Page 2 sur 2 • 1, 2
Invité
Invité
Mer 6 Mai 2020 - 16:46
« Je sais. »
Deux mots. Deux mots simples du vocabulaire, ils n’étaient pas vraiment inspirant sortie du contexte, ni même agréable à entendre, finalement. Il n’y avait aucune sonorité agréable à l’oreille dans ses deux mots « je sais ». Et pourtant, à cet instant, ils avaient plus d’importance qu’un monologue poétique.
« Je te comprends », voyez-vous, aurait été de trop, un peu trop de pitié, de compassion mais, aucune identification. Il pouvait être agréable d’être « compris » dans certaines situations mais, en cette fin de matinée corsée, Lin n’y aurait trouvé aucun réconfort. Elle ne demandait clairement pas à être comprise.
« Je vois », alors ? Un drame. Personne ne pouvait voir une âme dans toute sa complexité, qu’importe son pouvoir. Et même si cela, était envisageable et possible, c’était une violence, un coup de point à l’intimité, une absence d’humanité à toute épreuve, car se permettre de toucher une personne jusqu’aux tréfonds de son âme relevait d’un manque crucial de valeur. La métisse, en tout cas, n’en aurait trouvé aucun plaisir.
Comique, non ? Lin acceptait sans aucune forme de résistance de se faire brûler – à on ne sait pas encore combien de degrés – cendre au vent mais, laisser quelqu’un entrer dans son intérieur profond pour « voir » son intimité relevait de l’iimpossible.
Finalement, d’un « je sais », la Justice venait juste d’affirmer une réalité. C’était des peurs conjointes, des peurs qui ne venait peut-être pas du même moule mais, pouvait parfaitement se ressembler. Lin ferme les yeux, face à cette caresse en soupirant d’aise ou de douleur, impossible de faire la différence. Et quand dans un sifflement, l’enclaviste lui annonce la couleur… Lin n’en est qu’aux anges.
« Fais tes preuves Juhel-san. Sinon, tu seras condamnée à rester minable durant toute ta piètre et exaspérante existence. Et tu ne pourras que pleurer sur ta propre impuissance. Tu seras la seule coupable. »
D’un petit rire ponctué d’un sourire plus que sincère, Lin accuse le coup. Elle était minable, avait une piètre et exaspérante existence, une impuissance propre à faire pâlir une brindille même au vent, et pourtant, elle accueille cette réalité d’un sourire franc. En effet, elle avait fait le choix de douiller, de morfler dans un seul but « faire ses preuves » pour n’être coupable que d’une chose… de ne jamais rien lâcher.
Qui aurait pu lui en vouloir, après tout ? L’éventualité d’abandonner lui avait peut-être effleuré l’esprit comme il aurait effleuré l’esprit de n’importe lequel d’entre nous après tous ses événements. Devenir le pâté d’un groupe de mort vivant c’était révélé plus qu’effrayant : laisser faire et mourir aurait été presque adéquat. Malgré tout, destin ou rage de vaincre – on ne pouvait pas vraiment savoir – elle était encore là. Tout cela pour finir en barbecue dans une salle de classe, comment ne pas juste finir en cendre ? Son rôle c’était lequel ? En chier ? Merde alors, stop, fin, on meurt, ça fait du bien.
Et bien non, impossible. Mourir comment ? Comme ça ? Patricia montre l’idée du doigt en rigolant sarcastiquement avant de stipuler farouchement : « never, poulette ». Alors, ce qui se produisait actuellement, n’était que le début certes… le début d’encore plus de merde, de douleur, de remise en question et de travail acharnée sous les yeux implacables de la Justice.
Elle se trouvait face à deux choix, simples et clairs. Fuir, dire non, partir : « meuf, regarde, je ressemble à un rôti de beauf mais sans les cordes » ou accepter le deal.
« Noté et signé, Donazya-sama »
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum