Page 2 sur 2 • 1, 2
Invité
Invité
Sam 4 Jan 2020 - 20:29
J'hôchais les épaules d'un air un peu navré face à sa réplique évidente. Évidemment, il en fallait très peu à un être humain pour dépasser son entendement. Il suffisait simplement de le frôler légèrement dans ses certitudes pour provoquer une réaction immédiate dans l'incompréhension et le planter dans la peur ou la colère, entre autres choses. En réalité, j'en savais bien quelque chose, pour m'y être heurté à maintes reprises. Et pourtant, je pouvais bien me qualifier d'être humain à part entière, ce qui ne relevait pas nécessairement d'une évidence pour tout le monde. Enfin tout du moins, pour les personnes éclairées dans ma psychologie, où elles pouvaient déceler chez moi quelque chose de plus décontenançant comme une menace sourde. Ce qui était assez amusant, était l'idée d'être un petit monstre pourtant bien mortel alors que d'autres créatures terrifiantes grouillaient dans notre monde allant au delà de notre imagination, dont on ne saisissait même pas l'existence.
Plus d'un tournerait effectivement fou.
Évidemment, je ne me statuais pas au même rang qu'eux. D'ailleurs, je ne statuais jamais de rang à qui que ce soit. Pour ma part, je relayais chaque être vivant au même niveau. Je n'y faisais là aucune différence de traitement, bien que je distinguais tout de même les facettes qui permettaient de nous dissocier. Parce qu'après tout... Nous étions tous un peu les mêmes, humains ou bien, autres créatures sur un plan bien précis. Il pouvait nous blâmer autant qu'il le voulait, ses aspirations n'étaient pas si différentes des nôtres. Destruction. Contrôler. Manipuler. Et de toute cette noirceur, faire jaillir l'espoir.
Mon visage affichait une mine éteinte face à ses propos teintés d'une rancœur aiguisée. En réalité, je me sentais plutôt las. C'était toujours le même scénario, la même rengaine, la même panoplie assourdissante de haine et de crachats portés sur autrui. Autant dire : je trouvais ça assez pathétique. J'étais de toute façon, incapable de ressentir la moindre compassion pour ce genre de choses. Cela me permettait par contre d'être lucide sur ce constat purement objectif. Même si au fond, je ne voyais aucun inconvénient à ce qu'il mette à feu et à sang la planète entière, je serais sûrement mort à ce moment là. Mais ensuite ? Il fallait bien des nuisibles pour comprendre où se situer sur l'échelle de l’humanité entière. Cette réflexion me fit penser à la première discussion que j'avais eu avec Hideko. Chaque être, aussi inutile pouvait-il paraître, possédait son intégrité formelle sous forme d'un outil de mesure nécessaire pour y projeter son propre reflet et y recevoir son verdict.
Quel intérêt donc de tout massacrer ? En quoi valait-il mieux ? En quoi valait-on moins ?
Nous étions tous les mêmes, sans aucune équivoque.
Je fis un pas sur le côté pour aller m'asseoir en face, dos au mur. Je me laissais tomber lentement sur le bitume, regagnant un peu de ma chaleur corporelle mais assez fatigué, tout en poursuivant de l'observer d'un œil attentif.
-Je suis bien aux faits concernant vos dires. Après tout, vous vous adressez à un humain, me décidai-je enfin à répondre sobrement, mais vous avancez également que dans votre monde, vous connaissez aussi des discordances entre espèces. Des différends, qui, je l'ose croire, sont basés sur ces mêmes fondamentaux, tels que la haine, le pouvoir, la différence... Je suppose qu'il n'y a donc pas une catégorie d'être vivant pour rattraper l'autre, quoique vous soyez.
Je laissais un petit temps de latence s'acheminer pour poser mon esprit. J'étais nettement indifférent à ces causes. Mais je pouvais avancer avec certitude que même les animaux avaient plus de mérite sur ce terrain là. Eux au moins, ne possédaient pas toutes ces états d'âme fluctuantes qui amorceraient un quelconque conflit dévastateur. Bien-sûr, il y avait toujours des individus pour se détacher du lot. Même dans le mal ultime, sévissait une lueur lumineuse dans les ténèbres. Mais parfois, une étincelle bienveillante ne suffisait pas pour éteindre les discordes entre plusieurs groupes, trop occupés à camper sur ses positions. Alors dans la logique des choses, on s'entretuait à l'infini.
Ce qui, à méditer, ne me dérangeait pas outre mesure. Il y avait une forme de beauté existentielle, dans le Chaos ultime.
Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de me recroqueviller sur moi-même la tête coincée entre mes genoux. Cet homme, ou plutôt, ce Diable à la cuirasse rouge, puait la vengeance et la colère à des kilomètres à la ronde. Je le sentais aisément, cette noirceur vibrer dans l'air tout autour de lui, malgré qu'il ait repris sa forme correcte. Je ne pouvais vraisemblablement pas me détacher de cette sensation désagréable. Cet accomplissement sur lequel il prévoyait de se promener pour atteindre le sommet, pour faire quoi ensuite ? Je ne comprenais délibérément pas pourquoi les gens s'évertuaient à vouloir toucher les étoiles – ou le fond- quand il n'y avait rien après, quelque soit le motif. Quelle horreur que de ne plus avoir de raison de vivre. Cette crainte morbide de l'ennui dont je souhaitais absolument me soustraire me rendait passablement irrité. Fort heureusement, je n'étais pas comme lui sur ce point là. Un jour ou l'autre, je rencontrerais la mort et n'aurais jamais à subir le désarroi d'une vie agencée par une routine envahissante. Mais lui ?
-Et après ? En admettant que ce monde soit éradiqué, vous n'avez pas la crainte de disparaître vous aussi ? Enfin je veux dire, d'être dépossédé de votre colère une fois le tableau achevé, qu'est ce que c'est supposé faire de vous ensuite ? Vous n'avez pas peur que votre vie devienne une répétition assommante ? Un Néant où vous y traînez juste vos pieds ? Ou un paradis créé par vos soins, où se contenter de respirer ? Est-ce que cela en vaut véritablement la peine ? Je dois avouer que cela me rend étrangement anxieux, même si je ne serais peut-être plus là pour le constater.
Je relevais ensuite le nez en l'observant toujours de cette expression rigide et plate, comme si mon âme avait choisi d'aller en vacances. Un visage de poupon sur lequel s'était posé la marque d'une ombre cinglante. Supposons que la race humaine disparaisse et que ce clan dont il parlait sans émettre de nom dessus devait pourrir aussi... Que lui restait-il comme but à poursuivre ? Une sorte de jardin d'Eden où tous ses congénères vivront heureux et riant jusqu'à la fin des temps ? C'était presque à mourir de rire. Ou à mourir tout court. Quelle vie creuse, que de se soumettre au bonheur sans une pointe de sang pour distraire ses sens, même si ce devait être pour tordre vos boyaux. Je ne m'imaginais décemment pas vivre dans un univers sain d'esprit. Quelle nuisance. Quelle fatalité extrême. Quelle maléfice, que de s'endormir sur ses lauriers sans éprouver le moindre bleu à l'âme.
Ne pas se sentir juste... Vivant. La paix. Le pire schéma du monde, celui qui pousse à l'extinction même de l'essence de votre existence. Un monde, où je n'aurais décemment plus ma place.
Personnellement, c'était très exactement ce qui pouvait me rendre cinglé au point de me pousser dans des bords qu'Irina aurait voulu m'éviter. Générer la souffrance, pour bousculer les événements et rester en mouvement perpétuel. En soi, ce n'était pas mon genre de vouloir impunément faire du mal, tant que je n'avais pas une véritable raison. Je préférais largement déplacer mes pions minutieusement sans éveiller les doutes et observer le scénario se dérouler comme je l'entendais ou avec les imprévus qui se pointaient sur la trame. Cela me permettait de me perfectionner lorsque je me retrouvais à gérer une situation différente du programme. Encore un fragment de la logique de ma psychiatre. Je pouvais donc par la suite, élever mon taux d'anticipation et faire en sorte de déconstruire mon jeu pour le reformer dans une suite différente mais toujours aussi éloquente. Exactement comme lorsque je me faisais le maître ou l'arbitre des jeux glauques que je pouvais organiser sur le deep web.
Mais mon regard s'éveilla à nouveau lorsqu'il s'agissait d'aborder le sujet brûlant qui m'intéressait de très près. Mon euphorie venait de me quitter en un claquement de doigt, faisant émerger cette étincelle vive au creux de mes yeux marrons, me rendant un peu plus... Humain.
-Vous savez, Roi de la Géhenne, la seule chose qui peut me rendre fou, c'est de ne plus rien connaître qui puisse distraire mon esprit. Je ne comprends pas pourquoi les humains sont aussi réticents à l'idée qu'une autre forme de vie supérieure en capacités puisse autant les pousser à vouloir vous déposséder. Personnellement, je suis presque fâché que l'on puisse me cacher une telle réalité.
J'avais bien saisi qu'il ne fallait pas lui jouer de mauvais tours. Je ne comptais pas retourner ma veste de toute façon, même si en soi, jurer loyauté me paraissait appartenir à des temps anciens. Toutefois, la seule personne à qui je restais fidèle, n'était autre que moi-même et personne d'autre. Si j'acceptais de marcher à ses côtés, c'était par pure satisfaction. Mais tant qu'il avait de la culture à m'offrir, je ne risquais pas de lui faire faux bond. A vrai dire, c'était bien la seule manière de me tenir dans son cercle. Néanmoins, il s'agissait tout de même d'une créature surnaturelle, je ne pouvais pas donc me permettre d'user de mes fourberies habituelles sous peine de m'exposer à des graves conséquences. Je ne craignais pas grand monde, je ne connaissais pas non plus la peur, mais je savais reconnaître mes limites face à cet individu. Et un fossé nous séparait amplement.
-Hm...
Je me mis à réfléchir à ses conditions prononcées dans une forme menaçante mais qui me paraissaient largement envisageables, même si je me devais de mettre ma liberté de côté. C'était assez déplaisant, puisque j'avais déjà fait cette expérience désagréable d'être enchaîné à une personnalité dont je venais à peine de m'extraire. Toutefois, l'apport de Fujibayashi n'avait pas été négligeable. Loin de là. Et si je souhaitais pimenter mon existence, son offre était plus que réjouissante, quitte à jouer le brave petit soldat obéissant auprès du Roi des Enfers. C'était vraiment... Excitant.
-Dans ce cas, je ferais comme cela vous convient. Étant donné les enjeux, je tâcherai de me montrer très sage.
Je lui lançais un sourire malin, quand bien même les bases avaient bien été posées. J'étais aux faits. Un faux pas et je finissais dans les flammes. C'était bien noté. Néanmoins, je méditais à mon entourage un court instant. Il disait certainement vrai. Peut-être côtoyais-je des personnes de son calibre sans en avoir la moindre idée. Un frémissement exalté parcourut mon dos. Autant dire, tous ces secrets me rendaient particulièrement effarouchés.
Mon regard fut soudainement attiré par un scarabée qui traînait par là sur le bitume. Tandis qu'il m'expliquait ses règles, je l'attrapais soigneusement entre mes doigts fins pour le porter à hauteur de mes yeux. Mais quand il aborda le troisième commandement, j'écrasais la bestiole dont ressortait un liquide opaque jaune avant de le toiser d'en bas, arquant un sourcil assez intrigué.
A son sourire, je devinais qu'il était assez satisfait par le petit effet procuré.
Il voulait m'accorder trois vœux ? Voilà qui était fortement intéressant. C'était déjà exquis jusque là mais alors, c'était bien la cerise sur le gâteau. Toutefois, je me demandais bien jusqu'à quel point il pouvait respecter un souhait. Si je pouvais déterminer jusqu'à quel sommet son pouvoir s'étendait dans la réalisation d'un vœu, cela me serait fortement utile pour la suite de mon existence. Cette nouvelle tangente apportée sur un plateau d'argent en ma possession, était une aubaine si je devais en faire usage à des fins disons... Bénéfiques à mon instar.
-Cela tombe sous le sens. Je ne me vois pas vraiment hurler à la terre entière des informations à votre propos. Aucun intérêt. Mais concernant votre cadeau au sujet de ces vœux, je suis particulièrement surpris que vous puissiez m'en offrir trois. Pas que cela ne me fasse pas plaisir, bien au contraire, mais ces vœux ne peuvent-ils pas se retourner contre vous s'ils sont bien formulés ?
Ce Tibalt au nom de tous, était craint en plus d'être respecté dans le monde des mortels. Rien de plus normal, quand on découvrait l'engin. Mais s'il faisait ça pour tous ses employés, n'y avait-il pas un risque qu'un souhait puisse lui faire défaut ? Pas forcément l'anéantir, mais au moins le mettre dans l'embarras. Bon déjà, fallait-il encore pouvoir y penser et même en y songeant, encore fallait-il bien déterminer sous toutes les coutures la teneur de la requête. Je n'étais peut-être qu'une bestiole à ses yeux mais j'avais de la suite dans les idées et ça, personne ne pouvait me le retirer.
-Jusqu'où pouvez-vous aller dans la réalisation d'un souhait ? Y'a t-il des conditions particulières d'exécution ?
Je préférais m'assurer des circonstances et de l'envergure de ce don avant d'en faire usage. Pour être sincère, j'étais plutôt méfiant.
-Je préfère conserver ces cartouches à mon actif en cas de besoin, si cela ne vous dérange pas. J'aime particulièrement le suspens et je ne suis pas du genre à gaspiller négligemment. Pour le moment, ce qui m'intéresse, c'est tout ce que vous avez à m'apprendre sur le monde et ses résidents. Ce qui me semble déjà être un gros morceau, en vue de ce que vous avez déjà raconté.
En soi, je m'estimais assez chanceux. D'un côté, il m'éduquerait à sa façon, tel un formateur à propos de ce voile parallèle se faufilant comme une ombre sur notre existence. Et de l'autre, j'avais Hideko Matsudara, qui me confectionnait par rapport à notre passion numérique commune.
J'estimais véritablement être entre de bonnes mains. Enfin. De mon point de vue, en tout cas.
Plus d'un tournerait effectivement fou.
Évidemment, je ne me statuais pas au même rang qu'eux. D'ailleurs, je ne statuais jamais de rang à qui que ce soit. Pour ma part, je relayais chaque être vivant au même niveau. Je n'y faisais là aucune différence de traitement, bien que je distinguais tout de même les facettes qui permettaient de nous dissocier. Parce qu'après tout... Nous étions tous un peu les mêmes, humains ou bien, autres créatures sur un plan bien précis. Il pouvait nous blâmer autant qu'il le voulait, ses aspirations n'étaient pas si différentes des nôtres. Destruction. Contrôler. Manipuler. Et de toute cette noirceur, faire jaillir l'espoir.
Mon visage affichait une mine éteinte face à ses propos teintés d'une rancœur aiguisée. En réalité, je me sentais plutôt las. C'était toujours le même scénario, la même rengaine, la même panoplie assourdissante de haine et de crachats portés sur autrui. Autant dire : je trouvais ça assez pathétique. J'étais de toute façon, incapable de ressentir la moindre compassion pour ce genre de choses. Cela me permettait par contre d'être lucide sur ce constat purement objectif. Même si au fond, je ne voyais aucun inconvénient à ce qu'il mette à feu et à sang la planète entière, je serais sûrement mort à ce moment là. Mais ensuite ? Il fallait bien des nuisibles pour comprendre où se situer sur l'échelle de l’humanité entière. Cette réflexion me fit penser à la première discussion que j'avais eu avec Hideko. Chaque être, aussi inutile pouvait-il paraître, possédait son intégrité formelle sous forme d'un outil de mesure nécessaire pour y projeter son propre reflet et y recevoir son verdict.
Quel intérêt donc de tout massacrer ? En quoi valait-il mieux ? En quoi valait-on moins ?
Nous étions tous les mêmes, sans aucune équivoque.
Je fis un pas sur le côté pour aller m'asseoir en face, dos au mur. Je me laissais tomber lentement sur le bitume, regagnant un peu de ma chaleur corporelle mais assez fatigué, tout en poursuivant de l'observer d'un œil attentif.
-Je suis bien aux faits concernant vos dires. Après tout, vous vous adressez à un humain, me décidai-je enfin à répondre sobrement, mais vous avancez également que dans votre monde, vous connaissez aussi des discordances entre espèces. Des différends, qui, je l'ose croire, sont basés sur ces mêmes fondamentaux, tels que la haine, le pouvoir, la différence... Je suppose qu'il n'y a donc pas une catégorie d'être vivant pour rattraper l'autre, quoique vous soyez.
Je laissais un petit temps de latence s'acheminer pour poser mon esprit. J'étais nettement indifférent à ces causes. Mais je pouvais avancer avec certitude que même les animaux avaient plus de mérite sur ce terrain là. Eux au moins, ne possédaient pas toutes ces états d'âme fluctuantes qui amorceraient un quelconque conflit dévastateur. Bien-sûr, il y avait toujours des individus pour se détacher du lot. Même dans le mal ultime, sévissait une lueur lumineuse dans les ténèbres. Mais parfois, une étincelle bienveillante ne suffisait pas pour éteindre les discordes entre plusieurs groupes, trop occupés à camper sur ses positions. Alors dans la logique des choses, on s'entretuait à l'infini.
Ce qui, à méditer, ne me dérangeait pas outre mesure. Il y avait une forme de beauté existentielle, dans le Chaos ultime.
Toutefois, je ne pouvais m'empêcher de me recroqueviller sur moi-même la tête coincée entre mes genoux. Cet homme, ou plutôt, ce Diable à la cuirasse rouge, puait la vengeance et la colère à des kilomètres à la ronde. Je le sentais aisément, cette noirceur vibrer dans l'air tout autour de lui, malgré qu'il ait repris sa forme correcte. Je ne pouvais vraisemblablement pas me détacher de cette sensation désagréable. Cet accomplissement sur lequel il prévoyait de se promener pour atteindre le sommet, pour faire quoi ensuite ? Je ne comprenais délibérément pas pourquoi les gens s'évertuaient à vouloir toucher les étoiles – ou le fond- quand il n'y avait rien après, quelque soit le motif. Quelle horreur que de ne plus avoir de raison de vivre. Cette crainte morbide de l'ennui dont je souhaitais absolument me soustraire me rendait passablement irrité. Fort heureusement, je n'étais pas comme lui sur ce point là. Un jour ou l'autre, je rencontrerais la mort et n'aurais jamais à subir le désarroi d'une vie agencée par une routine envahissante. Mais lui ?
-Et après ? En admettant que ce monde soit éradiqué, vous n'avez pas la crainte de disparaître vous aussi ? Enfin je veux dire, d'être dépossédé de votre colère une fois le tableau achevé, qu'est ce que c'est supposé faire de vous ensuite ? Vous n'avez pas peur que votre vie devienne une répétition assommante ? Un Néant où vous y traînez juste vos pieds ? Ou un paradis créé par vos soins, où se contenter de respirer ? Est-ce que cela en vaut véritablement la peine ? Je dois avouer que cela me rend étrangement anxieux, même si je ne serais peut-être plus là pour le constater.
Je relevais ensuite le nez en l'observant toujours de cette expression rigide et plate, comme si mon âme avait choisi d'aller en vacances. Un visage de poupon sur lequel s'était posé la marque d'une ombre cinglante. Supposons que la race humaine disparaisse et que ce clan dont il parlait sans émettre de nom dessus devait pourrir aussi... Que lui restait-il comme but à poursuivre ? Une sorte de jardin d'Eden où tous ses congénères vivront heureux et riant jusqu'à la fin des temps ? C'était presque à mourir de rire. Ou à mourir tout court. Quelle vie creuse, que de se soumettre au bonheur sans une pointe de sang pour distraire ses sens, même si ce devait être pour tordre vos boyaux. Je ne m'imaginais décemment pas vivre dans un univers sain d'esprit. Quelle nuisance. Quelle fatalité extrême. Quelle maléfice, que de s'endormir sur ses lauriers sans éprouver le moindre bleu à l'âme.
Ne pas se sentir juste... Vivant. La paix. Le pire schéma du monde, celui qui pousse à l'extinction même de l'essence de votre existence. Un monde, où je n'aurais décemment plus ma place.
Personnellement, c'était très exactement ce qui pouvait me rendre cinglé au point de me pousser dans des bords qu'Irina aurait voulu m'éviter. Générer la souffrance, pour bousculer les événements et rester en mouvement perpétuel. En soi, ce n'était pas mon genre de vouloir impunément faire du mal, tant que je n'avais pas une véritable raison. Je préférais largement déplacer mes pions minutieusement sans éveiller les doutes et observer le scénario se dérouler comme je l'entendais ou avec les imprévus qui se pointaient sur la trame. Cela me permettait de me perfectionner lorsque je me retrouvais à gérer une situation différente du programme. Encore un fragment de la logique de ma psychiatre. Je pouvais donc par la suite, élever mon taux d'anticipation et faire en sorte de déconstruire mon jeu pour le reformer dans une suite différente mais toujours aussi éloquente. Exactement comme lorsque je me faisais le maître ou l'arbitre des jeux glauques que je pouvais organiser sur le deep web.
Mais mon regard s'éveilla à nouveau lorsqu'il s'agissait d'aborder le sujet brûlant qui m'intéressait de très près. Mon euphorie venait de me quitter en un claquement de doigt, faisant émerger cette étincelle vive au creux de mes yeux marrons, me rendant un peu plus... Humain.
-Vous savez, Roi de la Géhenne, la seule chose qui peut me rendre fou, c'est de ne plus rien connaître qui puisse distraire mon esprit. Je ne comprends pas pourquoi les humains sont aussi réticents à l'idée qu'une autre forme de vie supérieure en capacités puisse autant les pousser à vouloir vous déposséder. Personnellement, je suis presque fâché que l'on puisse me cacher une telle réalité.
J'avais bien saisi qu'il ne fallait pas lui jouer de mauvais tours. Je ne comptais pas retourner ma veste de toute façon, même si en soi, jurer loyauté me paraissait appartenir à des temps anciens. Toutefois, la seule personne à qui je restais fidèle, n'était autre que moi-même et personne d'autre. Si j'acceptais de marcher à ses côtés, c'était par pure satisfaction. Mais tant qu'il avait de la culture à m'offrir, je ne risquais pas de lui faire faux bond. A vrai dire, c'était bien la seule manière de me tenir dans son cercle. Néanmoins, il s'agissait tout de même d'une créature surnaturelle, je ne pouvais pas donc me permettre d'user de mes fourberies habituelles sous peine de m'exposer à des graves conséquences. Je ne craignais pas grand monde, je ne connaissais pas non plus la peur, mais je savais reconnaître mes limites face à cet individu. Et un fossé nous séparait amplement.
-Hm...
Je me mis à réfléchir à ses conditions prononcées dans une forme menaçante mais qui me paraissaient largement envisageables, même si je me devais de mettre ma liberté de côté. C'était assez déplaisant, puisque j'avais déjà fait cette expérience désagréable d'être enchaîné à une personnalité dont je venais à peine de m'extraire. Toutefois, l'apport de Fujibayashi n'avait pas été négligeable. Loin de là. Et si je souhaitais pimenter mon existence, son offre était plus que réjouissante, quitte à jouer le brave petit soldat obéissant auprès du Roi des Enfers. C'était vraiment... Excitant.
-Dans ce cas, je ferais comme cela vous convient. Étant donné les enjeux, je tâcherai de me montrer très sage.
Je lui lançais un sourire malin, quand bien même les bases avaient bien été posées. J'étais aux faits. Un faux pas et je finissais dans les flammes. C'était bien noté. Néanmoins, je méditais à mon entourage un court instant. Il disait certainement vrai. Peut-être côtoyais-je des personnes de son calibre sans en avoir la moindre idée. Un frémissement exalté parcourut mon dos. Autant dire, tous ces secrets me rendaient particulièrement effarouchés.
Mon regard fut soudainement attiré par un scarabée qui traînait par là sur le bitume. Tandis qu'il m'expliquait ses règles, je l'attrapais soigneusement entre mes doigts fins pour le porter à hauteur de mes yeux. Mais quand il aborda le troisième commandement, j'écrasais la bestiole dont ressortait un liquide opaque jaune avant de le toiser d'en bas, arquant un sourcil assez intrigué.
A son sourire, je devinais qu'il était assez satisfait par le petit effet procuré.
Il voulait m'accorder trois vœux ? Voilà qui était fortement intéressant. C'était déjà exquis jusque là mais alors, c'était bien la cerise sur le gâteau. Toutefois, je me demandais bien jusqu'à quel point il pouvait respecter un souhait. Si je pouvais déterminer jusqu'à quel sommet son pouvoir s'étendait dans la réalisation d'un vœu, cela me serait fortement utile pour la suite de mon existence. Cette nouvelle tangente apportée sur un plateau d'argent en ma possession, était une aubaine si je devais en faire usage à des fins disons... Bénéfiques à mon instar.
-Cela tombe sous le sens. Je ne me vois pas vraiment hurler à la terre entière des informations à votre propos. Aucun intérêt. Mais concernant votre cadeau au sujet de ces vœux, je suis particulièrement surpris que vous puissiez m'en offrir trois. Pas que cela ne me fasse pas plaisir, bien au contraire, mais ces vœux ne peuvent-ils pas se retourner contre vous s'ils sont bien formulés ?
Ce Tibalt au nom de tous, était craint en plus d'être respecté dans le monde des mortels. Rien de plus normal, quand on découvrait l'engin. Mais s'il faisait ça pour tous ses employés, n'y avait-il pas un risque qu'un souhait puisse lui faire défaut ? Pas forcément l'anéantir, mais au moins le mettre dans l'embarras. Bon déjà, fallait-il encore pouvoir y penser et même en y songeant, encore fallait-il bien déterminer sous toutes les coutures la teneur de la requête. Je n'étais peut-être qu'une bestiole à ses yeux mais j'avais de la suite dans les idées et ça, personne ne pouvait me le retirer.
-Jusqu'où pouvez-vous aller dans la réalisation d'un souhait ? Y'a t-il des conditions particulières d'exécution ?
Je préférais m'assurer des circonstances et de l'envergure de ce don avant d'en faire usage. Pour être sincère, j'étais plutôt méfiant.
-Je préfère conserver ces cartouches à mon actif en cas de besoin, si cela ne vous dérange pas. J'aime particulièrement le suspens et je ne suis pas du genre à gaspiller négligemment. Pour le moment, ce qui m'intéresse, c'est tout ce que vous avez à m'apprendre sur le monde et ses résidents. Ce qui me semble déjà être un gros morceau, en vue de ce que vous avez déjà raconté.
En soi, je m'estimais assez chanceux. D'un côté, il m'éduquerait à sa façon, tel un formateur à propos de ce voile parallèle se faufilant comme une ombre sur notre existence. Et de l'autre, j'avais Hideko Matsudara, qui me confectionnait par rapport à notre passion numérique commune.
J'estimais véritablement être entre de bonnes mains. Enfin. De mon point de vue, en tout cas.
Invité
Invité
Ven 10 Jan 2020 - 17:03
La mine du jeune homme trahissait l’existence d’une certaine lassitude, comme si rien ne l’atteignait vraiment ne saurait jamais le faire. C’est cette somptueuse possibilité qui me touche au plus profond, l’idée d’avoir à mon service une personne qui sera plus proche du robot sans âme que d'un être vivant. Les humains sont tellement prompts à éprouver des scrupules. Que c’est écœurant ! Mais lui, lui est différent. En plus d’être doté d'un talent certain dans son domaine, il ne sera que des plus utiles.
Je ne pouvais pas retenir un petit rire étouffé lorsqu’il décrit à merveille les rapports des êtres du monde invisible comme je le nomme. Il est vrai qu’on ne peut pas vraiment dire que les vampires, les lycans, sorciers ou changelins sont de ceux qui relèvent le niveau général de ce qui pense à la surface de ce caillou.
Ce petit est malin et peut-être que j'entrerai dans les détails, mais pas dans un tel lieu, pas maintenant. Il faut qu’il décante un peu ce qu’il vient d’apprendre pour pouvoir saisir ultérieurement l’importance de mes révélations futures.
Cela m’étonne particulièrement qu’il ne voit pas la raison évidente d’un tel secret sur l’existence des créatures surnaturelle et elle n’est pas facteur d’une décision humaine tant qu’à cause de leurs actes passés. Il fût un temps lointain où j'avais encore une certaine bienveillance avec les sorciers. Une époque, avant que la réalité de l’absence de compassion pour leurs créations perdues et errantes ne soit une réalité m’explosant au visage. Ma colère et mon envie de vengeance n’est pas le résultat d’un simple chagrin d’amour, ce serait une raison bien trop triviale, l’existence d’un sorcier étant bien plus éphémère que la mienne, je ne me suis pas figuré que notre idylle eut été celui d’une vie. La trahison, voilà la chose qui est une bonne raison de vouloir se venger. Les sorciers ne sont mus que par l’envie de faire disparaître ce qu’ils qualifient “d’erreur”, voulant nous balayer sous le tapis pour ne pas avoir à affronter leur histoire. Les sorciers ne sont rien de plus que des lâches se parant du masque de l'érudition, une race méprisable au plus haut point tant ils sont aveugles à leur propre sottise.
Je préférai garder pour moi pour le moment cette réflexion tandis que je poursuivis mon plaidoyer. L’énonciation des règles qu’il acceptait pleinement et entièrement dès lors où il passait à mon service, ou plutôt sous mon tutorat.
La conversation que nous avions venait de prendre un tout autre tour alors qu’il écrasât une bête par réflexe ou surprise lorsqu’il compris ma troisième règle. Je n’avais même pas parlé de vœux, mais bien de services comme le diable le ferait, mais cette règle de trois devenue si convenue et populaire trahissait ce que c’était en vérité. Il était malin, mais surtout curieux d’en savoir plus.
Je lui tendis la main pour l’aider à se relever, comme si c’était là un accord tacite de notre nouvelle relation.
En le relevant j’eus une certain pensé que je laissais échapper à voix haute.
Qu’elle ironie quand on y pense... Les humains gagnent une guerre qu’ils ne s’imaginent même pas mener.
Je ne pouvais pas retenir un petit rire étouffé lorsqu’il décrit à merveille les rapports des êtres du monde invisible comme je le nomme. Il est vrai qu’on ne peut pas vraiment dire que les vampires, les lycans, sorciers ou changelins sont de ceux qui relèvent le niveau général de ce qui pense à la surface de ce caillou.
Tibalt ▬ Sans caricaturer, je pense qu’on l’on peut affirmer que vous êtes dans le vrai. Est-ce que ce sont les humains si nombreux qui influencent les êtres pensants pour être à leur niveau ou est-ce que tout ce qui pense est destiné à tendre vers le conflit, je ne saurais le dire. Je n’ai connaissance que de ce qui se trouve dans ma propre tête et déjà, ma façon de penser et voir le monde dépasserait ta capacité à l’entendre.Aucun être vivant à ma connaissance n’a vraiment été en mesure de me faire admettre qu’il est supérieur aux autres. En réalité, je pense bien que ce qui pense a été influencé par le nombre d’humain sur terre. Les changelins auraient pu demeurer plus proches des animaux et de la nature sans la présence et la perfidie humaine. Quant aux sorciers, ils sont bien plus humains qu’ils ne l’admettront jamais.
Ce petit est malin et peut-être que j'entrerai dans les détails, mais pas dans un tel lieu, pas maintenant. Il faut qu’il décante un peu ce qu’il vient d’apprendre pour pouvoir saisir ultérieurement l’importance de mes révélations futures.
Tibalt ▬ Je pourrais te répondre, t’en dévoiler davantage et tu comprendrais alors ma façon de parler, de présenter l’avenir du monde que j’entrevois. Il m’est d’avis pour l’heure que ce n’est ni le lieu ni le moment opportun pour une leçon sur le monde invisible dont vous avez encore tout à apprendre mon nouvel apprenti.Pour l’heure il me prend surement encore pour le Diable ou un esprit assimilé en tout cas. Il est à des années lumières de s’imaginer se trouver en ce moment même devant un feu vivant, un élément doté de la pensée se nourrissant de la chaleur et des flammes. Mon modèle de pensée est bien différent de celui d’un être vivant organique, mon développement et mon Umwelt étant bien singulier.
Tibalt ▬ Vivre sans but peut paraître dérisoire à bien égard en tout cas je vous l’accorde. Le fait est que beaucoup de créature sur Terre se contente de subvenir à leurs besoins élémentaires et rien de plus. Mais je vous rassure. L’humanité est une source d’amusement illimité pour une personne comme moi et je ne compte pas faire brûler littéralement l'ensemble du monde. Après tout. Vous êtes sans doute assez intelligent pour voir qu’il est déjà en proie aux flammes sans que personne ne fasse rien pour le sauver.Le monde est devenu, à moins qu’il ne le fût dès sa création, un creuset où tout finira par exploser un jour où l’autre. Ce qui me chagrinerai presque c’est en effet comme il en vint juste après au fait que le monde invisible se dissimule à la conscience humaine, mais ce n’est pas sans raison non plus.
Cela m’étonne particulièrement qu’il ne voit pas la raison évidente d’un tel secret sur l’existence des créatures surnaturelle et elle n’est pas facteur d’une décision humaine tant qu’à cause de leurs actes passés. Il fût un temps lointain où j'avais encore une certaine bienveillance avec les sorciers. Une époque, avant que la réalité de l’absence de compassion pour leurs créations perdues et errantes ne soit une réalité m’explosant au visage. Ma colère et mon envie de vengeance n’est pas le résultat d’un simple chagrin d’amour, ce serait une raison bien trop triviale, l’existence d’un sorcier étant bien plus éphémère que la mienne, je ne me suis pas figuré que notre idylle eut été celui d’une vie. La trahison, voilà la chose qui est une bonne raison de vouloir se venger. Les sorciers ne sont mus que par l’envie de faire disparaître ce qu’ils qualifient “d’erreur”, voulant nous balayer sous le tapis pour ne pas avoir à affronter leur histoire. Les sorciers ne sont rien de plus que des lâches se parant du masque de l'érudition, une race méprisable au plus haut point tant ils sont aveugles à leur propre sottise.
Je préférai garder pour moi pour le moment cette réflexion tandis que je poursuivis mon plaidoyer. L’énonciation des règles qu’il acceptait pleinement et entièrement dès lors où il passait à mon service, ou plutôt sous mon tutorat.
La conversation que nous avions venait de prendre un tout autre tour alors qu’il écrasât une bête par réflexe ou surprise lorsqu’il compris ma troisième règle. Je n’avais même pas parlé de vœux, mais bien de services comme le diable le ferait, mais cette règle de trois devenue si convenue et populaire trahissait ce que c’était en vérité. Il était malin, mais surtout curieux d’en savoir plus.
Tibalt ▬Allons très cher apprenti. Je vous pensais plus sagace que cela. Réfléchissez un peu plus. Prouvez-moi que vous savez penser avec justesse et perspicacité.Je ne peux afficher ainsi le fait d’être aussi ancestral et avoir eu la possibilité d’un vœu qui se retourne contre moi. S’il est aussi intelligent qu’il en a l’air il comprendre que ce genre de géni affecté par ses vœux n’est bon que dans les fables mielleuses pour enfants.
Tibalt ▬ Toutefois je vais tâcher de vous exposer la chose. Utilisez le verbe souhaiter dans une phrase, ou un terme ayant une grande proximité. Ensuite, la volonté du souhait ! Sans quoi, dire simple que vous souhaitez un verre d’eau serait un vœu. Il faut de la conviction et surtout une volonté plus forte que la mienne. Mais c’est à peu près tout. Pour le reste nous verrons sur le tas.Il aura tôt fait de trouver son premier vœu comme tout le monde. Ce n’est pas le premier à essayer de faire un vœu pour m’avoir, mais personne ne sait que je peux aussi bien exaucer bêtement leur demande, comme jouer sur les mots au niveau même du destin pour enclencher un effet domino à leur encontre.
Mais vous avez raison de vouloir garder vos cartouches pour vous. Le monde est vaste et les possibilités sont infinies. En soi, il y a bien des dangers qui vous guettent vous et votre esprit avec ces sorciers tapis dans l’ombre déjà ou les loups-garous si déterminés à dévorer vos semblables.
Je lui tendis la main pour l’aider à se relever, comme si c’était là un accord tacite de notre nouvelle relation.
En le relevant j’eus une certain pensé que je laissais échapper à voix haute.
Tibalt ▬ Il est intéressant de voir à quel point votre espèce Nakida-san est primitive et faible. Pourtant, avec son nombre, elle représente une force qui balaye sur son chemin toutes les autres pour peu qu’elle fasse un effort collectif maintenant...Les sorciers devraient commencer à s’en rendre compte eux aussi. À moins qu’ils ne soient toujours aussi bornés qu’avant, mais certain doivent comprendre que le monde est passé dans un nouvelle Âge. L’ère du numérique et des armements toujours plus efficaces et technologiques va changer drastiquement le rapport de force. Les changelins sont directement affectés et si on ouvre les yeux on peut voir certaines actions que j’impute à leur espèce un peu partout dans le monde. Combien de temps avant que l’humanité n’en finisse avec toutes ces espèces ?
Qu’elle ironie quand on y pense... Les humains gagnent une guerre qu’ils ne s’imaginent même pas mener.
Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Mer 15 Jan 2020 - 19:16
Je ne m'attendais pas à ce qu'il puisse rire de ma remarque. Je pensais plutôt qu'il allait s'énerver, en bon être surnaturel susceptible, étant donné que je le mettais au même rang que les autres concernant ses intentions tout du moins. Mais le fait qu'il ait conscience qu'il n'y avait aucune espèce pour en rattraper une autre, me réconfortait quelque peu. En d'autres termes, ce n'était clairement pas un abruti qui tendait à défendre dents et griffes sa parfaite innocence, puisqu'il n'était pas plus propre qu'un autre. Pas plus propre qu'un humain non plus. Cela me rendait optimiste pour la suite concernant notre collaboration.
Toutefois, il ne pouvait clairement pas s'empêcher de s'affubler d'une certaine supériorité, ce qui m'agaçait légèrement. Évidemment que sa façon de penser dépassait mon entendement, je ne voyais pas le même monde que lui à mon échelle, étant ignorant au sujet de l'environnement qui m'entourait. Alors pourquoi le préciser encore et toujours ? Je préférais laisser tomber, je n'avais pas envie de perdre mon temps. Néanmoins, je clignais des yeux à l'énoncé de son raisonnement. Il songeait que nous, êtres humains, pouvions être potentiellement l'influence même de toutes ces conséquences, sur les autres êtres. Hm... Il est vrai que le propre de l'humain est de modifier son environnement à sa guise pour s'y aménager confortablement, quitte à écraser l'équilibre d'autres espèces. Avec les animaux, par exemple. Mais sa seconde théorie, me paraissait plus crédible.
Je penchais la tête sur le côté, un peu songeur.
-Je pense sincèrement que les individus, qu'importe ce qu'ils sont, tendent toujours à s'entrechoquer les uns aux autres, avançais-je pensivement, chacun a sa vision des choses et possède la fâcheuse tendance à vouloir l'appliquer au reste du monde, parce que leur logique sera forcément meilleure. Vous n'avez qu'à regarder dans votre tête et dans celles de ceux pour qui vous léguez une certaine haine pour en être convaincu. Ce n'est pas une question de races, « Tibalt-san », seulement d'état d'esprit individuel. Les humains auraient pu ne pas exister, vous trouverez toujours une raison valable pour vous entre-déchiqueter. Je dirais que c'est simplement... la loi de la Nature. On n'y peut rien.
Mes lacunes cognitives flagrantes me permettaient de posséder cet avantage que de prendre énormément de distance avec ce genre d'émotions. Mon manque d'empathie me permettait, ironiquement, d'être totalement impartiale vis à vis des espèces peuplant ce « caillou ». Cette différence, considérée comme un handicap pour beaucoup de personnes se signant comme « normaux », m'enrobait dans une sorte de manteau imperméable, puisque je ne m'impliquais jamais dans des débats de ce genre. Pour moi, ils se valaient tous. Ils demeuraient, sans équivoque, prisonniers de leurs rancœurs et de leurs blessures, les poussant à se détruire mutuellement. Les humains possèdent certes, énormément de torts mais je ne pensais véritablement pas que le monde serait bien meilleur sans eux. Peut-être un peu à la rigueur, mais pas vraiment beaucoup. Ca n'effacera jamais les dualités entre esprits.
-Nous y reviendrons à un autre moment alors, « sensei », ajoutais-je d'un petit sourire amical.
Je trouvais cela presque gentil de sa part de vouloir me rassurer au sujet de ses projets. Il est vrai que je m'inquiétais énormément d'un avenir sans aucun but. Cette idée me terrifiait, voir même me rongeait indéfiniment. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient se contenter de subvenir à leurs besoins sans avoir ne serait-ce, l'envie de grandir et prendre de l'ampleur dans ce bas monde. A vrai dire, je méprisais ouvertement ce genre d'individus. Mais à bien y réfléchir, je supposais qu'ils devaient souffrir moins que les autres. Moins que moi. Ils n'avaient aucune attente particulière dans leur vie. Mais moi, le désir ardent d'étancher ma curiosité m'habitait au point de me hanter. Toutefois, je lâchais un rire amusé quand il signifia que l'humanité était une source illimitée de distraction.
-Je ne peux que vous donner raison sur ce point là. D'ailleurs, c'est bien parce que notre monde est sincèrement enseveli par le feu qu'il en est comique. Pour ma part, il n'a pas besoin d'être sauvé. A mes yeux, la destruction reflète une certaine beauté attrayante dont il faut savoir attirer les flammes pour danser avec. Et autant dire, c'est encore plus satisfaisant quand cela vous carbonise.
Cynique, je me mis à éclater de rire dans une mauvaise grimace à cette possession malsaine qui pulsait dans mes veines. Je ressentais de nouveau cette excitation, parcourant le bout de mes doigts comme des petites piqûres d'insectes sous ma peau. La noirceur avalait mes pupilles ambrées et laissait entrevoir la fissure posée sur mon esprit. Une fracture dérangeante et sournoise, que je prenais soin de cacher sous des artifices quotidiennement mais que je lui offrais dans une entièreté totale. Tel un cadeau, que je lui tendais gracieusement.
Je repris toutefois vite le contrôle quand il souligna ma naïveté. Enfin, c'était un bien grand mot, je voulais seulement m'assurer de la portée de ces services. Il était finalement bien logique qu'il puisse jouer avec la nature des mots pour rétorquer dans le sens contraire du vœu élaboré. Après tout, c'était lui le génie, ici.
-Je tentais seulement ma chance, roi de la Géhenne. Même si ce n'est pas très fairplay de votre part, finalement.
Je lui lançais un clin d'oeil entendu. Il savait que j'étais décemment entrain de mesurer son potentiel et préférait être clair avec moi : si je jouais à ce petit jeu, je perdrais forcément. Très bien, j'acceptais cela humblement. Cependant, il y avait quand même quelques conditions à respecter. Déjà, la formulation de la phrase. Ensuite, la conviction et une volonté implacable. C'était facilement compréhensible. J'écarquillais ensuite les yeux, assez fière d'être sur la même longueur d'onde, tout en apprenant en même l'existence des sorciers. C'était assez fou. Bientôt j'apprendrais que les zombies, les goules, les fées et les vampires étaient aussi de la partie.
-Vous avez lu dans mes pensées ! Je préfère les conserver, si je devais me faire attraper par mes gardes. Simple précaution.
J'en saurais sûrement plus après.
Dans un élan, il me tendit ensuite la main sans que je m'y attende, pour me relever dans un marché silencieux. Je me remis donc debout sur mes deux jambes, un peu fébrile, mais je mettais un point d'honneur à rester solide. Étonnamment, il fit une remarque qu'il ne semblait pas avoir calculé sur l'instant et qui lui échappa ouvertement. A cette affirmation, j'haussais les épaules en lui souriant gentiment.
-Le nombre fait la force dans la faiblesse. Et de cette faiblesse, nous tirons également notre épingle du jeu en améliorant nos conditions. De cette fragilité est née le feu, les armes, la technologie... Je ne dis pas que nous avons un certain mérite mais nous avons appris à survivre, envers et contre tout, en perfectionnant nos moyens. C'est sûrement notre arme la plus fatale, que d'être simplement faibles.
C'était vraiment sacrément ironique mais je comprenais un peu trop bien cette philosophie. Je l'empruntais à longueur de temps. Paraître faible, me permettait d'avoir la main mise plus facilement sur mon entourage, qui ne soupçonnait même pas un instant l'étendue de ma prise sur leur conscience. C'était la même chose dans le cas présent.
Ils auraient tort de trop nous sous-estimer. Ils avaient irrémédiablement tort de penser qu'ils sont intouchables.
Un sourire glissa sur mes lèvres à cette pensée.
-J'ai hâte d'en savoir plus sur l'étendue de mon ignorance. Et j'ai aussi hâte de voir ce dont vous êtes capable et ce que vous réservez.
Toutefois, il ne pouvait clairement pas s'empêcher de s'affubler d'une certaine supériorité, ce qui m'agaçait légèrement. Évidemment que sa façon de penser dépassait mon entendement, je ne voyais pas le même monde que lui à mon échelle, étant ignorant au sujet de l'environnement qui m'entourait. Alors pourquoi le préciser encore et toujours ? Je préférais laisser tomber, je n'avais pas envie de perdre mon temps. Néanmoins, je clignais des yeux à l'énoncé de son raisonnement. Il songeait que nous, êtres humains, pouvions être potentiellement l'influence même de toutes ces conséquences, sur les autres êtres. Hm... Il est vrai que le propre de l'humain est de modifier son environnement à sa guise pour s'y aménager confortablement, quitte à écraser l'équilibre d'autres espèces. Avec les animaux, par exemple. Mais sa seconde théorie, me paraissait plus crédible.
Je penchais la tête sur le côté, un peu songeur.
-Je pense sincèrement que les individus, qu'importe ce qu'ils sont, tendent toujours à s'entrechoquer les uns aux autres, avançais-je pensivement, chacun a sa vision des choses et possède la fâcheuse tendance à vouloir l'appliquer au reste du monde, parce que leur logique sera forcément meilleure. Vous n'avez qu'à regarder dans votre tête et dans celles de ceux pour qui vous léguez une certaine haine pour en être convaincu. Ce n'est pas une question de races, « Tibalt-san », seulement d'état d'esprit individuel. Les humains auraient pu ne pas exister, vous trouverez toujours une raison valable pour vous entre-déchiqueter. Je dirais que c'est simplement... la loi de la Nature. On n'y peut rien.
Mes lacunes cognitives flagrantes me permettaient de posséder cet avantage que de prendre énormément de distance avec ce genre d'émotions. Mon manque d'empathie me permettait, ironiquement, d'être totalement impartiale vis à vis des espèces peuplant ce « caillou ». Cette différence, considérée comme un handicap pour beaucoup de personnes se signant comme « normaux », m'enrobait dans une sorte de manteau imperméable, puisque je ne m'impliquais jamais dans des débats de ce genre. Pour moi, ils se valaient tous. Ils demeuraient, sans équivoque, prisonniers de leurs rancœurs et de leurs blessures, les poussant à se détruire mutuellement. Les humains possèdent certes, énormément de torts mais je ne pensais véritablement pas que le monde serait bien meilleur sans eux. Peut-être un peu à la rigueur, mais pas vraiment beaucoup. Ca n'effacera jamais les dualités entre esprits.
-Nous y reviendrons à un autre moment alors, « sensei », ajoutais-je d'un petit sourire amical.
Je trouvais cela presque gentil de sa part de vouloir me rassurer au sujet de ses projets. Il est vrai que je m'inquiétais énormément d'un avenir sans aucun but. Cette idée me terrifiait, voir même me rongeait indéfiniment. Je ne comprenais pas comment les gens pouvaient se contenter de subvenir à leurs besoins sans avoir ne serait-ce, l'envie de grandir et prendre de l'ampleur dans ce bas monde. A vrai dire, je méprisais ouvertement ce genre d'individus. Mais à bien y réfléchir, je supposais qu'ils devaient souffrir moins que les autres. Moins que moi. Ils n'avaient aucune attente particulière dans leur vie. Mais moi, le désir ardent d'étancher ma curiosité m'habitait au point de me hanter. Toutefois, je lâchais un rire amusé quand il signifia que l'humanité était une source illimitée de distraction.
-Je ne peux que vous donner raison sur ce point là. D'ailleurs, c'est bien parce que notre monde est sincèrement enseveli par le feu qu'il en est comique. Pour ma part, il n'a pas besoin d'être sauvé. A mes yeux, la destruction reflète une certaine beauté attrayante dont il faut savoir attirer les flammes pour danser avec. Et autant dire, c'est encore plus satisfaisant quand cela vous carbonise.
Cynique, je me mis à éclater de rire dans une mauvaise grimace à cette possession malsaine qui pulsait dans mes veines. Je ressentais de nouveau cette excitation, parcourant le bout de mes doigts comme des petites piqûres d'insectes sous ma peau. La noirceur avalait mes pupilles ambrées et laissait entrevoir la fissure posée sur mon esprit. Une fracture dérangeante et sournoise, que je prenais soin de cacher sous des artifices quotidiennement mais que je lui offrais dans une entièreté totale. Tel un cadeau, que je lui tendais gracieusement.
Je repris toutefois vite le contrôle quand il souligna ma naïveté. Enfin, c'était un bien grand mot, je voulais seulement m'assurer de la portée de ces services. Il était finalement bien logique qu'il puisse jouer avec la nature des mots pour rétorquer dans le sens contraire du vœu élaboré. Après tout, c'était lui le génie, ici.
-Je tentais seulement ma chance, roi de la Géhenne. Même si ce n'est pas très fairplay de votre part, finalement.
Je lui lançais un clin d'oeil entendu. Il savait que j'étais décemment entrain de mesurer son potentiel et préférait être clair avec moi : si je jouais à ce petit jeu, je perdrais forcément. Très bien, j'acceptais cela humblement. Cependant, il y avait quand même quelques conditions à respecter. Déjà, la formulation de la phrase. Ensuite, la conviction et une volonté implacable. C'était facilement compréhensible. J'écarquillais ensuite les yeux, assez fière d'être sur la même longueur d'onde, tout en apprenant en même l'existence des sorciers. C'était assez fou. Bientôt j'apprendrais que les zombies, les goules, les fées et les vampires étaient aussi de la partie.
-Vous avez lu dans mes pensées ! Je préfère les conserver, si je devais me faire attraper par mes gardes. Simple précaution.
J'en saurais sûrement plus après.
Dans un élan, il me tendit ensuite la main sans que je m'y attende, pour me relever dans un marché silencieux. Je me remis donc debout sur mes deux jambes, un peu fébrile, mais je mettais un point d'honneur à rester solide. Étonnamment, il fit une remarque qu'il ne semblait pas avoir calculé sur l'instant et qui lui échappa ouvertement. A cette affirmation, j'haussais les épaules en lui souriant gentiment.
-Le nombre fait la force dans la faiblesse. Et de cette faiblesse, nous tirons également notre épingle du jeu en améliorant nos conditions. De cette fragilité est née le feu, les armes, la technologie... Je ne dis pas que nous avons un certain mérite mais nous avons appris à survivre, envers et contre tout, en perfectionnant nos moyens. C'est sûrement notre arme la plus fatale, que d'être simplement faibles.
C'était vraiment sacrément ironique mais je comprenais un peu trop bien cette philosophie. Je l'empruntais à longueur de temps. Paraître faible, me permettait d'avoir la main mise plus facilement sur mon entourage, qui ne soupçonnait même pas un instant l'étendue de ma prise sur leur conscience. C'était la même chose dans le cas présent.
Ils auraient tort de trop nous sous-estimer. Ils avaient irrémédiablement tort de penser qu'ils sont intouchables.
Un sourire glissa sur mes lèvres à cette pensée.
-J'ai hâte d'en savoir plus sur l'étendue de mon ignorance. Et j'ai aussi hâte de voir ce dont vous êtes capable et ce que vous réservez.
Invité
Invité
Jeu 16 Jan 2020 - 19:23
J’aime bien voir cette lueur de défis et d’outrage dans son regard lorsque je rabaisse à chaque fois cette pitoyable espèce que sont les humains. Il est même capable de leur trouver des excuses en disant ouvertement que c’est une question d’état d’esprit et donc que nous ne vallons en effet pas mieux les uns que les autres dans ce bas monde. Comme je le disais, chaque espèce dont j’ai connaissance en tout cas, pense d’une façon relativement similaire. Les changelins se livrent à des guerres de territoire, mais ils sont de loin les plus excusable en raison de leur nature pour partie animale. Les sorciers sont dans une sorte de béatitude ridicule qui cache des desseins personnels que certaines personnes ourdissent en secret au point d’en venir à créer des êtres d’un nouveau genre qu’ils nomment aberration dans leurs écoles. Les vampires complotent les uns contre les autres pour accroître leur pouvoir et les loups-garous n’ont pas l’air meilleurs que toute la ménagerie.
Toutefois, ce qui m’amuse le plus dans ce petit bonhomme si téméraire, c’est qu’il prenne la mouche lorsque je qualifie son espèce de faible et pitoyable. N’a-t-il pas conscience du monstre qu’il est en vérité ? D’à quel point il se trouve singulier au point de ne pas être un être humain, mais une ombre de ce que c’est. C’est un peu simpliste de penser cela, car sa nature ne change pas pour autant et il mourra dans un battement de cil de ce que peut être la vie d’une engeance comme moi. Ce n’est pas donner à tout le monde que de vivre éternellement et ceux qui ont fait ce souhait par le passer n’ont pas forcément aimé la manière puisque j’ai systématiquement accordé ce souhait par l’intermédiaire d’un vampire. L’immortalité acquise alors, ils peuvent connaître leur destin tragique en étant abandonné.
C’est alors qu’il a une façon de répondre et à surenchérir sur le fait que le monde brûle. Qu’il ne peut alors être plus amusant de mon point de vue qu’il s’exprime de la sorte. On dirait un petit pyromane, mais quel enchantement de le voir lancer ce genre d’invitations à un être comme moi. J’imagine sa tête le jour où je lui dirais ce que je suis vraiment, à savoir un feu doté d’une vie, d’une conscience et d’une volonté. Il se mordra les doigts alors d’avoir laissé entendre son plaisir lorsque ce brasier le carbonise.
Il est beau joueur en tout cas lorsqu’il perd. Mais je sens qu’il va réfléchir à des souhaits bien particuliers. Toutefois, je n’exclus pas le fait qu’il arrive malgré son âge à manipuler certain de mes sous-fifres pour tester les possibilités qu’il aurait en termes de souhait à faire. Quelque chose me dit qu’il lui fera un long moment pour se décider à arrêter son premier choix.
Tibalt ▬ Je pense que j’ai grand hâte de voir venir le jour où vous vous déciderez à formuler votre premier vœu mon jeune apprenti.Le simple fait qu’il soit conscient de la force que dont peut disposer les humains est un danger en soit, mais fort heureusement bien qu’il soit capable de manipuler au cas par cas les gens, je doute malheureusement qu’il ait le charisme pour faire comme son père. Une carrière politique serait pourtant bien pratique pour pouvoir exploiter la faiblesse des humains remise en groupe pour les rendre forts. Toutefois, il se trame déjà des choses dans l’ombres qui donne assurément froid dans le dos de plus d’une personne avertie.
L’étendue de son ignorance est énorme, mais ce n’est que l’affaire d’une soirée longue et riche en émotion pour lui donner une lanterne apte éclairer son chemin dans les ténèbres qui recouvrent le monde qu’il croit pourtant connaître pour le moment.
Tibalt ▬ Présentez-vous au Hell’s Night, à l’arrière du club, mon jeune apprenti. Je prendrai en main votre instruction à ce moment-là et vous ne verrez plus jamais le monde du même œil après ça.C’est après cette phrase que je décidais de le laisser reprendre ses esprits et que je m’extirpai avec panache de cette ruelle pour reprendre mon chemin et m’en retourner dans mon repaire avec qu’une forte pluie d’été ne se déclenche et ne m’indispose au plus haut point.
Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Jeu 16 Jan 2020 - 20:43
Hm... Mon premier souhait ? Est-ce qu'il s'attendait à quelque chose en particulier venant de ma part ? En y réfléchissant, j'avais beau me creuser les méninges, je ne désirais rien en particulier. Ou plutôt, j'avais déjà à ma disposition tout ce dont j'avais besoin pour ne pas sombrer dans l'ennui. J'avais cet homme. J'avais Irina Fujibayashi. J'avais aussi, fraîchement débarqué, Hideko Matsudara. J'avais mon père. Et tous ces gens naïfs qui composaient mon univers. De plus, le Contexte actuel rendait les événements particulièrement tendus et donc, intéressants à disséquer. Un peu comme un enquêteur chercherait à imbriquer des indices pour faire éclater la vérité. Je ne voyais pas quoi demander de plus, à cet instant précis. Mais peut-être qu'au détour d'une situation délicate, ces services créditeurs s'avéreraient être une arme efficace, mais que je souhaitais ranger dans ma manche pour le moment.
Je l'observais, l'air un peu morne, en tentant de deviner s'il s'agissait d'une simple curiosité ou s'il attendait réellement une espèce de souhait imprévisible. En tout cas, seul l'avenir nous le dira.
En attendant, le ton était déjà donné. Il enchaîna rapidement sur une invitation au sein de son temple pour certainement, pouvoir discuter librement de la réalité qui m'échappait encore. Je ne doutais en aucun cas de sa faculté d'être un très bon instructeur en la matière, je ne pouvais décemment pas prétendre à une déception face à ce missile vivant et j'en étais plus que ravi.
Un fin sourire éclaira mon visage terne tandis que je lui répondais dans un hochement de tête entendu.
-Je serais au rendez-vous patron.
Il était assez amusant finalement qu'il me dispose désormais comme un apprenti alors qu'il me traitait de microbe une demi-heure avant. Enfin, je supposais qu'au fond de lui, il ne cesserait de voir chez moi un simple moucheron, à cause de ma condition humaine. Un moucheron plutôt utile, ceci dit. Il y décelait son intérêt et j'y voyais le mien. Mais cela m'importait guère, tant que je parvenais à me saisir de la clairvoyance à ses côtés. Je jouerais le jeu, de professeur-élève, si cela pouvait resserrer notre accord. A vrai dire, j'avais l'habitude d'être tenu au rang d'apprenant. Cela avait déjà été le cas avec ma psychiatre, à laquelle s'était greffée ma professeure d'informatique et pour finir... Lui.
Sur ces mots, sa silhouette s'éloigna pour regagner sûrement sa tanière sombre. Je me retrouvais donc seul, debout, à moitié nu dans une ruelle étroite... Je me croirais presque dans un scénario glauque d'un film d'horreur. Je m'infligeais alors une claque retentissante pour me ramener sur la terre ferme avant de m'extirper de l'ombre.
D'un pas lent, mes pieds nus frôlaient le bitume pour me ramener où il m'avait en quelque sorte kidnappé. A mon grand étonnement, mes affaires traînaient encore par terre, exactement à l'endroit même où je les avais laissées. Mécaniquement, mon premier réflexe fut de ramasser mon sweat pour regagner un peu de chaleur et d'enfiler ensuite mon pantalon. Je rangeais après mes affaires dans mon sac. Au loin, des passants me regardaient avec inquiétude, tant mon accoutrement laissait à désirer, sans parler de cette foutue marque cramoisie autour de mon cou qu'il m'avait laissé. Par réflexe, je frottais cette cicatrice en grimaçant de douleur. L'un deux se rapprocha de moi dans une démarche bienveillante, la mine un peu blême, en me demandant si j'allais bien et s'il devait appeler la police.
Je me contentais de lui répondre dans un sourire rayonnant, posant à nouveau ce masque habituel pour me refondre dans mon personnage.
-Tout va bien mon cher monsieur ! J'ai juste eu un coup de chaud !
Et c'était peu de le dire.
Je l'observais, l'air un peu morne, en tentant de deviner s'il s'agissait d'une simple curiosité ou s'il attendait réellement une espèce de souhait imprévisible. En tout cas, seul l'avenir nous le dira.
En attendant, le ton était déjà donné. Il enchaîna rapidement sur une invitation au sein de son temple pour certainement, pouvoir discuter librement de la réalité qui m'échappait encore. Je ne doutais en aucun cas de sa faculté d'être un très bon instructeur en la matière, je ne pouvais décemment pas prétendre à une déception face à ce missile vivant et j'en étais plus que ravi.
Un fin sourire éclaira mon visage terne tandis que je lui répondais dans un hochement de tête entendu.
-Je serais au rendez-vous patron.
Il était assez amusant finalement qu'il me dispose désormais comme un apprenti alors qu'il me traitait de microbe une demi-heure avant. Enfin, je supposais qu'au fond de lui, il ne cesserait de voir chez moi un simple moucheron, à cause de ma condition humaine. Un moucheron plutôt utile, ceci dit. Il y décelait son intérêt et j'y voyais le mien. Mais cela m'importait guère, tant que je parvenais à me saisir de la clairvoyance à ses côtés. Je jouerais le jeu, de professeur-élève, si cela pouvait resserrer notre accord. A vrai dire, j'avais l'habitude d'être tenu au rang d'apprenant. Cela avait déjà été le cas avec ma psychiatre, à laquelle s'était greffée ma professeure d'informatique et pour finir... Lui.
Sur ces mots, sa silhouette s'éloigna pour regagner sûrement sa tanière sombre. Je me retrouvais donc seul, debout, à moitié nu dans une ruelle étroite... Je me croirais presque dans un scénario glauque d'un film d'horreur. Je m'infligeais alors une claque retentissante pour me ramener sur la terre ferme avant de m'extirper de l'ombre.
D'un pas lent, mes pieds nus frôlaient le bitume pour me ramener où il m'avait en quelque sorte kidnappé. A mon grand étonnement, mes affaires traînaient encore par terre, exactement à l'endroit même où je les avais laissées. Mécaniquement, mon premier réflexe fut de ramasser mon sweat pour regagner un peu de chaleur et d'enfiler ensuite mon pantalon. Je rangeais après mes affaires dans mon sac. Au loin, des passants me regardaient avec inquiétude, tant mon accoutrement laissait à désirer, sans parler de cette foutue marque cramoisie autour de mon cou qu'il m'avait laissé. Par réflexe, je frottais cette cicatrice en grimaçant de douleur. L'un deux se rapprocha de moi dans une démarche bienveillante, la mine un peu blême, en me demandant si j'allais bien et s'il devait appeler la police.
Je me contentais de lui répondre dans un sourire rayonnant, posant à nouveau ce masque habituel pour me refondre dans mon personnage.
-Tout va bien mon cher monsieur ! J'ai juste eu un coup de chaud !
Et c'était peu de le dire.
Contenu sponsorisé
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum