Les Sept Dracula (20-21/06/2018)

Par les anciens… j’avais été bien naïve de croire qu’il nous serait possible de quitter cet endroit comme nous y étions entrés. Alors que le débat semblait toucher à sa glorieuse fin, les portes s’ouvrirent de nouveau permettant à une terrible vérité de nous parvenir. Une nouvelle agitation déchaîna l’Hémicycle, comme si l’on venait d’annoncer la fin du monde. Et c’était en quelque sorte, l’aube de la fin de cet ère.

Un lycan avait été retrouvé mort? Sous sa forme originelle? Je n’étais pas spécialiste en la matière mais il était de notoriété publique qu’un lycan reprenait sa forme humaine avant de s’éteindre. J’avais du mal à saisir ce que cela voulait dire. Je comprenais parfaitement l’importance d’une telle altération, le virus nous révélait d’autres symptômes. Et si ce virus avait appris à s’évoluer, plus que s’adapter à son hôte, il pouvait clairement agir la mutation lupine. Quelle autre surprise cette maladie nous réservait-elle? Des vampires capables de se transformer en lycan? Combien d’entres eux été touché par ça? Alors que les vampires venaient à peine de s’impliquer, officiellement, dans cette affaire, nous nous retrouvions avec la menace que cela atteigne le monde des humains et par extension, pour en revenir à ma blague de mauvais goût de plutôt, à l’enclave. Une chose était certaine, j’essayerais d’en toucher deux mots à Thomas, si je revenais vivante de ma mission chez Shidara...

J’ignore encore quelle raison m’y poussa mais je tournai la tête en sa direction. A quoi m’attendais-je au juste? Je n’en sais rien, mais je cherchais quelque chose sur son visage, dans le pire des cas, un sourire narquois, dans le meilleur de cas, autant pour moi, dans un autre cas, de la tristesse peut-être ou de la colère? Si je savais une chose concernant ce vieux vampire, c’était de ne pas se fier aux apparences, car sous ce calme olympien se trouvait un volcan sur le point de libérer toute l’horreur du monde sur nous. L’expression de son visage pourrait faire frémir n’importe quel démon. Un frisson le long de ma colonne me rappela que je serais, sans doute dans quelles heures, un dommage collatéral des ténèbres qui émanent de lui. J’avais vu bon nombres de masques sur ses traits mais celui qu’il portait en cet instant ne présageait rien de bon, pour personne. Plus vite retrouverait-il l’auteur du virus, plus vite ce malheureux serait plus que tuer, il serait anéanti dans le pire sens du terme pour Shidara. A en juger par cette perle presque invisible sur dans le coin de son oeil.

Je remarquais ensuite, dans le grouillement de mes congénères, son fils lancer quelque chose à Rosalie Archet, à l’instar du chef de Clan Américain pour le père plutôt, avant de rejoindre l’escalier pour quitter la salle. Sur se traces, Shidara le suivait, le regard vide, les autres semblaient converger la sortie en direction, eux aussi, du lieu indiqué, en prenant bien soin de ne pas s’approcher du puissant vampire.

Pour ma part, j’attendais patiemment que l’Hémicycle se dégorge et qu’Alessio-sama finisse sa conversation téléphonique. Je cherchais Raphaël du regard mais il n’était pas la seule tête blonde ici, ce n’était pas évident. Le seigneur italien vient à moi, me proposant de le suivre ou, si je préférais en profiter pour m’échapper. Il est vrai que mon premier instinct était de l’accompagner mais il ne me restait que quelques heures avant que je ne me retrouve dans une version bien moins glamour pour moi et plus dangereuse du “Diable s’habille en Prada” alors… je ravalais mon envie téméraire. J’ai alors décliné respectueusement l’invitation de mon maître en lui demandant une faveur, celle de me tenir informer de la situation. Dans son ensemble. Ce n’était pas clairement exprimé mais je savais qu’Alessio-sama avait saisi ma requête. Je lui été entièrement reconnaissante. Avant que nous sortions, il retrouva la Duchesse Lawford et lui fit la même offre, mentionnant un nom que je ne connaissais pas. De son côté Raphaël se joint à nous,nous échangeons rapidement quelques mots avant que je ne prenne congés auprès de tous et que je quitte les lieux.

Ainsi, ma promenade nocturne me permit de faire le point sur cette soirée. En soit, j’avais détesté. La politique, les courbettes, les non-dits, les secrets, les complots… Non décidément, mais je n’avais guère le choix puisque j’y avais plongé le nez en plein dedans. Cette histoire de virus, les lycans, c’était tout simplement de sa faute et nous allions tous payer le prix de l’égo d’un homme qui n’a que trop vécu et n’a rien trouvé d’autre que de jouer à Dieu pour tromper les ennuis de sa vie.

Je l’ignorais encore mais demain, un enfer s’ouvrirait sous mes pieds. En attendant, je profiterais de mes derniers instants de paix en compagnie d’un bel ange aux yeux vairons, où mes pas me guidée.

Alors que la séance reprenait de plus belle, clôturant l’aparté quant à qui devait châtier les coupables, un vampire arrive courant à toute jambe pour chuchoter quelques mots au maitre de cérémonie. Ce dernier perdit quelques couleurs au passage. Quoiqu’on fût en train de lui dire, ce n’était pas bon. Il remercia rapidement le messager avant de regarder l’assemblée, l’air un peu ailleurs. Il lui fallut quelques secondes pour se remette et se mettre à annoncer la fin de la séance en annonçant la nouvelle qu’il venait d’apprendre.

Un lycan mort ? Et non cicatrisé ? Mais quel était cette sorcellerie ? C’était à l’encontre de tout ce qu’avait appris la Duchesse depuis son arrivée. Après tout, de ce qu’elle avait appris, un lycan ne mourrait pas si facilement. Et quand il le faisait, il reprenait forme humaine.

Un brouhaha étourdissant s’installa dans l’assemblée. Les Sénateurs se levaient pour discuter, s’horrifier, hurler les uns sur les autres. Il y avait tellement d’animation que la demoiselle ne remarqua ni la larme qui coulait sur la joue de Metuselah Shidara, ni son expression fermée. Sur et certain que son avis sur l’homme aurait changé un tant soit peu, sinon.

A la place, la demoiselle fut invitée par Raphaël à prendre la sortie. Elle se leva en compagnie de Joshua et se dirigea vers les escaliers où elle fut arrêtée par Alessio Di Altiero et Jess Duchannes. Ce dernier, visiblement, avait envie de lui proposer quelque chose. Elle s’excusa auprès de Joshua avant de prendre connaissance de la proposition de l’italien. La Duchesse haussa un sourcil de manière aristocratique avant de laisser un sourire sur son visage. C'est que cela devenait bien plus qu'intéressant. Une chose était certaine : Alessio se rattrapait bien de lui avoir cacher la connaissance de cette alliance. Pour sûr que Sarah n'allait pas rater cette occasion.

Sarah ▬ « Avec grand plaisir, malgré ces tristes circonstances. »

Entre-temps, Raphaël avait rejoint le petit groupe. Ils se dirigèrent tous ensemble vers la sortie avant de se séparer enfin. Elle commença par un au revoir poli à Joshua avant de se tourner vers Jess. Peut-être devraient-elles prendre une fois le thé à deux pour apprendre à se connaitre. Pour finir, elle se tourna vers son ami d’enfance pour prendre ses mains dans les siennes et lui offrir ce sourire doux qu’elle ne réservait qu’à quelques personnes d’exceptions.

Sarah ▬ « Je me rends sur les lieux de l'incident en compagnie de Mister Di Altiero. Ne vous inquiétez pas pour moi : Vous savez que je suis toujours entre de bonnes mains. Si jamais nous ne nous retrouvons pas là-bas : prenez soin de vous. Je compte bien venir vous voir très vite ! »

Elle prit la direction du quartier commerçant en compagnie du chef de clan. A deux, ils s’élançaient dans la nuit noire, dans une ville qui semblait bien différente en cet instant, qui semblait entièrement redouté ce qui allait arriver dans les jours prochains.