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Raiden Kaminari#104737#104737#104737#104737#104737#104737
Aberration
Race : Dieu de la foudre
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Avatar : Laxus Dreyar (Fairy Tail)
Date d'inscription : 23/10/2019
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Yens : 27
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Sam 12 Sep 2020 - 9:43
Je hausse un sourcil en entendant la courte réplique de Lexter, le ton irrité et insolent. Je pose sur lui un regard inquisiteur. Et je note l'ouragan qui couve sous la surface de son expression flegmatique. Tiens donc. Voilà qui est intéressant. Et l'instant suivant, il déverse ses arguments pour justifier son comportement et ses décisions, mettant à défaut l'analyse de Tibalt. Ouh. Je me retiens de rire. Voilà qui ne va pas plaire au diable rouge. Il déteste qu'on remette en question son autorité ni, en l'occurrence, son jugement.
Je suis… comment dire. Presque admiratif de l'aplomb avec lequel ce jeune humain, frêle, dépourvu de pouvoir, affronte le regard de Tibalt sans sourciller, indifférent aux flammes qui s'approchent dangereusement. Est-ce du courage ? De l'audace ? De l'inconscience ? Si je m'efforce de rester impassible, mon regard lui ne peut retenir cette étincelle caractéristique de mon amusement intérieur. Le pire, c'est que le petit a raison. Il n'a pas peur de se défendre, de se justifier, et ça, ça me plait.
La réaction de Tibalt est prévisible. Il châtie lourdement cet excès de tempérament. Je ne peux retenir un léger soupir. En même temps, je le comprends. Ayant une haute estime de moi, je me donne aussi en spectacle lorsqu'on atteint les limites de ma patience. Néanmoins, j'espère qu'il aura la présence d'esprit de reconnaître la vérité. Je n'aime pas qu'on souligne mes torts moi non plus, mais je reconnais toujours lorsque mon jugement est obscurci, et ne peux que récompenser la clairvoyance d'autrui. Je plisse les yeux en voyant pâlir le visage de Lexter alors que le maître des lieux lui dérobe progressivement sa chaleur corporelle. Je n'interviens toutefois pas, sachant qu'il sait s'arrêter à temps, et puis, je n'ai pas pour habitude de prendre le parti d'autrui.
Finalement, nous en venons à ce qu'il conviendrait de faire. Tibalt exprime son accord avec mon raisonnement. Evidemment que j'ai raison. Nous ne pouvons nous permettre de le laisser sans surveillance après cet épisode. Il propose même que je le rencontre en personne. Un sourire traverse mon visage de part en part. Justement. J'en mourais d'envie. Mais, insister pour le rallier à notre cause… Si c'est un incorruptible, c'est une entreprise risquée. En revanche, prêter une oreille attentive à son histoire, ça, ce n'est pas un problème. J'aviserai plus tard sur ce qu'il convient de faire s'il s'obstine à rester neutre.
"Avec plaisir."
Je ne manquerai pas de rendre une petite visite à cet Adrien. Sa personnalité décrite m'intrigue. Et la ou les autres également. Il me tarde de constater par moi même les troubles qui l'habitent, mais surtout, quel potentiel caché il recèle.
Voilà Tibalt reparti dans sa leçon de morale. Je me retiens de bailler. J'ai toujours été quelque peu hermétique à ce type de démonstration. Mais, je suis ici chez lui. Je respecte son autorité, ici, et ne la remettrai pas en cause. Je fais quelques pas aléatoires, les mains dans les poches et le regard porté sur la décoration, attendant que l'orage passe. Lorsqu'il arrive à la fin de son discours, je me retourne pour les avoir tous les deux dans mon visuel. Je note le geste de Tibalt, m'invitant à quitter la pièce avec l'humain.
"Eh bien, je pense que tout est dit. Je te tiendrai au courant pour Adrien. Tchoss."
Je lève la main dans un geste nonchalant, pour le saluer, tandis que mes talons pivotent en direction de la sortie. Je m'immobilise toutefois pour laisser passer Lexter devant moi, histoire d'être certain qu'il quitte la pièce avant moi. Il serait fâcheux qu'il pique une dernière fois la sensibilité de Tibalt. Je prends ensuite la tête de notre duo. Nous marchons une minute en silence jusqu'à l'espace où seuls les collaborateurs proches du diable rouge sont admis. Une fois hors de portée d'oreille, je m'arrête et fais volte-face pour le fixer droit dans les yeux.
"Félicitations, Nakida-san. Je connais bien peu d'humains capables d'affronter la colère de Tibalt pour défendre leur position et en sortir sains et saufs. Votre potentiel doit être fabuleux pour qu'il vous préserve ainsi."
Car Tibalt est passionné, certes ; il s'emporte facilement. Mais, il ne s'amputerait jamais d'un talent qu'il estime. Et c'est quelque chose. Je sors les mains des poches et me dirige vers le mini-bar sur la gauche. Et j'enchaîne tandis que je sors une bouteille de whisky pour me servir un verre.
"Vous n'avez pas peur de faire entendre votre vérité. Audace, bravoure, ou inconscience, je suis indécis. Mais vous avez fait front pour soutenir votre opinion. "
Je me retourne, le verre dans la main droite, la gauche reposant dans la poche de mon pantalon, et je m'appuie contre le bar. Mon visage affiche un sourire extatique.
"C'est un tempérament que j'apprécie et que je salue."
Je lève mon verre à son attention avant de boire une grande rasade. Ah, quel entretien enrichissant. Décidément, aujourd'hui, je m'amuse comme un fou.
Invité
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Dim 13 Sep 2020 - 0:20
Il était dans l'ordre de la logique que Tibalt rétorque de manière plus violente. Je n'ignorais pas que mes propos puissent le mettre davantage en rogne mais malgré tout, j'avais décidé d'ouvrir ma bouche. J'aurais pu mettre autant de forme que je le voulais dans mon discours, il était de toute évidence certain qu'il n'allait pas me laisser m'en sortir à si bon compte en ne faisant rien. Il avait l'égo solide et le simple fait qu'un petit minois tel que moi puisse lui tenir tête en plus de remettre son jugement en question, lui serait de toute façon intolérable. Cette réaction restait donc à la portée de mon anticipation même si mesurer son attitude n'en retirait pas la brutalité sévère qu'il mettait à l’œuvre. Dans une scène familière parue il y a déjà quelques jours, je me retrouvais de nouveau soumis à sa rage intense qui montait d'un cran tout en faisant chuter les degrés de la pièce. Le froid vint donc rapidement gagner mon corps qui se trouvait désormais perché au dessus du sol, maintenu seulement par la force de l'étau de sa queue fourchue autour de ma gorge. Je m'esclaffais dans un râle douloureux tant la pression exercée sur ma nuque se montrait suffocante. Il me tira ensuite vivement vers lui pour m'éclater contre la surface de son bureau, menaçant et fière, se juchant au dessus de moi pour poser sa main ornée de griffes à côté de ma tête.
Mes traits se serrèrent brusquement à leur tour, sourcils arqués, alors que je recevais sa colère de plein fouet. L'acidité remonta au fond de ma gorge, au bord de mes lèvres, sur le bout de ma vile langue alors qu'il me rappelait à quelle place j'étais. Mais où était donc la sienne, à l'échelle du monde ? Ce que je pensais savoir d'eux ? Il savait que cela ne m'importait pas. En quoi était-il mieux placé que le reste ? Parce qu'il crachait des flammes ? Et s'il se sentait si supérieur, à qui le devait-il au fond ? A cause ou grâce à qui ? Je me gardais bien de lui envoyer ces pensées qui fusaient dans mon esprit en réponse à son agressivité mais je conservais le silence sous peine de terminer mes jeunes années sur ce bureau en ébène. Il y avait des ces dires qu'il ne fallait surtout pas prononcer dans ce genre de circonstances loin d'être à mon avantage. Je me contentais donc de l'observer, de ce regard noir, sans prononcer un mot afin de ne pas attiser davantage sa furie dangereuse. Je le sentais à travers mes os et mon souffle qui s'accélérait en réaction. Mon corps luttait contre une force imposante qui lui soutirait son énergie et je ne connaissais que trop bien cette sensation pour l'avoir déjà vécu une fois. Puis sans crier gare il m'expédia contre le fauteuil d'en face, seul élément pour amortir ma chute. Sous l'impulsion et enfin libéré, je me mis à tousser pour reprendre mon souffle. Chaque morceau de ma peau était frigorifié à m'en rendre les doigts violets, tout grelottant. Je grimaçais à cet état fort désagréable, frottant mes bras de mes paumes, alors que j'imaginais déjà une belle marque tel un collier autour du cou. J'allais encore devoir passer un temps avec des cols roulés pour cacher ce bleu en plus de la brûlure. Splendide.
Il arbora ensuite sa forme la plus complète, fascinante et glorieuse, composée de flammes dansantes pour refaire grimper la température et apporter de nouveau la chaleur dont j'avais besoin. Son calme revint alors, accompagné par son visage d'usurpateur. Quant à moi, je pris un temps pour me remettre d'aplomb. Si je me levais maintenant, il était certain que mes jambes ne pourraient pas me porter. Son avis ne tarda pas non plus à se prononcer, acquiesçant l'opinion de Kaminari-sama après m'avoir fait la misère. Wishmaker-sama avançait même la perspective que son collègue aille éventuellement à sa rencontre pour affiner ce qu'il avait retenu de notre rencontre. Je ne savais pas trop ce que cela pouvait donner mais cela méritait d'être exploité. Je me trouvais bien curieux de ce potentiel échange et surtout de ses conséquences. En vérité, c'étaient plutôt les événements qui allaient en découler qui m'intéressaient. Son attention se tourna par ailleurs étrangement de nouveau sur mon compte, moi qui pensais qu'il allait m'ignorer. J'écoutais sagement la synthèse de notre confrontation tout en remettant mon t-shirt correctement qui s'était éclipsé de mon pantalon. Bon au moins, il n'avait pas l'air de trop m'en vouloir et de comprendre malgré tout alors, je resterais dans les clous en prenant notes de ses conseils ou plutôt de ses avertissements. Il fallait dire qu'il était habile pour me caresser dans le sens du poil et retaper mon orgueil même si je n'étais pas dupe dans le but donné à cette délicate attention. Mais bon, c'étaient les affaires, il fallait bien que cela explose de temps en temps et je pouvais bien accepter une remontrance de sa part. Je ne lui en tiendrais donc pas rigueur. Mon humeur se métamorphosa en quelques secondes, plus éclairée, hochant la tête vivement comme un écolier bien docile ayant entendu la leçon de son aîné.
-Entendu Wishmaker-sama. J'ai compris.
J'étais peut-être téméraire mais pas au point d'être stupide. Je prenais donc notes mentalement bien qu'à moins de devenir amnésique, je ne risquais pas d'oublier de sitôt. La prochaine fois, je saurais agir autrement. Il me suffirait seulement de prévenir l'un de ses associés proches et je leur transmettrais l'affaire à gérer. Cela me convenait. Je secouais mes jambes pour chasser les fourmis qui poursuivaient de les engourdir et me levais pour me mettre debout. Cette mésaventure m'avait tout de même bien affaibli sans parler de la fatigue déjà présente. Je sentais le point de rupture appuyer mon état nauséeux. Le Diable finit par marquer la fin de mon entretien dans un geste adressé à son partenaire pour me faire quitter la pièce. Je me dirigeais donc de moi-même vers la porte, accompagné par cet homme au sourire amusé mais j'étais trop drainé pour y faire véritablement attention.
Mais j'avais l'impression que lui, n'en avait pas totalement terminé avec moi contrairement à Tibalt. Je ne savais pas à quel point mon intuition avait tapé juste. A peine avait-il fermé la porte qu'il se tourna vivement face à moi en me fixant si intensément que je reculais mon buste par réflexe. Mais quelle mouche le piquait ? Me féliciter ? Mes paupières se mirent à cligner dans un battement rapide, la situation échappant partiellement à ma compréhension. Je me faisais violenter sévèrement par l'un en osant dire ce que je pensais fondamentalement et l'autre me congratulait de m'être exprimé ainsi, excité comme une puce. Je ne savais même pas répondre tellement cela m'était inattendu.
-Euh... Peut-être. Il sait pertinemment que je peux lui être utile sur un domaine qu'il ne maîtrise pas mais qui peut l'aider à acheminer ses plans. Il y voit son intérêt autant que le mien, ni plus ni moins. Et puis de toute évidence, il est du genre à vouloir conserver ses pions bien au chaud sur son échiquier, d'où son « indulgence » à mon égard.
Sinon, c'était certain que j'y serais passé. Si je parvenais encore à respirer, c'était parce qu'il en avait décidé ainsi mais seulement parce qu'il y voyait un intérêt. Je me mis ensuite à soupirer d'un air las et fatigué. J'espérais que je ne serais pas obligé de lui faire front à l'avenir parce que c'était tout de même usant pour un gamin comme moi. Mais bon, je savais à quoi m'en tenir désormais. Toutefois, sa remarque me fit arquer un sourcil dubitatif alors que Kaminari-sama prenait ses aises en se servant un verre. Audace ? Bravoure ? Inconscience ? Que répondre ? Il ne s'agissait d'aucun de ces qualificatifs. Je penchais ainsi la tête légèrement sur le côté, méditant à ce qui m'avait poussé à agir aussi rageusement.
-Hm. J'opterais plutôt pour la fierté. De plus j'ai choisi d'être intègre, ne serait-ce que vis à vis de ma position à ses côtés, ses commentaires m'ont donc farouchement déplu. Je supporte déjà mal la contrariété alors si en plus quelqu'un en vient à me dénigrer tandis que je suis convaincu d'avoir subi un préjudice injuste, je me dois seulement de rétablir l'ordre des choses.
Que ce soit lui ou un autre, j'aurais réagi de la même manière, à peu de choses près. Il arrivait parfois que Taichi me contredise par exemple mais son point de vue restait toujours argumenté alors j'acquiesçais en grognant. J'avais conscience que par moment, l'avis des autres pouvait être porteur de richesse et d'apprentissage. Je parvenais donc à passer outre ma contrariété lorsque je concédais avoir tort. Toutefois dans le cas présent, Tibalt s'était révélé si agressif, que je n'avais pas pu m'empêcher de rétorquer sur cette même ligne de tir, piqué à vif, même si j'avais conscience de ce qu'il représentait véritablement. Je ne fonctionnais pas vraiment comme la « norme » indiquée. Je n'avais pas cette notion de danger ou de peur comme les autres êtres vivants. Même un animal savait quand il devait fuir ou s'enterrer dans un trou pour sa propre survie. Ce n'était pas mon cas, pour une raison bien déterminée qu'il ignorait encore. Je l'observais un moment, me dédier ses compliments tandis qu'il buvait sa boisson joyeusement. Je me demandais alors, pourquoi un homme comme celui qui se tenait en face de moi, avait accepté de jouer le jeu avec le Diable. Quelles étaient ses véritables raisons ?
-Dites-moi, Kaminari-sama, j'avoue être assez curieux. Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre Tibalt et Judith ? Est-ce qu'il s'agit de cette même ambition que d'éradiquer toute une communauté ? Vous me semblez pourtant plus modéré, alors cela m'étonne un peu.
Ce type là, m'avait tout l'air d'un stratège confirmé qui possédait une capacité d'analyse très accrue. J'avais du mal à concevoir qu'il partageait exactement la même obsession que mon mentor du moment. Il me paraissait être plus terre à terre et mesuré. Tibalt lui, était un feu fou furieux et écrasant, qui se laissait gagner par la frénésie dans un élan digne des montagnes russes. Il était totalement entier dans ses expressions que ce soit sa colère ou sa joie. Tout était démultiplié chez lui. Raiden me semblait plus calibré et m'apparaissait comme pesant davantage ses réactions. Sa place ici me posait donc question, dans le sens où j'avais du mal à saisir ce qui le motivait autant à suivre le chef du projet éradication totale des magiciens. Pourtant, il devait bien y avoir un motif qui le poussait à rejoindre le groupe et mon petit doigt me disait que cela devait lui être sensible.
-Enfin, je m'interroge seulement alors... Si vous ne voulez pas répondre, ne le faites pas et ne me foudroyez pas sur place non plus s'il vous plaît.
Je n'avais pas envie d'un second tour de manège.
Mes traits se serrèrent brusquement à leur tour, sourcils arqués, alors que je recevais sa colère de plein fouet. L'acidité remonta au fond de ma gorge, au bord de mes lèvres, sur le bout de ma vile langue alors qu'il me rappelait à quelle place j'étais. Mais où était donc la sienne, à l'échelle du monde ? Ce que je pensais savoir d'eux ? Il savait que cela ne m'importait pas. En quoi était-il mieux placé que le reste ? Parce qu'il crachait des flammes ? Et s'il se sentait si supérieur, à qui le devait-il au fond ? A cause ou grâce à qui ? Je me gardais bien de lui envoyer ces pensées qui fusaient dans mon esprit en réponse à son agressivité mais je conservais le silence sous peine de terminer mes jeunes années sur ce bureau en ébène. Il y avait des ces dires qu'il ne fallait surtout pas prononcer dans ce genre de circonstances loin d'être à mon avantage. Je me contentais donc de l'observer, de ce regard noir, sans prononcer un mot afin de ne pas attiser davantage sa furie dangereuse. Je le sentais à travers mes os et mon souffle qui s'accélérait en réaction. Mon corps luttait contre une force imposante qui lui soutirait son énergie et je ne connaissais que trop bien cette sensation pour l'avoir déjà vécu une fois. Puis sans crier gare il m'expédia contre le fauteuil d'en face, seul élément pour amortir ma chute. Sous l'impulsion et enfin libéré, je me mis à tousser pour reprendre mon souffle. Chaque morceau de ma peau était frigorifié à m'en rendre les doigts violets, tout grelottant. Je grimaçais à cet état fort désagréable, frottant mes bras de mes paumes, alors que j'imaginais déjà une belle marque tel un collier autour du cou. J'allais encore devoir passer un temps avec des cols roulés pour cacher ce bleu en plus de la brûlure. Splendide.
Il arbora ensuite sa forme la plus complète, fascinante et glorieuse, composée de flammes dansantes pour refaire grimper la température et apporter de nouveau la chaleur dont j'avais besoin. Son calme revint alors, accompagné par son visage d'usurpateur. Quant à moi, je pris un temps pour me remettre d'aplomb. Si je me levais maintenant, il était certain que mes jambes ne pourraient pas me porter. Son avis ne tarda pas non plus à se prononcer, acquiesçant l'opinion de Kaminari-sama après m'avoir fait la misère. Wishmaker-sama avançait même la perspective que son collègue aille éventuellement à sa rencontre pour affiner ce qu'il avait retenu de notre rencontre. Je ne savais pas trop ce que cela pouvait donner mais cela méritait d'être exploité. Je me trouvais bien curieux de ce potentiel échange et surtout de ses conséquences. En vérité, c'étaient plutôt les événements qui allaient en découler qui m'intéressaient. Son attention se tourna par ailleurs étrangement de nouveau sur mon compte, moi qui pensais qu'il allait m'ignorer. J'écoutais sagement la synthèse de notre confrontation tout en remettant mon t-shirt correctement qui s'était éclipsé de mon pantalon. Bon au moins, il n'avait pas l'air de trop m'en vouloir et de comprendre malgré tout alors, je resterais dans les clous en prenant notes de ses conseils ou plutôt de ses avertissements. Il fallait dire qu'il était habile pour me caresser dans le sens du poil et retaper mon orgueil même si je n'étais pas dupe dans le but donné à cette délicate attention. Mais bon, c'étaient les affaires, il fallait bien que cela explose de temps en temps et je pouvais bien accepter une remontrance de sa part. Je ne lui en tiendrais donc pas rigueur. Mon humeur se métamorphosa en quelques secondes, plus éclairée, hochant la tête vivement comme un écolier bien docile ayant entendu la leçon de son aîné.
-Entendu Wishmaker-sama. J'ai compris.
J'étais peut-être téméraire mais pas au point d'être stupide. Je prenais donc notes mentalement bien qu'à moins de devenir amnésique, je ne risquais pas d'oublier de sitôt. La prochaine fois, je saurais agir autrement. Il me suffirait seulement de prévenir l'un de ses associés proches et je leur transmettrais l'affaire à gérer. Cela me convenait. Je secouais mes jambes pour chasser les fourmis qui poursuivaient de les engourdir et me levais pour me mettre debout. Cette mésaventure m'avait tout de même bien affaibli sans parler de la fatigue déjà présente. Je sentais le point de rupture appuyer mon état nauséeux. Le Diable finit par marquer la fin de mon entretien dans un geste adressé à son partenaire pour me faire quitter la pièce. Je me dirigeais donc de moi-même vers la porte, accompagné par cet homme au sourire amusé mais j'étais trop drainé pour y faire véritablement attention.
Mais j'avais l'impression que lui, n'en avait pas totalement terminé avec moi contrairement à Tibalt. Je ne savais pas à quel point mon intuition avait tapé juste. A peine avait-il fermé la porte qu'il se tourna vivement face à moi en me fixant si intensément que je reculais mon buste par réflexe. Mais quelle mouche le piquait ? Me féliciter ? Mes paupières se mirent à cligner dans un battement rapide, la situation échappant partiellement à ma compréhension. Je me faisais violenter sévèrement par l'un en osant dire ce que je pensais fondamentalement et l'autre me congratulait de m'être exprimé ainsi, excité comme une puce. Je ne savais même pas répondre tellement cela m'était inattendu.
-Euh... Peut-être. Il sait pertinemment que je peux lui être utile sur un domaine qu'il ne maîtrise pas mais qui peut l'aider à acheminer ses plans. Il y voit son intérêt autant que le mien, ni plus ni moins. Et puis de toute évidence, il est du genre à vouloir conserver ses pions bien au chaud sur son échiquier, d'où son « indulgence » à mon égard.
Sinon, c'était certain que j'y serais passé. Si je parvenais encore à respirer, c'était parce qu'il en avait décidé ainsi mais seulement parce qu'il y voyait un intérêt. Je me mis ensuite à soupirer d'un air las et fatigué. J'espérais que je ne serais pas obligé de lui faire front à l'avenir parce que c'était tout de même usant pour un gamin comme moi. Mais bon, je savais à quoi m'en tenir désormais. Toutefois, sa remarque me fit arquer un sourcil dubitatif alors que Kaminari-sama prenait ses aises en se servant un verre. Audace ? Bravoure ? Inconscience ? Que répondre ? Il ne s'agissait d'aucun de ces qualificatifs. Je penchais ainsi la tête légèrement sur le côté, méditant à ce qui m'avait poussé à agir aussi rageusement.
-Hm. J'opterais plutôt pour la fierté. De plus j'ai choisi d'être intègre, ne serait-ce que vis à vis de ma position à ses côtés, ses commentaires m'ont donc farouchement déplu. Je supporte déjà mal la contrariété alors si en plus quelqu'un en vient à me dénigrer tandis que je suis convaincu d'avoir subi un préjudice injuste, je me dois seulement de rétablir l'ordre des choses.
Que ce soit lui ou un autre, j'aurais réagi de la même manière, à peu de choses près. Il arrivait parfois que Taichi me contredise par exemple mais son point de vue restait toujours argumenté alors j'acquiesçais en grognant. J'avais conscience que par moment, l'avis des autres pouvait être porteur de richesse et d'apprentissage. Je parvenais donc à passer outre ma contrariété lorsque je concédais avoir tort. Toutefois dans le cas présent, Tibalt s'était révélé si agressif, que je n'avais pas pu m'empêcher de rétorquer sur cette même ligne de tir, piqué à vif, même si j'avais conscience de ce qu'il représentait véritablement. Je ne fonctionnais pas vraiment comme la « norme » indiquée. Je n'avais pas cette notion de danger ou de peur comme les autres êtres vivants. Même un animal savait quand il devait fuir ou s'enterrer dans un trou pour sa propre survie. Ce n'était pas mon cas, pour une raison bien déterminée qu'il ignorait encore. Je l'observais un moment, me dédier ses compliments tandis qu'il buvait sa boisson joyeusement. Je me demandais alors, pourquoi un homme comme celui qui se tenait en face de moi, avait accepté de jouer le jeu avec le Diable. Quelles étaient ses véritables raisons ?
-Dites-moi, Kaminari-sama, j'avoue être assez curieux. Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre Tibalt et Judith ? Est-ce qu'il s'agit de cette même ambition que d'éradiquer toute une communauté ? Vous me semblez pourtant plus modéré, alors cela m'étonne un peu.
Ce type là, m'avait tout l'air d'un stratège confirmé qui possédait une capacité d'analyse très accrue. J'avais du mal à concevoir qu'il partageait exactement la même obsession que mon mentor du moment. Il me paraissait être plus terre à terre et mesuré. Tibalt lui, était un feu fou furieux et écrasant, qui se laissait gagner par la frénésie dans un élan digne des montagnes russes. Il était totalement entier dans ses expressions que ce soit sa colère ou sa joie. Tout était démultiplié chez lui. Raiden me semblait plus calibré et m'apparaissait comme pesant davantage ses réactions. Sa place ici me posait donc question, dans le sens où j'avais du mal à saisir ce qui le motivait autant à suivre le chef du projet éradication totale des magiciens. Pourtant, il devait bien y avoir un motif qui le poussait à rejoindre le groupe et mon petit doigt me disait que cela devait lui être sensible.
-Enfin, je m'interroge seulement alors... Si vous ne voulez pas répondre, ne le faites pas et ne me foudroyez pas sur place non plus s'il vous plaît.
Je n'avais pas envie d'un second tour de manège.
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Dim 13 Sep 2020 - 12:05
Quel personnage, ce Lexter. Un instant fou de rage, le suivant docile comme un agneau. Il est vraiment différent des humains que j'ai rencontré jusqu'à présent. Du moins, depuis ma libération, assurément. Les autres… il y en a peut-être eu, mais ces quatre siècle de léthargie ont très bien pu affecter ma mémoire. Ce petit homme regorge de ressources. Il recèle de secrets. Et j'ai bien envie de les débusquer. Oui, je le reconnais. Il me rend curieux.
Son analyse m'arrache un rire mesuré. L'intérêt. Le défi dans la vie n'est pas de trouver ce qui motive tout un chacun. Car il n'y en a qu'un. L'intérêt. Ce qu'il faut véritablement percer à jour, c'est en quoi leurs actions sert leur intérêt. Et c'est justement une question qui me vient à l'esprit quand je regarde le jeune Lexter. En quoi travailler avec Tibalt sert ses intérêts ? Pour Tibalt, c'est très clair. Le talent de Lexter lui fait défaut, et il l'exploite donc à sa juste valeur. Mais lui, qu'y gagne-t-il ? L'argent ? La gloire ?
"Très juste. Tibalt ne perd jamais de vue où se situe son intérêt."
Je pose le coude de mon bras libre sur le mini-bar, tandis que mon regard électrique le toise. Il fait preuve d'un brillant esprit analytique, pour son jeune âge. Son intelligence est clairement bien supérieure à la moyenne. Mais il n'y a pas que ça qui le différencie du commun des mortels. Tout à l'heure, dans le bureau, il a affronté le regard enflammé de Tibalt sans sourciller. Son corps tremblait uniquement à cause du froid et du tourment infligé par la pression du diable sur sa gorge. Je n'ai vu aucune peur dans son regard. Il savait pourtant à quel point il est dangereux, car après un nouveau serment, il s'est sagement rangé dans le rang, en parfait petit apprenti docile. Très contradictoire avec la colère qui brûlait encore dans ses prunelles sombres.
La fierté et le sentiment d'injustice. Comme c'est intéressant. Voilà qui nous placerait presque sur un même plan d'égalité. Nous avons assurément des points communs, lui et moi. Mais une éternité nous sépare. Il me tarde toutefois d'en apprendre plus sur lui. Assouvir ce besoin de comprendre. Je prends une nouvelle gorgée pour assouvir une autre soif, plus charnelle. Bien qu'elle soit en partie fausse.
Et puis vient la question. Comme en écho à mes propres interrogations, il la formule à haute voix pour illustrer sa réflexion miroir. Je hausse un sourcil, surpris. Modéré, moi ? Je ne peux m'empêcher de rire. Je suis plutôt le survolté de la troupe. Après tout, les plus jeunes sont très souvent les moins raisonnables. Le contraste est amusant.
"Vous foudroyer ? Quelle idée. Vous avez le droit de vous interroger. D'ailleurs, c'est amusant, parce que je me posais justement la même question à votre sujet."
Je marque une pause pour lui adresser un regard perçant par dessus mon verre que je continue de vider.
"Vous êtes un jeune humain remarquablement intelligent. Très doué dans votre domaine. Je crois que vous appelez ça "génie" -Ha, ce terme est hilarant, sachant qu'on se trouve sur le domaine d'un autre genre de génie. Et vous avez également un sacré tempérament. Vous êtes fier. Pour ne pas dire orgueilleux. Cette petite scène dans le bureau de Tibalt en est témoin. Douter de votre compétence, remettre en question votre lucidité, cela vous plonge dans une colère noire."
Je m'interromps brièvement pour glisser mon regard sur le sol, inclinant la tête, le sourire aux lèvres tandis qu'une comparaison se glisse dans mon esprit.
"ça me rappelle quelqu'un, d'ailleurs. Qui se ressemble s'assemble, dit-on par chez vous. Vous avez bien quelque chose en commun. Nous avons bien, tous, quelque chose en commun. Mais cela ne me dit pas ce que vous faites parmi nous. Vous avez prouvé, tout à l'heure, que derrière cet air innocent de parfait petit soldat se cache un redoutable révolutionnaire qui dresse le poing dès qu'il flaire une injustice à son égard. Quelle qu'en soient les conséquences. Vous êtes prêt à tout pour servir votre intérêt."
Mon regard dérive sur mon verre, et la boisson ambrée qui sommeille au fond. J'exerce un mouvement circulaire, lentement, du poignet, pour observer les remous qui agitent la surface tranquille du whisky.
"Mais il n'est pas commun au nôtre. Vous l'avez bien sous-entendu, en annonçant, d'un aplomb presque insolent, à quel point cet Adrien considère le besoin de vengeance de Tibalt comme "risible". Ce n'est guère surprenant, d'ailleurs. Après tout, vous n'avez jamais croisé la route des sorciers. On ne peut nourrir de grief envers quelqu'un qui n'a jamais interféré dans notre vie."
Je stoppe mon mouvement, et lorsque le contenu de mon verre a retrouvé sa quiétude première, je repose mes prunelles mordorées dans les siennes.
"Je ne miserais pas sur l'argent. Un magnat de l'internet comme vous aurait déjà détourné des millions sur un compte off-shore. C'est tellement étrange, cette dévotion qu'ont les humains pour ce qui n'existe pas physiquement… "
Mon regard s'égare un instant sur l'unique plante qui oxygène la pièce. Avant, ils vénéraient l'or. Puis, les billets en papier. Puis, les chèques en papier. Et aujourd'hui, ce qu'ils appellent des "bits". Je crois qu'une éternité entière ne suffirait pas pour expliquer certaines vérités.
"La gloire, peut-être ? Vous hisser au sommet pour écraser sous votre semelle ceux qui auront longtemps douté de vos aptitudes. Montrer au monde de quoi vous êtes capables, pour évincer les doutes et les idées reçues. "
En somme, satisfaire son égo et son estime de lui. Oh, je ne dénigre pas une telle motivation. Il ne serait pas le premier. Mais, j'ai toutefois l'impression que ses motivations sont plus… complexes. Je repose mon regard sur lui et mes lèvres s'étirent pour former un sourire extatique.
"Alors, alors, Nakida-san. Que recherchez-vous vraiment dans notre collaboration ?"
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Dim 20 Sep 2020 - 22:19
Il ne semblait pas offenser que je me pose des questions sur la raison de sa présence ici, m’apprenant qu’il s’agissait de la même chose de son côté sur mon cas. Et pourtant, il prenait bien soin de ne pas y répondre. Clairement, il retournait la situation en m’incitant d’abord à m’établir sur le sujet. Une méthode que je connaissais assez pour en user afin de changer la direction de la conversation pour faire de mon interlocuteur le centre d’intérêt principal en m’évitant de devoir m’exprimer. Je l’écoutais ainsi me noyer dans ses analyses, tentant de me retourner dans tous les sens pour mettre le doigt sur ce qui l’interrogeait. J’avais l’impression d’être un objet de curiosité qu’il s’amusait à décrypter dans un engouement enthousiaste. Pourtant, malgré toutes ces observations sur mon compte qu’il prenait soin d’élaborer en tirant des conclusions évasives, il ne faisait qu’effleurer les rebords de mes intentions et de qui j’étais véritablement au fond. Toutefois, j’admirais qu’il soit capable de donner autant de sens à mes agissements en aussi peu de temps, même si ses analyses étaient encore bancales. Il arrivait, malgré tout, à m’effleurer dans mon tempérament. Quoique sur ce point, il voyait juste. J’étais effectivement un être intelligent et orgueilleux qui ne tolérait pas qu’on lui résiste et très familier avec le sentiment de la colère même s’il n’en déterminait pas l’origine. Oui, parce qu’il y avait bien une raison dissimulée quelque part dans une boîte sur laquelle la société avait collé l’étiquette « erreur ».
Je venais m’asseoir un peu plus près de lui sur un fauteuil à disposition. J’étais encore éprouvé et toute cette avalanche de mots me réclamait une certaine concentration qui tendait à décliner. Mais je ne pouvais pas en laisser échapper une miette. D’autant plus lorsqu’il citait que je lui faisais penser à quelqu’un. A qui ? Lui ? Certainement. Je réprimais toutefois un sourire narquois alors qu’il invoquait que nous avions tous quelque chose en commun. Je n’étais pas certain qu’il mesure l’étendue de la véracité de cette affirmation, c’en était presque drôle. Lui, si unique au sommet de son espèce, est-ce qu’il savait à quel point il n’était pas si différent du reste des êtres vivants ? De mon point de vue, il restait très similaire aux autres, tout comme Tibalt, d’une certaine façon. Les géants se moquaient des plus petits mais seuls leurs capacités hors normes leur garantissaient une certaine « supériorité » mais ils étaient soumis aux mêmes règles que tout le monde. Les émotions. Une loi que la nature m’avait épargné et qui me permettait de me détacher totalement du tableau dans une vision plus globale et neutre. C’était mon atout dans ce jeu qu’était la vie.
Mais la suite de son discours fit jaillir au creux de mon ventre, la nature sinistre qui m’animait aux yeux du monde. Kaminari-sama incarnait l’assurance dans ses propos alors même qu’il remettait en doute ma perception du projet étant donné que je n’avais jamais croisé la route d’un sorcier. En avais-je vraiment besoin pour affirmer qu’Adrien avait raison ? Raiden, il faut que tu restes concentré. J’ai eu un aperçu de quoi tu étais capable alors je te demanderais d’appuyer sur tes capacités naturelles et aiguisées. Tu n’y es pas du tout. Sur cette réflexion, il fallait mettre en lumière les failles de ce raisonnement. Je devais le rapprocher de ma vision, lui permettre de me connaître davantage afin qu’il puisse prendre conscience profondément qu’effectivement, nous n’aspirions pas aux mêmes intérêts et que je restais littéralement différent de ceux dont les aspirations me paraissaient lentes et ridicules. L’argent ? Pas besoin. Le pouvoir ? En partie peut-être. Ecraser les autres ? Pas tant non plus.
-Et bah dites donc, on peut dire que vous avez l’esprit éclairé, c’est indéniable, mais vous ne vous répondez pas à ma question. Après tout, c’est quand même moi qui ai évoqué mes interrogations en premier, ce n’est pas très fair-play.
Je posais mon coude sur le bord du fauteuil en logeant mon menton sur la paume de ma main dans un sourire malin. C’était plus fort que moi, il avait fallu que je le taquine un peu histoire de le faire mariner.
-Permettez-moi d’être honnête, Kaminari-sama. Je sens que j’ai la possibilité de m’exprimer avec vous alors je le ferais sans cacher le véritable fond de ma pensée. Je suis d’accord lorsque vous affirmez que nous avons tous quelque chose en commun. Mais j’irais même plus loin encore en disant que nous sommes tous pareils qu’importe notre origine. Vous avez vécu un certain temps n’est-ce pas ? Vous avez donc cette expérience que je ne possède pas sur les êtres vivants peuplant le monde. Une expérience qui vous laisse penser que vous êtes supérieurs. Alors oui certes, vos prodiges sont incroyables et votre être entier est absolument fantastique dans toutes ses dimensions surnaturelles, cela ne peut être contredit. Mais je vous demande d’incliner votre point de vue sur un aspect plus primaire je dirais. Vous estimez que je donne raison à Adrien simplement parce que je ne connais pas les sorciers mais aussi parce que je ne nourris aucune animosité envers eux. A vrai dire, je n’ai même pas besoin d’en rencontrer un ou d’éprouver quoique ce soit pour ces personnes pour affirmer que votre congénère a raison. Il suffit simplement d'étayer sa réflexion. Alors, pourquoi cela m’apparait-il ainsi comme exagéré alors même que je ne suis qu’un petit être ignorant ?
Je me mis à hausser des épaules.
-Parce que cette histoire est irrationnelle et se répète inlassablement telle une chanson éternelle. Vous souhaitez éradiquer toute une communauté en faisant de votre motif une vérité absolue. Tibalt est convaincu que les sorciers sont le mal incarné parce qu’il a subi un traitement extrêmement douloureux de leurs mains alors il considère qu’il faut les faire disparaître pour leur faire payer. Pourtant, les personnes qui sont à l’origine même de sa souffrance ont pourtant disparu depuis longtemps. C’est la colère qui le mène. Mais je peux tout aussi bien inverser les rôles. Les sorciers considèrent votre présence comme une erreur alors ils veulent vous supprimer aussi. Pourtant Adrien a l’air d’être un homme sympathique. C’est, dira t’on, la prudence qui les dirige. C’est tout le temps le même scénario. Tout le temps. Les humains veulent écraser ce qui les effraie. Les loups garous doivent certainement mépriser les vampires. Les japonais n'aiment pas les étrangers. Et j'en passe. Tout cela, dans un cercle de haine bien rôdé qui n'est dû qu'à quoi au final ? Simplement parce que vous êtes ce que vous êtes et tout le monde y participe de bon cœur parce que chacun est persuadé d’avoir raison en se basant sur ses propres intérêts, ses propres croyances et ses propres sentiments. Si ce n’est pas magnifique. Mais le monde serait bien moins intéressant sans cet enfer.
C'était pour cette raison d'ailleurs que j'avais été enfermé dans une cage pendant des années. Mon père voulait me soigner dans cet hôpital lugubre. Et Irina m'avait accueilli. Elle avait fait du très bon travail en me considérant seulement comme un individu à part entière et avait amorcé les bases en les établissant à sa façon. Elle m'avait montré la voie, elle m'avait forgé et instruit avant de valider que je savais me comporter dans cette étendue de merde qu'étaient les codes de la société en me libérant. Mais cette expérience bien que fructueuse avait aussi été très douloureuse. J'avais été soumis à des traitements médicamenteux lourds et obligé de contenir ma colère en gardant le contrôle dans des exercices musclés. De la torture quotidienne.
J’avançais mon buste pour poster mes coudes sur mes genoux.
-A moins que vous ayez conversé avec chaque sorcier du monde entier pour en arriver à la conclusion qu’ils sont tous bons à abattre, dans ce cas, pourquoi pas. Ou alors… Vous avez une raison bien personnelle de suivre Tibalt, au-delà de la conviction même de tous les tuer. Quelque chose qui vous a touché. Quelque chose qui vous a fait du mal. Quelque chose qui vous dévore. Il faut au moins ça pour persuader une personne aussi indépendante et stratège que vous de rejoindre ses rangs.
Je me redressais ensuite pour me caler au fond de mon siège, le jaugeant d'un air sombre.
-Sincèrement, je me fiche de l'issue de cette affaire. Je me moque éperdument du destin de chacun. Je n’ai aucune considération pour qui que ce soit, pas même pour ma propre survie. Tibalt le sait assez pour se méfier de moi et je ne peux pas lui en vouloir. Après tout, il n’est pas dupe. Mais au moins, on peut dire que cela met l’ambiance. Après tout, ce qui compte c'est l'aventure non ?
Un grand sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je fouillais dans mon sac pour trouver de quoi grignoter.
-Si je suis ici, c’est parce que j’ai demandé à Wishmaker-sama de travailler pour lui. C’était plutôt houleux comme premier échange mais nous en sommes finalement venus à un accord. Il m’a donc établi une place dans son projet afin que je le soutienne dans sa quête. En échange, il se porte garant pour m’apprendre tous les recoins sombres de ce monde. De plus, il est véritablement le mentor le plus désigné pour m’initier aux arts de la manipulation. C’est un patron de la pègre avec une expérience et une influence colossale. Il peut faire plier un royaume seulement parce qu’il l’a décidé et il a accepté de me former pour que je suive ses traces à mon échelle. Rien que d’y penser, ça m’excite ha ha ha !
J’éclatais de rire en secouant les jambes d’un air enfantin mais il n’y avait rien d’innocent là-dedans.
- Vous savez, je ne suis pas comme vous. Je ne me suis pas vu attribuer certaines sensations qui m’empêchent de ressentir les choses comme vous autres et de vivre « normalement ». Mon monde est rempli d’ennui, de frustrations, de chaînes où je me dois de me tenir bien sagement sans pouvoir laisser libre court à ma nature propre. C’est extrêmement mutilant. Je me sens tellement creux parfois que c’en est insupportable. Tibalt me fait donc la promesse d’être stimulé et d’être moi-même du moment que cela peut le servir. Je n’ai pas besoin d’argent si ce n’est pour l’emprunter comme une arme. Je n’ai pas non plus besoin d’écraser les autres Kaminari-sama, ce serait déjà leur porter trop d’intérêt et je n’ai rien à prouver à personne. Non non, il s’agit de jouer avec l’existence, cette vaste blague où on déclenche le chronomètre dès le début jusqu’à ce qu’on s’arrête de courir. Une immense pièce de théâtre où il vous faut tirer les bonnes ficelles pour obtenir ce qu’on veut avec ses dangers et ses incertitudes de réussite. C’est pour ça que je suis ici, pour apprendre et être stimulé en permanence. Pour cette raison, j'accepte donc de me plier à ses exigences le temps qu'il faut.
Mes prunelles marrons vibraient comme des milliers de petites étoiles microscopiques venant se frotter les unes aux autres. Il y avait bien des façons d’être un monstre, à commencer par l’indifférence extrême et l’inconsidération d’un être vivant. L'instinct d'un prédateur rodait quelque part.
Toutefois, l’instant d’après, je fis la moue en constatant que je n’avais rien à me mettre sous la dent.
-Merde. Je n’ai plus rien à manger.
Je venais m’asseoir un peu plus près de lui sur un fauteuil à disposition. J’étais encore éprouvé et toute cette avalanche de mots me réclamait une certaine concentration qui tendait à décliner. Mais je ne pouvais pas en laisser échapper une miette. D’autant plus lorsqu’il citait que je lui faisais penser à quelqu’un. A qui ? Lui ? Certainement. Je réprimais toutefois un sourire narquois alors qu’il invoquait que nous avions tous quelque chose en commun. Je n’étais pas certain qu’il mesure l’étendue de la véracité de cette affirmation, c’en était presque drôle. Lui, si unique au sommet de son espèce, est-ce qu’il savait à quel point il n’était pas si différent du reste des êtres vivants ? De mon point de vue, il restait très similaire aux autres, tout comme Tibalt, d’une certaine façon. Les géants se moquaient des plus petits mais seuls leurs capacités hors normes leur garantissaient une certaine « supériorité » mais ils étaient soumis aux mêmes règles que tout le monde. Les émotions. Une loi que la nature m’avait épargné et qui me permettait de me détacher totalement du tableau dans une vision plus globale et neutre. C’était mon atout dans ce jeu qu’était la vie.
Mais la suite de son discours fit jaillir au creux de mon ventre, la nature sinistre qui m’animait aux yeux du monde. Kaminari-sama incarnait l’assurance dans ses propos alors même qu’il remettait en doute ma perception du projet étant donné que je n’avais jamais croisé la route d’un sorcier. En avais-je vraiment besoin pour affirmer qu’Adrien avait raison ? Raiden, il faut que tu restes concentré. J’ai eu un aperçu de quoi tu étais capable alors je te demanderais d’appuyer sur tes capacités naturelles et aiguisées. Tu n’y es pas du tout. Sur cette réflexion, il fallait mettre en lumière les failles de ce raisonnement. Je devais le rapprocher de ma vision, lui permettre de me connaître davantage afin qu’il puisse prendre conscience profondément qu’effectivement, nous n’aspirions pas aux mêmes intérêts et que je restais littéralement différent de ceux dont les aspirations me paraissaient lentes et ridicules. L’argent ? Pas besoin. Le pouvoir ? En partie peut-être. Ecraser les autres ? Pas tant non plus.
-Et bah dites donc, on peut dire que vous avez l’esprit éclairé, c’est indéniable, mais vous ne vous répondez pas à ma question. Après tout, c’est quand même moi qui ai évoqué mes interrogations en premier, ce n’est pas très fair-play.
Je posais mon coude sur le bord du fauteuil en logeant mon menton sur la paume de ma main dans un sourire malin. C’était plus fort que moi, il avait fallu que je le taquine un peu histoire de le faire mariner.
-Permettez-moi d’être honnête, Kaminari-sama. Je sens que j’ai la possibilité de m’exprimer avec vous alors je le ferais sans cacher le véritable fond de ma pensée. Je suis d’accord lorsque vous affirmez que nous avons tous quelque chose en commun. Mais j’irais même plus loin encore en disant que nous sommes tous pareils qu’importe notre origine. Vous avez vécu un certain temps n’est-ce pas ? Vous avez donc cette expérience que je ne possède pas sur les êtres vivants peuplant le monde. Une expérience qui vous laisse penser que vous êtes supérieurs. Alors oui certes, vos prodiges sont incroyables et votre être entier est absolument fantastique dans toutes ses dimensions surnaturelles, cela ne peut être contredit. Mais je vous demande d’incliner votre point de vue sur un aspect plus primaire je dirais. Vous estimez que je donne raison à Adrien simplement parce que je ne connais pas les sorciers mais aussi parce que je ne nourris aucune animosité envers eux. A vrai dire, je n’ai même pas besoin d’en rencontrer un ou d’éprouver quoique ce soit pour ces personnes pour affirmer que votre congénère a raison. Il suffit simplement d'étayer sa réflexion. Alors, pourquoi cela m’apparait-il ainsi comme exagéré alors même que je ne suis qu’un petit être ignorant ?
Je me mis à hausser des épaules.
-Parce que cette histoire est irrationnelle et se répète inlassablement telle une chanson éternelle. Vous souhaitez éradiquer toute une communauté en faisant de votre motif une vérité absolue. Tibalt est convaincu que les sorciers sont le mal incarné parce qu’il a subi un traitement extrêmement douloureux de leurs mains alors il considère qu’il faut les faire disparaître pour leur faire payer. Pourtant, les personnes qui sont à l’origine même de sa souffrance ont pourtant disparu depuis longtemps. C’est la colère qui le mène. Mais je peux tout aussi bien inverser les rôles. Les sorciers considèrent votre présence comme une erreur alors ils veulent vous supprimer aussi. Pourtant Adrien a l’air d’être un homme sympathique. C’est, dira t’on, la prudence qui les dirige. C’est tout le temps le même scénario. Tout le temps. Les humains veulent écraser ce qui les effraie. Les loups garous doivent certainement mépriser les vampires. Les japonais n'aiment pas les étrangers. Et j'en passe. Tout cela, dans un cercle de haine bien rôdé qui n'est dû qu'à quoi au final ? Simplement parce que vous êtes ce que vous êtes et tout le monde y participe de bon cœur parce que chacun est persuadé d’avoir raison en se basant sur ses propres intérêts, ses propres croyances et ses propres sentiments. Si ce n’est pas magnifique. Mais le monde serait bien moins intéressant sans cet enfer.
C'était pour cette raison d'ailleurs que j'avais été enfermé dans une cage pendant des années. Mon père voulait me soigner dans cet hôpital lugubre. Et Irina m'avait accueilli. Elle avait fait du très bon travail en me considérant seulement comme un individu à part entière et avait amorcé les bases en les établissant à sa façon. Elle m'avait montré la voie, elle m'avait forgé et instruit avant de valider que je savais me comporter dans cette étendue de merde qu'étaient les codes de la société en me libérant. Mais cette expérience bien que fructueuse avait aussi été très douloureuse. J'avais été soumis à des traitements médicamenteux lourds et obligé de contenir ma colère en gardant le contrôle dans des exercices musclés. De la torture quotidienne.
J’avançais mon buste pour poster mes coudes sur mes genoux.
-A moins que vous ayez conversé avec chaque sorcier du monde entier pour en arriver à la conclusion qu’ils sont tous bons à abattre, dans ce cas, pourquoi pas. Ou alors… Vous avez une raison bien personnelle de suivre Tibalt, au-delà de la conviction même de tous les tuer. Quelque chose qui vous a touché. Quelque chose qui vous a fait du mal. Quelque chose qui vous dévore. Il faut au moins ça pour persuader une personne aussi indépendante et stratège que vous de rejoindre ses rangs.
Je me redressais ensuite pour me caler au fond de mon siège, le jaugeant d'un air sombre.
-Sincèrement, je me fiche de l'issue de cette affaire. Je me moque éperdument du destin de chacun. Je n’ai aucune considération pour qui que ce soit, pas même pour ma propre survie. Tibalt le sait assez pour se méfier de moi et je ne peux pas lui en vouloir. Après tout, il n’est pas dupe. Mais au moins, on peut dire que cela met l’ambiance. Après tout, ce qui compte c'est l'aventure non ?
Un grand sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je fouillais dans mon sac pour trouver de quoi grignoter.
-Si je suis ici, c’est parce que j’ai demandé à Wishmaker-sama de travailler pour lui. C’était plutôt houleux comme premier échange mais nous en sommes finalement venus à un accord. Il m’a donc établi une place dans son projet afin que je le soutienne dans sa quête. En échange, il se porte garant pour m’apprendre tous les recoins sombres de ce monde. De plus, il est véritablement le mentor le plus désigné pour m’initier aux arts de la manipulation. C’est un patron de la pègre avec une expérience et une influence colossale. Il peut faire plier un royaume seulement parce qu’il l’a décidé et il a accepté de me former pour que je suive ses traces à mon échelle. Rien que d’y penser, ça m’excite ha ha ha !
J’éclatais de rire en secouant les jambes d’un air enfantin mais il n’y avait rien d’innocent là-dedans.
- Vous savez, je ne suis pas comme vous. Je ne me suis pas vu attribuer certaines sensations qui m’empêchent de ressentir les choses comme vous autres et de vivre « normalement ». Mon monde est rempli d’ennui, de frustrations, de chaînes où je me dois de me tenir bien sagement sans pouvoir laisser libre court à ma nature propre. C’est extrêmement mutilant. Je me sens tellement creux parfois que c’en est insupportable. Tibalt me fait donc la promesse d’être stimulé et d’être moi-même du moment que cela peut le servir. Je n’ai pas besoin d’argent si ce n’est pour l’emprunter comme une arme. Je n’ai pas non plus besoin d’écraser les autres Kaminari-sama, ce serait déjà leur porter trop d’intérêt et je n’ai rien à prouver à personne. Non non, il s’agit de jouer avec l’existence, cette vaste blague où on déclenche le chronomètre dès le début jusqu’à ce qu’on s’arrête de courir. Une immense pièce de théâtre où il vous faut tirer les bonnes ficelles pour obtenir ce qu’on veut avec ses dangers et ses incertitudes de réussite. C’est pour ça que je suis ici, pour apprendre et être stimulé en permanence. Pour cette raison, j'accepte donc de me plier à ses exigences le temps qu'il faut.
Mes prunelles marrons vibraient comme des milliers de petites étoiles microscopiques venant se frotter les unes aux autres. Il y avait bien des façons d’être un monstre, à commencer par l’indifférence extrême et l’inconsidération d’un être vivant. L'instinct d'un prédateur rodait quelque part.
Toutefois, l’instant d’après, je fis la moue en constatant que je n’avais rien à me mettre sous la dent.
-Merde. Je n’ai plus rien à manger.
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Aberration
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Dim 4 Oct 2020 - 11:35
Je discerne derrière ses prunelles sombres et attentives, un esprit en ébullition, qui tressaille à chacune de mes réflexions. Je ne perds pas une miette de ses réactions, bien souvent subtiles. A plusieurs moments, ses pupilles s'illuminent. Son regard me détaille, autant que le mien, chacun tentant de décrypter l'autre plus que de raison. Mais, si je ne présume pas suivre le cheminement de sa pensée, je perçois à plusieurs moments comme un sentiment de désaccord. Clairement, notre vision du monde est différente.
Sa première tirade m'arrache un rire caverneux. Je reconnais avoir retourné la question pour concentrer la conversation sur sa petite personne. Un moyen d'éviter d'y répondre tout en obtenant des informations sur l'autre. Une stratégie dont j'use bien souvent. Peut-être trop, dira-t-on, mais je ne suis pas homme à livrer mes intentions. Le gamin se réinstalle sur son séant pour préparer sa réflexion. Puis il se lance, en toute franchise. Je plisse les yeux. Tous pareils ? Si son aplomb n'était pas si sérieux, j'aurais bien cru à une plaisanterie. Mais aucun humour ne perce ses mots. Voilà qui est bien insolent et présomptueux de sa part. S'élever au niveau d'êtres immortels comme nous. Rêverait-il d'une éternité de sournoiserie ?
Mon irritation s'intensifie alors qu'il insiste sur "l'exagération" de notre ressentiment envers les sorciers. Mon visage affiche pourtant une impassibilité exemplaire. Je le laisse poursuivre, par pure curiosité, me répétant qu'en dépit de sa misérable existence, il reste un outil dont il serait dommage de se priver. Je ne m'attends pas, toutefois, à ce qu'il pousse sa réflexion jusqu'à effleurer la surface de mes véritables motivations. Machinalement, le visage de Fuujin s'impose à mon esprit, avec son air farceur et son sourire espiègle. Et mon coeur se serre. Lexter est proche de la vérité, je ne le nie pas. Mais je ne le confirmerai pas. Mes intentions resteront secrètes aussi longtemps que nécessaire. Ainsi, personne ne pourra les utiliser contre moi.
Mes yeux, qui contemplaient le tableau face à moi, se posent sur le jeune humain tandis qu'il s'étend sur son manque de considération pour ce qui l'entoure. Je ne peux le lui reprocher. Moi-même, j'en ai bien peu pour le commun des mortels. Mais, s'enthousiasmer sur l'ambiance, c'est peu banal. J'observe, stoïque, son hilarité éphémère, drapée dans l'apparence de l'innocence. Et lorsqu'il s'étale sur le mystère de sa psychologie, mes prunelles s'illuminent. Voilà ce que je cherchais. Certaines émotions lui sont inconnues. En particulier, la peur. Ce qui explique son instinct de survie particulièrement précaire. Et l'empathie, sans laquelle nous n'avons d'affecte pour ceux qui nous entourent. Il se considère différent des autres pour ce principe ; au dessus de leurs prétentions qu'il méprise. Mais il oublie qu'il ressent encore beaucoup de choses. La colère. La frustration. L'excitation. Il n'est pas si différent de ceux qu'il réprouve.
Il clôt son monologue par une remarque spontanée et futile, qui me plonge dans une hilarité inattendue pendant de longues secondes. Mon rire rocailleux s'élève, semblable à un roulement de tonnerre enthousiaste un soir d'orage, en moindre sonorité. Une fois calmé, je lui adresse un regard électrique, brillant d'amusement.
"Vous êtes marrant."
Cette remarque spontanée représente à merveille ma réflexion du moment, à plus large échelle. Oui, je le trouve divertissant. Il ne raisonne pas comme les autres humains. En partie à cause de son "erreur" de conception. Ses réactions parfois imprévisibles nourrissent ma curiosité et mon besoin de distraction. Avec lui, on ne s'ennuie pas, c'est inéluctable. Un bon point, pour un immortel qui cherche constamment à tromper l'ennui. Je me retourne pour me resservir, mon verre ayant eu tout le temps de se vider pendant sa longue tirade.
"Je respecte votre esprit bien supérieur à la norme, notamment pour votre jeune âge. Aussi, je vais prendre la peine d'éclairer votre lanterne et corriger votre réflexion imparfaite."
Je repose la bouteille et saisis mon verre pour apprécier une première gorgée. Puis je le positionne à hauteur de mes yeux, le coude enfoncé sur le bois massif du bar personnel, pour contempler la robe marbrée de son contenu.
"Vous, les humains, vivez courtement. Cette espérance de vie réduite vous octroie des ressources impressionnantes en matière de survie. Vous souhaitez à tout prix marquer votre époque, d'une façon ou d'une autre, à défaut de vivre plus longtemps que vos pairs. Mais cette longévité limitée rend votre esprit particulièrement étroit. Vous ne pensez jamais sur le long terme. La preuve, vous êtes prompts à détruire votre habitat et tous ses résidents en vous voilant la face, en cachant vos actes derrière la volonté divine, sans penser aux générations futures et à leur potentiel de survie mutilé par vos manigances puériles. C'est un étrange paradoxe, lorsque l'on sait à quel point vous souhaitez vous inscrire sur cette Histoire que vous vénérez tant. N'est-ce pas à travers vos progénitures que vous pourrez subsister ici-bas ?"
Si cette question n'est pas entièrement rhétorique, je ne l'adresse pas à Lexter. Parmi tous ses confrères, il est bien le dernier à pouvoir y répondre, ne disposant d'aucune volonté de faire perdurer sa lignée.
"Et donc, vous concentrez votre réflexion sur ce que vous voyez devant vous, sur votre échelle de temps, sans chercher à considérer une situation dans son ensemble, et dans toute sa temporalité. Son passé lointain, et son futur potentiel. Votre vision systémique est très nettement limitée. Or, c'est pourtant bien de ça dont il est question. Le système."
Je pose mon verre, qui rencontre le bar dans un bruit mat, tout en conservant ma poigne dessus.
"Oui, les sorciers responsables et premiers acteurs de nos tourments ont trépassé depuis nombre de décennies. Mais leur système, celui qui est à l'origine de leurs crimes odieux, perdure, lui, et ses idées gangrenées jusqu'à la racine. Les temps changent, dit-on, mais leur pensée, elle, reste immuable."
Je me tourne vers lui pour capter ses prunelles sombres, qui contrastent fortement avec l'éclat de mes iris.
"Savez-vous comment ils nous appellent ? "Aberrations". Des anomalies de la nature qui n'auraient jamais dû voir le jour et qui doivent disparaître, sous prétexte qu'elles menacent l'équilibre du monde -comme s'il avait besoin de nous pour flancher. Non contents de jouer aux créateurs, ils se positionnent en esclaves, en bourreaux, pour leur bon plaisir et leur science pervertie, sans tenir compte des états d'âme de leurs victimes, parce qu'après tout, elles n'en ont pas. A peine nés, et déjà condamnés. Condamnés à subir leur fourberie. Condamnés à expier la faute de notre existence. Ils nous ont jugés, sans aucune forme de procès. Créés pour servir leurs intérêts, traqués pour expier leurs crimes. Et non par prudence, comme vous le croyez à tort."
Mon regard se pare d'une sombre détermination, qui ne présage rien de bon pour ceux qui l'ont causée.
"Voilà ce que je combats : leur système et les idées qui forment ses piliers. Tant qu'il restera un sorcier pour véhiculer cette philosophie abjecte, je considérerai que les responsables sont encore vivants, et je les traquerai, au même titre qu'ils nous ont traqués sans jamais chercher le dialogue."
Je reprends la contemplation de mon verre, affichant un rictus amer.
"Le plus drôle, c'est qu'avant de se lancer dans une chasse à l'homme, je me fichais éperdument de leur existence. Et ce même lorsqu'ils ont commencé à m'épier. J'avais trouvé ma liberté longtemps auparavant, et je croyais alors, comme vous, que les responsables de ma captivité s'étaient éteints, et je n'avais plus de raison de leur chercher querelle. Au mieux, j'étais curieux. Ce sont leurs actes inconsidérés et leurs crimes ignobles, commis pour des raisons injustifiées, qui ont fait de moi leur ennemi. Ils se sont eux-mêmes condamnés."
Je tourne mon visage vers Lexter, affichant un sourire mi-figue, mi-raisin, le verre au bord des lèvres.
"Belle ironie du sort, vous ne trouvez pas ?"
Invité
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Dim 4 Oct 2020 - 22:18
Je me demandais bien comment cet homme allait bien pouvoir réagir à mon discours frisant quasiment le mépris. Il s’agissait bel et bien de mon fond de pensée mais rien ne m’obligeait à me montrer si insolent. La provocation permettait de jauger l’autre dans une intensité plus profonde qui visait davantage l’égo et donc d’obtenir davantage de substance. Bien évidemment, cela ne fonctionnait pas avec tout le monde. Tibalt lui m’aurait déjà égorgé et pour Kaminari-sama, je devinais bien que mes propos lui déplaisaient farouchement même si rien ne le laissait paraître sur la surface de son visage. Pourtant, il ne prit pas la peine de me couper la parole. Il n’éleva pas le ton. Il écoutait seulement. C’était d’ailleurs à ce moment-là qu’il me fallait enfoncer plus le clou en tentant de taper sur la raison qui pouvait l’amener à rester là. Mais c’était comme jeter un caillou sur le bitume. Si l’effet était là, je n’avais aucun moyen de m’assurer que ma réflexion ait pu l’effleurer. Rien ne s’affichait sur ses traits. J’étais un peu déçu mais clairement, il avait des années et des années d’avance sur moi alors il ne fallait pas non plus me montrer trop impétueux.
Pourtant j’avais tout de même fait le choix de lui apprendre le motif de ma motivation actuelle en plus de lui expliquer de façon très brève, les caractéristiques que mon mental pouvaient provoquer chez moi. Cela avait l’air de lui plaire ou tout du moins de lui parler puisque son regard finit par étinceler d’une lueur semblable à une connexion lorsque vous parveniez à assembler la pièce manquante dans un puzzle. Etrangement, qu’il soit lucide sur ma situation ne me dérangeait pas outre-mesure. Peut-être qu’il viendrait un jour à s’en servir en trouvant une utilité à cette révélation superficielle. Bah ! De toute manière, je m’en fichais bien au bout du compte. La vie était un jeu glauque avec ses retournements de situation.
Il finit toutefois par relâcher son expression de marbre en éclatant d’un rire bruyant qui dura une trentaine de secondes avant de se reprendre. Mes sourcils se haussèrent en même temps alors qu’il déclarait me trouver… Marrant ? A vrai dire je me trouvais plutôt drôle aussi par moment. En tout cas, il s’agissait là du signal imminent qui annonçait ma leçon du jour. J’enfonçais donc davantage mon popotin dans le fond du siège alors que je m’attendais évidemment à recevoir une correction. Enfin… Plutôt une mise au point à mon sens. Mes bras se croisèrent donc, patientant sagement que monsieur remplisse son verre de ce breuvage dont je ne comprenais pas réellement l’intérêt. Il commença ensuite sa lancée en vantant ma « supériorité ». Disons que je ne me concevais pas tellement ainsi. Mais cela annonçait au moins la couleur du ton donné à son explication : j’allais être remis à ma place comme un enfant. Enfin, cela n’était pas pour me déranger, j’étais preneur du point de vue des autres tant qu’il était construit.
C’était bien quelque chose que Kaminari-sama savait faire, c’était indéniable. Expliquer. Exprimer. Détailler. Comprendre. Tibalt avait bien choisi son samaritain, il était du genre à développer habilement son opinion pour éclairer une situation et réfléchir de façon pertinente pour prendre une direction plus justifiée et légitime. J’étais d’ailleurs plutôt d’accord avec lui et sa conception de l’humanité. Nous étions étonnants et débrouillards pour ce qui concernait notre survie à bien des niveaux et pourtant, nous nous tirions nous-mêmes une balle dans le pied en détruisant ce qui nous permettait d’exister. L’ironie était totale et je ne pouvais pas le contredire là-dessus. Toutefois, je ne me sentais pas particulièrement concerné pour ce qui manifestait un désir d’immortalité à travers la procréation. Je n’avais pas encore décidé si je souhaitais, oui ou non, m’offrir une progéniture. Après, cela restait envisageable mais rien ne me garantissait que celui ou celle qui incarnerait le fruit de mes entrailles ne suive le chemin que je tracerais pour cet individu. Il n’y avait qu’à observer ma relation avec mon père pour se rendre compte qu’il était complexe de modeler un être à son image en lui imposant ses choix. A moins d’être totalement enfoui dans un environnement ou une communauté favorisant l’influence sur l’éducation. Mais soit. Je l’écoutais donc poursuivre sa réflexion, lui qui mettait en évidence notre étroitesse d’esprit qui se limitait à notre durée d’existence et dont la prise de recul face à un individu tel que lui, restait très maigre pour agir loin dans le futur. En d’autres termes, nous n’étions pas tellement des visionnaires puisque notre condition nous entravait dans la durée. Petit à petit, je commençais à visualiser là où il désirait en venir d’autant plus lorsqu’il lâcha la mention de système. Cette introduction servait à préparer la profondeur de sa pensée et c’était là, que c’en deviendrait le plus intéressant.
Je posais donc mes coudes sur mes genoux en m’avançant, positionnant à la fois mon menton entre mes paumes tout en le fixant intensément. Il ne s’agissait donc pas d’une guerre contre des individus mais contre une pensée qui déterminait leur être. Mais il fallait bien des sorciers pour porter cet esprit et le diffuser. Une organisation n’était rien sans l’engouement de ses membres. Sans individus pour la composer, il n’y avait donc pas de système puisque la pensée ne pouvait pas exister ailleurs que dans l’esprit. Donc au final, le résultat restait le même, le massacre aurait lieu. Néanmoins, je m’accommodais davantage de cette raison, plutôt que celle de Wishmaker-sama qui ne faisait qu’exprimer sa colère noire en clamant être dans son bon droit sans réellement s’épancher. Je comprenais donc désormais un peu mieux la situation. J’essaierais donc d’être moins moqueur la prochaine fois même si au fond, je n’étais pas complètement convaincu.
Aberration ? C’était bien la première fois que j’entendais ce terme qui qualifiait tout de même une dimension très lourde de sens. Erreur. C’était assez marrant en fin de compte. Des sorciers venaient à créer une espèce pour leur plaisir, pour leur utilité, pour leur caprice et au final, ils décidaient communément de les éradiquer pour effacer la trace de leurs expériences peu commodes. En fait, c’était même sacrément drôle. Cela me faisait penser à la version moderne de Frankestein dans une série que j’avais regardé sans trop m’y attarder. C’était un peu le même concept, dans le sens où ces magiciens ont dû se rendre compte que ceux qu’ils avaient créé pouvait les surpasser au-delà de l’idée d’être seulement des éléments perturbateurs. Cela, Tibalt me l’avait déjà expliqué et je trouvais cette attitude toujours aussi ridicule.
Néanmoins, il y avait une nuance très importante dans le discours de l’être surnaturel en face de moi. Une subtilité qui pour ma part, méritait toute mon attention et invitait davantage mon respect. Il digérait mal la perspective qu’on leur impose leur destin sans même ne serait-ce passer par des négociations. Il l’avait mauvaise qu’on ne lui permette pas de communiquer simplement. Il n’était pas contre l’idée de cohabiter mais malheureusement, personne ne leur laissait le choix. Après l’humiliation, le châtiment. C’était injuste. C’était les rabaisser au rang de rien alors même qu’ils constituaient une menace qui rivalise de front avec leur puissance. Toutefois, en tant qu’être vivant, ils ne représentaient que du vide sans considération. Kaminari-sama n’avait même pas cherché à se venger de sa condition. Non, ces sorciers l’avaient seulement provoqué et gagné ses foudres. Cela me faisait un peu de peine pour lui.
Un silence s’installa alors que je l’observais encore un temps, tentant de dénicher autre chose qui m’échappait. Je n’aimais pas ce sentiment, traduite par une sensation bizarre au creux du ventre qui se manifestait soudainement.
-Hmmm…
Je pinçais le bout de mon nez pour stimuler l’effort de mon cerveau et trouver le chemin qui menait à ma perplexité. Mais je n’y parvenais pas, pas encore.
-Je comprends, Kaminari-sama. Votre explication a le mérite d’être claire et votre réaction est tout à fait légitime de ce que vous me racontez là. En tout cas, votre mise au point m’a permis de comprendre davantage la position dans laquelle vous vous situez actuellement et votre intérêt dans cette histoire. Alors je vous remercie d’avoir été franc. Je trouve cela assez « touchant » finalement, que vous preniez la peine de préciser que vous souhaitez supprimer ceux qui portent cette idéologie bien accrochée dans leurs mœurs. Cela signifie dans un sens que vous ne les condamnez pas tous, à demi-mot. C’est ce qui me fait dire que vous êtes quelqu’un d’honorable.
Après franchement dans le doute, il valait mieux tous les supprimer. Le tri sélectif dans ce genre de circonstances pourrait coûter très cher. Ce ne serait pas forcément juste mais ce serait surtout une précaution à prendre. Lorsque quelqu’un mange un champignon empoisonné et tombe malade, vous jetez tout le panier sans prendre le risque de continuer à en déguster.
-Il y juste une zone d’ombre que je ne saisis pas. Vous dites que vous étiez tranquillement dans votre coin, savourant votre liberté pleinement et tout d’un coup, vous éprouvez de la colère pour leurs actes ignobles comme si vous accordiez soudainement de la sympathie envers les autres. Des crimes affreux mais quelles victimes pourraient attirer votre intérêt pour vous insurger ? J’aurais compris si vous vous étiez soudainement sentis menacés et encore, vous avez sûrement la possibilité de passer outre en vous esquivant hors de leur portée. Mais là… Soit vous me cachez encore quelque chose soit vous avez plus de cœur que vous ne le laissez croire. Personnellement, je ne m’embarrasse pas de la peine du monde et je suppose que vous non plus tant que vous avez la paix, cela vous passe au-dessus. Toutefois si un jour quelqu’un s’amusait à perturber votre équilibre d’une façon plus violente…
Ma tête pencha légèrement sur le côté, un fin sourire relevant mes douces petites fossettes.
-… Ce serait une autre histoire.
Il ne me disait pas tout, j’en mettrais ma main à couper mais est-ce que cela était vraiment nécessaire d’avoir le fin mot de l’histoire ? J’haussais donc les épaules, soudainement indifférent.
-Enfin soit. Qu’importe finalement. Vous avez décidé de vous positionner comme un militant contre leur idéologie. Je suis seulement curieux de savoir où cela vous mènera tous et le dénouement de cette affaire.
C’était tout ce qui m’intéressait au final. Cette aventure semée d’embûches me permettrait d’apprendre et de m’occuper l’esprit autrement.
-D’ailleurs, est-ce que vous avez des soupçons sur une personne éventuellement sorcière qui aurait attiré votre attention ? Tibalt m’a déjà fait part de son appréhension à propos d’une certaine femme alors tant que j’y suis, autant poursuivre ma liste de courses. A moins que vous ne souhaitiez conserver vos sources, ce qui ne me gêne pas outre-mesure.
Toutefois, je n’avais encore rien trouvé de tangible. Leur système de sécurité judiciaire était acéré. J’avais éventuellement pensé à me présenter devant elle dans son bureau. Je savais qu’elle ouvrait sa porte aux nécessiteux désirant obtenir des informations pour diverses problématiques. Mais j’étais mineur et cela nécessitait me faire accompagner. Et même en trouvant quelqu’un qui pouvait me tenir compagnie, cela attirerait trop l’attention. Von Reizel-sama était parfaite pour ce job avec son changement d’apparence mais… Je ne savais pas de quoi cette Donazya était capable. C’était un coup à ce qu’elle sache lire dans votre tête et c’en était fini. Pour le moment, je me trouvais donc coincé d’autant plus qu’il n’était pas évident de les pincer dans le monde réel. Je n’avais pas encore de scanner à disposition à la place des yeux.
-Je souhaitais également savoir, comment est-ce que vous comptez vous y prendre pour aller à la rencontre de ce fameux Adrien ? De ce que j’ai compris, Wishmaker-sama ne souhaite pas leur porter un coup frontal mais plutôt s’arranger pour les faire sortir de leur terrier en les incitant à commettre une erreur qui pourrait leur être fatal, ce qui est très judicieux ! Mais je me demande comment vous comptez agir, vous.
J’étais plutôt frustré de ne pas pouvoir participer pleinement mais après la scène dans le bureau du diable, il était logique que je ne sois pas convié mais quand même, je voulais savoir la suite du programme
Pourtant j’avais tout de même fait le choix de lui apprendre le motif de ma motivation actuelle en plus de lui expliquer de façon très brève, les caractéristiques que mon mental pouvaient provoquer chez moi. Cela avait l’air de lui plaire ou tout du moins de lui parler puisque son regard finit par étinceler d’une lueur semblable à une connexion lorsque vous parveniez à assembler la pièce manquante dans un puzzle. Etrangement, qu’il soit lucide sur ma situation ne me dérangeait pas outre-mesure. Peut-être qu’il viendrait un jour à s’en servir en trouvant une utilité à cette révélation superficielle. Bah ! De toute manière, je m’en fichais bien au bout du compte. La vie était un jeu glauque avec ses retournements de situation.
Il finit toutefois par relâcher son expression de marbre en éclatant d’un rire bruyant qui dura une trentaine de secondes avant de se reprendre. Mes sourcils se haussèrent en même temps alors qu’il déclarait me trouver… Marrant ? A vrai dire je me trouvais plutôt drôle aussi par moment. En tout cas, il s’agissait là du signal imminent qui annonçait ma leçon du jour. J’enfonçais donc davantage mon popotin dans le fond du siège alors que je m’attendais évidemment à recevoir une correction. Enfin… Plutôt une mise au point à mon sens. Mes bras se croisèrent donc, patientant sagement que monsieur remplisse son verre de ce breuvage dont je ne comprenais pas réellement l’intérêt. Il commença ensuite sa lancée en vantant ma « supériorité ». Disons que je ne me concevais pas tellement ainsi. Mais cela annonçait au moins la couleur du ton donné à son explication : j’allais être remis à ma place comme un enfant. Enfin, cela n’était pas pour me déranger, j’étais preneur du point de vue des autres tant qu’il était construit.
C’était bien quelque chose que Kaminari-sama savait faire, c’était indéniable. Expliquer. Exprimer. Détailler. Comprendre. Tibalt avait bien choisi son samaritain, il était du genre à développer habilement son opinion pour éclairer une situation et réfléchir de façon pertinente pour prendre une direction plus justifiée et légitime. J’étais d’ailleurs plutôt d’accord avec lui et sa conception de l’humanité. Nous étions étonnants et débrouillards pour ce qui concernait notre survie à bien des niveaux et pourtant, nous nous tirions nous-mêmes une balle dans le pied en détruisant ce qui nous permettait d’exister. L’ironie était totale et je ne pouvais pas le contredire là-dessus. Toutefois, je ne me sentais pas particulièrement concerné pour ce qui manifestait un désir d’immortalité à travers la procréation. Je n’avais pas encore décidé si je souhaitais, oui ou non, m’offrir une progéniture. Après, cela restait envisageable mais rien ne me garantissait que celui ou celle qui incarnerait le fruit de mes entrailles ne suive le chemin que je tracerais pour cet individu. Il n’y avait qu’à observer ma relation avec mon père pour se rendre compte qu’il était complexe de modeler un être à son image en lui imposant ses choix. A moins d’être totalement enfoui dans un environnement ou une communauté favorisant l’influence sur l’éducation. Mais soit. Je l’écoutais donc poursuivre sa réflexion, lui qui mettait en évidence notre étroitesse d’esprit qui se limitait à notre durée d’existence et dont la prise de recul face à un individu tel que lui, restait très maigre pour agir loin dans le futur. En d’autres termes, nous n’étions pas tellement des visionnaires puisque notre condition nous entravait dans la durée. Petit à petit, je commençais à visualiser là où il désirait en venir d’autant plus lorsqu’il lâcha la mention de système. Cette introduction servait à préparer la profondeur de sa pensée et c’était là, que c’en deviendrait le plus intéressant.
Je posais donc mes coudes sur mes genoux en m’avançant, positionnant à la fois mon menton entre mes paumes tout en le fixant intensément. Il ne s’agissait donc pas d’une guerre contre des individus mais contre une pensée qui déterminait leur être. Mais il fallait bien des sorciers pour porter cet esprit et le diffuser. Une organisation n’était rien sans l’engouement de ses membres. Sans individus pour la composer, il n’y avait donc pas de système puisque la pensée ne pouvait pas exister ailleurs que dans l’esprit. Donc au final, le résultat restait le même, le massacre aurait lieu. Néanmoins, je m’accommodais davantage de cette raison, plutôt que celle de Wishmaker-sama qui ne faisait qu’exprimer sa colère noire en clamant être dans son bon droit sans réellement s’épancher. Je comprenais donc désormais un peu mieux la situation. J’essaierais donc d’être moins moqueur la prochaine fois même si au fond, je n’étais pas complètement convaincu.
Aberration ? C’était bien la première fois que j’entendais ce terme qui qualifiait tout de même une dimension très lourde de sens. Erreur. C’était assez marrant en fin de compte. Des sorciers venaient à créer une espèce pour leur plaisir, pour leur utilité, pour leur caprice et au final, ils décidaient communément de les éradiquer pour effacer la trace de leurs expériences peu commodes. En fait, c’était même sacrément drôle. Cela me faisait penser à la version moderne de Frankestein dans une série que j’avais regardé sans trop m’y attarder. C’était un peu le même concept, dans le sens où ces magiciens ont dû se rendre compte que ceux qu’ils avaient créé pouvait les surpasser au-delà de l’idée d’être seulement des éléments perturbateurs. Cela, Tibalt me l’avait déjà expliqué et je trouvais cette attitude toujours aussi ridicule.
Néanmoins, il y avait une nuance très importante dans le discours de l’être surnaturel en face de moi. Une subtilité qui pour ma part, méritait toute mon attention et invitait davantage mon respect. Il digérait mal la perspective qu’on leur impose leur destin sans même ne serait-ce passer par des négociations. Il l’avait mauvaise qu’on ne lui permette pas de communiquer simplement. Il n’était pas contre l’idée de cohabiter mais malheureusement, personne ne leur laissait le choix. Après l’humiliation, le châtiment. C’était injuste. C’était les rabaisser au rang de rien alors même qu’ils constituaient une menace qui rivalise de front avec leur puissance. Toutefois, en tant qu’être vivant, ils ne représentaient que du vide sans considération. Kaminari-sama n’avait même pas cherché à se venger de sa condition. Non, ces sorciers l’avaient seulement provoqué et gagné ses foudres. Cela me faisait un peu de peine pour lui.
Un silence s’installa alors que je l’observais encore un temps, tentant de dénicher autre chose qui m’échappait. Je n’aimais pas ce sentiment, traduite par une sensation bizarre au creux du ventre qui se manifestait soudainement.
-Hmmm…
Je pinçais le bout de mon nez pour stimuler l’effort de mon cerveau et trouver le chemin qui menait à ma perplexité. Mais je n’y parvenais pas, pas encore.
-Je comprends, Kaminari-sama. Votre explication a le mérite d’être claire et votre réaction est tout à fait légitime de ce que vous me racontez là. En tout cas, votre mise au point m’a permis de comprendre davantage la position dans laquelle vous vous situez actuellement et votre intérêt dans cette histoire. Alors je vous remercie d’avoir été franc. Je trouve cela assez « touchant » finalement, que vous preniez la peine de préciser que vous souhaitez supprimer ceux qui portent cette idéologie bien accrochée dans leurs mœurs. Cela signifie dans un sens que vous ne les condamnez pas tous, à demi-mot. C’est ce qui me fait dire que vous êtes quelqu’un d’honorable.
Après franchement dans le doute, il valait mieux tous les supprimer. Le tri sélectif dans ce genre de circonstances pourrait coûter très cher. Ce ne serait pas forcément juste mais ce serait surtout une précaution à prendre. Lorsque quelqu’un mange un champignon empoisonné et tombe malade, vous jetez tout le panier sans prendre le risque de continuer à en déguster.
-Il y juste une zone d’ombre que je ne saisis pas. Vous dites que vous étiez tranquillement dans votre coin, savourant votre liberté pleinement et tout d’un coup, vous éprouvez de la colère pour leurs actes ignobles comme si vous accordiez soudainement de la sympathie envers les autres. Des crimes affreux mais quelles victimes pourraient attirer votre intérêt pour vous insurger ? J’aurais compris si vous vous étiez soudainement sentis menacés et encore, vous avez sûrement la possibilité de passer outre en vous esquivant hors de leur portée. Mais là… Soit vous me cachez encore quelque chose soit vous avez plus de cœur que vous ne le laissez croire. Personnellement, je ne m’embarrasse pas de la peine du monde et je suppose que vous non plus tant que vous avez la paix, cela vous passe au-dessus. Toutefois si un jour quelqu’un s’amusait à perturber votre équilibre d’une façon plus violente…
Ma tête pencha légèrement sur le côté, un fin sourire relevant mes douces petites fossettes.
-… Ce serait une autre histoire.
Il ne me disait pas tout, j’en mettrais ma main à couper mais est-ce que cela était vraiment nécessaire d’avoir le fin mot de l’histoire ? J’haussais donc les épaules, soudainement indifférent.
-Enfin soit. Qu’importe finalement. Vous avez décidé de vous positionner comme un militant contre leur idéologie. Je suis seulement curieux de savoir où cela vous mènera tous et le dénouement de cette affaire.
C’était tout ce qui m’intéressait au final. Cette aventure semée d’embûches me permettrait d’apprendre et de m’occuper l’esprit autrement.
-D’ailleurs, est-ce que vous avez des soupçons sur une personne éventuellement sorcière qui aurait attiré votre attention ? Tibalt m’a déjà fait part de son appréhension à propos d’une certaine femme alors tant que j’y suis, autant poursuivre ma liste de courses. A moins que vous ne souhaitiez conserver vos sources, ce qui ne me gêne pas outre-mesure.
Toutefois, je n’avais encore rien trouvé de tangible. Leur système de sécurité judiciaire était acéré. J’avais éventuellement pensé à me présenter devant elle dans son bureau. Je savais qu’elle ouvrait sa porte aux nécessiteux désirant obtenir des informations pour diverses problématiques. Mais j’étais mineur et cela nécessitait me faire accompagner. Et même en trouvant quelqu’un qui pouvait me tenir compagnie, cela attirerait trop l’attention. Von Reizel-sama était parfaite pour ce job avec son changement d’apparence mais… Je ne savais pas de quoi cette Donazya était capable. C’était un coup à ce qu’elle sache lire dans votre tête et c’en était fini. Pour le moment, je me trouvais donc coincé d’autant plus qu’il n’était pas évident de les pincer dans le monde réel. Je n’avais pas encore de scanner à disposition à la place des yeux.
-Je souhaitais également savoir, comment est-ce que vous comptez vous y prendre pour aller à la rencontre de ce fameux Adrien ? De ce que j’ai compris, Wishmaker-sama ne souhaite pas leur porter un coup frontal mais plutôt s’arranger pour les faire sortir de leur terrier en les incitant à commettre une erreur qui pourrait leur être fatal, ce qui est très judicieux ! Mais je me demande comment vous comptez agir, vous.
J’étais plutôt frustré de ne pas pouvoir participer pleinement mais après la scène dans le bureau du diable, il était logique que je ne sois pas convié mais quand même, je voulais savoir la suite du programme
Raiden Kaminari#104861#104861#104861#104861#104861#104861
Aberration
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Dim 11 Oct 2020 - 12:55
Est-il déçu de mon absence de réaction ? Considérant le personnage et son tempérament insolent, nul doute qu'il cherche mes failles. Malheureusement pour toi, Lexter, j'ai plus d'un millénaire d'expérience en ce qui concerne la nature humaine. J'ai appris à cacher le fond de ma pensée et à me contenir, quand bien même cela me coûte en tant qu'élémentaire intempestif. Son haussement de sourcil devant mon hilarité ne fait qu'attiser mon amusement. Tu ne t'attendais pas à ce que je ris à gorge déployé, n'est-ce pas ? C'est justement ce que j'aime, surprendre les autres par ma nature imprévisible.
L'attention avec laquelle il écoute mon point de vue m'intrigue. Il ne semble pas s'offusquer de cette petite leçon de morale. Tant mieux pour lui. Il serait navrant qu'il s'irrite alors que je ne fais que rétablir le juste ordre des choses. De la même manière que je l'ai écouté sans l'interrompre, il assimile toute ma réflexion en silence, dans une attitude presque enfantine. Et c'est bien là que réside une part de son génie, sa capacité à tromper son interlocuteur. Bien sûr, je n'ai jamais été dupe.
Lorsque j'ai terminé, je guette l'expression de mon interlocuteur. Et je le sens comme… perplexe. Aurait-il perdu son bagout habituel ? Qu'ai-je donc dit qui le turlupine à ce point ? Enfin, il ne reste pas longtemps muet. Si au début, je suis satisfait de sa réplique, son ton prend une tournure frôlant le sarcasme. "Touchant" ? Mon regard s'assombrit et lance des éclairs. Attention petit vermisseau. Tâche de ne pas te mettre à dos un être capable de te tuer d'un claquement de doigt.
Heureusement son discours se nuance pour la suite, et la tempête qui couve se calme rapidement. Honorable, je dirais que ça dépend de la personne qui me fait face et de la situation, mais oui, j'ai un code d'honneur. Comme il le souligne, je ne considère pas que tous les sorciers pensent ainsi, même si mes expériences passés m'empêche désormais d'apprécier les quelques personnalités intéressantes qui se dégagent de leurs communauté. Je me souviens bien de ce diplomate qui avait mis la main sur mon amulette, seulement pour me demander de quitter l'Europe. Je doute cependant qu'il en reste de sa trempe aujourd'hui. Et je ne vais pas prendre la peine de m'en assurer, lorsqu'en face, ils souhaitent nous éliminer.
Je plisse les yeux tandis qu'il s'épand sur l'élément déclencheur de mon courroux. Il est perspicace. Je ne me serais jamais donné tant de peine sans une bonne raison. Mais ça malheureusement mon petit Lexter, tu peux oublier l'idée d'avoir le fin mot de l'histoire. Je ne te le livrerai pas. Je ne peux m'empêcher de rire. Moi, avoir plus de coeur que je ne veux le laisser croire ? Mon pauvre petit, si tu savais, ça fait bien longtemps que je n'en ai plus.
Je reste silencieux sur la conclusion de sa réflexion, le laissant cogiter sur ce qui a bien pu me pousser à haïr autant les sorciers et leur idéologie. Peut-être pourra-t-il mettre le doigt lui-même dessus, un jour. Même si j'en doute ; mes ennemis se sont assurés d'effacer l'existence de mon jumeau, ne laissant que quelques traces dans des livres de théologie transcrits parfois sur cet internet que les humains vénèrent tant. Mais contre toute attente, il change de sujet, se penchant sur la question de l'identité des sorciers dans la région. Je relève le menton pour fixer le plafond.
"Hum. A dire vrai non, je n'ai pas de soupçon sur une personne en particulier. En dehors, peut-être, de cet individu que j'ai croisé dans le quartier commerçant. Un certain Sebastian Rhodes. Je le soupçonne de se questionner sur ma véritable nature. Je l'ai trouvé trop insistant. Il serait de bon ton de le garder à l'oeil."
Mon regard revient sur Lexter, une idée germant dans mon esprit.
"Vous pourriez vous renseigner sur lui pour mon compte. Qui il est, d'où il vient, qui il fréquente… C'est dans vos attributions n'est-ce pas ?"
Je n'ai pas besoin de sa confirmation. Je sais qu'il en est capable, et que ça occuperait son esprit impétueux. Il dirige ensuite la conversation sur ce que je compte faire avec Adrien. Je n'ai pas encore pris le temps de planifier l'entrevue, cependant je n'entends pas faire bien différemment de mes habitudes. D'abord la reconnaissance. Ensuite, peut-être, l'assaut.
"Pour l'instant, je vais me contenter de le faire surveiller. Jamais par le même homme, pour diminuer le risque de le mettre en alerte. Peut-être tenterais-je moi-même l'expérience. Et ensuite, je l'aborderai simplement pour en apprendre plus sur lui. Le comprendre, lui, et ses motivations, pour dénicher quelque argument en faveur d'une collaboration mutuellement bénéfique. Pour le reste, j'aviserai en fonction de la conclusion de cet échange."
Je lance un regard inquisiteur à Lexter. Je l'imagine bouillonnant de curiosité, lui qui a été l'instigateur de cette prochaine rencontre. Son besoin de savoir est somme toute légitime, et je serais même tenté de l'écouter.
"Vous souhaitez peut-être vous exprimer à ce sujet ?"
Invité
Invité
Jeu 15 Oct 2020 - 13:49
L'art et la manière de souffler le chaud et le froid. Je me devais tout de même d'être vigilant face à des êtres comme celui que représentait Kaminari-sama. Lorsque je revenais à ma réelle personnalité ou tout du moins lorsque je m'en approchais, une forme de sadisme s'en dégageait toujours enrobé de miel autour d'un noyau pourtant bien acide. Mais si ses yeux me clouaient au mur comme de ceux qui pouvaient pénétrer votre âme si tenté est que j'en avais bien une à disposition, ils redevinrent vite moins agressifs à mes mots caressants. Il était plutôt sensible aux flatteries mais sans pour autant être un demeuré qui se vautrait lamentablement dans la satisfaction. Toutefois, je le pensais réellement. Son discours mesuré et précis, démontrait bien malgré lui une forme d'honneur dont Tibalt s'était totalement affranchi pour mener sa rage à terme quitte à balayer l'un des siens. Mais je ne doutais pas non plus du fait que cet homme électrique pouvait en faire autant si cela s'avérait nécessaire. Quelle joyeuse troupe. Il n'y en avait clairement pas un pour en rattraper l'autre finalement mais c'était aussi ce qui faisait le charme sordide de cette guerre silencieuse. Je ne pouvais pas m'en plaindre.
Il ne m'éclaira pas davantage sur mes doutes et je savais pertinemment que cela devait bien l'arranger que je passe bien vite à autre chose. Si cela piquait ma curiosité, je n'en ferais pas une obsession sauf si ce petit angle mort pouvait m'être utile à bien des égards. Je fonctionnais par intérêt et clairement connaître les zones d'ombres de chaque individu ne m'apportait rien de concret si je ne m'en servais pas pour mes propres fins. Alors je lui laissais cette grâce volontiers. Son explication au fond m'avait pleinement satisfait du moment que je saisissais mieux le fonctionnement et le mécanisme de sa propre logique. Je n'avais rien à redire, cela me convenait amplement jusqu'à ma prochaine frénésie.
Mais alors qu'il précisait l'identité d'un homme qu'il semblait suspecter, je ne pus m'empêcher d'arquer naturellement un sourcil.
-Sebastian Rhodes ?
Ce nom ne m'était pas inconnu pour la simple et bonne raison que depuis les attaques de loups-garous, sa salle s'était remplie dans un claquement de doigt étant donné qu'il était porté sur les matières concernant les traditions, les cultes et les légendes, entre autres. Comme si cela apaisait l'angoisse générale des élèves ou plutôt pour nourrir une curiosité palpable, les inscriptions à cette option s'étaient mises à pleuvoir. J'avais donc participé à une seule de ses conférences qui reprenait l'existence des vampires et des lycans, en partant du point de son origine jusqu'à offrir une réflexion plus globale. Cet homme là dénotait d'ailleurs du décor, il n'était similaire en rien aux mœurs japonaises manquant parfois même de dépasser les limites. Cela faisait sa particularité si singulière dans un système bien cadré et rôdé. Mais de là à le soupçonner...
-C'est un professeur d'ethnologie et d’anthropologie à l'université de Nakanoto. Je l'ai déjà vu une fois. Il est un peu... en dehors des normes bien singulières japonaises mais après tout, c'est un américain. Vous avez plusieurs articles qui parlent de lui et des interview sur internet mais je ne manquerais pas de creuser le sujet si vous le souhaitez. Toutefois, même s'il s'est montré insistant avec vous, comment pourrait-il deviner ce que vous êtes véritablement ? Il faudrait être particulièrement... surnaturel à moins que des signes ne vous aient trahi ?
Mais si Kaminari-sama doutait, il avait dû se passer quelque chose d'assez probant pour émettre une telle réserve. Insistant disait-il ? Je ne le connaissais pas assez pour émettre un jugement de personnalité en totalité pour émettre une opinion. Je ne l'avais vu qu'en tant qu'élève. Enfin soit, je ferais le nécessaire. J'écoutais ensuite attentivement ce qu'il comptait faire pour Adrien, conformément au plan qu'il avait proposé à Wishmaker-sama un peu avant. J'étais un peu dubitatif par rapport à ce projet qui consistait à lui parler directement mais que pourrait-il bien faire contre trois êtres de la même trempe que lui s'il tentait un coup bas ?
-Ca me semble être un bon plan. Le surveiller permettrait d'établir une vue d'ensemble selon son entourage, ses habitudes et son attitude. Même si je crains qu'il ne se sente acculé si vous allez à sa rencontre. Il se doutera forcément que ses dires auront des conséquences et vous, vous serez à découvert. Il est peut-être marginal mais il est loin d'être fou.
Je levais par la suite mes prunelles embaumées d'obscurité vers lui, avant de ponctuer.
-En tout cas, j'ai grand hâte. Sur ce, je m'en vais m'occuper de mon propre linge sale. J'ai un système informatique judiciaire à faire sauter et ce n'est pas évident. Nous nous reverrons bientôt, j'en suis persuadé.
Sur ces bonnes paroles, je fis un petit bond pour sortir de ce canapé avant de rabattre la bretelle de mon sac sur mon épaule dans l'intention de m'éclipser.
-Au plaisir Kaminari-sama. Et ne vous en faites pas, je connais la sortie même si j'avoue qu'un peu de lumière serait bien confortable.
Après tout, il avait tout éteint selon sa volonté et je nageais dedans, je ne voyais pas encore dans les ténèbres
Il ne m'éclaira pas davantage sur mes doutes et je savais pertinemment que cela devait bien l'arranger que je passe bien vite à autre chose. Si cela piquait ma curiosité, je n'en ferais pas une obsession sauf si ce petit angle mort pouvait m'être utile à bien des égards. Je fonctionnais par intérêt et clairement connaître les zones d'ombres de chaque individu ne m'apportait rien de concret si je ne m'en servais pas pour mes propres fins. Alors je lui laissais cette grâce volontiers. Son explication au fond m'avait pleinement satisfait du moment que je saisissais mieux le fonctionnement et le mécanisme de sa propre logique. Je n'avais rien à redire, cela me convenait amplement jusqu'à ma prochaine frénésie.
Mais alors qu'il précisait l'identité d'un homme qu'il semblait suspecter, je ne pus m'empêcher d'arquer naturellement un sourcil.
-Sebastian Rhodes ?
Ce nom ne m'était pas inconnu pour la simple et bonne raison que depuis les attaques de loups-garous, sa salle s'était remplie dans un claquement de doigt étant donné qu'il était porté sur les matières concernant les traditions, les cultes et les légendes, entre autres. Comme si cela apaisait l'angoisse générale des élèves ou plutôt pour nourrir une curiosité palpable, les inscriptions à cette option s'étaient mises à pleuvoir. J'avais donc participé à une seule de ses conférences qui reprenait l'existence des vampires et des lycans, en partant du point de son origine jusqu'à offrir une réflexion plus globale. Cet homme là dénotait d'ailleurs du décor, il n'était similaire en rien aux mœurs japonaises manquant parfois même de dépasser les limites. Cela faisait sa particularité si singulière dans un système bien cadré et rôdé. Mais de là à le soupçonner...
-C'est un professeur d'ethnologie et d’anthropologie à l'université de Nakanoto. Je l'ai déjà vu une fois. Il est un peu... en dehors des normes bien singulières japonaises mais après tout, c'est un américain. Vous avez plusieurs articles qui parlent de lui et des interview sur internet mais je ne manquerais pas de creuser le sujet si vous le souhaitez. Toutefois, même s'il s'est montré insistant avec vous, comment pourrait-il deviner ce que vous êtes véritablement ? Il faudrait être particulièrement... surnaturel à moins que des signes ne vous aient trahi ?
Mais si Kaminari-sama doutait, il avait dû se passer quelque chose d'assez probant pour émettre une telle réserve. Insistant disait-il ? Je ne le connaissais pas assez pour émettre un jugement de personnalité en totalité pour émettre une opinion. Je ne l'avais vu qu'en tant qu'élève. Enfin soit, je ferais le nécessaire. J'écoutais ensuite attentivement ce qu'il comptait faire pour Adrien, conformément au plan qu'il avait proposé à Wishmaker-sama un peu avant. J'étais un peu dubitatif par rapport à ce projet qui consistait à lui parler directement mais que pourrait-il bien faire contre trois êtres de la même trempe que lui s'il tentait un coup bas ?
-Ca me semble être un bon plan. Le surveiller permettrait d'établir une vue d'ensemble selon son entourage, ses habitudes et son attitude. Même si je crains qu'il ne se sente acculé si vous allez à sa rencontre. Il se doutera forcément que ses dires auront des conséquences et vous, vous serez à découvert. Il est peut-être marginal mais il est loin d'être fou.
Je levais par la suite mes prunelles embaumées d'obscurité vers lui, avant de ponctuer.
-En tout cas, j'ai grand hâte. Sur ce, je m'en vais m'occuper de mon propre linge sale. J'ai un système informatique judiciaire à faire sauter et ce n'est pas évident. Nous nous reverrons bientôt, j'en suis persuadé.
Sur ces bonnes paroles, je fis un petit bond pour sortir de ce canapé avant de rabattre la bretelle de mon sac sur mon épaule dans l'intention de m'éclipser.
-Au plaisir Kaminari-sama. Et ne vous en faites pas, je connais la sortie même si j'avoue qu'un peu de lumière serait bien confortable.
Après tout, il avait tout éteint selon sa volonté et je nageais dedans, je ne voyais pas encore dans les ténèbres
Raiden Kaminari#104997#104997#104997#104997#104997#104997
Aberration
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Dim 25 Oct 2020 - 16:02
Son expression interloquée m'informe aussitôt qu'il connaît déjà le personnage, au moins de nom. Je plisse les yeux, intéressé, attendant patiemment la suite. Devant mon silence éloquent, Lexter poursuit sur sa lancée, m'apportant des informations précieuses sur l'identité de cet individu pour le moins singulier. Un professeur à l'université, spécialisé dans l'ethnologie et l'anthropologie. Un américain qui dénote fortement avec les moeurs japonaises. Jusque là, tout semble cohérent avec ce que Sebastian m'avait dévoilé. Son côté baroudeur l'a confronté à de nombreuses civilisations différentes, ce qui fait de lui un bon enseignant dans les spécialités sus-citées. Lexter semble douter de ce que l'américain pourrait remettre en question à mon sujet.
"Eh bien, voyons voir..."
Je dresse un pouce.
"Mon regard lui semblait familier. Ce qui m'apparaît bien improbable, puisque je n'avais jamais croisé sa route, et que mon apparence change au gré de mes envies. Néanmoins, ces yeux que vous voyez aujourd'hui sont bien ceux que j'arborrais le plus souvent, du temps de jadis."
Je dresse l'index.
"De plus, il a évoqué un vieux surnom : Tlaloc. Une divinité aztèque à laquelle j'ai été assimilée lors de mon périple en Amazonie actuelle, de part mes donsen lien avec l'orage et la foudre. Il a longtemps parcouru cette forêt vierge, il n'est pas impossible qu'il soit tombé sur des représentations de moi, faisant le lien avec mon regard disons, particulier."
Je dresse le majeur.
"Et finalement, le plus évident, il a remis en cause mon "humanité" de vive voix. Je lui ai bien sûr ris au nez, soulignant les effets de la drogue sur son esprit. Mes arguments ont peut-être amadoué ses soupçons, mais j'ai besoin de certitudes."
Je garde pour moi le dernier doute ; l'incident de la bague en or massif. Je n'ai nullement envie de dévoiler une faiblesse à Lexter. Nous sommes peut-être dans le même camp, mais je ne lui fais pas confiance. Vu le personnage, il serait prêt à l'utiliser contre moi dès que l'occasion se présente pour servir ses intérêts.
Finalement il m'expose son avis sur ce que je prévois pour la création dénommée Adrien. Effectivement, il serait fâcheux qu'il se sente acculé. Il deviendrait nécessairement méfiant, et ne serait pas enclin à collaborer. Je préfère l'amener doucement à se révéler sans crainte. Mais j'ai encore tout le temps d'y penser. Rien ne presse. Mes hommes le surveilleront le temps que je définisse ma stratégie d'approche.
"J'en prends bonne note."
J'esquisse un sourire lorsqu'il fait mention de l'obscurité qui règne dans le souterrain menant directement au bureau de Tibalt. Sa demande implicite m'amuse. Le voilà qui a besoin de lumière. Je me redresse pour me rapprocher de l'entrée, les mains dans les poches.
"Au plaisir, Nakida-san."
Je lui adresse un signe de la main, l'index et le majeur joints en guise de salutation. Puis, usant de ma célérité, je m'éclipse rapidement en prenant le chemin dans le sens inverse. Arrivée à l'entrée du souterrain, je m'arrête devant le compteur d'électricité, la tête penchée. Puis j'appose dessus, laissant mon pouvoir se dégorger en infime quantité pour rendre au tunnel son éclat de jadis. Si cela peut lui faire plaisir, pour mieux le diriger… Pourquoi pas. Je jette un oeil à l'entrée, captant le pas nonchalant du garçon qui se rapproche.
"A bientôt petite souris" je murmure pour moi même avant de prendre le large dans un sillon d'éclair.
Invité
Invité
Dim 25 Oct 2020 - 21:54
Il se mit alors à énumérer les signes qui pouvaient lui mettre la puce à l'oreille. Son regard. Il était vrai qu'il était très particulier et unique en son genre. La première chose à laquelle j'avais pensé en le croisant était très proche de celui d'un reptile en constatant sa couleur très singulière. Enfin après, étant donné qu'il était porté à ma connaissance qu'il maîtrisait l'élément de la foudre, il n'y avait plus rien de mystérieux. Mais cela, le professeur ne devait pas le savoir. Ensuite, il l'avait affublé d'un nom. Tlaloc. Très sincèrement à moi cela ne m'évoquait pas grand chose, je n'étais pas très cultivé dans ce domaine contrairement à celui qui l'enseignait. J'avais jeté un œil à son palmarès. Il m'apparaissait presque comme un fou furieux dans quelques articles puisqu'il se lançait dans des ascensions frisant la mort subite. Ce gars était sûrement monté sur des pompes d'adrénaline. Et enfin, Rhodes-san avait évoqué son « humanité mitigée », de ce que je comprenais. Il avait donc dû lui faire des allusions douteuses aligné sur des propos qui devaient sûrement tenir de l'alcool et même drogues.
-Hm... Peut-être vous aurait-il assimilé à une personnalité dans le sillage de ses périples, jugeant d'une étrange ressemblance entre vos yeux et une autre figure emblématique dans l'un de ses voyages ? Mais un homme rationnel mettrait cela sur le compte des drogues ingurgitées, vous ne pensez pas ? Moi le premier, je n'aurais pas été jusque là, je le concède, à moins de posséder des preuves tangibles. Pour ma part, même s'il porte des soupçons à votre égard, vous pouvez toujours invoquer la folie en contrecarrant ses doutes par la raison, simplement. Qui pourrait croire qu'un homme tel que vous pourrait traverser les âges sur des centaines d'années ? A moins d'avoir l'esprit très large.
A moins d'être une autre créature surnaturelle, aussi. Cette pensée, aussi spontanée que naturelle, me fit d'ailleurs froncer des sourcils, dubitatif.
-De toute évidence s'il cherche à vous retracer, vous aurez de quoi faire pression sur lui dans tous les cas. C'est ce que font les hommes comme nous, n'est-ce pas ? Ce professeur, aussi talentueux qu'il soit, a des choses à perdre. Il serait véritablement dommage de s'acharner sur une quête de vérité même par passion ou amour du métier au risque de subir des... pertes malheureuses. S'il se montre trop intrusif, il sera simple de l'ébranler. Je n'aurais qu'à dresser une liste des personnes qui l'entourent, qu'ils semblent tenir en estime, et vous n'aurez qu'à taper dedans le cas échéant.
Mais j'avais l'impression que malgré son appréhension, cela semblait animer sa curiosité d'une certaine façon. Après s'il voulait faire mumuse, cela ne me regardait pas outre mesure.
-Bien, je ferais ce que vous me demandez. Je saurais où vous trouver je présume si j'ai à m'entretenir de nouveau avec vous.
Je me dirigeais donc d'un pas lent vers la sortie, tout en le saluant. Il disparut d'ailleurs bien vite remettre le courant pour que je puisse me guider plus confortablement. Je ne l'avais même pas vu quitter la pièce. Ses capacités restaient vraiment ahurissantes. Je me demandais bien quel genre de don il me plairait d'avoir, bien qu'en y réfléchissant un peu, je me satisfaisais bien aussi comme j'étais déjà. Je n'étais pas ce genre de personne à envier les autres, il n'y avait que les faibles et les incertains pour faire cela. Enfin parvenu à la sortie, je regardais laconiquement de gauche à droite comme pour m'assurer que personne ne me verrait là. Personne. Parfait. Je filais donc tout droit vers mon appartement tout en me demandant ce qui m'attendait bien pour la suite.
-Hm... Peut-être vous aurait-il assimilé à une personnalité dans le sillage de ses périples, jugeant d'une étrange ressemblance entre vos yeux et une autre figure emblématique dans l'un de ses voyages ? Mais un homme rationnel mettrait cela sur le compte des drogues ingurgitées, vous ne pensez pas ? Moi le premier, je n'aurais pas été jusque là, je le concède, à moins de posséder des preuves tangibles. Pour ma part, même s'il porte des soupçons à votre égard, vous pouvez toujours invoquer la folie en contrecarrant ses doutes par la raison, simplement. Qui pourrait croire qu'un homme tel que vous pourrait traverser les âges sur des centaines d'années ? A moins d'avoir l'esprit très large.
A moins d'être une autre créature surnaturelle, aussi. Cette pensée, aussi spontanée que naturelle, me fit d'ailleurs froncer des sourcils, dubitatif.
-De toute évidence s'il cherche à vous retracer, vous aurez de quoi faire pression sur lui dans tous les cas. C'est ce que font les hommes comme nous, n'est-ce pas ? Ce professeur, aussi talentueux qu'il soit, a des choses à perdre. Il serait véritablement dommage de s'acharner sur une quête de vérité même par passion ou amour du métier au risque de subir des... pertes malheureuses. S'il se montre trop intrusif, il sera simple de l'ébranler. Je n'aurais qu'à dresser une liste des personnes qui l'entourent, qu'ils semblent tenir en estime, et vous n'aurez qu'à taper dedans le cas échéant.
Mais j'avais l'impression que malgré son appréhension, cela semblait animer sa curiosité d'une certaine façon. Après s'il voulait faire mumuse, cela ne me regardait pas outre mesure.
-Bien, je ferais ce que vous me demandez. Je saurais où vous trouver je présume si j'ai à m'entretenir de nouveau avec vous.
Je me dirigeais donc d'un pas lent vers la sortie, tout en le saluant. Il disparut d'ailleurs bien vite remettre le courant pour que je puisse me guider plus confortablement. Je ne l'avais même pas vu quitter la pièce. Ses capacités restaient vraiment ahurissantes. Je me demandais bien quel genre de don il me plairait d'avoir, bien qu'en y réfléchissant un peu, je me satisfaisais bien aussi comme j'étais déjà. Je n'étais pas ce genre de personne à envier les autres, il n'y avait que les faibles et les incertains pour faire cela. Enfin parvenu à la sortie, je regardais laconiquement de gauche à droite comme pour m'assurer que personne ne me verrait là. Personne. Parfait. Je filais donc tout droit vers mon appartement tout en me demandant ce qui m'attendait bien pour la suite.
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