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Ven 28 Fév 2020 - 13:44
C’était la première fois que je faisais utilisation de ma technique de boucle de lecture, effacement et création de souvenir sur un changelin. On pourrait se demander en quoi cela pourrait être un changement par rapport à un esprit normal et vous auriez raison de vous demander cela. Un changelin est un humain et fonctionne principalement de façon consciente comme le ferait un simple mortel dénué de toute magie. Toutefois, ils ont une part importante d’instinct animal en eux, ce qui doit forcément jouer sur leur psyché. Comme nous étions dans une boucle directe, son esprit agissait selon ses processus actuels, réagissant à tout ce qu’il se passait, car ce n’était pas comme si c’était une sorte de domaine onirique ; j’écrivais directement de faux souvenir assez invraisemblable tout en les disloquant au gré des besoins, ce qui générait d’une certaine manière une forme d’illusion réelle pour Rhodes.
J’ai été étonnée de voir ce Jaguar entrer en scène sans que je n’en sois consciente avant ou ne l’ais importé moi-même, mais j’ai vite réalité que ce devait être une transcription de son animalité intérieure. Sa présence devait être là comme une béquille de son esprit pour se donner de la force tout en se remémorant un souvenir de sa rencontre en un lieu similaire surement. Sans doute un moyen de se donner du courage à lui-même, son inconscient étant parfaitement au courant de ce qui l’attendait derrière cette porte noire.
Contrairement à ce que j’aurais cru, nous n’avons pas arpenté de souvenir clairs de son passé l’attendant derrière dans l’obscurité. Il n’y avait que des flashs ou des manifestations inconscientes d’un discours qu’il se faisait à lui-même. Ses souvenirs lui parlaient directement, il n’y assistait pas, c’était donc la preuve que ce n’étaient pas des souvenirs, mais une transcription d’un duel intérieur faisant appel à des souvenirs.
Le beau brun avait vécu de lourds traumatismes dans son enfance avec un père le battant de toute évidence, mais à voir son visage, il avait donc refoulé cela jusqu’à aujourd’hui. Ce n’était pas une mince à faire, mais avec le temps on pouvait passer outre ce genre de douleur. Bien entendu, je pouvais l’aider à y voir plus claire, un peu comme avec Eiko, pour qui j’avais rendu plus flou la douleur émotionnelle en tant que souvenir, pour que ce ne soit pas un fardeau trop lourd à porter au quotidien. J’avais beau avoir la capacité de haïr les humains à cause de la façon abjecte qu'ils ont de vivre sans se soucier de leur monde et des leurs, ce n’était pas pour autant que j’en oubliais mes serments de médecin. Ainsi donc, j’aide toujours mes patients de façon exemplaire, quand je ne me sers pas d’eux pour des expériences bien entendu.
C’est ainsi que Rhodes me fit un peu de peine et qu’il faudrait peut-être que je l'aide un peu plus dans cette épreuve en édulcorant un peu ses souvenirs refoulés jusque-là.
Il avait été vraisemblablement battu par son père et s’était senti abandonné par sa sœur et la femme qu’il avait aimé. Il avait tout autant un sentiment de trahison ou de ne pas être à la hauteur de ce qu'on attendait de lui, tout un schéma assez classique de crise identitaire à cause de ce passé traumatique. Il était en train de se remettre en question dans son quotidien et ses devoirs de membre du conseil territorial des changelins.
Le sentiment d’abandon était réellement très fort chez lui. Ce n’était pas sans raison, mais il ne pouvait pas y avoir que ces souvenirs dans son esprit, sans quoi il finirait suicidaire. J’utilisais donc mes pouvoirs pour essayer d’attirer en surface les plus beaux souvenirs de sa vie pour que son esprit ne reste pas sur une révélation des plus obscures...
Etilya sur DK RPG
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Jeu 5 Mar 2020 - 18:36
J'avais froid. Vraiment froid. Je me sentais paralysé au point de devoir tomber à genoux. Je pouvais presque entendre mes blessures émotionnelles me chuchoter à l'oreille d'une voix mesquine. Ou alors ce n'était que le fruit de mon imagination. Mes mains vinrent se plaquer sur mes oreilles, pour faire cesser ce bourdonnement incessant.
- LA FERME !
Un cri puissant et brutal, qui venait du plus profond de mes entrailles. Je n'avais jamais hurlé de ma vie. Jamais. Sur personne. J'avais cette impression dévorante que je m'étais dupé moi-même, me contentant d'enterrer toujours plus profondément, les mauvais présages de mon passé. Comment est-ce que j'avais pu en arriver au point de m'ignorer complètement ?
Puis au loin, quelques pas se mirent à rebondir dans cette illusion cruellement réaliste. J'allais pour me relever d'un bond, prêt à en démordre une nouvelle fois. Mais ce nouveau visage apparent dans mon sillage, rond et bienveillant, me stoppa tout de suite dans ma lancée.
"Alors comme ça, on a fait mauvaise rencontre ?"
Ces mots me rendirent soudainement muet. Ils avaient été les premiers qu'il m'avait donné lors de notre première rencontre. Nihon. Mon maître spirituel et ami d'une autre époque. Celui qui m'avait permis de passer un autre stade dans mon existence et qui m'avait inculqué ses connaissances et partagé son foyer. Un homme vénérable et sage. Le revoir ainsi, me tira un sourire presque soulagé. Automatiquement, la tension s'échappa pour me détendre quelque peu.
Non. Tout n'avait pas été catastrophique, fort heureusement.
La noirceur de l'environnement se déchira alors dans un ciel bleu éblouissant, et la végétation reprit rapidement sa place dans mon esprit. La terre se leva pour prendre forme et re créer très exactement les indigènes qui avaient partagé ma vie à ce moment. Ils me regardaient et me saluaient, de leur sourire revigorant et lumineux. J'entendais le cri des enfants s'élever dans le village, qui se mettaient à danser autour de moi joyeusement.
Finalement, plus qu'une fuite en avant, ces excursions avaient été ma libération et mon bonheur. Pas seulement de la lâcheté, non, ces voyages avaient composé ma vie et mes envies. Ils m'avaient façonné, appris, guidé, usé parfois, mais ces aventures avaient porté mon souffle.
En multitudes d'images qui semblaient tomber du ciel, j'observais avec une grande attention, cette pluie de souvenirs radieux que j'avais eu l'honneur de vivre. Les rituels. Les fous rires. Les cascades. Les blessures critiques. Les encouragements. Les sourires. Les paysages. Le partage. Les raids. Les gens. Tout un petit monde et pourtant si vaste.
Les bras croisés, chaque fois que je posais mon attention sur un certain cliché de mon existence, il prenait forme autour de moi en grandeur nature. Je m'attardais alors sur le souvenir où j'avais escaladé sans attache une pyramide juste pour en atteindre le sommet et en admirer la vue. La police locale était intervenue et m'avait jeté en garde à vue pour la nuit. Mes épaules se secouèrent dans un petit rire avec une pointe de fierté, en me remémorant ce caprice.
-Je suis vraiment irrécupérable...
Je laissais ensuite cette image s'évacuer pour en accueillir d'autres. Comme celui avec cette petite fille qui avait pillé ma cabane et que j'avais su largement rattraper pour la choper. Je me souvenais de son regard bleu sur sa peau matte, lorsque j'étais apparu devant elle. Elle avait eu ce regard affolé qui me disait de ne pas la punir. Une orpheline. Mais j'avais fait mieux que ça. Je l'avais gardé avec moi le temps de quelques mois et lui avait trouvé un foyer convenable. A bien y repenser, c'était une vraie teigne mais elle avait fini par devenir adorable. Julie avait même pensé que c'était ma fille, au début.
Mais je ne pensais pas être vraiment digne d'être un père convenable ou suffisant. Je n'en savais trop rien.
Puis les images animées de mes périples cessèrent de tomber en cascade. Assez étonnant. A la place, je fus de nouveau enfermé dans cette bulle noire, qui se parsemait cette fois-ci de petites étoiles scintillantes, qui tourbillonnaient autour de moi. Comme des petites lucioles.
Des... Lucioles ?
Une brise fraîche vint ensuite me secouer la crinière. Oh. Je connaissais bien cette atmosphère reposante. Quand nous étions petits avec Oxana, nous avions une cabane en bois en haut des arbres chez notre grand-père. Nous y passions des heures, à faire des jeux de rôle, lire des bouquins ou simplement y dormir qu'il pleuve, vente ou neige. C'était notre petit cocon. Je me revoyais, entrain de lui lire cinquante fois la même histoire, alors qu'elle s'endormait la tête sur mes genoux.
Quel apaisement. Il fallait absolument que je la revois.
Bien évidemment, qu'aurait pu être mon enfance sans elle, ou sans notre grand-père ? Pas grand chose. Nous avions passé de vrais bons moments tous les trois. Surtout lorsque papy s'était évertué à nous faire apprendre notre première forme, j'étais vraiment pas doué. Mais nous avions bien ri.
Finalement, en faisant les comptes, je ne regrettais tout bonnement, rien du tout. Les mauvais et les bons souvenirs étaient le ciment de notre existence actuelle. Et malgré les séquelles, je me savais chanceux d'en être arrivé là. Mon parcours jusqu'ici avait été riche en émotion mais tout ça, en valait vraiment la peine.
A cette conclusion, je dégainais mon paquet de clope pour m'en fournir une. J'avais envie de voir Oxana. Tout dire. Tout raconter. Tout partager.
Tout recommencer.
Puis je me souvins que je n'étais pas vraiment le seul dans cette affaire. Lady Secret était aux premières loges dans mon esprit. J'espérais juste qu'elle ne soit pas trop usée par ce remue ménage qui semblait durer des heures ans ma tête.
-Vous allez bien, Lady Secret ? J'crois que j'ai fini ma séance.
- LA FERME !
Un cri puissant et brutal, qui venait du plus profond de mes entrailles. Je n'avais jamais hurlé de ma vie. Jamais. Sur personne. J'avais cette impression dévorante que je m'étais dupé moi-même, me contentant d'enterrer toujours plus profondément, les mauvais présages de mon passé. Comment est-ce que j'avais pu en arriver au point de m'ignorer complètement ?
Puis au loin, quelques pas se mirent à rebondir dans cette illusion cruellement réaliste. J'allais pour me relever d'un bond, prêt à en démordre une nouvelle fois. Mais ce nouveau visage apparent dans mon sillage, rond et bienveillant, me stoppa tout de suite dans ma lancée.
"Alors comme ça, on a fait mauvaise rencontre ?"
Ces mots me rendirent soudainement muet. Ils avaient été les premiers qu'il m'avait donné lors de notre première rencontre. Nihon. Mon maître spirituel et ami d'une autre époque. Celui qui m'avait permis de passer un autre stade dans mon existence et qui m'avait inculqué ses connaissances et partagé son foyer. Un homme vénérable et sage. Le revoir ainsi, me tira un sourire presque soulagé. Automatiquement, la tension s'échappa pour me détendre quelque peu.
Non. Tout n'avait pas été catastrophique, fort heureusement.
La noirceur de l'environnement se déchira alors dans un ciel bleu éblouissant, et la végétation reprit rapidement sa place dans mon esprit. La terre se leva pour prendre forme et re créer très exactement les indigènes qui avaient partagé ma vie à ce moment. Ils me regardaient et me saluaient, de leur sourire revigorant et lumineux. J'entendais le cri des enfants s'élever dans le village, qui se mettaient à danser autour de moi joyeusement.
Finalement, plus qu'une fuite en avant, ces excursions avaient été ma libération et mon bonheur. Pas seulement de la lâcheté, non, ces voyages avaient composé ma vie et mes envies. Ils m'avaient façonné, appris, guidé, usé parfois, mais ces aventures avaient porté mon souffle.
En multitudes d'images qui semblaient tomber du ciel, j'observais avec une grande attention, cette pluie de souvenirs radieux que j'avais eu l'honneur de vivre. Les rituels. Les fous rires. Les cascades. Les blessures critiques. Les encouragements. Les sourires. Les paysages. Le partage. Les raids. Les gens. Tout un petit monde et pourtant si vaste.
Les bras croisés, chaque fois que je posais mon attention sur un certain cliché de mon existence, il prenait forme autour de moi en grandeur nature. Je m'attardais alors sur le souvenir où j'avais escaladé sans attache une pyramide juste pour en atteindre le sommet et en admirer la vue. La police locale était intervenue et m'avait jeté en garde à vue pour la nuit. Mes épaules se secouèrent dans un petit rire avec une pointe de fierté, en me remémorant ce caprice.
-Je suis vraiment irrécupérable...
Je laissais ensuite cette image s'évacuer pour en accueillir d'autres. Comme celui avec cette petite fille qui avait pillé ma cabane et que j'avais su largement rattraper pour la choper. Je me souvenais de son regard bleu sur sa peau matte, lorsque j'étais apparu devant elle. Elle avait eu ce regard affolé qui me disait de ne pas la punir. Une orpheline. Mais j'avais fait mieux que ça. Je l'avais gardé avec moi le temps de quelques mois et lui avait trouvé un foyer convenable. A bien y repenser, c'était une vraie teigne mais elle avait fini par devenir adorable. Julie avait même pensé que c'était ma fille, au début.
Mais je ne pensais pas être vraiment digne d'être un père convenable ou suffisant. Je n'en savais trop rien.
Puis les images animées de mes périples cessèrent de tomber en cascade. Assez étonnant. A la place, je fus de nouveau enfermé dans cette bulle noire, qui se parsemait cette fois-ci de petites étoiles scintillantes, qui tourbillonnaient autour de moi. Comme des petites lucioles.
Des... Lucioles ?
Une brise fraîche vint ensuite me secouer la crinière. Oh. Je connaissais bien cette atmosphère reposante. Quand nous étions petits avec Oxana, nous avions une cabane en bois en haut des arbres chez notre grand-père. Nous y passions des heures, à faire des jeux de rôle, lire des bouquins ou simplement y dormir qu'il pleuve, vente ou neige. C'était notre petit cocon. Je me revoyais, entrain de lui lire cinquante fois la même histoire, alors qu'elle s'endormait la tête sur mes genoux.
Quel apaisement. Il fallait absolument que je la revois.
Bien évidemment, qu'aurait pu être mon enfance sans elle, ou sans notre grand-père ? Pas grand chose. Nous avions passé de vrais bons moments tous les trois. Surtout lorsque papy s'était évertué à nous faire apprendre notre première forme, j'étais vraiment pas doué. Mais nous avions bien ri.
Finalement, en faisant les comptes, je ne regrettais tout bonnement, rien du tout. Les mauvais et les bons souvenirs étaient le ciment de notre existence actuelle. Et malgré les séquelles, je me savais chanceux d'en être arrivé là. Mon parcours jusqu'ici avait été riche en émotion mais tout ça, en valait vraiment la peine.
A cette conclusion, je dégainais mon paquet de clope pour m'en fournir une. J'avais envie de voir Oxana. Tout dire. Tout raconter. Tout partager.
Tout recommencer.
Puis je me souvins que je n'étais pas vraiment le seul dans cette affaire. Lady Secret était aux premières loges dans mon esprit. J'espérais juste qu'elle ne soit pas trop usée par ce remue ménage qui semblait durer des heures ans ma tête.
-Vous allez bien, Lady Secret ? J'crois que j'ai fini ma séance.
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Jeu 5 Mar 2020 - 19:20
Comme je l’avais espéré, les bons souvenirs ont commencé à remonter tout seuls des tréfonds de sa mémoire, encouragés par mon sortilège afin de venir à sa conscience comme un baume pour le soulager de sa souffrance.
Notre mental est aussi fort et peut se montrer résistant de façon proportionnelle à la somme d’expériences et de souvenirs puissants qui jalonne notre mémoire. C’est ce que j’ai découvert suite à l’élaboration de nouvelles techniques de torture visant à supprimer des souvenir chaleureux et important pour ne laisser que ceux qui font du mal. Moins nous avons de souvenirs positifs et plus nous sommes fragiles, c’est ainsi que va la psyché.
Il était donc surprenant vu la force de Sebastian Rhodes qu’il n’ait en lui que d’atroces souvenirs le paralysant. Il avait connu des moments vraiment très durs qui ont été balayés et refoulés avec les années, oubliés avec le temps. Tandis que l’horloge cosmique continuait d’avancer, il accumulait les bonnes expériences, assez pour vaincre ses angoisses passées. Toutefois, dans l’ombre grandissait la force de ces douloureux épisodes.
Une sœur, une amante, une protégée, voilà tout autant de personnes qui avait construit l’homme si taciturne, cet explorateur repoussant les limites ? C’était vraiment très intéressant de suivre le fil de ses souvenirs qui jaillissaient tels des étoiles filantes. Son esprit pouvait se laisser aller encore et encore tout en acceptant de façon très rapide ce qui lui arrivait, mettant une réalité tangible pour lui sur son passé et l’acceptait doucement.
Il n’était peut-être pas sorti d’affaire non plus, car on ne règle jamais d’aussi importantes problématiques personnelles en un jour, mais c’était visible qu’il allait déjà mieux. Evidemment, il n’était pas donné à tout le monde de pouvoir bénéficier d’une thérapie aussi puissante. Il y avait également un risque pour que l’esprit n’accepte pas ce qui remontaient, bien que je pusse décider d’atténuer l’impact visuelle de ce qui se produisait. Sans son savoir sur la nature de ce qu’il se passait et de mes pouvoirs, il n’y aurait eu aucune chance pour que son esprit accepte facilement un tel traitement et cela aurait été une catastrophe. J’étais donc assez satisfaite de pouvoir le faire progresser et purger de façon aussi radicale son âme des impuretés qui se rappelaient à son souvenir dans la douleur.
Il était d’une certaine façon apaisée maintenant et souhaitait même revoir sa sœur si j’avais bien suivi le fil de sa pensée. Il semblait avoir beaucoup de choses à lui dire, à lui avouer et c’était une chance de bénéficier encore d’une sœur pouvant être contacté. Ce n’était pas donné à tout le monde que d’avoir une famille à pouvoir chérir comme il le souhaitait.
Oh bien entendu je ne parlais pas de moi. Enfin plus de moi. Maintenant, j’avais retrouvé Matthew et ma fille que je croyais morte depuis des années. Mon amour m’avait même confié qu’il n’était pas impossible de me présenter rapidement à mes jumeaux que je n’ai jamais revu en plusieurs décennies ce qui suffisait à me mettre en joie. D’un autre côté je profitais toujours de la vie comme je l’entendais et j’excellais dans mon travail malgré la situation. Je n’étais donc en rien comparable à une âme en peine maintenant.
Je ramenais doucement son esprit dans une séquence neutre, revenant à une chambre blanche dénuée de réalité palpable.
Tout devint plus flou et disparu à mesure que je reconstruisais la vérité dans son esprit et nous ramenant dans l’instant présent, ses perceptions devenant de moins en moins altérées par mes soins. Nous étions de retour à table, le décor reprenant sa place originelle, bien que ce ne fût que son cerveau qui percevait des choses différentes.
Notre mental est aussi fort et peut se montrer résistant de façon proportionnelle à la somme d’expériences et de souvenirs puissants qui jalonne notre mémoire. C’est ce que j’ai découvert suite à l’élaboration de nouvelles techniques de torture visant à supprimer des souvenir chaleureux et important pour ne laisser que ceux qui font du mal. Moins nous avons de souvenirs positifs et plus nous sommes fragiles, c’est ainsi que va la psyché.
Il était donc surprenant vu la force de Sebastian Rhodes qu’il n’ait en lui que d’atroces souvenirs le paralysant. Il avait connu des moments vraiment très durs qui ont été balayés et refoulés avec les années, oubliés avec le temps. Tandis que l’horloge cosmique continuait d’avancer, il accumulait les bonnes expériences, assez pour vaincre ses angoisses passées. Toutefois, dans l’ombre grandissait la force de ces douloureux épisodes.
Une sœur, une amante, une protégée, voilà tout autant de personnes qui avait construit l’homme si taciturne, cet explorateur repoussant les limites ? C’était vraiment très intéressant de suivre le fil de ses souvenirs qui jaillissaient tels des étoiles filantes. Son esprit pouvait se laisser aller encore et encore tout en acceptant de façon très rapide ce qui lui arrivait, mettant une réalité tangible pour lui sur son passé et l’acceptait doucement.
Il n’était peut-être pas sorti d’affaire non plus, car on ne règle jamais d’aussi importantes problématiques personnelles en un jour, mais c’était visible qu’il allait déjà mieux. Evidemment, il n’était pas donné à tout le monde de pouvoir bénéficier d’une thérapie aussi puissante. Il y avait également un risque pour que l’esprit n’accepte pas ce qui remontaient, bien que je pusse décider d’atténuer l’impact visuelle de ce qui se produisait. Sans son savoir sur la nature de ce qu’il se passait et de mes pouvoirs, il n’y aurait eu aucune chance pour que son esprit accepte facilement un tel traitement et cela aurait été une catastrophe. J’étais donc assez satisfaite de pouvoir le faire progresser et purger de façon aussi radicale son âme des impuretés qui se rappelaient à son souvenir dans la douleur.
Il était d’une certaine façon apaisée maintenant et souhaitait même revoir sa sœur si j’avais bien suivi le fil de sa pensée. Il semblait avoir beaucoup de choses à lui dire, à lui avouer et c’était une chance de bénéficier encore d’une sœur pouvant être contacté. Ce n’était pas donné à tout le monde que d’avoir une famille à pouvoir chérir comme il le souhaitait.
Oh bien entendu je ne parlais pas de moi. Enfin plus de moi. Maintenant, j’avais retrouvé Matthew et ma fille que je croyais morte depuis des années. Mon amour m’avait même confié qu’il n’était pas impossible de me présenter rapidement à mes jumeaux que je n’ai jamais revu en plusieurs décennies ce qui suffisait à me mettre en joie. D’un autre côté je profitais toujours de la vie comme je l’entendais et j’excellais dans mon travail malgré la situation. Je n’étais donc en rien comparable à une âme en peine maintenant.
Je ramenais doucement son esprit dans une séquence neutre, revenant à une chambre blanche dénuée de réalité palpable.
Irina ▬ Irina. Lissenko Irina, ou Fujibayashi Irina comme vous voulez Mr. Rhodes. Je pense que vous avez fait de grands progrès avec vous-même alors je vais récompenser ce geste de confiance.Je me concentrait sur un souvenir que je connaissais bien pour l’avoir modifié. Nous étions les spectateurs d’un souvenir datant de quelques jours. Son souvenir s’arrêtant au baiser de ma part avant de partir, suivit de sa quête d’une femme pour étancher sa faim de chair. Cette séquence vola en éclat, se dissipant doucement pour me faire rester sur lui, enchaînant de façon brutale avec cette femme rousse, au corps relativement différent du mien, malgré une chevelure comparable. Comme dans un grésillement étrangement, la réalité des faits venait remplacer la création que j’avais implanté.
Tout devint plus flou et disparu à mesure que je reconstruisais la vérité dans son esprit et nous ramenant dans l’instant présent, ses perceptions devenant de moins en moins altérées par mes soins. Nous étions de retour à table, le décor reprenant sa place originelle, bien que ce ne fût que son cerveau qui percevait des choses différentes.
Irina ▬ Je pense maintenant que nous avons fini cette séance. Vous ne devriez plus avoir de migraines à l’avenir. Mais si d’aventure c’était le cas, venez à l’hôpital de Nakanoto.C’était la une façon subtile de lui donner l’endroit où me trouver, un peu comme je savais où le trouver dans le civil. C’était donnant donnant après tout.
Etilya sur DK RPG
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Jeu 19 Mar 2020 - 14:03
Dans un écho étrange et lointain, le son de la voix du Secret vint déchirer le silence apaisé de mon esprit. Et dans un élan imprévisible, elle me fit enfin part... de son identité. Oh bien-sûr, ce nom ne me disait rien du tout, mais ça suffisait à prouver qu'elle m'accordait un pouce de confiance malgré tout ce qu'elle s'évertuait à cacher. Pour ma part, Irina m'allait complètement, même si sa signification était tout aussi ironique que merveilleuse dans son cas.
Un dérivé d'un mot grec qui signifiait paix.
Cette seule pensée me tira un petit sourire amusé. Mais dans toute son étrangeté, je songeais que ce symbole lui allait à ravir. Après tout, il en valait de son rôle de maintenir les apparences en fouillant les abysses de ses mains pour en déterrer la puanteur avant de la neutraliser. C'était tout à son honneur.
Puis soudainement, alors que je croyais en avoir terminé avec cette épreuve, le décor reprit de nouvelles formes pour me faire spectateur d'un autre souvenir que je n'avais pas choisi d'occulter. Je devinais alors qu'elle me l'imposait, j'attendais donc de voir où elle comptait m'amener sagement. Je me retrouvais de nouveau face à la scène de son départ où elle m'embrassait avant de quitter les lieux. Puis d'un coup, l'image se fissura pour éclater et laisser apparaître dans les coulisses, d'autres couleurs et d'autres détails. Mais la netteté laissait à désirer, et par réflexe, je plissais les yeux pour y voir plus clair. Mais à mesure que je me concentrais pour me focaliser sur la scène, plus elle s'éloignait comme aspirée dans une autre dimension que je ne pouvais attraper même avec tous les efforts du monde. Toutefois, plus que la vision, je sentais mes poils se dresser sur mes bras et une vive chaleur venait faire papillonner mon bas ventre au point que j'en lâchais un petit cri de surprise.
J'eus tout juste le temps de capter le message, que je me retrouvais de nouveau là, assis sur cette chaise, dans ce restaurant qui me donnait la nausée, en face d'elle. Je l'observais, un peu perdu et décontenancé par les événements. Je clignais plusieurs fois de l'oeil, hébété, ne sachant que dire ou ne sachant que faire. Autour de moi, tout avait l'air normal et la vie avait suivi son court. Encore sous l'emprise de mon voyage, j'avalais d'une traite mon verre pour me faire atterrir sur la terre ferme. Et alors, que je réalisais encore à peine, elle me fit passer le message selon lequel je pouvais la trouver éventuellement, à l'hôpital de Nakanoto.
Je restais un moment silencieux, alors que je retirais cette foutue veste et remontait enfin les manches de ma chemise pour poster confortablement mes coudes sur la table. Mon œil la scruta, attentivement, sans vraiment chercher quelque chose en particulier. Je la regardais simplement, méditant à tout ce que je venais de déceler et de découvrir. Je demeurais interdit et muet, comme si ma langue ne se décidait pas à s'animer. Après un certain temps, que je ne saurais pas compter, un sourire malin étira mes lèvres.
Ce dernier souvenir avait ranimé les résidus de ma volonté bestiale d'il y a quelques jours, au delà même du reste que j'avais déjà assimilé comme clôturé. J'étais tenté, de juste, passer un doigt sur sa bouche sanguine furtivement. J'étais tenté de poser une caresse sur son épaule. J'étais tenté. Les hommes ont toujours le chic pour désirer ce qu'ils n'auront jamais. Et parfois, quand ils arrivent à l'obtenir, ils se meurent à petit feu, pour mourir tout court. A croire que j'avais vraiment envie d'y rester. Mais je devais avouer que depuis Julie, je n'avais pas autant désiré une autre femme. Pas seulement parce qu'elle était une sorcière ou encore parce qu'elle savait jouer de ses charmes à la perfection. Non, c'était encore autre chose que je ne parvenais pas encore à définir. Je ne pouvais pas dire que j'y étais attaché, loin de là même. Non, c'était plus vicieux, plus viscéral. Comme lorsque vous commenciez à vous enticher d'une drogue dure. Ce genre de début dangereux, dont il fallait se raviser dans l'immédiat avant d'arriver à court de raison. Et pourtant, je n'y avais touché qu'une seule fois. La fois de trop. Une fois, mais pas assez.
Non non, Sebastian, une fois seulement, et ça suffit. J'éteignais donc cet éclat dans mon regard avant de reprendre un air tout à fait détaché, comme si aucune pensée déviante n'était jamais apparue dans mon esprit.
-Comment puis-je vous remercier assez, Lady ?
Un dérivé d'un mot grec qui signifiait paix.
Cette seule pensée me tira un petit sourire amusé. Mais dans toute son étrangeté, je songeais que ce symbole lui allait à ravir. Après tout, il en valait de son rôle de maintenir les apparences en fouillant les abysses de ses mains pour en déterrer la puanteur avant de la neutraliser. C'était tout à son honneur.
Puis soudainement, alors que je croyais en avoir terminé avec cette épreuve, le décor reprit de nouvelles formes pour me faire spectateur d'un autre souvenir que je n'avais pas choisi d'occulter. Je devinais alors qu'elle me l'imposait, j'attendais donc de voir où elle comptait m'amener sagement. Je me retrouvais de nouveau face à la scène de son départ où elle m'embrassait avant de quitter les lieux. Puis d'un coup, l'image se fissura pour éclater et laisser apparaître dans les coulisses, d'autres couleurs et d'autres détails. Mais la netteté laissait à désirer, et par réflexe, je plissais les yeux pour y voir plus clair. Mais à mesure que je me concentrais pour me focaliser sur la scène, plus elle s'éloignait comme aspirée dans une autre dimension que je ne pouvais attraper même avec tous les efforts du monde. Toutefois, plus que la vision, je sentais mes poils se dresser sur mes bras et une vive chaleur venait faire papillonner mon bas ventre au point que j'en lâchais un petit cri de surprise.
J'eus tout juste le temps de capter le message, que je me retrouvais de nouveau là, assis sur cette chaise, dans ce restaurant qui me donnait la nausée, en face d'elle. Je l'observais, un peu perdu et décontenancé par les événements. Je clignais plusieurs fois de l'oeil, hébété, ne sachant que dire ou ne sachant que faire. Autour de moi, tout avait l'air normal et la vie avait suivi son court. Encore sous l'emprise de mon voyage, j'avalais d'une traite mon verre pour me faire atterrir sur la terre ferme. Et alors, que je réalisais encore à peine, elle me fit passer le message selon lequel je pouvais la trouver éventuellement, à l'hôpital de Nakanoto.
Je restais un moment silencieux, alors que je retirais cette foutue veste et remontait enfin les manches de ma chemise pour poster confortablement mes coudes sur la table. Mon œil la scruta, attentivement, sans vraiment chercher quelque chose en particulier. Je la regardais simplement, méditant à tout ce que je venais de déceler et de découvrir. Je demeurais interdit et muet, comme si ma langue ne se décidait pas à s'animer. Après un certain temps, que je ne saurais pas compter, un sourire malin étira mes lèvres.
Ce dernier souvenir avait ranimé les résidus de ma volonté bestiale d'il y a quelques jours, au delà même du reste que j'avais déjà assimilé comme clôturé. J'étais tenté, de juste, passer un doigt sur sa bouche sanguine furtivement. J'étais tenté de poser une caresse sur son épaule. J'étais tenté. Les hommes ont toujours le chic pour désirer ce qu'ils n'auront jamais. Et parfois, quand ils arrivent à l'obtenir, ils se meurent à petit feu, pour mourir tout court. A croire que j'avais vraiment envie d'y rester. Mais je devais avouer que depuis Julie, je n'avais pas autant désiré une autre femme. Pas seulement parce qu'elle était une sorcière ou encore parce qu'elle savait jouer de ses charmes à la perfection. Non, c'était encore autre chose que je ne parvenais pas encore à définir. Je ne pouvais pas dire que j'y étais attaché, loin de là même. Non, c'était plus vicieux, plus viscéral. Comme lorsque vous commenciez à vous enticher d'une drogue dure. Ce genre de début dangereux, dont il fallait se raviser dans l'immédiat avant d'arriver à court de raison. Et pourtant, je n'y avais touché qu'une seule fois. La fois de trop. Une fois, mais pas assez.
Non non, Sebastian, une fois seulement, et ça suffit. J'éteignais donc cet éclat dans mon regard avant de reprendre un air tout à fait détaché, comme si aucune pensée déviante n'était jamais apparue dans mon esprit.
-Comment puis-je vous remercier assez, Lady ?
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Ven 27 Mar 2020 - 1:23
La vérité, voilà une chose qui est paradoxale. Elle n’est que le résultat de l’ensemble des impulsions nerveuses propres à un seul être. La réalité est un concept tout aussi singulier dans les faits. Il n’y a que les faits qui comptes dans la vie et tout ce qui se trouve autour n’est que le résultat d’une interprétation de notre cerveau voulant donner du sens à l’infinité des stimuli qu’il reçoit sens cesse.
Je souris néanmoins tendrement à cet homme qui se met à l’aise enfin sur sa chaise alors qu’il reprend quelque part son souffle après ce qu’il a vécu à l’instant. Il a sa vérité ma vérité maintenant. Est-ce qu’il va se sentir mieux de savoir, de se souvenir de notre soirée passée ensembles ? Peut-être bien, c’est à souhaiter pour lui et sa santé mentale en tout cas. Je ne suis pas pour ma part convaincu qu’on vivrait forcément plus mal en réécrivant son histoire pour ne garder que le beau dans sa tête.
Parfois je rêve de faire comme j’ai fait à ce jeune homme devant moi, maintenant souriant de plaisir, en paix avec lui-même. Il n’était pas plus triste de sa rencontre et des souvenirs qu’il avait, malgré le fait qu’il a commencé à nourrir des doutes sur ces derniers. Le doute est la raison qui fait qu’on n’avance pas dans la vie. J’ai pris un grand soin dans la vie de ne jamais douter de moi, de mes actes, de mes décisions. A la place, j’en porte le deuil.
Je soulevais doucement mon chapeau, la voilette, et posais le tout sur le côté de la table, sur un petit guéridon qui se trouvait là. Les yeux fermés avant de les ouvrir dans sa direction.
Pouvais-je faire pareil avec mes propres souvenirs et exorciser mes démons moi aussi ? Ai-je seulement le droit de supprimer purement et simplement ma douleur comme je le peux avec les autres personnes ?
Je tournais la tête vers le côté de la salle où se trouvaient plusieurs personnes tout en enserrant mes mains l’une dans l’autre avant d’utiliser ma magie une nouvelle fois, mais sur ma propre personne. Déconstruisant ma propre réalité sous mes yeux sans âme j’observais ce monde exploser en quelques instants en une myriades de particules lumineuse et phantasmagoriques. Tourbillonnant dans un espace indistinct, elles s’assemblaient pour recomposer un mensonge, une trahison innommable.
Je voyais un fantôme se faisant passer pour un fantasme, un écho de ce qu’aurait pu être ma vie avant que je ne la ruine une nouvelle fois. Oh bien entendu, je sais qu’il aurait voulu voir ce qui se passait devant mes yeux dans cette seconde qui me paraissait être une éternité. Peut-être même qu’il me jugerait moins sévèrement s’il avait connaissance de de ce qui se cache derrière le masque. Derrière la poupée russe au teint de nacre et à la chevelure doré, il n’y a plus qu’une femme à la chair putrescente, rongée par le chagrin, arpentant un monde déjà en ruine.
Ce que je voyais devant moi, c’était ma petite Tomoe ainsi que Sakura. L’aîné embêtant sa génie de sœur avant de se rendre à leur cour de sorcellerie. La grande va bientôt être graduée et diplômée alors que Tomoe présente tant de talents qu’elle pourrait suivre mes traces sans problème et se projeter dans la médecine d’ores et déjà de haut vol. Nous nous disputons sur la façon dont Matthew a encore gagné au scrabble la veille.
Disputes et chamailleries enfantines entre mère et filles devant les yeux d’un beau-père aimant toujours le mot pour rire et faisant preuve d’une justesse incroyable pour calmer le jeu. Ce scénario étant maintenant largement amélioré à mon grand désarroi par les images de leur beau-frère et belle-sœur qui leur rendent visite. Nous tous autour d’une grande tablée familiale dans une bonheur béa et parfait...
J’en aurais versé une larme si je n’avais pas ces images depuis la mort de mes filles...
Je laissais doucement la fin du sort me ramener à mon tour dans l’instant présent, toujours en aussi charmante compagnie qu’avant. Une seconde ou deux de décalage seulement. Une parole attentionnée de sa part et une volonté de remerciement.
Je souris néanmoins tendrement à cet homme qui se met à l’aise enfin sur sa chaise alors qu’il reprend quelque part son souffle après ce qu’il a vécu à l’instant. Il a sa vérité ma vérité maintenant. Est-ce qu’il va se sentir mieux de savoir, de se souvenir de notre soirée passée ensembles ? Peut-être bien, c’est à souhaiter pour lui et sa santé mentale en tout cas. Je ne suis pas pour ma part convaincu qu’on vivrait forcément plus mal en réécrivant son histoire pour ne garder que le beau dans sa tête.
Parfois je rêve de faire comme j’ai fait à ce jeune homme devant moi, maintenant souriant de plaisir, en paix avec lui-même. Il n’était pas plus triste de sa rencontre et des souvenirs qu’il avait, malgré le fait qu’il a commencé à nourrir des doutes sur ces derniers. Le doute est la raison qui fait qu’on n’avance pas dans la vie. J’ai pris un grand soin dans la vie de ne jamais douter de moi, de mes actes, de mes décisions. A la place, j’en porte le deuil.
Pouvais-je faire pareil avec mes propres souvenirs et exorciser mes démons moi aussi ? Ai-je seulement le droit de supprimer purement et simplement ma douleur comme je le peux avec les autres personnes ?
Je tournais la tête vers le côté de la salle où se trouvaient plusieurs personnes tout en enserrant mes mains l’une dans l’autre avant d’utiliser ma magie une nouvelle fois, mais sur ma propre personne. Déconstruisant ma propre réalité sous mes yeux sans âme j’observais ce monde exploser en quelques instants en une myriades de particules lumineuse et phantasmagoriques. Tourbillonnant dans un espace indistinct, elles s’assemblaient pour recomposer un mensonge, une trahison innommable.
Je voyais un fantôme se faisant passer pour un fantasme, un écho de ce qu’aurait pu être ma vie avant que je ne la ruine une nouvelle fois. Oh bien entendu, je sais qu’il aurait voulu voir ce qui se passait devant mes yeux dans cette seconde qui me paraissait être une éternité. Peut-être même qu’il me jugerait moins sévèrement s’il avait connaissance de de ce qui se cache derrière le masque. Derrière la poupée russe au teint de nacre et à la chevelure doré, il n’y a plus qu’une femme à la chair putrescente, rongée par le chagrin, arpentant un monde déjà en ruine.
Ce que je voyais devant moi, c’était ma petite Tomoe ainsi que Sakura. L’aîné embêtant sa génie de sœur avant de se rendre à leur cour de sorcellerie. La grande va bientôt être graduée et diplômée alors que Tomoe présente tant de talents qu’elle pourrait suivre mes traces sans problème et se projeter dans la médecine d’ores et déjà de haut vol. Nous nous disputons sur la façon dont Matthew a encore gagné au scrabble la veille.
Disputes et chamailleries enfantines entre mère et filles devant les yeux d’un beau-père aimant toujours le mot pour rire et faisant preuve d’une justesse incroyable pour calmer le jeu. Ce scénario étant maintenant largement amélioré à mon grand désarroi par les images de leur beau-frère et belle-sœur qui leur rendent visite. Nous tous autour d’une grande tablée familiale dans une bonheur béa et parfait...
J’en aurais versé une larme si je n’avais pas ces images depuis la mort de mes filles...
Je laissais doucement la fin du sort me ramener à mon tour dans l’instant présent, toujours en aussi charmante compagnie qu’avant. Une seconde ou deux de décalage seulement. Une parole attentionnée de sa part et une volonté de remerciement.
Irina ▬ Il y a bien des manières de remercier une femme et de lui montrer, mais je ne suis pas certaine que vous ayez la volonté pour le moment, ce ne serait pas très approprié. Mais n’en faites rien quoi qu’il en soit. Votre compagnie est agréable. Très agréable.Je nous laissais donc être servit par les différents serveur nous apportant notre commande pour commencer à profiter d’un agréable moment à deux d’un autre genre. Il était encore possible que cette soirée dérive à un point que ni lui ni moi ne pouvions forcément avoir envie d’atteindre après une telle introspection, mais il faut bien laisser le destin dérouler ses fils par moment.
Cela me change agréablement de mes habitudes que de sortir sans arrière-pensée. C’est en soi un bon remerciement de votre part déjà.
Irina ▬ Maintenant que vous êtes un peu plus en paix avec vous-même, voulez-vous parler un peu de vous et votre sœur ? Ou de cette fameuse Julie ?Chassez le naturel il revient au galop comme on dit... Mais je resterais une femme mue par la curiosité avant tout. Pour une fois, je laissais tomber l’idée même de scruter ce qu’il avait dans la tête en pensant à ma question. Ce soir, j’arrêtais là mon investigation...
Etilya sur DK RPG
Invité
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Lun 30 Mar 2020 - 11:25
Je me sentais étrangement plus léger et la demoiselle semblait satisfaite de son petit effet. Non, plus que de la satisfaction, elle avait l’air radieux. C’était bien une première que de voir un peu de douceur sur son expression. Je l’avais mal jugé, au premier abord, mais peut-être n’était-ce que dans ses habitudes d’afficher un comportement glacial et rude.
A mon étonnement, elle dégageait son visage en retirant son petit chapeau, me laissant le loisir de la découvrir à nouveau. Je ne pouvais qu’admirer donc davantage la femme qu’elle était, avec son petit minois agréable à regarder. Elle ne respirait plus l’agressivité comme la nuit dernière, non, elle paraissait plus sereine et simple. Mais son regard me quitta, pivotant la tête légèrement sur le côté la mine pensive. Elle observait au loin, un vide que je fixais à mon tour sans rien y découvrir d’extraordinaire, si ce n’était deux hommes qui discutaient. Je ne savais pas à quoi elle songeait à cet instant, mais son esprit n’était plus à cette table.
A quoi pensait-elle ?
Alors que je la dévisageais un court instant, elle revint vite à moi pour me répondre. Si ça lui paraissait logique de satisfaire une dame en la remerciant, je trouvais ça assez compliqué. Je ne disais merci, à personne et ne savait donc pas réellement m’y prendre. Et puis, ce n’était pas une simple femme, mais bien plus. Elle était le Secret. Je craignais de ne pas être vraiment original. Toutefois, de ce qu’elle faisait entendre, elle se trouvait déjà comblée d’être en ma compagnie, sans rien avoir à calculer comme intention douteuse. Je prenais donc ça comme un compliment. J’espérais juste ne pas devenir trop ennuyeux au fil de la soirée.
C’était bien la première fois que j’avais peur de ça dans ma vie. Sur le moment, je ne savais donc même pas quoi répondre. Dès qu’on devenait sincère, mes railleries habituelles se taisaient seulement pour écouter et prendre. D’autant plus que la chaleur dans sa voix me décontenançait quelque peu.
Mais bien vite, elle chercha à en savoir davantage sur les acteurs de mon passé qu’elle avait rencontré brièvement. Et pas n’importe quelles personnes, certainement celles qui m’avaient le plus ébranlé et donc, mes deux points faibles. Néanmoins, je ne discernais aucune sournoiserie, même si concrètement, je me sentais tout de même gêné d’en parler. Personne ici n’avait entendu parler de ma vie avant que je ne débarque là. Seulement mes excursions mais tout ce qui était personnel, jamais je n’avais ouvert la bouche dessus. Même si je me sentais plus en phase avec moi-même, il m’était encore compliqué de me livrer.
Je n’avais pas vécu spécialement le pire par rapport à l’humanité toute entière, mais dans ma spontanéité naturelle, je restais assez pudique sur ce qui me touchait particulièrement. Et sûrement aussi parce qu’on s’en fichait royalement. Mais Irina -ça me fait bizarre de prononcer son prénom-, semblait plus curieuse qu’autre chose, en fin de compte.
Je relevais légèrement mes épaules en riant doucement, avant de m’emparer de la bouteille de vin rouge.
-Si vous avez du temps à tuer, pourquoi pas. Oxana et moi avons toujours été très proches. Pourtant, nous sommes très différents tous les deux. Déjà, physiquement, c’est à se demander si nous sommes vraiment frère et sœur.
Elle était blonde aux yeux bleus comme notre mère, et moi, j’avais hérité des cheveux ébènes de mon père et du gris de ses prunelles.
-Elle a toujours été très ambitieuse et terre à terre, quand j’avais la tête dans les nuages. Ses résultats en cours étaient excellents et j’étais un vrai boulet. Très dynamique. Elle dégage énormément de chaleur, de sympathie et de lumière. Mon opposé, en somme. Mais nous étions très fusionnels. Je la connaissais par cœur et elle savait me décoder malgré mes silences. Tous les deux, ensemble, on se sentait invincibles. Elle représentait tout ce que j’avais de plus précieux, une source de joie et de sérénité, une parfaite osmose.
Je me tus un instant.
-Mais quand nous avons appris notre condition de changelin, ça a commencé à devenir plus difficile. Au début, ça allait. Notre grand-père nous a appris à faire le grand vol et Oxana était particulièrement plus douée que moi. Rien d’étonnant. Toutefois, au fur et à mesure, notre relation se détériorait. Elle a eu besoin d’espace, de s’émanciper et je n’étais plus celui qui pouvait panser ses plaies. Notre noyau familial était devenu trop toxique et elle est simplement partie, du jour au lendemain. Je l’ai terriblement mal vécu.
Je lâchais un petit rire embêté. Les femmes, m’avaient vraiment mené la vie dure mis bout à bout.
-Je ne l’ai revu que des années plus tard, après la fuite de Julie. J’étais dans un état pitoyable et pathétique. Mais je soupçonne ma sœur d’avoir mis cette femme sur ma route, exprès. Personne ne savait qui j’étais. Le type que j’ai eu au téléphone pour m’annoncer la mort de mon grand-père en plus de me dire que Julie n’était là que pour vérifier si j’étais capable de garder un secret, se présentait comme un ami mais, elle a initié cette mise en scène pour forcer le destin. Je mettrais ma main à couper qu’elle m’observait à bonne distance tout ce temps, une chose que je devrais tirer au clair. Sinon, pourquoi revenir à la période la plus chaotique de ma vie ? Elle voulait que je prenne une direction viable et m’y a poussé en tirant quelques ficelles.
Mais bref. Elle m’a présenté sa petite famille en photo et nous avons rapidement discuté, tranquillement, comme avant. Oxana avait l’air bien dans ses bottes et elle a réalisé son souhait d’être l’informatrice officielle d’un Conseil en Amérique. Mais elle ne devait pas aimer la tournure que je prenais, alors elle a dû manigancer pour que je vienne ici, pour devenir quelqu’un de digne. Je présume. Je ne sais pas vraiment si ça fonctionne.
En fait, avec le temps, je soupçonnais clairement m’être fait rouler. Je ne savais pas vraiment si je devais me sentir heureux de penser que ma sœur ne m’avait jamais vraiment délaissé ou si je devais être en colère. Après tout, cela voudrait dire qu’Oxana aurait envoyé Julie pour juger ma profondeur changeline avant de me briser le cœur et mieux pouvoir m’influencer pour remplir un rôle dans la communauté. Ce à quoi, je ne prétendais pas du tout au début. Mais à l’époque, c’était la solution qui me paraissait la plus judicieuse pour me raccrocher aux branches et ne pas pourrir de l’intérieur.
Tout ça n’aurait été en fait qu’un plan ? Je savais Oxana très attachée à cette mission d’être au service des changelins, mais pas au point de m’y pousser avec autant d’aplomb. C’était juste infect.
-Pour Julie, je n’ai plus grand-chose à dire. Soit elle se jouait de moi, soit non. Et je ne cherche plus vraiment à le savoir en fait. C’est autant inutile que désagréable. Tout ce que je peux certifier par contre, c’est qu’on ne m’y reprendra pas de sitôt. Les femmes sont bien trop terrifiantes Lady.
Je me mis à rire de bon cœur, alors que je me savais exactement en présence d’une charmante créature certes, mais dangereuse.
-Mais assez parlé de moi, je pourrais presque en bailler. Dites m’en plutôt un peu plus sur vous. Ce que vous voulez, ça ne me dérange pas que vous me parliez même de chiffons, je serais très attentif. Néanmoins, je suis assez curieux de connaître votre lien avec mon collègue John Smith. Qu’il puisse en savoir autant sur votre compte alors que vous prenez grand soin de vous dissimuler, je dois avouer que ça m’intrigue un peu.
A vrai dire, à ce moment-là, je ne savais vraiment pas où je mettais les pieds, entre deux bouchées de viande.
A mon étonnement, elle dégageait son visage en retirant son petit chapeau, me laissant le loisir de la découvrir à nouveau. Je ne pouvais qu’admirer donc davantage la femme qu’elle était, avec son petit minois agréable à regarder. Elle ne respirait plus l’agressivité comme la nuit dernière, non, elle paraissait plus sereine et simple. Mais son regard me quitta, pivotant la tête légèrement sur le côté la mine pensive. Elle observait au loin, un vide que je fixais à mon tour sans rien y découvrir d’extraordinaire, si ce n’était deux hommes qui discutaient. Je ne savais pas à quoi elle songeait à cet instant, mais son esprit n’était plus à cette table.
A quoi pensait-elle ?
Alors que je la dévisageais un court instant, elle revint vite à moi pour me répondre. Si ça lui paraissait logique de satisfaire une dame en la remerciant, je trouvais ça assez compliqué. Je ne disais merci, à personne et ne savait donc pas réellement m’y prendre. Et puis, ce n’était pas une simple femme, mais bien plus. Elle était le Secret. Je craignais de ne pas être vraiment original. Toutefois, de ce qu’elle faisait entendre, elle se trouvait déjà comblée d’être en ma compagnie, sans rien avoir à calculer comme intention douteuse. Je prenais donc ça comme un compliment. J’espérais juste ne pas devenir trop ennuyeux au fil de la soirée.
C’était bien la première fois que j’avais peur de ça dans ma vie. Sur le moment, je ne savais donc même pas quoi répondre. Dès qu’on devenait sincère, mes railleries habituelles se taisaient seulement pour écouter et prendre. D’autant plus que la chaleur dans sa voix me décontenançait quelque peu.
Mais bien vite, elle chercha à en savoir davantage sur les acteurs de mon passé qu’elle avait rencontré brièvement. Et pas n’importe quelles personnes, certainement celles qui m’avaient le plus ébranlé et donc, mes deux points faibles. Néanmoins, je ne discernais aucune sournoiserie, même si concrètement, je me sentais tout de même gêné d’en parler. Personne ici n’avait entendu parler de ma vie avant que je ne débarque là. Seulement mes excursions mais tout ce qui était personnel, jamais je n’avais ouvert la bouche dessus. Même si je me sentais plus en phase avec moi-même, il m’était encore compliqué de me livrer.
Je n’avais pas vécu spécialement le pire par rapport à l’humanité toute entière, mais dans ma spontanéité naturelle, je restais assez pudique sur ce qui me touchait particulièrement. Et sûrement aussi parce qu’on s’en fichait royalement. Mais Irina -ça me fait bizarre de prononcer son prénom-, semblait plus curieuse qu’autre chose, en fin de compte.
Je relevais légèrement mes épaules en riant doucement, avant de m’emparer de la bouteille de vin rouge.
-Si vous avez du temps à tuer, pourquoi pas. Oxana et moi avons toujours été très proches. Pourtant, nous sommes très différents tous les deux. Déjà, physiquement, c’est à se demander si nous sommes vraiment frère et sœur.
Elle était blonde aux yeux bleus comme notre mère, et moi, j’avais hérité des cheveux ébènes de mon père et du gris de ses prunelles.
-Elle a toujours été très ambitieuse et terre à terre, quand j’avais la tête dans les nuages. Ses résultats en cours étaient excellents et j’étais un vrai boulet. Très dynamique. Elle dégage énormément de chaleur, de sympathie et de lumière. Mon opposé, en somme. Mais nous étions très fusionnels. Je la connaissais par cœur et elle savait me décoder malgré mes silences. Tous les deux, ensemble, on se sentait invincibles. Elle représentait tout ce que j’avais de plus précieux, une source de joie et de sérénité, une parfaite osmose.
Je me tus un instant.
-Mais quand nous avons appris notre condition de changelin, ça a commencé à devenir plus difficile. Au début, ça allait. Notre grand-père nous a appris à faire le grand vol et Oxana était particulièrement plus douée que moi. Rien d’étonnant. Toutefois, au fur et à mesure, notre relation se détériorait. Elle a eu besoin d’espace, de s’émanciper et je n’étais plus celui qui pouvait panser ses plaies. Notre noyau familial était devenu trop toxique et elle est simplement partie, du jour au lendemain. Je l’ai terriblement mal vécu.
Je lâchais un petit rire embêté. Les femmes, m’avaient vraiment mené la vie dure mis bout à bout.
-Je ne l’ai revu que des années plus tard, après la fuite de Julie. J’étais dans un état pitoyable et pathétique. Mais je soupçonne ma sœur d’avoir mis cette femme sur ma route, exprès. Personne ne savait qui j’étais. Le type que j’ai eu au téléphone pour m’annoncer la mort de mon grand-père en plus de me dire que Julie n’était là que pour vérifier si j’étais capable de garder un secret, se présentait comme un ami mais, elle a initié cette mise en scène pour forcer le destin. Je mettrais ma main à couper qu’elle m’observait à bonne distance tout ce temps, une chose que je devrais tirer au clair. Sinon, pourquoi revenir à la période la plus chaotique de ma vie ? Elle voulait que je prenne une direction viable et m’y a poussé en tirant quelques ficelles.
Mais bref. Elle m’a présenté sa petite famille en photo et nous avons rapidement discuté, tranquillement, comme avant. Oxana avait l’air bien dans ses bottes et elle a réalisé son souhait d’être l’informatrice officielle d’un Conseil en Amérique. Mais elle ne devait pas aimer la tournure que je prenais, alors elle a dû manigancer pour que je vienne ici, pour devenir quelqu’un de digne. Je présume. Je ne sais pas vraiment si ça fonctionne.
En fait, avec le temps, je soupçonnais clairement m’être fait rouler. Je ne savais pas vraiment si je devais me sentir heureux de penser que ma sœur ne m’avait jamais vraiment délaissé ou si je devais être en colère. Après tout, cela voudrait dire qu’Oxana aurait envoyé Julie pour juger ma profondeur changeline avant de me briser le cœur et mieux pouvoir m’influencer pour remplir un rôle dans la communauté. Ce à quoi, je ne prétendais pas du tout au début. Mais à l’époque, c’était la solution qui me paraissait la plus judicieuse pour me raccrocher aux branches et ne pas pourrir de l’intérieur.
Tout ça n’aurait été en fait qu’un plan ? Je savais Oxana très attachée à cette mission d’être au service des changelins, mais pas au point de m’y pousser avec autant d’aplomb. C’était juste infect.
-Pour Julie, je n’ai plus grand-chose à dire. Soit elle se jouait de moi, soit non. Et je ne cherche plus vraiment à le savoir en fait. C’est autant inutile que désagréable. Tout ce que je peux certifier par contre, c’est qu’on ne m’y reprendra pas de sitôt. Les femmes sont bien trop terrifiantes Lady.
Je me mis à rire de bon cœur, alors que je me savais exactement en présence d’une charmante créature certes, mais dangereuse.
-Mais assez parlé de moi, je pourrais presque en bailler. Dites m’en plutôt un peu plus sur vous. Ce que vous voulez, ça ne me dérange pas que vous me parliez même de chiffons, je serais très attentif. Néanmoins, je suis assez curieux de connaître votre lien avec mon collègue John Smith. Qu’il puisse en savoir autant sur votre compte alors que vous prenez grand soin de vous dissimuler, je dois avouer que ça m’intrigue un peu.
A vrai dire, à ce moment-là, je ne savais vraiment pas où je mettais les pieds, entre deux bouchées de viande.
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Lun 30 Mar 2020 - 12:53
Il était détendu, mais pas vraiment à l’aise. Parler de lui ne devait vraiment pas être quelque chose de simple, c’était un homme d’action et pas de parole. Un homme bourru et discret sur sa personne mais toujours prompt pourtant à parler et dispenser son savoir, sans quoi il ne serait pas devenu un enseignant. Je me demande si vraiment je ne vais pas décider d’accepter ce que le président de l’université me demande depuis des années, à savoir de venir dispenser des conférences et des cours de neurochirurgie et de neuropsychologie. Cela aurait le mérite de me permettre de voir sans doute Matthew de façon plus prononcé entre les horaires de cours, bien que nous ne soyons vraiment pas dans les mêmes bâtiments et pourquoi pas ce cher mr. Rhodes en prime.
Les conflits au sein d’une fratrie fusionnelle, voilà qui n’était pas vraiment banal comme histoire. Une sœur idéalisée par un frère qui se sent inférieur à elle depuis l’enfance et qui n’arrive pas à voir la réussite et le talent qui est sien. Je n’aurais pas cru que la vue de Sebastian était aussi restreinte intérieurement que physiquement. Voilà qui était fort surprenant.
J’esquissais un sourire diabolique avec ce rouge à lèvre écarlate et brillant tout en faisant passer mon doigt doucement le long du bord de mon verre.
Penser à cette Oxana me renvoyait directement à ma propre condition. En me montrant aussi suspicieuse qu’elle sur son frère, j’aurais surement découvert que mon mari avait trahi l’Enclave et je l’aurai coincé directement. Toutefois, je n’aurais pas eu deux filles merveilleuses avec lui. On pourrait argumenter alors que ma Sakura adorée ne serait pas morte non plus, mais cela relèverait ensuite d’un débat aussi stérile que “l’œuf ou la poule ?”.
Je riais alors de bon cœur à sa boutade. C’était un rire sincère, de ceux qui étire et vous chiffonne le visage tout en faisant ressortir par moment votre accent d’origine.
Très vite cependant, alors qu’il demandait à savoir un peu plus sur moi, je plissais les yeux, ces derniers maintenant à moitié fermés, toisant son regard de mes yeux bruns. Toujours ce même sourire diabolique le faisant un peu languir avant de lui répondre.
Les conflits au sein d’une fratrie fusionnelle, voilà qui n’était pas vraiment banal comme histoire. Une sœur idéalisée par un frère qui se sent inférieur à elle depuis l’enfance et qui n’arrive pas à voir la réussite et le talent qui est sien. Je n’aurais pas cru que la vue de Sebastian était aussi restreinte intérieurement que physiquement. Voilà qui était fort surprenant.
J’esquissais un sourire diabolique avec ce rouge à lèvre écarlate et brillant tout en faisant passer mon doigt doucement le long du bord de mon verre.
Irina ▬ Excusez-moi du peu, mais vous vous jugez bien durement. Vous idéalisez un peu votre sœur. Vous êtes Sebastian Rhodes, professeur d’ethnologie, vous avez donc fait de brillantes études doublées d’une carrière sur le terrain incroyable. Vous avez même payé le tribut de votre chair pour vos recherches... Soyez un gentil garçon et cessez de dire que vous êtes inférieur à votre sœur.J’aime bien la mentalité que me décrit l’homme sur cette sœur prête à tout pour sa communauté, à un détail prêt. Il faut toujours faire passer l’intérêt du plus grand nombre devant le sien, mais en l’absence de doutes suffisants pour justifier cela, la famille est le noyau social le plus important et ne pas le faire passer avant, relève pratiquement de la pathologie.
Penser à cette Oxana me renvoyait directement à ma propre condition. En me montrant aussi suspicieuse qu’elle sur son frère, j’aurais surement découvert que mon mari avait trahi l’Enclave et je l’aurai coincé directement. Toutefois, je n’aurais pas eu deux filles merveilleuses avec lui. On pourrait argumenter alors que ma Sakura adorée ne serait pas morte non plus, mais cela relèverait ensuite d’un débat aussi stérile que “l’œuf ou la poule ?”.
Je riais alors de bon cœur à sa boutade. C’était un rire sincère, de ceux qui étire et vous chiffonne le visage tout en faisant ressortir par moment votre accent d’origine.
Très vite cependant, alors qu’il demandait à savoir un peu plus sur moi, je plissais les yeux, ces derniers maintenant à moitié fermés, toisant son regard de mes yeux bruns. Toujours ce même sourire diabolique le faisant un peu languir avant de lui répondre.
Irina ▬ Je suis certaine que vous pourriez me donner votre âge à peut-être, cela étant dû à ma nature, mais je suis plus âgée que John, oh pas de beaucoup je vous rassure. Mais avant de venir au Japon, j’étais en poste à Moscou. A l’époque où j’ai connu John, je travaillais au Kremlin, au département d’acquisition d’information... si vous voyez l’euphémisme. Nous étions jeunes, ah... si jeunes. Tout était simple pour deux espions à cette époque-là encore, bien avant l’informatique de pointe et tout le reste. Le plus ironique, c’est tout de même deux espions qui se rencontre sans le savoir. Pour moi c’était un étranger en séjour en Russie pour le travail et pour lui j’étais une jeune fille un peu paumée entre ses recherches et son travail.Rien que ces souvenirs me faisait penser à cette époque où tout était vraiment plus simple. Pas d’Enclave et de réunion pour décider de ceci ou de cela, juste l’excitation de la mission et du problème à solutionner. Je prenais vraiment plus de plaisir à ce que je faisais à l’époque, mais il faut dire qu’après... je n’avais juste plus le cœur au plaisir...
Irina ▬ L’ironie du sort était que mes supérieurs à l’époque commençaient à craindre un agent surnommé Ghost en raison du fait qu’il parvenait toujours à s’emparer d’information, à croire qu’il passait par les murs comme un fantôme. De son côté John redoutait un agent qu’on surnommait Mirage à cause de souvenirs à la fois vrais et faux dans les dépositions de ceux qui protégeaient une information précieuse... Les deux espions se craignant l’un l’autre qui buvaient des verres ensemble après le travail sans même le savoir... si ce n’est pas à pleurer cette histoire... ahahahSi mon père avait su cela à l’époque. Il m’aurait totalement déshéritée. Cette seule pensée suffisait encore une fois à me faire sourire. J’aimais vraiment mon père évidemment, mais franchement, entre son frère le pédophile et son idée de me dire que Matthew était décédé avec mes jumeaux dans un crash d’avion. Ce n’était pas le père de l’année non plus.
Irina ▬ Sinon, bien étrangement, je ne vois pas vous dire sur moi, ma vie.. Vous en savez déjà beaucoup plus sur ma personne que beaucoup d’hommes à vrai dire. Peu peuvent s’enorgueillir de se souvenir de ces quelques heures perdues en ma chaleureuse compagnie. Marquais-je d’un clin d’œil.Je ne devrais vraiment pas me montrer aussi charmeuse, mais c’était simplement plus fort que moi. J’en avais même discuté avec mon Matthew longuement il y a quelques jours. Il sent un peu vieux pour ma personne, bien qu’un filtre de rajeunissement physique temporaire de temps en temps ne nous ferait pas de mal. En outre, les grands félins ont une tendance à avoir de multiples partenaires ou épouses chez les changelins et le libertinage n’est pas pour le choquer, ce n’est pas comme si nous n’avions pas eu de partenaire entre temps après tout.
Irina ▬ Enseigner vous plait ? Car je n’ai que peu d’expérience et de patience avec les gens en général. Je n’apprécie guère de devoir intervenir à l’académie dont vous devinez la nature... Mais cela fait partie des devoir d’une spécialiste dans mon domaine. Mais le président de l’université me fait de l’œil depuis des années à cause de ma réputation de médecin émérite en neurochirurgie mais surtout dans le domaine psychologique. De nouveaux faits récents m’ont fait reconsidérer la proposition de venir donner des cours ou des conférences, mais je voulais savoir comment vous trouviez le fait d’enseigner.
:copyright: Etilya sur DK RPG
Invité
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Lun 6 Avr 2020 - 17:53
Je penchais légèrement la tête sur le côté, assez surpris de son analyse quant à l’importance que j’accordais à ma sœur. Il était vrai que je l’admirais énormément, parce qu’elle a toujours été capable de répondre aux attentes de tout le monde, contrairement à moi. Elle m’impressionnait, mais il était bon également de me souvenir du parcours que j’avais fait jusque maintenant. Peut-être parce qu’il était peu conventionnel, j’avais tendance à m’accorder moins de crédit. Sa réflexion tranchée me fit soudainement rire, mais seulement parce que j’étais gêné par ces compliments soudains.
Je portais donc mon verre à mes lèvres pour masquer mon malaise, peu habitué à ce type de démonstration.
-Bien madame, je tâcherais d’être sage alors.
Je levais mon vin rouge vers elle en hochant sobrement la tête, alors qu’elle me gratifiait d’un sourire mesquin. Je ne m’étais jamais senti inférieur ou supérieur à qui que ce soit. D’ailleurs, je ne m’étais jamais vraiment posé la question. Les gens étaient comme ils étaient. Je suis comme je suis, point à la ligne. Oxana et moi étions juste très différents.
Néanmoins, j’étais assez content de pouvoir faire rire la belle. C’était d’autant plus étrange de voir ce nouveau visage, plus ouvert et spontané, qui apportait une toute autre dimension à sa personnalité. Un éclat de rire chantant, qui n’avait rien de faux ou de forcé. Mais elle y mit vite un therme, m’offrant toujours son petit sourire effronté alors qu’elle tardait à me répondre. J’attendais alors sagement, patientant qu’elle daigne enfin me répondre alors qu’elle me narguait de son mutisme. Mon regard s’adoucit, tandis que je remarquais qu’elle prenait toujours plaisir à me faire tourner en bourrique, mais plus par amusement que par cynisme cette fois-ci.
Alors qu’elle ouvrait enfin la bouche, je buvais chacun de ses mots comme je pouvais me délecter de mon alcool à mesure qu’elle me faisait part de son lien avec John Smith. Je restais attentif et à l’écoute de chacun de ses mots qui frôlaient ses lèvres, ne manquant pas au passage chacune de ses mimiques, même imperceptibles.
Le moins qu’on puisse dire – à part le fait qu’elle ne faisait pas son âge – était qu’elle avait un sacré parcours derrière elle. Pas tellement par rapport à son âge, mais sa vie passée semblait bien remplie. Une Russe en plus. Et je devinais que ce n’était sûrement pas composé que de petites fleurs et d’amour. Non, non. Rentrer dans ce type d’organisme nécessitait avoir un mental en béton armé, et les tragédies allaient de paire avec cette existence. Je ne savais pas tellement en quoi consistait un tel rôle, mais je me doutais que rien n’était évident. Autant dire que ça devait forger le caractère.
Ceci pouvant expliquer cela.
Je ne pus m’empêcher d’étouffer un éclat de rire bruyant alors que je prenais connaissance de la chute de son histoire. Sincèrement, c’était à marcher sur la tête ! Mais j’y décelais aussi véritablement quelque chose de beau. Comme un parfum de douceur.
-Vous plaisantez ? Je trouve ça vraiment à se rouler par terre ! Mais maintenant que vous me le dites, Smith m’avait vaguement parlé d’un adversaire qu’il n’avait jamais réussi à battre… En fait, c’était vous. Vous m’étonnez qu’il ait eu du fil à retordre !
Je me mis ensuite à tousser pour me calmer. Irina ne manquait pas d’audace, c’était sûr. Elle ponctua son récit d’un clin d’œil charmant alors qu’elle soulignait notre nuit passée.
-Je m’estime alors très chanceux, Lady Secret, dis-je sur le même ton.
En réalité, c’était même une petite satisfaction personnelle. Je n’en revenais pas d’avoir oublié cet épisode, rien que d’y repenser, ça me faisait de nouveau tout drôle. Par réflexe, je me frottais l’avant-bras comme pour chasser ces petits frissons qui me parcouraient. Mais alors que j’allais boire une autre gorgée de mon verre, une interrogation me retint dans mon geste. Je fronçais des sourcils, assez intrigué par cette question.
Ah, finalement je comprenais mieux. On la tannait pour faire quelques interventions. Ca me semblait être une bonne idée, en vue de son domaine d’expertise, ça pouvait apporter fortement aux étudiants.
Je croisais donc les bras sur mon torse et affichais une mine très sévère étrangement réaliste pour un type qui ne savait pas mentir.
-Laissez tomber, Lady Secret… Vous n’êtes pas prête pour ça…
Puis je délaissais mon expression colérique pour la gratifier d’un sourire sournois et espiègle, affûtant mon œil d’un gris orageux. Je levais ensuite une main en l’air les cinq doigts bien écartés, repliant d’abord le pouce, puis le reste à mesure que j’argumentais avec effronterie.
-Déjà, il faut être passionné. C’est la base de la base. Ensuite, je trouve important d’être comme un modèle à suivre et d’être le moteur inébranlable de leur motivation. La passion est donc nécessaire, ils sentent que vous savez de quoi vous parlez. Votre position est à étudier aussi. Entretenir un juste milieu entre professeur et élèves facilite le partage de vos connaissances en installant un climat de confiance. Il faut aussi être sensible à votre audimat pour les captiver même quand c’est chiant à mourir. Rester dynamique. Après vous devez être à l’écoute et investi dans leur évolution pour répondre à leurs envies et les accompagner. Mais aussi, aussi, il faut être motivé et patient !
Je gesticulais un peu quand je m’exprimais, mais parce que c’était important, pour moi. Je me reprenais donc un peu pour éviter de la faire fuir.
-Enfin ce n'est que mon point de vue... Alors, miss Fujibayashi, vous vous sentez capable de relever le défi sans tordre le cou de quelqu’un ?
Je me mis à rire une nouvelle fois. Oh bien-sûr, je ne doutais pas qu’elle y arriverait mais bon, c’était trop tentant de la taquiner.
Je portais donc mon verre à mes lèvres pour masquer mon malaise, peu habitué à ce type de démonstration.
-Bien madame, je tâcherais d’être sage alors.
Je levais mon vin rouge vers elle en hochant sobrement la tête, alors qu’elle me gratifiait d’un sourire mesquin. Je ne m’étais jamais senti inférieur ou supérieur à qui que ce soit. D’ailleurs, je ne m’étais jamais vraiment posé la question. Les gens étaient comme ils étaient. Je suis comme je suis, point à la ligne. Oxana et moi étions juste très différents.
Néanmoins, j’étais assez content de pouvoir faire rire la belle. C’était d’autant plus étrange de voir ce nouveau visage, plus ouvert et spontané, qui apportait une toute autre dimension à sa personnalité. Un éclat de rire chantant, qui n’avait rien de faux ou de forcé. Mais elle y mit vite un therme, m’offrant toujours son petit sourire effronté alors qu’elle tardait à me répondre. J’attendais alors sagement, patientant qu’elle daigne enfin me répondre alors qu’elle me narguait de son mutisme. Mon regard s’adoucit, tandis que je remarquais qu’elle prenait toujours plaisir à me faire tourner en bourrique, mais plus par amusement que par cynisme cette fois-ci.
Alors qu’elle ouvrait enfin la bouche, je buvais chacun de ses mots comme je pouvais me délecter de mon alcool à mesure qu’elle me faisait part de son lien avec John Smith. Je restais attentif et à l’écoute de chacun de ses mots qui frôlaient ses lèvres, ne manquant pas au passage chacune de ses mimiques, même imperceptibles.
Le moins qu’on puisse dire – à part le fait qu’elle ne faisait pas son âge – était qu’elle avait un sacré parcours derrière elle. Pas tellement par rapport à son âge, mais sa vie passée semblait bien remplie. Une Russe en plus. Et je devinais que ce n’était sûrement pas composé que de petites fleurs et d’amour. Non, non. Rentrer dans ce type d’organisme nécessitait avoir un mental en béton armé, et les tragédies allaient de paire avec cette existence. Je ne savais pas tellement en quoi consistait un tel rôle, mais je me doutais que rien n’était évident. Autant dire que ça devait forger le caractère.
Ceci pouvant expliquer cela.
Je ne pus m’empêcher d’étouffer un éclat de rire bruyant alors que je prenais connaissance de la chute de son histoire. Sincèrement, c’était à marcher sur la tête ! Mais j’y décelais aussi véritablement quelque chose de beau. Comme un parfum de douceur.
-Vous plaisantez ? Je trouve ça vraiment à se rouler par terre ! Mais maintenant que vous me le dites, Smith m’avait vaguement parlé d’un adversaire qu’il n’avait jamais réussi à battre… En fait, c’était vous. Vous m’étonnez qu’il ait eu du fil à retordre !
Je me mis ensuite à tousser pour me calmer. Irina ne manquait pas d’audace, c’était sûr. Elle ponctua son récit d’un clin d’œil charmant alors qu’elle soulignait notre nuit passée.
-Je m’estime alors très chanceux, Lady Secret, dis-je sur le même ton.
En réalité, c’était même une petite satisfaction personnelle. Je n’en revenais pas d’avoir oublié cet épisode, rien que d’y repenser, ça me faisait de nouveau tout drôle. Par réflexe, je me frottais l’avant-bras comme pour chasser ces petits frissons qui me parcouraient. Mais alors que j’allais boire une autre gorgée de mon verre, une interrogation me retint dans mon geste. Je fronçais des sourcils, assez intrigué par cette question.
Ah, finalement je comprenais mieux. On la tannait pour faire quelques interventions. Ca me semblait être une bonne idée, en vue de son domaine d’expertise, ça pouvait apporter fortement aux étudiants.
Je croisais donc les bras sur mon torse et affichais une mine très sévère étrangement réaliste pour un type qui ne savait pas mentir.
-Laissez tomber, Lady Secret… Vous n’êtes pas prête pour ça…
Puis je délaissais mon expression colérique pour la gratifier d’un sourire sournois et espiègle, affûtant mon œil d’un gris orageux. Je levais ensuite une main en l’air les cinq doigts bien écartés, repliant d’abord le pouce, puis le reste à mesure que j’argumentais avec effronterie.
-Déjà, il faut être passionné. C’est la base de la base. Ensuite, je trouve important d’être comme un modèle à suivre et d’être le moteur inébranlable de leur motivation. La passion est donc nécessaire, ils sentent que vous savez de quoi vous parlez. Votre position est à étudier aussi. Entretenir un juste milieu entre professeur et élèves facilite le partage de vos connaissances en installant un climat de confiance. Il faut aussi être sensible à votre audimat pour les captiver même quand c’est chiant à mourir. Rester dynamique. Après vous devez être à l’écoute et investi dans leur évolution pour répondre à leurs envies et les accompagner. Mais aussi, aussi, il faut être motivé et patient !
Je gesticulais un peu quand je m’exprimais, mais parce que c’était important, pour moi. Je me reprenais donc un peu pour éviter de la faire fuir.
-Enfin ce n'est que mon point de vue... Alors, miss Fujibayashi, vous vous sentez capable de relever le défi sans tordre le cou de quelqu’un ?
Je me mis à rire une nouvelle fois. Oh bien-sûr, je ne doutais pas qu’elle y arriverait mais bon, c’était trop tentant de la taquiner.
Invité
Invité
Ven 10 Avr 2020 - 14:00
Parler de moi est bien quelque chose que je ne sais pas vraiment en fait. Ce n’est pas un exercice auquel je suis rompu. Je suis psychiatre, j’écoute les gens, pas l’inverse. D’ailleurs je parle assez peu en général, je préfère la discrétion. C’est un peu comme ça lorsqu’on dresse un mur autour de chaque aspect de sa vie dans le but d’être une intouchable une sans attache. Alors même que je sais que ma fille était en vie depuis un mois maintenant, il n’y avait pourtant que Riven et Matthew qui étaient dans ma confidence, ainsi qu’Eiko bien entendu. Ce n’était pas rien.
Je ne parle pas à mes collègues, encore moins à subalternes. Je ne peux pas dire que je suis amie avec Riven, je l’apprécie beaucoup c’est un fait, mais elle me ressemble énormément. Trop peut-être. Après elle, je n’ai aucune confiance en personne d’autre au sein de l’Enclave. Je les respecte pour leur travail évidemment, mais sans vraiment plus que cela.
Parler de soi, c’est toujours s’exposer à un jugement, donc cette partie-là ne m’atteint généralement pas puisque j’ai une très haute estime de moi. Toutefois, cela permet surtout de dévoiler ses faiblesses et c’est quelque chose que je ne me suis résolue à ne pas faire.
Il était véritablement amusé par mon histoire, mais en même temps, c’était largement compréhensible et avec Matthew nous avions largement ris aux éclats en évoquant le passé depuis nos retrouvailles. Le simple fait d’avoir eu autant de mission l’un contre l’autre en ne parvenant jamais à nous déstabiliser l’un l’autre avait suffi à nous amuser. Je l’avais pensé mort et lui m’avait cru morte également pendant si longtemps, tout en reportant cette tristesse en la transformant en une rancune tenace contre un autre espion nous échappant, que cela avait quelque chose de cocasse in fine.
J’espérais bien avoir détourné la conversation sur un axe moins personnel de mon point de vue, bien que ce fût une question que je me posais vraiment. A l’académie de magie, j’intervenais comme beaucoup d’enclavistes, sur ma spécialité, à savoir la magie de l’esprit et plus particulièrement du champ de la mémoire. Ce n’est pas quelque chose pour laquelle je suis passionnée et pour tout dire, cela tient bien plus de la corvée qu’autre chose de mon point de vue.
Je n’aime pas spécialement enseigner car je suis vraiment très exigeante, bien trop au regard de ce qui est demandé à l’académie de magie. Cela ne m’a pas valu non plus de trouver un disciple à qui enseigner mon savoir magique, car je ne trouve personne à la hauteur. Toutefois, l’université est un niveau supérieur qui m’intéresse énormément. Je me souviens bien de mes années à l’université, bien que je les ai balayées rapidement en étant diplômée de médecine et psychiatrie et psychologie avant ma majorité et que je finissais ma chirurgie vers mes vingt ans seulement.
Je ne parle pas à mes collègues, encore moins à subalternes. Je ne peux pas dire que je suis amie avec Riven, je l’apprécie beaucoup c’est un fait, mais elle me ressemble énormément. Trop peut-être. Après elle, je n’ai aucune confiance en personne d’autre au sein de l’Enclave. Je les respecte pour leur travail évidemment, mais sans vraiment plus que cela.
Parler de soi, c’est toujours s’exposer à un jugement, donc cette partie-là ne m’atteint généralement pas puisque j’ai une très haute estime de moi. Toutefois, cela permet surtout de dévoiler ses faiblesses et c’est quelque chose que je ne me suis résolue à ne pas faire.
Il était véritablement amusé par mon histoire, mais en même temps, c’était largement compréhensible et avec Matthew nous avions largement ris aux éclats en évoquant le passé depuis nos retrouvailles. Le simple fait d’avoir eu autant de mission l’un contre l’autre en ne parvenant jamais à nous déstabiliser l’un l’autre avait suffi à nous amuser. Je l’avais pensé mort et lui m’avait cru morte également pendant si longtemps, tout en reportant cette tristesse en la transformant en une rancune tenace contre un autre espion nous échappant, que cela avait quelque chose de cocasse in fine.
Irina ▬ Comme vous le dites, cela est vraiment risible au final. Cela n’a pas manqué de nous amuser en le découvrant comme vous pouvez l’imaginer. dis-je en esquissant un sourire narquoisIl n’était pas désagréable de juste rire et plaisanter un peu avec quelqu’un sans lui sonder l’esprit pour en connaître tous les méandres. Je ne lis pas la mémoire de tout le monde en permanence, mais je prends rarement du temps pour moi et ma détente, alors ce moment était particulièrement agréable.
J’espérais bien avoir détourné la conversation sur un axe moins personnel de mon point de vue, bien que ce fût une question que je me posais vraiment. A l’académie de magie, j’intervenais comme beaucoup d’enclavistes, sur ma spécialité, à savoir la magie de l’esprit et plus particulièrement du champ de la mémoire. Ce n’est pas quelque chose pour laquelle je suis passionnée et pour tout dire, cela tient bien plus de la corvée qu’autre chose de mon point de vue.
Je n’aime pas spécialement enseigner car je suis vraiment très exigeante, bien trop au regard de ce qui est demandé à l’académie de magie. Cela ne m’a pas valu non plus de trouver un disciple à qui enseigner mon savoir magique, car je ne trouve personne à la hauteur. Toutefois, l’université est un niveau supérieur qui m’intéresse énormément. Je me souviens bien de mes années à l’université, bien que je les ai balayées rapidement en étant diplômée de médecine et psychiatrie et psychologie avant ma majorité et que je finissais ma chirurgie vers mes vingt ans seulement.
Irina ▬ Avec ce que vous me dites là, je ne pense pas. Je ne suis pas une oratrice de talent, je parle et l’on m’écoute. Je suis froide et précise, comme un bistouri. Je pourrais m’épanouir en tant qu’enseignante à l’université, pour ce qui est de la psychologie ou de la médecine, mais ne saurais porter au nu avec brio et envolées grandiloquentes un passé lointain comme vous. Hm.. Je vais continuer d’y réfléchir je suppose.
Etilya sur DK RPG
Invité
Invité
Mar 14 Avr 2020 - 18:17
Je sentais bien qu’elle tentait de se faire tout de même discrète sur les histoires de son passé. Toutefois, j’avais stimulé ma curiosité essentiellement sur John mais elle ne devait clairement pas être du genre à s’étaler de long en large sur son existence. Un passif comme le sien, il ne devait pas avoir assez d’une soirée pour tout raconter. Néanmoins, je ne souhaitais pas non plus en découvrir la totalité, des détails me suffisaient pour apprendre à connaître quelqu’un doucement. Je ne voulais pas non plus que cette conversation lui soit désagréable. Elle avait l’air plutôt détendu et c’était tout là le principal. Je plantais donc ma fourchette dans mon bout de viande avant de l’avaler.
Quelque chose me disait qu’elle devait avoir un lien plus profond avec mon collègue. Il n’y avait qu’à l’entendre parler de lui pour comprendre. Je n’étais pas un fin psychologue mais je savais encore reconnaître la valeur d’une personne dans la voix qui la décrivait.
-Vous avez l’air d’y tenir. Je l’entends à votre façon de parler.
Je faisais cette remarque sans véritablement regarder, trop occupé à mon plat. Je levais ensuite mon œil d’acier vers elle en lui faisant un petit sourire en coin.
-Promis, je ne dirais à personne que vous êtes tout de même dotée d’émotions, je ne voudrais pas tâcher votre image de marque ! marquais-je en riant.
Peut-être étaient-ils même plus proches que je ne le concevais. Cette idée me fit tout de même tout drôle. Jusqu’à quel point je pouvais être dans le vrai ? Je n’étais pas certain de vouloir connaître sa réponse. Mais elle semblait assez ravie à l’idée de l’avoir retrouvé, sans pour autant se montrer émue néanmoins. Enfin, arborer un masque à longueur de temps était chose habituelle dans son quotidien. Je suspectais qu’il devait en avoir gros sur les épaules et le cœur de cette femme. En tout cas, assez pour toujours maintenir cette froideur exacerbée et cette violence piquante rien que dans un murmure ou un geste glacé. Enfin, je n’avais pas trop à m’en plaindre pour le moment, elle me restait agréable et fascinante dans un sens.
En revanche, je fus surpris d’entendre qu’elle ne s’accordait pas réellement au métier d’enseignant. De ce que je voyais d’elle, elle était complètement capable de remplir cette mission avec brio. Enfin, ce n’était pas réellement une histoire de capacité mais plutôt d’envie et de partage. Mais de toute évidence, nos deux domaines étaient différents, il était donc normal que sa pédagogie soit moins aventureuse que ma discipline. Je faisais voyager mes élèves à travers mes récits, pour leur donner le goût de la découverte. Chacun avait ses astuces et sa manière d’enseigner. Je reposais donc mon couvert pour en débattre.
-Ce n’est pas vraiment comparable, Lady. Nous n’exerçons pas sur les mêmes compétences, nos personnalités sont différentes et notre façon d’anticiper les gens également. A vous de trouver vos propres marques et votre propre style, vous n’êtes pas obligée de faire une Mère Lachaise comme moi vous savez. Sincèrement, je pense que cela vous irait à ravir et que vous pourrez même y trouver un certain plaisir. Ne serait-ce que dans l’idée de traumatiser vos disciples…
Je lui jetais un coup d’œil avant de boire une gorgée de vin.
-Si vous voulez, je peux même être votre cobaye pour votre tout début et vous serez mon sensei.
Je dévoilais ma dentition étonnamment blanche pour un homme qui fumait comme un pompier pour souligner ma lourdeur consentie. Puis j’haussais mes larges épaules dans une expression provocatrice.
-Bon par contre je ne garantis pas être un très bon élève, j’ai toujours été assez distrait dira t’on.
Je glissais mon regard rapidement sur sa silhouette voluptueuse avant de me mettre à rire gaiement. Je voulais en savoir un tout petit plus. J'aimais particulièrement les petites histoires et les anecdotes. Et j'étais sûr qu'elle saurait m'en livrer une qui ne serait pas trop personnelle, pour ne pas non plus me montrer trop intrusif.
-Blague à part ! Quelle est la mission la plus saugrenue que vous ayez dû faire ? Bien-sûr, pas trop dégueu si c’est possible, j’ai pas trop envie de tout recracher dans mon assiette !
Quelque chose me disait qu’elle devait avoir un lien plus profond avec mon collègue. Il n’y avait qu’à l’entendre parler de lui pour comprendre. Je n’étais pas un fin psychologue mais je savais encore reconnaître la valeur d’une personne dans la voix qui la décrivait.
-Vous avez l’air d’y tenir. Je l’entends à votre façon de parler.
Je faisais cette remarque sans véritablement regarder, trop occupé à mon plat. Je levais ensuite mon œil d’acier vers elle en lui faisant un petit sourire en coin.
-Promis, je ne dirais à personne que vous êtes tout de même dotée d’émotions, je ne voudrais pas tâcher votre image de marque ! marquais-je en riant.
Peut-être étaient-ils même plus proches que je ne le concevais. Cette idée me fit tout de même tout drôle. Jusqu’à quel point je pouvais être dans le vrai ? Je n’étais pas certain de vouloir connaître sa réponse. Mais elle semblait assez ravie à l’idée de l’avoir retrouvé, sans pour autant se montrer émue néanmoins. Enfin, arborer un masque à longueur de temps était chose habituelle dans son quotidien. Je suspectais qu’il devait en avoir gros sur les épaules et le cœur de cette femme. En tout cas, assez pour toujours maintenir cette froideur exacerbée et cette violence piquante rien que dans un murmure ou un geste glacé. Enfin, je n’avais pas trop à m’en plaindre pour le moment, elle me restait agréable et fascinante dans un sens.
En revanche, je fus surpris d’entendre qu’elle ne s’accordait pas réellement au métier d’enseignant. De ce que je voyais d’elle, elle était complètement capable de remplir cette mission avec brio. Enfin, ce n’était pas réellement une histoire de capacité mais plutôt d’envie et de partage. Mais de toute évidence, nos deux domaines étaient différents, il était donc normal que sa pédagogie soit moins aventureuse que ma discipline. Je faisais voyager mes élèves à travers mes récits, pour leur donner le goût de la découverte. Chacun avait ses astuces et sa manière d’enseigner. Je reposais donc mon couvert pour en débattre.
-Ce n’est pas vraiment comparable, Lady. Nous n’exerçons pas sur les mêmes compétences, nos personnalités sont différentes et notre façon d’anticiper les gens également. A vous de trouver vos propres marques et votre propre style, vous n’êtes pas obligée de faire une Mère Lachaise comme moi vous savez. Sincèrement, je pense que cela vous irait à ravir et que vous pourrez même y trouver un certain plaisir. Ne serait-ce que dans l’idée de traumatiser vos disciples…
Je lui jetais un coup d’œil avant de boire une gorgée de vin.
-Si vous voulez, je peux même être votre cobaye pour votre tout début et vous serez mon sensei.
Je dévoilais ma dentition étonnamment blanche pour un homme qui fumait comme un pompier pour souligner ma lourdeur consentie. Puis j’haussais mes larges épaules dans une expression provocatrice.
-Bon par contre je ne garantis pas être un très bon élève, j’ai toujours été assez distrait dira t’on.
Je glissais mon regard rapidement sur sa silhouette voluptueuse avant de me mettre à rire gaiement. Je voulais en savoir un tout petit plus. J'aimais particulièrement les petites histoires et les anecdotes. Et j'étais sûr qu'elle saurait m'en livrer une qui ne serait pas trop personnelle, pour ne pas non plus me montrer trop intrusif.
-Blague à part ! Quelle est la mission la plus saugrenue que vous ayez dû faire ? Bien-sûr, pas trop dégueu si c’est possible, j’ai pas trop envie de tout recracher dans mon assiette !
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