Visiteuse hors du commun (06/02/2018) [PV Daisu]

Je n’en croyais toujours pas mes oreilles. Une telle proposition ne pouvait se refuser. Si on m’avait dit ce matin que je ferais la connaissance de mon futur employeur dans la journée, je ne l’aurais pas cru. C’était une sacrée opportunité. J’avais enfin l’occasion de devenir un peu plus indépendante, de gagner mon argent. Ce travail était une bénédiction, surtout pour une accroc des jeux vidéo comme moi. C’était le job de mes rêves. Un premier pas vers mon émancipation, vers un futur que j’aurais moi-même choisis. J’avais déjà hâte de commencer.

Une légère teinte rosée prit possession de mes joues lorsque Kûdo-san énuméra les qualités qui faisait de moi une bonne candidate pour le poste. Ces mots sonnaient comme une douce mélodie à mes oreilles, bien que cela me gênait aussi quelque peu. C’est que je n’étais pas vraiment habituée à recevoir des compliments en temps normal. Habituellement, les choses que j’entendais à mon propos étaient un peu moins élogieux : « sang mêlé, sang impur, bâtarde ». Du coup, les paroles de mon futur patron étaient des plus agréables à entendre. Elles me rendaient forte heureuse.

Kisaki  ▬ Vous êtes vraiment trop aimable. Vos paroles me touchent énormément.

Répondis-je en souriant. Mon sourire devait être celui d’une enfant ouvrant ses cadeaux à noël et découvrant tous ses jouets préférés.

Kisaki  ▬ C’est vrai, je souhaite vraiment travailler en parallèle de mes études. Je sais que je suis capable d’allier les deux. Et effectivement, j’ai ma petite idée du fonctionnement de votre salle. Je suis très motivée et je ferais tout mon possible pour être digne de cet endroit et surtout pour ne pas vous décevoir.

La détermination et l’envie je les avais. Maintenant, il ne me manquait plus qu’une formation pour être opérationnelle. J’étais certaine de pouvoir m’en sortir. De toute façon, je ferais tout ce que je peux pour que cela fonctionne. Je n’avais pas le droit à l’erreur. C’était ma chance. Je ne me souciais guère des autres formalités telles que les horaires ou le salaire. A vrai dire, cela ne m’avait même pas traversé l’esprit. Tout ce que je voyais, c’était mon ticket d’entrée pour la liberté et le paradis.

Kisaki  ▬ Bien sûr, je vous ai retenu déjà bien assez longtemps. Je repasserai en fin de semaine pour que nous reprenions notre discussion mais sachez que ma réponse est déjà toute prête : c’est un grand oui ! Bon courage et surtout à très vite !

Dis-je en m’inclinant afin de le saluer. Je me redressai ensuite et le regardai s’éloigner. La sonnerie de mon portable me sortit alors de mes pensées. Yamachi. Ah, il était temps pour moi de rentrer. C’est vrai que la matinée était bien avancée. Je m’étais tellement amusée que je ne m’en étais même pas rendu compte. Un dernier regard vers mon futur employeur puis je me dépêchais de regagner la sortie afin de ne pas faire attendre Yamachi plus longtemps.

Je n’avais qu’une seule envie, que cette nouvelle vie commence.