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Ven 7 Juin 2019 - 0:34
Il n'y avait pas de vraie solution. Le verdict était tombé et même si je m'y attendais un peu, cela restait douloureux à entendre. J'étais donc condamné à voir ma mère dépérir jusqu'à ce qu'il ne lui reste pas même l'ombre d'un sourire. Je me demandais ce qui était pire entre cette descente lente et douloureuse jusqu'aux enfers et celle bien plus subite que nous avions tous dû encaisser suite à la perte de notre père. Par contre, la belle Anzu me réservait son lot de surprises : cet avis n'était pas seulement celui d'une professionnelle. Elle avait vécu une situation semblable à la mienne. Était-ce pour cela qu'un élan de compassion l'avait poussé à révéler quelques informations plus personnelles ? Je retins mes questions indiscrètes, par simple respect.
« Navré de l'apprendre. »
C'était sincère. Un détail aussi simple que celui-ci pouvait-il suffire à rapprocher deux personnes et éteindre un peu la méfiance qui nous avait été inculquée depuis toujours ? Enfin dans le cas des lycans, depuis leur découverte, mais on ne va pas chipoter sur les détails ... Seul le temps saurait le dire. Tout ce qui était important à savoir c'était que j'étais disposé à discuter un peu plus en détails de la situation, maintenant que je savais qu'elle n'était pas un danger potentiel, à moins d'être mordue par un infecté dans un avenir rapproché évidemment. C'était tout moi ça, imaginer les pires scénarios. Il faut dire qu'avec notre rencontre ce matin, je lui facilitais un peu la tâche. Et je m'en voulais de l'avoir mise en danger pour quelqu'un qui ne le méritait peut-être pas. Mais Anzu ne devait pas regretter de m'avoir donné un coup de main, même si elle cachait bien son jeu, eh bien ... Elle savait au moins que je n'étais pas entièrement inutile. Je devais prendre soin de ma mère.
« Tu as sans doute raison pour les médicaments. De toute façon ils sont faits pour les humains ... Kenji prétend qu'il suffit de lui donner une plus forte dose. Moi, je ne connais pas grand-chose dans ce domaine ... Mais je vois bien qu'elle n'est pas heureuse. »
En d'autres mots ... Il la forçait un peu à avaler tout ça. Il avait encore espoir de pouvoir la sauver. Même à deux, avec Jess, ce n'était pas suffisant pour le convaincre de se ranger de mon côté ... Mais je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. Notre autre frère était plus mesuré, mais il vivait sa détresse bien autrement, en fuyant la maison. Difficile de profiter pleinement de la vie lorsqu'on s'acharne à travailler pour que notre famille, du moins ce qu'il en restait, n'éclate pas littéralement en morceaux.
« Quant à ton idée brillante ... Figure-toi que j'ai déjà essayé dans la mesure de mes capacités, petite. J'ai foutu le bazar dans sa tête. »
Elle ne savait pas du tout de quoi j'étais capable, après tout. Tout cela ... C'était ma faute. Bien au-delà du simple fait de lui avoir enlevé une personne de plus. Qu'est-ce que j'avais espéré ? Moi-même, je me débattais parfois encore contre les contre-coups de mes illusions. Mais cela m'avait semblé être l'issue la plus simple. La plus facile, surtout. Seulement, à cette époque, je n'avais pas encore pleinement conscience de toutes les conséquences que pouvaient avoir mes actes. La vie m'avait été donnée sur un plateau d'argent et c'était ainsi que j'avais vu les choses, trop longtemps, trop princier pour me rendre compte de mon égoïsme et de ma méchanceté. Il avait fallu que je perde tout pour changer un peu, même si c'était lentement. Non ... pas juste tout perdre. J'avais gagné une amie précieuse, qui était devenue ma fiancée.
« Je devrais sûrement tout essayer mais ... Je ne veux pas empirer la situation. Je ne négocie plus avec sa santé. »
J'avais assez merdé. Sans garantie, je préférais encore ne rien faire. Nous gérions un minimum la situation. Et puis changer ses souvenirs, d'accord, c'était déjà un gros morceau à avaler, mais les changer comment ? Serait-elle moins dépressive si son époux était mort au combat ou une autre connerie dans ce genre-là ? Peut-être était-ce mieux qu'être disparu dans un mot, en ne laissant que cette fameuse lettre bien énigmatique. Et moi je n'avais pas encore eu le courage d'affronter Izbranova-sama, en me cachant derrière des excuses comme le fait que les explications ne la rendraient que plus malheureuse. J'étais un lâche, parce que je ne savais pas ce que pouvait me réserver cette personne qui avait peut-être tout commandité. On revenait au cœur du problème et les paroles de l'Alpha ne me le rappelaient que trop bien ...
« De toute façon, les "supers vampires" ne sont pas très sympas, la plupart du temps. Je ne vais pas trouver de compassion auprès des miens. La plupart me méprisent ou se moquent de moi, je suppose. »
Pas besoin de lui faire un dessin. Ma personnalité à elle seule suffisait à justifier ce constat lugubre. Peut-être avais-je l'air de jeter l'éponge bien vite ? C'était facile à dire. J'étais prêt à faire des sacrifices et à payer le prix fort, bien sûr, mais je ne pouvais pas juste me sacrifier non plus sans peser les conséquences ou demander l'avis des personnes pouvant être impliquées dans ce choix.
« J'ai déjà réfléchi à trouver des options plus traditionnelles comme tu dis, sauf qu'elle ne sort plus de jour et ne se voit même pas comme une infirme alors ... »
Et tant qu'elle restait suffisamment autonome, personne n'accepterait de l'envoyer vivre toute seule dans un lieu plus adapté à ses besoins. Ce serait la condamner à sa folie. Ici ... Elle se sentait aimée, même si la réalité restait floue. Elle n'avait pas tenté à nouveau de s'enlever la vie.
« Désolé de t'ennuyer avec mes histoires personnelles ... J'espère que le thé est bon, au moins, lui. »
Tout le monde avait sa propre histoire et des raisons qui nous poussaient à agir d'une certaine façon ... Je parlais peu de moi, mais je crois que je lui avais tout de même montré une facette bien différente que celle à l'université, ou même plus tôt dans la journée. Je fronçai un peu les sourcils, renfrogné à l'idée d'avoir encore mal géré une conversation pourtant très simple, et soucieux, aussi. Mère était décidément bien tranquille, normalement, elle serait venue discuter et poser toutes sortes de questions à notre invitée ... Au moins cela nous avait permis de parler au calme. J'hésitais à aller vérifier ce qu'elle faisait exactement mais nous n'en avions pas fini ici encore, pas tout à fait, je crois.
« J'ai vraiment besoin d'aide. Même si ça me fait un peu mal de l'avouer. »
Je cachai mon visage derrière mes grandes mains, soupirant une fois de plus. En effet, la situation était très délicate et semblait sans issue ... Seules mes épaules tressaillant légèrement trahirent mon angoisse. J'effaçai bien vite cette larme stupide qui m'avait échappé au coin de l'oeil.
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Mer 12 Juin 2019 - 19:36
Il se contenta de lui présenter un peu de compassion, en ayant entendu les sous-entendus sur son père. Anzu avait même remarqué qu'il avait fait preuve de retenu, certainement par respect à son égard et certainement parce que le sujet n'était pas là. Dans tous les cas, cela permettait de poser le décor et les circonstances qui entouraient ces deux êtres qui flirtaient avec la solitude. Avec un détail plus notable, c'est que cette simple révélation installait déjà un climat plus propice à la confiance. Elle entendait ses démons et il constatait les siens.
La lycane le méprisait déjà moins depuis leur mauvaise rencontre avec l'infecté et avait passé sa colère. Ca lui ressemblait beaucoup ça, d'éclater tel un ouragan prête à avaler la terre entière, et quelques minutes après, atténuer son humeur comme une douce pluie qui inonderait le paysage, laissant retomber sa hargne. Ils n'étaient pas si différents après tout et elle pouvait aisément le percevoir, quand on parlait seulement d'être vivant en omettant la distinction de la race.
La discussion continuait de tourner autour de sa mère malade et Sachio avait l'air d'avoir plutôt bien accusé le choc quant à ses révélations. Il n'était pas dupe et savait pertinemment que l'issue du combat ne pouvait pas se résoudre seulement avec des médicaments. C'était dur à accepter mais le vampire avait l'esprit clair. C'était déjà ça, après tout.
-Votre métabolisme n'est clairement pas adapté à ce genre de traitement. Vous êtes des vampires. Même si vous augmentez les doses, ça ne servirait à rien. Il ne faut pas avoir fait école de médecine pour deviner ça, ça m'étonne vraiment de ton frère. En tant que professionnel, il devrait au moins savoir ça. A moins qu'il ne se soit déjà résigné et qu'il ait décidé de porter tous ses espoirs futiles dans des cachetons. Seulement, c'est stupide et égoïste. Égoïste, parce que ça ne fait que masquer la douleur de votre mère et porter la douleur toujours plus loin. Et tu le sais, Sachio-san.
Sérieusement, qui pouvait ignorer cette vérité pourtant terriblement logique ? Ca tenait du basique à ce stade. Elle ne connaissait pas les fonctions biologiques des vampires mais elle se doutait bien qu'il métabolisait bien plus vite que des simples humains. Ce stratagème dénué de sens, Anzu aurait pu presque en rire tellement il s'avérait ridicule.
L'être de la nuit lui fit savoir, non sans un certain sarcasme, qu'il avait tenté lui-même de défaire son état dépressif, par des manœuvres de l'esprit. Enfin c'est ce que traduisaient ses propos, bien qu'elle ne devinait pas réellement ce qu'il voulait réellement dire et par quels moyens.
-C'est à dire ? Qu'as-tu essayé de faire quand tu dis y avoir mis le bazar ?
Anzu voulait savoir de quoi il en retournait. De quoi cet homme était-il donc capable ? Au final, chaque vampire devait posséder des dons attitrés et elle ignorait les siens complètement. Et apparemment, malgré ses tentatives de rattraper la santé de sa mère, il avait clairement échoué à sa cause. Mais l'incompréhension se lut ensuite sur le visage de la lycane. Il avait également tenté de faire appel aux siens, mais sans grand succès. Elle qui pensait les suceurs de sang sociaux, arrangés dans leur société, ses convictions fut balayées par le vent. Elle aurait plutôt pensée à une grande famille qui s'épaule les uns et les autres, mais pas du tout. C'était donc très loin du schéma qu'elle s'en faisait, contrairement à une meute où les membres se protègent les uns et les autres.
-Je dois t'avouer que je suis surprise. Je ne pensais pas que vous étiez autant sans considération dans votre société. Tu as l'air d'avoir un rang plutôt arrangeant pourtant, non ? Tu dois bien faire parti d'un clan ? J'ai du mal à saisir. Les lycans eux, sont plutôt solidaires entre eux. Je trouve ça incompréhensible. Même sans garanti de résultats, tes congénères pourraient au moins te donner un coup de main. Je ne trouve pas ça trop demandé que d'offrir son aide, surtout aux siens.
Elle tombait vraiment des nus, la propre idée qu'elle s'était forgée avait été balayé en un instant. Elle se mit donc automatiquement à sa place. Anzu l'aurait très certainement eu mauvaise. Très mauvaise.
-Pour quel motif tes congénères te mépriseraient-ils ?
Encore un autre mystère qui flottait dans l'air. Le questions s’enchaînaient dans sa tête à tel point qu'elle en oublia d'y mettre les formes. Sa personnalité franche et spontanée revenait aux triples galops. Mais en soit, est-ce qu'il y avait vraiment besoin de peser ses mots ? Ils avaient clairement dépassé ce stade. Et elle était réellement avide d'en savoir plus à son sujet, sans pour autant y mettre de la curiosité malsaine. Elle croisa les bras et fronça les sourcils, signe que notre louve tentait de faire fonctionner ses méninges.
-Ce n'est pas simple, effectivement. Kenji a jeté l'éponge, tes congénères ne sont pas plus utiles et tu as l'air d'avoir déblayé toutes les possibilités à ce jour. Mais je vais te demander de ne pas jeter l'éponge, déjà parce que ça te ferait du mal, et encore parce que c'est trop tôt même si le cas de ta mère paraît voué à sa perte.
Anzu avait beau essayé de le réconforter, elle voyait bien qu'il ne répondait qu'à moitié à l'espoir qu'elle tentait de lui souffler. En y songeant bien, elle-même n'avait pas de solution à proprement parler. Tout ce qu'elle voyait, c'était un être en souffrance, qui avait besoin d'aide. Et ça s'appliquait autant à sa mère qu'à son interlocuteur. Il lui fallait un ménage de l'esprit laborieux, pour qu'elle puisse exprimer sa tristesse et pouvoir s'en défaire. Mais pour ça, il fallait encore qu'elle puisse accepter qu'elle est malade. C'était souvent le plus compliqué et le plus difficile. Une fois que le patient a conscience que quelque chose cloche, la situation évolue et tend les trois quarts du temps sur la voie de la guérison. La seule chose qu'elle envisageait, c'était de lui trouver quelqu'un qui puisse débloquer son inconscient, pouvant l'amener à réaliser son état et ensuite, envisager des thérapies pour s'en sortir. En d'autres mots, un suivi psychologique et psychiatrique, si on s'en tenait aux moyens normaux. Sinon, si on devait pousser plus loin, il faudrait modeler ses souvenirs puis le tour serait joué. Mais qui pouvait faire une telle chose ? Elle ne connaissait personne de ce calibre et n'avait pas de contact.
-Tu ne m'ennuies pas. Mais cesse de geindre tu veux. Il n'y a pas de mal à demander de l'aide parfois, même si ça fait mal de l'avouer.
Enfin, elle pouvait bien dire la même chose sur son cas à elle, elle acceptait difficilement qu'on puisse la soutenir et se voyait encore moins réclamer de l'aide. Il devait avoir à peu près le même raisonnement, sauf qu'il se trouvait désespéré, ce qui le poussait à dépasser ça.
-Je tâcherai d'y songer. Dès que j'ai un tant soit peu du nouveau, je reviendrais vers toi. En attendant, accroche toi, sinon je vais vraiment devoir finir par te décocher un gros coup de patte pour te motiver. Et je t'assure, ça non plus, ça ne fait pas du bien.
Autant opter pour la plaisanterie, même si l'ambiance ne s'y prêtait pas. Seulement, cet homme était en train de céder aux ténèbres et, elle ne voulait pas le voir se décomposer encore plus. Disons que c'était sa façon à elle, de lui tendre la main.
La lycane le méprisait déjà moins depuis leur mauvaise rencontre avec l'infecté et avait passé sa colère. Ca lui ressemblait beaucoup ça, d'éclater tel un ouragan prête à avaler la terre entière, et quelques minutes après, atténuer son humeur comme une douce pluie qui inonderait le paysage, laissant retomber sa hargne. Ils n'étaient pas si différents après tout et elle pouvait aisément le percevoir, quand on parlait seulement d'être vivant en omettant la distinction de la race.
La discussion continuait de tourner autour de sa mère malade et Sachio avait l'air d'avoir plutôt bien accusé le choc quant à ses révélations. Il n'était pas dupe et savait pertinemment que l'issue du combat ne pouvait pas se résoudre seulement avec des médicaments. C'était dur à accepter mais le vampire avait l'esprit clair. C'était déjà ça, après tout.
-Votre métabolisme n'est clairement pas adapté à ce genre de traitement. Vous êtes des vampires. Même si vous augmentez les doses, ça ne servirait à rien. Il ne faut pas avoir fait école de médecine pour deviner ça, ça m'étonne vraiment de ton frère. En tant que professionnel, il devrait au moins savoir ça. A moins qu'il ne se soit déjà résigné et qu'il ait décidé de porter tous ses espoirs futiles dans des cachetons. Seulement, c'est stupide et égoïste. Égoïste, parce que ça ne fait que masquer la douleur de votre mère et porter la douleur toujours plus loin. Et tu le sais, Sachio-san.
Sérieusement, qui pouvait ignorer cette vérité pourtant terriblement logique ? Ca tenait du basique à ce stade. Elle ne connaissait pas les fonctions biologiques des vampires mais elle se doutait bien qu'il métabolisait bien plus vite que des simples humains. Ce stratagème dénué de sens, Anzu aurait pu presque en rire tellement il s'avérait ridicule.
L'être de la nuit lui fit savoir, non sans un certain sarcasme, qu'il avait tenté lui-même de défaire son état dépressif, par des manœuvres de l'esprit. Enfin c'est ce que traduisaient ses propos, bien qu'elle ne devinait pas réellement ce qu'il voulait réellement dire et par quels moyens.
-C'est à dire ? Qu'as-tu essayé de faire quand tu dis y avoir mis le bazar ?
Anzu voulait savoir de quoi il en retournait. De quoi cet homme était-il donc capable ? Au final, chaque vampire devait posséder des dons attitrés et elle ignorait les siens complètement. Et apparemment, malgré ses tentatives de rattraper la santé de sa mère, il avait clairement échoué à sa cause. Mais l'incompréhension se lut ensuite sur le visage de la lycane. Il avait également tenté de faire appel aux siens, mais sans grand succès. Elle qui pensait les suceurs de sang sociaux, arrangés dans leur société, ses convictions fut balayées par le vent. Elle aurait plutôt pensée à une grande famille qui s'épaule les uns et les autres, mais pas du tout. C'était donc très loin du schéma qu'elle s'en faisait, contrairement à une meute où les membres se protègent les uns et les autres.
-Je dois t'avouer que je suis surprise. Je ne pensais pas que vous étiez autant sans considération dans votre société. Tu as l'air d'avoir un rang plutôt arrangeant pourtant, non ? Tu dois bien faire parti d'un clan ? J'ai du mal à saisir. Les lycans eux, sont plutôt solidaires entre eux. Je trouve ça incompréhensible. Même sans garanti de résultats, tes congénères pourraient au moins te donner un coup de main. Je ne trouve pas ça trop demandé que d'offrir son aide, surtout aux siens.
Elle tombait vraiment des nus, la propre idée qu'elle s'était forgée avait été balayé en un instant. Elle se mit donc automatiquement à sa place. Anzu l'aurait très certainement eu mauvaise. Très mauvaise.
-Pour quel motif tes congénères te mépriseraient-ils ?
Encore un autre mystère qui flottait dans l'air. Le questions s’enchaînaient dans sa tête à tel point qu'elle en oublia d'y mettre les formes. Sa personnalité franche et spontanée revenait aux triples galops. Mais en soit, est-ce qu'il y avait vraiment besoin de peser ses mots ? Ils avaient clairement dépassé ce stade. Et elle était réellement avide d'en savoir plus à son sujet, sans pour autant y mettre de la curiosité malsaine. Elle croisa les bras et fronça les sourcils, signe que notre louve tentait de faire fonctionner ses méninges.
-Ce n'est pas simple, effectivement. Kenji a jeté l'éponge, tes congénères ne sont pas plus utiles et tu as l'air d'avoir déblayé toutes les possibilités à ce jour. Mais je vais te demander de ne pas jeter l'éponge, déjà parce que ça te ferait du mal, et encore parce que c'est trop tôt même si le cas de ta mère paraît voué à sa perte.
Anzu avait beau essayé de le réconforter, elle voyait bien qu'il ne répondait qu'à moitié à l'espoir qu'elle tentait de lui souffler. En y songeant bien, elle-même n'avait pas de solution à proprement parler. Tout ce qu'elle voyait, c'était un être en souffrance, qui avait besoin d'aide. Et ça s'appliquait autant à sa mère qu'à son interlocuteur. Il lui fallait un ménage de l'esprit laborieux, pour qu'elle puisse exprimer sa tristesse et pouvoir s'en défaire. Mais pour ça, il fallait encore qu'elle puisse accepter qu'elle est malade. C'était souvent le plus compliqué et le plus difficile. Une fois que le patient a conscience que quelque chose cloche, la situation évolue et tend les trois quarts du temps sur la voie de la guérison. La seule chose qu'elle envisageait, c'était de lui trouver quelqu'un qui puisse débloquer son inconscient, pouvant l'amener à réaliser son état et ensuite, envisager des thérapies pour s'en sortir. En d'autres mots, un suivi psychologique et psychiatrique, si on s'en tenait aux moyens normaux. Sinon, si on devait pousser plus loin, il faudrait modeler ses souvenirs puis le tour serait joué. Mais qui pouvait faire une telle chose ? Elle ne connaissait personne de ce calibre et n'avait pas de contact.
-Tu ne m'ennuies pas. Mais cesse de geindre tu veux. Il n'y a pas de mal à demander de l'aide parfois, même si ça fait mal de l'avouer.
Enfin, elle pouvait bien dire la même chose sur son cas à elle, elle acceptait difficilement qu'on puisse la soutenir et se voyait encore moins réclamer de l'aide. Il devait avoir à peu près le même raisonnement, sauf qu'il se trouvait désespéré, ce qui le poussait à dépasser ça.
-Je tâcherai d'y songer. Dès que j'ai un tant soit peu du nouveau, je reviendrais vers toi. En attendant, accroche toi, sinon je vais vraiment devoir finir par te décocher un gros coup de patte pour te motiver. Et je t'assure, ça non plus, ça ne fait pas du bien.
Autant opter pour la plaisanterie, même si l'ambiance ne s'y prêtait pas. Seulement, cet homme était en train de céder aux ténèbres et, elle ne voulait pas le voir se décomposer encore plus. Disons que c'était sa façon à elle, de lui tendre la main.
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Jeu 20 Juin 2019 - 1:17
Je m'étais moqué gentiment de son ignorance, je m'attendais presque à un retour de bâton, pas à ces commentaires presque ... gentils. Certes, elle avait toutefois raison, j'en avais soit déjà trop dit, ou pas suffisamment. J'avais attisé sa curiosité et franchement, j'étais étonné d'apprendre que les lycans semblaient avoir des liens aussi tissés serrés. N'y avait-il pas des différences d'opinion, des gens qui s'en mettait sur la tronche et tout le toutim habituel dans les grands groupes, les grandes familles ? Déjà le fait qu'elle discute avec un vampire et qu'elle se soit retrouvée invitée chez lui ne la mettrait-il pas en porte à faux vis à vis de ses semblables ?
« Tu n'as pas tout à fait tort. On est une famille de Level B. Concrètement, il n'y a qu'un seul rang supérieur au nôtre. Seulement ... Le pouvoir attire la jalousie. Et ... La dernière fois que je l'ai vu, mon père m'a dit qu'il se méfiait du clan. »
Je la laissais tirer ses propres conclusions, j'avais tiré les miennes. Toute cette histoire était très tordue. En même temps les Russes avaient tous un peu cette drôle de réputation d'être les meilleurs au jeu des magouilles. Mais bref, elle devait être certaine de bien vouloir y mettre le nez avant de se brûler les doigts à son tour. Si les Level A avaient créé les lycans ... Eh bien, ils ne devaient pas les apprécier particulièrement.
« Comment ça fonctionne, chez les lycans ? T'avais clairement l'avantage sur ce pauvre type tout à l'heure ... »
Si on était capable de parler tous les deux à peu près calmement ... Eh bien, on ne pouvait pas exactement parler d'une alliance tant que nous n'aurions pas de preuve l'un et l'autre que nous pouvions nous faire confiance, mais ma question était en quelque sorte une invitation en ce sens. Échanger des informations sur les siens, c'était un peu délicat. J'écoutai donc attentivement sa réponse, mais j'avais l'impression à son regard qu'elle n'était pas tout à fait satisfaite de la façon dont j'avais plus ou moins occulter les sujets plus fâcheux. J'étais peut-être de mauvaise foi mais je ne savais pas si elle pourrait m'aider s'il lui manquait des détails.
« Dis-moi ... Tu as déjà vu le film Inception avec Leonardo DiCaprio ? »
Je la voyais déjà se moquer. Non mais il y avait un raisonnement derrière ce sujet qui semblait sortir comme un cheveu sur la soupe ! Et puis qu'est-ce qu'il avait de mal à connaître un film encensé par la critique ? J'essayais juste de lui donner un exemple plus facile à saisir et puis du peu que j'en savais, toutes les filles semblaient gagas de cet acteur !
« On désire tous quelque chose, au plus profond de nous. Ces désirs même les plus fous, je peux les réaliser. Mais ce n'est pas réel. »
Qu'est-ce qu'elle désirait, elle ? La question restait comme suspendue entre nous, même si je n'avais rien dit. Une démonstration, peut-être ? Mauvaise idée oulà. Mieux valait mettre tout de suite les freins avant que la situation ne dérape un peu plus que cela n'avait déjà été le cas !
« Jouer avec l'esprit des gens est dangereux. Je l'ai appris à la dure. Je lui ai dit qu'elle s'était endormie. Je croyais que je pouvais l'aider en lui faisant vivre un moment heureux, mais elle a préféré rejeter sa réalité ... Son esprit était en déjà lambeaux et moi je l'ai précipitée dans les ténèbres. »
Elle avait le droit de me regarder avec dégoût et mépris. J'avais l'habitude. D'ailleurs à ce sujet, il restait une question à laquelle je n'avais pas répondu. Dont j'avais presque nié la seule existence, parce que cela restait des souvenirs douloureux, malgré les lettres, malgré la main tendue. Cela restait le moment de ma déchéance. Je devais trouver une autre façon de lui expliquer pourquoi je ne pouvais pas juste trouver de l'aide en un claquement de doigts.
« Quant à la raison pour laquelle tout le monde me méprise ... Eh bien ... »
J'étais encore hésitant, et si elle ne comprenait pas ? J'avais bien vu que leur façon de penser, non, la sienne surtout, pouvait être différente de la plupart des gens, mais ... Je ne pouvais pas me mettre à dos cette louve qui pouvait m'être utile à bien des égards, rien que pour m'aider à trouver une solution pour ma mère ... Heureusement, ou pas, selon le point de vue, je n'eus pas à prendre de décision tout de suite, car nous fûmes interrompus.
« Avec ... Sachio ? »
« Ne fais pas cette tête. Je suis contente que vous ayez des amis en commun. Tu ne m'avais pas dit qu'elle était aussi jolie par contre. Petit cachottier. »
« Quoi ? Ne sautez donc pas aux conclusions hâtives ... Nous sommes juste collègues. »
Je l'imaginais bien remonter ses lunettes sur son nez dans ce fameux tic, même s'ils restaient de l'autre côté de la porte. Je coulai un regard un peu embarrassé vers Anzu. Franchement, elle était vernie. Mais c'était aussi ça, avoir des frères et des sœurs : il fallait supporter les mauvais côtés en plus des bons ... Si elle voulait prendre la poudre d'escampette et éviter l'affrontement, je la ferais passer ni vu ni connu par la porte de derrière donnant sur les jardins ...
Mais j'avais comme la mauvaise impression que cette journée n'était pas encore terminée et que personne n'avait envie de m'épargner. Kenji avait toujours un timing de merde. Comme si je n'étais pas déjà assez remonté. Eh bien je ne le laisserais pas embêter davantage ni notre mère, ni mon invitée, et certainement pas me mettre dans l'embarras comme il aimait si bien le faire. Je me parai d'un sourire presque sinistre, faisant craquer mes doigts.
« Si tu veux savoir de quoi je suis capable, c'est le moment où jamais petite, avant que je change d'avis. Tu voulais que j'arrête de me morfondre non ? »
C'est bon quoi, qu'elle n'aille pas s'imaginer n'importe quoi non plus ... Je n'allais pas lui faire de mal à ce grand abruti. Et puis après ce que je lui avais raconté sur les leçons que j'avais tiré de la situation de ma mère, elle devait bien se douter que je n'irais pas très loin dans ma « vengeance ». Je n'étais pas quelqu'un d'aussi contradictoire que cela. J'avais juste un peu la rage depuis tout à l'heure, ça me démangeait bien, vu que j'avais plié bagages devant l'infecté, il fallait que j'évacue d'une façon ou d'une autre, puis si après elle voulait lui faire un grand discours, grand bien lui fasse ... Ou sinon, elle pouvait se dégonfler, mais j'avais cru comprendre à ses commentaires sur les pratiques de mon frère qu'elle n'escomptait pas en rester là.
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Jeu 20 Juin 2019 - 18:21
Un level B. Il était donc d'un rang assez conséquent, comme elle pouvait bien le sentir. Mais l'entendre de sa bouche, la rendait presque admirative. Mais qu'est ce qui pouvait bien déterminer leur rang ? Sûrement le métissage entre les vampires et les humains. Mais de ce qu'elle avait compris, son père et sa mère étaient des vampires, non ? Encore trop de zone obscure dans cette histoire mais Anzu prit cette information avec plaisir. Evidemment, il était constaté que pour chaque race, le pouvoir attirait forcément de la jalousie et surtout les convoitises. Là-dessus, on pouvait au moins leur accorder ce point commun. C'était peut-être d'ailleurs pour cela que les autres vampires, d'un rang inférieur, se trouvaient à se comporter comme des lèches bottes en puissance pour s'attirer les faveurs de celui ou celle considéré comme un vampire parmi tous les autres. Mais apparemment, mieux valait-il se méfier de ces êtres de la nuit qui trônaient sur les leurs. De toute évidence, la lycane s'en doutait un peu. Il était difficile d'accorder sa confiance à une personne qui se comportait comme un dieu vivant. Elle pouvait sentir leur fourberie et leur talent pour la manipulation à des kilomètres sans même en avoir croisé un seul. Si elle était sûre d'une chose, c'est que tous les moyens étaient bons pour tuer leur ennui et occuper leur immortalité. Après tout, les expériences avec les lycans en témoignaient fermement.
-Je vois. A vrai dire, ça ne m'étonne pas trop. Autant le pouvoir attire la jalousie, autant il peut aussi très vite faire tourner la tête. Et dépasser les limites. Les lycans en sont la preuve vivante, après tout.
Elle ne le savait que trop bien. Sa tendance méfiante ne lui venait pas de nulle part. Malgré ses bonnes intentions pour travailler dans la direction d'une tolérance entre les races, ça ne suggérait pas faire confiance à tout le monde ni même de se transformer en bisounours dégoulinant d'amour pour son prochain. Bien au contraire, elle savait qu'en ce monde, il y avait les bons et les mauvais. Certes elle affectionnait son souhait plus que tout mais les mises en garde de son père, malgré son opposition totale à ce projet, ne manquait pas de rester dans un coin de sa tête. Le tout, était surtout de bien choisir ses alliés dans cette quête.
-Nous n'avons que deux rangs. Les alphas et les omegas. Les alphas traduisent en soi des expériences « réussies » par tes semblables et sont qualifiés pour être en tête d'une meute. Après cela dépend du souhait de chacun car nous possédons notre libre arbitre. Parce qu'après tout, ce n'est qu'une étiquette qui s'est fatalement imposée à nous. Nous possédons ainsi une force phénoménale et il n'est aucunement impossible de nous blesser grièvement, sauf si notre adversaire est un autre alpha. Aucune arme connue à ce jour n'est capable de nous réduire en poussière, en tout cas pour le moment.
Elle priait fort pour que ce soit encore longtemps le cas, ils avaient déjà assez morflé comme ça.
-Ensuite, tu as les omegas qui ont été considérés comme étant ratés. Plus petits, moins puissants, ils servaient de braves petits soldats. Mais si tu veux mon avis, il ne faut pas les sous-estimer. Ils sont loin d'être faibles et même toi tu pourrais rencontrer quelques difficultés à les affronter. Et dans cet ensemble, tu as donc un alpha qui peut avoir plusieurs omégas à son actif et donc former une meute. D'un point de vue général évidemment.
Elle se doutait bien que ce n'était qu'une caricature, certains éléments préféraient être seuls plutôt que de s'installer au sein d'une meute. Tout dépendait du caractère et de l'envie de chacun. La preuve en est avec Anzu, qui elle, malgré son statut d'alpha n'avait pas de meute avec elle. Et en soi, ce n'était pas vraiment quelque chose qui la préoccupait pour le moment.
-J'avais l'avantage, certes. Mais je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver un relent de compassion à son égard. Alphas ou omegas, ils ont vécu l'enfer. J'ai eu la chance d'avoir été épargnée de ce sinistre schéma. Et derrière, on nous pond un virus capable de nous rendre fous, de discréditer notre race voir même d'achever notre existence. A se demander qui souhaite se débarrasser de ses bêtes de foire chéries quand il a compris de quoi elles étaient capables en pleine possession de leurs moyens...
Elle lui lança un coup d'oeil acéré au passage, pour bien faire comprendre qu'elle comptait mettre le nez dans cette affaire, qu'importe l'individu qui se trouvait en face d'elle.
-Nous n'avions pas besoin de ça. Qu'importe la race, nous éprouvons tous des émotions similaires, et la compassion, la pitié, en font partis.
Enfin, on pouvait aussi facilement ajouter les autres états d'âme comme la colère ou la rancoeur. Tout n'était pas blanc ou noir, toutes les couleurs de l'univers, se mélangent à chaque individu.
-Mais pour ajuster ta vision de nos semblables, il y a aussi évidemment quelques lycans pour déverser leur haine et faire pleuvoir le sang juste pour le plaisir. Tous comme les vampires. C'est un fait. Et ceux là ne sont pas forcément infectés.
La jeune femme but une autre gorgée de son thé paisiblement. Elle lui délivrait ses informations qui tenaient lieu pour elle, d'une culture de base. En soi, ce n'était pas classé secret confidentiel et tout le monde pouvait aisément savoir de quoi retournait la race lycane. Elle ne prenait donc pas de grands risques à lui raconter tout ça. Et lui non plus. Soudainement, il lui posa une question qui lui semblait totalement hors contexte dans un premier temps mais qui dans un second, devina que c'était très certainement pour lui expliquer quelque chose plus clairement et se mettre à sa portée.
-Non. Que cherches-tu à me faire comprendre avec ce film ?
Elle avait eu l'occasion d'en entendre parler mais ne s'était jamais penchée dessus. Et pour tout dire, elle ne regardait pratiquement aucun film par manque de temps et sûrement d'intérêt. Ca ne l'intéressait pas d'être clouée sur un fauteuil pour ce genre de choses. Déjà qu'elle avait bien du mal à rester assise trop longtemps, ce n'était pas pour s'imposer ça en plus.
-Donc pour traduire, tu crées des illusions. Et tu as opéré ce pouvoir sur ta mère avec l'espoir que tout puisse s'arranger mais tu n'as pas saisi la portée des conséquences de cet acte, en cas d'échec.
Anzu poussa un énorme soupir d'exaspération et son regard bleu azur traduisait un certain blasement. Mais comment pouvait-elle blâmer cette tentative si désespérée ? Après tout, il avait simplement essayer de tenter le pour le tout. Si elle en avait eu l'occasion, elle aurait très certainement agi de la même façon, malgré les conséquences. C'était un quitte ou double. Il avait dû forcément peser le pour et le contre mais les raisons du cœur sont plus fortes que tout dans ce genre de situation.
-Tu es irrécupérable. Elle marqua un temps de pause mais son visage se défroissa aussitôt. Mais je comprends. A ta place, j'aurais fait le même choix. Certes, c'était totalement irresponsable et inconscient. Mais si j'avais eu l'occasion, si je l'avais eu... Je l'aurais fait, moi aussi. Désespéré ou non, tu ne pouvais pas rester là, à ne rien tenter pour trouver son salut. Alors effectivement, ça n'a pas marché, loin de là même. Mais, comment pourrait-on juger un acte porté sur l'amour exclusivement ?
L'image de sa mère flotta dans son esprit. Oui, elle aurait tout fait pour retrouver sa mère, quitte à tenter le diable ou à détériorer la situation, elle n'aurait pas pu se résoudre à ne pas essayer, ne serait-ce une chose, pour la ramener. Elle aurait tout donné pour la voir ne serait-ce une dernière fois, qu'elle lui caresse les cheveux, qu'elle lui dise que tout ira bien, qu'elle a fait les bons choix, qu'elle est devenue une belle et jolie jeune femme. Juste une fois, se fondre dans la chaleur de ses bras et lui dire à quel point elle l'aime. A quel point, elle lui manque.
Tandis qu'il allait lui révéler les sombres raisons pour lesquelles ses compères ne pouvaient pas le voir en peinture, une voix familière se fit entendre de l'autre côté de la porte. A vrai dire, ça tombait à pique car ses propres pensées l'avaient remué dans un chagrin encore bien présent. Kenj-san était là. A constater la tête de Sachio, la présence de son frère n'était décemment pas quelque chose qui l'enthousiasmait. En réalité, la jeune lycane ne fit pas vraiment cas de son arrivée. Après tout, il était chez lui et elle n'avait rien à lui reprocher. Ils n'étaient que collègues lors de quelques travaux. Son avis était donc plutôt neutre à son sujet. Mais c'était loin d'être le cas de Sachio, dont l'agacement avait pris le dessus sur le mélodrame.
Puis soudain, le blondinet esquissa un sourire carnassier, comme s'il avait une idée bizarre derrière la tête. Enfin, ce n'était plus une supposition à ce stade mais bien une affirmation. Oh oh. L'alpha ne le sentait pas trop mais après tout, si elle pouvait être témoin de son pouvoir d'illusions comme il lui proposait si gentiment, cela ne pouvait qu'être une expérience intéressante, du moment qu'il ne l’utilisait pas sur elle.
-Oh, alors comme ça, on se réveille enfin ? Donne tout ce que tu as, blondinet. Mais n'abuse pas trop, d'accord ?
La jeune femme émit un petit rire, amusée par la tournure que prenaient les choses... Elle avait bien deviné qu'une certaine amertume régnait entre les deux frangins, mais ce n'était pas une raison pour mettre le chantier dans cette maison. Surtout en présence de leur mère. Elle avait quand même hâte de voir son interlocuteur s'exécuter. Et joignant le geste à la parole, le spectacle commença.
-Je vois. A vrai dire, ça ne m'étonne pas trop. Autant le pouvoir attire la jalousie, autant il peut aussi très vite faire tourner la tête. Et dépasser les limites. Les lycans en sont la preuve vivante, après tout.
Elle ne le savait que trop bien. Sa tendance méfiante ne lui venait pas de nulle part. Malgré ses bonnes intentions pour travailler dans la direction d'une tolérance entre les races, ça ne suggérait pas faire confiance à tout le monde ni même de se transformer en bisounours dégoulinant d'amour pour son prochain. Bien au contraire, elle savait qu'en ce monde, il y avait les bons et les mauvais. Certes elle affectionnait son souhait plus que tout mais les mises en garde de son père, malgré son opposition totale à ce projet, ne manquait pas de rester dans un coin de sa tête. Le tout, était surtout de bien choisir ses alliés dans cette quête.
-Nous n'avons que deux rangs. Les alphas et les omegas. Les alphas traduisent en soi des expériences « réussies » par tes semblables et sont qualifiés pour être en tête d'une meute. Après cela dépend du souhait de chacun car nous possédons notre libre arbitre. Parce qu'après tout, ce n'est qu'une étiquette qui s'est fatalement imposée à nous. Nous possédons ainsi une force phénoménale et il n'est aucunement impossible de nous blesser grièvement, sauf si notre adversaire est un autre alpha. Aucune arme connue à ce jour n'est capable de nous réduire en poussière, en tout cas pour le moment.
Elle priait fort pour que ce soit encore longtemps le cas, ils avaient déjà assez morflé comme ça.
-Ensuite, tu as les omegas qui ont été considérés comme étant ratés. Plus petits, moins puissants, ils servaient de braves petits soldats. Mais si tu veux mon avis, il ne faut pas les sous-estimer. Ils sont loin d'être faibles et même toi tu pourrais rencontrer quelques difficultés à les affronter. Et dans cet ensemble, tu as donc un alpha qui peut avoir plusieurs omégas à son actif et donc former une meute. D'un point de vue général évidemment.
Elle se doutait bien que ce n'était qu'une caricature, certains éléments préféraient être seuls plutôt que de s'installer au sein d'une meute. Tout dépendait du caractère et de l'envie de chacun. La preuve en est avec Anzu, qui elle, malgré son statut d'alpha n'avait pas de meute avec elle. Et en soi, ce n'était pas vraiment quelque chose qui la préoccupait pour le moment.
-J'avais l'avantage, certes. Mais je n'ai pas pu m'empêcher d'éprouver un relent de compassion à son égard. Alphas ou omegas, ils ont vécu l'enfer. J'ai eu la chance d'avoir été épargnée de ce sinistre schéma. Et derrière, on nous pond un virus capable de nous rendre fous, de discréditer notre race voir même d'achever notre existence. A se demander qui souhaite se débarrasser de ses bêtes de foire chéries quand il a compris de quoi elles étaient capables en pleine possession de leurs moyens...
Elle lui lança un coup d'oeil acéré au passage, pour bien faire comprendre qu'elle comptait mettre le nez dans cette affaire, qu'importe l'individu qui se trouvait en face d'elle.
-Nous n'avions pas besoin de ça. Qu'importe la race, nous éprouvons tous des émotions similaires, et la compassion, la pitié, en font partis.
Enfin, on pouvait aussi facilement ajouter les autres états d'âme comme la colère ou la rancoeur. Tout n'était pas blanc ou noir, toutes les couleurs de l'univers, se mélangent à chaque individu.
-Mais pour ajuster ta vision de nos semblables, il y a aussi évidemment quelques lycans pour déverser leur haine et faire pleuvoir le sang juste pour le plaisir. Tous comme les vampires. C'est un fait. Et ceux là ne sont pas forcément infectés.
La jeune femme but une autre gorgée de son thé paisiblement. Elle lui délivrait ses informations qui tenaient lieu pour elle, d'une culture de base. En soi, ce n'était pas classé secret confidentiel et tout le monde pouvait aisément savoir de quoi retournait la race lycane. Elle ne prenait donc pas de grands risques à lui raconter tout ça. Et lui non plus. Soudainement, il lui posa une question qui lui semblait totalement hors contexte dans un premier temps mais qui dans un second, devina que c'était très certainement pour lui expliquer quelque chose plus clairement et se mettre à sa portée.
-Non. Que cherches-tu à me faire comprendre avec ce film ?
Elle avait eu l'occasion d'en entendre parler mais ne s'était jamais penchée dessus. Et pour tout dire, elle ne regardait pratiquement aucun film par manque de temps et sûrement d'intérêt. Ca ne l'intéressait pas d'être clouée sur un fauteuil pour ce genre de choses. Déjà qu'elle avait bien du mal à rester assise trop longtemps, ce n'était pas pour s'imposer ça en plus.
-Donc pour traduire, tu crées des illusions. Et tu as opéré ce pouvoir sur ta mère avec l'espoir que tout puisse s'arranger mais tu n'as pas saisi la portée des conséquences de cet acte, en cas d'échec.
Anzu poussa un énorme soupir d'exaspération et son regard bleu azur traduisait un certain blasement. Mais comment pouvait-elle blâmer cette tentative si désespérée ? Après tout, il avait simplement essayer de tenter le pour le tout. Si elle en avait eu l'occasion, elle aurait très certainement agi de la même façon, malgré les conséquences. C'était un quitte ou double. Il avait dû forcément peser le pour et le contre mais les raisons du cœur sont plus fortes que tout dans ce genre de situation.
-Tu es irrécupérable. Elle marqua un temps de pause mais son visage se défroissa aussitôt. Mais je comprends. A ta place, j'aurais fait le même choix. Certes, c'était totalement irresponsable et inconscient. Mais si j'avais eu l'occasion, si je l'avais eu... Je l'aurais fait, moi aussi. Désespéré ou non, tu ne pouvais pas rester là, à ne rien tenter pour trouver son salut. Alors effectivement, ça n'a pas marché, loin de là même. Mais, comment pourrait-on juger un acte porté sur l'amour exclusivement ?
L'image de sa mère flotta dans son esprit. Oui, elle aurait tout fait pour retrouver sa mère, quitte à tenter le diable ou à détériorer la situation, elle n'aurait pas pu se résoudre à ne pas essayer, ne serait-ce une chose, pour la ramener. Elle aurait tout donné pour la voir ne serait-ce une dernière fois, qu'elle lui caresse les cheveux, qu'elle lui dise que tout ira bien, qu'elle a fait les bons choix, qu'elle est devenue une belle et jolie jeune femme. Juste une fois, se fondre dans la chaleur de ses bras et lui dire à quel point elle l'aime. A quel point, elle lui manque.
Tandis qu'il allait lui révéler les sombres raisons pour lesquelles ses compères ne pouvaient pas le voir en peinture, une voix familière se fit entendre de l'autre côté de la porte. A vrai dire, ça tombait à pique car ses propres pensées l'avaient remué dans un chagrin encore bien présent. Kenj-san était là. A constater la tête de Sachio, la présence de son frère n'était décemment pas quelque chose qui l'enthousiasmait. En réalité, la jeune lycane ne fit pas vraiment cas de son arrivée. Après tout, il était chez lui et elle n'avait rien à lui reprocher. Ils n'étaient que collègues lors de quelques travaux. Son avis était donc plutôt neutre à son sujet. Mais c'était loin d'être le cas de Sachio, dont l'agacement avait pris le dessus sur le mélodrame.
Puis soudain, le blondinet esquissa un sourire carnassier, comme s'il avait une idée bizarre derrière la tête. Enfin, ce n'était plus une supposition à ce stade mais bien une affirmation. Oh oh. L'alpha ne le sentait pas trop mais après tout, si elle pouvait être témoin de son pouvoir d'illusions comme il lui proposait si gentiment, cela ne pouvait qu'être une expérience intéressante, du moment qu'il ne l’utilisait pas sur elle.
-Oh, alors comme ça, on se réveille enfin ? Donne tout ce que tu as, blondinet. Mais n'abuse pas trop, d'accord ?
La jeune femme émit un petit rire, amusée par la tournure que prenaient les choses... Elle avait bien deviné qu'une certaine amertume régnait entre les deux frangins, mais ce n'était pas une raison pour mettre le chantier dans cette maison. Surtout en présence de leur mère. Elle avait quand même hâte de voir son interlocuteur s'exécuter. Et joignant le geste à la parole, le spectacle commença.
Invité
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Mar 2 Juil 2019 - 19:07
Je crois qu'on pouvait dire que la journée avait été fructueuse, malgré les émotions fortes. Nous en avions tous les deux beaucoup appris, aujourd'hui, sur les vampires, les lycans, l'un et l'autre ... C'était étonnant, mais pas trop désagréable.
« Ça va. Je compte sur toi pour me ramener sur terre au besoin. »
Je feignais l'indifférence mais une pique en mérite bien une autre. Avant toute chose, mère remarquerait sans doute le stratagème. Et puis j'avais un rendez-vous que je ne souhaitais pas manquer pour rien au monde, alors je n'avais vraiment aucune raison d'éterniser ces tourments. Plus encore, je ne m'étais pas complètement remis de ma blessure. Je ne pensais pas pouvoir tenir plus qu'une dizaine de minutes : il faudrait que ce soit simple, mais efficace. Et il y avait une chose qu'il s'efforçait de cacher, qui servirait parfaitement mon but. Kenji ... était terrifié par les araignées.
J'ouvris la porte du bureau et fit signe à Anzu de me suivre. Avec ses sens de lycan, peut-être sentait-elle que l'air était un peu différent, comme chargé d'énergie, après tout je n'essayais pas particulièrement de le cacher puisqu'elle n'était pas ma cible. En l'ayant prévenue, j'espérais qu'elle ne soit pas malade, ça décoiffe toujours un peu la première fois. Normalement, mon frère et ma mère auraient dû remarquer notre arrivée et au moins tourner les yeux dans notre direction. Mais ils continuaient leur conversation comme si de rien était. Mon frère semblait bien déterminé à venir nous interrompre pour « sauver » Anzu de mes griffes ou je ne sais quoi d'autre qu'il s'était mis en tête. Parfois, c'est intéressant d'entendre ce que pensent les autres lorsqu'ils ne savent pas qu'on les épie ! J'agitai même la main devant ses yeux pour prouver qu'ils ne savaient tout simplement pas que nous étions là pour le moment.
L'espèce de petit glapissement d'horreur qui traversa les lèvres de Kenji était bien la preuve que les choses commençaient à devenir ... intéressantes ? Certes ce n'était pas le mot le plus réjouissant à utiliser, mais en résumé, ce n'était pas sur moi qu'il fallait se concentrer. Une araignée lui tomba presque en toute innocence sur son nez. Il avait eu tôt fait de la chasser, mais sur le sol, c'était une véritable armée de ces petits insectes qui rampaient dans le salon.
« Qu'est-ce que ... Mère, vous avez oublié de ranger ? »
« Quoi ?
« Faites quelque chose ! »
« Je ne vois rien, mon chéri. »
Son visage s'était décomposé et sa voix était bien plus faible maintenant. Il faisait moins le fier ! J'aurais dû en rester là, probablement. Mais c'était bien trop tentant de laisser mes petites araignées tisser quelques toiles, en commençant par ses belles chaussures ... Il ne pourrait pas s'échapper maintenant.
« Sachio. Je crois que ça suffit. S'il te plaît. »
Ces simples mots suffirent à briser mon illusion. Elle n'approuvait pas. De toute façon, j'avais fini. Je crois que le message passerait peut-être enfin : il ne pouvait pas juste pousser, et pousser, sans s'attendre à ce que je défende ce qu'il me restait d'honneur. Je me plantai devant mon petit frère, un sourire presque menaçant sur le visage. Était-il surpris de me voir sur pied et si bien portant ? Bien sûr, il ne pouvait pas prévoir tout ce qui allait se passer aujourd'hui, tout comme moi, mais c'était tout de même étonnant qu'il se soit libéré si vite, en fin de compte.
« Ce n'est pas comme si ce n'était pas mérité. Si j'ai fini en charpie, c'est en partie à cause de lui. Tu m'as envoyé en plein territoire lycan et tu le savais très bien. J'ai eu de la chance de tomber sur Taena-san. Tu ne crois pas ? »
S'il l'admirait vraiment, alors porter un coup à sa fierté était sans doute un châtiment bien plus vil que tout le reste. Qu'étais-je supposé faire, puisqu'il ne semblait pas vraiment prêt à tenir sa parole ? Nous étions supposés faire des efforts, faire la paix. Mais j'avais l'impression que le désespoir de voir que la santé de mère ne s'améliorait pas ne lui donnait pas tellement envie de pardonner au coupable principal. S'il devait continuer à me détester, eh bien, peut-être valait-il mieux qu'il ait peur de moi, s'il me fichait la paix.
« Si c'est pour m'envoyer acheter des médicaments qui ne servent à rien en plus, trouves-toi un autre bouc émissaire, la prochaine fois. Même ma patience a des limites, petit frère. »
Il faudrait que je trouve une façon de m'excuser auprès d'Anzu. Je devais l'avoir mise encore un peu mal à l'aise en rappelant sa présence de cette façon sournoise. Mais au fond, je savais que j'avais raison : tout cela était stupide. N'avions-nous pas déjà assez perdu, pour risquer de se déchirer les uns les autres ?
Invité
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Mer 10 Juil 2019 - 19:03
Le vampire avait étonnamment plutôt bien pris la blague. Ce qui restait toutefois légitime après les piques qu'il lui avait lancé, bien que rien ne soit finalement bien méchant entre eux. On pouvait en dire qu'ils se testaient, en cherchant à se contourner mutuellement et manifester quelques petites approches dissimulées sous de la pudeur pour faire naître un brin de confiance. Tâtant du terrain, voir si l'un ou l'autre pouvait mettre un pied sur leur propre territoire, en passant par des taquineries voilées de bonnes intentions mais sans pour autant manifester une réelle sympathie. Cette petite danse subliminale amusait Anzu.
C'est alors que Sachio l'invita à observer la scène, tout en restant mesurément à l'écart. Le jeu d'illusions ne venait que commencer, pourtant elle sentait bien que l'air ambiant avait commencé à se serrer autour d'elle, comme une masse informe qui faisait pression sur ses épaules. Une légère nausée commençait à la prendre à la gorge, comme un léger tournis modifiant la gravité, non habituée à ce genre de tour de magie déformant la réalité. Certes, elle n'était pas la cible mais l'atmosphère était tellement chargée en énergie que ses sens de lycane s'étaient instinctivement éveillés pour dissocier le faux du vrai. Un réflexe de lutte, en quelques sortes, contre cette manifestation surnaturelle. Peut-être aurait-elle eu du fil à retordre si un vampire de cette envergure avait lancé ce stratagème contre elle. Mais en soi, ça aurait été un bon entraînement utile et enrichissant que de tester ses limites sur ce terrain là.
Mais l'heure n'était pas à ce genre d'idée farfelue. Pour lui faire son avis, il passa sa main sous les yeux de son frère pour confirmer qu'il était déjà sous l'emprise de son pouvoir. Puis petit à petit, le cauchemar frénétique de Kenji s'installa doucement mais sûrement pour le prendre dans ses toiles. Et c'était peu de le dire : des araignées apparaissaient de toute part, d'abord sur le bout du nez et ensuite... Une horde commençait à arriver de nulle part pour tapisser le sol. Le pauvre vampire ne comprenait rien à ce qu'il se passait, interrogeant sa mère sur ses activités ménagères, supposant qu'il n'avait sûrement pas été fait pour avoir autant de petites bêtes inonder le plancher. Au fur et à mesure, il se mit à perdre en constance, suffocant presque en observant la horde d'insectes qui jonchait la pièce.
L'alpha ne pouvait trouver que ce tour de passe-passe vraiment incroyable. Tout paraissait tellement réel. Même elle, aurait pu se laisser prendre dans cette illusion si réaliste, si on omettait que ses instincts lycans auraient tout de même détecté la brêche dans le décor pour l'alarmer d'une anomalie. Mais elle devait admettre que cela lui aurait valu certainement énormément de concentration mentale pour en déceler la véritable cause. C'était parfaitement réalisé et bien tissé. Cette sublimation était vraiment un don redoutable !
Cependant, le charme rompit bien vite. La mère des deux frères n'avait pas tardé à comprendre la supercherie de son fils, en fine connaisseuse. Décidément, cette femme ne plaisantait vraiment pas. Malgré ses problèmes de « santé », elle conservait énormément de classe et de prestance à n'en pas douter. Le blond se dressa ensuite devant son frère pour lui assener des menaces bien senties.
Toutefois, la lyane lui lança un regard salé quand il osa la mettre dans la discussion, comme pour tourner cette situation en avantage conséquent devant son frère et mieux l'humilier. C'était une attitude qui la gênait et qu'elle ne tolérait pas. Rien de très intelligent. En soi, c'était certainement mérité, mais elle, n'avait rien à voir avec leurs querelles. La lycane se mit à tousser, afin de prendre un peu plus de place dans cette scène familiale et annoncer sa présence.
-Bonjour, Kenji-san. A vrai dire, c'est moi qui ait demandé à Sachio-san de me faire une petite démonstration. Toutefois... Elle se massa le cou, légèrement irritée par le comportement déplacé de son camarade mais prête à faire l'impasse pour revenir au sujet épineux. On ne peut pas dire qu'il ait tord sur tout non plus. Tu n'es pas stupide à ce point.
Elle croisa les bras, tout en prenant soin de mesurer ses propos. Après tout, sa mère était quand même présente. Il serait indécent de l'ignorer.
-Tu es un professionnel. Tu es doué et averti. La situation est difficile, ne la rend pas plus compliquée qu'elle ne l'est déjà. Ton frère m'a expliquée les ficelles du contexte. Tu ne peux pas te permettre de te résigner dans des résolutions inutiles et inefficaces. Ne l'oublie pas. Vous êtes des vampires. Elle sortit l'ordonnance que le level B avait laissé sur la table. Ca, ce n'est que de la poudre aux yeux. Et tu en as bien conscience. Alors, s'il te plaît, reprends toi.
Elle posa de nouveau son regard azur sur l'homme aux yeux vairons, en fronçant les sourcils d'un air sérieux.
-Reprenez-vous tous les deux. Vous vous battez pour une même cause. Alors au lieu de concentrer vos efforts à vous mépriser, concentrez les plutôt pour trouver la marche à suivre. Et la marche à suivre, elle se tourna à nouveau vers Kenji, commence déjà par ne pas baisser les bras. C'est ton domaine. Alors je te permets encore moins de flancher.
L'intonation était sévère, mais juste. Ils ne sont pas des enfants mais se comportaient vraiment comme des gamins, quitte à oublier l'enjeu. Mais au moins, elle espérait que le message était passé.
-Je ne vous demande pas de vous réconcilier, seulement de collaborer ensemble. Et puis, ça ferait plaisir à votre mère.
Aïe. Elle disait de Sachio mais finalement, elle avait opté pour la même tactique. Emprunter la position de leur mère ne pouvait que davantage les secouer. Il fallait qu'ils réagissent. C'était primordial pour le bien de tout le monde.
C'est alors que Sachio l'invita à observer la scène, tout en restant mesurément à l'écart. Le jeu d'illusions ne venait que commencer, pourtant elle sentait bien que l'air ambiant avait commencé à se serrer autour d'elle, comme une masse informe qui faisait pression sur ses épaules. Une légère nausée commençait à la prendre à la gorge, comme un léger tournis modifiant la gravité, non habituée à ce genre de tour de magie déformant la réalité. Certes, elle n'était pas la cible mais l'atmosphère était tellement chargée en énergie que ses sens de lycane s'étaient instinctivement éveillés pour dissocier le faux du vrai. Un réflexe de lutte, en quelques sortes, contre cette manifestation surnaturelle. Peut-être aurait-elle eu du fil à retordre si un vampire de cette envergure avait lancé ce stratagème contre elle. Mais en soi, ça aurait été un bon entraînement utile et enrichissant que de tester ses limites sur ce terrain là.
Mais l'heure n'était pas à ce genre d'idée farfelue. Pour lui faire son avis, il passa sa main sous les yeux de son frère pour confirmer qu'il était déjà sous l'emprise de son pouvoir. Puis petit à petit, le cauchemar frénétique de Kenji s'installa doucement mais sûrement pour le prendre dans ses toiles. Et c'était peu de le dire : des araignées apparaissaient de toute part, d'abord sur le bout du nez et ensuite... Une horde commençait à arriver de nulle part pour tapisser le sol. Le pauvre vampire ne comprenait rien à ce qu'il se passait, interrogeant sa mère sur ses activités ménagères, supposant qu'il n'avait sûrement pas été fait pour avoir autant de petites bêtes inonder le plancher. Au fur et à mesure, il se mit à perdre en constance, suffocant presque en observant la horde d'insectes qui jonchait la pièce.
L'alpha ne pouvait trouver que ce tour de passe-passe vraiment incroyable. Tout paraissait tellement réel. Même elle, aurait pu se laisser prendre dans cette illusion si réaliste, si on omettait que ses instincts lycans auraient tout de même détecté la brêche dans le décor pour l'alarmer d'une anomalie. Mais elle devait admettre que cela lui aurait valu certainement énormément de concentration mentale pour en déceler la véritable cause. C'était parfaitement réalisé et bien tissé. Cette sublimation était vraiment un don redoutable !
Cependant, le charme rompit bien vite. La mère des deux frères n'avait pas tardé à comprendre la supercherie de son fils, en fine connaisseuse. Décidément, cette femme ne plaisantait vraiment pas. Malgré ses problèmes de « santé », elle conservait énormément de classe et de prestance à n'en pas douter. Le blond se dressa ensuite devant son frère pour lui assener des menaces bien senties.
Toutefois, la lyane lui lança un regard salé quand il osa la mettre dans la discussion, comme pour tourner cette situation en avantage conséquent devant son frère et mieux l'humilier. C'était une attitude qui la gênait et qu'elle ne tolérait pas. Rien de très intelligent. En soi, c'était certainement mérité, mais elle, n'avait rien à voir avec leurs querelles. La lycane se mit à tousser, afin de prendre un peu plus de place dans cette scène familiale et annoncer sa présence.
-Bonjour, Kenji-san. A vrai dire, c'est moi qui ait demandé à Sachio-san de me faire une petite démonstration. Toutefois... Elle se massa le cou, légèrement irritée par le comportement déplacé de son camarade mais prête à faire l'impasse pour revenir au sujet épineux. On ne peut pas dire qu'il ait tord sur tout non plus. Tu n'es pas stupide à ce point.
Elle croisa les bras, tout en prenant soin de mesurer ses propos. Après tout, sa mère était quand même présente. Il serait indécent de l'ignorer.
-Tu es un professionnel. Tu es doué et averti. La situation est difficile, ne la rend pas plus compliquée qu'elle ne l'est déjà. Ton frère m'a expliquée les ficelles du contexte. Tu ne peux pas te permettre de te résigner dans des résolutions inutiles et inefficaces. Ne l'oublie pas. Vous êtes des vampires. Elle sortit l'ordonnance que le level B avait laissé sur la table. Ca, ce n'est que de la poudre aux yeux. Et tu en as bien conscience. Alors, s'il te plaît, reprends toi.
Elle posa de nouveau son regard azur sur l'homme aux yeux vairons, en fronçant les sourcils d'un air sérieux.
-Reprenez-vous tous les deux. Vous vous battez pour une même cause. Alors au lieu de concentrer vos efforts à vous mépriser, concentrez les plutôt pour trouver la marche à suivre. Et la marche à suivre, elle se tourna à nouveau vers Kenji, commence déjà par ne pas baisser les bras. C'est ton domaine. Alors je te permets encore moins de flancher.
L'intonation était sévère, mais juste. Ils ne sont pas des enfants mais se comportaient vraiment comme des gamins, quitte à oublier l'enjeu. Mais au moins, elle espérait que le message était passé.
-Je ne vous demande pas de vous réconcilier, seulement de collaborer ensemble. Et puis, ça ferait plaisir à votre mère.
Aïe. Elle disait de Sachio mais finalement, elle avait opté pour la même tactique. Emprunter la position de leur mère ne pouvait que davantage les secouer. Il fallait qu'ils réagissent. C'était primordial pour le bien de tout le monde.
Invité
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Dim 28 Juil 2019 - 20:52
Ce n’était rien de plus qu’une querelle parmi tant d’autres entre nous. La routine, quoi. Sans doute ne serais-je pas aussi énervé, si je n’avais pas failli y laisser la vie, aujourd’hui. Pourtant, tout le monde restait silencieux devant mes accusations. Une sensation de malaise me tordit le ventre. Étais-je allé trop loin ? Je ne voulais pas ... Je ne voulais pas que notre famille s’entredéchire encore plus. Je ne voulais que … Justice. Pour chaque fois qu’il m’avait humilié. Qu’il m’avait insulté. Qu’il avait piétiné ma confiance en moi jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que des miettes.
Une petite toux, comme un malaise, rompit le silence. Anzu. Je l’avais presque oubliée, celle-là. Mince ... Que pensait-elle de tout cela ? C’était supposé être une simple démonstration de mes illusions. Pas une démonstration de mon agressivité. De ma nature instable, auraient dit d’autres ... Je croisai les bras pour ne pas détourner les yeux dans mon embarras. Pourtant, les mots qui suivirent m’étonnèrent. Calme. Mesurée. Professionnelle. Sans même hausser le ton, l'Alpha avait réussit à faire passer son message et on pouvait presque dire qu'elle rayonnait, justement à cause de cette capacité à ne pas prendre un parti et à simplement à chercher la meilleure solution possible. Si elle nous prenait par les sentiments en plus ... J'avais presque de la difficulté à me souvenir que derrière ce visage, sévère sans vraiment l'être, se cachait la bête sauvage que j'avais vu à l'oeuvre plus tôt. Il faudrait que je lui demande plus de détails sur leur histoire mais le moment était mal choisi. Tout le monde était un peu à bout.
« Tu connais déjà la meilleure solution pour tout le monde, Sachio. »
Je détournai le regard. Une audience avec Yesfir-sama semblait de plus en plus inévitable, en effet. Mais je sentais au fond de moi que cette rencontre ne se terminerait pas aussi bien que mon frère semblait se l'imaginer. On n'obtient jamais rien sans donner quelque chose en échange. Notre mère pouvait devenir l'outil d'un odieux chantage sans même en être consciente simplement parce que nous étions prêt à tout pour la protéger et cela ... Je ne pouvais le permettre. Elle ne devait plus être mêlée à de telles histoires.
Kenji pour sa part ne pouvait pas répondre ouvertement à ces accusations devant mère et cela, je pouvais le comprendre. Même s'il ne le montrait pas ... Je crois que cette fois, le message avait été entendu. Nous devions arrêter de nous concentrer sur nous-mêmes, sur nos différents. Je ne fis donc aucune remarque lorsqu'il se contenta de saluer brièvement Anzu avant de reprendre le bras de notre mère pour la reconduire dans les jardins. L'air frais lui ferait sans doute un peu de bien, puisqu'elle semblait un peu confuse, aujourd'hui. Pas au point d'oublier d'adresser un charmant sourire à notre invitée, toutefois. Si celle-ci connaissait bel et bien mon frère, un tant soit peu ... Eh bien, peut-être ne prendrait pas trop mal cette réaction. Il était parfois tout simplement difficile de mettre de côté notre fierté pour avouer que nous avions eu tort. Si ce n'était pas le cas, ce n'était pas de ma faute.
Bien. Nous avions réussi à affronter un nouveau combat. Je me laisser tomber sur le canapé. J'allais avoir besoin d'une autre cigarette à ce rythme là. Au lieu de cela, je me mis à farfouiller dans les tiroirs de la table basse. J'avais suffisamment retenu la jeune femme, alors qu'elle était supposé travailler. Je n'aimais peut-être pas particulièrement les humains, mais nous ne pouvions pas non plus leur nuire sans en payer les conséquences. Ainsi donc, une pharmacie ne pouvait pas rester fermée sans une bonne raison, en cas d'urgence médicale. Le reste ... C'était à moi d'agir et de faire le premier pas vers mon frère. Je l'avais suffisamment mêlée à toute cette histoire.
« Si on peut éviter que notre prochaine rencontre soit aussi mouvementée, ce serait pas mal non plus ... »
Je soupirai un peu et sortit un crayon de sa boîte de feutres pour inscrire mon numéro sur un bout de papier avec mon numéro avant de lui tendre le tout, pour me joindre, si jamais elle pensait à une solution, pour ma mère. Et si je pouvais sauver mon téléphone ; pas que je m’en serve beaucoup, mais c’était tout de même pratique. Bien sûr, maintenant la louve savait aussi où me trouver ... J’espérais ne pas avoir commis une énorme erreur. Mais je crois qu’elle tiendrait parole. Tout ce qu'elle demandait, au fond, c'était d'être considérée à sa juste valeur, comme une personne. Pas comme un monstre, une bête de foire, un ennemi ou quoi que ce soit d'autre. Juste une personne, qui m'offrait son aide. Autant éviter de me la mettre à dos, puisqu'elle cognait fort ...
« Ne le prend pas mal mais je vais être obligé de te mettre dehors. J'ai peut-être l'air solide sur mes jambes comme cela, mais c'est juste parce que j'ai pu me nourrir. »
Je ne pus réprimer une grimace lorsque Jess me sauta au cou lorsqu’elle arriva enfin au manoir, après ce qui me sembla être une éternité, même si cela ne fit qu’augmenter l’inquiétude déjà palpable sur son joli visage d’ange. La plaie s’était refermée, mais cela restait un peu douloureux. Pourtant, la voir et lui parler me soulageait déjà un peu. Dès demain, je devrais être capable de tenir un crayon sans que ma main ne tremble. J’avais bien besoin de ce moment de répit, après tout ce qui s’était passé aujourd’hui. Tout de même ... Nous avions tous les deux affronté un lycan maintenant et nous avions survécu, non sans peine, mais le résultat était le principal. Ce n’est pas tout le monde qui aurait pu se vanter d’une telle chose. Tout ceci, en plus de l’état de ma mère, me faisait réaliser à quel point notre temps était précieux. Ce n’était pas parce que notre longévité était bien plus longue que nous pouvions nous permettre de le gaspiller, et nous devions profiter de chaque moment qui pouvait se transformer en un souvenir merveilleux ...
« Je crois que tu l’aimerais bien. Elle aussi, elle a un caractère assez ... bien trempé. »
Je me mis à rire un peu devant l’air étonné de ma fiancée avant de lui offrir un doux baiser pour conclure un peu plus paisiblement cette journée qui avait été assez riches en émotions. Eh oui. Tout était possible, après tout, dans cette ville. Quant à moi ... J’avais sans doute encore un peu de réflexion à faire sur ma conduite, et sur une façon de faire durer cette trêve. Maintenant que je n’avais pas à le faire seul, peut-être que ce qui m’avait longtemps semblé impossible pouvait enfin se concrétiser.
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Lun 29 Juil 2019 - 17:35
Les deux frères semblaient s'être calmés suite à son intervention, même si l'atmosphère restait pesante. Ce n'était pas quelque chose qui gênait la jeune femme, se sentant peu concernée par leur querelle. Elle ne connaissait pas les tenants et les aboutissants de cette guerre entre eux mais à un moment donné, il fallait savoir faire preuve de pragmatisme et museler les différends pour avancer.
Suite à sa tirade, Kenji toisa son frère avant de lui assener d'un air sévère qu'il connaissait déjà la meilleure solution à aborder. La jeune femme regarda à son tour en sa direction, se demandant à quoi il pouvait bien faire allusion. Mais le vampire feignit de répondre et détourna le regard sur le côté. De quelle mesure voulait-il parler ? Pourquoi ne pas lui en avoir touché deux mots au moins pour avoir son avis ? Ce questionnement restera en suspend pour le moment. Déjà, Kenji la salua brièvement avant de s'éloigner avec leur mère ailleurs. Anzu n'eut pas l'occasion de discuter davantage avec son collègue, ce qui la renfrogna quelque peu. Toutefois, la charmante vampiresse ne manqua pas de lui adresser un magnifique sourire avant de se laisser mener par son fils.
La jeune femme soupira longuement. Cette journée était haute en couleurs, on ne pouvait pas le nier. D'abord un lycan infecté auquel elle se mesure dans un sauvetage expéditif pour se retrouver un peu plus tard au cœur d'un manoir de vampires qu'elle connaissait très peu.
Quant au vampire, il s'écrasa sur son canapé, comme s'il avait couru un marathon. Enfin, c'était presque similaire à quelques détails près si on osait dire. Rapidement, il se mit à chercher un papier et un crayon dans un tiroir juste à côté pour lui laisser son numéro de téléphone dont elle se saisit. Un petit sourire effronté naquit sur les lèvres de la louve.
-Apparemment, tu n'en as pas encore eu assez si tu es décidé à me revoir.
Evidemment, ça n'avait rien à voir avec le fait de la rencontrer à nouveau ou non. Elle savait pertinemment qu'il se méfiait encore d'elle et ce sentiment restait partagé. Il s'agissait bien du cas de sa mère, mais il lui réservait assez de confiance pour garder contact avec elle. Toutefois, une petite touche d'humour ne pouvait pas faire de mal en ces circonstances. Rapidement, elle mit donc son précieux papier dans la poche de sa veste dans le but de l'enregistrer plus tard. Le temps tournait et n'attendait personne. Ils étaient apparemment sur la même longueur d'onde car le vampire l'invita à débarrasser le plancher. Pas qu'il souhaitait la chasser mais la lycane comprit aisément que son hôte avait besoin de repos. Ce qui continuait de l'étonner tout de même, elle songeait que les êtres de la nuit étaient tout de même plus solides que ça, surtout après avoir bu de leur nectar ensanglanté. Mais elle fit l'impasse sur ce constat et remarqua l'arrivée rapide d'une nouvelle personne qui se jeta sur lui. Cette femme était tout simplement magnifique avec énormément de classe.C'était donc elle, sa précieuse épouse ? Anzu hocha la tête dans sa direction en guise de salut après que son amant l'ait embrassé affectueusement. Il lui fit même une boutade à son intention. La pharmacienne se mit donc à rire joyeusement à cette remarque et cette façon dont il pouvait bien la percevoir.
-Je pense que tu portes aussi ton lot, Sachio-san. Je te recontacte dès que j'ai du nouveau.
Sur ces mots, il était temps de quitter les lieux. Elle salua poliment les deux seigneurs de la nuit avant de se diriger vers la porte. Mais avant de disparaître, elle se retourna vers son potentiel nouvel allié et jeta quelques mots derrière son épaule avec un sourire.
-Et en fait... Prends soin de toi surtout.
Une petite piqûre de rappel qui n'avait rien d'anodin. Lui aussi, avait tout intérêt à faire attention à lui et ne pas s'oublier.
Suite à sa tirade, Kenji toisa son frère avant de lui assener d'un air sévère qu'il connaissait déjà la meilleure solution à aborder. La jeune femme regarda à son tour en sa direction, se demandant à quoi il pouvait bien faire allusion. Mais le vampire feignit de répondre et détourna le regard sur le côté. De quelle mesure voulait-il parler ? Pourquoi ne pas lui en avoir touché deux mots au moins pour avoir son avis ? Ce questionnement restera en suspend pour le moment. Déjà, Kenji la salua brièvement avant de s'éloigner avec leur mère ailleurs. Anzu n'eut pas l'occasion de discuter davantage avec son collègue, ce qui la renfrogna quelque peu. Toutefois, la charmante vampiresse ne manqua pas de lui adresser un magnifique sourire avant de se laisser mener par son fils.
La jeune femme soupira longuement. Cette journée était haute en couleurs, on ne pouvait pas le nier. D'abord un lycan infecté auquel elle se mesure dans un sauvetage expéditif pour se retrouver un peu plus tard au cœur d'un manoir de vampires qu'elle connaissait très peu.
Quant au vampire, il s'écrasa sur son canapé, comme s'il avait couru un marathon. Enfin, c'était presque similaire à quelques détails près si on osait dire. Rapidement, il se mit à chercher un papier et un crayon dans un tiroir juste à côté pour lui laisser son numéro de téléphone dont elle se saisit. Un petit sourire effronté naquit sur les lèvres de la louve.
-Apparemment, tu n'en as pas encore eu assez si tu es décidé à me revoir.
Evidemment, ça n'avait rien à voir avec le fait de la rencontrer à nouveau ou non. Elle savait pertinemment qu'il se méfiait encore d'elle et ce sentiment restait partagé. Il s'agissait bien du cas de sa mère, mais il lui réservait assez de confiance pour garder contact avec elle. Toutefois, une petite touche d'humour ne pouvait pas faire de mal en ces circonstances. Rapidement, elle mit donc son précieux papier dans la poche de sa veste dans le but de l'enregistrer plus tard. Le temps tournait et n'attendait personne. Ils étaient apparemment sur la même longueur d'onde car le vampire l'invita à débarrasser le plancher. Pas qu'il souhaitait la chasser mais la lycane comprit aisément que son hôte avait besoin de repos. Ce qui continuait de l'étonner tout de même, elle songeait que les êtres de la nuit étaient tout de même plus solides que ça, surtout après avoir bu de leur nectar ensanglanté. Mais elle fit l'impasse sur ce constat et remarqua l'arrivée rapide d'une nouvelle personne qui se jeta sur lui. Cette femme était tout simplement magnifique avec énormément de classe.C'était donc elle, sa précieuse épouse ? Anzu hocha la tête dans sa direction en guise de salut après que son amant l'ait embrassé affectueusement. Il lui fit même une boutade à son intention. La pharmacienne se mit donc à rire joyeusement à cette remarque et cette façon dont il pouvait bien la percevoir.
-Je pense que tu portes aussi ton lot, Sachio-san. Je te recontacte dès que j'ai du nouveau.
Sur ces mots, il était temps de quitter les lieux. Elle salua poliment les deux seigneurs de la nuit avant de se diriger vers la porte. Mais avant de disparaître, elle se retourna vers son potentiel nouvel allié et jeta quelques mots derrière son épaule avec un sourire.
-Et en fait... Prends soin de toi surtout.
Une petite piqûre de rappel qui n'avait rien d'anodin. Lui aussi, avait tout intérêt à faire attention à lui et ne pas s'oublier.
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