Visiteuse hors du commun (06/02/2018) [PV Daisu]

Je regardais distraitement par la fenêtre de la voiture, une magnifique Audi noire métallisée. Les rues du quartier des affaires de Nakanoto défilaient sous mes yeux. Je jetai un rapide coup d’œil à Yamachi, mon chauffeur, qui restait silencieux depuis qu’on avait quitté l’immeuble qui hébergeait la société de mon grand-père ; société dont je n’en avais strictement rien à faire, dit en passant. C’est d’ailleurs à cause de mon manque d’intérêt pour l’entreprise familiale qu’une énième dispute avait éclaté entre mon grand-père et moi. Enfin, dispute était un bien grand mot ; disons plutôt que je m’en prenais plein la figure – toujours avec politesse – tandis que je restais là, bêtement figée comme une statue sans vie, les yeux baissés et silencieuse. Car c’était comme ça chez les Kimura, quand le chef de famille parle, on se tait et on écoute ; et quand il te sermonne, tu baisses les yeux. C’était une habitude pour moi qui me faisais tout le temps réprimander pour x ou y raison, même la plus futile qui soit ; histoire que je n’oublie pas où est ma place. Il n’y avait aucun risque que je l’oublie, ma fameuse place de vilain petit canard… Quoiqu’il en soit, un lourd silence s’était installé dans la voiture depuis que j’étais montée.

Je laissai échapper un soupire. Je pouvais me permettre ce genre de comportement avec Yamachi. Il n’était pas mieux traité que moi par cette famille, il devait être capable de me comprendre. Du moins c’est ce que je pensais. Il n’avait jamais fait aucune allusion à mon comportement plus que discutable auprès de mes grands-parents. Je savais que je pouvais lui faire confiance. Je fixai de nouveau mon attention sur le paysage extérieur lorsque le silence fût brisé par Yamachi. Il était temps.

Yamachi ▬ Mademoiselle, voulez-vous que nous nous arrêtions acheter un cône glacé ? Un à la noisette, votre préféré. J’ai entendu dire qu’un nouveau glacier s’était installé dans le quartier des commerces et qu’il était fantastique.

Il me regarda par le rétroviseur et je ne pus retenir un sourire. Sacré Yamachi, il savait comment faire pour me remonter le moral. Il me connaissait depuis toute petite et devinait quand je n’allais pas bien. Il était plus un père pour moi que ne le seras jamais mon grand-père. Dit comme cela, c’était bien triste. Je détournais de nouveau mon regard dans sa direction et croisa les bras.

Kisaki  ▬ Vous savez comment me faire plaisir ! … C’est votre fils qui vous en a parlé non ? D’ailleurs, comment va-t-il ? Il a du tellement grandir depuis la dernière fois que je l’ai vu !

Je souris en observant Yamachi me parler de son petit dernier. Enfin petit qui avait bien grandit apparemment. Dès que je le lançais sur sa famille, il ne pouvait plus s’arrêter. Il était tellement heureux quand il en parlait, cela faisait chaud au cœur. Mais en même temps, cela me rendait quelque peu nostalgique. Je regardai de nouveau par la fenêtre, tandis que la voiture prit la direction du fameux glacier. Ce fût au tour des rues du quartier commerçant de défiler sous mes yeux. Et alors que l’on s’approchait de la petite boutique de glaces, une enseigne attira mon attention. Je me redressai brusquement, les yeux grands ouverts.

Kisaki  ▬ Arrêtez la voiture S’il vous plait !

Surpris, Yamachi freina et s’arrêta, après avoir veillé à ne pas avoir d’autres automobilistes derrière lui. Aussitôt, j’ouvris ma portière et descendit. Mon chauffeur fit de même et m’interpella alors que je fixais quelque chose au loin.

Yamachi ▬ Mademoiselle ! Que faites-vous ?

Un sourire se dessina sur mes lèvres. Je me retournai vers lui, toute joyeuse.

Kisaki  ▬ La glace attendra mon cher Yamachi ; un autre plan vient de se dessiner devant moi ! Ne m’attendez pas, je vous appellerais quand j’aurais finis ! Prenez votre après-midi et offrez l’une de ces glace à votre fils, il sera content j’en suis certaine !

Je lui souris de nouveau et commença à m’éloigner.

Yamachi ▬ Mais Mademoiselle, et votre cours qui commence dans une heure ? Monsieur votre Grand-père ne sera pas content !

Je m’arrêtai et me tournai une dernière fois vers lui.

Kisaki  ▬ Ne vous en faites pas pour ça, j’en prends l’entière responsabilité. De toute façon, il n’est jamais content alors cela ne changera pas grand-chose !

Sur ces mots, je lui dis un grand signe de main, tout sourire, puis m’en allai. Je jetai un rapide coup d’œil vers la voiture qui démarra et s’éloigna à son tour. Enfin seule ! Toute excitée, je me dirigeai d’un pas pressé vers l’établissement qui avait attiré mon attention. Rien que le nom me donnait envie d’y entrer ! L’Arcadénium. Sans perdre une seconde de plus, je pénétrai à l’intérieur.

Kisaki  ▬ Wah…  

Je regardais autour de moi, émerveillée par autant de jeux, différents les uns des autres. Sans me soucier des gens autour de moi, je m’avançai afin de découvrir davantage ce lieu fantastique.

Tout était calme à l’Arcadénium, aujourd’hui. Enfin calme était un bien grand mot. Dans toute la pièce résonnaient des bruits et des mélodies rétro venant des différentes bornes d’arcades, mêlés aux rumeurs de discussion et de rires des différents clients. Pour toute personne qui était habituée au calme et la tranquillité, le mélange de sons serait surement un horrible brouhaha. Moi, j’y étais habitué depuis que je tenais cet endroit. Je n’y prêtais même plus attention.

C’était donc sans problème que j’étais occupé à la paperasse, coincé dans ma loge. De là où j’étais, je pouvais facilement avoir une vue d’ensemble sur la salle et surveiller que personne n’abime les machines. Il suffisait juste de lever la tête. D’ailleurs, je levais justement le regard pour voir ce qu’il se passait actuellement. Un jeune de 15 ans venait de perdre contre son grand frère à un jeu de course, deux amis affrontaient ensemble un gang dans un beat’em’all et un couple s’affrontait amicalement autour d’un billard. Rien d’anormal. Je pouvais donc reporter mon attention sur la piles de papiers qui se tenait devant moi.

Au bout de cinq petites minutes, je soupirais. Impossible de me concentrer sur la paperasse actuellement. Me frictionnant la tempe, je laissais tomber mon stylo pour me rendre dans le petit débarras. J’avais besoin de faire une pause. J’ouvris alors la fenêtre et sortis une cigarette. Respirant une première bouffée, je m’installais à la fenêtre pour profiter du soleil. Dommage qu’il fasse si chaud par contre. Je ne pouvais cependant pas me plaindre que l’été soit là. Je pensais soudainement que je n’avais pas encore planifié d’aller à la plage. Habituellement, je m’y rendais chaque année avec Asuna et Heiji. Mais je n’avais pas envie d’y aller seul…

Daisu ▬ « Pourquoi vous ne répondez pas ? »

Je lachais un soupir avant de prendre une nouvelle bouffée de ma clope. Je désespérais totalement d’avoir à nouveau un signe de vie de leur part. Heiji devait surement être mort à l’heure qu’il est. Ou infecté à son tour par Asuna. Et je n’avais aucun indice pour les retrouver. Je ne savais même pas s’ils étaient encore en vie. Soudainement, la sonnette retentit. Quelqu’un venait de passer la porte. Je déposais alors ma sèche dans le cendrier afin de jeter un nouveau coup d’œil. Sans me montrer, je pus apercevoir à côté de l’entrée une jeune demoiselle. Elle devait avoir 17 ou 18 ans à peu près… Du moins, si elle était humaine. Bizarrement, je trouvais qu’elle tranchait avec la clientèle habituelle. Elle était classe et élégante. Je notais aussi son air émerveillé devant les différents jeux proposés. Intriguant…

J’éteignis donc mon mégot avant de me rendre dans la salle principale pour accueillir la nouvelle venue. Un léger courant d’air m’amena son odeur à mes narines. Pétillante… Encore une !

Daisu ▬ « Bonjour ! Bienvenue à l’Arcadénium ! Est-ce que je peux vous conseiller ? »

Je m’avançai toujours plus loin à travers cette salle aux trésors. Diverses bornes de jeux rétros étaient disposées ici et là ; du bon vieux Pac-Man à l’incontournable Space Invaders, en passant par Tetris,  sans oublier les classiques comme les jeux de combats ou de courses. Oh ! Il y avait même Dance Dance Revolution ! Ce jeu était l’un de mes préférés, c’était un bon moyen pour se défouler et de se taper de bonnes barres ! Si je pouvais en avoir un dans ma chambre, sûr que je deviendrai une pro ! Mais faut pas rêver, avec mon vieux grincheux de grand-père, ce n’était même pas la peine d’y penser. Déjà qu’il a réussit à trouver ma PS4, que j’avais pourtant bien planqué… Impossible qu’une machine aussi grosse que celle-là puisse passer inaperçue. Tant pis, je me contenterai de celle-ci ; c’était toujours mieux que rien. Je regardai autour de moi. Au moins ici, personne ne viendra me faire la morale et certainement pas mon grand-père, j’étais tranquille. Impatiente d’essayer cette petite merveille de DDR, je me dirigeai vers la borne d’un pas décidé.

Tandis que je m’avançai, je fus interpellée par un son que j’appréciais beaucoup : des cris de zombies. Aussitôt, je tournai ma tête en direction de ces fabuleux bruits et pu apercevoir un peu plus loin, une borne d’arcade spécial zombies. Et pas n’importe laquelle, celle du jeu Sailor Zombie : AKB48 Arcade Edition ! J’avais lu un article il y a quelques années sur sa sortie, mais n’avais encore jamais pu le voir en vrai. Un somptueux mélange de tir et de jeu de rythme, le tout bercé par les musiques du groupe AKB48. Ce n’était pas forcément un groupe que j’appréciais beaucoup, mais il fallait avouer que c’était un concept assez original. En tout cas, je n’allais pas me faire prier pour l’essayer.

Daisuke  ▬ «  Bonjour ! Bienvenue à l’Arcadénium ! Est-ce que je peux vous conseiller ? »

Je sursautai, surprise. J’étais tellement  subjuguée par toutes ces trouvailles que je n’avais pas fais attention au jeune homme qui s’était dirigé vers moi. Je me tournai vers lui et le regardai. Il devait être un peu plus âgé que moi et à première vu, semblait plutôt sympathique et plein d’entrain. Il n’était pas difficile de deviner qu’il travaillait ici. Aussitôt, un sourire s’afficha sur mon visage et je ne pu m’empêcher de m’incliner pour le saluer. C’était idiot, il ne semblait pas être de la haute société et n’avais donc aucun intérêt à agir de la sorte avec lui… Mais que voulez-vous, j’avais pris l’habitude de telles cérémonies à la rencontre de quelqu’un, qu’il était assez difficile de m’en débarrasser comme ça. Voyez cela comme… Un réflexe. Je me redressai, toujours le sourire aux lèvres et lui répondis sur un ton enjoué et dynamique.

Kisaki  ▬ Bonjour ! Merci, c’est très aimable ! Vous avez pas mal de jeux intéressants ici… J’ai eu un peu de mal à choisir, mais j’ai jeté mon dévolu sur cette petite merveille là-bas.

Dis-je en pointant la borde de Sailor Zombie du doigt, tout sourire.

Kisaki  ▬ Je présume que vous l’avez déjà essayé non ? C’est un bon jeu ? Il y a eu beaucoup d’article le concernant mais je n’ai jamais eu l’occasion de le tester.

Le pauvre devait me prendre pour une folle. Je parlai à une de ces vitesses… J’étais si impatiente et excitée par cet endroit… Telle une gamine dans un magasin de bonbons. Sauf que bon, les jeux vidéo sont quand même mieux que de vulgaires friandises.

La demoiselle sursauta en me voyant. Il était difficile à deviner que je l’avais surprise. Elle était tellement absorbée par les bornes aussi… Il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer. Quoi qu’il en soit, elle se mis rapidement à sourire avec de me saluer avec toutes les bonnes manières qui allait avec. Quand je disais tout à l’heure qu’elle tranchait avec le reste de ma clientèle, je ne mentais pas ! Je devais cependant avouer que cela était un rien dérangeant. Oh ! Elle avait les manières, ce qui était fortement appréciable. Cependant, c’était peut-être un petit peu trop, sur le coup. J’avais l’impression de faire REELLEMENT mon âge.

La situation redevint un peu plus confortable quand la demoiselle se mit à parler de son coup de cœur. En effet, ce n’était pas n’importe quelle borne qu’elle pointa du doigt. Sans plus attendre, je lui fis signe de s’y rendre tout en répondant à sa question.

Daisu ▬ « En effet, j’ai eu l’occasion de le tester. Comme à peu près tous les bornes de cette salle. En ce qui concerne Sailor Zombie, je vais vous avouer que je le trouve particulier. Le mélange FPS et Rythm Game, je suppose. Enfin, rien ne vous empêche de l’essayer ici et maintenant. »

Je lui adressais un grand sourire en passant mes mains derrière la tête. J’avais l’impression que des étoiles s’étaient soudainement illuminées en parlant d’essayer le jeu. En plus de ça, la demoiselle semblait s’y connaitre un peu. Elle me plaisait bien la petite.

Daisu ▬ « Sinon, c’est moi ou vous en connaissez un rayon ? Vous semblez bien informée, en tout cas. Cependant, c’est bien la première fois que vous mettez les pieds ici. Sinon, je vous aurais déjà remarqué… »

Je me mis à chercher une pièce dans mes poches pour la glisser dans le monnayeur, laissant à la possibilité à la demoiselle de faire une partie avant qu’elle ait le temps de dire quoique ce soit ou de refuser.

Daisu ▬ « Allez ! Essayez-le ! Le patron vous offre cette partie pour votre première visite ici ! Vous me direz si les critiques ont eu raison ou pas une fois que vous aurez fini ? »

Je lui fis un rapide signe avant de m’éloigner vers une autre borne, comme si de rien était. Mais, en réalité, je ne pouvais m’empêcher d’observer la demoiselle. Il y avait réellement quelque chose qui m’intriguait et me plaisait chez elle ! En tout cas, elle avait réussi à me faire oublier ma peine pour le moment, ça valait bien une petite partie.

Lorsqu’il me fit signe de me diriger vers la borne, je ne perdis pas une seconde. Tout en l’écoutant attentivement, je prenais la direction du jeu qui me tentait tant. J’étais à la fois heureuse et enthousiaste. Ce n’était pas tous les jours que je pouvais parler de jeux vidéo ; et encore moins avec un connaisseur. Je pouvais sentir mon cœur battre la chamade sous l’effet de l’excitation. Émerveillée, je ne lâchais mon interlocuteur des yeux que pour regarder où je marchais. Il en avait de la chance... Être propriétaire des lieux lui permettait de jouer librement et de tester les jeux qu’il voulait. Ca c’était la belle vie ! Malheureusement, je n’avais pas cette chance. C’était à peine si je pouvais jouer plusieurs minutes d’affilées à ma console sans m’en prendre plein la figure par mon grand-père. A cette pensée, je ne pu retenir le léger soupire qui s’échappa du plus profond de mon être. J’étais loin d’être du genre jalouse, mais là… J’enviais énormément l’homme face à moi.

Un léger sourire se dessina sur mon visage à sa remarque. Effectivement, rien ne m’empêchais de le tester, là, tout de suite. Pas de grand-père à l’horizon, je ne n’allais pas me faire prier. Je devais même carrément en profiter.

Kisaki  ▬ En effet, c’est assez particulier ; et c’est justement ce qui m’attire dans ce jeu. Je trouve que ce mélange donne un côté sympa… De toute façon, tant qu’un jeu permet de démolir du zombi, c’est un bon jeu.

Je ne pu m’empêcher de répondre à son sourire. Ce n’était pas tous les jours que je faisais la connaissance d’une personne aussi passionnée que moi. C’était très agréable de pouvoir parler librement sans craindre que quelqu’un ne vous saute dessus pour vous réprimander.

Kisaki  ▬ Un rayon je ne sais pas, mais c’est un sujet qui m’intéresse beaucoup effectivement. Disons que lorsqu’un jeu me tape dans l’œil, je me documente pas mal dessus et si je le peux, je le teste. Mais ce n’est pas toujours évident. C’est la première fois que je mets les pieds dans une salle d’arcade ; je savais que ce genre d’endroit existait, mais je n’ai jamais pu y aller auparavant. Du coup, je suis bien contente d’être tombée sur la vôtre aujourd’hui !

Je parlais d’une façon si enthousiaste… Mais c’était plus fort que moi. Je ne pouvais cacher ma joie de me trouver ici, de parler avec lui. Et alors que j’étais déjà comblé par tout ce qui m’entourait, je fus carrément au bord de l’extase lorsque le propriétaire m’offrit une partie. Et je n’eu même pas le temps de contester qu’il s’en alla plus loin, l’air de rien, me laissant seule face à cette borne. Vous allez dire que j’exagère, mais ce simple geste me rendait extrêmement heureuse.

Kisaki  ▬ Je vous tiens au courant ! Merci !

Je m’étais permis de parler un peu plus fort qu’a l’accoutumer afin qu’il m’entende bien et m’inclinais en signe de remerciement. Sans perdre plus de temps, je me tournais vers la borne et débutait la partie. Mes yeux étaient rivés sur l’écran, si bien que j’en oubliais tout le reste. Les autres personnes présentes avaient disparus de mon champ de vision, leurs voix de mon champ auditif ; seuls les jeunes lycéennes zombies, mon viseur et la musique comptaient à cet instant. J’étais tellement plongé dans le jeu que lorsque la partie se termina et que j’aperçu mon score élevé, un cri de joie s’échappa de ma bouche. Les bras levés en signe de victoire, je mis quelques instants avant de me rendre compte de mon comportement un peu trop démonstratif. Aussitôt, je baissais les bras et reprit une allure plus posée ; gardant tout de même ce petit sourire satisfait sur les lèvres.

Posé à côté d’une borne, je regardais la demoiselle jouer avec tellement d’attention et de concentration qu’elle n’aurait même pas remarqué un tremblement de terre ! Une chose était sûr, elle était à fond. D’ailleurs, elle se permettait de se lâcher un peu plus encore. Plus elle-même, surement. Ah, et elle s’amusait, ça se voyait. Pour ma part, je souriais tout simplement en regardant le spectacle.

Au fur et à mesure que la partie avança, je pouvais constater que la demoiselle était douée. Elle devait au moins avoir déjà tenu une manette en main, c’était sûr. La partie se termina sur un très joli score et la jeune fille en fut toute emballée. Encore une fois, ce n’était pas difficile à comprendre à la voir sauter les bras en l’air en criant de joie. D’ailleurs, quelques personnes s’étaient retournées vers elle par surprise. Aussitôt qu’elle se rappela de l’endroit où elle se trouvait, elle reprit son allure plus correcte, si je puis dire. Pour ma part, je me rapprochais doucement de la demoiselle.

Daisu ▬ « Alors ? Le jeu était à la hauteur de vos attentes ? »

Avec un sourire, je me penchais vers la demoiselle pour écouter attentivement ses retours sur le jeu afin de savoir ce qu’elle en pensait. Pour ma part, je n’étais pas trop fan des First Person Shooter. Je préférais largement l’Action-Aventure ou les Rôle Play Game.

Daisu ▬ « Je vois… »

J’acquiesçais d’un signe de tête pour signifier que j’avais bien compris ce qu’elle me disait.

Daisu ▬ « Du coup, si l’envie vous prend de refaire une partie, je vous en prie. A moins que vous voulez tester une autre borne. Ceci dit, il n’y a pas que des bornes d’arcade. Fléchettes, billard, kicker… Il y a l’embarras du choix… »

Un rapide coup d’œil dans la salle et je vis que quelqu’un m’attendait à mon comptoir. Surement pour changer un billet contre de la monnaie. Je m’excusais alors auprès de la demoiselle.

Daisu ▬ « Le devoir m’appelle. Mais je ne suis jamais loin si vous avez un souci avec l’une des bornes ou si vous avez besoin d’un conseil. »

Sans plus tarder, je me dirigeais à ma place attitrée afin d’échanger quelques pièces contre le billet que le client me tendait. Je le regardais ensuite s’en aller vers la bornes de courses la plus proches. Comme toujours tout était relativement calme. Mon regard fit le tour de la salle avant de se poser une nouvelle fois sur la nouvelle venue qui m’était franchement sympathique. Il ne manquait plus qu’elle apprécie jouer au billard et je serais un lycan comblé ! Si pas, je n’avais qu’à attendre que Zuko passe pour faire une partie.

Ce n’était pas pour me vanter, mais j’étais plutôt douée quand il s’agissait de dégommer des gens, des zombies… Surtout les zombies en fait c’était assez marrant. J’adorais jouer à ce genre de jeux, les First Person Shooter, notamment les Survival Horror, qui faisaient vraiment battre mon cœur. En fait, tant qu’il y avait des flingues et des cervelles à exploser, j’étais heureuse. Bien sûr, je n’étais pas adepte qu’à ce genre, heureusement. J’étais assez ouverte sur la matière, une touche à tout. Enfin, tout sauf les jeux de foot débiles. Et encore, le mot est faible. Même pas qu’un de ces jeux viennent toucher ma console.

Fixant toujours l’écran, fière de moi, je n’entendis pas le propriétaire des lieux approcher. Je sursautais légèrement lorsqu’il m’interpella, et me tournait vers lui. A sa question, je ne pu m’empêcher de sourire.

Kisaki  ▬ Oui, il est pas mal ! Mais, j’ai toujours une préférence pour les consoles dernières générations et leur HD. Ce sont les détails qui font la différence !

Je jetai un rapide coup d’œil à la borne, puis regarda de nouveau le jeune homme.

Kisaki  ▬ Mais, ce n’est pas tous les jours qu’on peut jouer sur une bonne vieille borne retro, ça fait toujours plaisir !

J’avais dis cela avec sincérité. J’avais vraiment apprécié tester ce jeu ; je ne me priverai pas à l’avenir pour y jouer de nouveau, c’était une certitude.  J’acquiesçais poliment aux suggestions du propriétaire et scruta la salle du regard. Effectivement, il y avait de quoi faire. Il fallait que je prenne le temps d’y réfléchir. Je n’allais pas me jeter sur le premier jeu qui se présentait à moi… N’est-ce pas ?

Kisaki  ▬ Pas de soucis ! Merci pour votre gentillesse et votre sollicitude, j’apprécie beaucoup.

Dis-je en lui souriant et m’inclinant légèrement. Je l’observais quelques instants. C’était très agréable de rencontrer une personne qui se souciait autant de ses clients, et pas que par intérêt pour son commerce. Je pouvais sentir la sincérité dans ses paroles. Il était quelqu’un de fortement appréciable. Je le quittai des yeux puis fit un petit tour de la salle. Mon regard se posa sur quelques bornes intéressantes, mais je voulais essayer autre chose ; quelque chose que je n’avais encore jamais essayer auparavant. Mes yeux se posèrent alors sur la table de… De comment déjà… Billard c’est ça ? Je n’y avais encore jamais joué, ca serait une première ! Je m’avançais alors vers la table et posa mes doigts dessus. Mais avant ça, il fallait que je trouve quelqu’un pour m’y initier.

Alors que je regardais la demoiselle, celle-ci se digira tout doucement vers la table de billard qui se trouvait dans un coin et effleura des ses doigts le tapis vert qui la recouvrait. En voyant cela, je ne pus m’empêcher de me relever. Les kamis avaient-ils entendu ma requête ? Avais-je donc une adversaire avec laquelle j’allais pouvoir disputer une partie ?

Afin de vérifier cette pensée, je me dépêchais d’écrire un petit mot sur un morceau de papier et de le coller sur la vitre avant de quitter ma petite cabine. Discrètement, je me dirigeais dans le dos de la demoiselle dont l’esprit était encore concentré sur la table de billard.

Daisu ▬ « Une petite partie vous tente ? »

J’affichais un sourire à la demoiselle avant de comprendre que cette dernière ne savait en réalité pas jouer. Ceci n’était rien. J’allais me faire un plaisir de lui apprendre. Il était toujours agréable d’apprendre aux autres à jouer. Je pensais notamment à Zuko. Il s’était bien amélioré depuis qu’il avait appris lors de la partie de Lin. Je me demandais d’ailleurs si cette dernière avait suivi mes conseils… Enfin…

Daisu ▬ « Allez, je vais vous apprendre. En soit, ce n’est pas très compliqué. »

Sur ces mots, j’attrapais deux des queues accrochées au mur et un triangle que je posais sur la table en me servant des repères qui se trouvait sur celle-ci. Ensuite, je sortis mon trousseau de clé afin de faire tomber les boules. Si je jouais avec, je n’allais pas lui faire payer. Ceci dit, je ne devais pas m’étonner qu’un jour j’ai du mal à finir mon mois. Enfin, ce n’était pas encore prêt d’arriver et je pouvais remercier des personnes comme Sawa pour ça.

Sortant de mes pensées, je plaçais les boules sur le tapis avant de commencer à expliquer les règles.

Daisu ▬ « Alors, on va jouer au jeu de la 8 sur un billard américain. C’est le plus connu. Le but sera de mettre la boule numéro 8, soit la noire, dans un trou. Pour cela, il faudra d’abord encaisser toutes les boules pleines ou toutes les boules rayées. On joue chacun son tour. Sauf quand quelqu’un encaisse une de ses boules. Il peut alors rejouer. »

Jusque-là, rien de bien compliqué. Tout personne ayant déjà vu quelqu’un jouer au billard sait cela.

Daisu ▬ « Par contre, en cas de faute. La main passe à l’autre, bille blanche en main. Celui qui a la bille blanche peut alors la replacer ou il veut pour jouer. Un coup correct, la bille blanche doit taper une bille de ton groupe. Et une bille doit taper une bande, au moins, après le premier contact. »

D’un coup d’œil, j’essaye de voir si la demoiselle avait bien compris ce que je venais de dire.

Daisu ▬ « Du coup, les fautes sont les suivantes. Un, toucher une bille de l’autre groupe ou la noire en premier avec la blanche. Deux, empocher la bille blanche. Trois, projeter une bille hors de la table. »

Alors que j’énumérais en montrant les chiffres aves mes doigts, je m’assurais toujours de ne pas avoir perdu mon interlocutrice. Cette dernière ne devait pas hésiter à m’interrompre si besoin.

Daisu ▬ « Il y a aussi des fautes qui font automatiquement perdre la partie. Faire une faute quand on l’empoche ou l’empocher quand il nous reste des boules sur le tapis. »

Sur ce, maintenant, que tous les règles étaient expliquées – excepté celle des annonces étant donné que nous n’allions pas jouer avec – je me permis de retirer le triangle et je commençais par casser le jeu

Daisu ▬ « Bien ! C’est ce qui s’appelle la casse. C’est le premier coup. A partir de maintenant, il va falloir décider quel groupe on va jouer. En règle générale, c’est à la première bille empochée. Si vous faites tomber une bille pleine, vous devrez faire tomber toutes les pleines. Inversément si c’est une rayée… »

En parlant de bille rayée, je remarquais que la bille bleue rayée, la numéro 10, était parfaitement placée dans un des coins et ne demandait qu’à être empochées. Je la montrais à la dame avant de l’aider à se placer pour taper la bille blanche. Je lui indiquais comment tenir la queue et à peu près comment elle devait taper la bille blanche. Il ne lui restait plus qu’à frapper…

Ma main encore posée sur la table de billard, je relevai la tête lorsque j'entendis la voix du gérant. Apparemment, il avait remarqué mon intérêt pour ce jeu et me proposa donc une partie. Je retirai ma main du tapis et me reculai légèrement, me tenant bien droite. Je n'étais pas si surprise de le voir me faire une telle proposition. J'avais noté qu'il était du genre à beaucoup s'investir et accompagner ses client si besoin. C'était une qualité admirable que j'appréciai fortement. Je sentais que j'allais bien m'entendre avec lui.

Kisaki  ▬ Cela serait avec grand plaisir, mais malheureusement, je ne connais pas grand chose à ce jeu et ne serais donc pas une adversaire très intéressante.  

Je marquai une courte pause, posant mes yeux sur la table quelques instants ; puis repris.

Kisaki  ▬ Cependant, si vous avez l'envie et surtout la patience, d'expliquer les règles à une novice telle que moi, je serai ravie d'apprendre.  

Je relevai les yeux vers lui et lui offrit mon plus beau sourire. J'espérai qu'il accepte, ce jeu m'intriguais. Cela me permettrai de lâcher un peu mes jeux vidées et mon écran et me concentrer sur autre chose. Et puis, c'était toujours intéressant de découvrir de nouvelles activités. Je ne savais pas encore si ça allait me plaire, mais cela me donnait une bonne occasion de discuter avec le gérant que je trouvais tout aussi intéressant.

Kisaki  ▬ Merci ! Je suis curieuse de voir comment cela se joue. Je vous fais confiance mais, s'il vous plait, soyez patient et ne vous moquez pas, d'accord ?

Je m'inclinai légèrement en souriant. J'étais toute excitée de jouer et surtout, de faire la conversation avec quelqu'un qui ne me connaissait pas. Je pouvais donc me permettre de me détendre davantage. J'étais plutôt à l'aise en sa compagnie, ce qui restait assez rare. Il n'y avais que devant Yamachi que je m'autorisais un relâchement. Devant lui, je pouvais enfin quitter ce rôle de jeune femme précieuse et parfaite et être enfin moi-même. Cette deuxième personnalité que je m'étais imposée commençais à m'épuiser, mais il était hors de question que je lâche l'affaire. Pas encore, il était encore trop tôt. Encore quelques années et je pourrais enfin dire adieu à cette vie qui ne me ressemble pas.

Le son des boules tapant contre le bois de la table me sortit de mes pensées. Aussitôt, je recentrai mon attention sur mon professeur d'un jour et l'écoutai attentivement. Je suivais chacun de ses mouvements du regard, tentant d'assimiler le mieux possible toutes ses informations. J’acquiesçai au fur et à mesure, ce n'était pas sorcier finalement. Enfin, jusqu'à l'énumération des différentes fautes. Je tentais tant bien que mal de toutes les retenir, mais ce n'était pas évident. Je ne visualisais pas très bien.

Kisaki  ▬ D'accord..  

Je réfléchis quelques instants, puis le regardai alors.

Kisaki  ▬ Par contre, je ne suis pas certaine de toutes les retenir d'un coup. Je pense qu'à jouer, ça rentrera là-dedans !

Dis-je en tapotant ma tête en riant. J'avais pourtant une bonne mémoire, mais ça, ça avait du mal à rentrer.

Je regardai alors le gérant se positionner et commencer. Mes yeux se posèrent sur la boule blanche et la suivirent durant sa course, jusqu'à ce qu'elle s'écrase contre les autres. A première vu, ça n'avait vraiment pas l'air bien difficile. Enfin, c'est ce que je croyais. Erreur.

Kisaki  ▬ Je vois, je pense avoir saisis !  

Je lui souris et pris la queue en main. Je prit place devant la table, face à la boule blanche et me positionnai, imitant mon professeur. Je tentai un premier essai, qui s’avéra non concluant. La bille n'avait pas bougé d'un millimètre et le tapis faillit en prendre un bon coup. Une moue boudeuse se dessina sur mon visage. Ne pas réussir du premier coup était quelque chose qui m'agaçai. Pourtant, j'étais du genre patiente, mais pas devant un jeu. Heureusement pour moi, le gérant arriva à mon secours. Il me montra de nouveau comment tenir ma queue et m'aida à me positionné correctement. Deuxième tentative... Concentrée, j'attendis quelques secondes, puis me lança de nouveau. Un large sourire se dessina sur mes lèvres en voyant que cette fois, je n'avais pas raté mon coup. Fière de moi, je suivais la boule des yeux. Celle-ci perdit petit à petit de sa vitesse, mais tapa quand même la fameuse bille bleu rayée... Mais manque de force dans le coup, elle ne se déplaça à peine.

Kisaki  ▬ Bon...  

Je me tournai vers mon professeur, tout sourire.

Kisaki  ▬ Au moins, je l'ai tapé !  

Il était intéressant de voir la demoiselle m’écouter tandis que j’énonçais les règles. Elle semblait captivée et tentait ardemment de comprendre. En soit, comme elle le dit, ce n’était pas compliqué. Juste que tout mémoriser du premier coup n’était pas possible pour le commun des mortels.

Daisu ▬ « En effet, Vous retiendrez mieux en jouant. Il en va pour tous les jeux. Il est plus simple d’apprendre au fur er à mesure plutôt que de tout retenir avant pour l’appliquer en suite.  »

Ainsi commença donc la partie. Il y eut la casse que je fis puis vint le premier coup donné par la demoiselle. Elle réussit parfaitement à donner un coup dans la boule blanche. Elle avait compris, après que je lui ai montré, comment tenir sa queue. Malheureusement, elle n’y donna pas assez de force si bien que la bille blanche frappa délicatement la numéro 10 qui bougea juste de 2 centimètres.

Daisu ▬ « Un peu plus de force. Sinon, je n’ai rien à redire. Par contre, comme je l’ai dit plus tôt, ce n’est pas ce qu’on appelle un coup correct. Aucune boule n’a touché une bande ou n’a été empochée. »

Je la regardais avec attention pour voir vérifier que ceci s’était bien inscrit dans sa mémoire.

Daisu ▬ « Cependant, aucune faute n’a été commise. Du coup, la main passe simplement. Et vous m’avez donc fait un joli cadeau. »

Cadeau donc je ne profitai pas pour une raison stupide. Depuis que je jouais au billard, j’avais une préférence marquée pour les billes pleines. Elles n’apportaient rien, pas d’avantages quelconques. C’était juste une préférence stupide de l’ordre de l’objet fétiche ou du t-shirt porte-bonheur. C’est pour cela qu’au lieu d’empocher la rayé la rayée bleue qui se trouvait juste à côté, je me plaçais plutôt pour prendre la numéro 3, la pleine rouge, qui était tout aussi accessible. Je donnais un simple coup à la blanche qui alla la frapper et la bille sui roula doucement juste au trou situé derrière elle.

Daisu ▬ « Et voilà ! Je dois donc faire tomber toutes les billes pleines. Vous, vous vous occupez des rayées. »

Puis que je venais d’empocher une bille, c’était toujours à mon tour. Hélas, la disposition des billes ne m’arrangeait absolument pas. Je me contentai alors de taper la numéro 6, la verte, qui alla faire un petit rebond sur une des bandes. Je laissais ensuite la place à la demoiselle, n’hésitant pas à intervenir si besoin.

Daisu ▬ « Au fait, puisque nous disputons une partie et que cela risque de durer un petit moment, il serait temps de se présenter. Je suis Kûdo Daisuke. »