pendant qu'il était occupé à côtoyer les poubelles pour se ressaisir.
Elle galopa rapidement sur les toits afin d'éviter les regards curieux sur son corps nu et passa par la réserve pour emprunter une tenue plus appropriée. Une fois vêtue, elle prit son temps sur le chemin du retour pour aller retrouver le vampire. Son sang bouillonnait encore. Elle respira un bon coup pour se détendre. Elle n'avait pas de poche de sang à disposition à la pharmacie, ce n'était pas non plus un hôpital. Elle allait donc devoir lui offrir la charité jusqu'au bout, même si cette idée lui déplaisait fortement à l'heure actuelle. Ce qu'il lui avait dit, méritait juste qu'elle le laisse moisir avec les déchets.
Elle s'engagea à nouveau dans la ruelle et se dirigea vers cet abruti. C'est bon, elle n'allait pas non plus le laisser crever ici la bouche ouverte.
-Bon. On a un problème, je n'ai pas ce que tu me demandes. Il va falloir que tu puises directement à la source que t'as devant toi. Oui parce que, contrairement à ce que tu déblatères, je me soucie des autres.
C'était clairement un pique qu'elle lui lançait en plein visage. Mais elle s'en fichait, elle avait le droit et il n'était pas en position de s'en plaindre.
Mais rapidement, le vampire lâcha la phrase de trop. Anzu se crispa sur place et ses yeux lui lancèrent un regard terrible. Mais pour qui cet espèce de sangsue se prenait-il ? Elle venait de lui sauver la vie alors qu'elle n'en était même pas obligée et à la place, il lui faisait des reproches ! C'était l'hopital qui se foutait magistralement de la charité. A peine avait-elle eu le temps de freiner sa rage que celle-ci revint au triple galop. Dans un élan de colère brute, la seule chose dont elle avait envie tout de suite était de lui tordre le cou. Un tourbillon d'énervement imminent s'empara des nerfs d'Anzu et pour éviter de l'amocher davantage, ce fut le mur du bâtiment à côté duquel elle se trouvait qu'elle fracassa de ses phalanges dans un bruit assommant à défaut de lui en coller une. Elle en oublia même le vouvoiement dans le feu de l'action.
-Tu crois que ça me fait plaisir ? Son ton fut plus haut et agressif qu'elle ne l'aurait pensé. Mais pour une fois depuis longtemps, quelqu'un avait réussi à la mettre en rogne. Au lieu de me faire la morale, contente toi de me remercier sans commenter. C'est clair que le laisser fuir en valait beaucoup moins la peine en vue des conséquences que ça pourrait engendrer, plutôt que de venir te sauver les fesses. Mais est-ce que tu réalises à quel POINT ce monstre reste malgré tout un des nôtres dont on vient juste de briser l'existence pour la seconde fois ?! Est-ce que ça te parle à toi, le Vampire ? Tu peux capter que ce soit délicat ? Et bien désolée, mais moi, ça, j'ai du mal à l'ignorer tu vois. Alors tâche de garder tes accusations funestes au fond de ta gorge, sinon crois moi bien que tu ne seras même plus capable d'avaler ta salive.
La tension vrombissait dans les airs et installa un climat lourd et pesant. La colère jaillissait des rétines de l'Alpha comme une météorite prête à éclater la moitié de la planète. Sa mâchoire était crispée et elle sentait qu'elle perdait le contrôle de son humeur. Ne pas se soucier des autres ? Elle se souciait des autres bien plus que n'importe qui, et certainement bien plus que cet individu. Quel manque de respect ! Mais celui-ci avait bien senti qu'il avait peut-être dû pousser un peu loin et se ravisa pour enfin lui présenter ses plus plates excuses, ce que Anzu ignora royalement. C'était trop tard, il l'avait mise en furie et il osa même lui sortir une vanne !
-Le cliché du vampire sans coeur n'en serait-il pas un ou c'est juste naturel chez toi ?
La lycane grinçait dangereusement des dents à tel point qu'elle préféra rapidement s'éclipser pour lui laisser le temps de se calmer et d'aller chercher du change, pendant qu'il était occupé à côtoyer les poubelles pour se ressaisir.
Elle galopa rapidement sur les toits afin d'éviter les regards curieux sur son corps nu et passa par la réserve pour emprunter une tenue plus appropriée. Une fois vêtue, elle prit son temps sur le chemin du retour pour aller retrouver le vampire. Son sang bouillonnait encore. Elle respira un bon coup pour se détendre. Elle n'avait pas de poche de sang à disposition à la pharmacie, ce n'était pas non plus un hôpital. Elle allait donc devoir lui offrir la charité jusqu'au bout, même si cette idée lui déplaisait fortement à l'heure actuelle. Ce qu'il lui avait dit, méritait juste qu'elle le laisse moisir avec les déchets.
Elle s'engagea à nouveau dans la ruelle et se dirigea vers cet abruti. C'est bon, elle n'allait pas non plus le laisser crever ici la bouche ouverte.
-Bon. On a un problème, je n'ai pas ce que tu me demandes. Il va falloir que tu puises directement à la source que t'as devant toi. Oui parce que, contrairement à ce que tu déblatères, je me soucie des autres.
C'était clairement un pique qu'elle lui lançait en plein visage. Mais elle s'en fichait, elle avait le droit et il n'était pas en position de s'en plaindre.
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Dim 12 Mai 2019 - 23:25
La réponse à mon message ne se fit pas attendre, ce qui m'étonnait un peu. Mais peut-être que c'était l'heure de la pause. Il faut dire que j'avais un peu perdu la notion du temps, entre tous ces événements.
« Toi aussi ! Avec la chance qu'on a, ils vont nous tomber dessus... »
Quelques secondes plus tard, je reçus un autre message. Elle devait avoir compris que je ne disais pas tout ceci sans raison. Peut-être que j'aurais mieux fait d'attendre d'être rentré avant de lui dire quoique ce soit, en fin de compte. Mais connaissant ma future épouse ... Elle m'en aurait profondément voulu. Et je n'aurais eu aucune excuse, alors que j'aurais sans doute réagi de la même façon. Je ne pouvais plus vivre avec des secrets sur la conscience, pas pour ceux qui m'étaient chers. J'avais déjà suffisamment de quoi me prendre la tête.
« Bon sang Sachio où es-tu ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
« J'allais acheter les calmants pour Sae et ... Tu as plus ou moins tapé dans le mille ... Je pense qu'il ne me reste pas beaucoup de pile et je me remets encore de mes émotions, désolé. Ne t'inquiète pas pour moi. Je te le répète : je vais bien. Je ne suis pas seul. Rejoins moi au manoir tout à l'heure et je te raconterai. D'accord ? »
« D'accord ... Je t'aime. »
Je lui répondis de même, ne pouvant retenir un petit sourire, replaçant ensuite l'appareil dans ma poche, rassuré. Il faudrait quand même que je songe au moins à réparer l'écran bousillé, s'il ne rendait pas l'âme définitivement. Sourire qui s'effaça bien vite en voyant Anzu qui revenait vers moi. Au moins, elle avait eu la décence d'enfiler des vêtements. Moi, j'avais abandonné ma veste couverte de sang dans les poubelles, elle était fichue de toute façon, c'était une bonne chose que je porte une chemise légère sans manches en dessous. Je me remémorai les paroles que j'avais eu envers la lycane, et celles qu'elle m'avait adressé en retour, plus froide et aiguisée qu'un pic de glace. Ouais ... J'allais probablement passer un sale quart d'heure quand même, au bout du compte. Alors lorsqu'elle se dressa devant moi, la main tendue en m'invitant à plonger mes crocs dans sa chair fraîche et délicate, je ne m'y attendais pas, à celle-là. Est-ce qu'elle me faisait une mauvaise blague pour se venger ? Sa mine sérieuse ne le laissait pas à penser. Je tentai de prendre un air un peu sévère : est-ce qu'elle avait l'habitude de remettre sa vie entre la main des gens qu'elle connaissait à peine ? Il fallait être complètement taré, ou juste suicidaire, pour cela et rien à foutre de la régénération cellulaire ! J'allais quand même essayer de tempérer un peu mes propos, cette fois. Je doute qu'elle apprécie que je laisse sous-entendre qu'elle avait une odeur ... bizarre. Une chose était certaine ; je n'avais pas envie de risquer que leur sang soit conçu pour nous empoisonner ou une autre connerie du genre. Tout comme je ne savais pas ce qui se serait passé, si l'autre lycan avait réussi à me mordre. Finalement, je crois que tout simplement, aucun de nous deux ne souhaitait servir de cobaye.
« Non mais ça va pas ? Je ne vais pas risquer que vous décidiez de m'arracher la tête par simple instinct de survie ! »
Voilà où était le problème en fin de compte : elle ne savait rien sur les vampires, et je ne savais rien sur les lycans. La haine qui était alimentée entre nos deux peuples l'empêchait, pour éviter de laisser filtrer toute possibilité de faiblesse, je suppose. Peut-être était-il le temps de rectifier un peu le tir. Tout comme elle, je n'étais pas sans cœur. Si c'était le cas, je n'aurais pas tenté l'affrontement. Je ne me serais pas soucié des dommages collatéraux. Je ne fuirais pas non plus la seconde manche qui s'entamait ...
« Si je vous mords, là, tout de suite, dans mon état, je ne pourrai peut-être pas m'arrêter avant de vous avoir vidée. Les vampires n'ont pas besoin d'un virus pour devenir fous ... Ça prendrait beaucoup de temps à tout expliquer, mais l'appel de la soif reste présent, constamment, comme le chant d'une sirène, si on ne fait pas attention ... Les plus faibles en sont brisés, et je ne parle pas seulement des humains qui viennent grossir nos rangs. Alors oui, je pense que je peux très bien comprendre ce dont tu me parlais tout à l'heure. Crois-moi, si tous les clichés étaient vrais, cette ville aurait été repeinte en rouge depuis bien longtemps. Et ni toi ni moi ne pourrions continuer à vivre dans le secret. »
Puisqu'elle avait sauté le vouvoiement, aussi bien en faire de même. J'étais fatigué d'enrober mes sentiments sous une couche de politesse bien grasse alors qu'ils étaient bien plus bruts et durs. Sur ce point, nous pouvions tomber plus ou moins d'accord. Les monstres devaient être éliminés. Il s'agissait presque d'un acte de pitié. Cela ne changeait pas le fait que cela restait difficile. Les vampires n'étaient pas exactement soudés comme une grande famille, même les clans avaient leurs conflits, mais cela ne restait pas moins un échec amer de notre société toute entière, qui nous renvoyait en plein visage l'image tordue et imparfaite que le moindre être doté de coeur ne pouvait ignorer. Au fond, c'était un rappel de la nature qui souhaitait réclamer ses droits.
« Je vais pouvoir rester sur pied quelques heures encore. Il fallait juste que je trouve une façon de te faire détaler avant de perdre les pédales le temps de régénérer. Je m'excuse de t'avoir froissée mais garder le contrôle était déjà suffisamment difficile pour que je tienne une conversation posée et bien réfléchie ... Crois bien ce que tu veux mais je ne prends aucun plaisir à me nourrir aux dépends des autres. Je pense que j'ai bien fait, vu que tu t'offres sur un plateau. Faut dire qu'être chauffé de la sorte n'a pas aidé non plus ... J'ai déjà une copine, au fait. »
Embarrassant, mais au moins, ça, c'était mis à plat. Si on pouvait éviter de répéter ce genre de scène à l'avenir ... Je sentais déjà venir la réplique : qui serait capable de me supporter ? Parfois, je me le demandais. Mais si elle y réfléchissait, je ne lui aurais rien demandé, si j'étais un sauvage, cruel et sans pitié. Je lui aurais plutôt sauté à la gorge. Ou bien j'aurais suivi l'une de ces délicieuses odeurs d'humains qui régnait dans les parages. Je me contentai de lui montrer mon bras, la blessure avait été moins profonde que je l'avais cru donc je m'en sortais sans vilaine cicatrice, grâce à l'intervention d'Anzu, sans doute ... Je n'avais menti à personne en disant que j'allais bien. Je cherchais juste à lui tendre le drapeau blanc, j'étais prêt à rentrer mes griffes si elle voulait bien en faire de même, maintenant que le danger était passé, et puisque je n'avais pas de réelle excuse à lui offrir pour mon comportement poussé par mille battements de coeur à l'heure, le fait que je sois prêt à lui offrir quelques informations précieuses devait compter pour quelque chose. Nous n'étions pas tout à fait quitte, mais je ne m'attendais pas à ce qu'elle en fasse de même en retour, de toute façon.
« Je ne vais pas te faire le plaisir de te donner raison en te montrant le côté le plus sombre de mon espèce, petite. On n'a pas non plus à se revoir si aucun ne le désire. Je n'étais même pas supposé venir ici. »
Je soupirai doucement, comme si cela pouvait suffire à évacuer tous mes tracas. D'ailleurs quelle heure était-il ? La réalisation me percuta de plein fouet et je ne pris même pas la peine de vérifier ma montre.
« Non, non ... Non ! »
Sans perdre plus de temps à lui expliquer, je me mis à courir jusqu'à la boutique. Je crois qu'elle était déjà supposée être fermée, mais on ne sait jamais. Quelque chose pouvait avoir retenu la propriétaire. Je ne pouvais pas rentrer les mains vides. La mauvaise comédie continuait de se dérouler sous mes yeux impuissants. Un peu comme lorsqu'on se demande « Qu'est-ce qui pourrait arriver de pire ? » ... Ma journée était vraiment pourrie, du début à la fin.
Je ne savais pas à quel point j'avais vu juste, par contre ...
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Lun 13 Mai 2019 - 19:28
Anzu arqua un sourcil en guise de réponse, visiblement contrariée. Elle venait lui offrir son sang avec une bonté d'âme parée à toute épreuve bien qu'elle avait envie de lui arracher les yeux et il refusait. Mais qu'est ce qui clochait chez ce type ? Et en plus de ça, il la sermonnait ! Ce vampire devait avoir terriblement envie de mourir pour s'adresser à elle, encore une fois, de manière aussi effrontée. Anzu croisa les bras et mordit sa lèvre inférieure pour éviter une nouvelle fois, de se mettre en colère. Et puis qu'est ce qu'il lui racontait là ? Lui arracher la tête par survie ? Bah voyons ! C'était une Alpha et ce seul titre suffisait à prouver sa robustesse et son endurance. Ce n'était pas une foutue anémie qui allait la mettre à terre. Elle avait clairement vu pire comme adversaire.
Quelques secondes après, il eut au moins la décence de lui indiquer le pourquoi du comment, il ne pouvait pas se permettre de se servir de son sang. Une lueur de surprise traversa sa rétine. La soif de sang était aussi tenace qu'il le prétendait ou ce n'était qu'une excuse lamentable pour camoufler sa faiblesse de vampire orgueilleux incapable de se maitriser ? Même les Omegas, avaient donc bien plus de mérite dans la maitrise d'eux-mêmes. Elle planta son regard d'acier dans les yeux vairons du blondinet. Malgré son envie inébanlable de paix et de tolérance, elle savait pertinemment que combattre ses propres préjugés restaient compliqués. En effet, son père passait constamment son temps à lui baver des horreurs sur ces êtres de la nuit, en les diabolisant à outrance sans aucune retenue. Malgré sa bonne volonté, il avait réussi à l'influencer plus ou moins, ce qui l'amenait à éprouver tout de même une certaine méfiance, mêlée à un mépris évident.
Néanmoins, son attitude froide s'effaça légèrement à l'écoute des derniers propos de son discours. Les muscles de son corps se détendirent un peu à ses paroles, pleines de bon sens. Il est vrai que si tous les vampires devaient se comporter comme des tueurs en série gloutons, cette ville serait plongée dans un chaos encore plus total que celui qui y règne actuellement. Du style, apocalypse. Elle lâcha un petit « tss » agacé mais lui accorda son indulgence. La première fois qu'elle l'avait rencontrée, il lui était apparu comme différent de ces clichés infâmes. Malgré tout, elle continuait à penser qu'il n'était pas potentiellement dangereux pour elle ou les autres, même s'il l'avait mise hors d'elle quelques minutes plus tôt.
-Ma foi... Si tu le dis, je te donne le bénéfice du doute.
Il prit également le temps de s'excuser pour ce qu'il avait pu lui cracher juste avant. Anzu savait bien qu'il n'était pas dans un état normal, bien qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'il devait être d'habitude, et qu'il avait agi sous le coup de l'impulsivité. Le vamire avait avait même prémédité son action,celle de la faire partir avant que la situation ne se corse. Elle nota aussi sa culpabilité d'être ce qu'il représente, en proie à ses propres gênes et instinct animal. Sur ce point, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Bon nombre d'entre les lycans cédaient eux aussi, à leur pulsion féroce, avec pour seule et unique idée de tout massacrer parfois purement et gratuitement, juste pour laisser jouer leur violence. Le blond lui intima même avoir une petite amie, ce qui lui valut un froncement de sourcil. Qu'est ce qu'elle en avait à faire, sérieusement ? Est-ce que c'était en lien avec une signification particulière dans la morsure en elle-même ? La jeune femme haussa les épaules en soupirant profondément lorsqu'il lui montra sa blessure au passage. Elle cala alors ses mains dans les poches de sa veste, adoptant une attitude plus décontractée, histoire d'apaiser la tension notable.
-Ca va. Je t'excuse pour le moment. Par contre, la petite, si elle l'avait voulu, elle t'aurait déjà étripée en une fraction de seconde si elle en avait eu l'envie, voir même te laisser pour mort. Alors respecte la.
Son ton était moins tranchant mais elle avait l'impression qu'il faisait exprès de jouer avec son système nerveux. Il allait falloir qu'il remédie à ça s'il ne voulait pas passer un sale quart d'heure. La collaboration allait être compliquée. Puis tout d'un coup, elle le vit bondir comme un lapin pourchassé avant de se mettre à courir on ne sait où. Mais quel diable avait-il aux trousses pour la planter comme ça ? Son sourcil tressauta dangereusement. Elle allait le tuer. Elle allait le tuer, vraiment. Par réflexe, Anzu se mit à le tracer pour savoir où est-ce qu'il se dirigeait avec tant d'empressement. Et elle constata avec étonnamment que celui-ci filait droit vers la pharmacie. Mais non ? Non non et non ! Cet homme avait des tâches de sang partout sur lui, ce n'était pas une allure pour se montrer ! Furax, elle le rattrapa à temps avant qu'il ne pénètre le seuil de sa boutique et le tira avec une force colossale pour l'attirer à l'abri des regards indiscrets.
-Mais qu'est ce que tu fiches ? Qu'est ce que tu comptes fai... ?
Elle remarqua rapidement un bout de papier dépasser de sa main, dont elle s'empara sans lui demander son autorisation. Intriguée, elle leva les yeux vers lui. Des médicaments ? Pour un vampire ? Son visage respirait l'incompréhension et la perplexité mais par respect, elle se garda de poser des questions, l'invitant seulement à la suivre pour rentrer dans la réserve, plus discrètement. La rue était déserte, ils pouvaient donc passer le portail sans être vus. La lycane entreprit alors de le saisir par la taille pour passer le portail qui menait à l'arrière de la pharmacie.
-Tu ne peux pas te présenter à mes clients dans cet état, tu attires trop l'attention, alors accroche toi.
Dans un bond, elle prit appui sur ses jambes avec Sachio sous le bras pour sauter par dessus le portail, dans le but de récupérer ses médicaments et arranger son allure par la même occasion. Ni une ni deux, ils se retrouvaient maintenant de l'autre côté et elle disparut pour aller chercher directement quelques bandages et ce qu'il voulait impérativement. Le temps de chercher un peu où se trouvaient les produits et elle revint vers lui pour lui apporter.
-Tu paieras plus tard. J'ai cru comprendre que c'était urgent. Maintenant, je vais te ramener, ma voiture est sur le parking. Et puis, tu n'iras nulle part comme ça.
De toute évidence, c'était un ordre, elle ne lui laissait pas le choix. Il était hors de question de le laisser rentrer chez lui avec cet accoutrement, avec une anémie qui pointait le bout de son nez en prime, surtout pour un vampire. C'était définitivement irresponsable de le lâcher maintenant, et elle ne tenait pas à se montrer une seconde fois négligente en une journée.
Quelques secondes après, il eut au moins la décence de lui indiquer le pourquoi du comment, il ne pouvait pas se permettre de se servir de son sang. Une lueur de surprise traversa sa rétine. La soif de sang était aussi tenace qu'il le prétendait ou ce n'était qu'une excuse lamentable pour camoufler sa faiblesse de vampire orgueilleux incapable de se maitriser ? Même les Omegas, avaient donc bien plus de mérite dans la maitrise d'eux-mêmes. Elle planta son regard d'acier dans les yeux vairons du blondinet. Malgré son envie inébanlable de paix et de tolérance, elle savait pertinemment que combattre ses propres préjugés restaient compliqués. En effet, son père passait constamment son temps à lui baver des horreurs sur ces êtres de la nuit, en les diabolisant à outrance sans aucune retenue. Malgré sa bonne volonté, il avait réussi à l'influencer plus ou moins, ce qui l'amenait à éprouver tout de même une certaine méfiance, mêlée à un mépris évident.
Néanmoins, son attitude froide s'effaça légèrement à l'écoute des derniers propos de son discours. Les muscles de son corps se détendirent un peu à ses paroles, pleines de bon sens. Il est vrai que si tous les vampires devaient se comporter comme des tueurs en série gloutons, cette ville serait plongée dans un chaos encore plus total que celui qui y règne actuellement. Du style, apocalypse. Elle lâcha un petit « tss » agacé mais lui accorda son indulgence. La première fois qu'elle l'avait rencontrée, il lui était apparu comme différent de ces clichés infâmes. Malgré tout, elle continuait à penser qu'il n'était pas potentiellement dangereux pour elle ou les autres, même s'il l'avait mise hors d'elle quelques minutes plus tôt.
-Ma foi... Si tu le dis, je te donne le bénéfice du doute.
Il prit également le temps de s'excuser pour ce qu'il avait pu lui cracher juste avant. Anzu savait bien qu'il n'était pas dans un état normal, bien qu'elle n'avait aucune idée de ce qu'il devait être d'habitude, et qu'il avait agi sous le coup de l'impulsivité. Le vamire avait avait même prémédité son action,celle de la faire partir avant que la situation ne se corse. Elle nota aussi sa culpabilité d'être ce qu'il représente, en proie à ses propres gênes et instinct animal. Sur ce point, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Bon nombre d'entre les lycans cédaient eux aussi, à leur pulsion féroce, avec pour seule et unique idée de tout massacrer parfois purement et gratuitement, juste pour laisser jouer leur violence. Le blond lui intima même avoir une petite amie, ce qui lui valut un froncement de sourcil. Qu'est ce qu'elle en avait à faire, sérieusement ? Est-ce que c'était en lien avec une signification particulière dans la morsure en elle-même ? La jeune femme haussa les épaules en soupirant profondément lorsqu'il lui montra sa blessure au passage. Elle cala alors ses mains dans les poches de sa veste, adoptant une attitude plus décontractée, histoire d'apaiser la tension notable.
-Ca va. Je t'excuse pour le moment. Par contre, la petite, si elle l'avait voulu, elle t'aurait déjà étripée en une fraction de seconde si elle en avait eu l'envie, voir même te laisser pour mort. Alors respecte la.
Son ton était moins tranchant mais elle avait l'impression qu'il faisait exprès de jouer avec son système nerveux. Il allait falloir qu'il remédie à ça s'il ne voulait pas passer un sale quart d'heure. La collaboration allait être compliquée. Puis tout d'un coup, elle le vit bondir comme un lapin pourchassé avant de se mettre à courir on ne sait où. Mais quel diable avait-il aux trousses pour la planter comme ça ? Son sourcil tressauta dangereusement. Elle allait le tuer. Elle allait le tuer, vraiment. Par réflexe, Anzu se mit à le tracer pour savoir où est-ce qu'il se dirigeait avec tant d'empressement. Et elle constata avec étonnamment que celui-ci filait droit vers la pharmacie. Mais non ? Non non et non ! Cet homme avait des tâches de sang partout sur lui, ce n'était pas une allure pour se montrer ! Furax, elle le rattrapa à temps avant qu'il ne pénètre le seuil de sa boutique et le tira avec une force colossale pour l'attirer à l'abri des regards indiscrets.
-Mais qu'est ce que tu fiches ? Qu'est ce que tu comptes fai... ?
Elle remarqua rapidement un bout de papier dépasser de sa main, dont elle s'empara sans lui demander son autorisation. Intriguée, elle leva les yeux vers lui. Des médicaments ? Pour un vampire ? Son visage respirait l'incompréhension et la perplexité mais par respect, elle se garda de poser des questions, l'invitant seulement à la suivre pour rentrer dans la réserve, plus discrètement. La rue était déserte, ils pouvaient donc passer le portail sans être vus. La lycane entreprit alors de le saisir par la taille pour passer le portail qui menait à l'arrière de la pharmacie.
-Tu ne peux pas te présenter à mes clients dans cet état, tu attires trop l'attention, alors accroche toi.
Dans un bond, elle prit appui sur ses jambes avec Sachio sous le bras pour sauter par dessus le portail, dans le but de récupérer ses médicaments et arranger son allure par la même occasion. Ni une ni deux, ils se retrouvaient maintenant de l'autre côté et elle disparut pour aller chercher directement quelques bandages et ce qu'il voulait impérativement. Le temps de chercher un peu où se trouvaient les produits et elle revint vers lui pour lui apporter.
-Tu paieras plus tard. J'ai cru comprendre que c'était urgent. Maintenant, je vais te ramener, ma voiture est sur le parking. Et puis, tu n'iras nulle part comme ça.
De toute évidence, c'était un ordre, elle ne lui laissait pas le choix. Il était hors de question de le laisser rentrer chez lui avec cet accoutrement, avec une anémie qui pointait le bout de son nez en prime, surtout pour un vampire. C'était définitivement irresponsable de le lâcher maintenant, et elle ne tenait pas à se montrer une seconde fois négligente en une journée.
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Lun 20 Mai 2019 - 19:28
La frustration se mêlait à mon souffle, soulevant rapidement mon buste, une veine dans mon cou menaçant presque d'éclater. Il n'y avait personne derrière ces grandes fenêtres. J'avais perdu trop de temps. Il ne me restait alors que deux options : forcer la porte comme un voleur, ou rentrer sans demander mon reste. Lorsqu'une main se posa sur mon épaule, je faillis tordre le bras à la malheureuse sans même la regarder. Elle ne pouvait vraiment pas me lâcher deux secondes ?! C'est à ce moment là que je réalisai que j'étais un peu instable, malgré toutes mes protestations. Il en manquait peu pour que je craque vraiment et c'était dangereux. J'étais dangereux. Ce n'est pas comme cela que je réussirais à aider qui que ce soit. Il fallait peut-être accepter la défaite ...
Quoi ? Ses clients ? Je la regardai un peu étonné, sous un regard presque nouveau, et c'est dans un état second que je la suivis après qu'elle m'ait arraché le précieux bout de papier entre mes doigts. Lorsqu'Anzu me saisit à la taille, par contre, je détournai le visage en laissant échapper une sorte de râle mauvais. Trop proche. Franchement si elle ne sentait pas un peu le chien mouillé, j'aurais eu tôt fait d'oublier mes principes pour la plaquer contre le mur et en faire mon quatre heure. Je préférai donc l'attendre dehors. Les bandages seraient un peu inutiles à part pour « passer inaperçu » comme elle le disait si bien, mais en voyant le sac entre ses mains, en plus de ses paroles, je retrouvai une lueur d'espoir qui dissipa quelque peu mon humeur massacrante.
Rentrer ... Ce n'était peut-être pas une mauvaise idée. J'avais obtenu ce pourquoi j'étais venu ici, après tout. Je n'étais pas non plus au mieux de ma forme, c'était indéniable. Il y aurait de quoi me remettre sur pied, à la maison. Nous nous assurions toujours qu'il y ait une petite réserve en cas d'urgence, on ne sait jamais, avec l'état de mère. D'un autre côté, ce n'était pas sans risque. Peut-être était-ce elle qui avait attiré l'infecté jusqu'ici, s'il avait cherché à retrouver l'un des siens ! Si elle mettait ma famille en danger ... Je prendrais un vil plaisir à la faire tomber dans ma toile d'araignée pour la rendre complètement folle. Tout autant que moi je le serais de douleur. Oh ! Ce ne serait pas de sa faute ! Bien sûr ! ... Bon, je devais arrêter de la fixer comme cela et de me faire des films, si je ne voulais pas me faire péter le nez en bonne et due forme. Mon esprit se liguait contre moi-même et ce n'était pas bon signe. De toute façon, il était assez évident que je n'avais pas le choix. Mieux valait coopérer que me faire forcer la main.
« Ouais ... Je crois que ça vaut mieux ... »
Je la suivis donc bien sagement jusqu'à sa voiture, quitte à la surprendre. Je lui donnai les informations nécessaires pour se rendre à la demeure Aoki, fermant ensuite les paupières quelques instants. Le paysage qui défilait me donnait envie de gerber. Et puis comme cela elle arrêterait peut-être de parler ... Mais j'étais certain que je n'échapperais pas à un commentaire à l'arrivée. Pour le commun des mortels, une maison telle que celle de ma lignée ne laissait jamais indifférent. Oui, nous vivions sans doute dans le faste et l’opulence. Mais nous n'avions jamais rien connu d'autre. Bref ... À peine avais-je ouvert la porte d'entrée qu'une voix stridente menaçait de nous briser les tympans.
« SACHIO ... ! »
Gérer ma mère ne faisait pas partie de mes projets alors que j'étais déjà fatigué et en mauvaise posture avec la pharmacienne qui ne semblait pas vouloir me lâcher d'une semelle avant de s'assurer que j'allais mieux. Sans que je puisse vraiment me préparer à quoique ce soit, Sae Aoki me sauta littéralement dessus. Mes doigts rattrapèrent sa taille juste à temps pour qu'elle ne glisse pas. Elle hoqueta en posant ses doigts sur les bandages à mon bras, enfouissant son visage contre mon torse comme si j'allais disparaître dans les secondes à venir.
« Ce n'est qu'une égratignure. » réussis-je à articuler pour qu'elle relâche un peu sa prise. Je n'arrivais plus à respirer.
« Je t'interdis de dire ça ! Après ce qui est arrivé à ton père ... ! »
Une gifle claqua contre ma joue et c'était mérité, je suppose. Je n'essayai même pas de l'arrêter. J'avais un peu l'habitude de ses crises. Je ne savais pas non plus quoi répondre à tout cela. Elle était hystérique. Mais elle avait probablement raison. Elle ne survivrait pas à une perte de plus. Je déposai un baiser rapide sur le haut de son crâne, me raccrochant à l'odeur familière de ses cheveux comme une ancre. Je voulais juste qu'elle cesse de pleurer et de hurler.
« Je suis désolé, mère. L'important, c'est qu'on m'a ramené en un seul morceau. Voici ... Anzu. Elle m'a aidé. »
Je réalisais avec embarras que je connaissais bien peu de choses à son sujet, pas même son nom complet. Heureusement, il n'en fallait pas beaucoup pour que la maîtresse de la maison rebondisse sur un sujet. Un sourire bienveillant éclaira son visage. Quel soulagement. Pour elle, l'incident était déjà oublié. Mes frères ne feraient pas preuve de la même clémence, et c'était sans parler de Jess, la journée serait longue ...
« Tu aurais pu me dire plus tôt que nous avions une invitée. Oh ! Anzu ... Taena-san ... ? Je crois que vous suivez quelques cours avec mon petit Kenji n'est-ce pas ? Voulez-vous bien rester pour le thé ? »
« Mère ? »
« J'insiste. Sachio n'invite jamais d'amis à la maison. »
Je m'étranglai presque. Amis, nous deux ? Je ne voyais pas du tout ce qui lui donnait cette impression. Surtout si elle connaissait mon frère, remarque, cela ne me surprenait même plus. J'étais maudit. Mais comme les deux femmes semblaient d'accord pour pourrir mon après-midi, qui étais-je pour refuser une telle faveur à ma mère, après l'avoir effrayée ? Je n'étais pas un monstre.
« Soit ... Nous serons dans le bureau, si tu as besoin de quoique ce soit. »
Je fis donc un détour par la cuisine pour récupérer deux tasses fumantes de thé vert au jasmin ainsi qu'assez de sang pour me remettre de tout cet épisode et de mes émotions. Cela avait parfois des côtés pratiques d'avoir un vampire qui travaillait à l'hôpital dans son cercle privé. Même si ce vampire était un grand connard. Je guidai ensuite la lycane jusqu'à mon antre.
« Fais comme chez toi ... »
Pas de véritable sarcasme. Ce n'est pas comme si je pouvais l'arrêter de toute façon. Pour ma part, j'allumai une cigarette et je m'écrasai contre la chaise derrière le bureau, tirant deux longs coups dessus. Je sortis ensuite un chéquier du tiroir, attendant qu'elle m'annonce la couleur. Alors pourquoi ressentais-je le besoin de me justifier ? Peut-être parce qu'elle était ma seule chance de faire entendre raison à mon frère, tout aussi têtu que moi. Même s'il était encore moins sociable que moi à bien des égards, je ne doutais pas une seconde qu'il écouterait l'avis d'une collègue qui semblait suffisamment sérieuse pour mériter son respect. Quelqu'un qu'il devait admirer un tant soit peu, s'il avait parlé d'elle.
« Les cachets sont pour ma mère. »
Elle devait avoir des questions, non ? Je lui permettais ainsi de les poser. Leur échange n'avait duré que quelques secondes, mais il était évident que quelque chose n'allait pas. L'humeur girouette de ma mère était flagrante, par ma faute. Plus important, elle avait lu la prescription. Et elle avait sans doute lu la signature. Celle de mon frère. Il ne fallait pas être très brillant pour comprendre ce qui se tramait ici. J'avais fait de mon mieux pour limiter les dégâts, aucun de nous n'avait le cœur à envoyer notre mère dans un asile mais ... Nous n'arrivions pas non plus exactement à l'aider, peu importe ce que semblait croire Kenji. Nous ne faisions que gérer sa souffrance. Mes épaules s'affaissèrent et je passai la main sur mon visage, tentant d'effacer la tristesse. Je ne pouvais pas m'occuper de moi-même alors que je devais m'occuper de tous les autres. Ça n'excusait pas mon comportement, je suppose, mais peut-être pourrait-elle commencer à comprendre, maintenant, au moins. Et pourquoi cela avait été aussi important pour moi de les récupérer, peu importe ce qu'il pouvait m'en coûter. Si elle voulait s'en prendre à mon cas, eh bien, il faudrait attendre et s'armer de beaucoup, beaucoup de patience.
Invité
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Lun 20 Mai 2019 - 22:40
Le vampire avait eu une expression étrange, emmêlé de cynisme et de méfiance, la fixant de ses yeux vairons. Par réflexe, elle croisa les bras et lui lança un air farouche en retour. Elle ne devinait pas ce qu'il se passait dans son petit crâne mais l'air désagréable qu'il affichait lui déplaisait hautement. Ce n'était pas comme si elle lui sauvé la vie et qu'elle lui avait rendu services sur services, elle exigeait un peu plus de respect de sa part. Peut-être avait-il remarquer que son attitude n'était pas appropriée une nouvelle fois et préféra accepter sa requête par la suite. La jeune femme grinça des dents et lui demanda de la suivre jusqu'à sa voiture.
Etonnamment, il ne rechignait pas à marcher sur ses pas. Peut-être n'était-il pas finalement aussi stupide qu'elle le pensait, bien qu'il n'avait fait que la provoquer jusqu'à maintenant. Ils montèrent alors en voiture et Sachio lui indiqua le chemin à suivre jusqu'à sa demeure. Le trajet fut silencieux et l'ambiance qui planait entre eux était encore palpablement lourde. Et clairement, elle n'avait pas non plus envie de faire la discussion, pas même par politesse. Le mutisme était donc de prime.
Rapidement, elle gagna l'endroit tout désigné et elle découvrit avec stupéfaction, là où le vampire vivait. Nettement, elle discernait de par la structure que sa famille ne devait pas être de sous rang en vue de cette architecture gigantesque. Elle se retint néanmoins de faire une remarque, tout simplement parce qu'elle n'avait rien à en redire et que la situation ne s'y prêtait pas à l'heure actuelle. Elle garda ses critiques pour elle et pénétra avec lui dans cette forteresse.
A peine avaient-ils passés le seuil de la porte, qu'une femme se jeta sur lui en hurlant son prénom. Totalement inquiète, elle bégayait littéralement à la vue de ses bandages. Anzu avait préféré se tenir à distance de cette scène familiale qu'elle dédaignait du coin de l'oeil. Elle eut même le droit à une crise de famille, sa mère lui infligeant une claque monumentale en mentionnant son père. Certes, cette femme avait été inquiète mais au point d'en faire tout ce drame... Gênée et mal à l'aise, notre lycane allait pour saluer les vampires et tourner les talons pour retourner vaguer à ses occupations et les laisser aux leurs quand l'aristo la présenta furtivement.
L'Alpha s'arrêta net, ne comprenant pas tellement pourquoi il faisait ça, tout en le maudissant intérieurement. Elle ne voulait rien à faire de plus dans ce manoir, ne sachant pas vraiment où se mettre dans ce décor riche. Et ce fut avec une énorme surprise que la mère de Sachio passa rapidement sur l'incident pour adopter une attitude plus joviale qu'il y a quelques secondes et se concentrer sur la nouvelle venue. Ce fut même un choc lorsqu'elle prononça précisément le nom de la lycane. Elle en était même bouche bée, ne sachant pas non plus comment réagir. Comment une vampiresse pouvait-elle connaître son nom de famille alors qu'elle ne fréquentait même pas le milieu ? Elle n'allait cependant pas tarder à le savoir. Son fils. Ou plutôt, l'un de ses autres fils. Kenji... ? Ce prénom lui était vaguement familier, jusqu'à ce qu'elle percute de plein fouet. Effectivement, cet homme lui disait quelque chose. Ils partageaient tous les deux les mêmes cours de médecine et s'étaient même livrés à des travaux de groupe, dans une même équipe. Ce qui les avait amené à collaborer de temps en temps pour diverses expériences. Mais elle ne s'était pas imaginée qu'il allait jusqu'à en parler à sa propre mère. Il lui avait toujours semblé froid et totalement asociable en tant que personne, mais reconnaissait chez lui une grande qualité en tant que professionnel. Peut-être avait-il eu la même impression de son côté ?
En tout cas, Anzu se trouvait dans une situation gênante, qu'elle avait simplement envie de fuir à triple galops. Sachio n'était pas en reste, et semblait aussi embarrassée qu'elle. Des amis ? Il ne fallait pas non plus pousser le bouchon un peu trop loin. Jusqu'ici, la seule chose qu'elle avait eu envie de faire, c'était de l'étriper. Mais devant la joie de cette dame, Anzu ne pouvait décemment pas refuser cette invitation, par respect et politesse. Elle se courba donc très légèrement devant elle pour la saluer et accepter son offre.
-J'en serais très honorée, Madame.
Sachio, à son grand damne, plia également à cette faveur pour sa mère. Anzu pestait intérieurement. Qu'est ce qu'il pensait, que ça l'enchantait elle aussi ?
Ils firent alors un passage éclair en cuisine pour prendre des thasses et en réapprovisionnement de sang, ce qui eut pour effet d'arracher une grimace à la louve, pas du tout habituée à ce genre de coutume. Ils poursuivirent ensuite dans une pièce bien à lui pour déguster leur thé et peut-être, entamer une discussion. Mais il fallait le dire, elle ne se sentait pas du tout à son aide, pas du tout dans son élément, comme si elle se situait en territoire ennemi. Rien n'était agréable ici, pas même son hôte. Seul son thé fumant la réconfortait un peu. Elle n'avait qu'une hâte, quitter cet endroit.
Al contrario, lui, avait l'air de se sentir bien mieux et lui demanda de faire comme chez elle. Mais chez elle, ce n'était pas aussi lugubre. Elle se contenta de prendre un siège pour s'y asseoir en croisant les jambes. Elle en profita également pour sortir à son tour une cigarette qu'elle alluma nerveusement. Tout la rendait vraiment mal à l'aise ici, même si elle n'en montrait rien.
Mais rapidement, le vampire semblait radicalement plus fragile bien que dans son élément. Il est vrai qu'Anzu avait bien découvert la description, la signature de son frère dont elle n'avait pas fait le rapprochement au début mais avait fini par faire immédiatement le lien avec sa mère sans qu'il ne lui confirme ces faits. Il lui paraissait maintenant las et usé. Un traitement aussi lourd que celui qu'elle avait vu, annonçait évidemment la couleur du cas de cette vampiresse et donc... De la lourdeur émotionnelle qui s'accompagnait avec. Elle s'empara alors de sa tasse et lui annonça le montant, sans mentionner qu'elle l'avait mise au rabais par délicatesse. Tout en buvant sa tasse encore fumante, ses yeux bleus néons flottèrent dans les environs sombres.
-J'avais bien saisi. Sans indiscrétion... Comment en est-elle arrivée là ?
Son intonation était plus douce et conciliante. Elle retrouvait ce comportement qu'elle avait su adopter lors de leur première rencontre. A cet instant, elle se voulait simplement être quelqu'un de compréhensif, sans jugement, autant parce que ça faisait parti de son métier, mais aussi parce que c'était dans son naturel. Elle prenait soin de peser ses mots. Elle ne voulait pas l'ébranler ni même qu'il puisse penser à une curiosité malsaine ou une fausse compassion. Elle comprenait vraiment. Tellement même... De son côté, elle avait toujours été contrainte de faire passer son père avant elle, après la disparition subite de sa mère. Il ne s'en était jamais remis et elle, encore moins. Leur famille avait été déchirée jusqu'à la moelle et Anzu passait son temps à batailler avec lui. Ce n'était pas la même chose que de soigner une maladie mais le résultat était le même : on subissait, quitte à s'oublier, pour prendre soin des autres et à se ranger sur le côté.
-Je suis désolée, Sachio. Ce ne doit pas être... Evident. Enfin. Je comprends ta position.
Ses rétines se teintèrent d'une légère tristesse sur leurs petits sorts, elle ne partageait que trop bien, ses sentiments.
Etonnamment, il ne rechignait pas à marcher sur ses pas. Peut-être n'était-il pas finalement aussi stupide qu'elle le pensait, bien qu'il n'avait fait que la provoquer jusqu'à maintenant. Ils montèrent alors en voiture et Sachio lui indiqua le chemin à suivre jusqu'à sa demeure. Le trajet fut silencieux et l'ambiance qui planait entre eux était encore palpablement lourde. Et clairement, elle n'avait pas non plus envie de faire la discussion, pas même par politesse. Le mutisme était donc de prime.
Rapidement, elle gagna l'endroit tout désigné et elle découvrit avec stupéfaction, là où le vampire vivait. Nettement, elle discernait de par la structure que sa famille ne devait pas être de sous rang en vue de cette architecture gigantesque. Elle se retint néanmoins de faire une remarque, tout simplement parce qu'elle n'avait rien à en redire et que la situation ne s'y prêtait pas à l'heure actuelle. Elle garda ses critiques pour elle et pénétra avec lui dans cette forteresse.
A peine avaient-ils passés le seuil de la porte, qu'une femme se jeta sur lui en hurlant son prénom. Totalement inquiète, elle bégayait littéralement à la vue de ses bandages. Anzu avait préféré se tenir à distance de cette scène familiale qu'elle dédaignait du coin de l'oeil. Elle eut même le droit à une crise de famille, sa mère lui infligeant une claque monumentale en mentionnant son père. Certes, cette femme avait été inquiète mais au point d'en faire tout ce drame... Gênée et mal à l'aise, notre lycane allait pour saluer les vampires et tourner les talons pour retourner vaguer à ses occupations et les laisser aux leurs quand l'aristo la présenta furtivement.
L'Alpha s'arrêta net, ne comprenant pas tellement pourquoi il faisait ça, tout en le maudissant intérieurement. Elle ne voulait rien à faire de plus dans ce manoir, ne sachant pas vraiment où se mettre dans ce décor riche. Et ce fut avec une énorme surprise que la mère de Sachio passa rapidement sur l'incident pour adopter une attitude plus joviale qu'il y a quelques secondes et se concentrer sur la nouvelle venue. Ce fut même un choc lorsqu'elle prononça précisément le nom de la lycane. Elle en était même bouche bée, ne sachant pas non plus comment réagir. Comment une vampiresse pouvait-elle connaître son nom de famille alors qu'elle ne fréquentait même pas le milieu ? Elle n'allait cependant pas tarder à le savoir. Son fils. Ou plutôt, l'un de ses autres fils. Kenji... ? Ce prénom lui était vaguement familier, jusqu'à ce qu'elle percute de plein fouet. Effectivement, cet homme lui disait quelque chose. Ils partageaient tous les deux les mêmes cours de médecine et s'étaient même livrés à des travaux de groupe, dans une même équipe. Ce qui les avait amené à collaborer de temps en temps pour diverses expériences. Mais elle ne s'était pas imaginée qu'il allait jusqu'à en parler à sa propre mère. Il lui avait toujours semblé froid et totalement asociable en tant que personne, mais reconnaissait chez lui une grande qualité en tant que professionnel. Peut-être avait-il eu la même impression de son côté ?
En tout cas, Anzu se trouvait dans une situation gênante, qu'elle avait simplement envie de fuir à triple galops. Sachio n'était pas en reste, et semblait aussi embarrassée qu'elle. Des amis ? Il ne fallait pas non plus pousser le bouchon un peu trop loin. Jusqu'ici, la seule chose qu'elle avait eu envie de faire, c'était de l'étriper. Mais devant la joie de cette dame, Anzu ne pouvait décemment pas refuser cette invitation, par respect et politesse. Elle se courba donc très légèrement devant elle pour la saluer et accepter son offre.
-J'en serais très honorée, Madame.
Sachio, à son grand damne, plia également à cette faveur pour sa mère. Anzu pestait intérieurement. Qu'est ce qu'il pensait, que ça l'enchantait elle aussi ?
Ils firent alors un passage éclair en cuisine pour prendre des thasses et en réapprovisionnement de sang, ce qui eut pour effet d'arracher une grimace à la louve, pas du tout habituée à ce genre de coutume. Ils poursuivirent ensuite dans une pièce bien à lui pour déguster leur thé et peut-être, entamer une discussion. Mais il fallait le dire, elle ne se sentait pas du tout à son aide, pas du tout dans son élément, comme si elle se situait en territoire ennemi. Rien n'était agréable ici, pas même son hôte. Seul son thé fumant la réconfortait un peu. Elle n'avait qu'une hâte, quitter cet endroit.
Al contrario, lui, avait l'air de se sentir bien mieux et lui demanda de faire comme chez elle. Mais chez elle, ce n'était pas aussi lugubre. Elle se contenta de prendre un siège pour s'y asseoir en croisant les jambes. Elle en profita également pour sortir à son tour une cigarette qu'elle alluma nerveusement. Tout la rendait vraiment mal à l'aise ici, même si elle n'en montrait rien.
Mais rapidement, le vampire semblait radicalement plus fragile bien que dans son élément. Il est vrai qu'Anzu avait bien découvert la description, la signature de son frère dont elle n'avait pas fait le rapprochement au début mais avait fini par faire immédiatement le lien avec sa mère sans qu'il ne lui confirme ces faits. Il lui paraissait maintenant las et usé. Un traitement aussi lourd que celui qu'elle avait vu, annonçait évidemment la couleur du cas de cette vampiresse et donc... De la lourdeur émotionnelle qui s'accompagnait avec. Elle s'empara alors de sa tasse et lui annonça le montant, sans mentionner qu'elle l'avait mise au rabais par délicatesse. Tout en buvant sa tasse encore fumante, ses yeux bleus néons flottèrent dans les environs sombres.
-J'avais bien saisi. Sans indiscrétion... Comment en est-elle arrivée là ?
Son intonation était plus douce et conciliante. Elle retrouvait ce comportement qu'elle avait su adopter lors de leur première rencontre. A cet instant, elle se voulait simplement être quelqu'un de compréhensif, sans jugement, autant parce que ça faisait parti de son métier, mais aussi parce que c'était dans son naturel. Elle prenait soin de peser ses mots. Elle ne voulait pas l'ébranler ni même qu'il puisse penser à une curiosité malsaine ou une fausse compassion. Elle comprenait vraiment. Tellement même... De son côté, elle avait toujours été contrainte de faire passer son père avant elle, après la disparition subite de sa mère. Il ne s'en était jamais remis et elle, encore moins. Leur famille avait été déchirée jusqu'à la moelle et Anzu passait son temps à batailler avec lui. Ce n'était pas la même chose que de soigner une maladie mais le résultat était le même : on subissait, quitte à s'oublier, pour prendre soin des autres et à se ranger sur le côté.
-Je suis désolée, Sachio. Ce ne doit pas être... Evident. Enfin. Je comprends ta position.
Ses rétines se teintèrent d'une légère tristesse sur leurs petits sorts, elle ne partageait que trop bien, ses sentiments.
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Mer 29 Mai 2019 - 3:14
Je restai silencieux quelques moments en écoutant ce qu'Anzu avait à me dire, l'observant attentivement. Une autre personne aurait pu en profiter pour retourner le couteau dans la plaie. Elle semblait sincère, quoique troublée. Eh bien, eh bien, j'avais réussi à lui faire perdre un peu de sa superbe ... Je ne m'en réjouissais pourtant pas. Ni elle ni moi n'aurait dû se sentir supérieur à l'autre. Peut-être devrais-je m'excuser à nouveau. Je devrais aussi lui rendre ses feutres. Hm. Nous avions tout notre temps pour cela, je suppose. Mes pensées étaient plutôt accaparées par l'état de ma mère pour le moment, ce qui était bien naturel, vu la question et les commentaires, ainsi que la scène que nous venions de quitter. Je fis tourner la cuillère dans ma tasse remplie jusqu'au bord maintenant que j'y avais ajouté l'ingrédient secret. Le breuvage fumant avait pris une teinte plus rose, presque rouge, reflétant celle de mes iris fatigués.
« Pour faire une histoire courte, je pense qu'elle a fini par comprendre que notre père n'était pas juste porté disparu, et ça l'a détruite. Son état a empiré récemment. Ma petite sœur a dû quitter le pays précipitamment. »
J'allais lui épargner les détails. Cela ne l'a regardait pas vraiment. De toute façon, je n'étais pas prêt à parler ouvertement de cette affaire, même si cela relevait plus ou moins du domaine public désormais, chez les vampires à tout le moins. Peut-être devrais-je supplier Akahime de revenir à la maison, si cela pouvait aider notre mère à se rétablir ... Mais m'écouterait-elle ? Elle pouvait croire que tout ceci était un subterfuge pour la revoir. Dans son esprit ... Peut-être étais-je devenu cet homme cruel. Je n'étais certainement plus son grand frère adoré. J'aurais peut-être dû parler de mes doutes à la miko du temple de Kazuhide, mais on dit que les voies divines sont impénétrables. Cette fois, c'était la louve qui avait été mise sur ma route, alors je devais croire qu'elle pouvait m'aider à voir plus clair, si je lui racontais tout. Le sujet de ma sœur attendrait encore un peu, sauf si Anzu avait son avis sur la question. Pff ... Pourquoi me mentir à moi-même ? Bien sûr qu'elle avait un avis sur la question. Elle était le genre de femmes à avoir un avis sur tout, et même à refaire la décoration si cela ne lui plaisait pas.
« Elle a ses bons jours. Mais la plupart du temps elle vit dans le déni ou dans la détresse absolue, alors on se relaye avec mes frères pour la surveiller, pour qu'elle n'oublie pas de se nourrir et qu'elle ne se blesse pas. Le pire ... C'est de ne pas savoir ce qu'elle a. J'ai tout essayé. Ils refusent tous de voir la vérité en face. Dire que c'est moi qui est supposé être fou dans cette famille ... »
Consulter, ce n'était pas facile, pour un vampire. Cela, je pouvais le concéder, mais je ne voulais pas attendre les bras croises le point de non retour si je pouvais l'éviter ... Les somnifères l'aidaient à ne pas faire de cauchemars, au moins. Elle pouvait donc conserver ses forces. Je balayai la fumée de la main avant d'écraser mon mégot dans le cendrier, hérité en même temps que le bureau et toutes les responsabilités qui l'accompagnaient, laissant mes coudes sur le bureau, entrelaçant mes doigts en prenant un air plus sombre. Si elle voulait que je lui confie mes pensées, elle allait être servie. J'étais frustré : finalement, être l'aîné cela ne voulait pas dire grand-chose et mon échec aujourd'hui me ramenait sous le nez la longue liste de mes erreurs.
« Je ne sais pas si elle pourrait se réveiller un jour sans même savoir qui nous sommes. Pour le moment, je crois qu'elle se préserve pour mes noces, mais après ... Je ne sais plus quoi faire. Alors non, je ne peux pas juste ramener n'importe qui ici ou baisser ma garde. Tant pis si cela fait de moi quelqu'un de seul et d'un peu aigri. Mais je suppose que je pouvais faire une exception pour la fille qui m'a sauvé la peau. »
Je tentais de faire un peu d'humour pour retenir mes larmes et un bien mince sourire s'étira sur mon visage. C'était ce qui se rapprochait le plus d'un premier vrai échange cordial entre nous. Comment faire pour ne pas voir la vie avec un grand cynisme, lorsqu'elle vous renvoie une claque pareille au visage ? Bon sang, j'avais besoin de quelque chose de bien plus fort que ce pauvre thé, mais je ne voulais pas empirer encore plus l'impression qu'elle pouvait avoir de moi. Je bus donc mon thé, un peu mal à l'aise malgré tout. C'est beau, la noblesse vampire, n'est-ce pas ?
Invité
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Mer 29 Mai 2019 - 19:27
Le vampire était resté inscrit un moment dans son mutisme. Peut-être ne s'attendait-il pas à ce qu'elle change d'attitude pour se montrer plus agréable ? Peut-être ressentait-il une forme suspecte dans ce comportement qui se voulait simplement compréhensif ? Elle pouvait aisément lecomprendre, après tout, ils étaient inconditionnellement ennemis par la force des choses depuis la nuit des temps, gravé dans le marbre par le biais d'une haine viscérale. Mais si tel avait vraiment été le cas à ce moment précis, Anzu ne serait sûrement pas assise dans ce fauteuil en train de siroter un thé qu'il lui avait offert, même si c'était pour faire plaisir à sa mère. Elle ne voyait pas bien en quoi ses questions paraissaient suspectes ou alors elle était juste à côté de la plaque.
Il lui confia que si sa mère était dans cet état catastrophique, c'était dû à la disparition subite de son père, ajoutant à cela le départ prématuré de sa sœur. Crtainement, pour quelques raisons obscures qu'elle ignorait et qu'il ne prit pas soin de mettre sur la table. Il voulait certainement éviter d'en dire trop. Ce qu'elle concevait, ce n'était qu'une inconnue après tout.
Mais la lycane ne pouvait pas faire abstraction de la détresse du vampire. Devait-elle en conclure que malgré la méfiance installée entre ces deux individus, régnait ne serait-ce qu'une petite brise de confiance ? En effet, il flanchait et s'exposait à elle dans sa fragilité. Elle pourrait en profiter pour le casser avec cynisme, l'enterrer dans le jugement et le rabaisser davantage. Mais elle n'était pas ainsi. Bien au contraire, la lycane ne pouvait pas éviter cette saleté de comparaison entre leurs deux situations qui se superposaient bien cruellement. Par expériences, elle craignait finalement de le briser davantage, comme une vérité fatidique qui s'impose comme le marteau de la justice. Sombre, et terrifiante, cette fameuse conclusion qui emporte vos certitudes comme une tornade balayant votre âme sans possibilité de vous accrocher nulle part. Pas même à vos proches. Pas même à vous-mêmes.
Elle l'avait vécu ça. Lorsque sa défunte mère eut quitté ce monde, son univers à elle s'était transformé en un cyclone et un cercle vicieux infâme. Encore maintenant, elle devait porter son père à bout de bras, fracassé par un deuil qu'il n'acceptait pas, accablé par la solitude et la rancoeur envers la race de son hôte. Fatalement, la réponse aux doutes de Sachio était en fait relativement assez simple. Il n'y avait pas de remède. Et il n'y en aurait aucun. Cette maladie n'était ni plus ni moins un cœur brisé, menant à une dépression lente et douloureuse qui vous paralyse. Et rien, pas même un traitement et des médicaments, ne pourrait arranger le dysfonctionnement mental de ces personnes. Quant à Anzu et Sachio, eux, ils avaient simplement appris à vivre avec. Mais tout le monde n'en était pas capable. Et ceux qui n'en sont pas capables, finissent par couler et mourir étouffé dans leur chagrin, sans manquer leurs proches avec eux dans ce pénible voyage. L'Alpha se mordit profondément la lèvre. Elle lui en voulait. Elle lui en voulait terriblement de lui avoir voler ses ailes et de l'avoir confiné dans sa solitude, à cause de sa faiblesse. Elle, avait supporté le poids de cette souffrance, sans l'aide de personne. Et personne ne s'en était soucié. Il n'était bon qu'à rabacher les mêmes discours remplis de haine dénonçant les vampires, pour ne jamais la soutenir dans ses combats à elle, sans jamais l'avoir accepté pour ses idées, telle une erreur de la nature. Il n'était qu'un imbécile qui se laissait bouffer, en oubliant qu'elle restait sa fille et qu'elle avait toujours été là, à ses soins. Parfois, le mieux, et c'était triste à dire, était de leur lâcher la main, pour simplement vivre et ne pas se laisser moisir. Mais est-ce que Sachio, pourrait entendre ça ? Il aimait sa mère, comme Anzu aimait son paternel, mais elle, pourrait aisément le laisser de côté pour s'écouter enfin. Mais lui ? Elle fronça les sourcils et décida tout de même de lui faire front, qu'importe si ça devait le mettre en colère. La lycane avança alors son buste vers lui pour poser sa tasse sur la table en face, pour annoncer son avis.
-Sachio... J'admire la patience avec laquelle tu traites ta mère. Tu dois énormément l'aimer pour te sacrifier ainsi, en dépit de tout. Mais laisse moi te dire une chose, même si tu ne seras peut-être pas apte à l'entendre... Ta mère, tu pourras bien lui administrer tous les traitements du monde, ça ne suffira jamais à combler sa perte. Masquer la détresse certes, mais pas la guérir. Et tu sais pourquoi ? Ce n'est pas compliqué à deviner, même si cela ne reste qu'une supposition... Je compose simplement avec les informations que tu m'as donnée... Ta mère est souffrante, d'une maladie ravageuse qui affaiblit petit à petit, jusqu'au point de non retour. Une dépression sévère. Mais il y a des personnes, qui ne peuvent tout bonnement pas survivre d'une plaie ouverte émotionnelle, quand elle est trop forte. Mon point de vue est sûrement fataliste, désespéré, mais il reste vrai. Après... Ce n'est qu'une supposition. Mais cela reste très similaire au cas de mon père, lorsque nous avons perdu mère. Cette chute psychologique désastreuse vers le bas, dont il ne se remettra certainement jamais.
Elle lui laissa le temps d'assimiler ses paroles et appréhendait également un peu sa réaction, tout en plaçant furtivement une information capitale entre deux mots, qu'il était censé pouvoir traduire de lui-même. Toutefois, elle sentait pertinemment qu'il était loin d'être idiot et qu'il ne pouvait pas ignorer cette triste réalité. Elle soupira lourdement avant de continuer.
-Après, je ne dis pas qu'il n'y a aucune solution... Mais elles restent restreintes. Les traitements la maintiennent à flot, mais cela ne lui fait même pas du bien. Bien au contraire, ils ne font que la soutirer de la réalité qu'elle ne saurait affronter. Et ça, tu le sais plus que quiconque. C'est peut-être idiot ce que je vais dire... Mais tu n'as jamais songé à l'emmener à un de vos supers vampires, pour, par exemple, lui effacer la mémoire ou tout du moins, modeler son esprit dans le sens où elle n'aurait plus à subir ce manque ? A ce stade, les médicaments ne sont plus utiles, il faudrait peut-être chercher des solutions plus... surnaturelles ? Ou engager carrément une thérapie psychologique pour l'aider à surmonter ce traumatisme. Elle pointa son index sur sa tempe. Tout est dans la tête, après tout. Il faut y remettre de l'ordre.
Elle s'avançait sur une pente sinueuse et glissante, mais il fallait bien trouver un autre terrain de jeu. Ca ne servait à rien de persister dans une démarche totalement dépourvue de sens à l'heure actuelle. Et finalement, ce n'était pas bête. Parfois, aux grands maux, les grands moyens. Dans leur monde, il devait bien connaître quelqu'un de cette trempe, sachant manier l'esprit.
-Oh, mais dis-moi, je me sentirais presque honorée de cette déclaration. Elle lui offrit un sourire effronté, histoire de détendre un peu l'atmosphère suffocante de cette discussion. Anzu voyait bien qu'il était sur le point de craquer. Et puis, je préfère te voir aigri que triste. Sinon, tu ne serais pas un vampire digne de ce nom.
Elle émit un petit rire en jouant subtilement sur les clichés qui faisait des vampires des êtres insensibles, pour le rebooster un peu. La lycane détestait voir les gens aussi abattus. Du soutien était plus que le bienvenu en ce moment. Parce que la vie, était beaucoup trop sombre quand on était seul à affronter ses diables.
Il lui confia que si sa mère était dans cet état catastrophique, c'était dû à la disparition subite de son père, ajoutant à cela le départ prématuré de sa sœur. Crtainement, pour quelques raisons obscures qu'elle ignorait et qu'il ne prit pas soin de mettre sur la table. Il voulait certainement éviter d'en dire trop. Ce qu'elle concevait, ce n'était qu'une inconnue après tout.
Mais la lycane ne pouvait pas faire abstraction de la détresse du vampire. Devait-elle en conclure que malgré la méfiance installée entre ces deux individus, régnait ne serait-ce qu'une petite brise de confiance ? En effet, il flanchait et s'exposait à elle dans sa fragilité. Elle pourrait en profiter pour le casser avec cynisme, l'enterrer dans le jugement et le rabaisser davantage. Mais elle n'était pas ainsi. Bien au contraire, la lycane ne pouvait pas éviter cette saleté de comparaison entre leurs deux situations qui se superposaient bien cruellement. Par expériences, elle craignait finalement de le briser davantage, comme une vérité fatidique qui s'impose comme le marteau de la justice. Sombre, et terrifiante, cette fameuse conclusion qui emporte vos certitudes comme une tornade balayant votre âme sans possibilité de vous accrocher nulle part. Pas même à vos proches. Pas même à vous-mêmes.
Elle l'avait vécu ça. Lorsque sa défunte mère eut quitté ce monde, son univers à elle s'était transformé en un cyclone et un cercle vicieux infâme. Encore maintenant, elle devait porter son père à bout de bras, fracassé par un deuil qu'il n'acceptait pas, accablé par la solitude et la rancoeur envers la race de son hôte. Fatalement, la réponse aux doutes de Sachio était en fait relativement assez simple. Il n'y avait pas de remède. Et il n'y en aurait aucun. Cette maladie n'était ni plus ni moins un cœur brisé, menant à une dépression lente et douloureuse qui vous paralyse. Et rien, pas même un traitement et des médicaments, ne pourrait arranger le dysfonctionnement mental de ces personnes. Quant à Anzu et Sachio, eux, ils avaient simplement appris à vivre avec. Mais tout le monde n'en était pas capable. Et ceux qui n'en sont pas capables, finissent par couler et mourir étouffé dans leur chagrin, sans manquer leurs proches avec eux dans ce pénible voyage. L'Alpha se mordit profondément la lèvre. Elle lui en voulait. Elle lui en voulait terriblement de lui avoir voler ses ailes et de l'avoir confiné dans sa solitude, à cause de sa faiblesse. Elle, avait supporté le poids de cette souffrance, sans l'aide de personne. Et personne ne s'en était soucié. Il n'était bon qu'à rabacher les mêmes discours remplis de haine dénonçant les vampires, pour ne jamais la soutenir dans ses combats à elle, sans jamais l'avoir accepté pour ses idées, telle une erreur de la nature. Il n'était qu'un imbécile qui se laissait bouffer, en oubliant qu'elle restait sa fille et qu'elle avait toujours été là, à ses soins. Parfois, le mieux, et c'était triste à dire, était de leur lâcher la main, pour simplement vivre et ne pas se laisser moisir. Mais est-ce que Sachio, pourrait entendre ça ? Il aimait sa mère, comme Anzu aimait son paternel, mais elle, pourrait aisément le laisser de côté pour s'écouter enfin. Mais lui ? Elle fronça les sourcils et décida tout de même de lui faire front, qu'importe si ça devait le mettre en colère. La lycane avança alors son buste vers lui pour poser sa tasse sur la table en face, pour annoncer son avis.
-Sachio... J'admire la patience avec laquelle tu traites ta mère. Tu dois énormément l'aimer pour te sacrifier ainsi, en dépit de tout. Mais laisse moi te dire une chose, même si tu ne seras peut-être pas apte à l'entendre... Ta mère, tu pourras bien lui administrer tous les traitements du monde, ça ne suffira jamais à combler sa perte. Masquer la détresse certes, mais pas la guérir. Et tu sais pourquoi ? Ce n'est pas compliqué à deviner, même si cela ne reste qu'une supposition... Je compose simplement avec les informations que tu m'as donnée... Ta mère est souffrante, d'une maladie ravageuse qui affaiblit petit à petit, jusqu'au point de non retour. Une dépression sévère. Mais il y a des personnes, qui ne peuvent tout bonnement pas survivre d'une plaie ouverte émotionnelle, quand elle est trop forte. Mon point de vue est sûrement fataliste, désespéré, mais il reste vrai. Après... Ce n'est qu'une supposition. Mais cela reste très similaire au cas de mon père, lorsque nous avons perdu mère. Cette chute psychologique désastreuse vers le bas, dont il ne se remettra certainement jamais.
Elle lui laissa le temps d'assimiler ses paroles et appréhendait également un peu sa réaction, tout en plaçant furtivement une information capitale entre deux mots, qu'il était censé pouvoir traduire de lui-même. Toutefois, elle sentait pertinemment qu'il était loin d'être idiot et qu'il ne pouvait pas ignorer cette triste réalité. Elle soupira lourdement avant de continuer.
-Après, je ne dis pas qu'il n'y a aucune solution... Mais elles restent restreintes. Les traitements la maintiennent à flot, mais cela ne lui fait même pas du bien. Bien au contraire, ils ne font que la soutirer de la réalité qu'elle ne saurait affronter. Et ça, tu le sais plus que quiconque. C'est peut-être idiot ce que je vais dire... Mais tu n'as jamais songé à l'emmener à un de vos supers vampires, pour, par exemple, lui effacer la mémoire ou tout du moins, modeler son esprit dans le sens où elle n'aurait plus à subir ce manque ? A ce stade, les médicaments ne sont plus utiles, il faudrait peut-être chercher des solutions plus... surnaturelles ? Ou engager carrément une thérapie psychologique pour l'aider à surmonter ce traumatisme. Elle pointa son index sur sa tempe. Tout est dans la tête, après tout. Il faut y remettre de l'ordre.
Elle s'avançait sur une pente sinueuse et glissante, mais il fallait bien trouver un autre terrain de jeu. Ca ne servait à rien de persister dans une démarche totalement dépourvue de sens à l'heure actuelle. Et finalement, ce n'était pas bête. Parfois, aux grands maux, les grands moyens. Dans leur monde, il devait bien connaître quelqu'un de cette trempe, sachant manier l'esprit.
-Oh, mais dis-moi, je me sentirais presque honorée de cette déclaration. Elle lui offrit un sourire effronté, histoire de détendre un peu l'atmosphère suffocante de cette discussion. Anzu voyait bien qu'il était sur le point de craquer. Et puis, je préfère te voir aigri que triste. Sinon, tu ne serais pas un vampire digne de ce nom.
Elle émit un petit rire en jouant subtilement sur les clichés qui faisait des vampires des êtres insensibles, pour le rebooster un peu. La lycane détestait voir les gens aussi abattus. Du soutien était plus que le bienvenu en ce moment. Parce que la vie, était beaucoup trop sombre quand on était seul à affronter ses diables.
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