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Sam 25 Fév 2017 - 19:04
La fumée s’éleva vers le ciel, quittant mes lèvres en même temps qu’un soupir. Quelques flocons légers, fondaient dès qu’ils touchaient mon manteau. J’aurais dû être au chaud, devant l’âtre d’une cheminée. En compagnie bien plus agréable que mes pensées, avec un peu de chance. Hélas, même si parfois le givre nous laissait croire le contraire, le temps ne se figeait pas pendant l’hiver, et la vie devait suivre son cours, justifiant ainsi ma présence en ville même si je n’aimais décidément pas le froid. Outre le besoin de commander quelques nouveaux outils pour continuer mon art, qui me permettait de vivre avec indépendance.
Sur le chemin du retour, je m’étais arrêté devant le temple. Inutile de le nier, cela faisait partie des préparatifs à envisager avant le grand jour, mais nous n’en étions pas encore à cette étape. Une bonne chose, sans doute. Cela faisait des années que je n’avais pas mis les pieds dans un lieu sacré et je n’aurais pas su par quoi commencer, sans me sentir mal à l’aise. J’écrasai mon mégot dans le cendrier à cet effet près de l’entrée. Adieu ma dernière source de chaleur. Franchement, d’habitude, j’évitais d’accueillir le désespoir à bras ouvert, mais si je voulais qu’on me laisse tranquille, je n’avais pas d’autre choix que me conformer aux règlements.
Les lieux étaient tranquilles. Il fallait s’y attendre ; les temples étaient bien plus fréquentés lors des périodes de fêtes et de festivals. Ou même pendant les jours de congés, plutôt qu'en pleine semaine. Cela me convenait, le silence était toujours préférable pour réfléchir. Loin des humains et de la soif toujours présente. Que valait leur vie ? Que valait la nôtre ? Trop longtemps, j'avais agis sans me soucier guère du bien-être d'autrui ou des conséquences de mes actes. Aujourd'hui, je commençais à changer légèrement bien malgré moi, en développant mes contacts, et je ne savais pas si c'était une bonne ou une mauvaise chose. J'avais déjà suffisamment sur la conscience sans ajouter un dilemme moral de plus pour me torturer. Il fallait au moins avouer que l'endroit était approprié pour chercher une réponse quelconque ... Ou du moins, une façon de m'aiguiller dans la bonne direction.
Je m’arrêtai devant ce qui faisait office d'autel principal. Les statuettes étaient plutôt jolies, les détails sculptés attirant mon regard d'expert en la matière. Je demeurai immobile. Les mains dans les poches. Sourcils froncés. Assurément concentré, mais sur quoi, ça … Il aurait été difficile de le deviner. J’avais tout simplement oublié les rituels et les prières. Cela faisait trop longtemps. Mère nous les avaient enseigné, plus parce qu’ils lui plaisaient vraiment que pour faire bonne figure et se mêler au reste de la populace. Une autre raison pour laquelle je faisais des efforts. Ce que je n’aurais pas fait pour lui faire plaisir. Je crois qu’il fallait que j’offre quelques yens à l’autel afin d’attirer la bonne fortune. Ou alors acheter un charme. Difficile à dire alors que j'ignorais même le nom de la divinité célébrée. Mais je doute que ce soit vraiment suffisant de toute façon pour racheter tous mes péchés, surtout si je ne les regrettais pas réellement. Pas tous, du moins. Le mauvais karma me poursuivrait sans doute jusque dans la tombe. Je me demandais seulement si je pouvais épargner quelque peu mes proches, mais seul le silence m'accompagnait.
« C’était une mauvaise idée. » soupirai-je finalement, seule conclusion possible.
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Dim 26 Fév 2017 - 13:53
Des questions sans réponses
Feat Sachio Aoki & Kei Manabu
Kei Manabu ▬ « Quel triste temps… »
Je regardais par la fenêtre de la cuisine et voyais les flocons tomber mollement. Je laissais échapper un soupir. J’étais restée cloitrée depuis le début de la journée. La seule fois où je mis le nez dehors fut le moment de ma prière quotidienne à Kazuhide. Je n’avais pas pris la peine de passer le balai dans la cour. La neige serait revenue aussi vite.
J’avais donc passé ma journée enfermée dans la cuisine à faire des gâteaux et du thé, en patientant avec un livre. Ce dernier parlait de psychologie du comportement, la matière que nous allions aborder pour terminer l’année. Aussi, de temps en temps, je jetais aussi un rapide coup d’œil à la pour vérifier que personne ne venait.
Kei Manabu ▬ « Je ne pense pas que quelqu’un viendra au temple aujourd’hui… »
En effet, c’était un jour de semaine et il neigeait… Il était peu probable que quelqu’un passe. Je contemplais une dernière fois les flocons planer doucement avant de reprendre ma lecture. C’était sans compter sur le carillon pendu au plafond qui se mit à tinter.
Kei Manabu ▬ « Un courant d’air ? »
Non, je réalisais vite que ce n’était pas possible. Portes et fenêtres étaient parfaitement bien fermées pour ne pas laisser le froid rentrer. J’avais personnellement vérifié. Un sourire se dressa sur mon visage. Quelque chose voulait attirer mon attention.
Kei Manabu ▬ « Un visiteur… D’accord. »
Je me levais, veillant à éteindre le four pour éviter que mon gâteau se transforme en charbon pendant mon absence. Une fois dehors, je pus observer le jeune homme qui traversait la cour pour se rendre à l’autel de Kazuhide. De dos, je ne pouvais voir que sa longue chevelure blonde. Son aura par contre, me donnait plein d’informations sur lui. Elle était assez particulière, d’une rouge délavé, terni par le temps. Mais j’avais l’impression que ce rouge tentait par moment de redevenir aussi étincelant qu’une flamme. Je compatissais intérieurement en voyant cela.
Kei Manabu ▬ « Je comprends… »
Je m’approchais doucement du jeune homme, en continuant de l’observer. La neige étouffait le bruit de mes pas. Le visiteur, lui, s’était arrêté devant l’autel et ne bougeait pas. Il ne semblait pas vouloir prier. Ou il ne savait pas ? La seule chose qui changeait était son aura. Plus vive, plus terne. Le changement était parfois subtil mais il était bien là. J’étais tellement absorbée par la couleur que je n’avais pas réalisé avoir autant avancé. Je n’étais plus qu’à quelques mètres maintenant.
Sachio Aoki ▬ « C’était une mauvaise idée. »
Kei Manabu ▬ « Qu’est-ce qui était une mauvaise idée ? »
J’avais parlé un rien plus fort afin d’attirer l’attention du jeune homme. Enfin, peut-être m’avait-il déjà remarquée. Je ne pouvais pas le savoir.
Kei Manabu ▬ « Sachez que ce n’est jamais une mauvaise idée de venir demander conseil à Kazuhide. Il est là pour écouter et aider les habitants de Nakanoto. »
Je fis une légère révérence en me présentant.
Kei Manabu ▬ « Quant à moi, je suis Manabu Kei, Miko du Temple Kazuhide. A votre service. »
"Rouge"
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Ven 24 Mar 2017 - 6:32
Non non non non non. J'étais définitivement maudit. Ce n'était juste pas possible autrement. Lorsque je voulais être seul, il y avait toujours quelqu'un qui finissait par envahir mon espace vital. Je voulais juste réfléchir un peu loin de cette civilisation étouffante, au nom du ciel ! Si c'était ainsi que l'on m'envoyait une réponse à mes questions silencieuses, je ne comprenais pas. J'étais trahi. Et je ne remettrais plus jamais les pieds ici. Mère ne comprendrait pas, mais tant pis. Ce ne serait qu'une chose de plus à ajouter à la longue liste de déceptions que je ne cessais de répandre, n'ayant personne pour guider mon chemin depuis la disparition de père. C'était sur moi que reposait toutes les responsabilités et les espoirs de la famille à présent, qu'en pensent mes frères, et je n'étais décidément pas à la hauteur.
Des pas dans la neige. Voilà ce qui avait brisé ma concentration. Il était trop tard pour improviser une illusion et disparaître dans la nature. Ne te retourne pas, ne te retourne pas ! Pas un bruit. Pas un souffle. Au diable la curiosité. Il faisait trop froid. La personne passerait son chemin. Ne serait-ce que par respect de ma prière improvisée. Non ? Apparemment, non. L'odeur qui me parvint me fit plisser le nez avant même qu'elle n'ouvre la bouche. Foutus humains ! Jamais bons à autre chose qu'apporter des ennuis. J'aurais dû me douter qu'un temple pareil requerrait toute une ribambelle de servantes ne serait que pour l'entretien, mais c'était un autre détail que j'avais oublié parmi tant d'autres. Son petit discours terminé, je me retournai enfin vers la jeune femme, plongeant mon regard mécontent dans le sien. Espérant peut-être la faire fuir par ce simple fait, mais je n'étais pas Level A après tout, juste un rustre.
« Vous ne devriez pas m'interrompre, alors. »
Très convaincant. N'étais-je pas sur le point de partir, il y a quelques instants ? C'était sa faute. J'étais déjà suffisamment embarrassé par moi-même, mais il fallait en plus que je sois pris sur le fait ? J'étais toutefois trop fier pour laisser le déshonneur m'entacher et admettre mes torts.
« Puisque vous êtes là, et que vous offrez vos services, peut-être pourriez-vous m'aider à renouer avec les traditions. Sans quoi je doute de vraiment pouvoir entrer dans les bonnes grâces de ce Kazuhide. »
Et non, je ne lui offrais pas mon nom en retour, ni même une veritable réponse à sa question. À quoi bon ? Ce serait tisser des liens, et c'était toujours douloureux. Alors avec une humaine, je vous raconte pas le beau mal de tête. Non, elle devrait d'abord gagner mon respect, ce qui n'était pas gagné d'avance.
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Ven 24 Mar 2017 - 19:02
Des questions sans réponses
Feat Sachio Aoki & Kei Manabu
Alors que je redressais, je pus voir le jeune homme se retourner et m’adresser un regard noir, indiquant qu’il n’appréciait pas ma présence ici. Pour ma part, j’étais absorbée par la couleur de ses yeux et les variations successives de son aura. J’avais l’impression de voir deux feux se battre, prenant tour à tour le dessus sur l’autre. C’était d’un côté très beau à regarder, mais c’était aussi triste et impressionnant. Aussi, rarement j’avais eu l’occasion de voir ce genre de chose. Les auras sont en général très stables. Son âme était-elle donc si torturée ?
Pour rajouter de la froideur dans son comportement, le jeune homme me répondit d’une manière assez sèche. Je me dis que je ne devais surement pas insister. Après tout, à mon grand malheur, ça ne servait à rien d’aider une âme qui ne voulait pas qu’on l’aide. Il ne me restait alors plus qu’à prier pour eux. Cependant, au moment où j’allais m’excuser, il reprit la parole et me laissa, me semblait-il, une opportunité. Ainsi, il voulait renouer avec les traditions et entrer dans les bonnes grâces de Kazuhide.
Je prononçais ces mots avec douceur et un sourire avant de regarder affectueusement l’autel de Kazuhide. Je sais que je passais parfois pour folle quand je parlais ainsi. Cependant, j’avais grandi en baignant dans le Shinto. Le carillon, encore tout à l’heure, était pour moi une preuve suffisante pour dire que les Kami et les Yokaî existaient et qu’ils nous entouraient, d’une certaine manière. Et puis, j’étais moi-même capable de voir plus que les autres. Il y avait surement des êtres que je ne pouvais voir mais qui étaient là et nous guidaient ou nous maudissaient… J’en étais convaincue.
En disant cela, je montrais un petit pavillon non loin de l’autel sous lequel se trouvaient d’immenses bassines remplies d’eau. On pouvait y remarquer des petites casseroles au long manche attachées aux bassines, permettant de se rincer la bouche. Il y avait aussi, un petit bassin collé, ressemblant un peu à un lavabo, permettant aux visiteurs de recracher l’eau.
J’avais expliqué tout cela avec calme et douceur. Une fois ma tirade finie, je me retournai vers le jeune homme pour lui adresser un sourire serein.
Juste à ce moment, le vent se leva, faisant sonner les cloches de l’autel de Kazuhide.
Pour rajouter de la froideur dans son comportement, le jeune homme me répondit d’une manière assez sèche. Je me dis que je ne devais surement pas insister. Après tout, à mon grand malheur, ça ne servait à rien d’aider une âme qui ne voulait pas qu’on l’aide. Il ne me restait alors plus qu’à prier pour eux. Cependant, au moment où j’allais m’excuser, il reprit la parole et me laissa, me semblait-il, une opportunité. Ainsi, il voulait renouer avec les traditions et entrer dans les bonnes grâces de Kazuhide.
Kei ▬ « Je n’ai pas forcément l’impression que ce sera réellement nécessaire. Quelqu’un… Ou quelque chose… a déjà entendu votre détresse… Et m’a demandé de venir. »
Je prononçais ces mots avec douceur et un sourire avant de regarder affectueusement l’autel de Kazuhide. Je sais que je passais parfois pour folle quand je parlais ainsi. Cependant, j’avais grandi en baignant dans le Shinto. Le carillon, encore tout à l’heure, était pour moi une preuve suffisante pour dire que les Kami et les Yokaî existaient et qu’ils nous entouraient, d’une certaine manière. Et puis, j’étais moi-même capable de voir plus que les autres. Il y avait surement des êtres que je ne pouvais voir mais qui étaient là et nous guidaient ou nous maudissaient… J’en étais convaincue.
Kei ▬ « Les traditions ne sont là que pour éviter d’offenser Kami et Yokaî. Des précautions d’usage, je dirais. Il est coutume de se purifier au Chôzuya en se lavant les mains et se rinçant la bouche afin de se présenter sans souillures aux Kami. »
En disant cela, je montrais un petit pavillon non loin de l’autel sous lequel se trouvaient d’immenses bassines remplies d’eau. On pouvait y remarquer des petites casseroles au long manche attachées aux bassines, permettant de se rincer la bouche. Il y avait aussi, un petit bassin collé, ressemblant un peu à un lavabo, permettant aux visiteurs de recracher l’eau.
Kei ▬ « Ensuite, tout personne purifiée voulant prier vient faire sonner la cloche avant de s’incliner deux fois et de taper dans les mains deux fois pour attirer l’attention du kami. Une fois son recueillement terminé. Elle s’incline une dernière fois pour remercier le kami d’avoir prêté attention à elle. »
J’avais expliqué tout cela avec calme et douceur. Une fois ma tirade finie, je me retournai vers le jeune homme pour lui adresser un sourire serein.
Kei ▬ « Cependant, comme je l’ai dit plus tôt, je ne pense pas que cela sera nécessaire cette fois-ci. »
Juste à ce moment, le vent se leva, faisant sonner les cloches de l’autel de Kazuhide.
"Kami"
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Ven 3 Nov 2017 - 23:24
Ah ouais, hein. C'était encore pire que je l'imaginais. J'avais sauté toutes les étapes pour avoir ne serait-ce qu'une chance que mes prières ne soient seulement entendues. Aussi bien oublier complètement le moindre espoir qu'elles soient exaucées. Bien que la demoiselle Manabu semble convaincue du contraire ...
« Ne dites pas ça, ou bien je vais finir par croire que mon cas est encore plus désespéré que je ne le pensais déjà. »
Je lui tournai le dos à nouveau, ramenant mon regard sur l'autel comme s'il pouvait m'offrir des réponses. En vérité, je ne tenais pas à chercher à soutenir son regard plus longtemps. Il me donnait une impression mauvaise qu'elle tentait de lui à travers moi pour me juger. En bien ou en mal, ça, on s'en fout. C'était juste une impression stupide.
« Si l'on m'envoyait vraiment quelqu'un, cela ne devrait-il pas être le grand prêtre plutôt qu'une gamine ? Vous devriez plutôt rentrer vous mettre au chaud. »
Je ne cherchais pas à manquer de respect à ce Kazuhide si elle disait vrai, mais d'un autre côté, pouvait-on vraiment m'en vouloir d'être perplexe ? Certes, les apparences étaient parfois trompeuses, mais tout chez elle respirait un trop plein d'humanité. Autre raison de mettre de la distance entre nous, si elle préférait éviter de se retrouver avec des traces de sang sur ce sol sacré. Dans la neige, ce serait plus visible que jamais. Simple question d'instinct ... À ce sujet, d'ailleurs, une autre question me travaillait.
« Et tous les monstres immortels qui se planquent dans cette ville, alors ? Qu'est-ce que vous en pensez ? Votre Kazuhide ne devrait-il pas maudire leur existence ? Ou peut-être même tout simplement les priver de leur âme ? Certaines personnes ne peuvent pas être aidées, je suppose. »
Cracher mon venin serait peut-être suffisant pour faire passer cet horrible malaise qui parcourait tout mon être depuis que j'avais mis les pieds ici. Ne m'en sentant pas digne. Je voulais trouver une raison à ce malheur qui m'accablait, une personne à accuser et pointer du doigt, même en sachant que je ne pouvais vraiment que m'en prendre à moi-même. Devant l'évidence, je donnai un coup de pied dans la neige, retrouvant à peine l'équilibre à temps pour éviter d'y tomber. En plus, si ça continuait, j'allais me révéler tout seul. Au besoin, je pouvais toujours lui effacer ces souvenirs récents, mais ça ne m'empêchait pas d'être énervé.
« Raaah ! Fais chier ! Conscience de mes deux ! »
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Dim 7 Jan 2018 - 21:26
Des questions sans réponses
Feat Sachio Aoki & Kei Manabu
Un frisson parcourut mon dos. Il faisait bien plus froid avec ce léger vent qui continuait à souffler, faisant tinter encore et encore les cloches. Mes cheveux se laissaient aller au gré du souffle de la nature. Et moi, j’écoutais et j’observais avec attention le jeune homme.
Sa tirade était lourde de colère et de reproches… De désespoir même… Et de questions. Il était difficile de savoir envers qui et pourquoi, cependant. J’essayais tout de même de comprendre. Mais, hélas, l’homme usait des termes qui m’intriguait plus qu’autre chose et m’empêchait de saisir toute la subtilité de la situation. Je refrénais toutefois l’envie de demander à quels monstres immortels il faisait allusions. Ma curiosité n’était pas si développée que ça. Sauf en ce qui concernait ses auras que moi seule pouvait voir. Mais là n’était pas la question ce soir.
L’homme termina sa tirade sur des paroles acides. Il crachait son venin et sa rancœur. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Cependant, il était bien plus subtil de comprendre que je n’étais pas là cible. Juste une pauvre âme qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment, ramassant les foudres d’une pauvre âme en détresse qui, dans un élan de colère, donna un coup de pied dans la neige.
Le vent se calma enfin et je pus remettre mes long cheveux aussi noirs qu’un corbeau en place, les passant par-dessus mon épaule droite.
J’observais toujours le jeune homme. J’attendais une réaction. Une preuve que je ne me trompais pas dans mon raisonnement, qu’il cherchait bien à être secouru. Je voulais redonner de l’éclat à cet aura ternie que je distinguais. Mais ce n’était pas quelque chose que je pouvais faire seule.
Sa tirade était lourde de colère et de reproches… De désespoir même… Et de questions. Il était difficile de savoir envers qui et pourquoi, cependant. J’essayais tout de même de comprendre. Mais, hélas, l’homme usait des termes qui m’intriguait plus qu’autre chose et m’empêchait de saisir toute la subtilité de la situation. Je refrénais toutefois l’envie de demander à quels monstres immortels il faisait allusions. Ma curiosité n’était pas si développée que ça. Sauf en ce qui concernait ses auras que moi seule pouvait voir. Mais là n’était pas la question ce soir.
L’homme termina sa tirade sur des paroles acides. Il crachait son venin et sa rancœur. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas s’en rendre compte. Cependant, il était bien plus subtil de comprendre que je n’étais pas là cible. Juste une pauvre âme qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment, ramassant les foudres d’une pauvre âme en détresse qui, dans un élan de colère, donna un coup de pied dans la neige.
Kei ▬ « Je ne sais de quels monstres immortels vous parlez. Et je ne vais pas m’aventurer sur ce chemin, bien qu’il y ait surement matière à discuter là-dessus… Quoi qu’il en soit, il n’est pas coutume d’un kami maudisse sans raisons. »
Le vent se calma enfin et je pus remettre mes long cheveux aussi noirs qu’un corbeau en place, les passant par-dessus mon épaule droite.
Kei ▬ « Quant aux personnes qui ne peuvent être aidés, je pense que c’est surtout parce qu’ils ne veulent pas d’aide. Qu’il n’en reconnaisse pas le besoin. Sinon, tout âme peut être secourue, j’en suis convaincue. Ce qui me fait penser que votre cas ne doit pas être si désespéré que ça. Si vous ne vouliez pas recevoir de l’aide, vous ne seriez surement pas ici, n’est-ce pas ? »
J’observais toujours le jeune homme. J’attendais une réaction. Une preuve que je ne me trompais pas dans mon raisonnement, qu’il cherchait bien à être secouru. Je voulais redonner de l’éclat à cet aura ternie que je distinguais. Mais ce n’était pas quelque chose que je pouvais faire seule.
Kei ▬ « Ne vous fiez pas aux apparences. Je ne suis peut-être pas aussi sage que peu l’être mon père et je n’ais peut-être pas son expérience. Mais je suis bien plus douée que lui sur certains domaines. Si c’est moi que Kazuhide envoie devant vous, ce n’est, encore une fois, certainement pas sans raisons. »
"Colère"
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Dim 8 Avr 2018 - 3:45
Maintenant que la procédure m’avait été exposée, le plus simple aurait été de laisser ma prière et de convenir d'une date ultérieure pour discuter plus amplement des rites qui pouvaient entourer le mariage, ce qui m’intéressait bien davantage. La tradition voulait sans doute que l'on suive les coutumes de l'homme comme dans toutes choses, mais je souhaitais offrir le choix à Jess. Chose difficile à faire si je ne les connaissais pas moi-même, et je ne désirais pas troubler davantage mère avec mes questions ... Mais cela aurait été vain, sans résoudre le coeur du problème qui me troublait déjà depuis un long moment, d'autant plus depuis la disparition de ma soeur bien-aimée. Je n'étais pas quelqu'un de bien. À force de l'entendre, j'avais fini par m'en convaincre à mon tour, sans bien comprendre pourquoi cependant. Ainsi donc, la miko avait vu juste sur ce point, j’étais venu ici en partie parce que j’espérais recevoir l’inspiration qu’il me manquait pour mettre de l’ordre dans tout ça, sous le regard bienveillant d’un kami. Après tout, ce n'était souvent pas suffisant de vouloir changer pour quelqu'un d'autre. Il fallait vouloir le faire pour soi-même. Toutefois, l’aide attendue ne s’était pas présentée sous une forme qui m’aurait convenu le mieux, raison pour laquelle je n’osais pas m’ouvrir à cette étrangère, préférant me mettre en colère et presque détourner l’attention sur un autre sujet. C’était tellement plus facile. Bien que la jeune femme ne semblait pas bien impressionnée …
« C'est vous qui voyez. Vous vivez à Nakanoto après tout, cela finira par se rendre à vos oreilles. »
Sous-entendu : qu’elle le veuille ou non. Même le temple ne saurait la protéger éternellement. Nous en avions la preuve sous les yeux. N’y avait-il pas d’autres mikos pour servir Kazuhide ? La météo en avait peut-être découragé plus d'un, mais cela n'excusait pas le fait qu'on laisse une jeune fille se promener seule alors qu'elle abordait ouvertement les étrangers qui pouvaient avoir de bien mauvaises intentions ... Plus invraisemblable encore lorsqu'on apprenait qu'il s'agissait de la fille du grand prêtre ! Peut-être cela expliquerait-il au moins l'acharnement de Manabu-san, puisqu'un jour, il lui faudrait tenir la barque. Personnellement, je n'étais pas sûr de savoir en quels domaines elle pouvait être plus sage, si elle n'avait jamais vraiment vécu en-dehors du temple tel que le laissait supposer ses paroles, mais bon, c'est vrai que parfois les femmes pouvaient apporter de nouvelles perspectives. J'en avais suffisamment côtoyé dans ma vie pour m'en rendre compte. Ne serait-il pas aussi plus convivial de parler à une demoiselle patiente qu'à un vieil homme sévère ? Du moins c'est ainsi que j'imaginais le gardien du sanctuaire étant donné que je ne l'avais jamais rencontré. Mais je ne pouvais me fier qu'à sa parole qu'elle garderait le secret ... Dilemme. Je renfonçai mes mains dans les poches de mon manteau. J'étais toujours contrarié, toujours hésitant, mais je n'avais pas le choix d'admettre la vérité, puisque mon inconscient m'avait mené jusqu'ici dans une folle tentative ultime de ... De quoi, en fin de compte ? Sauver mon âme ? Ha !
« Supposons que vous parveniez à me convaincre. Je ne saurais pas trop quoi vous dire. Quand suis-je devenu aussi amer ... ? »
La porte était enfin ouverte au dialogue. C'était à elle de trouver les bons mots.
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Dim 22 Avr 2018 - 13:34
Des questions sans réponses
Feat Sachio Aoki & Kei Manabu
La discussion continuait tant bien que mal dans ce froid hivernal. Je ne pus malheureusement retenir un frisson. Ma tenue n’était pas des plus adéquate pour rester dehors. J’aurai dû penser à prendre une couverture pour mes frêles épaules. Je pouvais toujours proposer au visiteur de continuer à parler à l’intérieur mais je n’étais pas certain qu’il accepte aussi facilement. Et il allait surement profiter d’une possible courte absence de ma part pour partir. Soit, je pouvais être une femme forte. Ce n’était pas un peu de neige qui allait m’arrêter aussi facilement.
La discussion sur les monstres immortels, comme le jeune homme avait dit, fut clôturé d’une étrange manière à mes yeux. Un quiproquo. Je ne me sentais pas totalement comprise dans la réponse que je venais d’obtenir.
Je pris le temps de marquer une courte pause afin d’éclaircir ma voix que le froid et la discussion aimaient enrouer.
La discussion dévia sur une question de la part du jeune homme. Ainsi, il se demandait quand il était devenu plus amère… Dur de pouvoir répondre correctement. Je ne connaissais pas son histoire. En tout cas, c’était une invitation ouverte au dialogue.
La discussion sur les monstres immortels, comme le jeune homme avait dit, fut clôturé d’une étrange manière à mes yeux. Un quiproquo. Je ne me sentais pas totalement comprise dans la réponse que je venais d’obtenir.
Kei ▬ « Je pense qu’il y a mécompréhension. Ce qui fait le propre de l’homme, c’est qu’on ne peut le définir globalement. Chacun est différent par ses actes, et chacun doit être pris en considération différemment. Certaines personnes vont faire le bien. D’autres feront mal. Certains auront une vie simple, d’autres se retrouveront toujours face à des difficultés. Mais quoiqu’il en soit, chaque personne devra toujours faire des choix et agir, tout au long de sa vie. Et ce sont ces choix et ces actes qui la définiront. Ce n’est pas sa race. »
Je pris le temps de marquer une courte pause afin d’éclaircir ma voix que le froid et la discussion aimaient enrouer.
Kei ▬ « Je pense qu’il en va de même pour n’importe quelle race ou espèce, du coup. De même pour ces immortels dont vous parlez. Certes, certains seront surement des monstres en vue de leurs actes. Mais ce n’est pas une généralité. Certains sont surement de bons bienfaiteurs, je pense. Il ne faut pas généraliser. Après, je ne sais pas s’ils existent. Si j’en ai rencontré, je ne suis pas au courant. Mais j’aimais penser à croire qu’il existe certaines choses dans ce monde qui nous dépassent. »
La discussion dévia sur une question de la part du jeune homme. Ainsi, il se demandait quand il était devenu plus amère… Dur de pouvoir répondre correctement. Je ne connaissais pas son histoire. En tout cas, c’était une invitation ouverte au dialogue.
Kei ▬ « Je ne suis pas sûre que savoir quand vous sera très utile. Le pourquoi, par contre, me semble plus avisé. Qu’est-ce qui a fait que vous êtes devenu plus amère ? Si je suis la logique de la conversation. Je dirais que vous pensez être un monstre. Vous l’a-t-on répété au point que vous imaginez que c’est le cas ? Ou avez-vous une des actes qui vous font croire cela ? Quelle est la cause de votre mal ? »
"Cause"
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Jeu 7 Juin 2018 - 2:45
Très franchement, si cette fille voulait vraiment m'aider comme elle le prétendait, elle s'y prenait très mal. Elle ne se rendait pas compte que je lui faisais une fleur, là ? J'avais ravalé mon orgueil, même si ça m'était un peu resté en travers de la gorge, et je lui avais offert une piste à explorer. La réflexion personnelle. C'est comme ça qu'on avance non ? Mais elle préférait se moquer de moi. Je faillis montrer les crocs, cette fois-là, laissant plutôt passer un grondement sourd entre mécontentement et découragement. Bordel, si c'était ce qu'avait de mieux à m'offrir ce kami, il y avait quelqu'un qui s'amusait bien à se foutre de ma gueule ! En même temps, je suppose que je l'avais bien cherché.
« Pourquoi ? Ah ... Ahahah ! »
Cette fois, je ne cachai pas mon hilarité. Je faillis même m'en tenir les côtes. Je préférai essuyer les larmichettes collées au coin de mes paupières. Pourquoi ? La question serait plutôt, pourquoi pas. Qu'est-ce que je n'avais pas fait pour n'inspirer que le dégoût dans le regard de mes proches ! Ceux qui connaissaient la vérité du moins. Jess n'en faisait pas encore partie pour cette simple raison, même si cela m'arrachait le coeur. Perdre ma fiancée serait plus douloureux encore.
« Je sais déjà pourquoi, merci bien. »
Je m'étais enfoncé au plus profond de la folie. Avec un grand pouvoir viennent de grandes responsabilités. Moi, j'avais surtout obtenu un malus, et je m'étais perdu dans mes propres illusions. Cette fille ne savait tout simplement pas de quoi elle parlait, c'est sûr que je ne devais pas l'aider beaucoup. Peut-être devrais-je lui prouver que ce n'était pas que de la poudre en l'air alors ? Que je pouvais bel et bien être dangereux ? Sinon peut-être avais-je plutôt envie de prouver tout le contraire, que je pouvais m'éloigner de la tentation. Je n'en étais plus sûr. Lorsque mes émotions formaient un vilain mélange, tout avait tendance à s'embrouiller. Je me saisis de son avant-bras, y appliquant juste assez de force pour l'empêcher de se déprendre de ma prise. Le but n'était pas vraiment de la blesser ni de la mordre. Juste de lui faire un peu peur pour que la prochaine fois qu'elle rencontre un monstre, un vrai, elle ne l'invite pas à prendre le thé. Je rapprochai mon visage du sien. Mon œil rouge devait être assez dérangeant dans ce contexte non ? Comment réagirait-elle si l'autre changeait de couleur subitement ? Si elle avait déjà vu mes dents plus pointues que la moyenne tout à l'heure ... Elle prêchait son ouverture d'esprit mais c'était deux choses, imaginer une situation et la vivre réellement. Si seulement elle arrivait à comprendre vraiment ce qui se passait.
« Êtes-vous sûre de vraiment vouloir connaître la réponse par contre mademoiselle ? »
Mes doigts la relâchèrent enfin. Je m'en fichais bien si elle tombait. Elle avait de la chance, en somme. Sa naïveté, son innocence réveillait les instincts protecteurs trop profondément ancrés en moi, privilège de tout aîné qui se respecte, bien qu'aujourd'hui, il ne restait que des miettes de toute cette noblesse. C'était toujours mieux que rien non ?
« Rentrez, plutôt. Vous allez prendre froid. »
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Ven 8 Juin 2018 - 15:46
Des questions sans réponses
Feat Sachio Aoki & Kei Manabu
Il semblerait que ma tirade ait un mauvais effet sur lui. Je le pris comme une fermeture à la discussion. Au final, il ne voulait pas être sauver, c’est ainsi que je le voyais. Et je ne pourrais malheureusement rien y faire parce qu’il ne voulait pas être aider. Pire encore, il se mit à rire comme un fou furieux. Jamais je n’avais été aussi peu prise au sérieux. C’était triste… Mais uniquement pour lui.
Soudain, il se saisit de mon avant-bras et la poigne qui exerçait sur moi m’empêcher de me dégager. Que voulait-il faire ? Me faire peur ? Me mettre en garde ? Comme il le voulait alors. Me montrer ce qu’il était ? Il n’avait donc pas compris que je n’e avais cure ? Ce n’était pas parce qu’il était un vampire – s’il en était – que j’allais le considérer comme un monstre soudainement. Ce n’est pas ça qui fait un de lui. Mais tant que cette idée l’obnubilerait, je ne pourrais rien pour lui.
Finalement il me relâche après une ultime question à laquelle je ne réponds pas. Cela ne servirait à rien. Il n’est pas réceptif à ce que je dis. A la place, il me renvoie simplement chez moi. Je ne le contredirais pas cette fois. Je suis bien trop heureuse à l’idée de me retourner me réchauffer. Je lui adresse alors un simple signe de tête et je descends les quelques marches qui mène à l’autel avant de me diriger. Je me retourne tout de même à mi-chemin pour prononcer quelques derniers mots.
Clôturant la conversation, je me dirigeai vers la maison, laissant l’âme en peine dans ses réflexions. Me retrouvant dans la cuisine, je me retrouvais en compagnie de mon père qui savourait un thé. Je l’embrassai rapidement sur la tempe avant de me jeter dans ses bras pour un calin. Le mal-être du jeune homme m’avait atteint. Plus en tout cas que la discussion sur les êtres immortels.
Nous restâmes un court moment ainsi avant que je me décide à me servir un thé. La vaisselle dans l’évier me rappela la présence du gâteau à demi-cuit. Je pris alors un couteau pour le planter dans la pâte qui n’avait pas fini de cuire et je relançai le four en espérant que la cuisson en deux étapes ne nuirait pas à la qualité du plat.
Une fois à nouveau assise, devant ma tasse de thé, je me demandais si le jeune homme était encore dehors dans le froid ou s’il était retourné chez lui. Quoi qu’il en soit, s’il était encore là et qu’il souhaitait discuter et me prendre au sérieux, il savait où je me trouvais.
Soudain, il se saisit de mon avant-bras et la poigne qui exerçait sur moi m’empêcher de me dégager. Que voulait-il faire ? Me faire peur ? Me mettre en garde ? Comme il le voulait alors. Me montrer ce qu’il était ? Il n’avait donc pas compris que je n’e avais cure ? Ce n’était pas parce qu’il était un vampire – s’il en était – que j’allais le considérer comme un monstre soudainement. Ce n’est pas ça qui fait un de lui. Mais tant que cette idée l’obnubilerait, je ne pourrais rien pour lui.
Finalement il me relâche après une ultime question à laquelle je ne réponds pas. Cela ne servirait à rien. Il n’est pas réceptif à ce que je dis. A la place, il me renvoie simplement chez moi. Je ne le contredirais pas cette fois. Je suis bien trop heureuse à l’idée de me retourner me réchauffer. Je lui adresse alors un simple signe de tête et je descends les quelques marches qui mène à l’autel avant de me diriger. Je me retourne tout de même à mi-chemin pour prononcer quelques derniers mots.
Kei ▬ « Je me fiche de savoir ce que vous êtes. Encore une fois, ce n’est pas votre nature qui fait de vous un monstre mais ce que vous faites. Vous vous complaisez dans votre malheur. Clairement, ce n’est pas que vous ne pouvez pas être aidé, mais parce que vous ne le voulez pas. Je ne peux donc rien faire pour vous. J’espère que vous trouverez votre salut ailleurs. Sinon, je vous souhaite bien du courage pour le reste de votre vie. »
Clôturant la conversation, je me dirigeai vers la maison, laissant l’âme en peine dans ses réflexions. Me retrouvant dans la cuisine, je me retrouvais en compagnie de mon père qui savourait un thé. Je l’embrassai rapidement sur la tempe avant de me jeter dans ses bras pour un calin. Le mal-être du jeune homme m’avait atteint. Plus en tout cas que la discussion sur les êtres immortels.
Nous restâmes un court moment ainsi avant que je me décide à me servir un thé. La vaisselle dans l’évier me rappela la présence du gâteau à demi-cuit. Je pris alors un couteau pour le planter dans la pâte qui n’avait pas fini de cuire et je relançai le four en espérant que la cuisson en deux étapes ne nuirait pas à la qualité du plat.
Une fois à nouveau assise, devant ma tasse de thé, je me demandais si le jeune homme était encore dehors dans le froid ou s’il était retourné chez lui. Quoi qu’il en soit, s’il était encore là et qu’il souhaitait discuter et me prendre au sérieux, il savait où je me trouvais.
"...Perdue"
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