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Lun 1 Juin 2020 - 15:46
J'avais la sensation que cet homme se sous-estimait. Ou peut-être n'avait-il pas bien conscience de son potentiel. Bien-sûr, je ne le connaissais pas mais il me semblait déceler chez lui, quelque chose de plus grand que ce qu'il décrivait de sa perception propre. Cette réflexion fit plisser mes paupières, alors que je conservais le silence. La modestie était une facette que je respectais amplement. Selon moi, cet aspect d'une personnalité faisait toute son envergure dans sa sagesse et sa pudeur. Tsukishima-san ne devait pas être le genre d'homme à se mettre en avant. Cela lui certifiait un certain charme.
-Évidemment, cela va de soi.
Je fus néanmoins satisfaite qu'il ne réfute pas ma proposition. Une petite démonstration de nos sortilèges risquait d'être des plus intéressantes. Je dirais même plus, il s'agissait d'un exercice qui me plaisait énormément. Cela me donnait la sensation de retrouver un morceau de mon empire perdu. Avec mon père, nous avions l'habitude de nous livrer à ces pratiques pour jauger nos compétences et les parfaire en s'entraînant davantage. Bien-sûr, la nature de nos magies respectives restaient bien différentes, mais nous nous allions à merveille. Cette complicité d'ailleurs, me manquait énormément. Mais trêve de mélancolie, nous avions des choses à voir, enfin, surtout moi.
D'ailleurs, aussitôt le sujet épineux abordé, aussitôt je me fermais comme une coquille agressée par les éléments. Bien-sûr, il ne manqua pas de le remarquer et je craignais qu'il ne rebondisse sur mon changement d'attitude si soudaine. Néanmoins, il eut la délicatesse de ne pas m'interroger. Je devais veiller à contrôler ma répugnance qui demeurait encore trop palpable. Un jour, je tomberais nécessairement sur l'un de ces illustres représentants du pays et je n'aurais pas le droit à la moindre erreur. De plus, il n'était pas dans mon éducation de manquer autant d'aplomb. Je devais me ressaisir. Ainsi donc, je l'écoutais attentivement me décrire ces fameux Enclavistes. A chaque portrait dressé sur leurs noms et fonctions, j'hochais la tête, très impliquée dans ma compréhension dont tournait ce système japonais. Ce n'était pas bien différent de mon pays. Toutefois, je me faisais déjà une idée superficielle de chacune de ces personnalités.
Je n'avais aucun doute quant à la dévotion de leur Secret. Comme il le mentionnait, ses manières étaient très brutales mais son objectif, restait d'assurer la pérennité de son peuple. Cette qualité faisait d'elle un élément de confiance d'un point de vue professionnel, même si je ne la portais pas bien dans mon âme.
Mais ce fut touchant de sentir son respect pour cette femme de poigne. Mon intérêt s'intensifia sur leur scribe, le Temps, qui avait un attrait pour la magie temporelle et dimensionnelle. Ce fut plus fort que moi, étant donné mon affection pour les sortilèges de l'espace. Mais en dehors de cela, est-ce qu'elle était digne de confiance ? Songeuse, je le laissais poursuivre.
Le Bouclier... Il m'avait tout l'air d'être un homme redoutable ! De l'anti-magie, dit-il ? Je n'osais même pas imaginer dans quelle position délicate je me trouverais face à lui, bien que je maîtrise quelques techniques de combat. Je me sentirais bien démunie, privée de mon pouvoir légitime.
La suite de ces descriptions me fit écarquiller les prunelles. Cette Enclave possédait un Représentant en fin connaisseur des arts interdits ? N'était-ce pas risqué ? Même si en soi, cela leur donnait un atout incomparable. Peu de sorciers en savaient sur ces domaines fermés à la connaissance du monde de la magie, car beaucoup trop dangereux. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles mon frère avait joué sur ce tabou pour me faire chasser. Mais passons. Cette Puissance ne portait pas les mortels dans son estime, de ce que je comprenais. La haine était un poison des plus dévorants. Je savais déjà d'emblée que je ne m'entendrais pas avec lui. Mais il ne fallait pas non plus trop laisser la place aux préjugés.
Hm... La Justice. Celle de mon Enclave m'avait condamnée à mort, car la plupart des membres avaient délibérément opté pour la vigilance en m'imposant un destin sinistre. Que voulait-il dire par impartiale et implacable ? Est-ce qu'elle me laisserait une chance ? Là encore, le doute subsistait amèrement.
Lorsqu'il aborda le profil de la Ruse, mon cœur se pinça. Instantanément, cela me fit penser à mon mentor. Lui aussi, était très brillant bien qu'excentrique et incontrôlable. J'avais investi ses services très justement pour ses valeurs stratégiques et j'y avais fait ma place. Peut-être que cela m'aurait apaisée de rejoindre ce secteur plutôt que celui du Secret ? En l'honneur de tous ces bons vieux souvenirs. Mais je m'étais engagée oralement auprès de cette grande blonde, je ne pouvais donc pas me retirer ainsi.
Néanmoins, je n'émis aucun doute quant à la possibilité de bien m'entendre avec l'Altruisme. Après tout, il portait bien son nom, n'est-ce pas ? De plus, sa science paraissait véritablement énorme, ce qui ne pouvait qu'attiser ma curiosité.
Le Savoir... Cela ne me changerait pas de la personnalité de mon mentor de l'époque. Peut-être pourrais-je même y trouver une forme de sympathie à son égard seulement pour ce trait de caractère, bien que très fatiguant à la longue.
Toutefois, j'étais un peu plus vigilante sur leur Sagesse. Dans mon Enclave, celle-ci n'avait clairement pas été de mon côté. Je savais bien qu'il ne fallait pas jeter la pierre tout de suite, mais mon opinion partait déjà d'une mauvaise impression. Mais de ce qu'avait l'air de penser Tsukishima, nous pourrions potentiellement nous entendre. Il semblait sûr de lui, comme s'il cherchait à me rassurer en me trouvant un point d'amorce pour une entente. Non, c'était bien plus que cela. Une note de chaleur transparaissant dans sa voix à son annonce.
Je me mis alors à lui sourire gentiment. J'en savais déjà davantage, bien que je ne sois pas convaincue de leurs intentions envers moi s'ils venaient à découvrir mon passé. J'acceptais volontiers un autre thé dans un hochement de tête. Toutes ces émotions me donnaient soif également.
-Non, tout va bien. Vous avez su synthétiser très clairement et je vous en remercie.
Peut-être était-ce le moment d'être honnête avec lui complètement ? J'hésitais. Et s'il lui venait la réflexion d'en parler à ces figures emblématiques ? J'avais beau ne pas apprécier l'attitude de sa supérieure, je ne désirais nullement lui attirer des ennuis si ma future implication venait à se savoir sans le consentement des autres. Je pris donc une grande inspiration pour me donner du courage et me décider à jouer cartes sur table. Je n'aimais pas les cachotteries et cet homme m'inspirait confiance.
-Vous avez dû me trouver bien agressive lorsque vous avez mentionné les Enclavistes... Pour cela aussi, je m'en excuse.
Je restais toujours dans cette posture bien droite et digne, bien que je n'en menais pas large.
-J'ai été trahi par les miens, Tsukishima-san, avançais-je la gorge serrée, enfin plutôt par mon propre frère. Il a trouvé le moyen de détruire ma réputation en manigançant un coup monté. Mais cela a eu des répercussions catastrophiques. Lors de mon procès devant la grande Justice, la discussion a été fortement houleuse et malgré l'appui de certains de mes paires, la décision prise... A été... Ma mort. Mes parents ont essayé de m'éviter cette sentence abjecte et ont été assassinés en me faisant évader.
Je baissais les yeux sur la surface lisse de la table, blessée rien qu'en énonçant la tristesse de ce passé.
-Pourtant, j'avais foi en notre communauté, vraiment très fortement. Je suis tombée de bien haut, si vous saviez. Je pensais que... Que ce n'était qu'un malentendu, que les choses pouvaient s'arranger. Jusqu'à ce que je comprenne que mon sort était scellé, sans que personne ne puisse rien n'y faire. Sans que personne ne fasse rien. Depuis, mon frère tient les rennes de notre famille déchue et éhontée par le sang qu'il a fait couler, par jalousie et par orgueil du pouvoir.
Je relevais mes prunelles orangées vers lui, une lueur de colère les faisant vibrer un instant.
-C'est pour cela que j'ai décidé de sortir de mon terrier, Tsukishima-san. Et j'ai besoin de savoir, qui seraient susceptibles d'être des alliés plutôt que des ennemis.
-Évidemment, cela va de soi.
Je fus néanmoins satisfaite qu'il ne réfute pas ma proposition. Une petite démonstration de nos sortilèges risquait d'être des plus intéressantes. Je dirais même plus, il s'agissait d'un exercice qui me plaisait énormément. Cela me donnait la sensation de retrouver un morceau de mon empire perdu. Avec mon père, nous avions l'habitude de nous livrer à ces pratiques pour jauger nos compétences et les parfaire en s'entraînant davantage. Bien-sûr, la nature de nos magies respectives restaient bien différentes, mais nous nous allions à merveille. Cette complicité d'ailleurs, me manquait énormément. Mais trêve de mélancolie, nous avions des choses à voir, enfin, surtout moi.
D'ailleurs, aussitôt le sujet épineux abordé, aussitôt je me fermais comme une coquille agressée par les éléments. Bien-sûr, il ne manqua pas de le remarquer et je craignais qu'il ne rebondisse sur mon changement d'attitude si soudaine. Néanmoins, il eut la délicatesse de ne pas m'interroger. Je devais veiller à contrôler ma répugnance qui demeurait encore trop palpable. Un jour, je tomberais nécessairement sur l'un de ces illustres représentants du pays et je n'aurais pas le droit à la moindre erreur. De plus, il n'était pas dans mon éducation de manquer autant d'aplomb. Je devais me ressaisir. Ainsi donc, je l'écoutais attentivement me décrire ces fameux Enclavistes. A chaque portrait dressé sur leurs noms et fonctions, j'hochais la tête, très impliquée dans ma compréhension dont tournait ce système japonais. Ce n'était pas bien différent de mon pays. Toutefois, je me faisais déjà une idée superficielle de chacune de ces personnalités.
Je n'avais aucun doute quant à la dévotion de leur Secret. Comme il le mentionnait, ses manières étaient très brutales mais son objectif, restait d'assurer la pérennité de son peuple. Cette qualité faisait d'elle un élément de confiance d'un point de vue professionnel, même si je ne la portais pas bien dans mon âme.
Mais ce fut touchant de sentir son respect pour cette femme de poigne. Mon intérêt s'intensifia sur leur scribe, le Temps, qui avait un attrait pour la magie temporelle et dimensionnelle. Ce fut plus fort que moi, étant donné mon affection pour les sortilèges de l'espace. Mais en dehors de cela, est-ce qu'elle était digne de confiance ? Songeuse, je le laissais poursuivre.
Le Bouclier... Il m'avait tout l'air d'être un homme redoutable ! De l'anti-magie, dit-il ? Je n'osais même pas imaginer dans quelle position délicate je me trouverais face à lui, bien que je maîtrise quelques techniques de combat. Je me sentirais bien démunie, privée de mon pouvoir légitime.
La suite de ces descriptions me fit écarquiller les prunelles. Cette Enclave possédait un Représentant en fin connaisseur des arts interdits ? N'était-ce pas risqué ? Même si en soi, cela leur donnait un atout incomparable. Peu de sorciers en savaient sur ces domaines fermés à la connaissance du monde de la magie, car beaucoup trop dangereux. C'était d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles mon frère avait joué sur ce tabou pour me faire chasser. Mais passons. Cette Puissance ne portait pas les mortels dans son estime, de ce que je comprenais. La haine était un poison des plus dévorants. Je savais déjà d'emblée que je ne m'entendrais pas avec lui. Mais il ne fallait pas non plus trop laisser la place aux préjugés.
Hm... La Justice. Celle de mon Enclave m'avait condamnée à mort, car la plupart des membres avaient délibérément opté pour la vigilance en m'imposant un destin sinistre. Que voulait-il dire par impartiale et implacable ? Est-ce qu'elle me laisserait une chance ? Là encore, le doute subsistait amèrement.
Lorsqu'il aborda le profil de la Ruse, mon cœur se pinça. Instantanément, cela me fit penser à mon mentor. Lui aussi, était très brillant bien qu'excentrique et incontrôlable. J'avais investi ses services très justement pour ses valeurs stratégiques et j'y avais fait ma place. Peut-être que cela m'aurait apaisée de rejoindre ce secteur plutôt que celui du Secret ? En l'honneur de tous ces bons vieux souvenirs. Mais je m'étais engagée oralement auprès de cette grande blonde, je ne pouvais donc pas me retirer ainsi.
Néanmoins, je n'émis aucun doute quant à la possibilité de bien m'entendre avec l'Altruisme. Après tout, il portait bien son nom, n'est-ce pas ? De plus, sa science paraissait véritablement énorme, ce qui ne pouvait qu'attiser ma curiosité.
Le Savoir... Cela ne me changerait pas de la personnalité de mon mentor de l'époque. Peut-être pourrais-je même y trouver une forme de sympathie à son égard seulement pour ce trait de caractère, bien que très fatiguant à la longue.
Toutefois, j'étais un peu plus vigilante sur leur Sagesse. Dans mon Enclave, celle-ci n'avait clairement pas été de mon côté. Je savais bien qu'il ne fallait pas jeter la pierre tout de suite, mais mon opinion partait déjà d'une mauvaise impression. Mais de ce qu'avait l'air de penser Tsukishima, nous pourrions potentiellement nous entendre. Il semblait sûr de lui, comme s'il cherchait à me rassurer en me trouvant un point d'amorce pour une entente. Non, c'était bien plus que cela. Une note de chaleur transparaissant dans sa voix à son annonce.
Je me mis alors à lui sourire gentiment. J'en savais déjà davantage, bien que je ne sois pas convaincue de leurs intentions envers moi s'ils venaient à découvrir mon passé. J'acceptais volontiers un autre thé dans un hochement de tête. Toutes ces émotions me donnaient soif également.
-Non, tout va bien. Vous avez su synthétiser très clairement et je vous en remercie.
Peut-être était-ce le moment d'être honnête avec lui complètement ? J'hésitais. Et s'il lui venait la réflexion d'en parler à ces figures emblématiques ? J'avais beau ne pas apprécier l'attitude de sa supérieure, je ne désirais nullement lui attirer des ennuis si ma future implication venait à se savoir sans le consentement des autres. Je pris donc une grande inspiration pour me donner du courage et me décider à jouer cartes sur table. Je n'aimais pas les cachotteries et cet homme m'inspirait confiance.
-Vous avez dû me trouver bien agressive lorsque vous avez mentionné les Enclavistes... Pour cela aussi, je m'en excuse.
Je restais toujours dans cette posture bien droite et digne, bien que je n'en menais pas large.
-J'ai été trahi par les miens, Tsukishima-san, avançais-je la gorge serrée, enfin plutôt par mon propre frère. Il a trouvé le moyen de détruire ma réputation en manigançant un coup monté. Mais cela a eu des répercussions catastrophiques. Lors de mon procès devant la grande Justice, la discussion a été fortement houleuse et malgré l'appui de certains de mes paires, la décision prise... A été... Ma mort. Mes parents ont essayé de m'éviter cette sentence abjecte et ont été assassinés en me faisant évader.
Je baissais les yeux sur la surface lisse de la table, blessée rien qu'en énonçant la tristesse de ce passé.
-Pourtant, j'avais foi en notre communauté, vraiment très fortement. Je suis tombée de bien haut, si vous saviez. Je pensais que... Que ce n'était qu'un malentendu, que les choses pouvaient s'arranger. Jusqu'à ce que je comprenne que mon sort était scellé, sans que personne ne puisse rien n'y faire. Sans que personne ne fasse rien. Depuis, mon frère tient les rennes de notre famille déchue et éhontée par le sang qu'il a fait couler, par jalousie et par orgueil du pouvoir.
Je relevais mes prunelles orangées vers lui, une lueur de colère les faisant vibrer un instant.
-C'est pour cela que j'ai décidé de sortir de mon terrier, Tsukishima-san. Et j'ai besoin de savoir, qui seraient susceptibles d'être des alliés plutôt que des ennemis.
Shinji Tsukishima#104269#104269#104269#104269#104269#104269#104269
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Lun 8 Juin 2020 - 19:08
L'intérêt prononcé de Prestonn-san au sujet du Temps n'a pas échappé au regard alerte de Shinji. Le coin de ses lèvres s'est subtilement relevé, témoin discret de son amusement. Il comprend pourtant sa réaction. Lui aurait probablement agi à l'identique concernant la magie des ténèbres. Ou sur des artéfacts. Il a également noté la surprise dans ses prunelles ambrées lorsqu'il a mentionné l'expertise de la Puissance. Certes, ce n'est généralement pas bien perçu de se pencher sur l'étude des arts interdits, mais finalement, c'est nécessaire pour repérer les hors-la-loi et les punir comme il se doit.
Lorsqu'il a mentionné la ruse, Abigail lui a paru nostalgique. Fait normal, car après tout, elle a travaillé pour elle dans son pays. Cela impliquerait-il qu'elle n'a pas souhaité quitter son service ? Cette pensée soulève d'autres questions, qu'il range soigneusement dans un coin de son esprit. Ce n'est pas l'heure d'un interrogatoire.
Le sourire amical qu'elle lui offre le renseigne déjà sur la portée de sa synthèse. Elle ne tarde pas à souligner la performance de ses descriptions. Elle ne semble pas avoir de question plus approfondie. Soit, elle n'aura donc plus qu'à se faire sa propre opinion sur chacun d'entre eux lorsqu'elle les rencontrera. Il pourra toujours lui apporter quelques compléments d'information qu'il aurait omis aujourd'hui, volontairement ou non.
Il déguste une nouvelle gorgée de thé avant de reposer ses prunelles dorées sur sa consoeur. Et il remarque alors une nouvelle lueur dans son regard. Détermination, résolution. Il reste impassible, mais s'interroge néanmoins sur ses intentions. Et ses excuses nourrissent les questions qui s'accumulent dans son esprit. Il la sent sur le point de lui faire une révélation capitale. La raison qui explique son attitude vis-à-vis de l'Enclave. Il reste silencieux, l'encourageant du regard à poursuivre.
Le maître des ténèbres fronce les sourcils dès les premiers mots. Il l'écoute attentivement. Chaque nouvelle information assombrit un peu plus son visage. Cette révélation génère tant consternation que colère et mépris. Comment son frère, son sang, a-t-il pu la trahir? Provoquer la mort de leurs parents ? La laisser condamner à mort ? Par jalousie, et par orgueil du pouvoir. Tss. Quel misérable personnage. Le dégoût s'ajoute à son expression ombrageuse.
▬ Je suis désolé de l'apprendre, Prestonn-san. L'honneur de la famille est une valeur profondément ancrée dans nos moeurs. Le comportement de votre frère m'écoeure autant qu'il attise ma colère. Fomenter un complot contre l'un des siens, sa propre soeur de surcroît, alors que l'unité et la solidarité est primordiale pour notre survie… Quel être méprisable. Je n'ose imaginer le choc émotionnel ni les dures épreuves que vous avez traversé.
Shinji croise les bras, avant de lever une main pour saisir son menton, en pleine réflexion. Si son frère est le coupable de l'histoire, il demeure toutefois des zones d'ombres quant aux autres protagonistes.
▬ J'avoue être désagréablement surpris par le verdict. La Justice ne vous a donc pas soumis au sort de Vérité ? Personne n'a cherché votre version des faits dans votre esprit ?
Il n'a pas besoin d'une réponse orale. Le regard de sa consoeur lui suffit. Sa mine s'assombrit davantage et il affiche un rictus amer.
▬ Soit votre frère est un vrai génie pour influencer et manipuler les esprits, soit votre Enclave est infestée d'incompétents… voire même les deux.
Cette réflexion prononcée à voix basse lui a échappé. Heureusement que personne n'est là pour répéter son jugement. Il n'est généralement pas bien vu de critiquer -voire presque insulter dans le cas présent- les dirigeants sorciers d'un autre pays. Mais les faits sont là. Ils auraient dû s'assurer de la vérité. Et il ne doute pas que sa supérieure l'a découverte, elle.
▬ Des alliés, vous en aurez assurément. La Sagesse de notre Enclave, pour commencer. Teru-san écoute toujours les avis de chacun et ne juge pas sans avoir la version des faits de chaque partie. Bien sûr, Fujibayashi-sama a déjà pris connaissance de votre passé, connaissant ses talents. Ainsi, elle aussi sera de votre côté.
L'image d'Eiko traverse soudainement son esprit. Sa soeur excelle en magie temporelle, et peut notamment revivre une scène du passé, à partir du moment où elle a un point d'ancrage -un lieu, un objet, ou une personne. Elle pourrait peut-être apporter son concours, cependant il préfère garder cette idée pour lui, du moins pour le moment. Il lui en parlera à l'occasion. Il en arrive finalement à une dernière personne, et sans doute la mieux placée.
▬ Et… Cela risque de vous paraître contradictoire, mais je pense que notre propre Justice saura tirer au clair cette histoire et laver votre honneur. Grâce à son sort de vérité absolue. Les coupables le craignent autant que les innocents l'apprécient. J'imagine que vous confronter de nouveau à une Justice vous horrifie, mais… considérez au moins la question.
Il pose sur elle son regard doré, à l'affût de sa réaction.
Invité
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Mer 10 Juin 2020 - 18:39
En réalité, je me sentais plutôt soulagée. Ma plus grosse crainte à cet instant-ci était surtout d'être incomprise voir pire, qu'on me traite de menteuse ou qu'on me remette en place. Il fallait toujours veiller aux mots qui sortaient de votre bouche, lorsque vous parliez des représentants de la communauté sorcière. La critique pouvait vous faire passer pour un élément déviant, alors que je ne faisais qu'énoncer la vérité absolue. Oui, j'avais été trahie par la chaire de ma chaire avant d'être traquée comme un animal par ceux en qui je portais pourtant, tous mes respects et ma dévotion. Quelle récompense, que d'être fidèle à un système qui voulait désormais ma chute, envenimée par l'influence malsaine de mon frère. Puis la douleur m'avait désociabilisée de mes propres racines.
Tsukishima faisait preuve d'une réaction conciliante à mon égard. Je reconnaissais qu'un certain poids s'était évaporé de ma poitrine dès lors qu'il avait esquissé une expression écœurée à mon court récit. Je reconnaissais chez cet homme, une bienveillance certaine. Pourtant, ce regard ainsi que ce naturel à me comprendre, me laissait croire qu'une forme similaire à ma tristesse, était tapie également au fond de ses yeux. Il recelait de qualités, dont j'étais à peu près certaine, qu'il ne reconnaissait pas lui-même. Mais ne dit-on pas qu'il n'y pas plus aveugle à soi-même que nous-mêmes ? En tout cas, à ce moment, j'avais son soutien et sa compassion. Cela me suffisait amplement, tant que je n'y décelais pas de la pitié. Je n'appréciais pas réellement inspirer ce sentiment et je n'en avais surtout pas besoin.
J'hôchais donc la tête lentement pour appuyer ses dires. La soif de puissance changeait un homme. Qu'importait qui pouvait bien se dresser sur sa route, il ne ferait même plus la différence entre ses alliés et ses ennemis. Il aurait très bien pu seulement me demander le trône, je lui aurais donné volontiers. Mais l'orgueil s'ajoutait également à ce schéma inconditionnel. Sa fierté en avait pris un coup il avait désiré m'en porter un en retour. Un coup fatidique.
-Je ne vous demande pas d'imaginer, Tsukishima-san. Que vous compreniez ma situation me suffit, je vous assure. De plus, il y a des ces êtres qui ne respirent que par le pouvoir quitte à mépriser le reste tout en balayant tout discernement rationnel. Après tout, c'est également un trait profond que l'école des sorciers nous enseigne également, que d'être au sommet. Mais dans son cas, c'en est devenu une obsession.
Je baissais un peu les yeux, dès lors qu'il invoquait la Justice et de son manque de discernement.
-Ma mère possédait des dons de l'esprit, comme vous supérieure. La Justice a donc jugé que son sort de vérité ne pourrait être absolu, sous le couvert de ma mère qui aurait tronqué les preuves de mon conscient pour m'épargner, voir même ses propres pensées. C'était son discours.
Mais ses prunelles s'agrandirent légèrement tandis qu'il disait à voix haute ce qu'il concluait de l'histoire, bien trop spontanément. Mais cette réflexion me tira un rire après l'étonnement.
-Comme vous y allez, Tsukishima-san, dis-je en redevenant raisonnable, mon frère possède l'art de manier le temps et compose aussi avec des sorts d'esprit. Un cocktail qui peut s'avérer explosif, mais je n'ai pas su déterminer comment il s'y était pris réellement. Peut-être un peu des deux, je dirais.
Je ponctuais ces derniers mots par un clin d'oeil malicieux. Il n'était pas bon de débattre à ce sujet mais je pouvais bien me l'octroyer à ce moment. Personne n'était là pour rapporter ces faits à la hiérarchie. Il mentionna alors de nouveau la Sagesse qu'il semblait particulièrement apprécié et de ses principes. Pour ma part, ce qu'il nommait était bien la moindre des choses pour un diplomate mais je ne me sentais pas encore prête à rencontrer l'un d'entre eux, pas même ce Thomas Tel. Pas pour le moment, c'était trop tôt. Mais sa prochaine réplique me fit l'effet d'un seau glacé qu'on me jetterait dans le dos, quand bien même je restais impassible. Il me proposait éventuellement de me recueillir auprès de leur Justice également. Enfin, il avait bien conscience que ce devait bien compliqué à concevoir mais que cette possibilité restait tout de même envisageable.
-Je verrais à l'avenir. Je dois d'abord m'assurer que le Secret me reconnaisse en tant qu'élément fiable. Ainsi, je serais plus disposée à aller à la rencontre de vos représentants. Mais pour l'heure, j'ai une dernière requête.
Je lissais du plat de mes mains, la jupe dont la dentelle commençait à se plisser.
-A vrai dire, mon objectif premier était de vous demander où trouver votre supérieure pour aller jusqu'à elle afin d'accepter sa proposition. Mais si je l'avais fait de prime abord, nous n'aurions pas eu cette charmante discussion n'est ce pas.
Je penchais ainsi la tête sur le côté, un léger sourire aux coins des lèvres.
Tsukishima faisait preuve d'une réaction conciliante à mon égard. Je reconnaissais qu'un certain poids s'était évaporé de ma poitrine dès lors qu'il avait esquissé une expression écœurée à mon court récit. Je reconnaissais chez cet homme, une bienveillance certaine. Pourtant, ce regard ainsi que ce naturel à me comprendre, me laissait croire qu'une forme similaire à ma tristesse, était tapie également au fond de ses yeux. Il recelait de qualités, dont j'étais à peu près certaine, qu'il ne reconnaissait pas lui-même. Mais ne dit-on pas qu'il n'y pas plus aveugle à soi-même que nous-mêmes ? En tout cas, à ce moment, j'avais son soutien et sa compassion. Cela me suffisait amplement, tant que je n'y décelais pas de la pitié. Je n'appréciais pas réellement inspirer ce sentiment et je n'en avais surtout pas besoin.
J'hôchais donc la tête lentement pour appuyer ses dires. La soif de puissance changeait un homme. Qu'importait qui pouvait bien se dresser sur sa route, il ne ferait même plus la différence entre ses alliés et ses ennemis. Il aurait très bien pu seulement me demander le trône, je lui aurais donné volontiers. Mais l'orgueil s'ajoutait également à ce schéma inconditionnel. Sa fierté en avait pris un coup il avait désiré m'en porter un en retour. Un coup fatidique.
-Je ne vous demande pas d'imaginer, Tsukishima-san. Que vous compreniez ma situation me suffit, je vous assure. De plus, il y a des ces êtres qui ne respirent que par le pouvoir quitte à mépriser le reste tout en balayant tout discernement rationnel. Après tout, c'est également un trait profond que l'école des sorciers nous enseigne également, que d'être au sommet. Mais dans son cas, c'en est devenu une obsession.
Je baissais un peu les yeux, dès lors qu'il invoquait la Justice et de son manque de discernement.
-Ma mère possédait des dons de l'esprit, comme vous supérieure. La Justice a donc jugé que son sort de vérité ne pourrait être absolu, sous le couvert de ma mère qui aurait tronqué les preuves de mon conscient pour m'épargner, voir même ses propres pensées. C'était son discours.
Mais ses prunelles s'agrandirent légèrement tandis qu'il disait à voix haute ce qu'il concluait de l'histoire, bien trop spontanément. Mais cette réflexion me tira un rire après l'étonnement.
-Comme vous y allez, Tsukishima-san, dis-je en redevenant raisonnable, mon frère possède l'art de manier le temps et compose aussi avec des sorts d'esprit. Un cocktail qui peut s'avérer explosif, mais je n'ai pas su déterminer comment il s'y était pris réellement. Peut-être un peu des deux, je dirais.
Je ponctuais ces derniers mots par un clin d'oeil malicieux. Il n'était pas bon de débattre à ce sujet mais je pouvais bien me l'octroyer à ce moment. Personne n'était là pour rapporter ces faits à la hiérarchie. Il mentionna alors de nouveau la Sagesse qu'il semblait particulièrement apprécié et de ses principes. Pour ma part, ce qu'il nommait était bien la moindre des choses pour un diplomate mais je ne me sentais pas encore prête à rencontrer l'un d'entre eux, pas même ce Thomas Tel. Pas pour le moment, c'était trop tôt. Mais sa prochaine réplique me fit l'effet d'un seau glacé qu'on me jetterait dans le dos, quand bien même je restais impassible. Il me proposait éventuellement de me recueillir auprès de leur Justice également. Enfin, il avait bien conscience que ce devait bien compliqué à concevoir mais que cette possibilité restait tout de même envisageable.
-Je verrais à l'avenir. Je dois d'abord m'assurer que le Secret me reconnaisse en tant qu'élément fiable. Ainsi, je serais plus disposée à aller à la rencontre de vos représentants. Mais pour l'heure, j'ai une dernière requête.
Je lissais du plat de mes mains, la jupe dont la dentelle commençait à se plisser.
-A vrai dire, mon objectif premier était de vous demander où trouver votre supérieure pour aller jusqu'à elle afin d'accepter sa proposition. Mais si je l'avais fait de prime abord, nous n'aurions pas eu cette charmante discussion n'est ce pas.
Je penchais ainsi la tête sur le côté, un léger sourire aux coins des lèvres.
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Sorcier Sang-pur - Spécialiste - Sentinelle
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Sam 20 Juin 2020 - 11:51
Le maître des ténèbres écoute attentivement Abigail tandis qu'elle lui livre un peu plus de détail sur sa triste histoire. Elle lui avoue que sa simple compréhension est suffisante en soi. Effectivement, il lui attribue sa foi, sans juger, sur la simple présomption de sa sincérité, et également parce qu'il fait confiance au jugement de sa supérieure. Shinji grimace lorsqu'elle mentionne l'enseignement du pouvoir à l'école des sorciers. Oui, les professeurs ne cessent d'insister. Ses parents, par ailleurs, lui ont rappelé à chaque instant de son existence qu'il est important de se hisser au sommet. Ce ne sont pas ses meilleurs souvenirs.
Prestonn-san livre ensuite une explication sur l'action de la Justice anglaise. Le Tsukishima reporte son attention sur elle, les sourcils froncés. Déformer la réalité dans un esprit pour qu'un sort de vérité puisse jouer en sa faveur. C'est un argument qui se tient. Mais il y a toutefois une faille dans ce raisonnement.
▬ Et ils n'ont pas demandé à un médicomage de débusquer un sort mental sur votre esprit, je suppose.
Sa langue claque contre son palais, dans un son désapprobateur sur leur façon de procéder. A son sens, ils ont grandement négligé des détails capitaux dans cette affaire. C'est pourtant la base, de vérifier qu'un sorcier n'est pas sous influence, avant tout interrogatoire. Vraiment, cette enquête bâclée suinte d'incompétence, ce qui lui hérisse le poil. Sa consoeur a tôt fait de le ramener à la réalité, cependant, en lui expliquant les talents de son frère. Le japonais ne peut alors retenir un rictus.
▬ Comme c'est curieux. Ma soeur aînée officie dans les mêmes domaines magiques.
Le parallèle est amusant. Néanmoins, leur fratrie respective n'est en rien comparable. Eiko a certes un certain intérêt pour le pouvoir, mais sa loyauté envers sa communauté est sans faille, et jamais elle ne sacrifierait l'un d'entre eux pour sa propre carrière. Son petit frère encore moins. Ils ont toujours été soudés depuis tout petits, et jamais elle ne le trahirait.
Sans surprise, Abigail préfère renforcer sa position auprès du Secret avant d'envisager la confrontation avec un autre enclaviste. Et la Justice en particulier. Un choix raisonné, car les deux femmes sont assez proches, de son propre constat. Leurs origines en commun, sans doute, en plus du raisonnement similaire. Le jeune sorcier relève le regard quand l'anglaise lui adresse une autre requête.
▬ En effet.
L'esquisse d'un sourire se dessine sur ses lèvres, expression éphémère vite remplacée par son habituel masque impassible. Il peut comprendre qu'elle n'ait pas souhaité aborder immédiatement le sujet du Secret. A dire vrai, il la soupçonne même d'avoir voulu tâter le terrain auprès de lui, concernant son jugement. Néanmoins, il ne fait aucun commentaire.
▬ Son bureau se trouve dans le quartier des affaires, en face de la pharmacie Yotsuba.
Shinji se lève et s'éclipse un instant dans l'arrière boutique. La pièce étant protégé par des sortilèges, personne d'autre que lui ne peut y accéder, du moins pas sans son accord. Il en profite pour stocker toute information concernant l'univers sorcier, et notamment, une réserve de cartes de visite. Il revient avec l'une d'entre elle, contenant les coordonnées du Secret.
▬ Tenez. Voici qui devrait vous servir.
Il dépose le carton rectangulaire et le fait glisser jusqu'à Abigail avec son index. Pendant qu'elle en prend connaissance, il sort de sa poche le jeu de clés du magasin et en déniche une en particulier. Il se dirige ensuite au fond à droite du magasin, pour rejoindre une porte qui passe bien souvent inaperçu. Il glisse la clé dans la serrure pour déverrouiller l'entrée, avant de se retourner vers Abigail, qui le scrute, stupéfaite.
▬ Vous souhaitiez une petite démonstration de mes talents, non ? Nous serons mieux à l'étage pour ça.
Un sourire satisfait se dessine sur lèvres tandis que ses prunelles dorées s'illuminent d'une malice fugace. Il ouvre ensuite la porte et, d'un geste de la main, invite sa consoeur à passer l'encadrement. La porte débouche directement sur l'escalier menant au petit appartement aménagé qu'il utilise de temps en temps pour dormir. Surtout pour fuir l'ambiance familiale, en fait. Un refuge, en somme. Il referme la porte à clé après son passage, puis gravit les marches pour déverrouiller l'entrée de son habitation personnelle. Un petit couloir sur la gauche mène à l'entrée officielle qui débouche sur la ruelle perpendiculaire.
L'intérieur de l'appartement est très sobre, avec une décoration pauvre, aux tons gris et noirs, à l'image du sorcier. Néanmoins, les lieux sont bien agencés et tenus impeccablement. Il la guide jusqu'au petit salon.
▬ Avez-vous d'autres questions, avant que nous ne passions à la suite ?
Il la fixe d'un regard intense, tandis qu'il imagine déjà comment procéder. Elle souhaitait le voir à l'action. Elle ne sera pas déçue.
Invité
Invité
Mer 24 Juin 2020 - 21:58
Je dodelinais de la tête de gauche à droite pour lui signifier qu'aucune mesure n'avait été prise pour vérifier la véracité de mes propos. La crainte même que je sois impliquée dans des affaires d'alchimie par rapport à des affaires passées, avait supplanté la raison. La Sagesse même avait préféré rejeter le bénéfice du doute afin d'éviter un éventuel danger. Mon mentor quant à lui, même si j'avais lu la suspicion dans son regard, avait fini par défendre mon parti bec et ongle mais son discours avait été balayé, traité comme un complice de son bras droit de bas étage. Il avait donc plié par la force de l'événement, contraint de se taire sous risque de réprimande. Il tenait bien trop à son poste pour se dévouer à ma cause. Et pourtant, je ne lui en voulais pas véritablement. C'était bien le seul d'ailleurs. Je dirais même plus, Junior me manquait. Son enthousiasme encombrant, son énergie, son excentricité débordante, apportaient énormément de vie dans son service qu'il tenait d'une main de fer mais surtout, par la confiance et l'admiration. Peu de personnes arrivaient à se faire respecter de cette façon remarquable.
Dans la foulée, j'appris également que Tsukishima-san avait une sœur. Curieusement, ses talents étaient similaires à ceux de mon frère. Intéressant. Je me demandais ainsi quelle pouvait bien être leur relation. En tout cas, je lui souhaitais qu'elle soit de meilleure qualité que celle entretenue avec mon aîné. Toutefois, je m'abstenais de poser des questions à ce sujet. J'aurais aimé en savoir plus mais ce n'était pas encore le moment. Je ne voulais pas non plus être intrusive, comme il avait eu la délicatesse de ne pas le faire à mon entrée. Qui sait, peut-être aurais-je l'occasion plus tard ?
En attendant, je prenais grand soin d'enregistrer l'endroit où se situait le siège du Secret. Ce ne devait pas être bien compliqué à trouver, même pour une femme qui connaissait à peine les rebords de la ville. Comme s'il avait deviné ma pensée, il se leva alors pour me trouver des documents plus détaillés.
-Merci.
J'ouvris donc le carton qui contenait plusieurs papiers afin d'en prendre connaissances rapidement. Puis je levais les yeux en sa direction, constatant qu'il s'éloignait pour se rendre plus loin en arrière boutique. Je baissais alors la feuille que je tenais entre mes mains, l'air interrogateur, tandis qu'il m'invitait à le suivre. Un éclat malicieux apparut d'ailleurs au fond de son regard, ce qui me rendit tout de suite plus curieuse et motivée. Après tout, cet homme venait de me sous-entendre un petit défi à relever. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas fait usage de ma magie en toute décontraction avec un congénère. Généralement, je l'utilisais parce que le moindre bruit suspect me mettait sur mes gardes. Avec ce sorcier, je sentais que je pouvais me détendre un minimum sans craindre un coup bas. Il ne s'agissait que de mesurer nos sortilèges, tout ceci dans l'amusement. Il y avait quelque chose d'enfantin, et je ressentais presque comme une certaine candeur. Je pris tout de même un temps pour ranger et déposer le paquet de données sensibles derrière le comptoir à l'abri des regards. La précaution est toujours de rigueur en ce monde.
Ma silhouette s'avança ensuite vers lui pour le suivre, me demandant bien ce à quoi je devais m'attendre de sa part. Après tout, il possédait déjà un fort avantage sur moi, connaissant mes domaines, mais ce n'en était que plus intéressant. Je ne m'en inquiétais pas tellement, j'avais assez confiance en ma magie et ma rigueur d'esprit. Bien que je ne comptais pas le sous-estimer, ce serait parier d'une bien mauvaise manière sur son existence que de croire être au dessus. Sur ses talons, nous arrivions vite à son appartement. Sans surprise aucune, je constatais que la décoration était très simpliste -pour ne pas dire inexistante. Disons qu'il disposait du strict nécessaire. Je constatais néanmoins que l'atmosphère qui s'en dégageait devait être à l'image de son âme. La pièce était sombre et les couleurs mornes. Toutefois, tout était fonctionnel et impeccablement rangé. Cela révélait en quelque sorte, un coin de sa personnalité. Nous étions sur ce point un parfait contraste. Ma maisonnette était toujours illuminée et les tons étaient chauds. Des accessoires habillaient les murs, les meubles... Et je laissais bien souvent des couvertures se prélasser sur mes fauteuils. Toutefois, le lieu ne paraissait pas désagréable pour autant. Bien au contraire, cela était même plus reposant de ne pas recevoir autant d'informations visuelles.
-Très joli, commentais-je dans un sourire taquin, vous avez un sens pratique pour sûr.
Je le suivis jusqu'à son salon, alors qu'il me demandait si j'avais d'autres questions.
-Cela convient pour le moment.
A vrai dire, j'étais déjà prête. L'environnement s'était déjà éclairci à mes yeux, faisant tanguer ses énergies pour me concentrer seulement sur cet homme en face de moi. Le calcul marchait déjà depuis que j'avais grimpé les escaliers.
-Vous avez toute mon attention, Tsukishima-san, en plus de savoir ce dont je peux être capable. C'est à la portée de très peu de personnes, alors faites-en bon usage.
Un petit pique à sa gouverne, que je soulignais d'un regard espiègle mais tout éveillé à son égard, pour lui signifier qu'il avait déjà une longueur d'avance sur ma personne. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas démontré d'un peu de malice. J'en étais presque nostalgique. Mais je savais d'avance que je ne serais pas déçue.
Dans la foulée, j'appris également que Tsukishima-san avait une sœur. Curieusement, ses talents étaient similaires à ceux de mon frère. Intéressant. Je me demandais ainsi quelle pouvait bien être leur relation. En tout cas, je lui souhaitais qu'elle soit de meilleure qualité que celle entretenue avec mon aîné. Toutefois, je m'abstenais de poser des questions à ce sujet. J'aurais aimé en savoir plus mais ce n'était pas encore le moment. Je ne voulais pas non plus être intrusive, comme il avait eu la délicatesse de ne pas le faire à mon entrée. Qui sait, peut-être aurais-je l'occasion plus tard ?
En attendant, je prenais grand soin d'enregistrer l'endroit où se situait le siège du Secret. Ce ne devait pas être bien compliqué à trouver, même pour une femme qui connaissait à peine les rebords de la ville. Comme s'il avait deviné ma pensée, il se leva alors pour me trouver des documents plus détaillés.
-Merci.
J'ouvris donc le carton qui contenait plusieurs papiers afin d'en prendre connaissances rapidement. Puis je levais les yeux en sa direction, constatant qu'il s'éloignait pour se rendre plus loin en arrière boutique. Je baissais alors la feuille que je tenais entre mes mains, l'air interrogateur, tandis qu'il m'invitait à le suivre. Un éclat malicieux apparut d'ailleurs au fond de son regard, ce qui me rendit tout de suite plus curieuse et motivée. Après tout, cet homme venait de me sous-entendre un petit défi à relever. Cela faisait si longtemps que je n'avais pas fait usage de ma magie en toute décontraction avec un congénère. Généralement, je l'utilisais parce que le moindre bruit suspect me mettait sur mes gardes. Avec ce sorcier, je sentais que je pouvais me détendre un minimum sans craindre un coup bas. Il ne s'agissait que de mesurer nos sortilèges, tout ceci dans l'amusement. Il y avait quelque chose d'enfantin, et je ressentais presque comme une certaine candeur. Je pris tout de même un temps pour ranger et déposer le paquet de données sensibles derrière le comptoir à l'abri des regards. La précaution est toujours de rigueur en ce monde.
Ma silhouette s'avança ensuite vers lui pour le suivre, me demandant bien ce à quoi je devais m'attendre de sa part. Après tout, il possédait déjà un fort avantage sur moi, connaissant mes domaines, mais ce n'en était que plus intéressant. Je ne m'en inquiétais pas tellement, j'avais assez confiance en ma magie et ma rigueur d'esprit. Bien que je ne comptais pas le sous-estimer, ce serait parier d'une bien mauvaise manière sur son existence que de croire être au dessus. Sur ses talons, nous arrivions vite à son appartement. Sans surprise aucune, je constatais que la décoration était très simpliste -pour ne pas dire inexistante. Disons qu'il disposait du strict nécessaire. Je constatais néanmoins que l'atmosphère qui s'en dégageait devait être à l'image de son âme. La pièce était sombre et les couleurs mornes. Toutefois, tout était fonctionnel et impeccablement rangé. Cela révélait en quelque sorte, un coin de sa personnalité. Nous étions sur ce point un parfait contraste. Ma maisonnette était toujours illuminée et les tons étaient chauds. Des accessoires habillaient les murs, les meubles... Et je laissais bien souvent des couvertures se prélasser sur mes fauteuils. Toutefois, le lieu ne paraissait pas désagréable pour autant. Bien au contraire, cela était même plus reposant de ne pas recevoir autant d'informations visuelles.
-Très joli, commentais-je dans un sourire taquin, vous avez un sens pratique pour sûr.
Je le suivis jusqu'à son salon, alors qu'il me demandait si j'avais d'autres questions.
-Cela convient pour le moment.
A vrai dire, j'étais déjà prête. L'environnement s'était déjà éclairci à mes yeux, faisant tanguer ses énergies pour me concentrer seulement sur cet homme en face de moi. Le calcul marchait déjà depuis que j'avais grimpé les escaliers.
-Vous avez toute mon attention, Tsukishima-san, en plus de savoir ce dont je peux être capable. C'est à la portée de très peu de personnes, alors faites-en bon usage.
Un petit pique à sa gouverne, que je soulignais d'un regard espiègle mais tout éveillé à son égard, pour lui signifier qu'il avait déjà une longueur d'avance sur ma personne. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas démontré d'un peu de malice. J'en étais presque nostalgique. Mais je savais d'avance que je ne serais pas déçue.
Shinji Tsukishima#104481#104481#104481#104481#104481#104481#104481
Sorcier Sang-pur - Spécialiste - Sentinelle
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Mar 14 Juil 2020 - 10:24
L'observation d'Abigail lui arrache un rictus. Shinji n'est pas dupe. Il sait bien que ses goûts en matière de décoration sont discutables. Mais elle a raison sur un point, il l'a conçue pour qu'elle soit pratique avant tout. Cet appartement reflète assez bien les principaux traits de sa personnalité. Pour un esprit fin comme celui de Prestonn-san, qui a travaillé pour une Ruse, ses secrets n'ont qu'à bien se tenir.
La question de Shinji n'a été posée que par principe. Avant même de la formuler, le sorcier se doutait déjà de la réponse. Il note par ailleurs l'attitude de sa consoeur. Et plus particulièrement, son regard alerte. Il discerne un éclat tout sauf naturel dans ses pupilles ambrées. Il comprend qu'elle a déjà enclenché un de ses sorts. Probablement celui lisant les énergies. Elle se prépare depuis plusieurs minutes déjà. L'anticipation. C'est un bon point.
Shinji se meut lentement vers la fenêtre pour tirer le store, soucieux qu'aucun spectateur non désiré n'assiste à la scène qui va suivre. Il revient sur ses pas pour retrouver une place au centre de la pièce. Son regard balaie l'espace. Rien de fragile ne se trouve à proximité. Rien qui ne représente un obstacle. Abigail lui a bien signifié qu'il dispose d'une longueur d'avance sur elle. Et ce n'est pas ce fait qui va le déranger. En tant que Sentinelle, il sait tirer profit de la situation sans éprouver de remords quelconques. Ce serait du gâchis, autrement.
Il s'écoule de longues secondes pendant lesquelles les deux protagonistes s'observent. Shinji est particulièrement attentif à l'expression de la sorcière. Ses prunelles coucher de soleil le scrutent, illuminées par un soupçon de magie. Elle peut discerner son énergie, s'il se souvient bien de ses explications. A-t-elle besoin de ses yeux pour ça ? Ou cela transcende-t-il le degré du visible ? Peut-elle prévoir ses actions magiques ? Ou tout du moins, les sentir en toute circonstance ? Voilà qui demande vérification.
Cependant, il se méfie de son ordre direct. La puissance de ce sort si anodin est une menace sérieuse. Elle pourrait défaire chacun de ses sorts juste en lui demandant de l'annuler. Mais justement… Il a peut-être trouvé la faille. Un plan se dessine dans son esprit. Cela ne l'empêche pas de rester alerte. Il ne baisse jamais sa garde. Et lorsque sa stratégie se confirme, il passe à l'action.
▬ Gyagu.
Les ténèbres réagissent aussitôt et partent de sa main ouverte pour fuser sur leur cible. Sur le trajet, elles se densifient pour former rapidement une bande noire. Celle-ci se plaque sur la bouche de son adversaire pour l'empêcher d'articuler. Le Tsukishima n'attend pas que son premier sort atteigne son objectif pour lancer le second.
▬ Shitsumei.
Le sortilège de cécité frappent ses yeux, les enveloppant d'une couche noire comme la nuit. Abigail est désormais privée de la vue et de la parole -au moins temporairement. De quoi lui laisser le temps de passer à la seconde phase. Soucieux de vérifier sa théorie, Shinji disparaît ensuite dans les ombres pour se déplacer en silence. Il ne laisse aucun indice de sa position, pour voir si elle saura le repérer malgré sa cécité. Il est vraiment curieux de voir comment elle va rebondir sur la situation.
Invité
Invité
Mar 21 Juil 2020 - 23:50
Je sentais qu'une réflexion commençait à s'acheminer dans son esprit, alors que je détournais consciemment le regard afin qu'il puisse se mettre tranquillement en action. Après tout, j'avais pris connaissance des lieux et c'était bien la moindre des expertises pour une détective de terrain. Ma carte mentale était installée, primordiale pour visualiser un territoire défini, sachant que cet endroit restait bien clos. Cela relevait d'ailleurs d'un inconvénient en soi, si son élément restait bien les ténèbres. Toutefois, je n'avais qu'une idée superficielle de son potentiel réel, j'attendais donc gentiment qu'il m'en fasse un bref aperçu. Il ne tarda pas à s'exécuter, ses cellules se mettant à vibrer pour se concentrer sur la paume de sa main. Si j'avais eu le temps de voir ce cheminement se tracer, je ne pus m'en extirper pour autant face à sa rapidité de lancement. Une forme obscure se projeta vers moi et gagna en densité dans sa course pour me priver de ma bouche. Je portais mes doigts à ce ruban par pur réflexe, puis tourna mes prunelles ambrées vers lui, animées d'un calme étrange, jusqu'à ce que ma vue me soit arrachée également dans la foulée.
Mon futur instructeur avait bien compris que ce sort d'esprit qu'était l'ordre direct pouvait lui faire largement défaut. En conséquence, il avait donc décidé de neutraliser cette arme de taille. Je ne pouvais que lui accorder ce chemin de la logique. Après tout, il avait manifesté une attention toute particulière à son énoncé, en plus de saisir la dimension menaçante des sortilèges d'esprit, puisque sa responsable en était l'incarnation pure. De plus, tout bon élément cherchait toujours à exploiter les points faibles de sa cible. Cette petite mise en scène m'apprit donc qu'il était bien l'architecte même des ombres, selon sa volonté et qu'il disposait d'un sort privant de la vue. C'était bien réfléchi et bien délicat pour moi. Je me trouvais incapable de prononcer un mot ou même de percevoir la moindre lumière à travers ce bandage. Encore heureuse qu'il me laissait respirer. Néanmoins, cela ne suffirait certainement pas à dissimuler sa présence, même si je me trouvais désormais dépourvue de mon sens oculaire. Je pouvais toujours le localiser et le voir, d'une façon qui m'était propre. Je supposais qu'il cherchait à tester mes capacités et qu'il devait s'attendre à une riposte de ma part. Mais je ne lui donnais pas ce plaisir, laissant seulement un silence profond s'installer, rabattant simplement les bras le long de mon corps. Je suivais seulement sa signature énergétique mentalement tandis qu'il se déplaçait légèrement, très discret.
Je m'asseyais donc au sol en position du lotus, tout en mettant ma poitrine en avant, la colonne vertébrale bien droite. Je pris une grande inspiration pour visualiser chaque vibration et chaque mouvement qui me parvenait. Il m'avait atteinte, mon attaque était inexistante avec ce voile et ma défense restait bien limitée dans un endroit aussi restreint que son appartement. Je pouvais aisément arranger ce problème, mais je craignais de trop attirer l'attention sur l'extérieur. Je ne voulais pas non plus nous faire démasquer en réduisant la taille de son appartement entier, cela ferait trop de dégâts. Ce n'était qu'une démonstration après tout, mais je ne me sentais pas libre de mes mouvements habituels. Tant pis, je ferais avec ces restrictions. Alors mon choix fut désigné. J'optais pour grandir ma propre présence dans cet espace exigu, jusqu'à ce que mon crâne atteigne pratiquement le plafond. Les bandes noires firent pression autour de ma tête qui devenait de plus en plus imposante, jusqu'à ce qu'elles cèdent pour m'en libérer, puis je revins à la normale, la vision déjà plus nette et la bouche libérée.
Autant dire que je ne me laisserais pas faire deux fois. Une forme d'abord indistincte se mouva à mes côtés, puis se transforma plus nettement au fur et à mesure que j'y concentrais ma magie. Une silhouette bien reconnaissable fit alors son entrée, dans cette même prestance et attitude qu'une personne qui lui semblera bien familière.
Ma jumelle.
C'était un coût magique important mais ma copie astrale s'avérait plutôt coriace puisqu'elle pouvait se soustraire à la matière ou à la magie autant qu'elle pouvait s'y confronter. Très pratique en cas de combat frontal, puisque ce n'était pas une mais deux adversaires à aborder. Néanmoins, cela demandait un effort conséquent de coordination et si j'en étais capable, des années étaient passées depuis mes missions. Également, si je me trouvais face à un sorcier récalcitrant, je m'offrais deux paires d'yeux pour le prix d'une, dans l'éventualité de lancer un sort direct. La difficulté restait de faire passer ma magie à travers ma projection mais c'était largement faisable. Ma jumelle parfaite me garantissait toujours une protection supplémentaire en cas de situation critique, que ce soit pour faciliter ma fuite en assurant mes arrières, ou organiser le terrain stratégiquement en l'innovant ou même lancer l'offensive.
-Très bonne initiative Tsukishima-san.
Nos deux voix montèrent à l'unisson dans un écho parfait, postée face à face, tandis que nous pivotions notre tête en même temps, cette fois-ci dans sa direction, lui indiquant par ce mouvement que nous savions pertinemment où il se cachait. Nous étions prêtes, encore fallait-il qu'il se déloge de sa cachette afin de l'atteindre. Et pour cela, rien n'était plus indiqué que de limiter l'impact de l'obscurité en y faisant un peu plus lumière. Mon double alla donc appuyer sur l'interrupteur pour éclaircir la pièce.
-On y voit déjà plus clair non ?
Ce n'était pas un jeu de force mais de stratégie étant donné nos dons respectifs. Il dessinait les ombres et je me jouais de l'espace. Et généralement, ces deux domaines étaient liés par un lien indéniable. L'ombre était acteur et l'espace son socle, dans la poésie des dimensions. Et aucun des deux ne faciliterait la tâche à l'autre.
Mon futur instructeur avait bien compris que ce sort d'esprit qu'était l'ordre direct pouvait lui faire largement défaut. En conséquence, il avait donc décidé de neutraliser cette arme de taille. Je ne pouvais que lui accorder ce chemin de la logique. Après tout, il avait manifesté une attention toute particulière à son énoncé, en plus de saisir la dimension menaçante des sortilèges d'esprit, puisque sa responsable en était l'incarnation pure. De plus, tout bon élément cherchait toujours à exploiter les points faibles de sa cible. Cette petite mise en scène m'apprit donc qu'il était bien l'architecte même des ombres, selon sa volonté et qu'il disposait d'un sort privant de la vue. C'était bien réfléchi et bien délicat pour moi. Je me trouvais incapable de prononcer un mot ou même de percevoir la moindre lumière à travers ce bandage. Encore heureuse qu'il me laissait respirer. Néanmoins, cela ne suffirait certainement pas à dissimuler sa présence, même si je me trouvais désormais dépourvue de mon sens oculaire. Je pouvais toujours le localiser et le voir, d'une façon qui m'était propre. Je supposais qu'il cherchait à tester mes capacités et qu'il devait s'attendre à une riposte de ma part. Mais je ne lui donnais pas ce plaisir, laissant seulement un silence profond s'installer, rabattant simplement les bras le long de mon corps. Je suivais seulement sa signature énergétique mentalement tandis qu'il se déplaçait légèrement, très discret.
Je m'asseyais donc au sol en position du lotus, tout en mettant ma poitrine en avant, la colonne vertébrale bien droite. Je pris une grande inspiration pour visualiser chaque vibration et chaque mouvement qui me parvenait. Il m'avait atteinte, mon attaque était inexistante avec ce voile et ma défense restait bien limitée dans un endroit aussi restreint que son appartement. Je pouvais aisément arranger ce problème, mais je craignais de trop attirer l'attention sur l'extérieur. Je ne voulais pas non plus nous faire démasquer en réduisant la taille de son appartement entier, cela ferait trop de dégâts. Ce n'était qu'une démonstration après tout, mais je ne me sentais pas libre de mes mouvements habituels. Tant pis, je ferais avec ces restrictions. Alors mon choix fut désigné. J'optais pour grandir ma propre présence dans cet espace exigu, jusqu'à ce que mon crâne atteigne pratiquement le plafond. Les bandes noires firent pression autour de ma tête qui devenait de plus en plus imposante, jusqu'à ce qu'elles cèdent pour m'en libérer, puis je revins à la normale, la vision déjà plus nette et la bouche libérée.
Autant dire que je ne me laisserais pas faire deux fois. Une forme d'abord indistincte se mouva à mes côtés, puis se transforma plus nettement au fur et à mesure que j'y concentrais ma magie. Une silhouette bien reconnaissable fit alors son entrée, dans cette même prestance et attitude qu'une personne qui lui semblera bien familière.
Ma jumelle.
C'était un coût magique important mais ma copie astrale s'avérait plutôt coriace puisqu'elle pouvait se soustraire à la matière ou à la magie autant qu'elle pouvait s'y confronter. Très pratique en cas de combat frontal, puisque ce n'était pas une mais deux adversaires à aborder. Néanmoins, cela demandait un effort conséquent de coordination et si j'en étais capable, des années étaient passées depuis mes missions. Également, si je me trouvais face à un sorcier récalcitrant, je m'offrais deux paires d'yeux pour le prix d'une, dans l'éventualité de lancer un sort direct. La difficulté restait de faire passer ma magie à travers ma projection mais c'était largement faisable. Ma jumelle parfaite me garantissait toujours une protection supplémentaire en cas de situation critique, que ce soit pour faciliter ma fuite en assurant mes arrières, ou organiser le terrain stratégiquement en l'innovant ou même lancer l'offensive.
-Très bonne initiative Tsukishima-san.
Nos deux voix montèrent à l'unisson dans un écho parfait, postée face à face, tandis que nous pivotions notre tête en même temps, cette fois-ci dans sa direction, lui indiquant par ce mouvement que nous savions pertinemment où il se cachait. Nous étions prêtes, encore fallait-il qu'il se déloge de sa cachette afin de l'atteindre. Et pour cela, rien n'était plus indiqué que de limiter l'impact de l'obscurité en y faisant un peu plus lumière. Mon double alla donc appuyer sur l'interrupteur pour éclaircir la pièce.
-On y voit déjà plus clair non ?
Ce n'était pas un jeu de force mais de stratégie étant donné nos dons respectifs. Il dessinait les ombres et je me jouais de l'espace. Et généralement, ces deux domaines étaient liés par un lien indéniable. L'ombre était acteur et l'espace son socle, dans la poésie des dimensions. Et aucun des deux ne faciliterait la tâche à l'autre.
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Ven 21 Aoû 2020 - 18:21
Shinji réussit à prendre Abigail de court, qui n'a pour seul réflexe que d'agripper ce tissu élémentaire qui immobilise sa bouche. Face à cette situation inédite, elle fait preuve d'un calme admirable. Même lorsqu'il la prive de la vue, elle reste parfaitement maîtresse de ses émotions. Il l'observe calmement, depuis sa cachette ténébreuse, impatient de voir sa réaction. Il la sait en difficulté, contrainte par l'exiguïté des lieux, à laquelle elle ne peut remédier sans risques pour leur communauté.
Il hausse un sourcil en la voyant s'asseoir en lotus sur le parquet. Elle prend le temps de faire le tri dans son esprit, et, il l'imagine, visualiser son essence. Il sait que la nature amicale de leur affrontement est la cause d'une réaction si calme. Si sa vie était menacée, elle aurait réagit bien plus radicalement, sans aucun doute. C'est tout de même intéressant d'assister à ce spectacle silencieux.
Puis elle passe à l'action, optant, à son instar, pour une stratégie originale. Son corps enfle à toute vitesse, jusqu'à frôler le plafond. Les bandes de tissus, nullement préparée à ce changement de dimension, finisse par céder et les ténèbres se dissipent. Un léger sourire étire les lèvres de Shinji. Bien trouvé. Jusque là, il ne s'est pas trompé sur la subtilité qui caractérise l'esprit de l'anglaise.
La suite ne le déçoit pas non plus. Rapidement, une forme indistincte mue par la magie se dessine, puis ses contours se précisent jusqu'à prendre l'apparence exacte de Prestonn-san. Impossible de faire la différence entre les doubles. Deux parfaites copies conformes. Voici donc son fameux sort de projection astrale. La situation se complique pour lui. Dans son niveau avancé, ce sort permet à son utilisateur de transférer une part de sa magie à sa copie pour qu'elle lance elle aussi des sorts. Par ailleurs, pour avoir étudié ce type de création, il sait que la magie ou la matière ne lui serviront pas contre elle. Néanmoins, c'est aussi là son point faible. S'il prend l'envie à Abigail de le confondre en troublant sa lucidité pour lui faire perdre de vue l'original, il a moyen de les distinguer et saura retrouver la vraie. Autre point faible : le coût magique. C'est un sort qu'elle ne pourra pas maintenir éternellement. Il fait face a la nécessité, mais l'endurance n'est pas son fort.
Les deux têtes pivotent à l'unisson dans sa direction, confirmant ainsi ses soupçons sur sa capacité à détecter un adversaire invisible. La paire s'adresse à lui d'une même voix, parfaitement synchronisée. Il ne peut que saluer la maîtrise que demande ce sort. Être capable de le maintenir tout en dirigeant son double 1u détail près. Et ses compétences ne s'arrêtent pas là. Sa logique imparable renforce son esprit stratégique, jusqu'à user de l'outil le plus insignifiant, auquel même lui n'aurait pas pensé dans cette situation : l'interrupteur. Cette fois, il doit l'avouer, il ne s'y attendait pas. Chassé des ombres par la lumière, il réapparaît contre le mur ouest, un sourire en coin figé sur les lèvres.
▬ Astucieux.
Il s'agit finalement plus d'un affrontement intellectuel que purement magique. Chacun met ses dons et son esprit à rude épreuve pour épater l'autre. La stratégie inédite de Prestonn lui plaît, en vérité. Si elle s'aventure sur ce terrain là, il consent volontiers à la suivre. Il sait déjà comment renverser la situation. Il détient toujours un avantage sur elle : l'anglaise ignore encore son second domaine de prédilection. Et s'il y a bien une règle à laquelle la dimension ne peut se soustraire, c'est celle de la gravité.
Shinji lève la main, ses lèvres pourtant immobiles. Il est parfaitement capable de réciter ses sorts de tête. De quoi prendre de court des adversaires non avertis. Cependant, la magie qui fuse ne la vise pas elle, ni sa copie. Le sort s'écrase au plafond pour faire voler en éclat l'ampoule qui l'illumine. Celle-ci implose dans un bref fracas, et l'obscurité regagne aussitôt la pièce.
▬ Depuis le temps que je voulais changer cette ampoule… J'ai toujours trouvé sa lumière trop vive.
Il se surprend à faire de l'esprit, lui qui d'ordinaire se montre hermétique à l'humour. Un instant de légèreté qui laisse le temps à sa congénère d'assimiler la réalité de la scène ; un sort aussi brut de puissance aurait pu lui causer de graves dommages si son lanceur l'avait souhaité. Il doit toutefois rester concentré. Il se trouve toujours dans une situation délicate, même s'il a retrouvé le confort de l'obscurité. Quand bien même il arrive à empêcher Abigail d'utiliser son ordre direct, il ne peut rien faire pour sa copie. Et à sa place, il chargerait son double de le lancer. Il lui faut pourtant l'empêcher de l'incanter sur lui. Il suffirait d'un mot et elle aurait le dessus.
Ne s'arrêtant pas au premier obstacle, il commence à entrevoir une stratégie. S'il ne peut empêcher le double physiquement ou magiquement de s'exprimer, il reste soumis à une variable capitale, dépendant de sa maîtresse : le temps. Peut-elle se protéger tout en prenant l'offensive ? Une théorie qu'il lui tarde de vérifier. Dans un affrontement réel, il lui mettrait une pression terrible en enchaînant les sorts agressifs et destructeurs, pour qu'elle ne puisse se concentrer que sur sa survie. Seulement aujourd'hui, il ne souhaite ni la blesser, ni détériorer son appartement. Et pour avoir tué un vampire avec son sort d'implosion, il sait à quel point il est redoutable lorsqu'il touche un point vital. Tant pis, il composera avec ces limites.
Les ténèbres s'agitent brusquement autour de lui. Renforcées par l'obscurité ambiante, elles n'ont plus besoin de lutter contre leur contraire, la lumière, et il lui est bien plus facile de les créer et de les mouvoir. Les tentacules frémissants se dressent face aux deux copies, et elles se ruent l'une après l'autre dans leur direction. Mais il n'en vise qu'une ; l'originale, dont il a mémorisé la position. Il ne peut avoir vraiment recourt à l'implosion sans risquer d'annihiler son appartement. Et c'est un sort qui, du fait de sa puissance brut, il ne peut annuler avant qu'il n'ait touché une cible matérielle. Celle d'origine, ou une victime collatérale. Il ne souhaite pas transformer son logis en gruyère, aussi il se contente des ombres pour le moment, forçant son adversaire à se mouvoir en continue et ne lui laissant aucun répit. Il ne prend plus la peine de se cacher dans les ombres, sachant que sa consoeur peut le localiser par son essence. Autant économiser son énergie et concentrer son attention ailleurs. Occasionnellement, il use de l'implosion, lorsque sa cible est remplaçable. Un verre, une poubelle, un tabouret… De l'extérieur, on pourrait croire qu'il vise incroyablement mal. En réalité, il ne prend pas le risque de viser son adversaire, mais son objectif se trouve toujours à quelques centimètres, simulant ainsi une véritable attaque meurtrière. Cela demande presque plus de maîtrise, car il doit veiller à ce qu'aucun mouvement inopportun ne projette Abigail sur la trajectoire de l'implosion.
Finalement, derrière leurs sorts et leur confrontation stratégique, Shinji réalise ce qu'il vit présentement. Quelque chose qui n'est pas arrivé depuis si longtemps que son dernier souvenir se soustrait à sa mémoire : il s'amuse.
Invité
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Sam 29 Aoû 2020 - 16:30
Nous étions tous les deux limités dans notre potentiel propre dans cet espace clos mais je compris bien assez vite que la situation se corsait surtout pour moi à l'évidence. La pénombre s'engouffra dans la pièce alors qu'il fit habilement éclater l'ampoule pour y inviter l'obscurité quasiment totale, cassée seulement par ce petit brin de lumière à travers les stores clos. Heureusement que je pouvais compter sur ma vision immersive pour encore être capable de connaître sa position exacte. Ce fut un choix purement stratégique de sa part pour un sorcier qui s'amusait des ombres, me mettant dans un embarras certain en plus d'ignorer une partie de ses capacités. Nous nous tenions donc sur nos gardes, ma jumelle et moi, prêtes à pourfendre les sorts qu'il nous serait donné de confronter tandis qu'il ponctuait son geste d'un léger cynisme. Je réalisais ainsi que l'un de ses sortilèges était dans la capacité de détruire et quand bien même je me doutais qu'il ne souhaitait pas m'infliger pareils dégâts, en situation réelle cet enchantement se révélait bien dangereux. Je ne savais pas encore ce qu'il avait en tête mais par instinct, nous nous positionnons pour aborder cette confrontation nouvelle. Il était nettement plus commode selon les cartes qui m'étaient attribuées d'envoyer ma copie lui barrer l'esprit pour le neutraliser. Mais je me doutais bien qu'il ne s'agirait pas d'une mince affaire et qu'il ferait en sorte de me mettre en difficulté.
Mon intuition se confirma lorsque des langues ténébreuses se forgèrent dans l'obscurité pour se mettre à grandir dans son dos et se jeter sur nous. Je devinais d'avance que je devrais soigner absolument la combinaison de coordination de mon double tout en alignant ma propre gestuelle. Même si les assauts n'étaient pas réguliers, il se faisait rapide, intrusif et surtout, ciblé. Cet homme comptait donc m'épuiser physiquement mais aussi de ma magie. Plus je me concentrais pour pratiquer ma marionnette réaliste et l'animer tout en composant avec mes propres mouvements pour m'esquiver, plus je me fatiguerais et par conséquence, je me trouverais donc moins performante.
Un coup à droite, un coup à gauche. Deux coups. Encore encore et encore, cela n'en finissait plus et je ne connaissais pas le répit. A peine devais-je poser un pied à terre que déjà, je me trouvais obligée de le lever comme dans une danse très rythmée et épuisante. Par moment, un fracas venait se heurter sur un objet dérisoire certainement pour me déconcentrer encore et me mettre davantage à l'épreuve. Je me devais de raisonner vite à une alternative avant de me retrouver à court de ma substance magique, je ne tiendrais pas éternellement ainsi. Je devais absolument agir rapidement et ne pas me laisser aller à l'usure. Sur cette pensée, je me concentrais alors intensément pour distribuer les rôles. Je continuais donc d'esquiver habilement les attaques en jouant des bras et des jambes pour ne pas me faire attraper et j'envoyais ensuite ma jumelle à sa rencontre pour lancer l'offensive. Cela me rappelait que je devais absolument m'entraîner de nouveau pour suivre une telle cadence en cas de situation réelle. Ma copie s'envola donc à travers la pièce tout se moquant des ombres qui la traversaient dans le vide, en direction de ce cher Tsukishima qui ne prenait plus la peine de se dissimuler. C'était alors que ma jumelle se posta rapidement devant lui dans un bond, les rétines grandes ouvertes sur les siennes.
Tout était dorénavant en place. Ce jeu ne consistait pas à mesurer notre force mais notre aptitude à s'adapter et à résister l'un à l'autre dans des élans stratégiques. C'était à celui ou celle qui épuiserait ses ressources le premier et qui saurait trouver la faille de l'autre. Le sorcier se trouvait dans une situation délicate face à mon double qui possédait la capacité de se soustraire à la magie ou au matériel, se retrouvant sans défense si ce n'était fermer très fort les yeux. Quant à moi, ma position n'était pas des plus réconfortantes puisque je battais des ailes comme un oisillon pris en chasse tout en m'épuisant. Mais je n'étais qu'à un doigt de mon but et sans perdre de temps, les murmures prirent leur forme entre les lèvres de mon astrale que j'espérais assez rapide pour le neutraliser.
-Faites cesser votre magie.
Mon intuition se confirma lorsque des langues ténébreuses se forgèrent dans l'obscurité pour se mettre à grandir dans son dos et se jeter sur nous. Je devinais d'avance que je devrais soigner absolument la combinaison de coordination de mon double tout en alignant ma propre gestuelle. Même si les assauts n'étaient pas réguliers, il se faisait rapide, intrusif et surtout, ciblé. Cet homme comptait donc m'épuiser physiquement mais aussi de ma magie. Plus je me concentrais pour pratiquer ma marionnette réaliste et l'animer tout en composant avec mes propres mouvements pour m'esquiver, plus je me fatiguerais et par conséquence, je me trouverais donc moins performante.
Un coup à droite, un coup à gauche. Deux coups. Encore encore et encore, cela n'en finissait plus et je ne connaissais pas le répit. A peine devais-je poser un pied à terre que déjà, je me trouvais obligée de le lever comme dans une danse très rythmée et épuisante. Par moment, un fracas venait se heurter sur un objet dérisoire certainement pour me déconcentrer encore et me mettre davantage à l'épreuve. Je me devais de raisonner vite à une alternative avant de me retrouver à court de ma substance magique, je ne tiendrais pas éternellement ainsi. Je devais absolument agir rapidement et ne pas me laisser aller à l'usure. Sur cette pensée, je me concentrais alors intensément pour distribuer les rôles. Je continuais donc d'esquiver habilement les attaques en jouant des bras et des jambes pour ne pas me faire attraper et j'envoyais ensuite ma jumelle à sa rencontre pour lancer l'offensive. Cela me rappelait que je devais absolument m'entraîner de nouveau pour suivre une telle cadence en cas de situation réelle. Ma copie s'envola donc à travers la pièce tout se moquant des ombres qui la traversaient dans le vide, en direction de ce cher Tsukishima qui ne prenait plus la peine de se dissimuler. C'était alors que ma jumelle se posta rapidement devant lui dans un bond, les rétines grandes ouvertes sur les siennes.
Tout était dorénavant en place. Ce jeu ne consistait pas à mesurer notre force mais notre aptitude à s'adapter et à résister l'un à l'autre dans des élans stratégiques. C'était à celui ou celle qui épuiserait ses ressources le premier et qui saurait trouver la faille de l'autre. Le sorcier se trouvait dans une situation délicate face à mon double qui possédait la capacité de se soustraire à la magie ou au matériel, se retrouvant sans défense si ce n'était fermer très fort les yeux. Quant à moi, ma position n'était pas des plus réconfortantes puisque je battais des ailes comme un oisillon pris en chasse tout en m'épuisant. Mais je n'étais qu'à un doigt de mon but et sans perdre de temps, les murmures prirent leur forme entre les lèvres de mon astrale que j'espérais assez rapide pour le neutraliser.
-Faites cesser votre magie.
Shinji Tsukishima#104705#104705#104705#104705#104705#104705#104705
Sorcier Sang-pur - Spécialiste - Sentinelle
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Sam 5 Sep 2020 - 19:10
Et du talent, ils en ont. Abigail n'a pas à s'en faire. Elle évite soigneusement chacun de ses assauts, dansant gracieusement dans cet espace exigu, faisant fi des contraintes physiques et magiques imposées tant par le propriétaire que par la nécessité de la préservation. Shinji ne lui laisse pas une seule seconde pour souffler. Il la met constamment sous pression, l'obligeant à focaliser son attention sur sa défense et son esquive, pour qu'elle n'ait pas le temps d'utiliser le sort qu'il redoute le plus. Jusqu'à présent, il s'en sort bien. Mais comme pour tout, le vent finit par tourner.
Abigail ne trahit par son ancien rôle de bras droit de la Ruse londonienne. Outre son esprit aiguisé comme le diamant, elle parvient, malgré sa situation plus que délicate, à gagner du terrain. Et lorsque son double parvient devant le japonais, les rôles s'inversent. Shimata a-t-il le temps de penser, avant que les lèvres de la copie astrale ne commencent à remuer. Vite. Réfléchir vite. Trouver une solution, et vite. Mais qu'a-t-il, au juste, pour se protéger ? Son agresseuse est immatérielle, insensible à sa magie, insensible à ses coups. Dès lors que son ordre sera formulé, il n'aura d'autre choix que de s'exécuter.
Mais… Pour obéir, encore faut-il qu'il comprenne... Voilà la faille ! C'est fou, insensé, pourtant c'est la seule solution, et dans l'urgence, il ne s'interroger sur l'absurdité de sa défense. Soit. Si il ne peut contenir la source de l'ordre, alors il ne reste qu'à bloquer le chemin vers sa cible. Alors qu'elle articule "votre", la magie de Shinji entre en action, tentant le tout pour le tout. Il détourne le regard en reculant d'un pas pour soustraire les lèvres d'Abigail à sa vue. Et sur son crâne se forme un casque de ténèbres. Se priver de l'audition, un pari fou, risqué, mais finalement ingénieux. Il ne perd pas complètement l'ouïe, mais cette protection est suffisamment épaisse pour étouffer les mots, l'empêchant de comprendre le sens de la phrase.
L'ordre ainsi tronqué ne peut plus l'atteindre. Se trouvant encore maître de lui-même après deux secondes de temps mort, il sait qu'il a vu juste. Un ordre ne peut être exécuté que si la cible l'a intégralement compris. Il esquisse un sourire. Il a enfin trouvé une parade. Bancale certes, périlleuse, assurément, mais néanmoins efficace sur l'instant. Privé d'un sens, il doit se fier aux autres, tout en évitant de lire sur les lèvres des deux Prestonn-san. Et en se protégeant. Car si le principale sort de défense de son adversaire est rendu momentanément inutile, Shinji garde à l'esprit qu'elle a d'autres tours dans son sac. Mais justement, lui aussi.
Il tourne la tête vers elle, le visage éclairé d'un nouveau sourire. Il lui reste encore une carte face cachée. Le dernier sort dont elle n'a pas connaissance, sachant qu'elle n'a sans doute pas encore trouvé le domaine d'appartenance à celui qui a détruit l'ampoule. Cet ultime mystère saura-t-il faire la différence ? Quel sort défensif ou offensif lui reste-t-il à craindre ? La vision dimensionnelle est informative. L'ordre est pour l'instant neutralisé. Le soin… eh bien, tout est dit. La magie astrale est déjà à son oeuvre -peut-elle se soustraire à la magie tout en attribuant une tangibilité à son double ? Voilà une inconnue qui demeure. Et finalement, le contrôle de la taille. Ce peut être problématique, si elle se grandit assez pour avoir le dessus physiquement.
Mais justement. Plus on est grand, plus notre masse est importante. C'est une loi physique à laquelle on ne peut se soustraire. La gravité. Shinji dresse sa paume droite dans la direction d'Abigail. Et il dévoile finalement son dernier atout.
▬ Taijū no zōka : Hyaku.
Sa magie fuse et frappe la robe d'Abigail. Aussitôt, le poids multiplié par cent pèse sur ses épaules. De quoi la surprendre, d'une part, et restreindre grandement sa liberté de mouvement, d'autre part. Shinji n'a plus qu'à lancer les ténèbres sur elle. Ralentie par ce nouveau poids qui la retient proche du sol, saura-t-elle éviter le sort qu'il lui réserve ? Il n'y a qu'un moyen de savoir. Et le plus tôt sera le mieux, car maintenir le casque, contrôler ses tentacules et multiplier le poids par cent lui demande beaucoup d'énergie. Le jeune Tsukishima connaît ses limites et il sait pertinemment qu'il n'en est plus très loin.
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