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Invité
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Ven 6 Avr 2018 - 1:00
Ayumi referma sur ma nuque un tour de cou noir orné d'un délicat grenat, finalisant ainsi ma tenue, et entreprit d'arranger le mieux possible mes longs cheveux bruns. Pour l'occasion, ma dame de compagnie avait fait commandé une toute nouvelle robe, qu'elle m'avait décrite rouge sombre, bordée de dentelle noire, corsetée à l'arrière par des rubans noirs, et qui selon elle « mettait en valeur mon teint de porcelaine et mes yeux violets ». Tout ce qui était apparence n'était pas mon fort. C'était donc elle qui s'en occupait, toujours avec un plaisir flagrant, telle une petite fille qui habillerait sa poupée favorite. Aujourd'hui, tout devait être parfait. Quand nous avions reçu une lettre de mon père, il y a quelques jours, annonçant qu'une rencontre avait été fixée avec mon fiancé, l'ambiance calme et détendue de la demeure était passée à une effervescence jamais vue en ces lieux. Ayumi s'était empressée d'appeler un couturier. Elle s'était ensuite lancée dans un long et laborieux rappel de la manière dont devait se comporter quelqu'un de mon rang face à un chef de clan d'une autre famille. Je sentais des trémolos dans sa voix et j'imaginais très bien ses yeux pétiller, comme ceux d'une mère heureuse pour son enfant. Quant à Rei et Akiko, elles ne cessaient de me féliciter, comme si la nuit de la rencontre était celle de mon mariage.
Leur comportement me mettait en vérité assez mal à l'aise, car je n'avais pas encore décidé si je devais me joindre à cette liesse ou m'inquiéter de ce rendez-vous. Je ne nierai pas que l'excitation m'avait empêchée de dormir, surtout durant cette dernière journée. Après tout, je n'avais jamais rien connu d'autre que cette routine paisible, rompue uniquement par les désagréables visites de mon père. Le rendez-vous d'aujourd'hui serait aussi la première fois que je pouvais officiellement sortir du domaine Hakuran. C'était en soi une véritable victoire pour mes droits et rien que cela me rendait heureuse.
Cependant, j'avais l'impression un peu amère d'avoir été vendue pour les intérêts d'une famille qui ne voulait pas de moi. La seule image de chef de famille que j'avais était celle d'Albericht von Reizel, un homme dur, intransigeant et méprisant à mon égard. Cela ne m'aidait pas vraiment à avoir confiance en l'avenir. Mon imagination jonglait entre une copie de mon père, et un prince de conte de fée. Oui, je rêvais au prince charmant. Oui, je savais que c'était ridicule et que cela n'existait pas. Mais n'étant jamais vraiment sortie, je n'avais pas d'autres images positives d'un homme. Les seuls vampires mâles que je connaissais étaient mon père, mon précepteur, et certains des fournisseurs du manoir, avec qui je n'avais échangé que quelques mots. Peut-être qu'Alessio di Altiero était un homme bon et qu'il me rendrait heureuse. Qui sait ? D'après mes servantes, il avait bonne réputation.
Je ne me sentais moi-même pas à la hauteur d'un vampire de tel rang. J'étais certes la première fille d'un chef de clan, mais j'ignorais ce que mon fiancé savait de mes handicaps. En vérité, l'idée qu'il découvre au moment où il me verrait que j'étais aveugle et faiblarde me terrifiait. C'était ce que j'appréhendais le plus. Cela dit, des fiançailles pouvaient être rompues. Il m'aurait paru peu habile de la part d'Albericht de garder cela sous silence, sachant que le chef des Di Altiero pourrait s'en sentir offensé. En toute logique, ils avaient forcément évoqué ce sujet, n'est-ce pas ? C'était ce que je me disais pour me rassurer, en tout cas. J'avais aussi peur de la part d’hérédité que pouvaient avoir ces handicaps. Personne n'avait su dire quelles étaient leur cause. Donner naissance à un héritier aussi dénué de valeur que moi serait un déshonneur, pour ma famille et moi. J'avais conscience de me projeter trop loin dans l'avenir, mais d'une certaine manière, je voyais aussi ces fiançailles comme une manière de pouvoir être utile à ma famille, moi qui avait été mise de côté. J'avais si peur de décevoir.
C'est avec un étrange mélange de crainte et d'excitation que je montai dans la voiture qu'avait fait envoyer mon père pour l'occasion. Le trajet fut rapide. Le domaine Hakuran se situait plus aux limites de la ville, mais ce n'était pas très loin. L'odeur de mon père était encore forte dans l'habitacle, dominant presque celle du cuir des fauteuils. Cela me rappelait que, si je pouvais sortir du domaine, ce n'était qu'avec son assentiment. En d'autres termes, je n'étais toujours qu'une marionnette. Je me demandais s'il l'avait fait exprès. Albericht était du genre à penser à tous les détails. Mais je me montrais peut-être un peu paranoïaque. Quand le véhicule se gara dans ce que je devinais être une allée, je ne me sentais toujours pas prête. Ayumi ouvrit ma portière et m'aida à descendre. Elle me murmura ensuite que c'était à moi de passer devant, m'indiquant la direction à prendre avec précision pour me faciliter la tâche.
J'entrai dans la propriété avec appréhension. Ma gouvernante me suivait de près. J'entendais les petits pas affirmés de ses bottines, deux mètres derrière moi. Elle avait des idées très arrêtées sur le fait qu'une jeune fille de bonne famille avait toujours besoin d'un chaperon. Sa présence était cependant réconfortante, car je plongeais dans l'inconnu. En cette douce nuit de printemps, l'air embaumait du parfum des cerisiers en fleurs. S'y mêlaient des odeurs de fleurs variées, d'herbe et d'étang ainsi que de lointains relents de la ville, beaucoup plus présents que chez moi. L'atmosphère était calme. Le parc de la ville, sans doute très fréquenté en journée, était complètement vide à cette heure. Je fus surprise en m'approchant de la demeure. J'avoue que je m'attendais à quelque riche résidence construite à l'occidental. Mais les fragrances de bois ancien, d'argile et de bambous démentaient cette image, de même que la carte mentale qui commençait à s'ériger dans mon esprit. Je n'avais jamais vu de telles maisons traditionnelles, mais Akiko m'avait déjà lu des livres qui en décrivaient. Ce style était surprenant pour la maison d'un prince italien.
Je m'arrêtai devant la porte d'entrée et hésitai un moment, ne sachant trop ce que je devais faire. Je sentis la main d'Ayumi tapoter mon épaule avec des nuances d'affection, de réconfort et d'autorité. Elle guida ma main menue jusqu'à la sonnette. Finalement, j'appuyai. J'attendis qu'on vienne m'ouvrir, déstabilisée en mon for intérieur, mais m'efforçant de garder la tête haute avec fierté, comme on me l'avait appris.
Alessio O. Di Altiero#96901#96901#96901#96901#96901#96901#96901
Vampire Level A - Chef du clan di Altiero
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Emploi/loisirs : Chef Di Altiero, Vulcanologue et Historien d'Art
Yens : 101
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Dim 22 Avr 2018 - 2:38
Deux nuits.
Cela faisait deux nuits que toute la demeure était sur le pied de guerre pour tout préparer. Pour que tout soit parfait pour son arrivée. Pour disposer du sang le plus frais, des fleurs les plus belles, d’un cadre aussi idéal que possible. On aurait pu croire que ma mère venait me rendre visite ici, aussi loin de l’Italie.
Alors que ce n’était absolument pas le cas. Chaque servante, chaque cuisinier, le majordome, les gardes du corps, pas un seul d’entre eux n’était serein. Tous paniquaient presque rien qu’à l’idée de la visite qu’on allait recevoir ce soir.
Cela faisait donc deux nuits que tous s’activaient et que moi … et bien je bullais sans m’en faire outre mesure.
Fait suffisamment rare pour être précisé, j’avais traité toutes les affaires en souffrance sur mon bureau. Aussi bien celles courantes, que les importantes, les secrètes ou même les informations glanées à droite et à gauche par des membres zélés. Je suis tellement à jour, que j’ai même pris le temps de bien classé tous mes documents. Sergio serait fier de moi cette fois … et agacé aussi.
Mon majordome m’a gentiment conseillé, il y a de ça plusieurs heures déjà, d’aller me préparer. Me faire beau, trouver le costume adéquat, le parfum et tout et tout … je me souviens avoir opiné à son conseil et être monté dans mes appartements. Suite à ça j’ai pris une douche mais ne me suis pas parfumé, je n’en vois pas l’utilité. Et … et c’est là que mon implication dans cette première rencontre à brusquement chuté.
J’ai enfilé un jeans couleur indigo et un polo couleur vert sapin. Le tout avant de m’allonger dans mon lit et de scruter le plafond. Comme si ce dernier allait me livrer un secret de la plus haute importance.
Mon esprit est vide. Aucune pensée, aucune envie, aucune motivation. Rien. En fait … plus j’y songe moins j’ai envie de la rencontrer.
Pourquoi déjà ai-je accepté ces fiançailles ? Ah oui … à cause de ma mère. Sa sacro-sainte idée du mariage de sang pur, d’héritier de sang pur … sa pression pour devenir grand-mère. Ses arguments fumeux pour me prouver par A + Z que je suis le seul de ses enfants pouvant lui apporter cette joie. Mais bien sûr, comme si ma sœur et mon frère ne pouvait pas procréer. Personnellement j’ai déjà donné.
Quand je repense à cette proposition de mon homologue … comment ma mère l’apprise reste un mystère même pour moi. C’est limite si mon hypothèse la plus probable n’est pas qu’elle se soit arrangée elle-même avec lui pour qu’il me fasse cette proposition. Et moi et bien pour avoir la paix avec ma mère, j’ai accepté. En y pensant plus attentivement, ce vieux Von Reizel semblait ... heureux que j’accepte.
Bien trop heureux en vrai, à la limite du soulagement. Comme si je venais de lui enlever une épine du pied. Et moi je n’ai même pas tilté sur l’instant et je n’ai rien demandé de plus. Je ne sais pas pourquoi mais … j’ai la vague sensation maintenant qu’il m’a caché une information importante. Peut-être même capitale sur sa fille.
Aurais-je du me renseigner plus sur elle ? Oui absolument. Pourquoi ne l’ai-je pas fait ? Parce que j’ai bêtement jugé que la situation ne le nécessitait pas. Alors qu’en réalité … si totalement. Alors pourquoi donc je n’ai pas fait cet effort au final ? Parce que j’ai l’impression de tromper Irys en pleine connaissance de cause. Et qu’au fond de moi, ça me rend dingue.
De plus un peu d’honnêteté envers moi-même, comment pourrais-je envisager d’apprécier, voir à terme d’aimer cette jeune femme, si je n’ai pas fait mon deuil et que la seule qui occupe mes pensées est une jeune femme –humaine en plus- morte ?
Si ces fiançailles vont au bout et se concrétisent par notre mariage, je ne ferai que la rendre malheureuse au final. Ai-je le droit d’être aussi égoïste ?
Je soupire. Toutes ces interrogations vont finir par me donner mal à la tête. Je ferme les yeux et écoute les autres habitants de la demeure s’affairer dans tous les sens. J’ai l’impression qu’ils font un de ses vacarmes assourdissants, alors qu’en réalité à l’extérieur des murs, personnes ne les entends bien sûr.
Je repense à la lettre de ce vieux Von Reizel, arrivée quelques jours plus tôt. Une lettre simple, sans artifice m’annonçant simplement qu’il voulait organiser une rencontre entre sa fille et moi, à la date qui me conviendrait le mieux. J’ai choisi la date d’aujourd’hui en lui répondant et sa réponse a été on ne peut plus laconique.
Et comment ? Il va la forcé ? Que pense-t-elle de ces fiançailles d’ailleurs ? Je ne pense pas avoir une mauvaise réputation, mais elle n’est pas forcément bonne pour autant. A-t-elle envie de se marier ? Viendra-t-elle en joie ou récalcitrante, prête à me faire savoir sa façon de penser sur le sujet ? Imagine-t-elle déjà un mariage de conte de fée, allant jusqu’à savoir précisément quelle pièce montée servir en dessert ? Ou ne s’imagine même pas avec la bague au doigt. La bague …
Je rouvre les yeux et regarde ma main gauche, et mon attention se fixe sur mon annulaire. Je porte toujours mon alliance. Il serait peut-être de bon ton de l’enlever, au moins pour faire bonne figure. J’attrape l’alliance avec ma main droite et reste bloqué. Moi, enlever mon alliance ? Jamais ! Même pour faire bonne figure. Je préfère lui expliquer pourquoi je la porte encore, jouer franc jeux avec elle plutôt que l’enlever et trahir la mémoire d’Irys.
On frappe à ma porte. Je grogne vaguement plus que je ne réponds. Mon majordome entre alors et m’observe visiblement alarmé par ma tenue et ma position. En même temps je ne peux lui reprocher. Il est vrai qu’accueillir ma fiancée en jeans et polo … c’est loin des convenances. Surtout qu’il est évident que le vieil allemand aura pris soin de faire habiller sa fille pour qu’elle soit sous son meilleur jour. Je suis bien loin d’être sous le mien.
Avant même qu’il n’ouvre la bouche pour exprimer avec des mots son désarroi, je le devance.
« - Je sais, cette tenue n’est pas la bonne. Je me détendais juste un instant. Va t’assurer que le jardin intérieur est prêt pour la recevoir et veille à ce qu’on lui ouvre la porte dès qu’elle arrivera. »
Il acquiesce et sort rapidement. Je me redresse enfin et me dirige vers mon dressing dont j’ouvre la porte avant de m’engouffrer dedans.
Je parcours les cintres et les étagères à la recherche de la tenue la plus adaptée à ce type de rencontre. Il fait doux dehors, je peux donc me permettre une tenue partiellement légère. J’opte alors pour un pantalon en coton léger de couleur bleu marine, une chemise en lin d’un bleu très pâle et dont je laisse le col légèrement ouvert. Suffisamment pour être décontracté, mais pas assez pour dévoiler ma cicatrice. Par-dessus j’enfile un veston assortis à mon pantalon en coloris et en matière. Une paire de chaussure de ville noire vient compléter ma tenue. Je suis enfin habillé et prêt à la recevoir.
Je quitte alors mes appartements et me rends, sans le moindre empressement, dans le jardin intérieur. Je m’assois sur l’un des fauteuils situé sur le patio et observe le bassin. Les carpes koïs nageant à l’intérieur semblent si paisibles, comme si le temps n’avait pas de prise sur leur activité, qu’il était suspendu.
Soudain j’entendis la sonnette. Au fond de moi, j’ai l’impression que c’est le signal, signifiant le début de la fin. Bizarre comme sensation.
Après la sonnette, ce sont des pas précipité qui me parviennent. Très surement mon majordome se hâtant d’aller lui ouvrir. Puis ce sont des pas mesurés qui prennent le relais. Trois personnes au moins. La jeune demoiselle n’est donc pas venue seule. En même temps j’aurais dû me douter que son père ne la laisserait pas venir sans accompagnateur. Peut-être même est-ce lui qui est là pour cette première rencontre.
Lorsque les pas sont juste derrière le paravent dans mon dos, je me lève et lui fait face. Lorsqu’il s’ouvre, je découvre une jeune femme brune avec des yeux couleurs améthyste et étrangement fixe. Comme je m’en doutais, elle porte une somptueuse robe rouge sombre avec de la dentelle noir et des rubans. Autour de sa gorge se trouve un tour de cou noir orné d’un unique grenat. Sa tenue est en harmonie et la met en valeur. Je ne peux niée qu’elle possède une beauté envoutante … comme beaucoup des nôtres.
Cependant je peux voir sur son visage qu’elle n’est pas à l’aise. Comme moi, avec ses propres raisons, elle n’est pas autant enchantée par cette rencontre. Je constante que ce n’est pas son père qui l’accompagne, mais une suivante, peut-être sa gouvernante ? Juste derrière mais tellement proche, que j’ai l’impression qu’elle pourrait la guider pour avancer.
Je m’approche d’elle, et comme le souhaite les usages, lui fait un baisemain en bonne et due forme.
« - Lady Anna Lena Von Reizel, je vous souhaite la bienvenue dans mon humble demeure. Je suis ravi d’être votre hôte par cette nuit de printemps et pour notre première rencontre. J’espère que votre voyage jusqu’ici n’a pas été trop long, ni incommodant. Je vous en prie, installez-vous et faites comme chez vous. Votre amie est la bienvenue aussi. Vous désirez boire quelque chose ? »
Je désigne les fauteuils et la table placés dans le patio face au jardin intérieur. Et là un début de réponse m’apparait, un léger geste entre la dame de compagnie de cette jeune lady et elle-même.
Un geste indiquant une direction.
Cette proximité pour aider et son regard fixe.
Serait-elle … aveugle ?!
Cela faisait deux nuits que toute la demeure était sur le pied de guerre pour tout préparer. Pour que tout soit parfait pour son arrivée. Pour disposer du sang le plus frais, des fleurs les plus belles, d’un cadre aussi idéal que possible. On aurait pu croire que ma mère venait me rendre visite ici, aussi loin de l’Italie.
Alors que ce n’était absolument pas le cas. Chaque servante, chaque cuisinier, le majordome, les gardes du corps, pas un seul d’entre eux n’était serein. Tous paniquaient presque rien qu’à l’idée de la visite qu’on allait recevoir ce soir.
Cela faisait donc deux nuits que tous s’activaient et que moi … et bien je bullais sans m’en faire outre mesure.
Fait suffisamment rare pour être précisé, j’avais traité toutes les affaires en souffrance sur mon bureau. Aussi bien celles courantes, que les importantes, les secrètes ou même les informations glanées à droite et à gauche par des membres zélés. Je suis tellement à jour, que j’ai même pris le temps de bien classé tous mes documents. Sergio serait fier de moi cette fois … et agacé aussi.
Mon majordome m’a gentiment conseillé, il y a de ça plusieurs heures déjà, d’aller me préparer. Me faire beau, trouver le costume adéquat, le parfum et tout et tout … je me souviens avoir opiné à son conseil et être monté dans mes appartements. Suite à ça j’ai pris une douche mais ne me suis pas parfumé, je n’en vois pas l’utilité. Et … et c’est là que mon implication dans cette première rencontre à brusquement chuté.
J’ai enfilé un jeans couleur indigo et un polo couleur vert sapin. Le tout avant de m’allonger dans mon lit et de scruter le plafond. Comme si ce dernier allait me livrer un secret de la plus haute importance.
Mon esprit est vide. Aucune pensée, aucune envie, aucune motivation. Rien. En fait … plus j’y songe moins j’ai envie de la rencontrer.
Pourquoi déjà ai-je accepté ces fiançailles ? Ah oui … à cause de ma mère. Sa sacro-sainte idée du mariage de sang pur, d’héritier de sang pur … sa pression pour devenir grand-mère. Ses arguments fumeux pour me prouver par A + Z que je suis le seul de ses enfants pouvant lui apporter cette joie. Mais bien sûr, comme si ma sœur et mon frère ne pouvait pas procréer. Personnellement j’ai déjà donné.
Quand je repense à cette proposition de mon homologue … comment ma mère l’apprise reste un mystère même pour moi. C’est limite si mon hypothèse la plus probable n’est pas qu’elle se soit arrangée elle-même avec lui pour qu’il me fasse cette proposition. Et moi et bien pour avoir la paix avec ma mère, j’ai accepté. En y pensant plus attentivement, ce vieux Von Reizel semblait ... heureux que j’accepte.
Bien trop heureux en vrai, à la limite du soulagement. Comme si je venais de lui enlever une épine du pied. Et moi je n’ai même pas tilté sur l’instant et je n’ai rien demandé de plus. Je ne sais pas pourquoi mais … j’ai la vague sensation maintenant qu’il m’a caché une information importante. Peut-être même capitale sur sa fille.
Aurais-je du me renseigner plus sur elle ? Oui absolument. Pourquoi ne l’ai-je pas fait ? Parce que j’ai bêtement jugé que la situation ne le nécessitait pas. Alors qu’en réalité … si totalement. Alors pourquoi donc je n’ai pas fait cet effort au final ? Parce que j’ai l’impression de tromper Irys en pleine connaissance de cause. Et qu’au fond de moi, ça me rend dingue.
De plus un peu d’honnêteté envers moi-même, comment pourrais-je envisager d’apprécier, voir à terme d’aimer cette jeune femme, si je n’ai pas fait mon deuil et que la seule qui occupe mes pensées est une jeune femme –humaine en plus- morte ?
Si ces fiançailles vont au bout et se concrétisent par notre mariage, je ne ferai que la rendre malheureuse au final. Ai-je le droit d’être aussi égoïste ?
Je soupire. Toutes ces interrogations vont finir par me donner mal à la tête. Je ferme les yeux et écoute les autres habitants de la demeure s’affairer dans tous les sens. J’ai l’impression qu’ils font un de ses vacarmes assourdissants, alors qu’en réalité à l’extérieur des murs, personnes ne les entends bien sûr.
Je repense à la lettre de ce vieux Von Reizel, arrivée quelques jours plus tôt. Une lettre simple, sans artifice m’annonçant simplement qu’il voulait organiser une rencontre entre sa fille et moi, à la date qui me conviendrait le mieux. J’ai choisi la date d’aujourd’hui en lui répondant et sa réponse a été on ne peut plus laconique.
« Elle sera présente. »
Et comment ? Il va la forcé ? Que pense-t-elle de ces fiançailles d’ailleurs ? Je ne pense pas avoir une mauvaise réputation, mais elle n’est pas forcément bonne pour autant. A-t-elle envie de se marier ? Viendra-t-elle en joie ou récalcitrante, prête à me faire savoir sa façon de penser sur le sujet ? Imagine-t-elle déjà un mariage de conte de fée, allant jusqu’à savoir précisément quelle pièce montée servir en dessert ? Ou ne s’imagine même pas avec la bague au doigt. La bague …
Je rouvre les yeux et regarde ma main gauche, et mon attention se fixe sur mon annulaire. Je porte toujours mon alliance. Il serait peut-être de bon ton de l’enlever, au moins pour faire bonne figure. J’attrape l’alliance avec ma main droite et reste bloqué. Moi, enlever mon alliance ? Jamais ! Même pour faire bonne figure. Je préfère lui expliquer pourquoi je la porte encore, jouer franc jeux avec elle plutôt que l’enlever et trahir la mémoire d’Irys.
On frappe à ma porte. Je grogne vaguement plus que je ne réponds. Mon majordome entre alors et m’observe visiblement alarmé par ma tenue et ma position. En même temps je ne peux lui reprocher. Il est vrai qu’accueillir ma fiancée en jeans et polo … c’est loin des convenances. Surtout qu’il est évident que le vieil allemand aura pris soin de faire habiller sa fille pour qu’elle soit sous son meilleur jour. Je suis bien loin d’être sous le mien.
Avant même qu’il n’ouvre la bouche pour exprimer avec des mots son désarroi, je le devance.
« - Je sais, cette tenue n’est pas la bonne. Je me détendais juste un instant. Va t’assurer que le jardin intérieur est prêt pour la recevoir et veille à ce qu’on lui ouvre la porte dès qu’elle arrivera. »
Il acquiesce et sort rapidement. Je me redresse enfin et me dirige vers mon dressing dont j’ouvre la porte avant de m’engouffrer dedans.
Je parcours les cintres et les étagères à la recherche de la tenue la plus adaptée à ce type de rencontre. Il fait doux dehors, je peux donc me permettre une tenue partiellement légère. J’opte alors pour un pantalon en coton léger de couleur bleu marine, une chemise en lin d’un bleu très pâle et dont je laisse le col légèrement ouvert. Suffisamment pour être décontracté, mais pas assez pour dévoiler ma cicatrice. Par-dessus j’enfile un veston assortis à mon pantalon en coloris et en matière. Une paire de chaussure de ville noire vient compléter ma tenue. Je suis enfin habillé et prêt à la recevoir.
Je quitte alors mes appartements et me rends, sans le moindre empressement, dans le jardin intérieur. Je m’assois sur l’un des fauteuils situé sur le patio et observe le bassin. Les carpes koïs nageant à l’intérieur semblent si paisibles, comme si le temps n’avait pas de prise sur leur activité, qu’il était suspendu.
Soudain j’entendis la sonnette. Au fond de moi, j’ai l’impression que c’est le signal, signifiant le début de la fin. Bizarre comme sensation.
Après la sonnette, ce sont des pas précipité qui me parviennent. Très surement mon majordome se hâtant d’aller lui ouvrir. Puis ce sont des pas mesurés qui prennent le relais. Trois personnes au moins. La jeune demoiselle n’est donc pas venue seule. En même temps j’aurais dû me douter que son père ne la laisserait pas venir sans accompagnateur. Peut-être même est-ce lui qui est là pour cette première rencontre.
Lorsque les pas sont juste derrière le paravent dans mon dos, je me lève et lui fait face. Lorsqu’il s’ouvre, je découvre une jeune femme brune avec des yeux couleurs améthyste et étrangement fixe. Comme je m’en doutais, elle porte une somptueuse robe rouge sombre avec de la dentelle noir et des rubans. Autour de sa gorge se trouve un tour de cou noir orné d’un unique grenat. Sa tenue est en harmonie et la met en valeur. Je ne peux niée qu’elle possède une beauté envoutante … comme beaucoup des nôtres.
Cependant je peux voir sur son visage qu’elle n’est pas à l’aise. Comme moi, avec ses propres raisons, elle n’est pas autant enchantée par cette rencontre. Je constante que ce n’est pas son père qui l’accompagne, mais une suivante, peut-être sa gouvernante ? Juste derrière mais tellement proche, que j’ai l’impression qu’elle pourrait la guider pour avancer.
Je m’approche d’elle, et comme le souhaite les usages, lui fait un baisemain en bonne et due forme.
« - Lady Anna Lena Von Reizel, je vous souhaite la bienvenue dans mon humble demeure. Je suis ravi d’être votre hôte par cette nuit de printemps et pour notre première rencontre. J’espère que votre voyage jusqu’ici n’a pas été trop long, ni incommodant. Je vous en prie, installez-vous et faites comme chez vous. Votre amie est la bienvenue aussi. Vous désirez boire quelque chose ? »
Je désigne les fauteuils et la table placés dans le patio face au jardin intérieur. Et là un début de réponse m’apparait, un léger geste entre la dame de compagnie de cette jeune lady et elle-même.
Un geste indiquant une direction.
Cette proximité pour aider et son regard fixe.
Serait-elle … aveugle ?!
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Ven 4 Mai 2018 - 0:38
Quelques instants après le bruit de la sonnette, des pas précipités se firent entendre derrière la porte. Nous étions manifestement attendues. La personne qui se hâtait vers nous ne devait pas se trouver très loin de la porte d'entrée. La porte s'ouvrit sur un homme. Tout naturellement, il s'agissait d'un majordome et non de mon fiancé. Les aristocrates ouvrent rarement eux-mêmes à leurs invités, et encore moins les chefs de clan. Ayumi et moi le saluâmes poliment avant des lui emboîter le pas. L'odeur du vieux bois était encore plus présente à l'intérieur. Y régnaient également des senteurs de chanvre, d'herbe coupée et de fleurs variées. Je devinai que celles-ci devaient se trouver dans des vases, répartis un peu partout dans la maison. J'étais quelque peu tendue, à l'approche de la rencontre. J'avais quelques difficultés à m'orienter en ce lieu totalement inconnu, malgré la carte mentale qui se dessinait progressivement dans mon esprit. Le stress avait tendance à perturber mes sens. Heureusement, ma gouvernante était derrière moi, m'effleurant discrètement le dos à droite ou gauche quand je devais tourner.
Soudain, je sentis à nouveau la caresse discrète du vent. Nous étions ressortis, probablement dans un jardin intérieur, d'après ce que me renvoyaient mes sens. J'entendais les remous discrets d'un bassin où devaient nager des poissons. Un homme se leva. Il s'en dégageait une légère odeur de brûlé, un peu comme celle d'une allumette qu'on craque, et de noisette. Je remarquai aussi un discret parfum d'iris, comme s'il était souvent en contact avec ces fleurs. Pour pouvoir le décrire plus, il m'aurait fallu l'entendre se mouvoir. La démarche et la façon de bouger donnent beaucoup d'informations sur les gens. Distinguer ses traits, cependant, m'était impossible sans toucher son visage, et je n'oserais jamais lui demander l'autorisation de le faire. Selon les convenances, je le laissai baiser ma main. Le rose me monta aux joues. Bien sûr, c'était l'étiquette, mais en vérité, c'était la première fois que je rencontrais quelqu'un en position de le faire. Il était très différent de répéter la scène que de la vivre. J'avais presque soixante-dix ans, et pourtant, en terme de relations sociales, j'avais l'impression d'être une adolescente.
« Lady Anna von Reizel, je vous souhaite la bienvenue dans mon humble demeure. Je suis ravi d'être votre hôte par cette nuit de printemps et pour notre première rencontre. J'espère que votre voyage jusqu'ici n'a pas été trop long, ni incommodant. Je vous en prie, installez-vous et faites comme chez vous. Votre amie est la bienvenue aussi. »
Sa voix était plaisante à l'oreille et il avait l'air de vouloir me mettre à l'aise. Je lui en savais gré. Je ne pouvais le juger sur quelques phrases, mais son ton était si éloigné de la froideur méprisante de mon père... J'en étais presque surprise. Je percevais toutefois autre chose dans sa voix, comme si, à mon instar, il avait quelques réserves au sujet de cette rencontre. C'était curieux, car en tant que chef de famille, il n'avait pas vu ces fiançailles lui être imposées. Peut-être que quelque chose ne lui plaisait pas chez moi ? Et s'il venait tout juste de découvrir mes handicaps ? L'angoisse me serrait la gorge. Pourvu qu'il ne brise pas ces fiançailles ! Mon père m'en voudrait tellement.
Je répondis par une parfaite révérence, emprunte d'une grâce toute naturelle. En vérité, cette révérence n'avait de naturelle que l'apparence. J'avais commencé à m'y entraîner dès que j'avais eu l'âge d'avoir des cours d'étiquette, et Ayumi me l'avait fait répéter chaque jour, jusqu'à ce que chaque mouvement fût parfait au millimètre près. Depuis que le rendez-vous avait été choisi, elle avait veillé au grain pour que je m'entraînasse à nouveau. En tant que fille de chef du clan Von Reizel, j'étais née pour incarner cet idéal de perfection et un jour épouser une personne importante. Si je ne pouvais atteindre une perfection physique à cause de mes handicaps, je mettais un point d'honneur à faire de mon mieux pour le reste. J'espérais que si j'étais utile à la famille, ils finiraient par me considérer réellement comme l'une des leurs et peut-être même me laisseraient rencontrer mon frère. Je souris et pris la parole d'une voix douce, un peu intimidée :
« C'est un honneur d'être accueillie en votre demeure et de vous rencontrer, Monseigneur Alessio. Le voyage a été tranquille. Je vous remercie. Je prendrai la même chose que vous. »
Je sentis la vibration provoquée par son geste dans l'air. Il devait sans doute me désigner un endroit où m'asseoir. Je pensais à peu près savoir vers où aller. Ayumi corrigea légèrement ma trajectoire, d'une discrète pression dans mon dos. Je m'assis avec élégance.
Ayumi s'inclina et alla se placer debout derrière mon fauteuil, s'effaçant. Vivant avec elle en huis clos et la voyant remplir au jour le jour son rôle de gouvernante, j'avais tendance à oublier sa véritable vocation : garde du corps d'élite. La seule raison pour laquelle elle n'était pas auprès de mon père était sa disgrâce auprès de la famille principale.
Alessio O. Di Altiero#97648#97648#97648#97648#97648#97648#97648
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Dim 24 Juin 2018 - 23:06
« - C’est un honneur d’être accueillie en votre demeure et de vous rencontrer, Monseigneur Alessio. Le voyage a été tranquille. Je vous remercie. Je prendrai la même chose que vous. »
Je lui souris et soudain, mon regard capte la pression discrète que sa gouvernante met dans son dos. J’observe alors ma fiancée rectifier légèrement sa trajectoire vers le fauteuil que je lui désignais. Cependant, c’est avec la plus grande des élégances qu’elle s’assoit dans son siège. Sa gouvernante se place derrière elle. Je comprends alors que gouvernante n’est pas sa véritable fonction au près de la jeune héritière. Non c’est une garde du corps, et à en juger par sa posture, elle doit avoir reçu les meilleurs entrainements dans le domaine. Dois-je comprendre qu’elle redoute une attaque contre sa protégée, ici même, au sein de ma demeure ?
Je vais mettre cette action sur le dos de la prudence et de la précaution. Après tout je ne peux blâmer cette jeune femme pour sa formation, et son attitude. Elle veut clairement le bien de sa protégée, et je suis un parfait étranger. Alors pourquoi ne pourrais-je pas représenter une menace ? Surtout quand on prend en compte le paternel. Clairement rien ne lui indique que je puisse être différent. Soit, dans ce cas je vais m’évertuer à montrer que je ne suis pas le vieux Von Reizel. De toute façon, Vittoria & Dae ont ordre de me ramener sur terre avec Sergio si jamais je dérape dans cette direction.
D’un signe de tête, je signale à mon majordome, Hiroaki, qu’il peut disposer. Il s’incline avec respect, puis souriant, s’éclipse par le chemin qu’il vient d’emprunter avec nos invitées. Je me tourne vers Reika, l’une de mes servantes qui apporte déjà un plateau chargé d’une carafe de sang frais et de trois verres. Elle pose son fardeau sur la table d’appoint, sers les verres, avant de les déposer hors du plateau ainsi que la carafe. Ce dernier elle le récupère et en souriant légèrement à mon encontre, s’incline avant de se diriger vers le paravent d’où elle est venue.
« - Merci Reika. »
Elle se retourne, glousse un peu, puis s’en va. Il est bon de constater qu’ici aussi, tout le monde à compris que je n’étais pas un grand méchant. On est une grande famille, c’est bien plus agréable quand on s’entend tous bien. Maintenant seul avec ma fiancée et sa garde du corps, il est temps d’offrir les boissons. Et aussi de les mettre toutes les deux à l’aise, voir d’éclaircir les points laissés dans l’ombre par ce vieux renard.
Je prends donc un premier verre en cristal de Murano et l’apporte à ma fiancée. Délicatement, j’étreins l’une de ses mains avec celle que je possède de libre. Sans heurt, je place alors le verre entre ses doigts fins, lâchant par la suite sa main. Je retourne à la table et attrape les deux verres restants. Je tends le premier à la jeune femme derrière la tout aussi jeune Von Reizel, qui prend s’en saisit avec un étonnement non dissimulé. Suite à quoi, je retourne m’installer dans mon fauteuil, face à ma jeune fiancée. Je commence par m’adresser à sa compagne de voyage
« - Je vous en prie Madame, prenez un fauteuil et joignez-vous à nous. Votre protégée n’est pas en danger dans ma demeure. De plus je serai bien sot, de négliger la sécurité de mon propre logis lorsque je m’y trouve. Je le serais plus encore, si la folie me prenait d’agir ainsi lorsque j’y reçois des invités de qualité, comme vous Lady Von Reizel. »
Ce point éclaircit, je pense qu’il est temps d’entamer la véritable discussion. Celle pour laquelle, nous sommes réunis aujourd’hui. Ce foutu mariage arrangé.
« - Signorina, je vous propose de porter un toast à cette rencontre. »
Je lève mon verre dans sa direction et celle de sa camarade, avant de prendre une petite gorgée. Le breuvage est tiède, probablement un cru d’une trentaine. On peut y déceler un léger goût épicé qui vient rehausser un subtil mélange d’amande torréfié et de macadamia. A n’en point douter, ce cru vient du sud de l’Afrique. Un très bon cru. Je laisse le temps à mes vis-à-vis de porter à leurs lèvres leur verre, avant de reprendre la parole.
« - Je vous avoue en toute honnêteté, que je fais preuve d’une curiosité à votre égard très grande. J’aimerai, si cela vous convient, apprendre à vous connaitre. Que pensez-vous de cet … disons … arrangement concernant votre mariage ? Est-ce que cela vous réjouit ? Ou au contraire vous peine ou vous effraie ? »
Je sais bien que cela ne se fait que très rarement de demander son opinion à une jeune fille concernant son mariage. Encore plus dans le cas des Von Reizel qui restent une famille très conservationniste. Je fais des efforts pour faire évoluer les mentalités sur ces points-là. Cela demande du temps, de la persévérance et une bonne dose de subtilité. Moi-même je suis enfermé dans mon propre carcan d’éducation, alors faire oublier les règles -dogmes, n’ayons pas peur des mots- présents chez les plus conservateurs … Je ne sais que trop bien que ça ne se fait pas en un jour.
« - Je préfère me montrer ouvert et transparent avec vous, signorina. Cela me paraît être la moindre des choses. Je n’ai pas vraiment réfléchi à cette possible union. J’ai accepté la proposition de votre père, pour que ma propre mère cesse de me tourmenter avec ses désirs d’épousailles inassouvis entre sang pur. »
Je lui adresse un sourire désolé, après avoir donné un ton désolé à la fin de ma phrase, avant de prendre une nouvelle gorgée. Bien sûr si mon hypothèse est exacte, toute mes mimiques faciales n’ont aucun impact, ce qui est forcément le contraire avec les intonations de ma voix.
« - Cependant, même si j’ignore les projets de votre père vous concernant, je suis intimement convaincu qu’ils ne peuvent rejoindre les miens. Vous êtes una bellissima signorina, et je suis persuadé que votre esprit mérite d’être connu bien plus que votre aspect physique. Puis-je vous interroger sur ce que vous aimez faire comme activité ? »
Mon hypothèse est toujours présente dans un coin de mon esprit et puisque je ne parviens pas à l’en déloger, je vais carrément lui demander. Je resterai ainsi fidèle à moi-même, mais au vu de la nature délicate de la question, son accord préalable pour la poser me semble des plus basiques.
« - Signorina Anna Lena, pardonnez-moi mais, me permettez-vous de vous soumettre une question des plus indiscrètes ? »
A partir de maintenant … on va jouer carte sur table.
Je lui souris et soudain, mon regard capte la pression discrète que sa gouvernante met dans son dos. J’observe alors ma fiancée rectifier légèrement sa trajectoire vers le fauteuil que je lui désignais. Cependant, c’est avec la plus grande des élégances qu’elle s’assoit dans son siège. Sa gouvernante se place derrière elle. Je comprends alors que gouvernante n’est pas sa véritable fonction au près de la jeune héritière. Non c’est une garde du corps, et à en juger par sa posture, elle doit avoir reçu les meilleurs entrainements dans le domaine. Dois-je comprendre qu’elle redoute une attaque contre sa protégée, ici même, au sein de ma demeure ?
Je vais mettre cette action sur le dos de la prudence et de la précaution. Après tout je ne peux blâmer cette jeune femme pour sa formation, et son attitude. Elle veut clairement le bien de sa protégée, et je suis un parfait étranger. Alors pourquoi ne pourrais-je pas représenter une menace ? Surtout quand on prend en compte le paternel. Clairement rien ne lui indique que je puisse être différent. Soit, dans ce cas je vais m’évertuer à montrer que je ne suis pas le vieux Von Reizel. De toute façon, Vittoria & Dae ont ordre de me ramener sur terre avec Sergio si jamais je dérape dans cette direction.
D’un signe de tête, je signale à mon majordome, Hiroaki, qu’il peut disposer. Il s’incline avec respect, puis souriant, s’éclipse par le chemin qu’il vient d’emprunter avec nos invitées. Je me tourne vers Reika, l’une de mes servantes qui apporte déjà un plateau chargé d’une carafe de sang frais et de trois verres. Elle pose son fardeau sur la table d’appoint, sers les verres, avant de les déposer hors du plateau ainsi que la carafe. Ce dernier elle le récupère et en souriant légèrement à mon encontre, s’incline avant de se diriger vers le paravent d’où elle est venue.
« - Merci Reika. »
Elle se retourne, glousse un peu, puis s’en va. Il est bon de constater qu’ici aussi, tout le monde à compris que je n’étais pas un grand méchant. On est une grande famille, c’est bien plus agréable quand on s’entend tous bien. Maintenant seul avec ma fiancée et sa garde du corps, il est temps d’offrir les boissons. Et aussi de les mettre toutes les deux à l’aise, voir d’éclaircir les points laissés dans l’ombre par ce vieux renard.
Je prends donc un premier verre en cristal de Murano et l’apporte à ma fiancée. Délicatement, j’étreins l’une de ses mains avec celle que je possède de libre. Sans heurt, je place alors le verre entre ses doigts fins, lâchant par la suite sa main. Je retourne à la table et attrape les deux verres restants. Je tends le premier à la jeune femme derrière la tout aussi jeune Von Reizel, qui prend s’en saisit avec un étonnement non dissimulé. Suite à quoi, je retourne m’installer dans mon fauteuil, face à ma jeune fiancée. Je commence par m’adresser à sa compagne de voyage
« - Je vous en prie Madame, prenez un fauteuil et joignez-vous à nous. Votre protégée n’est pas en danger dans ma demeure. De plus je serai bien sot, de négliger la sécurité de mon propre logis lorsque je m’y trouve. Je le serais plus encore, si la folie me prenait d’agir ainsi lorsque j’y reçois des invités de qualité, comme vous Lady Von Reizel. »
Ce point éclaircit, je pense qu’il est temps d’entamer la véritable discussion. Celle pour laquelle, nous sommes réunis aujourd’hui. Ce foutu mariage arrangé.
« - Signorina, je vous propose de porter un toast à cette rencontre. »
Je lève mon verre dans sa direction et celle de sa camarade, avant de prendre une petite gorgée. Le breuvage est tiède, probablement un cru d’une trentaine. On peut y déceler un léger goût épicé qui vient rehausser un subtil mélange d’amande torréfié et de macadamia. A n’en point douter, ce cru vient du sud de l’Afrique. Un très bon cru. Je laisse le temps à mes vis-à-vis de porter à leurs lèvres leur verre, avant de reprendre la parole.
« - Je vous avoue en toute honnêteté, que je fais preuve d’une curiosité à votre égard très grande. J’aimerai, si cela vous convient, apprendre à vous connaitre. Que pensez-vous de cet … disons … arrangement concernant votre mariage ? Est-ce que cela vous réjouit ? Ou au contraire vous peine ou vous effraie ? »
Je sais bien que cela ne se fait que très rarement de demander son opinion à une jeune fille concernant son mariage. Encore plus dans le cas des Von Reizel qui restent une famille très conservationniste. Je fais des efforts pour faire évoluer les mentalités sur ces points-là. Cela demande du temps, de la persévérance et une bonne dose de subtilité. Moi-même je suis enfermé dans mon propre carcan d’éducation, alors faire oublier les règles -dogmes, n’ayons pas peur des mots- présents chez les plus conservateurs … Je ne sais que trop bien que ça ne se fait pas en un jour.
« - Je préfère me montrer ouvert et transparent avec vous, signorina. Cela me paraît être la moindre des choses. Je n’ai pas vraiment réfléchi à cette possible union. J’ai accepté la proposition de votre père, pour que ma propre mère cesse de me tourmenter avec ses désirs d’épousailles inassouvis entre sang pur. »
Je lui adresse un sourire désolé, après avoir donné un ton désolé à la fin de ma phrase, avant de prendre une nouvelle gorgée. Bien sûr si mon hypothèse est exacte, toute mes mimiques faciales n’ont aucun impact, ce qui est forcément le contraire avec les intonations de ma voix.
« - Cependant, même si j’ignore les projets de votre père vous concernant, je suis intimement convaincu qu’ils ne peuvent rejoindre les miens. Vous êtes una bellissima signorina, et je suis persuadé que votre esprit mérite d’être connu bien plus que votre aspect physique. Puis-je vous interroger sur ce que vous aimez faire comme activité ? »
Mon hypothèse est toujours présente dans un coin de mon esprit et puisque je ne parviens pas à l’en déloger, je vais carrément lui demander. Je resterai ainsi fidèle à moi-même, mais au vu de la nature délicate de la question, son accord préalable pour la poser me semble des plus basiques.
« - Signorina Anna Lena, pardonnez-moi mais, me permettez-vous de vous soumettre une question des plus indiscrètes ? »
A partir de maintenant … on va jouer carte sur table.
Invité
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Dim 22 Juil 2018 - 22:20
J’entendis le majordome s’éloigner d’un pas précis et discipliné. Un autre plus léger arriva. L’odeur du sang flotta jusqu’à moi. Je devinai que c’était une femme, apportant les rafraîchissements. Les verres et la carafe tintèrent doucement en touchant la table. La pièce m’était de plus en plus familière. Je sentais la manière dont l’air se mouvait quand les serviteurs bougeaient dans la pièce, commençais à saisir les odeurs plus subtiles et d’où elles provenaient. Les sons étaient ce que je percevais le mieux. Ils me permettaient de situer à quelle distance de moi et dans quelle direction ils étaient produits. Mes sens me permettaient de dresser une carte mentale plutôt rapidement d’un lieu vivant ou en plein air. Sur le principe, c’était plus difficile si j’étais complètement seule dans un bâtiment, ou dehors s’il n’y avait aucun vent. Je dois avouer que ça ne m’était jamais arrivé. Je me déplaçais rarement seule.
J’entendis la servante glousser lorsque son maître la remercia. C’était une ambiance très différente de celle de l’entourage de mon père. Personne ne se le serait permis. Le personnel craignait mon père, comme une bonne partie du clan. D’ailleurs, Albericht ne s’abaisserait probablement jamais à remercier qui que soit, à part peut-être un autre chef de clan ou un membre de sa famille proche. Je commençais à être rassurée sur le profil de mon futur époux. Ayumi m’avait autrefois dit, avec beaucoup de justesse, que pour connaître la vraie nature de quelqu’un, il fallait observer comment il traitait ceux qui lui étaient inférieur en rang et quelle opinion ceux-ci avaient de lui.
Alessio s’approcha de moi et me plaça entre les mains un verre de sang. A la manière attentionnée dont il le fit, je compris qu’il était au courant de ma cécité, ou au moins l’avait remarquée. Maintenant que j’avais une bonne idée de mon entourage, j’aurais certainement pu prendre un verre sans problème, mais j’appréciai l’attention. A notre grande surprise à toutes les deux, il en apporta également un à Ayumi. Je fus étonnée de ce qu’il lui dit. Je croyais jusqu’à maintenant que la manière dont ma gouvernante se plaçait était tout à naturelle. C’était ainsi qu’apprenaient à se comporter les serviteurs de notre clan. Manifestement, les deux clans avaient une culture bien différente. Ayumi s’inclina légèrement.
« J’espère que vous n’avez pas pris mon comportement pour une insulte à la sécurité de votre demeure, Monseigneur. C’est ainsi que nous agissons traditionnellement au sein du clan. Toutes mes excuses si cela vous a indisposé. »
Elle alla se placer dans un autre fauteuil, mais demeura silencieuse après cela. Nous levâmes nos verres de concert avec Alessio et j'y portai mes lèvres. Je ne m’y connaissais pas beaucoup, mais c’était un excellent cru. Il n’avait pas fait les choses à moitié.
« Je vous avoue en toute honnêteté, que je fais preuve d’une curiosité à votre égard très grande. J’aimerai, si cela vous convient, apprendre à vous connaitre. Que pensez-vous de cet… disons… arrangement concernant votre mariage ? Est-ce que cela vous réjouit ? Ou au contraire vous peine ou vous effraie ? »
« Pour être tout à fait honnête, Monseigneur, je suis venue ici sans à priori sur ce mariage. Après tout, je ne vous connais pas. Cette rencontre décidera de si je dois m’en réjouir ou juste m’en accommoder. »
J’esquissai un sourire. Je n’avais aucune raison de mentir, mais j’avais été très claire sur le fait que j’acceptais cette union quoi qu’il en fût. J’évitais d’ajouter que ce que j’avais entendu me paraissait plutôt positif. Si je n’aimais pas la flatterie excessive, il était possible que lui non plus.
« Je préfère me montrer ouvert et transparent avec vous, signorina. Cela me paraît être la moindre des choses. Je n’ai pas vraiment réfléchi à cette possible union. J’ai accepté la proposition de votre père, pour que ma propre mère cesse de me tourmenter avec ses désirs d’épousailles inassouvis entre sang pur. »
J’en fus étonnée. Comment pouvait-on encore imposer d’aussi importantes décisions à un des vampires les plus puissants et influents de ce monde ? J’eus un pincement au cœur de voir s’étioler mes rêves de petite fille, mais d’une certaine manière, je me doutais qu’il n’aurait pas spontanément demandé ma main à mon père. Exception faite de ma filiation, je n’étais pas le parti idéal. Il avait cependant l’air chagriné de cet aveu. Je préservai les apparences sans broncher, résistant à l’envie d’occuper mes mains pour apaiser mon stress. Je répondis avec douceur et humilité.
« Votre honnêteté est toute à votre honneur, Monseigneur. J’espère malgré tout me montrer à la hauteur. »
« Cependant, même si j’ignore les projets de votre père vous concernant, je suis intimement convaincu qu’ils ne peuvent rejoindre les miens. Vous êtes una bellissima signorina, et je suis persuadé que votre esprit mérite d’être connu bien plus que votre aspect physique. Puis-je vous interroger sur ce que vous aimez faire comme activité ? »
Malgré mon discours précédent sur la flatterie, il serait présomptueux de nier que je rougis sous le compliment. Je ne savais pas trop quoi répondre, toutefois. Paraitrais-je sotte si je lui disais que mes servantes me faisaient la lecture ? Je choisis de détourner ma phrase, toujours sans mentir, d’un ton badin.
« J’apprécie beaucoup les livres, de toutes sortes. Je brode, je joue de la harpe, je chante… Nous avons aussi un délicieux jardin pour se promener. Et vous-même ? »
Rien que du banal pour une jeune fille de bonne famille, mais que pouvais-je dire d’autre ?
« Signorina Anna Lena, pardonnez-moi mais, me permettez-vous de vous soumettre une question des plus indiscrètes ? »
Oh. Ma contenance vacilla un instant. Je croyais savoir où il allait en venir, hélas. Mon père avait-il vraiment eu l’indélicatesse de lui cacher mon principal handicap ? A moins qu’il veuille juste en savoir plus ? Etait-il au courant pour le reste ? Je me redressai, digne dans mon fauteuil.
« Bien entendu, Monseigneur. »
Alessio O. Di Altiero#98356#98356#98356#98356#98356#98356#98356
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Mer 15 Aoû 2018 - 2:40
Je souris chaleureusement à la garde du corps de ma fiancée.
« - Ne vous en faites pas, vous ne m’avez offensé en rien. Vous assurez votre rôle, ce qui est tout à votre honneur. »
Je reprends alors ma discussion avec ma principale interlocutrice. Elle n’a, à priori, aucun avis particulier sur ces fiançailles. Cependant elle me précise bien qu’elle attend de voir l’issue de notre rencontre pour savoir si elle va s’en réjouir ou non. Ce que je comprends par un superbe « je n’ai point le choix de refuser ». Magnifique ! Ce vieux renard a réussi, sans même être présent, à lui imposer son choix, sans retour en arrière possible. Elle ne semble pas nourrir de ressentis à mon égard, je suppose que c’est déjà une bonne chose. Cependant … savoir que son avis n’a aucune importance pour son père me peine pour elle. Certes je sais que, dans une grande majorité des cas, les jeunes femmes vampires n’ont pas tellement voie au chapitre, pourtant elles peuvent faire part de leur ressentis. Et pratiquement toujours, il est pris en compte. Visiblement mon homologue allemand est resté bloqué dans un passé très lointain sur ce point.
Elle semble surprise que je n’ai pas réellement choisi cette union, malgré ma position. Pourtant elle ne bronche pas, ne bouge pas à cette annonce. Comme quoi son éducation a été strict et sans concession sur sa soi-disant place. Elle espère se montrer à la hauteur … à la hauteur de quoi donc ? Des espérances de son père possiblement. En tout cas, en ce qui me concerne, elle n’a rien à prouver.
J’arrive à la faire rougir et sourire en la complimentant légèrement. La voir ainsi illumine son visage, mais aussi allume une sorte de flamme dans son regard. Ce qui donne un côté très doux à ces deux orbes nacrés, les mettant même en valeur. S’il y a bien un point que son père n’a pas omis, c’est sa beauté.
« - J’apprécie beaucoup les livres, de toutes sortes. Je brode, je joue de la harpe, je chante … Nous avons aussi un délicieux jardin pour se promener. Et vous-même ? »
Oui nous sommes encore dans les banalités, mais il faut bien commencer quelque part. Peut-être, malgré son accord, devrais-je lui répondre en amont. Après tout, ma question peu patienter quelque peu. Cependant il va falloir que je m’applique à faire passer mon sourire visuel, dans mes paroles.
« - Pour répondre à votre interrogation, j’apprécie également la lecture. Je voue une véritable passion à la musique, je joue de quelques instruments, mais rien d’aussi complexe et mélodieux que le vôtre. Quant au jardin, et bien il est modeste en ce pays, cependant j’espère un jour pouvoir vous faire visiter ceux que je possède dans la campagne florentine. »
Je vais prendre le parti de lui décrire sommairement cette propriété, après tout, il est fort probable dans un avenir plus ou moins proche qu’elle soit aussi la sienne.
« - Cette propriété est bordée par un lac et un jardin vaste. Les jardiniers mettent un point d’honneur à l’entretenir, renouveler les fleurs, pour qu’une douce fragrance flotte toujours dans l’air. Les arbres apportent une douce ombre sur les différentes terrasses, apportant de la fraicheur par temps chaud. Dans le lac se trouve des poissons de différentes sortes, souvent ils font des clapotis dans l’eau, à travers les nénuphars et leurs fleurs. Je serai heureux de vous faire découvrir cette demeure de mon enfance. »
Il faut bien que je me l’avoue, cette propriété dans toute son entièreté me manque légèrement. J’aime tellement y passer un temps calme, loin de ce jeu de dupe qui me lasse et de ma mère, cette vipère assoiffée de pouvoir. Je me doute bien que ma nostalgie doit poindre dans ma voix, mais qu’importe. Je refuse de jouer la fausseté sur ce que je peux ressentir. Quitte à prendre une nouvelle épouse et l’aimer comme il se doit, je préfère qu’elle m’apprécie pour ce que je suis.
« - Je vous remercie de m’accorder votre bénédiction en ce qui concerne ma question. Je pense que votre père a omis de nombreux points vous concernant, dont celui-ci. Vous ne voyez pas, n’est-ce pas ? »
Je marque un léger temps de silence, suite à ma question. J’ai bien vu plus tôt, que ma question pour lui demander cela, l’avait troublée. Comme si … pour elle j’aurai déjà dû le savoir. Je me retrouve donc conforté dans mon hypothèse concernant le vieux renard qui lui sert de père. L’honnêteté et la franchise ne sont pas des qualités qui l’étouffe.
« - Rassurez-vous, cela ne me gêne en rien et au fond, cela n’a aucune incidence sur mon opinion de vous. Ce n’est qu’un détail, qui m’affirme que cette rencontre pour nous connaitre est on ne peut plus importante. »
J’éprouve une certaine … affection pour cette jeune femme si loin des siens. Elle appartient aux Von Reizel de part sa naissance, mais semble pourtant ne pas en faire vraiment partie. Comme si … comme si elle représentait un danger, ou encore une disgrâce aux yeux des plus hauts membres, ses parents comprit. C’est triste en vérité, parce qu’au final, ils font en sorte qu’elle n’existe pas réellement aux yeux du monde.
Maintenant que j’y repense … son père ne m’a rien demandé de particulier en échange de la main de sa fille cadette. J’ai, à présent, l’impression que c’était une façon de se débarrasser d’elle, qu’elle change de clan. La sensation que sa propre enfant, sa chair et son sang, est un danger plus mortel encore que ne le sont les lycans ou les armes anti-vampires pour nous autres. Même ma mère n’est pas aussi cruelle, et pourtant elle est passée maître dans l’art de la tromperie et de l’assassinat.
« - Parlons de sujet plus important, si cela vous dit. Vous m’avez affirmé aimer les livres, signorina. Quels sont vos preferiti (préférés) ? »
Après tout, qu’elle puisse me voir de ses yeux ou non, ne change rien. Comme pour ma tendre Irys, ce n’est pas son physique qui compte le plus pour moi, mais bien son esprit. Et je suis persuadée qu’elle n’en manque point.
« - Ne vous en faites pas, vous ne m’avez offensé en rien. Vous assurez votre rôle, ce qui est tout à votre honneur. »
Je reprends alors ma discussion avec ma principale interlocutrice. Elle n’a, à priori, aucun avis particulier sur ces fiançailles. Cependant elle me précise bien qu’elle attend de voir l’issue de notre rencontre pour savoir si elle va s’en réjouir ou non. Ce que je comprends par un superbe « je n’ai point le choix de refuser ». Magnifique ! Ce vieux renard a réussi, sans même être présent, à lui imposer son choix, sans retour en arrière possible. Elle ne semble pas nourrir de ressentis à mon égard, je suppose que c’est déjà une bonne chose. Cependant … savoir que son avis n’a aucune importance pour son père me peine pour elle. Certes je sais que, dans une grande majorité des cas, les jeunes femmes vampires n’ont pas tellement voie au chapitre, pourtant elles peuvent faire part de leur ressentis. Et pratiquement toujours, il est pris en compte. Visiblement mon homologue allemand est resté bloqué dans un passé très lointain sur ce point.
Elle semble surprise que je n’ai pas réellement choisi cette union, malgré ma position. Pourtant elle ne bronche pas, ne bouge pas à cette annonce. Comme quoi son éducation a été strict et sans concession sur sa soi-disant place. Elle espère se montrer à la hauteur … à la hauteur de quoi donc ? Des espérances de son père possiblement. En tout cas, en ce qui me concerne, elle n’a rien à prouver.
J’arrive à la faire rougir et sourire en la complimentant légèrement. La voir ainsi illumine son visage, mais aussi allume une sorte de flamme dans son regard. Ce qui donne un côté très doux à ces deux orbes nacrés, les mettant même en valeur. S’il y a bien un point que son père n’a pas omis, c’est sa beauté.
« - J’apprécie beaucoup les livres, de toutes sortes. Je brode, je joue de la harpe, je chante … Nous avons aussi un délicieux jardin pour se promener. Et vous-même ? »
Oui nous sommes encore dans les banalités, mais il faut bien commencer quelque part. Peut-être, malgré son accord, devrais-je lui répondre en amont. Après tout, ma question peu patienter quelque peu. Cependant il va falloir que je m’applique à faire passer mon sourire visuel, dans mes paroles.
« - Pour répondre à votre interrogation, j’apprécie également la lecture. Je voue une véritable passion à la musique, je joue de quelques instruments, mais rien d’aussi complexe et mélodieux que le vôtre. Quant au jardin, et bien il est modeste en ce pays, cependant j’espère un jour pouvoir vous faire visiter ceux que je possède dans la campagne florentine. »
Je vais prendre le parti de lui décrire sommairement cette propriété, après tout, il est fort probable dans un avenir plus ou moins proche qu’elle soit aussi la sienne.
« - Cette propriété est bordée par un lac et un jardin vaste. Les jardiniers mettent un point d’honneur à l’entretenir, renouveler les fleurs, pour qu’une douce fragrance flotte toujours dans l’air. Les arbres apportent une douce ombre sur les différentes terrasses, apportant de la fraicheur par temps chaud. Dans le lac se trouve des poissons de différentes sortes, souvent ils font des clapotis dans l’eau, à travers les nénuphars et leurs fleurs. Je serai heureux de vous faire découvrir cette demeure de mon enfance. »
Il faut bien que je me l’avoue, cette propriété dans toute son entièreté me manque légèrement. J’aime tellement y passer un temps calme, loin de ce jeu de dupe qui me lasse et de ma mère, cette vipère assoiffée de pouvoir. Je me doute bien que ma nostalgie doit poindre dans ma voix, mais qu’importe. Je refuse de jouer la fausseté sur ce que je peux ressentir. Quitte à prendre une nouvelle épouse et l’aimer comme il se doit, je préfère qu’elle m’apprécie pour ce que je suis.
« - Je vous remercie de m’accorder votre bénédiction en ce qui concerne ma question. Je pense que votre père a omis de nombreux points vous concernant, dont celui-ci. Vous ne voyez pas, n’est-ce pas ? »
Je marque un léger temps de silence, suite à ma question. J’ai bien vu plus tôt, que ma question pour lui demander cela, l’avait troublée. Comme si … pour elle j’aurai déjà dû le savoir. Je me retrouve donc conforté dans mon hypothèse concernant le vieux renard qui lui sert de père. L’honnêteté et la franchise ne sont pas des qualités qui l’étouffe.
« - Rassurez-vous, cela ne me gêne en rien et au fond, cela n’a aucune incidence sur mon opinion de vous. Ce n’est qu’un détail, qui m’affirme que cette rencontre pour nous connaitre est on ne peut plus importante. »
J’éprouve une certaine … affection pour cette jeune femme si loin des siens. Elle appartient aux Von Reizel de part sa naissance, mais semble pourtant ne pas en faire vraiment partie. Comme si … comme si elle représentait un danger, ou encore une disgrâce aux yeux des plus hauts membres, ses parents comprit. C’est triste en vérité, parce qu’au final, ils font en sorte qu’elle n’existe pas réellement aux yeux du monde.
Maintenant que j’y repense … son père ne m’a rien demandé de particulier en échange de la main de sa fille cadette. J’ai, à présent, l’impression que c’était une façon de se débarrasser d’elle, qu’elle change de clan. La sensation que sa propre enfant, sa chair et son sang, est un danger plus mortel encore que ne le sont les lycans ou les armes anti-vampires pour nous autres. Même ma mère n’est pas aussi cruelle, et pourtant elle est passée maître dans l’art de la tromperie et de l’assassinat.
« - Parlons de sujet plus important, si cela vous dit. Vous m’avez affirmé aimer les livres, signorina. Quels sont vos preferiti (préférés) ? »
Après tout, qu’elle puisse me voir de ses yeux ou non, ne change rien. Comme pour ma tendre Irys, ce n’est pas son physique qui compte le plus pour moi, mais bien son esprit. Et je suis persuadée qu’elle n’en manque point.
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Dim 16 Sep 2018 - 0:37
« Pour répondre à votre interrogation, j’apprécie également la lecture. Je voue une véritable passion à la musique, je joue de quelques instruments, mais rien d’aussi complexe et mélodieux que le vôtre. Quant au jardin, et bien il est modeste en ce pays, cependant j’espère un jour pouvoir vous faire visiter ceux que je possède dans la campagne florentine. Cette propriété est bordée par un lac et un jardin vaste. Les jardiniers mettent un point d’honneur à l’entretenir, renouveler les fleurs, pour qu’une douce fragrance flotte toujours dans l’air. Les arbres apportent une douce ombre sur les différentes terrasses, apportant de la fraicheur par temps chaud. Dans le lac se trouve des poissons de différentes sortes, souvent ils font des clapotis dans l’eau, à travers les nénuphars et leurs fleurs. Je serai heureux de vous faire découvrir cette demeure de mon enfance. »
Je me surpris à m’imaginer dans quelques années, me promenant dans ces allées au bras de mon époux. Il en parlait avec beaucoup de bonheur dans la voix. Cela ne pouvait m’évoquer qu’un paradis enchanteur, d’autant plus fascinant qu’il se trouvait si loin de tout ce que je connaissais, moi qui n’étais jamais sortie du manoir Hakuran et de notre domaine en Allemagne avant cela. Je ne me souvenais même pas de ce lieu où j’étais née. J’en avais été exilée bien trop tôt pour que mes souvenirs soient autre chose que de vagues sensations. L’idée de partir à l’autre bout du monde, alors que je ne pouvais même pas me rendre en ville, me paraissait terriblement exotique et excitante. Je souris doucement.
« Ce serait avec grand plaisir. »
« Je vous remercie de m’accorder votre bénédiction en ce qui concerne ma question. Je pense que votre père a omis de nombreux points vous concernant, dont celui-ci. Vous ne voyez pas, n’est-ce pas ? »
Je baissai la tête. Il n’avait rien dit. Rien du tout… Comment avait-il pu penser que cela ne poserait aucun problème ?
« Cet enfoiré… »
Ayumi n’avait pu s’empêcher de jurer. Le mot avait glissé entre ses lèvres, comme un murmure. Je l’avais perçu grâce à mon ouïe surdéveloppée et je n’étais même pas certaine que le chef de clan l’ait entendu. L'insulte était bien entendu destinée à mon père et non à Alessio. Je connaissais sa haine profonde pour Albericht, même si elle n’avait jamais voulu m’en dire la raison précise. C’était en tout cas ce qui l’avait conduite à être exilée au Japon, dans la demeure de ses ancêtres. Même sans rien percevoir, je devinai son poing serré enfoui dans sa robe, le long de sa cuisse. Son rythme cardiaque avait accéléré de manière significative. Elle était d’autant plus réactive que cela me concernait. Je lui en avais toujours été profondément reconnaissante. Personne ne pensait plus à moi qu’elle, en ce monde.
Aux yeux de certains nobles, taire mes handicaps aurait pu passer pour une insulte. D’un autre côté, il aurait sans doute eu du mal à me trouver un fiancé en dépeignant la vérité. Le seul intérêt stratégique que je présentais, si ce n’était l’alliance que j’amenais avec moi, était mon don de prémonition, mais il était impossible à guider. Mon père avait essayé par tous les moyens possibles d’influencer mes rêves ou de me forcer à les avoir quand il le souhaitait, mais toutes ses tentatives s’étaient soldées par un échec. Je lui avais été utile bien peu de fois. Je ne me faisais pas d’idée. Quelqu’un qui planifiait son mariage à l’avance sans même voir sa promise n’avait rien d’autre en tête, même si je savais maintenant que ce n’était pas le cas de mon interlocuteur.
« C’est exact. Mes autres sens m’aident à pallier à ce manque. J’ai du mal à m’orienter dans un nouvel environnement, mais je m’habitue vite. »
En vérité, je pouvais déjà me déplacer ici mieux que beaucoup de gens. J’avais beau ne pas percevoir les détails visuels comme les visages ou les couleurs, j’avais une conscience bien plus aigüe des distances et des odeurs.
« Rassurez-vous, cela ne me gêne en rien et au fond, cela n’a aucune incidence sur mon opinion de vous. Ce n’est qu’un détail, qui m’affirme que cette rencontre pour nous connaitre est on ne peut plus importante. Parlons de sujet plus important, si cela vous dit. Vous m’avez affirmé aimer les livres, signorina. Quels sont vos preferiti ? »
Une bouffée de reconnaissance m’envahit. Je dois bien avouer que je ne m’attendais pas à ce que cela lui importât si peu. C’était vraiment une bonne personne. De ce fait, je lui devais la vérité. Que tout fût mis à plat avant de continuer. J’inspirai et pris mon courage à deux mains, redressant la tête, mais la boule au ventre.
« J’adorerais discuter de littérature avec vous, Monseigneur, mais l’honnêteté est importante à mes yeux, et si Père ne vous a rien dit, je tiens à ce que vous sachiez la vérité à mon propos avant d’envisager de mieux nous connaître. »
Malgré toute mon envie de plaire à ma famille, il était hors de question que je sois un piège à retardement et qu’il découvrît mes tares après la cérémonie, quand il serait trop tard. Mon père n’y voyait sans doute qu’un moyen de se débarrasser de moi, tout en scellant une alliance avec un clan dont les zones d’influence en Europe se superposaient avec celles du nôtre, mais moi, je le voyais bien comme cela. La société vampirique était toujours très vieux jeu, et le divorce n’était pas chose courante. Si nous devions conserver ces fiançailles, je préférais qu’Alessio sût à quoi il s’engageait. S’il m’acceptait telle que j’étais, je ne pourrais qu’être ravie de ce mariage arrangé. Je n’en demandais pas tant de mon futur époux et cela suffirait à mon bonheur.
« Ma cécité n’est pas mon seul handicap. Je n’ai pas la force et la vitesse de nos semblables, et mes pouvoirs, bien que présents, sont instables. Les médecins n’en connaissent pas l’origine et même s’il n’y a pas d’antécédents, rien ne peut garantir que ce ne soit pas… héréditaire. »
Ma voix n’avait flanché que sur ce dernier mot. Voilà, c’était dit. J’avais sans doute tout gâché. Quel chef de clan voudrait d’une femme qui avait des chances de lui donner de faibles héritiers ? La lignée était parmi les valeurs les plus importantes chez les sang-purs. Elle se devait d’être parfaite et rendre fiers ses membres.
Alessio O. Di Altiero#98897#98897#98897#98897#98897#98897#98897
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Dim 14 Oct 2018 - 1:55
Je m’attendais à beaucoup de réaction, mais sa garde du corps les a toutes soufflés en un instant. Son insulte en dit long sur son sentiment concernant son chef de clan. Dois-je en déduire que mon homologue est encore plus retors et irrespectueux que je ne le soupçonne ?
Très certainement.
Ma fiancée, quant à elle, reste plus discrète bien que je perçoive sans difficulté sa raideur soudaine. Tout comme sa chaperonne, elle devait supposer que son paternel avait au moins eu la délicatesse de m’avertir. Et au fond de moi, je sens que j’ai encore des surprises à recevoir. Définitivement, traiter avec Von Reizel est, à bien des égards, plus complexe que de le faire avec le vieux Shidara. Ma jeune promise me confirme alors, sans détour, qu’elle est effectivement aveugle. Elle ajoute que ses autres sens l’aide à pallier son absence de vision et qu’elle s’habitue vite.
Je ne peux m’empêcher d’arborer un vaste sourire en constatant que la signorina Anna Lena se détend lorsque j’affirme que son handicap n’a que peu d’importance. Pourtant je discerne une inspiration plus profonde que les précédentes. Et le fait qu’elle relève son visage vers moi m’indique sans ambigüité qu’elle va laisser mon interrogation littéraire en suspens encore quelques poignées de minutes. Sans réellement y prêter attention, je m’installe un peu plus profondément dans mon fauteuil. Je présents que les surprises à venir vont être ... toutes aussi révélatrices.
« - J’adorerais discuter de littérature avec vous, Monseigneur, mais l’honnêteté est importante à mes yeux, et si Père ne vous a rien dit, je tiens à ce que vous sachiez la vérité à mon propos avant d’envisager de mieux nous connaître. »
Me suis-je donc fourré dans une galère aussi éloignée des côtes que ça ? Et bien soit, Von Reizel a fait passer sous silence beaucoup plus que je ne le subodore ? Voilà qui est fâcheux et en parallèle terriblement instructeur. Cet homme n’est point digne de foi, ni même de confiance.
« - Ma cécité n’est pas mon seul handicap. Je n’ai pas la force et la vitesse de nos semblables, et mes pouvoirs, bien que présents, sont instables. Les médecins n’en connaissent pas l’origine et même s’il n’y a pas d’antécédents, rien ne peut garantir que ce ne soit pas ... héréditaire. »
Sa voix flanche sur l’ultime mot. Ce dont je ne peux lui tenir rigueur. En effet l’hérédité, la pureté du sang, la force de la lignée ... voilà des concepts forts et presque immuables au sein des différentes familles et des clans. Voilà la raison pour laquelle, elle est de nouveau si tendue. Que puis-je répondre à ces dernières informations ? Absolument rien. En réalité si, que ça ne m’importe pas tellement plus que sa cécité. Alors que pourtant ça le devrait. Pourquoi cela ne m’importe pas ? La réponse je ne la connais que trop bien : Irys. Ma défunte épouse est, sans conteste possible, la preuve que cette prévalence du sang n’est qu’accessoire pour moi.
Tous les vampires s’entendent sur le fait qu’un humaine, homme ou femme, est faible et impur. Anna Lena Von Reizel ... elle ne mérite clairement pas toute la répugnance qu’elle inspire à son géniteur. Certes, elle l’avoue d’elle-même, elle est plus fragile, en quoi est-ce une tare ? De cela je ne doute point qu’elle est coupable pour lui, condamnée sans autre forme de procès que d’être venue au monde. Cela m’écœure ardemment ... car il y a preuve inébranlable de contumace. Il n’y a rien, à mon regard, de plus inique. Par définition même, un enfant ne devrait point être damnable à sa naissance.
De plus, je me souviens de mon père affirmant que pour un homme, avoir une fille était ce qu’il y avait de plus doux au monde et de plus gratifiant. Le sourire de Vittoria ne laissait poindre aucun doute quant à l’effet de ces quelques mots sur elle. Elle en avait été flattée et très heureuse. Alors je sais bien que chaque homme est distinct, qu’une vision chez l’un n’est pas perçue de la même façon par l’autre. Cependant Von Reizel n’a que deux successeurs ... Deux personnes descendant de sa chair et de son sang, comment peut-il leur administrer un soin aussi méconnaissable ?
Je pense sincèrement que jamais je ne pourrai partager un point de vu avec lui, tout du moins concernant la descendance. Sa fille, malgré que je ne puisse dire que je la connaisse, me semble valoir bien davantage que son père, aussi éminent qu’il peut se targuer d’être.
Je me rends compte que mon silence s’éternise et peut lui faire envisager le pire. Elle a été des plus honnête avec moi, risquant même de m’offrir, sur un plateau d’or, un moyen de mettre fin à nos fiançailles. Je me redresse dans mon siège et je prends doucement l’une de ses mains dans les miennes.
« - Signorina Anna Lena, votre honnêteté me va à l’âme. Sachez que votre différence est votre faiblesse certes, mais aussi votre plus grande force. Vous ne niez point leurs existences, et vous les assumez pleinement. Peu importe ce que votre père, ou le reste de votre famille, peut penser, vous êtes une signorina forte et qui devrait inspirer du respect et de l’affection. »
Je dépose un baiser doux sur le dos de sa main. Puisqu’elle s’est livrée vraiment à moi, remédiant à la défaillance de son père, je me dois d’honorer à mon tour son honnêteté.
« - Je suis votre obligé Signorina Anna Lena, votre franchise vous honore. Je dois le confesser, vous êtes plus que digne d’une hardiesse à l’égale de la vôtre. Je vous adjure de ne point prendre ombre de ce que je vais avouer. »
Je guide sa main sur ma main gauche, la faisant toucher de ces doigts mon alliance.
« - Il y a deçà plusieurs décennies, j’étais très fortement épris par une jeune cantatrice. Elle se nommait Irys Paolino. Sa voix m’avait séduit en premier, puis son intellect. J’ai demandé sa main à son père et il a accepté nos épousailles. Cependant Irys n’était, et ne fût jamais, une vampire. Elle était ma muse et je l’ai aimé plus que tout au monde. Vous devez vous douter que notre union fût très blâmé, mais aussi l’objet de nombre de procès de la part des membres de mon clan. Plus spécialement de ma mère, cette vipère. »
Je sais que l’intonation de ma voix s’est teintée de tristesse et de mélancolie en parlant de ma douce Irys. Paradoxalement c’est une légère colère dans la voix qui me fait lâcher l’insulte sur ma mère. Et encore je reste aimable, je ne l’ai traité que de vipère, j’aurai pu faire pire.
« - Mon épousée et moi-même, avons eu la chance d’avoir un enfant ... un garçon. Malheureusement la vie, le destin, Dieu ou peu importe comment on le nomme, m’a écorché. Ma dulcinée, encore prégnante, a été ... salis par un level End. Son agresseur l’a tellement assailli ... qu’il a provoqué sa délivrance avec de l’avance. Notre enfant n’a pas vécu plus de cinq minutes, avant d’avoir sa vie abrégée par ce démon. Ma douce Irys ... après avoir été ravagé une nouvelle fois, a réussi à demeurer en vie jusqu’à mon retour. »
Je suis obligé de me taire un instant. Malgré moi, des gouttes d’eau salé coulent le long de mes joues. Parler de ce qui s’est passé est toujours aussi douloureux ... Le temps ne change rien à la chose.
« - Vous me déclamiez vos pouvoirs instables ... Sachez que l’un des miens l’est aussi. Et qu’il est hasardeux, il est chimérique pour moi de le contrôler. L’instant où j’aurai pu soustraire à Dame Mort, mon Irys ... mon pouvoir s’est manifesté, faisant flétrir les quelques instants nécessaires à la nouvelle vie de ma femme. C’est dans mes bras ... et en me pardonnant, qu’elle m’a quitté pour rejoindre notre enfant. »
Ma gorge se serre plus que je ne le souhaiterai, rendant mes derniers mots difficiles à discerner. Pourtant je ne doute pas que ma fiancée les a entendus. Tout puissant que je puisse être, tout clan que je représente, je n’en reste pas moins un homme. Et un homme qui a été brisé et peine à se reconstruire. Je m’oblige à retrouver un semblant de contenance vis-à-vis de mes invitées.
« - Mon épouse avait beau être une humaine, ma passion pour elle n’en était pas moins grande. Malgré le temps qui a passé, je reste attaché à elle, probablement plus que je le devrais. Vous n’aurez pas à souffrir de son ombre sur vous, rassérénez-vous Signorina Anna Lena. Je ne suis point apte pour cette saison de vous porter la tendresse que vous méritez, ni de vous compter fleurette ou encore de partager avec vous l’hyménée. Je requière votre indulgence. »
Je me tais une nouvelle fois, lui laissant un peu de temps pour assimiler ce que je viens de lui révéler ainsi que ce que je viens de lui demander.
« - Vous êtes maintenant au fait de la raison qui institue que vos particularités ne sont pour moi que coquecigrue et calembredaine. Je ne vais pas me libérer de mon engagement envers vous, sauf si vous le désirez. En ce qui me concerne, nos fiançailles sont un nouvel auspice et j’aspire à avoir le plaisir d’essayer de vous rendre aussi heureuse que possible. »
J’ai tâché de faire passer, une nouvelle fois, mon sourire dans ma voix. Ce moment était difficile, mais malheureusement nécessaire pour que nous puissions partir sur des bases saines ensemble, si elle le souhaite. Je dépose un nouveau baiser sur le dos de ma main, puis la dépose sur ma joue.
« - Signorina Anna Lena, accordez-moi encore un peu de temps pour finir mon deuil, je vous prie. En attendant, je laisse vos mains compenser vos yeux d’améthystes si doux dans votre esprit. »
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Dim 28 Oct 2018 - 1:18
J’attendais sa réponse avec nervosité, immobile. Je l’entendis se pencher et ses mains entourèrent la mienne, avec beaucoup de douceur. Une fois de plus, je sentis le rouge me monter aux joues, telle une collégienne. Bien sûr, il m’avait déjà pris la main, mais c’était pour m’aider à prendre mon verre. Ce contact me paraissait beaucoup plus intime, et c’était la première fois que quelqu’un d’autre qu’Ayumi me prenait la main, un homme qui plus est. C’était déjà beaucoup pour moi, qui n’avait jamais eu vraiment de contact avec un autre homme que mon père, et encore, on ne pouvait pas dire que ce dernier soit affectueux.
« Signorina Anna Lena, votre honnêteté me va à l’âme. Sachez que votre différence est votre faiblesse certes, mais aussi votre plus grande force. Vous ne niez point leurs existences, et vous les assumez pleinement. Peu importe ce que votre père, ou le reste de votre famille, peut penser, vous êtes une signorina forte et qui devrait inspirer du respect et de l’affection. »
J’en fus muette d’émotion. Mon cœur battait la chamade. Je n’en demandais pas tant. J’entendis Ayumi quitter la pièce. Je devinai plus que je ne la sentis sa courbette discrète. Manifestement, elle jugeait qu’elle devait nous laisser un peu d’intimité. Je me sentais un peu perdue, mais intensément heureuse d’entendre quelqu’un m’accorder plus de valeur que je n’en attendais. Seul ma gouvernante et ses servantes m’avaient ainsi encouragé, jusqu’à maintenant. Un sourire timide et reconnaissant étira mes lèvres. Les siennes effleurèrent le dos de ma main, provoquant dans mon esprit une nouvelle embardée émotionnelle. J’avais conscience de réagir quelque peu excessivement à ces gestes simples, mais tout cela était tellement nouveau pour moi.
« Je suis votre obligé Signorina Anna Lena, votre franchise vous honore. Je dois le confesser, vous êtes plus que digne d’une hardiesse à l’égale de la vôtre. Je vous adjure de ne point prendre ombre de ce que je vais avouer. »
Moi, hardie ? C’était bien la première fois qu’on utilisait ce terme pour me décrire. Je n’allais tout de même pas lui cacher cela, non ? J’hochai la tête, déterminée à lui rendre la pareille et accepter tout ce qu’il pourrait me dire, quoi que ce fût. J’avoue que je m’attendais à tout sauf à ce qu’il me révéla. En touchant son alliance, je me demandai s’il ne s’était pas déjà marié secrètement, mais rejetai immédiatement cette idée. A aucun moment, il n’avait dit que ce mariage ne se ferait pas, alors qu’il en avait eu de multiples occasions. Je le voyais mal refuser maintenant. Malgré ce raisonnement, j’étais vaguement inquiète. L’anxiété était dans ma nature, et elle se moquait bien de la logique.
Il avait déjà pris femme, mais celle-ci était décédée. Je n’y avais pas songé, car selon les standards des vampires, bien qu’il fût trois fois plus âgé que moi, Alessio était encore un jeune vampire. Je fis rapidement le lien avec l’odeur discrète d’iris qu’il portait sur lui. Il était encore en deuil. Ce ne pouvait être que cela. Nous autres vampires mettions bien plus de temps à oublier que les humains. Nos vies étaient bien plus longues, après tout. Je n’avais jamais imaginé qu’un vampire pût s’unir à une humaine. Ayumi m’avait élevée dans le respect des humains, valeur qui était loin d’être partagée par mon père, mais ils me paraissaient si distants. J’en avais entraperçu, quelques fois. Je ne leur avais jamais parlé directement. Je ne savais pas grand-chose d’eux, juste une partie de leur Histoire, et le fait que certains d’entre eux faisaient preuve d’une grande sensibilité et d’un précieux talent en matière d’arts, tous confondus.
Cependant, les humains avaient une espérance de vie bien courte. Je sortais à peine de l’adolescence, tandis que ceux de mon âge étaient déjà à l’automne de leur vie. Le chef de clan n’aurait pu passer beaucoup de temps avec elle. Cette histoire se serait inéluctablement terminée de manière tragique. Peut-être était-ce pour cela que son père avait accepté. Son fils étant encore jeune, il savait qu’il aurait tout temps de prendre pour épouse une level A par la suite. Je n’étais absolument pas surprise de la réaction des membres de son clan et de sa mère. Les vampires avaient tendance à désapprouver l’union d’un level A avec tout autre personne qu’un level A de sexe opposé, question de préservation de l’espèce. Pour ma part, je pensais que l’espèce se préservait très bien toute seule, puisque l’enfant d’un vampire était forcément un vampire. La pureté du sang avait nettement moins d’importance à mes yeux. Enfin… je pensais aux vampires en disant cela. Avec un humain… Je ne jugeais pas, mais ça me dépassait.
Je notai dans sa voix l’animosité qui ressortait lorsqu’il parlait de sa mère. Jusqu’où était-elle allée pour s’attirer ainsi les foudres de son fils ? L’histoire qu’il contait me glaçait le sang. La rougeur sur mon visage était très vite passée. Je n’avais jamais vu de level E, mais les histoires pour jeunes vampires en faisaient un portrait bien effrayant qui était loin démentie ici. Il y avait maintenant des décennies que j’étais passée à autre chose, mais ces récits, bien plus proches de la vérité que n’importe quel conte, laissaient un souvenir sinistre. Je serrai doucement la main qui portait son alliance dans la mienne, autant pour chercher un contact rassurant que parce que son ton profondément affligé me donnait envie de faire tout ce qui était en mon pouvoir pour l’aider. Je sentais l’odeur inattendue des larmes qui coulaient sur ses joues. Quand il embrassa ma main pour la poser sur son visage, je ne ressentis pas la même gêne qu’il y avait quelques minutes. J’étais encore trop tourneboulée par ce que je venais d’apprendre. Je caressai légèrement sa joue, quoiqu’un peu timidement.
« Je comprends votre peine, Monseigneur. Je n’attends pas de notre relation qu’elle soit précipitée. En vérité, je m’étais même résignée à l’idée que mon futur époux ne voudrait peut-être pas de mon affection. »
L’image de mon père, seul chef de clan et seul homme que je connaissais jusqu’à maintenant, avait sans doute participé à cette pensée. Je ne connaissais pas la douleur de perdre un être cher. J’avais cependant celle de ne pas connaître ceux qui auraient pu le devenir, restés là-bas, en Allemagne. C’était différent, mais j’avais le sentiment que c’était ce qu’il fallait dire. Je souris doucement.
« Mais vous êtes bien différent de cette image. Je suis déjà heureuse d’être votre fiancée. Je suis désolée pour votre famille. Je ne m’immiscerai pas entre vous et vos souvenirs. Prenez le temps qu’il vous faudra. Si vous voulez toujours de moi, je vous attendrai. »
Je me tus, quelque peu choquée par l’audace dont je faisais preuve. Il n’y avait aucune garantie que mon fiancé pût un jour tourner la page. Mais plus le temps passait, plus j’étais certaine qu’il s’agissait d’un homme que je pourrais venir à aimer et cela me suffisait. La réciprocité était un luxe que j’espérais à peine en venant ici, bien que je me fusse prise au jeu de rêver au prince charmant. J’étais touchée de l’attention qu’il m’offrait en me laissant discerner son apparence. D’aucun aurait trouvé que c’était indiscret, pour un premier rendez-vous. La bonne société vampirique voulait que ses représentants mettent le plus de temps possible avant de songer même à toucher l’autre. Lentement, j’explorai son visage, faisant glisser délicatement mes doigts sur sa peau, veillant à ne pas faire de geste désagréable, gravant ses traits dans ma mémoire. Ils étaient fins et élégants, comme j’aurais dû m’y attendre d’un vampire de son rang. Je sentais son sourire encore mélancolique sur ses lèvres. Enfin, je glissai ma main dans ses cheveux lisses, qu’on m’avait décrit couleur de feu, que je suivis jusqu’à m’attarder sur le contour de sa mâchoire.
« Merci, » soufflai-je simplement.
Ce n’était pas qu’une simple politesse. C’était l’expression de ma reconnaissance pour avoir autant cerné mes besoins, alors même que lui-même ne s’était jamais retrouvé dans ma situation. Je n’aurais jamais osé demander avant plusieurs mois, bien que ne pas connaître le visage de son interlocuteur installait souvent une distance qu’il était difficile de combler.
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Ven 23 Nov 2018 - 12:43
Rendez-vous avec le destin
Feat Anna Lena Von Reizel & Alessio Di Altiero
Sa main, dont la peau est aussi douce que la soie, caresse légèrement et délicatement ma joue. Je ferme, un instant les yeux, profitant simplement de ce contact. Ce contact que je pensais ne jamais pouvoir retrouver un jour, ni même cette sensation ... presque d’apaisement.
« - Je comprends votre peine, Monseigneur. Je n’attends pas de notre relation qu’elle soit précipitée. En vérité, je m’étais même résignée à l’idée que mon futur époux ne voudrait peut-être pas de mon affection. »
Sornettes que tout ça ! Celui qui aurait agis ainsi n’aurait été qu’un fou, ne méritant pas d’être en sa présence. En un sens, je me sens rasséréné qu’elle ne souhaite pas une relation précipitée. Cela me laisse ainsi une légère marge pour finir ce que j’ai commencé il y a bien longtemps. Il va me falloir retourner au temple Kazuhide prochainement.
« - Mais vous êtes bien différent de cette image. Je suis déjà heureuse d’être votre fiancée. Je suis désolée pour votre famille. Je ne m’immiscerai pas entre vous et vos souvenirs. Prenez le temps qu’il vous faudra. Si vous voulez toujours de moi, je vous attendrai. »
Son sourire me fait chaud au cœur et je me prends à imaginer un avenir en sa compagnie. Il n’est pas à exclure qu’une inclination mutuelle puisse naître de cette rencontre. Même si j’ai conscience de ne point être en position de lui offrir des garanties sur la fin de mon deuil. En tout cas, je ferai tout pour. Sa main, jusqu’alors posée sur ma joue sagement, se déplace à présent avec délicatesse sur mon visage. Elle suit ses courbes et ses angles, glissant comme sur de l’eau presque. Ses gestes sont lents et doux, elle apprécie l’attention je le sens. Habituellement, entre vampires de notre rang, ce genre de contact ne se fait qu’au ... aller dixième rendez-vous et encore. Ça peut même n’avoir lieu qu’après le mariage, au moment de la nuit de noces pour certains. Ce qui à mon sens est triste.
Après avoir passée sa main dans mes cheveux et s’être attardée sur le contour de ma mâchoire, c’est dans un souffle, quasiment un murmure.
« - Merci. »
Je crois comprendre à quel point pour elle c’était important. C’est sa façon de mettre un visage sur un nom et sur une voix. En agissant ainsi, je souhaite que la distance naturelle qui nous est imposé, puisse se dissiper. Qu’elle puisse se sentir chez elle dans cette demeure et surtout qu’elle s’y sente la bienvenue. Malgré le fait que je sache qu’elle ne peut voir mon sourire, je sais qu’il se transforme et passe de mélancolique à bienveillant.
« - De rien Signorina Anna Lena. »
Que pouvais-je seulement ajouter d’autre ? Nous avions été honnête l’un envers l’autre, dévoilant ce qu’aucun définirait comme des défauts majeurs voir des enfantillages. Si seulement nos camarades, et aînés, étaient moins ... coincés. Je sais qu’elle m’attendra le temps qu’il me sera nécessaire ... mais pour la première fois depuis très longtemps, trop longtemps, j’ai envie de faire un effort pour une jeune femme. Je ne désire pas qu’elle patiente plus que de raison.
Je souris intérieurement, repensant à la dernière phrase de Vittoria m’a dite leur de notre conversation précédent mon départ pour le pays du soleil levant : « Se vai in Giappone, potrai andare avanti. Due perle viola vi faranno venire voglia di farlo. ». (En allant au Japon, tu arriveras à tourner la page. Deux perles mauves te donneront l’envie de le faire.) Sur l’instant, je me suis fait la réflexion que ma sœur voulait seulement me donner envie de me bouger. Je sais maintenant qu’en réalité, Vittoria m’informait seulement de ce qu’elle savait déjà. Elle m’agace un peu d’avoir aussi souvent raison avec ses prédictions ... mais en même temps j’adore ça.
« - Me feriez-vous le plaisir de me parler de ce que vous aimez ? Tout à l’heure vous m’aviez mentionné aimer les livres. Lesquels vous ont fait le plus vibré ? Aimez-vous la musique ? »
Sans vraiment y prêter attention, et sans lâcher sa main libre, je reprends une discussion plus légère. Je ne romprai pas nos fiançailles, je refuse de la laisser entre les griffes de son manipulateur de père. Apprendre à connaitre ce qu’elle affectionne ou non, ce qui l’intéresse me semble essentiel. Maintenant je sais que nous nous entendrons bien.
C’est seulement à cet instant que je m’aperçois que sa fidèle gouvernante nous a laissé. Que ne suis-je étourdis ! Elle est très douée au demeurant, mon inattention a certes joué un rôle, mais cela n’enlève rien à ses compétences. Ceci étant dit, son désaveu de la part de mon homologue lui enlève un peu plus encore de crédibilité à mon regard. Une garde du corps, aussi talentueuse, n’aurait pas dû être envoyé au loin.
Peut-être que je pourrai voire, avec elle et ma fiancée d’abord, si suivre sa protégée au sein de mon clan lui conviendrait. Je suppose que ma promise en serait rassurée et sa gouvernante ... se sentirait peut-être considérer à sa juste valeur. Ou elle peut tout aussi bien se sentir insultée, parce qu’elle est profondément attachée au clan Von Reizel. Je verrais bien en temps voulu, après tout rien ne presse.
« - Je comprends votre peine, Monseigneur. Je n’attends pas de notre relation qu’elle soit précipitée. En vérité, je m’étais même résignée à l’idée que mon futur époux ne voudrait peut-être pas de mon affection. »
Sornettes que tout ça ! Celui qui aurait agis ainsi n’aurait été qu’un fou, ne méritant pas d’être en sa présence. En un sens, je me sens rasséréné qu’elle ne souhaite pas une relation précipitée. Cela me laisse ainsi une légère marge pour finir ce que j’ai commencé il y a bien longtemps. Il va me falloir retourner au temple Kazuhide prochainement.
« - Mais vous êtes bien différent de cette image. Je suis déjà heureuse d’être votre fiancée. Je suis désolée pour votre famille. Je ne m’immiscerai pas entre vous et vos souvenirs. Prenez le temps qu’il vous faudra. Si vous voulez toujours de moi, je vous attendrai. »
Son sourire me fait chaud au cœur et je me prends à imaginer un avenir en sa compagnie. Il n’est pas à exclure qu’une inclination mutuelle puisse naître de cette rencontre. Même si j’ai conscience de ne point être en position de lui offrir des garanties sur la fin de mon deuil. En tout cas, je ferai tout pour. Sa main, jusqu’alors posée sur ma joue sagement, se déplace à présent avec délicatesse sur mon visage. Elle suit ses courbes et ses angles, glissant comme sur de l’eau presque. Ses gestes sont lents et doux, elle apprécie l’attention je le sens. Habituellement, entre vampires de notre rang, ce genre de contact ne se fait qu’au ... aller dixième rendez-vous et encore. Ça peut même n’avoir lieu qu’après le mariage, au moment de la nuit de noces pour certains. Ce qui à mon sens est triste.
Après avoir passée sa main dans mes cheveux et s’être attardée sur le contour de ma mâchoire, c’est dans un souffle, quasiment un murmure.
« - Merci. »
Je crois comprendre à quel point pour elle c’était important. C’est sa façon de mettre un visage sur un nom et sur une voix. En agissant ainsi, je souhaite que la distance naturelle qui nous est imposé, puisse se dissiper. Qu’elle puisse se sentir chez elle dans cette demeure et surtout qu’elle s’y sente la bienvenue. Malgré le fait que je sache qu’elle ne peut voir mon sourire, je sais qu’il se transforme et passe de mélancolique à bienveillant.
« - De rien Signorina Anna Lena. »
Que pouvais-je seulement ajouter d’autre ? Nous avions été honnête l’un envers l’autre, dévoilant ce qu’aucun définirait comme des défauts majeurs voir des enfantillages. Si seulement nos camarades, et aînés, étaient moins ... coincés. Je sais qu’elle m’attendra le temps qu’il me sera nécessaire ... mais pour la première fois depuis très longtemps, trop longtemps, j’ai envie de faire un effort pour une jeune femme. Je ne désire pas qu’elle patiente plus que de raison.
Je souris intérieurement, repensant à la dernière phrase de Vittoria m’a dite leur de notre conversation précédent mon départ pour le pays du soleil levant : « Se vai in Giappone, potrai andare avanti. Due perle viola vi faranno venire voglia di farlo. ». (En allant au Japon, tu arriveras à tourner la page. Deux perles mauves te donneront l’envie de le faire.) Sur l’instant, je me suis fait la réflexion que ma sœur voulait seulement me donner envie de me bouger. Je sais maintenant qu’en réalité, Vittoria m’informait seulement de ce qu’elle savait déjà. Elle m’agace un peu d’avoir aussi souvent raison avec ses prédictions ... mais en même temps j’adore ça.
« - Me feriez-vous le plaisir de me parler de ce que vous aimez ? Tout à l’heure vous m’aviez mentionné aimer les livres. Lesquels vous ont fait le plus vibré ? Aimez-vous la musique ? »
Sans vraiment y prêter attention, et sans lâcher sa main libre, je reprends une discussion plus légère. Je ne romprai pas nos fiançailles, je refuse de la laisser entre les griffes de son manipulateur de père. Apprendre à connaitre ce qu’elle affectionne ou non, ce qui l’intéresse me semble essentiel. Maintenant je sais que nous nous entendrons bien.
C’est seulement à cet instant que je m’aperçois que sa fidèle gouvernante nous a laissé. Que ne suis-je étourdis ! Elle est très douée au demeurant, mon inattention a certes joué un rôle, mais cela n’enlève rien à ses compétences. Ceci étant dit, son désaveu de la part de mon homologue lui enlève un peu plus encore de crédibilité à mon regard. Une garde du corps, aussi talentueuse, n’aurait pas dû être envoyé au loin.
Peut-être que je pourrai voire, avec elle et ma fiancée d’abord, si suivre sa protégée au sein de mon clan lui conviendrait. Je suppose que ma promise en serait rassurée et sa gouvernante ... se sentirait peut-être considérer à sa juste valeur. Ou elle peut tout aussi bien se sentir insultée, parce qu’elle est profondément attachée au clan Von Reizel. Je verrais bien en temps voulu, après tout rien ne presse.
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