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Mer 21 Aoû 2019 - 19:21
Lettre à l'adresse de la Princesse Izbranova, envoyé le 29 Mai 2018
De la part de la pianiste, chanteuse et poétesse Anja Limonov
Écrite par une main innocente, ne suivant que la voix donnée.
De la part de la pianiste, chanteuse et poétesse Anja Limonov
Écrite par une main innocente, ne suivant que la voix donnée.
Au retour soufflé
Seule me promenant, je me souviens Princesse
Qu'un chant vous déplaisait, s'il n'avait aucune âme.
Mais quand morne de corps, il n'y a plus de flamme
Le grand repos s'impose, à ma grande hardiesse.
De votre belle, vive, angélique lumière,
De ce lieu où chantaient mes notes prisonnières
De ce temps où soufflaient mes libres mélodies
Ils resteront pour moi, mon plus précieux récit.
De retour au japon je me suis installée
Assise à mon piano, pour panser ou penser,
Les plaies de mon être tristement oublié.
Cela faisait longtemps, que je n'avais écrit
Alors je me reprends, sans plus vous négliger :
Par ces vers chuchotés, retrouver l'accompli.
Anja Limonov
Ps : J'ai fait écrire une adresse e-mail au dos, si vous ne souhaitez pas, Princesse Izbranova, que la lecture soit faite par une autre personne.
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Mar 17 Sep 2019 - 4:44
Lettre à l'adresse de la demoiselle Anja Limonov, envoyée le 2 Juin 2018
De la part de la princesse de Ryazan, Lady Yesfir Izbranova
De la part de la princesse de Ryazan, Lady Yesfir Izbranova
À ma très chère Anja,
Ce fut par un matin particulièrement gris que j’eus le plaisir de recevoir cette magnifique lettre, savamment rédigée par vos soins. Une plume douce et agréable, voilà ce que vous avez ; je ne vous cache pas que, malgré mon humeur on ne peut plus massacrante en ce jour, lire de tels vers m’a arraché un sourire. Je ne m’étais point attendue à ce que vous me recontactiez, ainsi il est bon d’avoir de vos nouvelles après tout ce temps.
Je me souviens clairement de cette époque, celle où vous étiez venue jouer pour ma personne. Par vos mélodies, vous aviez capté mon intérêt, et par votre voix si délicate et mélodieuse, vous m’aviez charmée. Impossible pour moi d’oublier ces magnifiques paroles, chantées si sincèrement, résonnant dans la salle où j’ai pu assister à ce moment. Un pur bonheur.
Ainsi, je dois avouer que je suis heureuse que vous m’ayez offert de vos nouvelles. Il m’arrive de repenser à cette époque, ce moment où je fus réellement heureuse d'entendre quelqu'un jouer et chanter de manière si... Sublime, si splendide. Et je me surprends à souhaiter entendre de nouveau ces douces mélopées dont vous êtes la talentueuse auteure et interprète. Lors de mon prochain passage au Japon, si le coeur vous en dit, je prendrai le temps de passer vous rendre visite.
En espérant que cette lettre vous trouve en bonne santé,
- Lady Yesfir Izbranova.
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Mar 17 Sep 2019 - 11:28
Lettre à l'adresse de la Princesse Izbranova, envoyé le 7 Juin 2018
De la part de la pianiste, chanteuse et poétesse Anja Limonov
Écrite par une main (encore) innocente, ne suivant que la voix soufflée
De la part de la pianiste, chanteuse et poétesse Anja Limonov
Écrite par une main (encore) innocente, ne suivant que la voix soufflée
Chère Dame Izbranova,
J'espère tout d'abord que vous pardonnerez cette formulation ampoulée ; elle est nécessaire par la présence de cette main innocente. Vos premières phrases font revenir à moi cette description des plaines russes, campagnes qui, m'avait-on dit, étaient posées, non loin de votre petite maisonnée.* Et je tiens à vous la faire parvenir, en espérant offrir à votre humeur, une accalmie bienheureuse. En espérant que ces premiers mots d'une aveugle arrivent à cerner le sujet suffisamment.
La campagne en Russie a un caractère qui lui est propre. Ces plaines sans fin, couvertes de verdure uniforme, respirent le calme et la confiance ; elles font pénétrer dans l'âme une émotion douce et triste. J'avais éprouvé un indicible bonheur, à m'asseoir à l'entrée d'un village russe, à l'ombre d'un tilleul, ou peut-être était-ce un bouleau. Alors que la voiture, à la roue enfoncée dans une rigole boueuse, refusait de démarrer -nous mettant presque en retard pour cette seconde réception à vos côtés-, sans même les voir, je pouvais ressentir cette longue rangée d'isbas pressées les unes contre les autres, semblant plus disposées à brûler ensemble plutôt que de se séparer. L'air était encore embaumé par la fumée des séchoirs, par l'odeur des meules de foin que le soleil échauffait dans les prés et par les émanations de la forêt voisine. Rien ne troublait le silence, rien, si ce n'était le grincement rauque de la longue bascule d'un puits, le bruits d'un chariot vide, où les jurons de mon conducteur, qui s'acharnait sur le véhicule en soufflant comme un bœuf.**
Heureusement, et vous l'aurez saisi, ce jour où le tilleul embaumait l'air, était celui du début de l'été. Et celui-là arrivant à nouveau, je me plais à me rappeler chacune des rencontres qui nous avait alors rassemblées. Et j'espère encore que nos chemins se croiseront, et que vous m'autorisiez en votre humble servante, à chasser cette humeur moribonde, pour vous éclairer de nouveau.
D'ailleurs, grâce à l'un de vos invités dont le nom m'échappe, un peu à la manière d'Ivan Tourgueniev ou celle de Nicolas Gogol, j'avais eu l'occasion d'avoir une description de votre si magnifique être. Si précisément et si minutieusement, qu'il m'en avait même conté les plis de votre robes, et les liserais d'or qui la parcourait, décrivant si bien chaque courbe, que je suis certaine que si deux peintres officiaient après l'avoir entendu et sans se concerter, les portraits résultant seraient vraiment ressemblant. Et je vous assure du plus profond de mon cœur pétri d'art, que nombreuses sont les statues qui pallieraient d'envie à votre approche.
Mais au diable*** ces souvenirs et revenons au présent. Quoi que ma présence dans ce japon qui m'est presque étranger, après ma fuite dans le monde, soit nécessaire pour cette santé dont vous parlez, celle-ci n'étant pas vraiment au beau fixe, plutôt le contraire, il est de mon devoir de vous conter aussi ma dernière aventure, et ma nouvelle compréhension d'un monde étonnant.
Les lycans, et les vampires existent**** ! Vous connaissez sûrement ma propension à vouloir toujours et encore, malgré les risques évidents, à vouloir sortir les soirs ou les nuits. Si d'habitude, je reste tout de même dans des axes habités et vivants, je n'étais plus moi-même habituée aux nuits japonaises. Ni même à cette ville, Nakanoto. Et c'est dans une de ces allées sombres qu'un vampire -à mes oreilles, sens, et mollet droit labouré de ses griffes, il semblait être plutôt une Bête-, m'a attaquée. Fort heureusement, un lycan -ils peuvent se transformer (Les bruits s'ensuivant sont souvent très peu ragoûtants)- a fait fuir cette ... chose.
Si cette anecdote est racontée de manière bien courtes et étranges, c'est d'un côté, car je sens le regard de la main innocente, et de l'autre, car je digère encore cette information. Elle fait écho à d'ancien souvenirs, des orphelinats où je passais mon temps à jouer. Mais de ceux-là, je les raconterai une autre fois.
Néanmoins, chère Princesse, j'espère pouvoir au plus tôt, répondre à votre souhaits, et vous offrir à nouveau le pur bonheur dont vous parlez. A défaut de mes notes ou de ma voix, ce sont déjà mes mots, que je porte à vos yeux, tandis que les vôtres sont portés à mes oreilles. Ne doutez jamais, je vous prie, de mon cœur, à l'idée de vous rendre visite. Ce sera une joie difficilement contenue, comme à mon habitude. Une époque d'art à vos côtés ne se terminera pas de si tôt.
En espérant que votre humeur soit éclaircie par ces lignes, et que votre santé soit toujours aussi vive,
Anja Limonov(a).
*Nous sommes d'accord. Elle n'était pas si petite. Je m'y suis même perdue à deux reprises, selon mes souvenirs.
**Tirée en partie de la description faite par Alexandre Herzen, publié dans la Revue des deux mondes, en septembre 1854
***Y croyez-vous ?
****Non, je ne suis pas folle, continuez à lire, Princesse !
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Mer 30 Oct 2019 - 4:15
Lettre à l'adresse de la demoiselle Anja Limonov, envoyée le 12 Juin 2018
De la part de la princesse de Ryazan, Lady Yesfir Izbranova
De la part de la princesse de Ryazan, Lady Yesfir Izbranova
Douce Anja,
Laissez-moi débuter cette lettre en vous demandant sincèrement pardon. Je ne peux qu'avouer avoir été débordée depuis la dernière fois où je vous ai écrit ; il me fut difficile de prendre un peu de temps à l'écart de mes responsabilités afin de me poser, réfléchir et écrire. Il semblerait que plusieurs des entreprises organisées par ma cour nécessitent ma supervision, que plusieurs de ses membres aient besoin de mes conseils. Ainsi, vous aurez compris ce qui m'a tenue loin de ma plume et son encre.
A cette heure, je n'ai pas le temps de questionner ce que vous me racontez. Je ne tiens qu'à m'assurer que vous vous remettez de votre blessure comme il se doit. Il serait compliqué de cacher à quel point la révélation m'a surprise, puis inquiétée, lorsque j'ai lu votre réponse pour la première fois, aussi avais-je eu l'envie de sauter dans le premier avion quittant mon pays en direction du Japon afin de m'assurer moi-même de votre bien-être. Cependant, vous comprendrez que mon rôle au sein de ma cour et de la communauté qui l'entoure ne me laisse point le loisir de voyager à ma guise. Je ne peux qu'espérer que, depuis ce temps, vous ayez retrouvé un minimum de votre santé, et que cette blessure n'ait pas été si grave qu'elle ait ruiné quoi que ce soit.
Oh, ma chère, malgré mes inquiétudes et les doutes qui m'ont préoccupée depuis réception de votre lettre, celle-ci n'a point manqué d'alléger mon humeur si maussade. Vos anecdotes ont le don de rehausser mes journées grises. Je me retrouve impatiente de connaître celles que vous me raconterez ensuite ; il est si fascinant de comprendre votre perspective des choses. Je ne peux que sourire en lisant ces passages écrits par votre main innocente, faute de pouvoir le faire vous-même ; malgré que vous ne soyez pas celle qui écrivez vos réponses, je sais que les mots inscrits noirs sur blanc sont les vôtres. Et cette seule pensée suffit à égayer mes jours, bien qu'entendre votre voix à nouveau serait certainement ce qui me rendrait la plus heureuse.
Cela dit, veuillez me pardonner mon manque de... Questions ? J'ai dû poser ma plume un long moment afin de réfléchir à ce que vous m'avez dit. Les vampires, les lycanthropes... Croyez-le ou non, je me doute de leur existence depuis fort longtemps. Si je n'ai jamais mentionné le sujet, c'était en particulier car je ne souhaitais pas vous alarmer, douce Anja ; il y a déjà tant de dangers en ce monde qu'est le nôtre, qui le sont davantage pour vous au vu de votre cécité, que je ne voulais point lancer ce sujet, à la fois par peur de vous effrayer et par peur de passer pour une sorte de folle aux théories étranges. Mais je sais également que vous êtes l'une des rares personnes dotées d'un courage à toute épreuve, aussi me suis-je dit que cette information ne vous ralentirait point dans votre désir de quitter votre petit cocon au profit de vous aventurer un tant soit peu. Peut-être ai-je jugé futile de vous faire part de mes doutes ; je vois maintenant que j'ai eu tort, et espère sincèrement que vous me pardonnerez mon grave manque de jugement.
Je compte me déplacer bientôt de Ryazan à Nakanoto, en vue d'une affaire importante à y régler. Si vous le souhaitez, vous seriez la bienvenue à séjourner à mon domaine, en périphérie de la ville ; c'est un endroit calme et isolé, où vous seriez en sécurité. Je mets cet endroit à votre disposition dès maintenant, si vous le désirez ; votre main innocente est la bienvenue, également. Les domestiques qui maintiennent l'état de mon domaine seront également prêts à vous assister au besoin.
Douce Anja, je vous en prie, assurez-vous de demeurer dans un endroit sécuritaire, au moins jusqu'à mon arrivée en ville. Je tiens à vous comme à la prunelle de mes yeux ; après un incident pareil, et si la blessure qui en a résulté est aussi grave que vous me l'avez décrite, vous devez absolument prendre du repos afin de guérir au mieux. Dès que je serai en mesure de venir vous rejoindre, je m'assurerai personnellement de votre guérison et vous n'échapperez pas à ma vigilance. Comme je vous l'ai mentionné précédement, si l'envie vous prend d'emménager au domaine, mes employés s'assureront de vous assister si vous en faites la demande, et je vous assure que vous serez entre de bonnes mains.
En espérant, malgré les circonstances, que cette réponse vous trouve en meilleure forme,
Navsegda tvoy*,
- Lady Yesfir Izbranova.
* Signifie "Tienne à jamais".
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