Une prière dans le noir [24/06/2018]

L’église. Un lieu de recueillement où elle n’avait plus mis les pieds depuis belle lurette. La dernière fois qu’elle était venue. Elle avait rencontré ce drôle de spécimen qui avait voulu tirer son portrait. Elle l’avait toujours, bien à l’abri dans sa chambre. Il ne manquait plus que le cadre pour l’accrocher au mur. Mais elle n’avait pas pris le temps d’en trouver un encore.

Elle était maintenant revenue, une nouvelle fois. Si ses parents étaient mis au courant, surement feraient-ils une syncope. Elle avait, après tout, grandi dans une famille anglicane. Et si ce n’était pas toutes les semaines, il se rendait au moins très régulièrement à l’église pour prier. Deux fois sur les quelques mois qu’elle était maintenant présente à Nakanoto n’étaient donc pas suffisant. Elle veillerait à ce que son père ne l’apprenne pas. Il valait mieux. Surtout qu’elle n’était toujours pas là pour se recueillir. Toutefois, sa présence ici n’était pas anodine.

En effet, si elle était présente en ce lieu ce soir, c’était surtout pour revoir le prêtre qu’elle avait rencontré quelques jours auparavant. Il fallait avouer que ce dernier avait bien piqué sa curiosité. Il faisait déjà parti des Chevaliers des Ombres. En soit, c’était un joli contraste, selon l’avis de la demoiselle, par rapport à sa profession d’homme religieux. Et puis, elle avait bien noté que Alessio Di Altiero et lui se connaissaient. Cela voulait donc dire que le chef du clan italien passait régulièrement en ce lieu.

Ainsi, elle s’était décidée à venir à l’église, un dimanche. Elle savait que c’était le jour de la messe. S’il y avait bien un jour où l’homme devait y être, c’était bien ce jour-ci. Ce qu’elle ne savait pas encore, par contre. C’est que le religieux en question organisait une seconde messe, de nuit, pour les vampires qui souhaitaient y assister. Il fallait toutefois avouer que les croyances de chaque étaient un sujet personnel et parfois délicat. Et donc rarement abordé lors des discussions amicales ou mondaines. Parler de ses croyances, c’était comme livrer un peu de soi-même. Et on avait appris à la jeune femme à ne pas se livrer, à garder ses émotions pour soi. Ce qu’elle confiait pouvait être utilisé contre elle plus tard. Mais plus elle passait de temps au Japon, plus son masque de métal craquait. Alessio, Farah, Aaren, Junya, Rosalie, Rum, Vilhelm… Depuis qu’elle n’était plus dans son cocon, toutes ces rencontres la changeaient un peu plus chaque jour. Son éducation lui criait de faire attention. Son instinct, lui, d’attendre encore un peu et de voir par la suite.

Elle décida de sortir de ses pensées et regarda dans les alentours si Riku Kobayashi était là. Une fois qu’elle le repéra, elle s’approcha de l’homme et fit une simple révérence avant de prendre la parole.

Sarah ▬ « Bonsoir, mon père. Je suis désolée de vous déranger. Auriez-vous quelques instants à m’accorder ? »

Le dimanche est le jour dédié au Seigneur, c’est ainsi que va le monde depuis sa création d’après les textes de la Bible. Les textes n’ont jamais été pour moi rien de plus que des guides abstraits, balisant un chemin vertueux qui a été mal compris par beaucoup d’hommes. J’aime l’idée d’une entité créatrice universelle, mais plus encore le fait que toutes les croyances du monde ne pourraient être que le résultat d'une interprétation humaine de faits passés sous la grâce et la volonté du Créateur. Je reste investit de la pensée selon laquelle une volonté a ordonné le monde dans une pensée créatrice. Je suis assez amusé finalement de la façon dont les choses vont et viennent dans le monde, comment un point de vue peut évoluer tout en restant proche de l’idée initiale. J’ai toujours eu une ouverture d’esprit énorme et cela guide chacun de mes pas. C’est ainsi que bien que je sois dans le devoir de faire des sermons et à utiliser les paroles de bible, je ne peux pas m’empêcher de nuancer mon propos, le teinter de ma philosophie profonde qui va si bien aux gens venant à moi.

Malgré la messe de nuit terminée maintenant, mes pensées n’allaient pas à mes ouailles, mais bien vers mon mariage qui allait avoir lieu quelques jours plus tard. C’est une date vraiment importante pour Sumire et moi bien évidemment, mais aussi pour la famille de cette dernière que je ne suis pas forcément pressé de revoir. La mère de ma future épouse n’est pas vraiment ce qu’on appeler une femme facile à vivre et à convaincre...
Mais à l’heure qui était, il fallait que je sois plus concentré que cela. Il y avait eu un peu de passage à cette messe nocturne pour dire. Il n’était pas compliqué de savoir pour quelle raison. Un lycan avait été retrouvé mort quelques jours plus tôt seulement. Beaucoup de vampires figurant parmi ceux venant occasionnellement à la messe étaient présent ce soir pour avoir un peu de réconfort. Il se trouvait que beaucoup d’entre eux avaient maintenant peur qu’après cette arme capable de tuer un lycan, beaucoup de ces “bêtes" ne finissent par entrer dans le rang parmi les chasseurs et que les créateurs de l’arme ne fassent pression sur les lycans pour chasser les vampires.
C’est une façon de penser le problème que je ne m’étais même pas figuré en fait, mais qui prend tout son sens lorsqu’on est vieux de plusieurs siècles je supposais. Convaincre par la crainte de mourir était une chose dont beaucoup de vampires avaient dû utiliser pour arriver à leurs fins.

C’est alors que je me pensais seul que mon arme se mit à vibrer avec force d’un seul coup. Un vampire était arrivé dans la zone et s’approchait. Je me suis retourné pour voir une jeune fille en apparence mais que je reconnus tout de suite. C’était la personne qui accompagnait le seigneur Di Altiero le soir de la mort du lycan. Lawford, je crois que c’était le nom que j’avais entendu ce soir-là.

Elle me salua d’une simple révérence à laquelle je répliquais avec un geste de la tête légèrement incliné avec humilité.

Riku ▬ Bonsoir ma fille. Vous ne me dérangez nullement, ne vous en faites pas. J’ai toujours du temps pour une personne qui en demande. Que puis-je pour vous mademoiselle Lawford ?

Je ne l’ai jamais vu dans les parages avant. Peut-être n'était-elle pas là depuis longtemps, ou simplement pas spécialement portée sur la religion, ou en tout cas celle-ci.

L’homme était humble. En soit, c’était une qualité que Sarah aimait, qu’elle aurait voulu atteindre, même. Peut-être un jour, peut-être jamais. L’éducation qu’elle avait reçue lui disait qu’elle devait toujours être fière, avoir la tête droite. « Ecraser ou être écrasé ». C’était ainsi que cela fonctionnait chez elle. Bien sûr, elle ne connaissait pas tous les tenants et les aboutissants. Elle ne savait pas qu’en l’envoyant aussi loin de ce qu’elle considérait chez elle, le Duc Lawford avait vu un moyen de protéger sa fille de la branche Backloy. Elle ne savait pas non plus que son père adoptif mettait tout en place pour la mettre à l’abri en envoyant une simple missive, les derniers mots de son véritable père à Junya Ryan. Elle allait encore le découvrir, découvrir la vérité sur elle-même.

Et puis… Toutes ces rencontres qui avaient mis déjà ses convictions en déroute. Il y avait Vilhelm, un Hunter, qu’elle avait fini par apprécier et qu’elle considérait presque comme un ami, alors qu’on lui avait toujours appris à se méfier d’eux. Il y avait Alessio et Junya, tellement différent de Sir Backloy. Sans oublier Bradley Dwight Hodgkin et la level D qui l’avait représenté au Sénat et le respect qu’elle avait de la part de ses congénères level A. Elle avait toujours considéré que Raphaël de la Roche était un peu particulier et elle mettait ceci sur son côté artiste. Finalement, il était peut-être loin d’être une exception à la règle.

D’un geste, elle invita le père à s’assoir. C’était peut-être, voire même surement déplacé. Mais c’était le genre de discussion qu’il valait peut-être avoir assis. Et puis, la demoiselle avait tout de même pas mal de choses à dire et à demander. Une fois elle-même installée, elle prit une grande inspiration et commença à dire ce qu’elle avait sur le cœur.

Sarah ▬ « Je dois vous avouer, mon père, que je suis nouvelle dans cette ville. Ainsi que nouvelle représentante. Et… »

Cela était étrange de se confesser ainsi. Cela faisait ressortir les incertitudes qu’elle avait l’habitude d’enfuir en elle. Elle devait toujours se montrer forte et infaillible en toute circonstance. Garder son masque de glace. Mais cela faisait un moment que son masque commençait à se fissurer, signe précurseur de ses doutes qu’elle taisait en elle.

Sarah ▬ « Parfois, je me demande si c’était une bonne idée de mon père de prendre sa retraite et de me nommer à sa place. Je ne suis pas sûr d’en savoir assez sur la politique actuelle. Même si je l’étais, la situation est sans précédent, n’est-ce pas ? »

Voilà qu’elle se sentait mal. Elle n’avait pas l’habitude, simplement. C’était… Une nouveauté pour elle. La base solide qu’elle était s’était effritée au fur et à mesure de son séjour ici. Et pour une fois, elle ne savait pas comment gérer ce sentiment. Par réflexe, elle tenta au mieux de cacher ce qu’elle venait de réaliser. Pour la première fois, elle avait besoin d’être rassurée. Peut-être était-ce une mauvaise idée. Quoi qu’il arrive, il était maintenant trop tard pour faire marche arrière.

Il était intéressant de voir que malgré une forme de trouble potentiel, cette femme fût capable de garder un calme et une contenance à toute épreuve. Pour une fois, j’avais vraiment du mal à sonder la personne que j’avais en face de moi.
Je me passais alors un léger film dans ma tête avec les différentes hypothèses explicatives de sa présence dans l’église. Ce n’était pas vraiment un exercice facile de prime abord, car je ne connaissais pas grand-chose d’elle. Après notre rencontre rapide lors de la nuit où ce pauvre lycan fût trouvé mort, j’ai essayé d’effectuer quelques recherches dans les données des chevaliers.
Bien que le nom de Lawford soit fiché comme étant celui d’une famille de level A influente, il y a assez peu de données sur eux. Ils semblent être les représentant d’une vieille famille de vampire britannique avec des titres de haute-noblesse encore conservés à ce jour. Cependant, il y assez peu d’informations sur des problèmes qu’aurait pu soulever cette famille d’un point de vue de hunter, ou en tout cas, pas à la connaissance des chevaliers des ombres. Il n’est pas impossible qu’ils aient plus d’informations, mais dans ce cas, je n’y avais pour le moment pas eu accès encore.

Elle m’invita rapidement à m’assoir sur un banc tandis qu’elle en fit de même. C'était certes, assez rapide comme invitation pour une personne de passage, mais je pris cela avec le sourire et surtout l’idée qu’elle avait rapidement besoin de parler. Je lui aurais bien proposé d’aller s’installer dans un confessionnal pourquoi pas, mais ce n’était alors plus d’actualité.

Elle avoua sans détour qu’elle était nouvelle en ville, ce qui suffisait à confirmer la raison de mon ignorance à propos d’elle. Toutefois, il était également possible qu’elle ne soit pas pour autant catholique avec sa façon de venir pour parler. Peut-être protestante ou anglicane.
Bien qu’elle conservât une contenance de rigueur avec son rang, cette profonde inspiration avant de prendre la parole était toute autant évocatrice de la difficulté de ce qu’elle avait à dire ensuite. J’allais prêter une oreille vraiment très attentive à ce qu’elle allait donc me dire, tout en décortiquant un peu la personne et la façon dont les choses allaient sortir.

C’était donc une sénatrice. Une chose à ne pas oublier. Dans le monde des vampires, les sénateurs font loi, littéralement. Je me figurais un havre idyllique où des esprits rendus supérieurs par l’expérience et le recul des siècles sur l’évolution du monde et capables de prendre les bonnes décisions pour leur peuple. Bien évidemment ce n’était pas le cas. Avec mademoiselle Archet, la représentante substitue d’un chef de clan sanguinaire, je savais bien que le Sénat des vampires avait des airs d’un véritable cirque où tout le monde se bouffait le nez. Finalement, les vampires ont plus en commun avec les humains qu’ils ne voudraient bien l’admettre pour la plupart.

Je compris par la suite ce qu’elle sous-entendait par “représentante” juste avant. Son père, le chef de sa famille donc a décidé visiblement de se retirer de la vie politique et donc de mettre sa fille à sa place au Sénat. Voilà un héritage dont visiblement elle se serait bien passée à en juger par le ton qu’elle employa en énonçant sa situation.
C’était donc pleine de doutes qu’elle était venue ici pour parler. Le sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes d’un père, voilà quelque chose de très humain dans le fond.

La situation était en effet sans précédent. Il était évident qu’elle soulevait le cadre actuel en ville et donc dans la communauté vampire. Ce n’est pas facile en effet que d’être dans sa situation avec la conjoncture actuelle. Reprendre le rôle de son père lorsqu’on n’est pas sûr d'être à la hauteur n’est déjà pas une chose facile, mais pendant que la communauté a une crise à gérer, cela est encore pire.

Je pris le temps d’analyser la situation avant de répondre à cette femme, choisissant avec soin mes mots.

Riku ▬ Succéder à une figure importante pour nous n’est jamais simple. C’est une évidence. Toutefois, je m’interroge sur ce qui vous pousse à penser que vous ne seriez pas prête à cela ?
Je veux dire, il paraît peu probable que votre père vous ait désigner pour le remplacer au Sénat sans le sentiment que vous ne soyez prête à cela.
Mais je vous accorde bien volontiers que la situation est sans précédents. Cependant si vous êtes prête à être sénatrice, ce dont visiblement votre père en est persuadé. Qu'est-ce que vous effraie dans la situation actuelle ?

La question peut sembler banale au possible, mais en réalité je pensais que la plupart des gens répondent à celle-ci de façon bien différente. Il me fallait en savoir plus sur la façon dont elle pouvait bien percevoir la situation pour lui offrir une aide.

Les paroles du prêtre était pleine de sagesse et de réconfort. La troisième rencontre de la jeune Lady avec un hunter était encore une fois bien différente des deux premières. Il fallait avouer que les trois hommes étaient bien différents sur divers plans. Cela aussi la perturbait. Plus encore que cela n’était aussi pas conforme à tout ce qu’on lui avait appris, encore une fois. Il y avait une différence de taille entre ce qu’on lui avait toujours dit et la réalité. C’était pour cette raison qu’elle ne se sentait pas prête. Elle pensait mettre un pied dans un monde connu, mais c’était l’inconnu qui l’avait accueilli.

Sarah ▬ « Je me doute bien que mon père m’estime prête à prendre la relève, mon père. Et je suis heureuse qu’il me fasse confiance. Cependant… Je vous avoue que mon éducation fut très stricte. On m’a appris à mépriser les vampires de level D, de tolérer les levels B et C, de courber l’échine devant les chefs de clan et de fuir les hunters comme la peste. Jusqu’à peu avant mon arrivée, j’ignorais l’existence des lycans.

Et puis… Je suis arrivé ici. Là, j’ai fait la connaissance de plein de monde. Et tout ce que j’ai cru savoir s’est avéré faux. J’ai vu la gentille et la sympathie d’Alessio Di Altiero, l’extravagance de Junya Ryan, le respect que ces deux-là pour Miss Archet, le professionnalisme de Aaren Hermasson… Ce que je pensais acquis ne l’est finalement pas… Et je vous avoue que je ne sais comment agir, par conséquent… »

Tout cela avait été prononcé calmement, quasiment dans un murmure. Mais le silence de l’église était suffisant pour que les mots résonnent dans la salle. La demoiselle releva la tête et posa son regard sur celui du Hunter. Il comprenait ce qu’elle voulait dire. Peut-être même qu’il était le premier à lire complétement des ses pensées et sentiments, peut-être même à un point qui en était un peu effrayant pour Sarah.

Sarah ▬ « Je sais que je dois m’adapter. Je le ferais. Mais renier ainsi mon éducation… Ce n’était pas quelque chose que je pensais devoir faire un jour. Je ne le montre pas, mais cela me perturbe énormément… J’ai peut-être juste besoin de temps. Cela a été trop… brusque. »

La demoiselle marqua une courte pause. Elle sentait le besoin de remettre à nouveau ses idées en ordre, pour ne pas se perdre plus qu’elle l’était déjà actuellement. Dans sa tête se confrontaient théorie et pratique, réalité et convictions. Ses idéaux commençaient à être ébranlés. Et il fallait du temps pour elle-même. Car même si la situation venait à s’améliorer par la suite, elle serait toujours coincées par ses nouvelles responsabilités.

Les paroles de la jeune vampiresse avaient une grande profondeur, livrant ainsi entièrement le fond du problème avec beaucoup de netteté. Le fait est que l’éducation de la noblesse est assez comparable avec la rigueur de la japonaise aujourd’hui. Si on voulait aller plus loin, on pourait même aller jusqu'à faire tout un tas de parallèle avec l'éducation traditionnelle et la culture des vampires. Il y a une grande volonté chez ses créatures de préserver les apparences et la hiérarchie. Il faut aussi dire que chez eux, la hiérarchie est génétiquement transmise et mise en évidence.

Ce n’est pas très compliqué dans le fond de comprendre comment fonctionne la société des vampires dans ce bas monde. Tout en haut il y a le chef de clan, généralement l’un des plus puissants des level A de sa famille, sans quoi il se serait fait assassiner pour que l’un de ses membres le remplace. En outre, il y a des level A qui gravite autour de la famille royale. Ce sont des familles qui ne sont pas directement relié aux racines du clan mais qui présentent une grande pureté de sang, toutefois, ils ne peuvent pas vraiment hériter du trône à moins, ou du moins c’est ce que j’ai compris. Viennent ensuite les level B qui sont directement assujetti aux familles plus nobles qu’eux bien qu’ayant des pouvoirs et du poids lors des votes du Sénat. Puis les niveaux inférieurs sont très largement rabaissés en permanence par l’élite de leur civilisation.
Il n’est pas difficile d’imaginer le regard qu’ils peuvent ainsi porter sur les autres espèces que les vampires, ce qui inclus bien sûr les humains.

Cette jeune femme faisait donc tout simplement l’expérience du contraste entre son éducation et la réalité du monde qu’elle était parcourait aujourd’hui. Ses yeux grands ouvert sur la vérité des choses et des connaissances qu’elle se faisait au gré des rencontres étaient d’autant plus surpris que l’image n’était ce qu’elle attendait.

La façon dont elle menait son introspection était exemplaire. Elle enchaîna rapidement sur le fait qu'elle était surement dépaysée par le fait que ce changement était vraiment très soudain et brutal. Elle ne pouvait pas admettre les choses comme elles lui semblaient être, car ce message paraissait tout simplement invraisemblable et imposait de remettre en question beaucoup de choses qu’on lui avait enseigné.

Riku ▬ Je vais vous dire... je comprends parfaitement votre situation. Il y a encore quelques années, j’étais convaincu que les vampires et les lycans n’étaient que des contes, narrés aux enfants pour les impressionner ou des sujets de films pour frissonner.
Il ne vous faut pas renier vos convictions profondes et ce que l’on vous a enseigné Lawford-san. Il faut que vous suspendiez votre jugement et ce regard qu’on vous a appris à avoir afin d’adopter un autre regard, celui que vous développez aujourd’hui. Puis, vous pourrez mettre en perspective ces deux points de vue l’un avec l’autre pour vous forger une idée définitive. Renier son passé n’est pas possible et ne vous mènera qu’à souffrir. Ce qu’on vous a appris vous définis à chaque instant autant que tout ce que vous avez éprouvé, fait ou vu dans votre vie jusqu’à l’instant qui nous rassemble dans cette église et sur ce banc.

Vous savez... Lorsque je me sens assailli par les idées, je prends un peu de recul, un peu de hauteur par rapport au problème, littéralement. Je monte dans les montagnes seul pour aller réfléchir là où personne ne peut venir me déranger et dans le silence, je trouve la paix. Dans la paix, je trouve le temps de me retrouver moi-même.

Il vous faut trouver la paix en vous pour faire le point Lawford-san.

Cela paraît simple dit comme ça, un peu comme un sermon passe-partout, mais j'étais bien conscient de la difficulté. Toute le monde n’arrive pas à faire le point facilement sur sa vie et ce qu’il est bien entendu et il faut parfois des années pour y arriver, mais se couper de tout pendant une journée ne pas faire de mal. Se retrouver seul avec soi-même le cas échéant est d’une bonne aide pour arriver à prendre des décisions difficiles également.

Savoir que l’homme de foi n’était pas non plus infaillible rassurait un peu la dame. Personne ne l’était. C’était logique d’avoir un moment de faiblesse quand la vie chamboulait ainsi les croyances que l’on avait. Ainsi elle écouta attentivement ce que l’homme disait. Ne pas renier ses convictions. Suspendre son jugement, attendre et avoir un regard neuf sur la situation. Voilà qui paraissait être une bonne idée mais pouvait-elle se permettre de prendre le temps avec la situation actuelle ? Elle devait être opérationnelle le plus tôt possible. Du moins, c’est ainsi qu’elle voyait la chose pour l’instant. Si seulement la situation en vile n’était pas si critique. Elle aurait pu prendre le temps.

Il lui parla aussi de prendre du recul, de se retirer. Hélas, la demoiselle ne connaissait pas assez la ville pour avoir un tel endroit pour elle. Il y avait bien des lieux qu’elle appréciait, mais aucun ne lui permettait de se recueillir en tranquillité. Toutefois, c’était toujours une piste à prendre et sur laquelle réfléchir.

Elle hocha la tête, la mine sérieuse. Parler avait fait du bien mais elle ne se sentait pas avancée pour l’instant. Enfin si… Il lui avait dit de prendre du recul, n’est-ce pas ? Peut-être que son point de vue pourrait justement l’aider à cela. Il vivait dans la situation depuis bien plus longtemps qu’elle, au final.

Sarah ▬ « Dites-moi, mon père… Vous qui êtes un Hunter, que pensez-vous des vampires et des lycans, de manière générale. Vous avez dû en rencontrer de différents clans et meutes, n’est-ce pas ? »

Oui, c’était un bon début. Cela ne résoudrait pas son conflit intérieur mais cela lui permettrait de faire un deuxième pas, si on considérait que se confier était le premier. Elle écouta attentivement la réponse de l’homme, ce qu’il pensait de tout cela. Peut-être devait-elle aussi cibler un peu plus la question côté vampire. Après tout, le prêtre connaissait bien Alessio Di Altiero, plus qu’elle le connaissait en tout cas. Et peut-être devait-elle se renseigner un peu sur Junya. Elle présentait qu’elle avait être convoquée par ce dernier dans les prochains jours. Après tout, son arrivée accompagnée du chef de clan italien n’était pas passée des plus inaperçue auprès de son propre seigneur. Mais vers qui pouvait-elle se tourner ? Raphaël ? Le pauvre avait déjà ses propres peines, elle ne voulait pas plus accabler son amie.

Sarah ▬ « Dites-moi… Connaissez-vous bien Alessio Di Altiero ? Et Junya Ryan ? »

Miss Lawford, la Duchesse Lawford, voilà qui elle était, avec un rang de noble aussi bien publiquement que chez les vampires où elle est presque l’égale d’une princesse parmi eux. La pureté du sang, du lignage comme de l’éducation, voilà quel était son leg. Ce qui lui permettait de s’enorgueillir hier était une source de tourment aujourd’hui. Il n’y a pas pire ennemi pour soi, que soi-même et l’indécision que notre âme peut soulever.  

J’ai bien vu que ce que j’avais dit à la demoiselle la faisait réfléchir, mais vu son manque de réponse ou d’avis dessus, je pensais bien qu’elle était perdue et n’avait pas vraiment d’idée sur une façon de se ressourcer. Parfois il ne tient qu’à une pratique artistique de nous permettre de retrouver la personne que l’on est vraiment à l’intérieur.  

Il y avait quelque chose d’étonnant chez cette femme aux allures d’adolescente. Elle posait des questions bien étranges après une confession si profonde et honnête sur elle-même. C’était à croire qu’elle faisait là une sorte de rechercher étrange pour essayer de comprendre d’autres points de vue afin d’y confronter le sien. C’était peut-être le cas bien entendu, mais il y avait tout de même quelque chose de bien étonnant.  
Ce n’était pas une question si évidente que cela en plus. Que pouvais-je bien penser des lycans et des vampires de façon générale ? C’était une très vaste question que celle-ci toute de même. En plus de présumer que j’en connaissais forcément un certain nombre. Il faut dire que dans les faits, ce n’était pas faux. Beaucoup de vampires étaient chrétiens ici et ne manquaient pas de venir à la messe le dimanche tandis que chez les chevaliers, il y avait tout de même trois loups-garous dont une alpha dont le camarade avait cuisiné pour mon mariage. Cela commençait à offrir un certain panel d’avis, sans être pour autant un échantillonnage probant.

Riku ▬ Eh bien dire que j’en connais assez pour faire un tableau objectif serait mentir. Il est vrai que j’ai déjà vu bon nombre de vampires ici à l’Eglise dans le cadre de la messe du dimanche que certain ne rate jamais tant qu’ils sont en ville. Et il est vrai que j’ai pu converser avec plusieurs loups-garous.  
Je dirais que la même chose que dans mes sermons de ce fait. Je pense que si le Créateur a décidé que des vampires et des lycans devaient arpenter le monde, comme n’importe quelle autre créature, alors c’est qu’ils ont une raison d’être. Que l’on soit Athé ou Croyant Lawford-san, ne se produit que ce qui peut se produire.    

Je l’avoue bien volontiers, je ne suis pas un prêtre comme tous les autres et aujourd’hui, mon discours est encore plus dilué dans ma foi passé et mon savoir. Suis-je devenu un apostat sans même m’en rendre compte ? Suis-je vraiment un apostat dès lors où je viens en aide avec les paroles de Dieu mise à jour avec l’air du temps et l’entière pensée humaine unifiée ? Ce n’était plus très évident comme façon de procéder. D’un côté je voulais croire à un créateur unique comme il nous est présenté, mais de l’autre, je ne pouvais nier la raison céleste habitant les autres cultures et pensées. Pourquoi devrais-je renier les autres cultures, quand à travers le temps, le christianisme a préféré ajouter et assimiler des pratiques d’autres religions en les transformant sous le regard du dieu unique ?

Riku ▬ Si Dieu est le Très Haut, et que les humains sont fait à son image, comment expliquer les vampires si ce n’est en tant que ses émissaires sur terre ?  
Quant aux loups-garous... je dois dire que je suis triste pour ce qu’ils ont dû et les souffrances qui continuent de les accabler encore aujourd’hui. Mais si on en croit les écritures, tout comme les leçons passées, plus l’épreuve est grande, plus le changement qui s’opère l’est également. Alors si après une vie de souffrance pour endurer leur transformation n’était pas la fin et qu’aujourd’hui ils sont au bord de la disparition... je n’ose imaginer ce qu’ils deviendront s’ils s’en sortent grandi.  

Tout était possible. Bien que je susse pertinemment que Dieu n’intervenait pas dans nos vies directement, qu’il n’y avait rien de plus qu’une succession d’enchaînement depuis la création de l’univers tout entier, j’avais la foi dans l’idée qu’ainsi donc il y avait une destinée organisant le monde. Tous les détails qui ont permis la vie sur notre monde, le fruit de l’aléatoire cosmique et le développement de celle-ci sur la terre et son évolution lente et régulière, voilà qui relevait d’une anomalie statistique. Avec le temps, j’en suis venu à considérer que Dieu n’avait pas de volonté, qu’il ne pensait pas du tout, mais que nous faisions partie de lui. J’avais décidé de cacher derrière mes dires et sermons biblique que ma vérité et simplement d’appeler notre univers, le Créateur, Dieu, Allah ou n’importe qui d’autre. Que toutes les religions païennes étaient sans doute le témoignage de la présence des “anges du seigneurs” ou en tout cas des gardes fous de l’univers et de la vie, au service d’un ordre cosmique que nous ne pouvons pas définir.  

J’esquissais un sourire à sa nouvelle question, sachant déjà comment lui répondre avec humour rapidement avant d’enchaîner plus sérieusement.

Riku ▬ Peut-on jamais vraiment connaître une personne ?

Je vois le seigneur Di Altiero chaque dimanche à la messe lorsqu’il est en ville. Parfois nous parlons de choses et d’autre. Depuis un an, beaucoup de l’actualité évidemment. Il vient chercher du réconfort ou une logique à tout cela dans les écritures. Tout en donnant assez pour finir plus récemment de rénover intégralement l’endroit.  
Quant au seigneur Ryan, je dois dire que je ne l’ai aperçu qu’une seul fois et de loin seulement, lorsqu’il est venu pour le corps de cette pauvre créature. Je ne peux donc me fier qu’aux dossiers que nous avons sur lui malheureusement.  
Pourquoi vouliez-vous savoir cela ?  

 

Le prêtre fut honnête avec la jeune lady. Il n’allait pas être objectif. En soit, la demoiselle n’allait pas lui en tenir rigueur. Elle-même non plus n’était pas objective dans sa manière de penser encore, avec ses aprioris. Toutefois, elle se disait que, malgré tout, le point de vue de l’homme devait y tendre un peu plus de manière générale. Il avait eu l’occasion de croiser des vampires et des lycans, ne serait-ce que par son métier de Hunter. Après, l’expérience pouvait justement, au contraire, tronquer son point de vue. Mais cela, Sarah Lawford n’y avait simplement pas pensé.

Ainsi, le religieux avait croisé assez bien de vampires pendant les messes. Cela ne l’étonnait pas si peu. Après tout, beaucoup était croyant dans son entourage en Angleterre. Que cela soit pareil pour d’autres n’était pas si particulier. Peut-être devrait-elle d’ailleurs venir aux messes. Certes, elle était anglicane et c’était une église chrétienne. Mais les deux louaient le même Dieu, n’est-ce pas ? Et comme il l’avait si bien dit, si Dieu avait décidé que les vampires et les lycans parcourraient le monde, qui étaient-ils pour aller contre sa volonté ?

Il posa ensuite une question pertinente. Qu’étaient effectivement les vampires ? La demoiselle doutait du côté émissaire. Si tel était le cas, ils auraient dû être plus parfait encore. Pourtant, ils étaient loin d’être exempts de défaut humain. Même elle, elle devait le reconnaitre. Peut-être n’étaient-ils là, sur terre, que pour la différence et la diversité…

Pour les lycans, par contre, elle ne pouvait qu’être d’accord. Les épreuves qu’ils avaient passées étaient lourdes. Les expérimentations, le virus, le mort… Elle espérait pour eux que personne ne leur avait en réservait une nouvelle. Ils en sortiraient surement grandis. Elle le leur souhaitait, malgré le peu de membres de cette race qu’elle avait croisé. Le fou au Sénat, le mort et l’infirmière. Elle se souvenait encore du trouble qu’elle avait vu ce soir-là sur son visage. Elle ne le montrait pas, mais elle était inquiète. Comment ne pas l’être. Sarah le serait aussi à sa place, elle ne pouvait que facilement l’imaginer.

Il finit par répondre à sa question sur Alessio di Altiero et Junya Ryan. Ainsi, Alessio venait souvent à la messe et était un grand donateur pour la reconstruction de l’église. Au final, c’était peu étonnant. Mais cela permettait à la lady de mieux cerné un peu le personnage. Il venait aussi chercher du réconfort ? Donc, comme elle, le grand vampire qui aimait la faire tourner en bourrique quand il en avait l’occasion pouvait avoir ses moments de faiblesses. Sans qu’elle ne l’avouât, cela lui permettait de prendre un peu de recul par rapport à l’italien.

Pourquoi elle voulait en savoir plus sur eux ? Voilà une question qui était fort intrusive pour la demoiselle. Elle dévia la conversation, trop surprise pour répondre de suite. Mais le prêtre n’était surement pas dupe face à cette diversion.

Sarah ▬ « Je ne penses pas que nous soyons des émissaires. Nous avons bien trop de défauts. Certes, les vampires sont immortels face au temps et disposent d’une beauté sans pareil, augmentant notre charisme. Mais nous sommes loin d’être parfait non plus. Ne nous voilons pas la face.

En ce qui concerne les lycans, je suis d’accord avec vous. Les épreuves qu’ils endurent sont lourdes. Je ne parle pas juste des expérimentations. Le Tout-puissant les met à l’épreuve. J’espère juste pour eux que cela prendra fin prochainement. »

Elle jeta un coup d’œil en biais à l’homme. Il semblait toujours attendre la réponse à sa question. Elle n’allait donc pas y couper. La demoiselle prit une grande inspiration. Après tout, les deux vampires étaient un peu la cause de son état actuel. Parler de ses inquiétudes pourraient peut-être l’aider à se sentir un peu mieux.

Sarah ▬ « Pour faire simple, mon Père. Alessio est le premier vampire que j’ai croisé en arrivant en ville. C’est un peu donc le point de départ de mes conflits intérieurs. En ce qui concerne Junya Ryan, je ne l’ai vu que très peu de fois. Mais je pense que ma présence en ville doit l’intriguer et je crains de recevoir une convocation dans les prochains jours. Et j’avoue que je ne sais, du coup, comment réagir devant lui pour l’instant. »

Je sais depuis longtemps maintenant que ma façon de penser le monde, la religion chrétienne n’est pas vraiment celle que les canons de l’Eglise aimeraient entendre. Je fais l’affaire de beaucoup de plaintes de paroissiens, qui fort heureusement ne pèsent pas lourd vis-à-vis du diocèse lorsqu’une famille aussi importante que les Di Altiero de Rome vienne venir dire du bien de vous. Je me demandais même parfois si Alessio Di Altiero n’était pas le seul garant de ma position dans ma paroisse, se dressant comme un rempart contre mon excommunication. Rien ne serait vraiment surprenant lorsqu’on sait que les chefs de clan peuvent diriger des pays entiers. Pourquoi pas tout le Vatican donc ?

Qualifier les vampires d’émissaires était peut-être une utilisation maladroite de la langue, mais c’était une façon de les voir comme étant supérieurs aux humains. Je ne disais pas qu’ils étaient des émissaires au même titre que les anges que l’on désignait dans la Bible. Pourtant quand on y regardait de plus près, je trouvais des similitudes étranges. Dans l’histoire des vampires dont dispose les chevaliers et que j’ai pu consulter, il y avait beaucoup de mention de nom prestigieux de nobles vampires vivant ou trépassés. Mais certain avaient les pouvoirs d’accomplir des miracles de la Bible en plus de porter le nom de certains anges nommés. Comment ne pas voir en eux donc des interprétations humaines ?
La Bible a été écrites par nous autres, mais comment ne pas être plus éloignés de la vérité du Très Haut à notre niveau au raz de la terre ? Nos récits sont voués à être biaisé par notre nature incapable de percevoir le Grand Tout de l’histoire qui se tisse à mesure que les secondes, les heures, les siècles s’écoulent.

Riku ▬ Je pense que les vampires, peuvent d’une certaine manière être les anges et les saints dont ont parlé certain évangiles. Ils sont donc par association, comme des émissaires de Dieu. Cependant, qui parle de perfection sinon les sots ? L’Univers tourne-t-il d’une façon parfaite ? Non, bien évidemment. Je songe à certains évangiles ayant été rejetés, mais pourquoi Dieu n’aurait-il pas eu le droit à l’erreur ? Ce n’est pas parce que des hommes ont dit qu’il était parfait un jour, que cela est une vérité. Concluais-je avec malice en la regardant du coin de l’œil avec un sourire.

Je ne savais pas quel serait le destin des lycans et je ne préférais pas revenir sur ses dires là-dessus puisque nous semblions d’accord. En revanche, je me posais sûrement tout autant d’interrogation sur la fin prochaine de tout cela. Est-ce que la ville et le Japon allaient pouvoir se remettre des événements qui avait bouleversé les vies de tous ?

Pas très étonnant qu’elle soit bouleversée après sa rencontre avec Alessio Di Altiero. De ce que j’ai rapidement compris en lui parlant et en comparant avec les dossiers sur les autres chefs de clan, il est le plus gentil de tous. Il n’y a guère que Kjell Maneheim pour passer pour quelqu’un d’encore plus avenant par sa simple réputation. Un vampire bien plus vieux que le souverain flamboyant qui tient des propos d’égalité entre les races, voilà qui était incroyable. Le fait est que pourtant l’Italien n’a en rien à rougir de cette bonté qui le caractérise. Toutefois, en comparaison à un enseignement stricte, il était normal que la nuance soit aussi difficile à admettre.
Pour son intérêt pour le seigneur Ryan, elle craignait surtout une convocation future qui ne tarderait à se faire d’après son ressenti. C’était donc l’appréhension qui guidait son esprit.

Riku ▬ Vous devriez vous rassurez Lawford-san. Si vous n’avez en rien commis d’acte répréhensible, le seigneur Ryan ne peut que vouloir vous voir pour des raisons bienveillantes. Je ne sais pas si j’aimerais vraiment me retrouver seul à seul avec un chef de clan, il est vrai que cela est impressionnant. Mais je pense que vous devriez vous appuyer sur la connaissance que vous avez de vous-même et de vos principes.

Il est parfois plus sain de se faire confiance à soi, à son intuition dans les moments de doutes. Prenez de la distance de l’avis des autres, détachez-vous de ce qu’on vous a enseigné. Fermez les yeux et ouvrez les pour la première fois en vous fiant à ce que vous constatez. Passez tout ça au crible de vos connaissances pures et faites-vous votre propre opinion du monde qui se déroule devant vous.

Vous devriez vous trouvez une activité qui vous permettrait de vous vider un peu l’esprit et faire le point sur vous-même.

J’esquissais un sourire. J’avais l’impression d’être plus dans mon rôle de coatch de vie que celui d’un prêtre. Mais en même temps, un directeur de conscience ne peut-il pas donner de simples conseils avant de présumer qu’il y a un trouble plus important sur lequel donner un avis moral ?