Une lueur d'espoir [PV Chloris] (17/06/2018)

Doucement mais surement, les choses commencent à s’arranger pour la jeune fille au regard embué de petites larmes. La crue était enfin passée. Avec le temps elle s’apercevra que c’est pour son bien que je lui demande de garder le silence. C’est en faisant preuve de patience et d’abnégation pour le peuple qu’on finit par trouver des solutions qui conviennent à tout le monde.

Toutefois elle soulève une chose importante. Tôt ou tard elle voudra à nouveau qu'on reparle de cette histoire de révélations à Raphael de la Roche. Il va falloir que je me penche un peu sur son cas, peut être par une observation assidue. Mais tout ceci peut attendre encore. J’ai lu au début du mois d’avril dans le journal qu’une femme avait trouvé la mort suite à une attaque de lycan. En me rendant à son enterrement tout restant discret, j’y avais vu ce fameux Raphael tenant la place du veuf éploré. C’est à cette occasion que j’ai appris qu’il portait donc le deuil de celle qui aurait dû être sa future épouse. Le prêtre estime surement beaucoup ce vampire pour avoir proposé de le marier avec cette demoiselle, peut-être devrais-je aller le voir pour en savoir un peu plus sur lui à l'occasion.

Au moins, elle est assez enthousiaste à l’idée d’en apprendre davantage sur notre peuple, quitte à devoir se rendre auprès de monsieur Rhodes à l’université si d’aventure elle ne peut pas se déplacer pour un éventuel rendez-vous au Fior Nadur pour ça. L’histoire de notre peuple, narré par quelqu’un qui a voyagé à travers le monde pour s’enquérir des récits propres à différentes tribus changelins se passant d’autres récits de génération en génération.
Voilà une chose que je devrais demander un jour à Sebastian lorsque le climat sera moins tendu à cause des lycans. Sebastian devrait venir le weekend, les vendredi soir par exemple, pour donner des cours au Fior Nadur aux changelins qui ont besoin d’en savoir plus sur notre culture, nos coutumes et notre Histoire.

Elle était définitivement revigorée par l’idée de nous rendre à la rencontre de cette harde de cerfs et cela faisait vraiment chaud au cœur, étirant doucement un grand sourire sur mon visage de la voir ainsi pratiquement heureuse.

John ▬ Et bien heu... quand tu voudras Chloris. Si tu es d’attaque, pourquoi pas maintenant ?

Nous étions dimanche après tout et l’après-midi était à peine entamée, le soleil encore haut dans le ciel clair et dégagé. Le lendemain, je n’avais pas grand-chose à faire, car les cours sont très éparces dans ma journée, aussi ce n’était pas un problème de prendre quelques heures pour nous y rendre et revenir, même si c'est tard.

John ▬ Ma foi, si tu en a la force, nous pourrions couper à travers les bois à partir du par cet nous courir jusqu’au village plus au nord où vivent ces changelins.

La proposition était sincère et il ne restait plus qu’à voir ce qu’elle voulait vraiment. C’était un tournant de sa vie après tout.

M. Smith eu l’air satisfait de voir à quel point je suis enthousiaste dans l’idée de rencontrer cette harde de cerf changelin. D’un côté il est tout à fait normal que je le soit à ce point, mais je pense que ce qui lui fait un peu de baume au coeur est de voir que le flot de larme c’est arrêté net au moment où nous nous sommes re penché sur le sujet. Maintenant il décide de me proposer d’aller les retrouver immédiatement, si taux que cela !? Je ne m’attendais vraiment pas à ce qu’il me propose cette petit balade aussi rapidement… Mais au final, pourquoi pas ? Je suis en sa compagnie, je ne pense pas courir le moindre danger, seulement… Raphaël n’est pas au courent, se pourrait-il qu’il s’inquiète que je ne sois pas là où je lui avait indiqué ? Oh je pense qu’il comprendra. Il sait que je suis activement à la recherche de mes parents ainsi que de mon passé, il doit bien se douter que je ne vais pas rester sans bouger sur le banc d’un parc.

Je récupère mon sac posé quelques minutes avant sur le banc, ce petit sac choisit également avec soin par Raphaël pour accompagner avec merveille ma petite robe, dans lequel j’y avait fourré ce dont j’avais le plus besoin : Mon petit livre pour écrire encore de panne oral, un petit stylo pour aller avec, les clefs de la maison, et un peu de monnaie en cas de besoin bien installé dans un porte monnaie, portefeuille sur le thème des cosmos. J’accroche à nouveau le petit sac à ma ceinture puis me tourne de nouveau face à M. Smith avec un large sourire ancré sur mon visage.

Chloris ▬“Oui ! Si nous pouvons les rencontrer aujourd’hui, allons-y dès à présent ! ”

C’est alors qu’une chose m'intrigue : Ne doit-il pas les prévenir ? Ou faire en sorte qu’il soit au courant de notre venu ? Ils restent des humains et on surement des activités personnels importante de leur côté… Vont-ils nous recevoir à bras ouvert ou nous chasser à coup de bras levé et de cri composé de mots désagréable !?

Je commence à me demander comment fonctionne un peuple composé entièrement de changelin cerf et biche. Sont-il paisible et alerte, comme les troupeaux de biches lorsqu’elles paîtres tranquillement dans les champs ou les étendus d’herbes, proches des forêts ? Ou sont-il agressif comme les cerf protégeant leur troupeau de biche de loin ? Y a-t-il un seul cerf pour plusieurs biches ? Ou sont-il plus comme les humains, c’est à dire monogame ?

Je suis à présent de nouveau entrain de m’ensevelir de questions, et elles deviennent de plus en plus nombreuses et inquiétantes, je me choisis donc finalement d’en poser au moins une, à M. Smith, qui regroupe toutes les autres.

Chloris  ▬ “M. Smith… Savez vous comment se comporte cetteuh… “Harde” de cerf/biche que nous allons rencontrer ? ”

J’ai maintenant un air inquiet et une main crispé sur ma petite bourse. J’espère vraiment que cette rencontre va bien se passer.

La jeune fille commençait à recouvrer de sa hargne dans cette histoire. Une véritable passion s’était allumée dans son regard en pensant à l’idée d’avancer et d’en découvrir plus sur ses parents. Il était en effet possible qu’ils ne soient pas là-bas, sans quoi Shikamori-san m’en aurait parlé lorsque nous avons discuté à propos de sa harde et de ce que les siens pouvaient bien savoir. C’est un homme avec un passé de policier après tout et même si je sens une certaine animosité envers moi de sa part, il sait ce qui est juste. Pour une biche, il fera ce qui est nécessaire pour l’aider, c’est ainsi que vont les choses dans l’idée qu’il se fait de la famille. Il n’avait pas connaissance lui-même de ce couple avec une albinos, mais c’est un changelin cerf et leur mémoire est bien plus basée sur les odeurs aussi et c’est pour cette raison que je lui ai demandé de rencontrer la jeune fille un jour dans le but de répondre à quelques questions qu’elle pourrait avoir à lui poser.

Je sors mon téléphone un instant après qu’elle eut affirmé sa volonté d’aller à leur rencontre aujourd’hui même et je saisi le numéro de Shikamori-san. Certes j’aurai bien pu enregistrer son numéro dans le but de faire ça plus vite, mais c’est une vieille habitude d’espion. Par principe, je mémorise par cœur le numéro de mes contacts dans le but de ne laisser aucune trace ou de ne pas laisser à quelqu’un s’emparant de ce téléphone de ces derniers.

John ▬ Allo, Shikamori-san ? C’est John Smith. Je vous appel car nous allons nous déplacer aujourd’hui même. Peut-on vous retrouver quelque part en particulier ? Hm... Hm.. Oui... hm... très bien. Nous vous retrouverons d’ici une petite heure, le temps de couper à travers les bois sans nous presser.

Je raccrochais avant de me tourner à nouveau vers la jeune Chloris.

John ▬ Tout est arrangé maintenant. Nous pouvons y aller dès que nous voulons. Nous retrouverons le chef de cette harde dans le chalet de garde forestier qu’il occupe actuellement.

La jeune fille émit une question assez importante. Elle ne pouvait pas savoir comment se conduisent les changelins cerfs entre eux et comment ils peuvent bien fonctionner. Je tâchais donc de me remémorer un peu comment ils fonctionnaient, du peu que je pouvais en savoir.

John ▬ Et bien cette harde est conduite par un homme nommé Shikamori Seto et il siège également au conseil tribal. Contrairement à certaine harde que j’ai pu connaître par le passé, il n'a qu'une seule épouse, cette harde-ci désirant conserver une approche plus humaine des rapports entre hommes et femmes. C’est homme qui ne m’apprécie pas vraiment j’ai l’impression, mais il a un sens de l’honneur propre aux japonais et encore plus lorsqu’il s’agit de l’un des siens.

Je commençais à lui expliquer cela tout en marchant avec elle dans le parc pour nous diriger vers la forêt.

John ▬ Je ne me souviens plus vraiment Chloris, mais vous n’avez aucun problème pour fondre vos vêtements dans votre forme animale vous ? Car si oui, il faudra cacher vos vêtements dans un coin.

A la suite de mon acceptation je vis M. Smith sortir un téléphone de sa poche pour, je pense, contacter la personne ayant un lien entre lui et le fameux troupeau de changelin biche/cerf. Il compose lui même le numéro sans chercher dans une liste prés inscrite dans son cellulaire. Je trouve cela curieux mais ne préfère pas m'étaler sur le sujet, après tout, il doit avoir une excellente mémoire, et une bonne raison d’agir de la sorte. J’attends avec impatience qu’il finisse de discuter avec son interlocuteur, les poings serrés contre ma poitrine. Va-t-il accepter ? est-ce que tout se passera au mieux, dans la joie et la bonne humeur ? S’ils sont comme moi, ils seront méfiant et se serviront plus de leur museau que du reste… Me reconnaitront-il grâce à mon odeur caractéristique ? Si du moins elle n’a pas trop changer avec le temps, je doit-être également imprégné de l’odeur de mon prédateur… J’espère qu’ils ne seront pas effrayé à cause de cela, ou peut-être que je pense un peu trop comme un animal et pas assez comme un humain.

M. Smith fini par raccrocher et ranger son téléphone, avant de m’annoncer la direction à prendre : Le chalet de garde forestier, d’après lui nous y serons dans une petite heure mais j’ai tellement envi de courir pour m’y retrouver au plus vite que je très pigne d’impatience.

Pour ce qui est de mes questions, dû à mon inquiétude certaine, M. Smith choisit d’y répondre pendant notre avancement. Il semble que cette harde est choisit de fonctionner plus comme les hommes : une femme pour un homme, et non pas comme les biches, qui se retrouvent contrôlé, et surveiller, par un seul et même cerf, le chef du troupeau, ce n’est pas plus mal à mieux y réfléchir… Cela reste un peu étrange, un seul mâle pour toute un groupe de femelle… et ça finirais un peu par devenir… hum… inseste. Je pense, en effet, peut-être un peu trop comme un animal et pas assez comme une humaine… Je ne sais pas si cela est bien ou mal… mais c’est ainsi que je suis, et j’aurais du mal à changer cela.

C’est alors que M. Smith ajouta que la personne que nous allons rencontrer, du nom de Shikamori, un nom bien japonais à mon goût, ne l’apprécie pas vraiment.

Chloris ▬“Oh mais… pourquoi ?”

Je ne comprends pas trop pourquoi cette personne ne l’apprécie pas, peut-être parce que sa forme animal est un prédateur, pourtant… les changelins sous forme humaine n’ont pas l’odeur de leur forme animal, enfin… pas que je sache.

Puis M. Smith pose question étrange, du moins pour moi, vis à vis de ma manière de me transformer.

Chloris ▬ “Hum… non, je trouve ça juste bizarre de me transformer avec mes vêtements… je n’en avais pas lorsque Raphaël me trouva sous forme humaine… alors je ne sais pas… je me suis toujours trouvé une sensation étrange lorsque je le fais avec mes vêtements .”

Je marche à présent à reculons, face à lui, les mains derrière le dos, comme une petite fille folle de joie et impatiente de trouver son cadeau d’anniversaire.

Shikamori est un problème un peu personnel, je n’aurais pas dû l'évoquer à voix haute, car maintenant elle se pose des questions sur la raison.

John ▬ Ne t’en fais pas pour Shikamori-san. C’est une histoire entre lui et moi, mais c’est homme bien.

Je ne voulais pas vraiment impressionner la jeune fille avec ma véritable forme de naissance et encore moins risquer d’être vue ainsi par des promeneurs. Un smilodon au 21e siècle, il faut dire que ce n’est visible que dans les séries ou films fantaisistes qui inventent une autre réalité. Dans un tel climat de tension en ville, j’avais cessé à nouveau d’avoir recours à cette forme animale qui était pourtant de très loin celle avec laquelle je me sentais le plus moi-même. J'optais donc pour ma forme de faucon pour faire le voyage dans le sous-bois ce qui serait très pratique. Le faucon pèlerin est le plus rapide en piqué certes, donc pas l’un des plus véloce en général, mais sa petite taille est idéale pour pouvoir voler pratiquement partout là où de plus gros oiseau seraient obligé de voler au-dessus de la cime.

Nous nous sommes un peu plus enfoncés dans les bois jusqu’à ne plus être en vue de qui que ce soit qui pourrait marcher dans les alentours. Une fois à l’abri des regards, j’ai pris mon envol d’un bon vers les airs en me transformant dans le mouvement et me perchant sur la branche d’un arbre un peu plus haute que nous en attendant que Chloris ne fasse de même en se transformant. D'un petit cri aigue je marquais l'attente. Comme elle avait mentionner le fait qu’elle n’aimait pas se transformer avec ses vêtements, je lui laissais le temps d’aller se dévêtir et cacher ses vêtements dans un coin. Cela était compréhensible après tout. Elle n’avait pas vraiment de souvenir en tant qu’humaine à cause de son amnésie et donc n’a sans doute jamais vraiment pris le temps récemment d’apprendre à se transformer avec ses vêtements sur elle pour qu'ils se fondent dans sa forme animale. Le fait est que notre peuple ne se formalise pas vraiment pour la nudité de fait à cause de ce genre de détails.

Lorsqu’elle revêtit alors sa forme de biche que j’avais déjà vu au pub le jour de notre rencontre, nous pouvions donc nous mettre en route. À travers les bois chauds et humide de la saison. Je la conduis en volant droit vers la direction de la cabane de garde-chasse où Shikamori-san nous a donné rendez-vous. En réalité, grâce à sa vitesse de course et sans doute son impatience, nous y arrivons vraiment plus vite que prévu.
Je me pose à la fenêtre du poste de garde pour tapoter la vitre à plusieurs reprises avant de m’en aller vers la porte et me transformer à nouveau en humain et saluer l’homme qui vient nous ouvrir.

John ▬ Shikamori-san, bonjour à vous. Je vous présente Dyodaker Chloris, la jeune changeline dont je vous ai parlé récemment et qui voulait vous voir.

Je leur laissais le temps de se dévisager avant de voir ce que l’homme allait faire ou dire.

M. Smith tente de me rassurer lorsque je lui demande pourquoi aurait-il un problème avec l’homme que nous allons rencontrer. Ce doit être une histoire en eux deux, mieux vaut ne pas s’attarder sur le sujet, je ne sens déjà bien assez mal d’avoir énoncer le problème.

Nous nous sommes donc avancer, rapidement par ma faute, en direction des bois, de manière à nous dissimuler de tout regards indiscret, pour finir par prendre la forme d’animal et nous permettre de nous placer avec facilité vers le lieu donné pour le rendez-vous soudain.

Une fois en place je pris le temps de retirer mes vêtements et de les cacher dans un coin, sur les branches d’un arbre, dissimuler grâce à son feuillage épais, comme à mon habitude, pour prendre ensuite la forme d’une magnifique biche blanche. Je me sens tellement plus moi lorsque je suis sous cette apparence, l’air caressant mon pelage y est doux, chaud et agréable, ce n’est pas la même sensation, qui est toujours cacher et perdu à cause des vêtements, même les rayons de soleil m'enveloppant de sa douce chaleur sont totalement différents et bien plus enivrant. Je m’étire quelques instant, profitant de ce moment délicieux, pour ensuite m’élancer dans une course folle, bondissant entre les arbres et buissons composant la forêt si dense de Nakanoto,, tout en regardant M. Smith, qui une fois de plus, avait choisit de prendre l’apparence d’un faucon.

Il m’avait déjà expliqué que nous sommes capable d'assimiler l’ADN d’autres animaux afin de prendre de nouvelle forme animal, et il m’avait également annoncé que le faucon n’était pas son apparence première… Je me demande toujours ce qu’elle peut bien être, et pourquoi ne s’est-il toujours pas présenté sous cette forme devant moi ? Je sais qu’elle doit être un prédateur mais… est-elle si terrifiante au point de me ménager ?

Nous arrivons enfin, je commence à voir la forme d’une cabane non loin de moi, et observe M. Smith pour le voir finalement descendre en piqué comme je l'avais deviné. Mon coeur bat la chamade, je vais finalement peut-être en savoir plus sur les miens, et même si je ne peux connaître d’avantage de détail au sujet de mes parents, j’en saurais forcément plus sur les autres changelins cerf/biches qui peuple notre magnifique ville. M. Smith vient de se poser sur la fenêtre du bâtiment, pour ensuite frapper contre celle-ci à l’aide de son bec, il se dirige ensuite vers la porte, reprend forme humaine, salue l’homme pour finir par me présenter à ce dernier.

Je n’ose pas reprendre forme humaine. Les yeux dans les siens je le fixe timidement, ne sachant comment réagir face à cette homme impressionnant. Je ne sais pas si je peux reprendre forme humaine risquant de me dévoiler nue face à lui, non pas que je sois pudique, les animaux se promènent toujours ainsi, il donc totalement normal et habituel d’être nue pour moi, ce qui est toujours était très déroutant pour Raphaël, qui avait finit par m’apprendre à rester habillé en présence d’autres humains. J’espère que ce monsieur Shikamori ne va pas me détester, comme il déteste M. Smith. Je m’avance un peu pour me montrer, puis baisse doucement la tête comme une révérence, lui montrant du respect, comme ma grand mère me l’a si bien enseigné.

Comme à son habitude maintenant que je siégeais au conseil, il m’accueillit avec une très grande froideur. Je saurais bien vite l’amadouer sans nul doute ou le confondre avec force. Il a peut-être dans son arsenal la capacité de devenir un tigre, mais je suis un smilodon de naissance. Ses manières n’allaient pas être tolérées pendant longtemps de ma part et s'il faut que je le remette à sa place pour avoir de seines relations avec lui, alors c’est ce que je ferais et devant toute sa harde s’il le faut.

Il était dans sa tenue de garde forestier évidemment et je pouvais entendre qu’il y avait quelqu’un qui travaillait à l’intérieur du chalet. En tournant mon regard vers l‘intérieur, j’ai reconnu un changelin de sa harde. Il est vrai que l’homme avait facilement réuni autour de lui tous les changelins cerfs ou biche de la région en une immense harde pour ensuite leur trouver du travail en tant que garde-forestier, lui étant le chef. Il est comme toujours aux aguets. Je sais également de source sûre que ces dernières années, les effectifs de garde-forestiers de la région couverte par le conseil territorial a presque été totalement infiltré par les changelins pour pouvoir facilement contrôler les informations sur les campeurs qui "disparaissent" mystérieusement.

Quoi qu’il en soit, j’ai répondu d’un signe de tête très simple pour lui signifier que c’était bel et bien la jeune fille dont je lui avais longuement parler. La jeune Chloris devait être intimidée par l’homme bourru qui avait ouvert car elle n’avait pas dénié reprendre sa forme humaine pour le moment et demeura sous la force d’une biche blanche.
J’aurais dû la préparer à cette rencontre un peu mieux pour éviter ce genre de rencontre à chaud et avec un homme à fort caractère comme lui. Ce n’était pas forcément facile pour tout le monde et son caractère est bien plus introverti que je ne l’aurais pensé également.

Il la détaille un peu, un instant, mais lui rend tout de même sa révérence. Ce geste est très vite secondé par une réflexion dite sur un ton ma foi, très désagréable pour parler d’une jeune fille de son âge et de sa timidité. Toutefois le monde des changelins n’est pas un monde tendre, c’est certain. Elle l’apprendra bien vite d’ailleurs. J’espère qu’elle aura l’assurance d’affronter un dialogue avec cet homme et de se montrer à lui. Avec un peu de chance, peut-être qu'il pourrait lui apprendre beaucoup de choses. Il n’est pas non plus à exclure qu’il souhaite l’ajouter à sa harde si elle songe rester dans la région.

Cette homme, ce chef de la harde cervidae de Nakanoto, est si… désopilant, désagréable. Il a, en effet, cette allure singulière des cerfs sauvage que j'ai rencontré par le passé, de ces cerfs qui se complaisent dans la direction de leur troupeau et si imbus d'eux mêmes. J'avoue ne pas trop apprécier cette attitude vis à vis de M. Smith mais encore moins à mon égard, je ne crois pas avoir fait de faux pas, juste… Que je ne me suis pas présenté encore sous mon apparence humaine mais contrairement à ses dire, très peu de biche, même en pleine transition, peuvent se vanter de me ressembler. Un pelage blanc comme neige, la peau rosée juste en dessous, légèrement perceptible au niveau de mes native ainsi que mes babines, et des yeux d'un violet inhabituel, à croire qu'il n'en a jamais vu en vrai, ou aime t il juste être insupportable au moindre de ses propos ?

Mécontente de sa réaction et de sa remarque je fini par me redresser, m'avancer fièrement dans ce qui lui sert de maison à l'heure actuel, puis prendre forme humaine juste en face de lui, nez à nez, oubliant totalement ma nudité, le fixant droit dans les yeux. Essayant de combattre ma timidité, je finis par me présenter en bon éduforme.

Chloris ▬“Enchanté, je m'appelle Chloris Dyodake, et étant une enfant albinos cela m'étonnerais que d'autres biches "normales" puissent me ressembler un tant soit peu. ”

Suivi d'une nouvelle révérence et d'un visage redressé avec droiture pour le fixer à nouveau, je reste là, lui faisant face, avec tout la fierté que je pouvais présenter malgré mon léger mal être vis à vis de cette situation, de cette posture. Je ne suis pas habitué à faire face de cette manière, je ne suis pas habitué à annoncer des propos tel que ceux-là, à être aussi agressive vis-à-vis de qui que ce soit et encore moins d'un congénère. Mes mains trembles, je les resserrent en deux poings et je ne sais pas encore pour quel raison, est-ce de peur ? est-ce de colère ? Suis-je si fière que cela de mon apparence, de mon existence si rare en tant qu'albinos ? Ou n'ai-je pas juste détesté sa manière de nous dénigrer au moindre de ses mots ?

Nue comme un ver, placé entre M. Smith et cette homme fière, je venais de découvrir une autre moi, une femme battante ne supportant pas d'être dénigré, ne supportant de voir une personne dénigrer qui que ce soit, et cette femme me fait peur.